I.1.4- La structure démographique
La structure démographique montre une population
relativement jeune. Les moins de 15 ans représentent 50% de notre
échantillon (graphique 2). Les personnes âgées de plus de
50 ans font 6 %.
Pour tous les âges confondus le sex-ratio est de 52%
pour les femmes et de 48% pour les hommes. Les données du recensement de
2002 font état de 51% pour les femmes et de 49% pour les hommes. Le
déficit d'hommes peut-être lié à l'exode rural suite
aux cycles de sécheresse qu'a connu le pays ces dernières
années
Graphique 2 : Répartition de
l'échantillon par classe d'âge et par sexe
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
I.1.5- La répartition selon l'ethnie et la
religion
La population de Mampatim est essentiellement composée
de Peulh. Ils constituent l'ethnie majoritaire et représentent 89% de
notre échantillon (tableau 4).
La présence des Diolas dans notre zone d'étude
est liée essentiellement à deux facteurs :
l'insécurité qui règne dans la région de Ziguinchor
et l'aménagement du bassin de l'Anambé. Ils sont surtout
localisés dans le village d'Anambé où sont
aménagées les rizicultures.
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Tableau 4 : Répartition de la population
selon l'ethnie
Ethnie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Diakhanké
|
2
|
1%
|
Diola
|
7
|
3%
|
Mancagne
|
3
|
1%
|
Mandiack
|
1
|
1%
|
Mandingue
|
4
|
1%
|
Peulh
|
250
|
89%
|
Sérère
|
6
|
2%
|
Wolof
|
4
|
1%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008.
A l'image du pays, la majeure partie de la population de
Mampatim est de confession musulmane. D'après nos enquêtes, les
musulmans font 94,9 % de la population. Les chrétiens
représentent 5,1% et pratiquent leur religion au niveau des deux
chapelles implantées dans le village de Mampatim et d'Anambé. Le
christianisme est surtout pratiqué par les ethnies Diola, Mancagne,
Mandiack et Sérère.
I.2- Les caractéristiques
socio-économiques
Dans la région de Kolda, les activités
économiques des populations se résument essentiellement à
l'agriculture, à l'élevage et, dans une moindre mesure, au
commerce avec le marché de Diaobé. En conséquence, nous
verrons quelles sont les principales activités économiques des
ménages de la Communauté Rurale de Mampatim et les revenus
tirés de ces secteurs activités.
I.2.1- Les principales activités
économiques
Les personnes interrogées pratiquent plusieurs
activités à la fois aussi importantes les unes que les autres
à leurs yeux. Néanmoins, l'agriculture demeure la principale
activité des populations avec un pourcentage de 47% (graphique 3).
31
Graphique 3 : La répartition de
l'échantillon selon la principale activité
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Cette prédominance des activités agricoles dans
la Communauté Rurale de Mampatim est due probablement à la
situation géographique de la région de Kolda. En la comparant
avec le reste du pays, Kolda est relativement bien arrosée car elle fait
partie du domaine climatique sud-soudanien continental où « la
saison des pluies dure six à sept mois, dont quatre à cinq mois
recevant des précipitations supérieures à 100 mm. C'est la
zone climatique qui possède la meilleure répartition des
précipitations » [Atlas, 2007].
Cette agriculture est dominée par les cultures
vivrières qui sont essentiellement destinées à la
consommation locale. Il s'agit surtout des céréales
représentées par le maïs, le riz et le mil (graphique 4).
L'arachide et le coton constituent les principales cultures de rente.
32
Graphique 4 : Les principaux types de
culture
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Le maraîchage est le plus souvent l'apanage des femmes.
Il est pratiqué à l'intérieur même des concessions
dans des champs de taille modeste appelés en langue peulh
"bambey". D'ailleurs, l'enquête dans les ménages montre
que 90,6% des ménages ont dans leur concession un "bambey". Ces
champs peuvent influencer négativement la santé des populations
car constituant un facteur de développement des gîtes
larvaires.
L'élevage n'occupe que la deuxième place des
activités économiques d'une population à majorité
peulh et à vocation historique pastorale. L'analyse du graphique 5
montre que le cheptel est à dominante bovine. Les bovins jouent un
rôle primordial dans l'économie de la zone. Leur fumure permet la
fertilisation des sols, la production du lait compense les périodes de
soudure et la vente du bétail aide à faire face aux
cérémonies familiales ou aux dépenses de santé.
En dehors de l'élevage des bovins, on note l'existence,
non moins important, des petits ruminants (caprins, ovins...) et de la volaille
qui est présente dans toutes les concessions.
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Graphique 5 : La composition du cheptel des
ménages
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
De type extensif, l'élevage devient de plus en plus
sédentaire dans la Communauté Rurale de Mampatim. Le recul du
pastoralisme est sans doute lié à la péjoration climatique
qui rend difficile l'abreuvement du bétail avec l'assèchement
prématuré des mares et marigots. Comme le constate
Pélissier : « la conversion des Peul du Fouladou à la vie
agricole - qui contraste étrangement avec la fidélité de
leurs parents du Ferlo au nomadisme pastoral - a été
accélérée par les difficultés rencontrées
ici par l'élevage. En franchissant la Gambie, leurs troupeaux,
constitués de zébus du Sahel, ont certainement très vite
dépéri. Nombre de vieillards se font encore l'écho
d'hécatombes catastrophiques. (...) Faute de bétail, les Peul
durent se résigner à cultiver, à stabiliser leur habitat
à proximité des bas-fonds propres à la riziculture, et
à acquérir de la main-d'oeuvre servile » [Pélissier,
1966].
La sédentarisation de l'élevage est
accentuée également par le développement de l'agriculture
avec la multiplication des défrichements pour accroître les
superficies cultivées. Ce phénomène réduit du coup
le couvert végétal et impose aux troupeaux de longues marches
à la recherche de nourriture.
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