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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les prix.

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par Aymen Mestiri
Fseg Tunis - Master en finance 2014
  

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Chapitre I

Microstructure des marchés

financiers

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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les prix

Section 1 : Microstructure des marchés financiers : une approche descriptive

L'évolution progressive de la technologie et des moyens de communication a favorisé la recherche en microstructure des marchés. Cette recherche vient éclairer les liens entre les systèmes d'échange et la formation des prix [O'Hara, 1995].

Toutefois, la manière avec laquelle se déroulent les transactions dans les marchés financiers a constitué le sujet principal de la plupart des recherches antérieures développées en microstructure du marché. La recherche en microstructure des marchés nous a laissé interroger quant à la signification des quelques notions de base. À titre d'exemple, Pourquoi existe-t-il une fourchette de prix (bid-ask spread) ? Comment peut-on définir la notion de liquidité? Pourquoi les marchés financiers ne sont-ils pas tous ordonnés de la même façon? Pourquoi choisissons-nous certaines structures de marché que d'autres?

La « microstructure des marchés » est la branche qui étudie la modélisation du déroulement des échanges dans les marchés financiers afin de répondre à ces questions.

[Hamon, 1997] affirme que l'étude de la théorie de microstructure nécessite la définition des concepts complexes tels que l'information disponible sur le marché, les motivations des investisseurs à réaliser des transactions ou encore la valeur intrinsèque des titres. Dans ce cadre, l'économétrie a pour rôle la détermination des estimations et des hypothèses nécessaires aux modèles estimés puisque elle ne peut pas observer les phénomènes directement.

Actuellement, les marchés boursiers sont devenus des entreprises commerciales comme les autres, des "entreprises du marché", qui maximisent leurs profits en minimisant leurs coûts par l'usage d'une technologie appropriée et en cherchant à engendrer les revenus les plus élevés [Remay et Champarnaud, 2000].

En effet, la littérature considèrent pratiquement trois structures d'échanges principales, tel que : les marchés dirigés par les prix, les marchés dirigés par les ordres, et les structures hybrides qui combinent les deux structures précédentes. 3Ainsi, plusieurs études ont été menées afin de bien comprendre les mécanismes d'échanges et la distinction entre les diverses structures de marché.

[Demsetz, 1968] était parmi les premiers chercheurs étudiant les effets de la structure d'organisation des échanges sur la formation des prix des actifs. L'auteur introduit notamment la dimension temporelle des échanges, manquante dans des modèles précédents.

3 Ces structures seront développées dans la section 2

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A son tour, [Grossman, 1976] introduit l'hypothèse que le marché est en concurrence pure et parfaite et que l'ensemble des intervenants reçoivent des informations privées et personnelles au début du « jeu », l'auteur ajoute que le prix d'équilibre d'une action quelconque est parfaitement procureur de l'information, puisqu'il réunit tous les signaux privés. L'équilibre en anticipations rationnelles aboutie dans ce cas à une efficience informationnelle au sens du marché.

De ce fait, il est supposé que sur les marchés financiers, tous les agents ont accès aux mêmes informations et la concurrence se basera essentiellement sur l'aptitude des agents à les « investir » du mieux possible pour produire d'autres informations (analyse technique, conseil) plus adéquates. Mais la spécificité de ces dernières informations est qu'elles sont créées par l'intervenant lui-même à partir de l'analyse d'informations déjà diffusées.

Suite à une extension du modèle précédent (de Grossman, 1976), [Grossman et Stiglist, 1980] trouvent que ce résultat n'est plus satisfaisant dans des conditions où les agents doivent supporter des coûts contre l'obtention de l'information. De ce fait aucun équilibre ne peut être engendré dans cette disposition. En conséquence, plus le nombre des investisseurs informés est élevé, plus le prix de l'actif financier est révélateur d'information. Cela veut dire que l'investisseur qui engage un coût pour posséder l'information ne peut plus réaliser de profit, ce profit qui peut devenir négatif s'il ne compense pas les coûts de recherche d'information. Les auteurs considèrent que le seul équilibre réalisable est celui dans le cas où tous les investisseurs ne s'informent pas. Ainsi, si c'est le cas aucun équilibre concurrentiel ne peut être établi, puisque chaque investisseur a intérêt à acquérir la meilleure information pour dégager son propre profit. En conclusion, l'hypothèse d'un marché parfaitement efficient est rejetée avec la présence d'agents informés lorsque la recherche d'information est couteuse.

Toutefois, les travaux théoriques ainsi qu'empirique se sont concentrés particulièrement sur les marchés de contrepartie. Les questions qui se sont posés généralement s'entourent sur le rôle du teneur de marché dans la découverte de la valeur fondamentale de l'actif ainsi que sa participation dans la formation de prix. Dans ce sens, [Madhaven, 2000] considère que les teneurs de marché sont supposés non informés dans la majorité des modèles dévelop-

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pés, ceci donne une hypothèse non réaliste, en considérant4leur emplacement qui leur confère des possibilités d'accès aux sources d'informations plus faciles que d'autres intervenants.

D'un autre côté, [Zorn, 2004] a étudié le degré de transparence approprié du marché, l'auteur explique que ceci est le résultat d'un arbitrage créé entre la recherche de l'efficience informationnelle et la crainte des teneurs de marché de voir la rentabilité de leur emplacement provoquée par une transparence accrue.

[Glosten et Milgrom, 1985] considèrent que le teneur de marché est neutre au risque travaillant comme contrepartie dans toutes les transactions du titre, il ne fait face à aucun coût d'inventaire. Ainsi, quand un intervenant se présente devant le market maker, ce dernier ne peut juger si celui-ci est informé ou non.

[Admati et Pfeiferer, 1988], en étudiant la variation des prix observés sur les marchés financiers au cours d'une séance boursière examinent deux catégories d'agents non informés: des agents qui passent leurs ordres pour des raisons exogènes et pour un volume donné ainsi qu'à des périodes bien déterminées, et des agents qui interviennent pour une quantité exogène mais ont le choix de choisir le moment de leur intervention.

Dans ce sens, [Spiegel et Subrahmanyam, 1992] offrent une explication plus pertinente aux interventions des agents non informés pour des motifs de liquidité : ils prennent en considération les besoins de couverture des investisseurs. Ils donnent l'exemple des institutionnels qui passent des ordres de grands volumes et ce, sans se baser sur des informations spéciales, mais plutôt en choisissant un comportement stratégique de maximisation de leur utilité, dans le but de couvrir leurs positions.

Les auteurs montrent que les investisseurs non informés passent des ordres dans le but de couvrir le risque de position. Dans ce cas, l'équilibre linéaire peut ne pas se réaliser, si le nombre d'agents informés est trop grand et la profondeur du marché est assez faible. De plus, la chance de gain des agents qui interviennent pour des motifs de couverture de leurs positions décroit progressivement avec la présence d'un nombre important d'agents informés.

Toutefois, la qualité de l'information dont possèdent les offreurs de liquidité sur l'offre et la demande des fonds se distingue selon la structure du marché. Dans ce cadre, sur les marchés dirigés par les prix l'investisseur contacte un teneur de marché afin de lui demander un cours, pour un volume déterminé à l'avant. Dans ce cas, le teneur de marche ne fournit

4 En réponse à ce problème, les auteurs proposent de d'introduire la révélation de l'information en tant qu'une dotation en actifs risqué non détectée par les investisseurs non informés, cette variable aura un impact direct sur la formation du prix.

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la cotation qu'après avoir pris une idée sur la quantité demandée. De l'autre côté, sur les marchés centralisés les investisseurs offreurs de liquidité conduisent des ordres à cours limité qui s'accumulent dans le carnet pour être confrontés avec les ordres de contreparties.

En fin, les investisseurs intervenant sur les différentes structures des marchés financiers citées ci-dessus bénéficieront de la concurrence accrue entre les différents systèmes d'échanges. De ce faire, chaque système d'échange tente à améliorer ses services et leurs conditions d'exécution dans le but d'attirer plus d'investisseurs au détriment des autres.

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Section 2 : Les marchés financiers

2.1 Les acteurs du marché

2.1 La clientèle

Deux catégories de clientèles peuvent intervenir sur les marchés financiers. Nous distinguons entre les agents excédentaires et les agents déficitaires également entre les offreurs des titres et les demandeurs des titres.

Les offreurs sont des personnes morales, privées ou publiques, résidentes ou non résidentes, qui souhaitent emprunter des capitaux sous la forme d'actions ou d'obligations, ils peuvent être des entreprises privées ou publiques, nationales ou étrangères, le trésor public, les collectivités publiques locales et les établissements de crédit. Ces intervenants représentent l'offre, qui ne présente pas une épargne classique. Les placements souscrits permettent de dégager une bonne rentabilité, de la plus-value grâce à la bourse et sa valorisation. Ces investisseurs ont un excédent de trésorerie (donc de l'argent à placer) et souhaite l'investir afin de réaliser des gains dans le futur.

D'un autre côté, les demandeurs de titres peuvent souscrire des actifs sur le marché primaire ou sur le marché secondaire. Ce sont des épargnants individuels, des entreprises ou des investisseurs institutionnels. Les épargnants individuels participent généralement d'une façon indirecte car ce sont plutôt les organismes gérant leur épargne investie à la Bourse (les OPCVM, gérant SICAV et FCP) qui participent aux émissions de valeurs mobilières (augmentations de capital des sociétés par exemple).

Les entreprises, à leur tour, interviennent aussi activement sur les marchés financiers en tant que demandeurs de titres, soit dans un but de placement sur le marché obligataire ou sur le marché des actions lorsque leurs disponibilités sont importantes, soit dans une perspective stratégique lorsqu'elles achètent ou vendent des participations pour opérer des restructurations. Toutefois, le marché financier permet ainsi les alliances, les restructurations, les fusions et les rachats d'entreprises.

Dans ce sens, l'offre publique d'achat (OPA) est une opération financière qui permet à une entreprise de détenir le contrôle d'une autre avec la possibilité aux actionnaires de cette dernière de racheter leurs actions à un cours favorisé au cours du marché. La firme qui vise le

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contrôle d'une société cotée peut également procéder à une offre publique d'échange (OPE) en proposant en rémunération ses propres actions au lieu de payer en espèces.

En fin, les investisseurs institutionnels sont des organismes qui disposent du fait de leur activité une épargne abondante, ils jouent un rôle essentiel sur le marché financier en raison de leur puissance financière. Appelés aussi « zinzins », ils sont représentés par les compagnies d'assurances, les caisses de retraite, les caisses des dépôts et les organismes de placements collectifs créés par l'ensemble des institutions financières et bancaires. Ces institutions placent une partie de leurs ressources en valeurs mobilières, afin de faire face aux engagements qu'ils ont envisagés vis-à-vis de leur clientèle, ils sont soumis à des contraintes réglementaires et de gestion spécifiques.

2.1.2 Les intermédiaires

La diversification des modes d'intermédiation de financement et d'investissement fait intervenir deux voix différentes aux investisseurs afin d'investir leurs argents.

Certes, les banques jouent traditionnellement un rôle d'intermédiaire entre les agents excédentaires et les agents déficitaires de l'économie à l'échelle nationale comme à l'échelle internationale. Elles établissent la principale source de crédit, mais elles ont de plus en plus été écartées par les institutions de marché, notamment celles qui participent dans le processus de titrisation.

Depuis les années quatre-vingt, l'évolution des marchés financiers et la progression du recours au financement direct par les entreprises dans la majorité des pays développés ont conduit les banques à intervenir de façon plus large sur les marchés financiers en utilisant de nouveaux produits et en accompagnant leurs clients (les entreprises et les particuliers). Suite à cette désintermédiation bancaire, les banques perdent leur rôle de principal financeur de l'activité économique, largement substituées par d'autres intervenants sur les marchés financiers. Mais, plus important, la banque centrale perd sa capacité à réguler directement la quantité de crédits distribuée à l'économie.

La banque centrale, quant à elle, n'a donc plus l'obligation de répliquer directement aux besoins de refinancement des banques. Elle intervient souvent sur les marchés, par des achats ou des ventes de titres en fonction des objectifs de sa politique monétaire. Mais elle n'agit plus directement sur la quantité de monnaie circulée.

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En revanche, le développement des marchés financiers n'a pas isolé les banques. Celles-ci ont résisté en multipliant les fonctions et services en intervenant sur le marché financier pour gérer leur portefeuille, qui en est venu à constituer une part raisonnable des bilans bancaires dès les années quatre-vingt, pour leur propre compte.

D'un autre coté, les intermédiaires boursières jouent à leurs tours un rôle assez important dans le fonctionnement des marchés financiers, se sont des personnes physiques ou morales qui interviennent sur les marchés boursiers et qui assurent toute les opérations à effectuer sur une bourse de valeurs mobilières. Elles garantissent les émissions des titres, la négociation, ainsi que la gestion de portefeuille. Dans la plupart des pays les intermédiaires boursiers sont autorisés à travailler à leur propre comptes, et pour celui de leur client. Grace à cette « double casquette », il leur serait possible, en observant certains ordres de taille assez volumineux de leurs clients potentiellement informés, ou de clients d'intermédiaires en entente avec eux, de passer des ordres quelques instants auparavant. Ils pourraient ainsi soit placer des ordres dans la même direction pour tirer profit du contenu informationnel des ordres de leurs clients, soit profiter du placement de cet ordre sur le marché pour échanger de gros volumes sans impact sur les prix.

2.2 Typologie des marchés financiers

2.2.1 Marché primaire \Marché secondaire

Le marché boursier est généralement organisé sous forme de deux compartiments principaux notamment le marché primaire et le marché secondaire.

Le marché primaire a pour objectif de permettre aux intervenants déficitaires de couvrir leurs besoins de capitaux en emmenant à ces derniers le produit résultant d'une nouvelle émission de titres. Sur le marché primaire les entreprises cèdent aux épargnants des actifs financiers (actions et obligations) et reçoivent en contrepartie, des fonds qui donnent lieu à l'acquisition d'actifs réels. Il regroupe également les agents à déficit de financement et les agents à surplus de financement.

Ce marché, appelé aussi le marché des émissions, est composé par les différents vecteurs de transaction sur des actifs financiers nouvellement créés. C'est le marché du «neuf»

D'un autre côté, le marché secondaire peut être défini comme un marché sur lequel « s'échangent les titres déjà émises sur le marché primaire. L'on peut ainsi dire qu'il assure la

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liquidité du marché primaire. Sur le marché secondaire, ils interviennent deux catégories d'intermédiaires financiers : il s'agit des établissements de crédit et des entreprises d'investissement. Précédemment, le marché secondaire était exclusivement réservé aux sociétés cotées en bourse. Actuellement il est ouvert à tous les intermédiaires financiers. Le marché secondaire acquiert toutes les entreprises de taille modeste, petite ou moyenne, ayant des perspectives d'avenir relativement prometteur.

Le marché secondaire et encore appelé « marché d'occasion », par opposition au premier marché appelé « marché neuf ». Il est composé du marché officiel (actions et obligations), du second marché (situé entre le marché officiel et le marché hors-cote, et accueillant les entreprises susceptibles d'être cotées sur le marché officiel à long terme) et du marché hors-cote. Le marché secondaire fait aussi partie de ce que l'on appelle le «marché réglementé».

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus