LE MILLER Gaelle Institut Régional de Formation
aux Fonctions Educatives - Amiens
Mémoire d'initiation à la recherche dans
le champ professionnel
Troubles Envahissants du
Développement chez un enfant :
Quelles répercussions pour sa
famille?
Diplôme d'Etat d'Assistant de Service Social Session
Juin 2015
Table des matières
I
1
|
Introduction Générale
Le handicap dans la famille au sein de la
société7
Handicap : Répercussions
importantes
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1
7
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1.1
|
Genèse du terme handicap permettant de donner une
définition . . . .
|
7
|
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1.2
|
Le handicap encadrépar une législation
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11
|
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1.2.1 Les lois n° 75-534 et 75-535 du 30 Juin
1975
|
11
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|
1.2.2 La loi n° 2005-102 du 11 Février
2005
|
12
|
|
1.3
|
Le handicap, sous différentes formes, a des
conséquences sur la vie . . .
|
15
|
|
|
1.3.1 Du handicap mental au handicap associé
|
15
|
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|
1.3.2 Handicap conséquence sur la vie
|
17
|
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1.4
|
Handicap innéou acquis
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20
|
|
1.5
|
L'annonce du handicap : une phase primordiale
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20
|
|
1.6
|
Le deuil de l'enfant idéal
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25
|
2
|
Handicap associéà la famille
|
27
|
|
2.1
|
La famille : un élément important
|
27
|
|
2.2
|
Le couple : la base de la famille permettant de trouver du
soutien . . .
|
29
|
|
2.3
|
Être parent
|
29
|
|
2.4
|
Avoir un enfant renvoie à la Parentalité
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30
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2.4.1 L'origine du terme parentalité:
|
30
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|
2.4.2 Les fonctions parentales
|
30
|
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2.4.3 Les enjeux de la parentalité:
|
31
|
|
2.5
|
La relation parent/enfant : construction de l'enfant
|
32
|
|
2.6
|
Le rôle et la place de la fratrie
|
33
|
3
|
De la norme aux représentations
sociales
|
35
|
|
3.1
|
La norme dans notre société
|
35
|
|
3.2
|
Les représentations sociales : conséquences sur le
handicap
|
36
|
|
|
3.2.1 Processus et fonction
|
37
|
|
|
3.2.2 Les fonctions des représentations sociales
|
37
|
II La socialisation par le biais d'une scolarisation de
l'en-fant souffrant de TED : toujours une difficultépour les fa-
milles. 40
4 Le handicap liéà la socialisation
40
5 Hypothèse de travail mis en lumière
par la problématique 44
6 Méthodologie envisagé45
6.1 Le public ciblé 45
6.2 Outils de vérification 45
6.3 La grille d'entretien des professionnels 46
6.4 La grille d'entretien des familles 46
Conclusion 48
Bibliographie 51
Glossaire 54
Annexes 56
Gaëlle Le Miller Formation ASS
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui
durant trois ans ont été présentes et qui m'ont
aidé dans l'élaboration de ce mémoire :
· Toutes les familles qui ont bien voulu me confier
leurs histoires et me consacrer du temps. Sans elles, ce mémoire
n'aurait pas été réalisé.
· Mon guidant mémoire, qui s'est
montrée à l'écoute, très disponible, m'apportant
des conseils et une aide précieuse tout au long de la réalisation
de ce mémoire.
· Mes référentes de stage à
responsabilité professionnelle et l'ensemble de mes formateurs de stage
qui m'ont accompagné pour leur patience et leurs conseils et qui m'ont
partagé leurs pratiques... m'amenant à l'élaboration de la
mienne.
· À un des psychiatres de mon stage de
troisième année, pour son aide à la réalisation de
l'enquête exploratoire et pour son partage d'expériences, de
connaissances en matière de Troubles Envahissants du
Développement.
· Tous les professionnels rencontrés au cours
de ces trois années pour avoir partagé leurs
expériences.
· Tous les formateurs, vacataires, pour leur
enseignement.
· Toutes les personnes qui ont lu mon
mémoire, et qui m'ont soutenu dans ce travail.
· Ma famille et mes amis, pour leur présence,
patience, compréhension et leur immense soutien, ainsi qu'à mes
pairs de l'institut de formation pour cette belle aventure.
À tous un grand « Merci
»
Gaëlle Le Miller Formation ASS
« Avec un enfant en situation de handicap, il faut
vivre au jour le jour. »1
1 Citation d'un entretien
INTRODUCTION
Gaëlle Le Miller Formation ASS
1
Introduction Générale
Le terme «handicap» vient de l'anglais «hand in
cap» (main dans le chapeau, jeu d'échange d'objets personnels
pratiqués au XVI`eme siècle en Grande Bretagne) : un arbitre
évalue le prix des objets. Avant que ce terme ne soit employé, de
nombreux autres termes étaient utilisés comme «infirme,
idiot, invalide, débile . . .». E. Goffman affirme que
«les personnes stigmatiséees se ressemblent suffisamment quant
à leur situation dans l'existence pour justiier une analyse
commune»1. Par «stigmate», il entend
«la situation de l'individu que quelque chose disqualiie et
empêche d'être pleinement acceptée par la
sociéetée» 2. Elle désigne donc un
«attribut qui jette un discréedit profond»
3 et qui prend des formes diverses :
«monstruositées du corps», «tares de
caractère» ou encore «stigmates tribaux»
4, associés à la religion, la nationalité,
etc.
Avec la loi du 11 Février 2005, le handicap est
«toute limitation d'activitée ou restriction de participation
à la vie en sociéetée subie dans son environnement par une
personne en raison d'une altéeration substantielle, durable ou
déeinitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de
santée invalidant.»
Cette loi attire notre attention sur les difficultés
que peuvent rencontrer les parents d'enfants handicapés face à
l'accès aux soins ou encore la scolarité. En 2013, selon la
Maison Départementale des Personnes Handicapées, le nombre de
Français souffrant d'un handicap serait de 12 millions. 5,5 millions de
Français se déclarent en situation de handicap, 850 000 ont une
mobilitéréduite et 1,5 millions ont d'une déficience
visuelle5. En France, 20% de la population serait en situation de
handicap. Le nombre de naissance d'enfant handicapéest
considérable: 7 500 nouveau-nés sont atteints d'un handicap
important. Les plus nombreuses sont les déficiences cognitives
sévères, suivies des déficiences motrices fortes, devant
la cécité, la surditéprofonde et l'autisme. À ce
chiffre, il faut ajouter la naissance annuelle de 7 500 autres enfants atteints
de déficits légers. Cela représente donc 15 000 naissances
d'enfants handicapés par an. Concernant les enfants souffrants de
Troubles Envahissant du Développement, l'Institut National de la
Santéet de la Recherche Médicale estime qu'environ 100
0006 jeunes de moins de 20 ans souffrent de TED en France. Et
l'autisme infantile serait d'environ 30 000 d'entre eux.
1. E. Goffman (1963), Stigmate : les usages sociaux des
handicaps, traduit de l'anglais par Alain Kihm, Ed. Les Editions de
Minuit, 1975, p. 169.
2. ibid., p. 112.
3. ibid., p. 13.
4. ibid., p. 14.
5. MDPH. Page d'accueil [en ligne]. Disponible sur: http
://www.mdph.fr/ [Consultéle 15.05.14]
6. INSERM. Autisme [en ligne]. Février 2013.
Disponible sur : http ://www.inserm.fr/
thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/
dossiers-d-information/autisme [Consultéle 15.05.14]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
2
Avant la loi du 11 Février 2005, aucune loi n'avait
étépromulguée depuis la loi du 30 Juin 1975. De nombreux
changements sont donc apportés. La volontéde placer la personne
en situation de handicap au centre des dispositifs est mis en avant.
Par différentes expériences professionnelles,
j'ai souhaitéréaliser un travail sur le thème du handicap.
Durant cinq ans, avant d'entrer en formation d'Assistant de Service Social,
j'ai travailléauprès d'enfants en situation de handicap
accueillis au sein de classes ordinaires. Je me suis alors posée de
nombreuses questions concernant l'an-nonce du handicap aux parents, l'impact
que pouvait avoir le handicap d'un enfant sur la famille (les parents, le
couple ou encore la fratrie). Mes expériences m'ont confrontée
aux problématiques des personnes handicapées.
En lien avec mon expérience professionnelle
antérieure à la formation, j'ai effectuéun stage dans d'un
Institut Médico-Educatif accueillant entre autre des enfants souf-
frant TED. Les TED sont «des troubles
caractérisés par des altérations qualitatives des
interactions sociales réciproques et des modalités de
communication, ainsi que par un répertoire d'intérêts et
d'activités restreint, stéréotypéet
répétitif. Ces anomalies constituent une caractéristique
envahissante du fonctionnement du sujet, en toutes situations.»
7 En reprenant les propos de Goffman, les TED
sont un handicap qui est invisible, nous pouvons dire, selon cet auteur, qu'il
représente la forme de «tares de caractère».
J'ai observél'impact qu'avait le handicap d'un enfant sur la vie
familiale comme des difficultés financières ou encore des
séparations. Cependant, ces séparations ne sont pas dues au
handicap de leur enfant mais aux difficultés supplémentaires
qu'ont les couples avec un enfant en situation de handicap. Face aux rencontres
de familles ayant un enfant en situation de handicap, je me suis posée
de nombreuses questions telles que : Quels sont les répercussions ou
difficultés sur la famille d'avoir un enfant en situation de
handicap?
Pour moi, un diagnostic précis du handicap me semblait
nécessaire afin que l'enfant puisse bénéficier de
différents services. Suite au diagnostic, les enfants en situation de
handicap peuvent être scolarisés en milieu ordinaire ou
adaptéou accueillis en établissement spécialisé.
Depuis la loi du 11 février 2005 8, tout
enfant en situation de handicap a le droit à une scolarisation :
«En 2005-2006, 151 500 enfants ou adolescents ont
été
7. Haute Autoritéde Santé. Autisme et autres
troubles envahissants du développement (TED) [en ligne]. Janvier 2010.
Disponible au format PDF sur Internet : http ://www.has-sante.fr/
por-tail/upload/docs/application/pdf/ 2010-03/autisme et autres ted etat des
connaissances resume.pdf [Consultéle 25.07.14]
8. Loi du 11 février 2005 pour
l'égalitédes droits et des chances, la participation et la
citoyennetédes personnes handicapées
Gaëlle Le Miller Formation ASS
3
scolarisés dans l'Education
Nationale9». En 2013-201410, 239 160 enfants
sont scolarisés en milieu ordinaire (individuelle ou collectif) et 71
286 sont accueillis au sein d'un établissement
médico-éducatif. Mais si de nombreux enfants sont
scolarisés, que ce soit avec ou sans aide humaine, les parents ont
dûconstituer un dossier unique auprès de la MDPH afin de faire
reconnaitre le handicap de leur enfant. En amont, pour que le handicap soit
reconnu, les parents ont vécu la phase de l'annonce de handicap de leur
enfant. Je me questionne alors sur comment se déroule cette annonce : A
quel moment? Qui est présent lors de cette annonce? Comment les parents
vivent-ils ce moment? Quels sont les droits des parents?
J'ai rencontrédes ASS exerçant au sein de
structures réalisant le diagnostic du handicap et annonçant les
résultats aux familles. Je ne détaillerai pas l'annonce du
handicap car une partie de ma recherche sera basée dessus. Mais suite
à ces entretiens, j'ai relevédes constats : L'annonce du handicap
aux parents est un moment primordial afin qu'ils fassent leur deuil des
ambitions qu'ils ont pour leur enfant et qu'ils puissent envisager le futur de
leur enfant. C'est un moment qu'il faut préparer au préalable
mais il faut aussi s'adapter. Ne pourrait-on pas poser la question de savoir
quelles sont les difficultés qu'engendre l'annonce du handicap aux
familles? Selon le handicap de l'enfant, les difficultés au sein d'une
famille seraient-elles «amoindries» si leur enfant était
accueilli au sein d'un établissement spécialisé? Est-ce
que le choix de mettre leur enfant en institution est une difficultépour
eux, culpabilisant? Dans le cas contraire, si les parents ne souhaitent pas
solliciter un établissement spécialisé, quelles peuvent
être les difficultés sur la vie familiale? Y-a-t-il des
difficultés financières ou des répercussions sur la
famille par exemple? Chaque famille a un parcours différent, en fonction
de sa composition, des personnalités de ses membres, de la situation
professionnelle des parents, de sa situation géographique, de
l'existence de soutiens dans son entourage, de l'accès à des
structures adaptées, de la trajectoire de l'enfant, de son l'âge,
de son handicap et de la manière dont les parents s'arrangent avec cette
situation. Pourtant, les difficultés auxquelles elles doivent faire face
se ressemblent. Quelles sont ces difficultés?
Au premier lieu des préoccupations, se trouve bien
sûr la personne handicapée elle-même, mais également
sa famille. L'annonce du diagnostic de la déficience d'un enfant est un
choc qui partage la vie familiale en un «avant»
11, qui semble disparu à tout jamais, et un
«après» 12, qu'il va falloir construire et
aménager. Avec un handicap, la
9. Ministère des Affaires sociales, de la
Santéet des Droits des femmes. Etude et résultats [en ligne].
Mars 2007. Disponible au format PDF sur Internet : http ://
www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er564.pdf
[Consultéle 05.03.15]
10. INSEE. Maladie [en ligne]. Disponible sur : http ://
www.insee.fr/fr/themes/
ta-bleau.asp ?reg id=0&ref idNATTEF06244 [Consultéle
05.03.15]
11. Korff-Sausse S., Le miroir brisé: L'enfant
handicapé, sa famille et le psychanalyste, Ed. Librairie
Arthème Fayard, Coll. «Pluriel», 2010, p. 23.
12. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
4
famille est alors en perpétuelle reconstruction en
fonction du développement de leur enfant. Comment la famille
reçoit-elle la nouvelle? La naissance d'un enfant bouleverse
nécessairement la vie de famille. Les parents se trouvent obligés
de réorganiser leur temps pour lui faire une place. Mais que se passe
t-il lorsque l'enfant n'est «pas comme les autres»? Comment la
famille parvient-elle à surmonter l'insurmontable, à accepter
l'inacceptable? Comment réussit-elle à faire face et à
réorganiser son quotidien pour y intégrer la différence?
Comment les parents réorganisent-ils leur temps et
redéfinissent-ils leur quotidien pour faire face au handicap, l'accepter
et s'y adapter? Le handicap ne rentre pas dans le norme de la
sociétéet des représentations en résultent. Comment
est vécu le regard extérieur par les familles?
Je me suis interrogée sur l'accompagnement des familles
ayant un enfant en situation de handicap, à leur devenir, et la
représentation du handicap. Ces questionnements m'ont
amenéà me poser la question de départ suivante :
Quel est l'impact sur la vie familiale lorsqu'un enfant
souffre de Troubles Envahissants du Développement (TED) ?
Pour affiner ma question de départ et afin de parvenir
à l'élaboration d'une problématique et d'une
hypothèse, j'ai organisémon mémoire en chapitres. J'ai
fait le choix d'introduire à l'analyse des entretiens avec les
différents concepts. Cela m'a permis de m'informer sur les notions de
handicap, famille, norme et représentation tout en le liant à
l'enquête exploratoire. En mettant en perspective le témoignage
des familles avec les concepts, j'ai pu appréhender l'accompagnement,
sur le terrain, de ces dernières ayant un enfant souffrant de TED.
Grâce à la méthodologie de recherche, j'ai
dans un premier temps rencontrédif-férents professionnels
(Cf. Annexe I 13) qui interviennent dans
la prise en charge de l'enfant atteint de TED au sein d'un Centre Hospitalier
Spécialisémais aussi de l'ac-compagnement de sa famille. Le choix
des professionnels à rencontrer s'est effectuépar le biais de mon
terrain de stage à responsabilisations professionnelles. J'ai
interviewé:
· Une Assistante de service social de l'hôpital de
jour;
· Une Assistante de service social travaillant au sein du
service de pédopsychiatrie;
· Deux ASS travaillant au sein de Centre Médico
Psychologique;
· Un enseignant spécialisé;
· Une ergothérapeute;
· Un médecin responsable d'une
unitéspécialisée pour l'accueil des TED et autistes.
L'objectif de ces rencontres est de connaître la méthode
d'intervention de ces professionnels auprès des familles ayant un enfant
souffrant de TED.
13. Annexe I : Professionnels
rencontrés
Gaëlle Le Miller Formation ASS
5
Parallèlement, j'ai établi un questionnaire
à destination des familles ciblées. Afin de connaître la
démarche à suivre pour la diffusion de cet outil, j'ai
rencontréla cadre de mon service. Après échanges, je lui
ai transmis mon questionnaire afin qu'elle le transmette par voie
hiérarchique pour que ce dernier soit validé. La
pédopsychiatrie est un milieu «fermé» comme me l'ont
confirméles différents professionnels rencontrés. Le seul
intermédiaire en pédopsychiatrie avec les familles est le
médecin cela explique que l'enseignant spécialisén'ait
rencontréqu'une seule famille au cours de son exercice professionnel
actuel. Je n'ai pas obtenu l'autorisation de diffuser mon questionnaire au sein
de leur service. Face à ce refus, j'ai modifiéma
méthodologie. Mon terrain de stage ayant une unitéd'accueil
spécialisée pour les TED, je suis rapprochée de l'ASS de
ce service et du médecin référent. Après
présentation de mon projet, il a étéretenu par ces
derniers que je transmette des questionnaires à six familles dont les
enfants sont accueillis au sein d'une unitéde jour. Ce questionnaire m'a
permis de recueillir des coordonnées afin de rencontrer des familles
volontaires. En parallèle et afin d'aug-menter les chances de
réponses, j'ai utiliséla stratégie des réseaux
sociaux. J'ai mis en ligne mon questionnaire sur des pages de groupes de
parents d'enfant souffrant de TED.
Puis, il m'a paru nécessaire de recueillir le
témoignage de différentes familles et ceci afin d'observer
comment elles ont vécu le handicap de leur enfant de l'annonce du
handicap jusqu'àaujourd'hui. Il s'agit également de comprendre
les difficultés qu'elles peuvent rencontrer. Pour tous les entretiens
effectués et le questionnaire, j'ai pris soin de leur mentionner que les
informations obtenues resteraient anonymes, confidentielles et ne serviraient
que dans le cadre de mon travail.
Afin de réaliser mon enquête, j'ai
cibléles familles (Cf. Annexe II
14) ayant un enfant souffrant de TED
(coordonnées laissées par les familles via le questionnaire). Ce
handicap est encore peu connu et compte-tenu que de nombreux enfants en
souffrent, j'ai décidéde centrer mon enquête autour de
celui-ci. Je n'ai pas décidéde cibler seulement les familles
ayant un seul enfant mais aussi celles ayant plusieurs enfants car il me semble
intéressant de prendre une famille dans sa globalitéet ne pas se
figer sur les parents et leur enfant en situation de handicap. Quand le
handicap est présent au sein d'une famille, cela ne touche pas seulement
les parents et leurs conditions de vie mais également celles de la
fratrie lorsqu'elle est présente. La famille doit donc se
réorganiser. Grâce au questionnaire, j'ai rencontré7
familles.
J'ai utilisédifférents outils :
· Le questionnaire : Cet outil a étéun
intermédiaire pour pouvoir rencontrer les familles, il n'a pas
étécréépour recueillir des éléments
quantitatifs. Un courrier était joint à ce questionnaire,
présentant ainsi mon projet. J'ai utilisédes
14. Annexe II : Familles rencontrées
Gaëlle Le Miller Formation ASS
6
questions directives c'est-à-dire fermées me
permettant ainsi d'obtenir des renseignements quantitatifs. Mais des questions
semi-directives (ouvertes) étaient également présentes
afin de leurs permettre une libertéde réponse. Une
possibi-litéde me laisser leurs coordonnées par ce questionnaire
m'est apparue judicieuse afin de pouvoir les rencontrer si les familles le
souhaitaient.
· Les entretiens : Dans l'objectif de pouvoir
exploiter des données fournies par les différents acteurs
rencontrés, j'ai souhaitém'appuyer sur la méthodologie de
l'en-tretien semi-directif afin de recueillir «des
éléments encore plus spontanés, moins orientés et
plus approfondis.» 15 L'enregistrement et la
retranscription des entretiens permet de bénéficier au mieux de
l'ensemble des données par les différentes personnes
rencontrées. J'ai bien entendu portéun intérêt
particulier à demander si les personnes rencontrées acceptaient
l'enregistrement de l'entretien et j'ai in-sistésur le fait qu'aucun nom
ne serait divulguéet que l'anonymat serait respecté.
Pour les familles (Cf. Annexe III
16) : Je me suis basée sur une grille d'entre-tien
semi-directif. Grâce à ce type d'entretien, le discours des
familles rencontrées était centréautour des thèmes
que j'avais préalablement définis. Dans l'objec-tif d'amorcer les
échanges avec les usagers, des questions générales sont
posées. Les questions n'ont pas étéfigées ainsi,
selon les rencontres, d'autres questions peuvent être posées ceci
dans l'objectif d'approfondir l'idée de la personne. L'ob-jectif de ces
rencontres était de découvrir le regard des usagers par rapport
à leur accompagnement, leurs difficultés et ainsi de partager
leur vécu. La majoritédes entretiens se sont fait par
téléphone. Plusieurs explications peuvent resortir sur le choix
des entretiens téléphoniques : raison symbolique (un seul
intermédiaire avec les familles : le médecin),
géographique et pour certaines familles l'entretien
était peut-être plus facile pour elle par
téléphone. Toutefois, une mère a acceptéque je la
rencontre à son domicile car elle n'avait pas de moyen de locomotion et
préférait un entretien physique.
Pour les professionnels(Cf. Annexe
IV 17) : des questions générales ont
étéposées dans le but d'amorcer l'entretien et
de connaître leur fonction au sein de la
structure, d'autres questions étaient prévues
afin de relancer l'entretien. Le guide d'entretien a étéconstruit
différemment de celui des familles. En effet, peu de questions
étaient présentes afin de permettre aux professionnels de
s'exprimer et de me permettre de recueillir un maximum
d'éléments. J'ai utiliséun vocabulaire appropriéaux
professionnels (utilisation des termes professionnels).
15. Kevassay S., Mémoire de recherche en travail
social, Ed. Vuibert, 7ème édition, 2013, p. 105.
16. Annexe III : Guide d'entretien familles
17. Annexe IV : Grille d'entretien professionnel
Première partie
Le handicap dans la famille au sein
de la société
7
CHAPITRE1
Handicap : Répercussions importantes
Dans ce chapitre, il m'a paru nécessaire de
définir le terme handicap et de préciser son origine ainsi que
l'évolution législative. Puis, je mentionnerai les
différents types de handicap et leurs conséquences sur la vie.
Ensuite, je présenterai la notion de l'annonce du handicap. Enfin, je
conclurai cette partie en évoquant le deuil de l'enfant idéal en
traitant de la représentation du handicap.
1.1 Genèse du terme handicap permettant de
donner une définition
· Au Moyen-Age : le mot latin
«infirmitas» était employé. Il désigne
toutes «affections du corps qui rend celui-ci faible, de
manière temporaire ou chronique. Ainsi, le grippéou la femme
enceinte, le vieillard ou l'orphelin [...], sont qualifiés d'infirmes
comme le lépreux, le paralysé, l'aveugle, le
sourd-muet.» 1 Il n'y avait aucune
distinction entre un individu infirme et handicapé.
Les autorités religieuses ont construit les premiers
«Hôtels-Dieu» pour accueillir les infirmes. Jusqu'àla
fin du XIII~eme siècle, les pauvres, malades étaient
soignés au sein des hôpitaux et des Hôtels-Dieu. Il n'y
avait aucune distinction entre in-firmitéet pauvretécar les
malades ne pouvant pas travailler, étaient considérés
comme pauvre. Ensuite, les hospitalisations étaient plus courtes et les
incurables n'étaient plus soignés dans les hôpitaux. Au XIV
~eme, des établissements spécialisés ont donc
vu le jour comme les léproseries. Ainsi, les mendiants, les infirmes et
les déficients mentaux étaient isolés de la
société. Accueillis seulement la nuit, ils devaient mendier
durant la journée.
· Au XVIIIème
|
, «il s'agissait pour les notables
éclairés, et malgrél'opposition de
|
certains conservateurs, de permettre au peuple, par le
moyen de l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, [...],
d'accéder à la civilisation, aux vertus, [...], et au bonheur
pour tous» 2. Avec l'apprentissage
scolaire, les personnes étaient insérées
dans la société. Nous différencions
l'infirmitéphysique de la folie. En 1778, l'Abbéde l'Epée
permet l'apprentissage des signes mimiques et ouvre un premier institut
1. Gueslin A., Stiker H-J., Handicaps, pauvretéet
exclusion dans la France du XIXème siècle, Paris, Ed. de
l'Atelier, 2003, p. 137.
2. ibid., p. 189.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
pour les sourds et muets. En 1785, grâce à
Valentin Haûy, les enfants aveugles bénéficient d'une
éducation gratuite.
· À la Révolution, le
principe du devoir d'assistance est affirmé. Au début du XIX`eme,
le statut des malades mentaux et des enfants considérés
«comme idiots» évolue. En effet, des
médecins et des éducateurs leurs ont crééde
nouvelles méthodes d'éducation. Une charte de l'assistance
concernant les infirmes est rédigée en 1889. En 1898, une loi en
faveur des salariés victimes d'un accident de travail est votée.
L'employeur verse des indemnités pour des infirmités acquises
dans le cadre du travail. Ensuite, des lois d'assistance sont votées
dont la loi de 1905 concernant l'assistance des vieillards, infirmes...
· À compter du XX
|
ème
|
, la notion de handicap s'adapte à l'homme. Le
gouver-
|
8
nement passe d'un devoir d'assistanat à une
reconnaissance d'un droit de réparation. Ainsi, en 1909, les enfants
handicapés bénéficient d'une éducation grâce
à des classes de perfectionnements. Elles leur permettent d'apprendre
afin de gagner leurs vies et ne pas tomber dans la délinquance.
Après la Première Guerre Mondiale (1914-1918),
la question du handicap se pose et le terme infirme devient invalide afin
d'être moins dévalorisant. Avec la loi du 17 avril 1916, des
emplois sont réservés aux victimes de guerre dans les
établissements publics. Elle est réformée en 1923
permettant de reclasser socialement un million d'invalides et 600 000
veuves.3 La Loi du 26 avril 1924 relative à l'em-ploi
obligatoire des mutilés de la Guerre est promulguée. Les
entreprises privées, avec plus de dix salariés, ont une
obligation d'employer une catégorie particulière de travailleurs,
dans la limite de 10 % de son personnel. 4 Pour celles qui ne
respectent pas la loi, «une redevance est instituée pour
d'efaut d'embauche de mutilés de guerre» 5.
Suite à la Seconde Guerre Mondiale en 1945, la
SécuritéSociale est créée. Ainsi, l'article 22 de
la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 énonce :
«Toute personne, [...], a droit à la
sécuritésociale; elle est fondée à obtenir la
satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa di-
gnitéet au libre développement de sa
personnalité, grâce à l'effort national et
àla coopération internationale, compte tenu de
l'organisation et des ressources de
3. Prost A., Les anciens combattants et la
sociétéfrançaise, tome 2 : Sociologie, Paris,
F.N.S.P., 1977, pp. 13-18.
4. Romien P., À l'origine de la réinsertion
professionnelle des personnes handicapées : la prise en charge des
invalides de guerre, Revue française des affaires sociales 2/2005
(n? 2), pp. 229-247.
5. Camberlein P., Le dispositif de l'action sociale et
médico-social en France, Ed Dunod, 3`eme, 2011, p. 206.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
9
chaque pays» 6. Mais
la notion de handicap sera utilisée réellement avec
l'associa-tion du terme «travailleur» qu'en
19577. Les milieux associatifs et professionnels
spécialisés ont un rôle dans cette évolution, avec
pour volontéd'éviter les mots aux caractères
péjoratifs et dévalorisants.
Face à ces deux guerres de nombreuses personnes se sont
trouvées handicapées. Àpartir du milieu du
XX`eme, de nombreuses lois sont instaurées permettant leurs in-
tégration. Comme nous l'avons
démontré«deux phéenomènes historiques ont
influencée l'intéerêt portée par les gouvernements
et la chose publique aux invalides: les guerres et le travail »
8. En 1975, deux lois ont vu le jour : la Loi
75-535 du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et
médico-sociales et la Loi 75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur
des personnes handicapées. La notion de handicap prend de l'importance
dans la sociétéet d'autres lois sont promulguées comme la
loi n? 87-517 du 10 juillet 1987 en faveur de l'emploi des
travailleurs handicapés ou encore celle du 11 Février 2005 pour
l'égalitédes droits et des chances, la participation et la
citoyennetédes personnes handicapées. Le terme handicap a donc
remplacéles termes d'«infirme, idiot, invalide, débile . .
.».
L'Assemblée générale des Nations Unies
adopte en 1975 la Déclaration des droits des personnes
handicapées. Elle donne une première définition :
«toute personne dans l'incapacitée d'assurer par
elle-même tout ou partie des néecessitées d'une vie
individuelle ou sociale normale, du fait d'une déeficience,
congéenitale ou non, de ses capacitées physiques ou
mentales.» 9
En 1980, l'Organisation Mondiale de la Santéassocie le
mot «handicap» à une incapacité. Elle donne la
définition suivante: «un problème dans une fonction ou
une structure de l'organisme; une limitation de l'activitée est une
difficultée rencontréee par un sujet pour exéecuter une
tâche ou une action; une restriction à la participation est un
problème empêchant le sujet de s'engager pleinement dans les
situations de la vie courante ». L'OMS a adoptéune
classification internationale des Déficiences, Incapacités et
Handicaps appelée en France : Classification Internationale des
Handicaps. Elle se fonde sur les conséquences «dues à
une incapacitée provoquéee par un accident de la
6. Ministère de la justice. Déclaration
universelle des droits de l'Homme de 1948 [en ligne]. 2001. Disponible sur :
http ://
www.textes.justice.gouv.fr/textes-fondamentaux-10086/droits-de-lhomme-et-libertes-fondamentales-10087/declaration-universelle-des-droits-de-lhomme-de-1948-11038.html
[Consultéle 15.07.14]
7. la loi n? 57-1223 du 23 Novembre 1957 sur le
reclassement des travailleurs handicapés et définition
de travailleur handicapé8. Rabischong P.,
Le handicap, Ed. PUF, Coll. «Que sais-je?», Paris, 2012, p.
52.
9. Calin Daniel. Psychologie,
éducation & enseignement spécialisé[en ligne].
Disponible sur : http ://
dcalin.fr/internat/declaration
droits personnes handicapees.html [Consultéle 15.07.14]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
10
vie ou une maladie» 10. Les termes
suivants apparaissent :
· Déficience est «toute
perte de substance ou altéeration d'une fonction ou d'une structure
psychologique, physiologique, ou anatomique.» 11
· Incapacité: correspond
à «toute réeduction (réesultat d'une
déecience) partielle ou totale de la capacitée d'accomplir une
activitée d'une façon ou dans les limites
considéeréees comme normale pour un être humain.»
12
· Handicap est «le
préejudice qui réesulte de sa déecience ou de son
incapacitée et qui limite ou interdit l'accomplissement d'un rôle
considéerée comme normal compte tenu de l'âge, du sexe et
des facteurs socio-culturels.» 13
Elle définit le handicap comme la conséquence
des déficiences et/ou des incapacités. En 2002, la CIH est
remplacée par la Classification Internationale du Fonctionnement, du
handicap et de la santédonnant une dimension plus sociale au
handicap.
La définition du handicap prenait en
considération la notion de déficiences mettant de
côtéle contexte social. La notion de personne handicapée
était négative. Aujour-d'hui, elle est définie, en France,
par la loi du 11 février 2005 pour l'égalitédes droits et
des chances, la participation et la citoyennetédes personnes
handicapées : «Constitue un handicap, [...], toute limitation
d'activitée ou restriction de participation à la vie en
sociéetée subie dans son environnement par une personne en raison
d'une altéeration substantielle, durable ou déenitive d'une ou
plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou
psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santée
invalidant». Cette loi apporte donc des aides mais elle aborde
également la notion de citoyenneté(citoyen) et donc de
participation. Cela permet de définir les personnes qui ont un handicap
quel qu'il soit.
Par différents événements historiques et
législatifs, nous observons une évolution du terme handicap. Nous
parlons désormais de personne en «situation de handicap» et
non plus de «personne handicapée» et encore moins
«d'infirme». L'environnement a une importance dans la création
du handicap. Même si certaines activités peuvent être
restreintes, d'autres ne sont pas interdites. Une personne est
«handicapée pour» réaliser une tâche. Cela est
donc plus significatif du fonctionnement de la personne dans la
sociétéque de dire qu'elle est «handicapée par»
tels ou tels déficits. Nous devons
chercher comment travailler avec la personne déficiente
comme par exemple chercher àcommuniquer avec une personne
ayant une déficience auditive, plutôt que de chercher
10. Handicap & société. Origines et
histoire du handicap du Moyen-âge à nos jours [en ligne].
Février 2015. Disponible sur : http ://
www.fondshs.fr/vie-quotidienne/accessibilite/origines-
et-histoire-du-handicap-partie-1 [Consultéle 03.03.15]
11. Annuaire Sanitaire et Sociale. Définition du
Handicap [en ligne]. Disponible sur : http ://
www.sanitaire-social.com/centres-pour-handicapes/
d%C3%A9finition-du-handicap/m3/7 [Consultéle 15.07.15]
12. ibid.
13. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
11
les causes de sa déficience.
Le handicap est une notion complexe nécessitant
d'être encadrée par des lois. Cette notion a
évoluéavec l'histoire afin prenant en compte aujourd'hui la
personne en situation de handicap à part entière.
1.2 Le handicap encadrépar une législation
1.2.1 Les lois n? 75-534 et 75-535 du 30 Juin 1975
La loi n? 75-534 du 30 Juin 1975 concernant
l'orientation en faveur des personnes handicapées est la
première loi importante concernant les droits des personnes
handicapées. Elle a permis la prise en charge des personnes
handicapées. Elle n'est plus basée sur le principe d'assistanat
mais repose sur la solidarité. Elle affirme que : «la
prévention et le dépistage des handicaps, les soins,
l'éducation, la formation et l'orientation professionnelle, l'emploi, la
garantie d'un minimum de ressources, l'in-tégration sociale et
l'accès aux sports et aux loisirs du mineur et de l'adulte
handicapés physiques, sensoriels ou mentaux constituent une obligation
nationale» 14. De ce fait, différents acteurs
s'associent (comme la famille, l'État, les entreprises publiques et
privées...) pour réaliser cette obligation afin
«d'assurer aux personnes handicapées toute l'autonomie dont
elles sont capables.» 15 Elle privilégie
«chaque fois que les aptitudes des personnes handicapées et de
leur milieu familial le permettent, l'accès du mineur et de l'adulte
handicapés aux institutions ouvertes à l'ensemble de la
population et leur maintien dans un cadre ordinaire de travail et de vie»
16.
Grâce à cette loi, la personne handicapée
est aidée afin de couvrir la totalitéde ses besoins de la vie
courante grâce à un minimum de ressources
(l'Allocation
Compensatrice Tierce
Personne attribuée à toute personne ayant besoin
d'aide pour les gestes essentiels de la vie quotidienne, ainsi que
l'Allocation aux Adulte
Handicapéou encore l'Allocation
d'Éducation Spéciale
17).
Ces prestations sont définies par les
Commission Départementale de
l'Éducation Spéciale pour les
enfants et Commission Technique
d'Orientation et de Reclassement
Professionnelle pour les adultes. Chaque département
possède ces commissions définissant le taux d'incapacité,
proposant une orientation vers les établissements les plus
appropriés à la situation et/ou déterminent si leur
état justifie l'attribution d'alloca-tions.
14. Article 1er de la loi n? 75-534 du 30 Juin 1975
d'orientation en faveur des personnes handicapées
15. ibid.
16. ibid.
17. AES a étémodifiée par la loi de 2005 et
s'intitule Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé
Gaëlle Le Miller Formation ASS
12
La loi n? 75-535 du 30 Juin 1975 relative
aux institutions sociales et médico-sociales définit les
dispositions visant la coordination des institutions sociales et
médico-sociales. Elles permettent, en partie, de18 :
· Mener, avec le partenariat de différents
travailleurs sociaux, des actions à caractère social ou
médico-social, notamment des actions d'information, de
prévention, de dépistage, d'orientation, de soutien;
· Assurer, avec ou sans hébergement, dans leur
cadre ordinaire de vie, l'éduca-tion spéciale, l'adaptation ou la
réinsertion sociale et professionnelle, l'aide par le travail ou
l'insertion par l'activitééconomique, au bénéfice
des personnes handicapées ou inadaptées, ainsi que des personnes
ou des familles en détresse.
Cette loi gère les dispositions communes relatives
à la création et à l'extension de certains
établissements sociaux ou médico-sociaux, les dispositions
spéciales aux établissements privés, le statut des
institutions sociales et médico-sociales des collectivités
publiques. Elle est réformée par la loi du 2 janvier 2002.
Ces deux lois permettent donc de reconnaître le
handicap d'une personne en lui donnant des droits et de définir des
lieux d'accueil. Elles sont réformées par la loi du 11
Février 2005 qui instaurera de nouveaux dispositifs.
1.2.2 La loi n? 2005-102 du 11 Février 2005
Cette loi est rentrée en vigueur le 1er Janvier 2006
et est relative à l'égalitédes droits et des chances, la
participation et la citoyennetédes personnes handicapées. Elle
permet d'assurer aux personnes en situation de handicap :
· Le droit à la compensation :
c'est le principe fondamental de cette loi. Elle donne la définition
suivante : «la personne handicapéee a droit à la
compensation des conséequences de son handicap quels que soient
l'origine et la nature de sa déeicience, son âge ou son mode de
vie» 19. La compensation se traduit par la
Prestation de Compensation du
Handicap qui est «destinéee à couvrir
les surcoûts de toute nature liées au handicap dans la vie
quotidienne, qu'il s'agisse d'aides humaines, d'aides techniques ou encore
d'améenagement du logement, du véehicule, d'éeventuels
surcoûts réesultant du transport, de charges spéeciiques et
exceptionnelles ainsi que d'aides animalières»
20.
· Le principe d'accessibilité.
La loi énonce : «les dispositions architecturales, les
améenagements et éequipements intéerieurs et
extéerieurs des locaux d'habitation,
18. Article 1er de la loi n° 75-535 du 30 Juin
1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales
19. Chapitre I, Art. L.114-1-1 de la loi
n°2005-102 pour l'égalitédes droits et des
chances, la participation et la citoyennetédes personnes
handicapées.
20. Ministère des affaires sociales de la santéet
des droits de la femme. La prestation de compensation du handicap [en ligne].
Décembre 2013. Disponible sur : http ://
www.social-sante.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/prestations-du-handicap,1897/la-prestation-de-compensation-du,12295.html
[Consultéle 20.07 .14]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
13
qu'ils soient la propriétéde personnes
privées ou publiques, des établissements recevant du public, des
installations ouvertes au public et des lieux de travail doivent être
tels que ces locaux et installations soient accessibles à tous, et
notamment aux personnes handicapées, quel que soit le type de handicap,
notamment physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique.»
21. La loi permet donc de fixer des objectifs
précis et le délai pour les respecter sous peine de sanction si
les conditions ne sont pas respectées.
· Création d'une MDPH.
Grâce à cette loi, la personne en situation de handicap est
placée au centre des dispositifs qui la concernent. De ce fait, un
dispositif unique est crééafin de pouvoir répondre ou
orienter la personne dans toutes ses démarches. La MDPH est
présente dans chaque département pour assurer la
proximitéavec les bénéficiaires. Ainsi, elle permet
«d'offrir un accès unique aux droits et prestations [...j,
à toutes les possibilités d'appui dans l'accès à la
formation et à l'emploi et à l'orientation vers des
établissements et services ainsi que de faciliter les démarches
des personnes handicapées et de leur famille»
22. Elle regroupe donc la CDES et la COTOREP.
En effet, elle gère toutes les démarches concernant aussi bien
les enfants ou les adultes. Une Commission des Droits et de l'Autonomie
des Personnes Handicapées est donc créée au sein
des MDPH pour décider de l'orientation des personnes handicapées
et de l'attribution de l'ensemble des aides et prestations (carte
d'invalidité, de priorité, de stationnement) et notamment de la
PCH.
Un enfant, qu'il soit en situation de handicap ou non, a la
droit à la scolarisation en milieu ordinaire en fonction de son
degréde handicap. En effet, la loi énonce : «le
droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au
plus près de son domicile, à un parcours scolaire continu et
adapté» 23. La MDPH joue un
rôle important dans l'orientation des enfants, elle désigne
l'établissement le plus adaptépour ce dernier en fonction de son
handicap. Ainsi, ces enfants peuvent soit être scolarisés en
milieu ordinaire avec des aides adaptées ou être accueillis dans
des établissements spécialisés.
Le droit à la scolarisation est
réaffirmépar la loi, mais pour les familles c'est
com-pliquécar elles rencontrent des difficultés. Les
établissements demandent de l'aide pour
21. Chapitre III, Art. 41 - Art. L.111-7 de la loi
n?2005-102 pour l'égalitédes droits et des chances, la
participation et la citoyennetédes personnes handicapées
22. Chapitre II, Article 64 Art. L.146-3 de la loi
n?2005-102 pour l'égalitédes droits et des chances, la
participation et la citoyennetédes personnes handicapées
23. Ministère de l'éducation nationale, de
l'enseignement supérieur et de la recherche. Le système
éducatif [en ligne]. Février 2015. Disponible sur : http : //
www.education.gouv.fr/cid85962/a-l-ecole-et-au-college-les-enfants-en-situation-de-handicap-constituent-une-population-fortement-differenciee-scolairement-
et-socialement.html [Consultéle 03.03.15]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
14
accueillir ces enfants. L'Auxiliaire de Vie Scolaire est une
valeur ajoutée. Il y a une relation entre elle et l'enfant mais
également avec les parents. Pourtant, de nombreux enfants ne sont pas
scolarisés faute et/ou d'organisation de poste de d'AVS. Mme N.
énonce avoir fait appel à un professionnel (avocat) pour faire
valoir ses droits. Mais certains enfants n'ont pas de notification de la MDPH
pour obtenir l'aide d'une AVS. Ces enfants se voient refuser l'accès
à l'établissement («Concernant la scolarisation de ma
fille, j'ai dàu faire appel à une avocate afin d'avoir une AVS
comme pouvait le stipuler la notification MDPH. Il y a très peu d'AVS.
Dans le cas oùla notification accorde une scolarisation sans AVS, des
écoles refusent donc de les accueillir.». Et pour Mme L.
«les professeurs peu formés au handicap.») Un enfant
souffrant de TED demande plus d'attention pour l'enseignant. De nombreux
enfants sont scolarisés à temps par-
tiel. Les parents rencontrent donc quelques
difficultés. Le fils de Mme D. est scolarisétrois
demi-journées par semaine, elle énonce : «je me dois de
mon côtél'aider dans son
apprentissage afin qu'il continue à avancer et lui
permettre de progresser. Je n'ai pas forcément les outils, la patience
et les clés, disons, pour l'aider à avancer et à
progres-
ser. C'est donc juste à ce niveau-làque cela
reste compliquépuisque je n'arrive pas àle faire
travailler» et ceci afin de permettre à son fils de continuer
de progresser. De plus, selon Mme C. «l'école permet la
socialisation.»
Lorsque la scolarisation n'est possible et que la prise en
charge pour leur enfant ne leur convient plus, les familles doivent trouver une
autre alternative, les IME. Cependant, la réalitéde terrain en
France est une difficultépour les parents. Il y a peu de structures, les
établissements ont une longue liste d'attente. Les familles doivent donc
faire le choix difficile : orienter leur enfant vers l'étranger. Ce
n'est pas une décision facile, car il y a l'éloignement qui peut
être vécu comme une sorte d'abandon. Mme C. est la seule
mère à avoir pris cette décision car la prise en charge
que son fils était arrivée à échéance. Elle
énonce «la nécessitéde trouver une solution pour
mon fils car la vie à la maison n'était plus possible. Il est
nécessaire que nous sachions nos limites. Il vaut mieux avoir un
sentiment d'abandon (prise en charge de notre enfant au sein d'un internat)
plutôt que d'arriver à des extrêmes».
La loi de 2005 a permis de renforcer les droits des personnes
en situation de handicap mais les parents rencontrent des difficultés
à les faire valoir. Avant que les démarches ne soient
effectuées auprès de la MDPH, il est nécessaire
d'effectuer l'annonce du handicap à la personne ou aux parents pour un
enfant après que l'origine et le type de handicap soit
diagnostiqué.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
15
1.3 Le handicap, sous différentes formes, a des
conséquences sur la vie
De manière synthétique, nous allons
définir les différents types de handicap24 : 1.3.1
Du handicap mental au handicap associé · Handicap mental:
L'OMS définit le handicap mental, comme «un arrêt du
déve-
loppement mental ou un développement mental
incomplet, caractérisépar une insuffisance des facultés et
du niveau global d'intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives,
du langage, de la motricitéet des performances sociales».
Il comprend le handicap psychique et les personnes atteintes de Troubles
Envahissants du Développement. Il touche 1 à 3%
de la population en France.
Les TED sont «des troubles
caractérisés par des altérations qualitatives des
interactions sociales réciproques et des modalités de
communication, ainsi que par un répertoire d'intérêts et
d'activités restreint, stéréotypéet
répétitif. Ces anomalies constituent une caractéristique
envahissante du fonctionnement du sujet, en toutes situations.»
25 Les TED ne sont plus une maladie mais sont
maintenant reconnus comme un handicap. Ainsi, ils entrent dans la
classification du handicap mental d'après la Classification statistique
Internationale des Maladies et
des problèmes de santéconnexes,
10`eme révision définie par la Haute Autoritéde
Santé, ils font partie des troubles mentaux et du comportement. La
CIM-10 permet ainsi de classer les TED par catégorie. L'autisme est
l'une des catégories.
Cependant, depuis 2013, dans le Manuel Diagnostique et
Statistique des troubles Mentaux 526 nous ne
parlons plus TED mais de Troubles du Spectre Autistique. En effet, le
DSM-5 définit une seule catégorie de diagnostic
pour caractériser l'autisme. Les TSA regroupent désormais : les
troubles autistiques, le syndrome d'Asperger et les Troubles Envahissants du
Développement non spécifié.(Cf. Annexe
V27)
Le handicap Psychique est la
conséquence de diverses maladies : les psychoses, et en particulier la
schizophrénie (dédoublement de la personnalité,
hallucinations auditives, délires paranoïaques); le trouble
bipolaire (trouble maniaco-dépressif);
24. Le comiténational coordination action handicap.
[en ligne]. Disponible sur : http ://
www.ccah.fr/former/formations/les-differents-types-de-handicap
[Consultéle 21.07.14]
25. Haute Autoritéde Santé. Autisme et autres
troubles envahissants du développement [en ligne]. Janvier 2010.
Disponible au format PDF sur Internet : http ://www.has-sante.fr/
portail/upload/ docs/application/pdf/2010-03/autisme et autres ted etat des
connaissances resume.pdf [Consultéle 25.07.14]
26. Autisme Suisse Romande. DSM -5 [en ligne]. Février
2015. Disponible sur : http ://
www.autisme.ch/autisme/diagnostic-et-evaluation/diagnostic/dsm-5
[Consultéle 03.03.15]
27. Annexe V : CIM-10/DSM-4/5
Gaëlle Le Miller Formation ASS
16
certains troubles névrotiques graves comme les Troubles
Obsessionnels Compulsifs. Selon P. Rabischong, ce handicap touche 3,4
millions de personnes28 en France.
Cependant, le handicap psychique et les personnes souffrant de
TED peuvent aussi être considérés comme une
catégorie de handicap à part entière.
· Handicap physique:
Un handicap moteur est l'ensemble des
troubles (troubles de la dextérité, paralysie,...) pouvant
entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité,
notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs
(difficultés pour se déplacer, prendre et manipuler, effectuer
certains gestes). Selon P. Rabischong, ce handicap touche 3 millions de
personnes29 en France.
Le handicap viscéral et général
font référence à toutes les maladies atteignant
le coeur, les reins, les poumons, le système digestif.... Ces
problèmes survenant après des maladies graves comme les cancers,
la mucoviscidose mais aussi les insuffisances cardiaques ont pour la plupart
des conséquences handicapantes dans la vie quotidienne.
· Handicap sensoriel:
Le handicap visuel sont les troubles
liés à la fonction visuelle. Il existe plusieurs degrés
d'atteinte allant de la difficultéà distinguer des objets
à une certaine distance, jusqu'àla cécitétotale
(être aveugle).
Le handicap auditif se traduit une perte
partielle ou totale de l'audition.
· Handicap associé:
Le Polyhandicap est un handicap grave
à expressions multiples, dans lequel une déficience mentale
sévère et une déficience motrice sont associées
à la même cause, entraînant une restriction extrême de
l'autonomie.
Le Plurihandicap est l'association
d'atteintes motrices et/ou sensorielles de même degré, ce qui ne
permet pas de déceler l'une plutôt que l'autre en
déficience principale.
Le Surhandicap est l'aggravation d'un
handicap existant du fait des problèmes relationnels qu'il provoque.
Ainsi, chez l'enfant, des handicaps sensoriels ou intellectuels peuvent
altérer le développement psychique.
28. Rabischong P., Le handicap, op. cit., p. 85.
29. ibid., p. 79.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
17
De ce fait, le handicap est différent de la
déficience. C'est la conséquence de l'inca-pacitéqu'elle
engendre et des répercussions sur le vécu de la personne, plus
particulièrement sur sa relation aux autres.
1.3.2 Handicap conséquence sur la vie
Le handicap est une particularitéde l'être humain
qui est visible ou non. Cela fait de lui, un être différent de
nous «normaux». Lorsqu'il est visible, cela renvoie à un
«stigmate», c'est un indicateur qui nous permet de classer
socialement une personne que nous rencontrons. Nous classons toutes les
personnes que nous rencontrons, nous les mettons «dans une sorte de
catégorie mentale.» 30 Nous
pouvons anticiper notre interaction avec la personne. Nous utilisons des
repères sociaux provenant de nos normes culturelles.
Quand nous stigmatisons une personne, nous avons une tendance
à lui attribuer un ensemble d'incapacités. Par exemple, nous
pouvons crier aux oreilles d'une personne aveugle comme si elle était
sourde (...). Nous pouvons avoir tendance à associer une diminution des
capacités motrices, ou visuelles ou encore auditives, à une
diminution des capacités intellectuelles. Par exemple, quand nous
rencontrons une personne atteinte d'une InfirmitéMotrice
Cérébrale, nous pouvons croire qu'en raison de ses
difficultés d'élocution, qu'elle souffre d'une déficience
intellectuelle. Toutefois, nous devons prendre le temps de l'écouter et
d'interagir avec elle afin de faire tomber cette représentation qui peut
être fausse et ainsi pouvoir échanger avec elle mais d'une
manière adaptée.
La différence que nous portons à une personne,
nous amène à donner des stéréotypes comme la
vulnérabilité, la faiblesse (...). Certains
stéréotypes sont positifs comme par exemple une personne
malvoyante disposerait d'un odorat hypersensible pour compenser le handicap.
Finalement, nous mettons de la distance face à une
personne différente de nous et nous ne cherchons pas nos ressemblances.
En effet, nous restons sur nos propres concepts de la normalitéet de la
santé.
De ce fait, lorsque que nous pouvons associer le terme
handicap à d'autres termes comme: «handicapédonc
fragile», ou «handicapédonc dangereux», cela nous conduit
à l'exclusion des personnes handicapées, sous prétexte de
nous protéger.
30. Chanrion Aurore. Une Souris Verte... pour
la Courte Echelle. Formation A.V.S. [en ligne]. Septembre 2006. Disponible au
format PDF sur Internet : http ://
www2.ac-lyon.fr/etab/ien/rhone/ash/IMG/pdf/La
notion de haS- forma AVS.pdf [ Consultéle 25.07.14]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
18
La vie au quotidien avec un enfant handicapépeut donc
être difficile et engendrer des modifications à l'organisation
familiale.
· La première répercussion observée
par les familles est la survenue de difficultés financières. Face
au diagnostic et à la prise en charge qu'il est nécessaire de
mettre en place, un des parents peut décider d'arrêter ou de
restreindre sa profession. En effet, sur les 7 familles rencontrées 6
mères ont, après la naissance, arrêtéde travailler.
La raison de perte d'activitéest liée aux nombreux rendez-vous
médi-
caux qui leur demandent une grande disponibilité. Ils ont
une certaine difficultéà retrouver un emploi leur permettant
d'être présents pour l'accompagnement
de leur enfant. Par le témoignage de Mme B.,
arrêter de travailler est un choix que font les parents mais c'est en
majoritépar obligation («C'est un choix que nous avons fait
mais plus par obligation car il fallait être disponible. Nous avions
beaucoup de rendez-vous et aucunes structures ne souhaitaient accueillir notre
fille (pas de crèche, assistantes maternelle). J'ai
arrêtéde travailler.»)
· Cette perte financière est engendrée par
les prises en charge de l'enfant. La majo-ritédes familles m'ont
exprimésa complexité. En effet, elles doivent rencontrer de
nombreux professionnels. Pour elles, c'est «un parcours du
combattant» car elles répètent
régulièrement leurs demandes, leurs besoins et de nombreux
rendez-vous en découlent. La mise en place d'une prise en charge en
libéral peut avoir un coût financier pour la famille. Toutes les
prestations de professionnel peuvent ne pas être remboursées par
la SécuritéSociale. C'est le cas de Mme R. qui a mis en place une
prise en charge libérale revenant par mois à plusieurs centaines
d'euros. Le choix pour certains de se tourner vers le libéral est
liéà la difficultéà obtenir des rencontres avec des
professionnels de CMPP ou CMP due à la forte demande ou encore à
une non-adhésion des parents avec ces organismes («nous n'avons
pas vu d'évolution de la part de notre fils, nous avons donc
décidéde cesser cette prise en charge et de rencontrer des
professionnels en libéral»). Cette mère exprime
«avoir étéharcelée par le CMPP car Léandre
ne souhaitait pas dire «au revoir» aux professionnels et à ses
camarades.» Cependant, les professionnels rencontrés
énoncent que «les parents doivent adhérer au projet de
leur enfant. Quand ils n'y adhèrent pas, nous ne pouvons rien faire.
Nous aurons beau accueillir l'enfant à l'hôpital de jour mais
lorsque l'enfant rentre à la maison et que les parents sabrent le
travail tous les soirs. Nous ne pouvons pas avancer.»
31 Dans ce cas, la prise en charge est
arrêtée.
· Les familles expriment toutes le peu de soutien. En
effet, la famille proche peut s'éloigner car comme les professionnels
l'énoncent le handicap fait peur. Cependant, le handicap peut-être
un facteur qui soude les familles. Il permet à l'enfant
31. Paroles d'une Assistante de Service
Social
Gaëlle Le Miller Formation ASS
19
de progresser comme me l'explique Mme R. : «Je me
sens soutenue par mon entourage. Ma mère a pu garder mon fils lorsqu'il
était petit, elle le connait sur le bout des doigts. Lorsqu'il y a un
problème, je sais que je peux me tourner vers elle, c'est ma confidente.
Mon frère connaît la situation et le handicap car sa belle-soeur a
également un enfant autiste. Nous nous confions des choses les uns les
autres. Tout le monde a ses difficultés et tout le monde en parle. Nous
nous serrons les coudes, cela permet à notre enfant de
progresser.»
Concernant le soutien des professionnels, les familles
expriment en recevoir peu. Mme N. énonce: «je n'ai eu aucun
soutien de professionnels car ils ne nous aident pas. Au CMP, ils pouvaient me
dire : «très bien continuez comme ça» cependant, je ne
voyais aucun changement. Malgréla prise en charge très tôt,
on ne m'a jamais parléd'autisme. J'ai d^u chercher seule. De ce fait, le
diagnostic a étélong puisque personne ne me disait ce qu'elle
avait.» Pour Mme L., «il n'y a pas soutien quand nous avons
un enfant handicapé. Certains médecins ne prennent même pas
de gants pour annoncer le handicap et laisser les parents dans leur
désarroi.» Mme B. se sent seule et «ne sait pas
oùse diriger sur le plan médical.» Elle se sent
«seule en tant que parent, très peu de personnes s'adaptent
pour nous comprendre.» Pour certains cela dépend des
professionnels, comme Mme Da. l'indique : «Dans la première
école, non. L'instituteur a pu me faire pleurer à de nombreuses
reprises. Il critiquait beaucoup par exemple sur le bulletin scolaire il
pouvait indiquer: «ne va pas vers ses camarades». Mais il oubliait
que c'est une caractéristique de son handicap. Une autre institutrice
était plus compréhensible. Pour la CLIS, l'institutrice
était plus rentre dedans, elle souhaitait qu'elle fasse la même
chose à l'école à la maison mais par moment ce
n'était pas possible et elle ne le comprenait pas. Elle était
plus directive avec Mathilde.» Ses familles montrent toutes des
difficultés à trouver du soutien cependant les professionnels
énoncent quant à eux que les parents trouvent un soutien, de
l'aide afin d'améliorer leur quotidien et celui de leur enfant. En
effet, les parents leur expriment très souvent les difficultés
qu'ils rencontrent avec les professionnels. Cela leur permet peut-être de
ne pas se sentir seul? Pour Mme N., le soutien vient de professionnels
libéraux. C'est également le cas de Mme L. me témoignant
une situation perturbante pour son fils. Il vient de perdre un animal de
compagnie et les professionnels se sont adaptés à cette situation
en changeant leur activitéprévue pour répondre aux
besoins.
Nous pouvons donc dire qu'un handicap à des
conséquences sur la vie. Chacun àsa conception de la
notion du handicap. Certaines personnes peuvent de pas ressentir de
difficultéface à ce dernier et d'autres en auront. Le handicap
peut toucher tout le
Gaëlle Le Miller Formation ASS
20
monde à un moment de la vie (une naissance ou un
accident).
1.4 Handicap innéou acquis
Le handicap peut être diagnostiquéavant ou
après la naissance. Selon l'Office Parlementaire d'Évaluation des
Politiques de Santé32, 20 à 30% des
déficiences sévères de l'enfant sont d'origine
prénatale comme une aberration chromosomique ou anomalie
génétique et 5 à 10% sont d'origine post-néonatale.
Des facteurs de risques peuvent expliquer l'existence du handicap. Ainsi, deux
catégories peuvent se détacher:
· Les risques liés à la survenance et au
déroulement de la grossesse comme l'âge de la mère ou la
prématurité.
· Les risques liés aux comportements à
risque comme les addictions, les conditions de vie pendant la grossesse
(alcool, tabac, produits illicites).
Nous parlons alors ici de handicap inné. Afin
d'améliorer la prise en charge de l'en-fant et d'accompagner les
parents, un diagnostic précoce doit être réalisé.
Les Centres d'Accueil Médico Social Précoce peuvent diagnostiquer
le handicap d'un enfant et l'accompagnent dans la prise en charge que ce soit
auprès d'une structure d'accueil, ou concernant les soins. Les TED font
partie du handicap innépuisqu'un enfant nait avec ce handicap. À
l'opposédu handicap inné, nous trouvons le handicap acquis. C'est
un
désavantage physique qui apparaît chez une personne
après la naissance qui est liéàun accident.
Avant une prise en charge (Cf. Annexes V
33), les professionnels ont besoin que l'en-fant
soit diagnostiquéet les parents vivent un moment difficile : l'annonce
du handicap.
1.5 L'annonce du handicap : une phase primordiale
Avant la phase de l'annonce du handicap, il est
nécessaire de repérer les signes. Les parents doivent
reconnaître les difficultés de leur enfant. Lorsque le handicap
touche le premier enfant, les parents expriment leur inexpérience en
matière de développement. C'est alors que des proches peuvent
indiquer qu'il y a un «problème». C'est le cas de Mme R., son
fils est enfant unique. Elle m'exprime : «je ne connaissais pas le
développement d'un enfant «normal». Je ne me suis pas
aperçue des difficultés de mon enfant. Ma mère est la
première à l'avoir constaté.» La mère de
Mme R. était assistante maternelle et a élevé3 enfants. De
ce fait, il y a une légitimitéde la grand-mère de par son
expérience en matière d'éducation et d'autre part de sa
profession. Pour d'autres leur expérience, avant la naissance de celui
qui a une différence, peut aider à observer les
32. Assemblée Nationale. Office parlementaire
d'évaluation des politiques de santé[en ligne]. Juin 2014.
Disponible au format PDF sur Internet : http : //
www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/rap-off/i1679.pdf
[Consultéle 26.07.14]
33. Annexes V : recommandations de l'Anesm sur la prise en
charge des TED
Gaëlle Le Miller Formation ASS
21
signes. Mme L. ayant eu des jumeaux a
identifiérapidement le problème. Elle m'énonce:
«j'ai aperçu que Mattéo avait un problème
après avoir comparéle développement de Tristan au sien.
À cinq mois Tristan était éveilléalors que
Mattéo ne l'était pas. Pour moi, il y avait un
problème.» Et au contraire, certains ne les ont pas
identifié. Lors de l'entrée en maternelle, les familles peuvent
être alertées par le corps enseignant. Après avoir
identifiéune «anomalie», les parents doivent alors se
confronter à de nouvelles difficultés : de quoi souffre leur
enfant. Ils doivent trouver les professionnels pouvant les aider à
mettre un terme sur la différence de leur enfant. Ainsi, un
éventuel diagnostic pourra avoir lieu et en découlera l'annonce
du handicap aux parents. La scolarisation, quand elle a lieu, permet d'aborder
le sujet avec les parents avec l'intermédiaire de
la psychologue scolaire. Mme R. m'explique que les ressentis
de sa mère avaient étéobservés par
l'enseignante et a étéorientée vers la psychologue
scolaire. Cette dernière
a pu mettre, pour la première fois, un nom sur la
difficulté: «je pense à un TED» 34.
La professionnelle oriente toutefois Léandre vers un Centre
Médico-Psycho-Pédagogique afin qu'il confirme le handicap.
L'annonce se déroule en quatre étapes
chronologiques (avant et au moment de l'an-nonce puis en fin de rencontre et
après celle-ci) et peut se réaliser à partir d'un guide de
bonne annonce (Cf. Annexes VI35).
Certains parents énoncent que même si l'annonce
est bien faite ou non cela ne change rien, car le «choc qu'elle
provoque n'est pas très différents de l'annonce d'une maladie
grave ou même d'un décès» 36.
Dans «Parents d'enfant handicapé» de Charles
Gardou, l'auteur énonce : «Comment parvenir à faire
comprendre aux autres cette épreuve cruelle? Comment leur dire
l'indicible? Comment leur transmettre l'intraduisible? Comment leur communiquer
l'histoire insensée de ces existences disloquées par la
détresse d'une promesse de vie devenue tragédie? Comment faire
partager l'impartageable expérience d'un bonheur volépar le sort
? 37». L'annonce est difficile à entendre pour les
parents. C'est un moment décisif, difficile et constructeur pour la
relation entre les parents et leur enfant. Les professionnels (comme les
médecins) doivent réaliser un accompagnement, dans le temps. Ils
sont les premiers à recevoir l'angoisse, le désespoir, la
déception des parents. L'annonce du handicap peut avoir lieu à
différents moments de la vie de l'enfant après la naissance ou
plus tard (après une maladie, un accident ou encore au cours du
développement de l'enfant). Les parents peuvent alors vivre
différemment cette annonce.
34. Parole de la psychologue scolaire rapportée par Mme
R
35. Annexes VI : Annonce du handicap
36. Raballand O., L'annonce du handicap: d'un pourquoi
à un autre, Reliance 4/ 2007 (n? 26), pp. 54-58.
37. Gardou C., Parents d'enfant handicapé: le
handicap en visage, Ed. Erés 2012, p. 12.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
22
Lorsque l'enfant se trouve en situation de handicap suite
à un accident ou si le handicap est diagnostiquéà la
naissance, l'annonce est vécue comme un choc. A contrario, ils
peuvent le vivre comme une incertitude remplacée par une
confirmation de ce qu'ils ressentaient lorsqu'ils ont vécu avec leur
enfant qui semblait avoir un «problème». Ils se souviendront
à vie de cette annonce. S. Kor-Sausse énonce en citant les
paroles de parents : «Je me souviens comme si cela s'était
passéhier» 38. De ce fait, c'est
un moment primordial que les professionnels doivent préparer au
préalable afin qu'ils puissent accompagner au mieux les parents.
Suite à la lecture d'ouvrages et face à cette
annonce du handicap d'un enfant aux parents, j'ai rencontrédeux
Assistantes de Service Social : l'une du Centre de Ressource Autistique et la
seconde du CAMSP. Le CRA intervient dans le diagnostic de l'Au-tisme et des
TED. Quant au CAMSP, il intervient dans tous les diagnostics précoces
d'un handicap chez l'enfant.
L'annonce du handicap peut être réalisée
au CRA. Un bilan à visée diagnostic est
réaliséaprès 6 à 7 rendez-vous. Les personnes
rencontrent l'ensemble de l'équipe pluridisciplinaire. Chaque
professionnel fait passer des tests ou des entretiens en fonction de sa
discipline. Les parents sont souvent témoins de l'évaluation des
professionnels. Ainsi, les professionnels peuvent échanger avec eux et
leur expliquer ce qu'ils font et pourquoi. L'équipe se réunit
ensuite, sans la famille, en synthèse afin de mettre en commun ce qui a
étévu, observéet analysé. Puis, un temps de
restitution est proposéà la famille oùle médecin,
entouréde certains collègues (en fonction de la situation, ils
s'adaptent
au maximum à la situation, aux besoins). Ce temps
permet d'annoncer le diagnostic àla famille. Les
professionnels sont attentifs à prévoir du temps. L'idée
du service est de pouvoir prendre son temps et de faire arriver les choses
petit-à-petit.
L'annonce finale est faite par le
pédopsychiatre. Dans toutes les situations, il faut limiter le
nombre d'intervenants même si, lorsqu'il y a une grande
problématique sociale, l'ASS peut participer à l'annonce du
diagnostic ou être appelée au cours du rendez-vous. Les
professionnels se collent aux besoins identifiés de la personne, ils
doivent être prêts à changer leur plan en fonction de la
manière dont se déroule le rendez-vous. L'ASS m'énonce que
le diagnostic prend du temps au vu des nombreuses rencontres. Actuellement, une
personne qui appelle le CRA pour un bilan à visée diagnostic
devra attendre entre 1 an et demi et 2 ans. Mais la mise en place de la prise
en charge en matière de TED est urgente, donc l'ASS demande aux parents
de ne pas attendre d'avoir un diagnostic du CRA pour cette mise en place. Les
équipes du CAMSP, CMPP, CATTP, CMP ou un médecin peuvent poser un
diagnostic. Suite à
38. Korff-Sausse S., Le miroi brisé:
L'enfant handicapé, sa famille et le psychanalyste, op. cit., p.
24.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
23
ce diagnostic, des droits peuvent être ouverts
auprès de la MDPH.
L'ASS du CRA se considère comme un soutien pour les
familles quant à l'ouverture de leurs droits et les aide à
constituer les dossiers pour la MDPH. Ces dossiers permettent de faire la
demande d'une AEEH de base, du complément de l'AEEH ou de la PCH, des
cartes de stationnement et d'invaliditéet selon le handicap d'une
orientation en structure spécialisée par exemple. L'ASS informera
les parents des différentes aides qui peuvent leur être
attribuées (Cf. Annexes VII 39).
J'ai également rencontrél'ASS du CAMSP. J'ai
constatéque le diagnostic du handicap d'un enfant et l'annonce de
celui-ci étaient identiques à celui du CRA. De ce fait, cela
confirme les dires de l'ASS du CRA qui énonçait que le diagnostic
pouvait être réalisépar d'autres structures. Elle m'informe
alors que de nombreux parents, lors de l'annonce du handicap de leur enfant
s'effondrent après coup et se demandent «pourquoi eux? Pourquoi
pas les autres ?» 40 Certains même
lui disent qu'avant cette annonce, ils pensaient que cela n'arrivait qu'aux
autres, et ceci peut confirmer les propos de S. Korff-Sausse
«Ça n'arrive qu'aux autres.»
41
Cependant, certaines familles m'expriment ne pas avoir eu de
diagnostic ou de confirmation venant des CMPP ou CMP comme peut l'indiquer Mme
R. en me rapportant les paroles de professionnels du CMPP : «oui cela
peut être ça mais nous ne confirmons pas». En effet, au
sein de ces services, il y a la volontéde ne pas prononcer de diagnostic
afin «d'éviter une stigmatisation des enfants»
42. Ils refusent de stigmatiser les enfants en
posant un diagnostic et donc n'annoncent pas le handicap aux parents. Les
professionnels du CMP en pédopsychiatrie énoncent «nous
ne travaillons pas sur le diagnostic.» car dans le cas des TED qui se
diagnostique vers les 3 ans de l'enfant, ils ne veulent pas le stigmatiser.
C'est un choix qu'ils font car pour eux à cet âge «c'est
un enfant en devenir. Cela peut toujours évoluer. Forcément nous
voyons que l'enfant
n'est pas dans la relation, les choses vont être
travaillées, cela sera toujours compliquémais nous ne
poserons jamais de diagnostic.» Mais selon le psychiatre
rencontré, le
diagnostic permet, aux parents et aux professionnels, de mieux
comprendre l'enfant et de réaliser une sorte de «mode
d'emploi».
De ce fait, afin d'obtenir un diagnostic et savoir ce dont
souffre leur enfant, les parents énoncent devoir rencontrer un certain
nombre de professionnels. Et tous ces professionnels n'établissent pas
obligatoirement un diagnostic. Mme C. m'indique lors de notre rencontre,
«j'ai pris contact avec le pédiatre qui lui a tout de suite
compris.
39. Annexes VII : Les prestations de la CAF
40. Citation de l'entretien avec l'ASS du CRA
41. Kor-Sausse S., Le miroi brisé: L'enfant
handicapé, sa famille et le psychanalyste, op. cit., p. 37.
42. Parole d'une ASS de CMP lors d'un entretien
Gaëlle Le Miller Formation ASS
24
Cependant, il n'a jamais fait le diagnostic ni
employéle terme autiste. Il m'a envoyévers le CMPP, le
CAMSP et l'hôpital. On a effectuéplusieurs examens, et pourtant
le
diagnostic n'est pas encore établi. Puis, j'ai
rencontrédes pédopsychiatres, du CMPP, qui ont
confirméqu'il y avait quelque chose mais sans faire de diagnostic.»
Les familles ont le sentiment de vivre le parcours du combattant. Pour
certaines, leur famille proche peut avoir connaissance des difficultés
sans énoncer clairement un terme. Face aux difficultés et aux
non-dits de certains professionnels, des mères m'énoncent devoir
chercher par leur propre moyen (internet). Mme C. me dit lors de notre
rencontre: «j'ai effectuédes recherches sur Internet et j'ai
finalement compris [ ...]car les médecins, les professionnels
connaissent diagnostic et ne le partage pas avec nous. Nous nous
retrou-
vons ensuite face à notre écran et nous
découvrons un éventuel diagnostic. J'ai
passédes heures à pleurer devant l'écran.»
Après avoir trouvéune potentielle réponse cette
mère veut enfin savoir et a «donc
tapédu poing sur la table afin que les professionnels finissent par
poser un diagnostic. Aux trois ans de Mathieu, j'ai pris connaissance du CRA.
J'ai alors demandéun diagnostic auprès de cet organisme. Le
pédopsychiatre a poséle diagnostic d'autisme
sévère.» Si le diagnostic n'est pas posé, les
parents doivent se rapprocher du CRA, mais des mois d'attente sont
nécessaires afin qu'elles aient enfin un diagnostic.
Pour certains établissements, le diagnostic n'est pas
obligatoire voire même contre-indiqué. En effet, un enfant est un
être en devenir qui peut progresser. Mettre un nom sur ses
difficultés peut revenir à le stigmatiser, à lui mettre
une étiquette. Il est nécessaire de remettre l'enfant à sa
place d'enfant et non se focaliser sur son handicap. Le terme
«handicapé» quand il est associéau mot enfant est un
adjectif. L'enfant a un avenir qui peut évoluer. L'espoir est porteur de
progression pour les professionnels alors que de poser une étiquette sur
l'enfant revient à l'enfermer dans ses difficultés. Le diagnostic
chez un adulte ne semble pas être stigmatisant car il a conscience qu'il
ne peut plus évoluer. Cependant, la Haute Autoritéde
Santépréconise un diagnostic. Il lui permet ainsi de quantifier
et de définir les financements.
Après un diagnostic posé, les professionnels
doivent en principe l'annoncer aux parents. L'annonce est vécue par tous
les parents comme un moment difficile, bien sûr à des
degrés différents. Mme Da. m'exprime «je m'attendais
donc à cette annonce par le pédopsychiatre mais cela a comme
même étédifficile, j'ai eu l'impression de recevoir un coup
de massue.» Et pour certains, cette annonce a pu être
préparée. Mme R. énonce que grâce à sa
mère et à la psychologue scolaire, elle avait pris conscience des
difficultés de son fils. Pareillement à toutes les familles, Mme
C. me raconte qu'après le diagnostic, «le deuil a
ététrès long et très dur.»
La connaissance des différents types de handicap et de
son origine ainsi que de la
Gaëlle Le Miller Formation ASS
25
notion de l'annonce du handicap permet de pouvoir au mieux
accompagner les parents face à leurs interrogations et ainsi leur
permettre de faire leur deuil.
1.6 Le deuil de l'enfant idéal
Face au handicap, chaque parent a sa représentation de
son enfant. Le parent garde en tête son enfant lorsqu'il a connaissance
de son handicap. En effet, lorsque l'annonce du handicap s'effectue au moment
de la naissance, ses parents garderont en mémoire leur enfant comme un
«bébé». Ils ne le verront pas grandir
et les démarches à effectuer lorsque ce dernier sera adulte
seront difficiles.
Il est donc nécessaire qu'ils fassent le deuil de
l'enfant idéal. Devenir parent d'un enfant en situation de handicap est
une expérience qui met les parents à rude épreuve. Comme
tous parents, ils ont en tête l'enfant idéal, imaginaire,
rêvé. Ils devront faire leur deuil. Le terme deuil vient du latin
« dolor » et signifie douleur.
Le deuil est un état affectif douloureux; c'est une
réaction et un sentiment de tristesse. Il est
considérécomme un processus humain provoquépar une
rupture, une perte significative. Il désigne aussi la période
suivant la mort ou la perte. C'est un cheminement intérieur qui fait
suite à un changement non désiré, à la perte d'un
objet d'attachement (personne, un idéal). La notion de deuil est alors
utilisée lorsque des parents donnent naissance à un enfant en
situation de handicap. Tout comme la perte d'un être cher, les parents
passeront par les mêmes émotions nommés par Elisabeth
Kubbler-Ross : le choc43 (avec
l'annonce du handicap), le refus, le déni44
(refus de croire au handicap de leur enfant, qu'il ne marchera peut être
jamais ou ne parlera pas (...)), la colère
45 («pourquoi lui et pas les autres»
46), la
dépression47 et pour finir
l'acceptation48.
Dans un premier temps, les parents peuvent ne pas vouloir voir
le handicap, dans ce cas nous parlons de déni. Mme C. est passée
par cette phase. Elle pensait : «il a peut-être du retard»
même si elle énonce qu'«il n'avait pas de
comportement classique». Pour elle, il «était
difficile de reconnaître que son enfant avait un problème».
Pour Mme N., avant le diagnostic, elle a «pu faire des
dépressions et être dans le déni». Avec le recul,
maintenant elle sait qu'«il y avait un problème car Mathieu
n'allait pas au contact, il aimait l'eau (comme tout enfant autiste). Il ne
gazouillait pas, il ne rentrait pas en contact avec nous mais seulement avec
les objets». Après le déni, les parents auront
43. Rivière Jérôme, Les travaux d'Elisabeth
Kübler-Ross [en ligne]. Juin 2014. Disponible sur : http ://
psychologue-clinicien-toulouse.fr/les
-travaux-delisabeth-kubler-ross/ [Consultéle 12.07.14]
44. ibid.
45. ibid.
46. Parole de Mme D.
47. Rivière Jérôme, Les travaux d'Elisabeth
Kübler-Ross, op. cit.
48. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
26
de nombreuses questions comme Mme D. m'en a fait part :
«Pourquoi lui et pas un autre?, Pourquoi ça tombe sur nous?,
Qu'est-ce que j'ai fait pour que mon enfant ait un handicap ?».
Toutes ces questions représentent la colère et permettent
ensuite d'ac-cepter le handicap: «Puis, après cette
période de colère, j'ai enfin acceptéce diagnostic et ce
handicap pour le bien-être de mon enfant afin d'améliorer sa vie
quotidienne.» 49
Enfin, les parents doivent faire le deuil de l'enfant
idéal, rêvéou imaginaire. De ce fait, il peut y avoir un
éloignement entre l'enfant que les parents ont idéaliséet
l'enfant réel. Comme S. Kor-Sausse l'énonce «On peut
parler alors du deuil de l'enfant imaginaire : le décalage entre
l'enfant imaginaire et l'enfant réel est si grand qu'un véritable
travail du deuil est nécessaire pour que l'enfant handicapépuisse
avoir sa place» 50. Ce deuil permettra aux parents de
construire une nouvelle vie autour de cet enfant pas comme les autres, et
l'enfant pourra alors trouver sa place au sein de sa famille.
Dans ce premier chapitre, nous avons abordéle concept
de handicap. C'est une notion complexe que vivent les parents, la famille.
C'est une difficultéque peut rencontrer tout le monde. Le handicap a
évoluéavec l'histoire et ainsi une définition a pu
être créée permettant une meilleure prise en charge des
personnes en situation de handicap après l'annonce du handicap.
Qu'importe que le handicap soit visible ou non, la naissance d'un enfant donne
lieu au rêve d'un enfant idéal pour les parents. Au fur et
à mesure du développement de l'enfant un décalage se
creuse entre ce rêve et la réalité. La
difficultégrandit lorsque les parents sont dans le déni du
handicap de leur enfant et elle est également plus marquée
lorsque le handicap est invisible. Des recherches de l'annonce du diagnostic
à la mise en place d'une prise en charge de l'enfant permettent de
comprendre le vécu des parents. Cela peut expliquer les
difficultés qu'ils endurent, rencontrent. La naissance d'un enfant donne
lieu à la création d'une famille. Les répercussions du
handicap touchent la totalitéde la famille. De ce fait, il est
nécessaire, à présent, de définir d'autres
concepts. Qu'est-ce qu'une famille? Que mettons-nous derrière ce terme?
Comment définissons-nous le terme représentation?
49. Parole de Mme D.
50. Korff-Sausse S., Le miroi brisé: L'enfant
handicapé, sa famille et le psychanalyste, op. cit., p. 43.
27
CHAPITRE2
Handicap associéà la famille
Dans ce chapitre, la notion de famille est définie dans
sa globalité. Elle commence avec le terme de couple, se
développant après la naissance par «être parent».
Ainsi, la notion de parentalitéapparaît permettant de créer
une relation parent/enfant. Enfin, la fratrie est importante dans la famille et
notamment en présence du handicap.
2.1 La famille: un élément important
L'étymologie du mot famille est encore inexacte et son
origine varie. Il dérive du latin fames («faim») ou bien du
vocable famulus («serviteur»). Le concept famille s'em-ployait pour
désigner l'ensemble des esclaves et des serfs appartenant à un
seigneur.
De nos jours, la famille est une structure organisée
par des êtres humains. C'est un lieu de reproduction sociale
basésur des liens de parenté. C'est également le premier
lieu de socialisation. Il existe deux types de liens : sociale et de
consanguinité.
Selon l'INSEE une famille est : «la partie d'un
ménage comprenant au moins deux personnes et constituée :
- soit d'un couple vivant au sein du ménage, avec
le cas échéant son ou ses en-fant(s) appartenant au même
ménage;
- soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant
au même ménage (famille monoparentale).
Pour qu'une personne soit enfant d'une famille, elle doit
être célibataire et ne pas avoir de conjoint ou d'enfant faisant
partie du même ménage.» 1
Selon N. Jonas, la famille est «souvent vue comme
l'unitéde base de toute société» 2 et
ce terme «regroupe en fait une diversitéd'acceptation qui
relèvent de logiques tant administratives que scientifique ou
idéologique.» 3
Selon le sociologue américain, T. Parson, une famille
se compose «d'un couple mariéet de ses enfants mineurs ou
vivant au domicile tant qu'ils n'avaient pas atteint leur autonomie
financière.» 4
1. INSEE. Définition et méthode [en ligne].
Disponible sur : http ://www.insee.fr/ fr/methodes/default.asp
?page=definitions/famille.htm [Consultéle 10.09.14]
2. Jonas N., La famille, Ed. Bréal, Coll. «
Thèmes et Débats», 2007, p. 10.
3. ibid.
4. ibid., p. 11.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
28
Selon C. Lévi-Strauss, une famille est une
communautéd'individus. Elle est réunie par des liens de
parenté. Elle est dotée d'un nom, d'un domicile. Elle crée
entre ses membres une solidarité. Cette solidaritéles
protége et favorise leur développement social, physique et
affectif. Cette notion est universelle, mais le nombre d'individus en faisant
partie varie.
Une famille se définie selon les liens de
parentéqui existent entre ses membres. La famille nucléaire
correspond à un ménage regroupant deux parents mariés ou
non ainsi que leurs enfants, un couple avec enfant ou un adulte et son ou ses
enfants. Tandis que la famille élargie compte plusieurs
générations : les grands- parents, les oncles, les cousins... .
Il y a aussi les familles recomposées, qui sont celles issues de parents
ayant eu des enfants d'une précédente union. De ce fait, selon N.
Jonas, il faut «réefléechir en relation plutôt
qu'en terme de groupe ain de déeinir la famille.»
5
Selon C. Lévi-Strauss, la famille possède
différentes fonctions (sociale, juridique et économique) existant
dans toutes les sociétés humaines. Ses membres sont unis par des
liens (légaux, économiques et religieux). Ils respectent un
ensemble d'interdictions. Ils sont liés par des sentiments
psychologiques tels que l'amour.
Selon F. Le Play6 au XIX`eme, se distinguait en trois
modèles de famille :
· «La famille patriarcale» : le
père souhaitait préserver l'héritage, il désignait
un seul héritier. Cependant, les fils restaient au domicile familial
même après leur mariage et ils se partageaient ce dernier.
Plusieurs générations cohabitaient ensemble.
· «La famille souche» : le
père désignait un seul héritier unique et qui restera au
domicile familial. Les autres fils seront exclus par une donation.
· « La famille instable» : reposait
sur le mariage de tous les enfants et de leurs installations hors du domicile
familial.
La famille au XX`eme est marquée par de
nombreuses modifications. En 1960, le nombre de ménages augmente:
«15,8 millions en 1968 contre 21,5 millions en 1990.»
7 Mais le nombre de personnes le composant est retreint :
«3 personnes en 1968 contre 2,5 en 1990.» 8 Selon
N. Jonas, ce mouvement est dûde «l'éeco-habitation des
géenée-rations, à la multiplication des divorces ou encore
à la prolongation des éetudes.» 9 De ce
fait, un tiers des ménages est alors constituéd'une seule
personne. Les deux autres tiers représentent les familles monoparentale,
les couples avec ou sans enfant.
5. Jonas N.,La famille, La famille,op. cit., p. 11.
6. ibid., pp. 15-16.
7. ibid., p. 17.
8. ibid.
9. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
29
Au sein d'une famille, nous pouvons donc trouver la notion de
couple, être parent ainsi que la notion de parentalitéet la
relation parents/enfant.
2.2 Le couple: la base de la famille permettant de trouver
du soutien
En étymologie, la notion couple provient du verbe latin
apere. C'est un attachement naturel dans la relation humaine.
Pour certaine famille, le handicap de leur enfant peut
engendrer des complications dans la vie couple et être une
difficultésupplémentaire pouvant aboutir à un divorce ou
une séparation. Pour Mme D., son ex-mari «n'a pas
acceptéle handicap de son fils.» Cependant, je ne peux pas
confirmer ces faits. En effet, sur les 7 familles rencontrées, 2 sont
séparées ou divorcées. Et selon les 13 questionnaires : 3
sont séparées ou divorcées.
Le couple permet de se soutenir mutuellement face aux
difficultés liées au handicap de l'enfant. En effet, Mme D. est
séparée du père de Julien depuis plusieurs années.
Pour elle, ce n'était pas évident tous les jours, elle refusait
de retrouver quelqu'un car elle avait peur qu'il ne puisse pas accepter la
situation de handicap de Julien. Aujourd'hui, Mme D. a un nouveau compagnon qui
l'aide beaucoup. Cette nouvelle relation lui
permet d'être soutenue. («Je dirais
que depuis que mon nouveau compagnon est entrédans nos vies,
je me suis beaucoup reposée sur lui. De ce fait, ça aide,
ça soulage d'avoir du monde autour de soi. Au moins, ne serait-ce que
pour parler.»)
2.3 Être parent
Être parent conjugue des réalités
biologiques, des dimensions juridiques créant la filiation. L'enfant est
alors inscrit dans un corps social. C'est également la prise en charge
quotidienne (nombreuses activités de soins, d'éducation).
Être parent c'est un engagement (profond, durable, intense,
définitif) dans sa relation avec son ou ses enfants. Cet engagement est
en général conscient et volontaire car il apparaît avec le
désir d'être parent et d'avoir un enfant.
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30
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C'est aussi exercer l'autoritéparentale. Selon
l'article 371 du Code Civil, elle est «l'ensemble de droits et de
devoirs des parents exercées dans l'intéerêt de l'enfant
jusqu'àsa majoritée ou son éemancipation comportant
notamment le droit et le devoir:
· de protéeger l'enfant, de le nourrir, de
l'héeberger, d'assurer son éeducation, de veiller à sa
santée, sa séecuritée et sa moralitée,
· de ixer sa réesidence, de contrôler
ses déeplacements, de choisir son orientation scolaire et, le cas
éechéeant, sa religion .. .» 10
2.4 Avoir un enfant renvoie à la
Parentalité
La parentalitédésigne le
processus qui mène à l'état d'être parent, son
développement et ses transformations. La notion de
«parentalité» est apparue en 1961, par P. Racamier qui
évoque «la crise psychique entraînéee par la
naissance d'un enfant».
2.4.1 L'origine du terme parentalité:
Ce terme provient du mot parent. Ce mot vient du latin
«parens», «parentis» (le père, la mère) et de
«parere» : ceux qui ont donnéla vie, enfanter.
La notion de parentalitéest un processus. D. Houzel
désigne la parentalitécomme «le processus par lequel on
devient parent d'un point de vue psychique» 11. Ce
processus est important pour l'individu car il représente son
entrée dans la parentalité. Selon
M. Lamour et M. Barroco, la parentalitépeut se
définir comme étant «l'ensemble des
réeaméenagements psychiques et affectifs qui permettent à
des adultes de devenir parents, c'est-à-dire de réepondre aux
besoins de leur enfant à trois niveaux : le corps (les soins
nourriciers), la vie affective et la vie psychique.» 12
Dans le dictionnaire critique d'action sociale la
parentalitéapparaît «comme un terme spéeciique du
vocabulaire méedico-psycho-social qui déesigne de façon
très large la fonction «d'être parent» en y incluant
à la fois les responsabilitées juridiques, telles que la loi les
déeinit, des responsa-bilitées morales, telle que la
socio-culture les impose et des responsabilitées
éeducatives.» 13
Cela donne lieu un remaniement psychique qui se distingue en
deux éléments :
· premièrement c'est le désir d'enfant.
· deuxièmement c'est le processus de
parentification.
2.4.2 Les fonctions parentales
Elles sont propres à chaque parent. Les parents
exercent leur fonction autour de trois mots clés :
10. Ministère de la justice. Droits et Démarche
[en ligne]. Disponible sur : http ://
www.vos-droits.justice.gouv.fr/autorite-parentale-11959/
[ Consultéle 15.08.14]
11. Houzel D., devenir parent, dans
«l'enfant, ses parents, et le psychanalyste», Ed. Bayard
compact, 2000, p. 293.
12. Lamour M., Barraco M., Souffrances autour du berceau,
Gaëtan Morin éditeur, 1998, p. 26.
13. Dictionnaire critique de l'action social, Ed. Bayard,
1995.
·
31
Le désir d'enfant, selon D. Luciani,
s'élabore à partir l'histoire des parents. Les dimensions
«narcissiques et oedipiennes de la personne y sont fortement
impliquées» 14. Dans un premier
temps apparaît le désir d'accéder au statut de parent. Il
est «sous la prédominance du narcissisme : on désire
s'arroger la puissance attribuée aux parents»
15, c'est donc l'autoritéparentale.
Nous devenons parents comme nos parents. Selon T. Berry Brazelton et B. Cramer,
le désir de devenir parent est de «donner forme aux fantasmes
et aux attitudes parentales.» 16 Nous
parlons de «préhistoire du désir d'enfant»
17 pour désigner ce qui se passe avant
la naissance d'un enfant.
· A la naissance trois
bébés naissent. «L'enfant imaginaire, l'enfant de leurs
fantasmes, et le foetus invisible mais réel, dont les rythmes
particuliers et la personnalitédeviennent évidents au fil des
mois, se confondent avec le véritable nouveau-néque nous voyons,
entendons» 18.
· Après la naissance :
L'attachement des parents à un nouveau-nése construit avec le
temps. Il se base sur les relations antérieures établies avec
l'enfant qu'ils ont imaginéet le foetus. En devenant parent, leur statut
social et affectif se modifient. L'entrée dans la parentalitéest
bouleversante pour des deux parents engendrant un changement identitaire.
L'enfant réel est investi et l'enfant imaginaire abandonné. Ce
passage est difficile car l'enfant imaginaire peut être réparateur
alors que l'enfant réel ne l'est pas. L'enfant grandira avec le
désirs de ses parents. La pratique de la parentalitécomprend les
soins parentaux (les tâches remplies par les parents auprès des
enfants pour son développement psychique et physique). Cependant, nous
sommes peu ou pas préparés au métier de parent.
2.4.3 Les enjeux de la parentalité:
La famille permet à la personne de se construire. Afin
de répondre à aux enjeux, trois dimensions de
parentalitéont étédéterminées.
Ainsi, ces dimensions sont :
1. L'exercice de la
parentalité19 : définit les cadres
nécessaires pour qu'un groupe humain, une famille et un individu
puissent se développer. Dans toute société, il
14. Luciani D., article à paraître
conférence, Les Amphis de l'A.I.S : «L'école, la famille
: substitution ou aide à l'exercice de la
parentalité?», I.U.F.M. Batignolles, Paris, 20
janvier 2001.
15. Brazelton Berry T., Cramer B., Les premiers liens,
livre de poche, Stock-Laurence Pernoud, Ed. Calmann-Lévy, Paris,
1991, p. 30.
16. ibid., p. 33.
17. ibid., p. 20.
18. ibid., p. 17.
19. Delion P., La fonction parentale [en ligne].
Novembre 2017. Disponible au format PDF sur Internet : http ://
www.yapaka.be/files/publication/TA-Fonction
parentale.pdf [Consultéle 10.10.14] p. 17.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
32
y a une définition précise des liens de
parenté.
2. L'expérience de la
parentalité20 : est l'expérience subjective
de ceux qui sont chargés des fonctions parentales. Elle
représente l'expérience affective et imaginaire de tout individu
impliquédans un processus de parentification. Il s'agit de processus
psychiques auquel se joue la relation imaginaire et affective du parent avec
son enfant, son conjoint, ses parents. Plusieurs types de
représentations apparaissent : enfant réel, enfant imaginaire et
enfant fantasmatique21.
3. La pratique de la
parentalité22 : Cette dimension comprend
différents aspects (soins physiques et psychiques) que dispensent les
parents. Les liens affectifs de l'enfant avec sa famille se créent afin
de satisfaire ses besoins.
2.5 La relation parent/enfant : construction de
l'en-fant
Avant les familles avaient de nombreux enfants. Aujourd'hui,
le nombre d'enfant par famille diminue car les personnes évoluent et
leur perception change. Maintenant, «l'enfant devient
désiréet choyé» 23,
placéau coeur de la vie familiale. Les parents ne le modélisent
plus comme ils le désirent mais l'aident à «devenir
lui-même.» 24
La relation des parents avec cet enfant différent peut
être difficile à créer. Il est nécessaire
d'apprendre à le comprendre afin de limiter les crises que peut avoir un
enfant souffrant de TED. En effet, le stress dûà un changement
peut-être la source de crises. Les parents doivent identifier la source
afin de l'éliminer et de limiter les conséquences. Cependant, ce
n'est pas si simple car ils n'y sont pas préparés («la
relation avec mon fils était très difficile car je ne savais pas
ce qu'il avait» 25). Mme R. énonce
: «Au départ, nous n'arrivions pas à identifier les
sources de stress ou alors à repérer quand il était
stressé.» Pour Mme N., la seule difficultéest de
gérer les pleurs de sa fille, de ne pas savoir leurs origines
(«Notre seule difficultéserait ses pleurs. Elle pleure beaucoup
et nous ne savons pas pourquoi.»). Pour certaines familles, les
troubles du comportement sont moindres. La relation peut même être
fusionnelle avec l'un des parents.
Un enfant souffrant de TED peut ne pas communiquer
verbalement. Un nourrisson ne communique pas non plus. Lorsqu'un
bébépleure, les parents fonctionnent avec une déduction
(couche sale, fièvre, besoin de manger). Mais pour ces enfants, c'est
plus
20. Delion P., La fonction parentale, op cit.
21. Delion P.,La fonction parentale, op.cit., pp.
17-18.
22. ibid., p. 18.
23. Jonas N., La famille, op. cit., p. 81.
24. ibid., p. 82.
25. Parole de Mme D.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
33
Gaëlle Le Miller Formation ASS
compliquépour les parents. L'enfant exprime par
n'importe quel moyen ses difficultés. Cependant, il leur est difficile
d'exprimer les symptômes lorsqu'ils sont malades par exemple. La
difficultéde l'expression est alors un frein dans la relation qu'il a
avec ses parents. Au même titre, les professionnels sont démunis
pour définir le degréde souffrance de ces enfants.
2.6 Le rôle et la place de la fratrie
Au sein d'une famille, les parents peuvent avoir un ou
plusieurs enfants, nous parlons alors de fratrie. Selon le Dictionnaire
Larousse, la fratrie correspond à l'ensemble des frères et soeurs
d'une famille.
M. Ruffo énonce que le terme fratrie n'est pas facile
à définir. Cependant, il évoque un fait incontournable :
«les membres d'une fratrie issus des mêmes parents ont un
patrimoine génétique commun, mais avec des variantes puisqu'il
existe des gènes s'ex-primant chez certains enfants et non chez
d'autres». 26 La fratrie regroupe les
enfants ayant certains gènes identiques. Elle permet de créer une
certaine relation. Cette relation est conduite par les parents. En effet, comme
M. Ruffo peut l'énoncer : «les relations qui unissent les
frères et soeurs sont de résultat d'une grande intimitéqui
n'est pas choisie mais imposée par les
parents»27. Elle peut aussi bien se
traduire par de la jalousie entre eux ou également par de la
complicité. La fratrie peut être comparée à une
sociétéminiature. En effet, au sein d'une fratrie, il y a des
règles à respecter comme au sein d'une société. De
plus, dans une fratrie, les enfants apprennent, comme l'énonce M. Ruffo,
«le partage, les compromis» 28.
La fratrie permet également d'ap-prendre et de comprendre le sens du
terme différence.
En présence du handicap, les relations fraternelles
peuvent changer. En effet, selon le handicap, la fratrie doit accepter des
difficultés financières. L'enfant «normal»
devra également grandir plus vite, devenir autonome plus rapidement
car ses parents doivent s'occuper plus de l'enfant en difficulté. Avec
un handicap ou non, il est nécessaire de trouver sa place au sein de la
fratrie. Mais en présence du handicap, C. Gardou énonce que
«les frères et soeurs sont simultanément contraints de
s'adapter à ces brutales métamorphoses et d'accepter la tyrannie
involontaire de leur pair handicapéqui gouverne le quotidien, pliant
tous ses proches à sa loi.» 29
Face à cette situation, ils peuvent avoir un sentiment de
délaissement. Ces sentiments peuvent lors engendrer de la jalousie. Mais
au sein du handicap, la fratrie permet de soutenir l'enfant handicapé,
ainsi ils
26. Ruffo M., Frères et soeurs, une maladie
d'amour, Ed. Armand Colin, Coll. livre de poche, 2002, p. 251.
27. ibid., p. 249.
28. ibid., p. 266.
29. Gardou C. (1997), Frères et soeurs de
personnes handicapées : le handicap en visage, Ed. Erès,
2012, p. 19.
34
peuvent le stimuler, aider aux soins. Comme C. Gardou peut
l'évoquer, ils ont un rôle de «substitut parental ou
encore de thérapeute» 30.
Ils devront comprendre pourquoi leurs parents s'occupent plus
de l'enfant en difficulté. La fratrie aura une responsabilisation. Ils
devront grandir plus vite et ne pas être
envieux du temps que passe les parents avec celui qui a un
handicap. Pour la majoritédes familles rencontrées, la
mère a cessésa profession afin de pouvoir s'occuper de leur
enfant en situation de handicap. Le handicap peut demander une
plus grande présence de la part d'un des parents. La fratrie peut alors
se questionner : pourquoi sa mère ou son père passe plus de temps
avec lui et pas avec eux. D'ailleurs, les parents réduisent moins leur
activitélorsqu'il n'y a pas de handicap chez l'enfant. La fratrie peut
alors avoir un sentiment de subir le handicap. Mme L. m'exprime qu'elle ne
souhaite pas que le frère de Mattéo endure son handicap. À
12 ans un enfant peut rester seul en l'absence de ses parents pour une courte
durée. Mme L. énonce alors Mattéo peut être sous la
surveillance de son frère contre une certaine rétribution en
contre partie.
Selon l'âge des enfants la relation sera plus ou moins
facile à créer. Mme B. l'ex-plique «Inès a plus
de relations avec l'aînéqu'avec le petit. Ils ont seulement 2 ans
d'écart ce qui a permis de créer une certaine relation. Mais avec
le petit cela va de mieux en mieux. Ils sont très protecteurs et elle va
également les chercher. Ils ont une relation de câlin/jeux mais
autrement qu'une fratrie normale.»
Mme C. indique «au quotidien, ce n'est pas toujours
facile, mais en grandissant les relations deviennent de plus en plus
faciles.» Pour certains et quand il n'y a pas de moyen de
communication, il n'y aura pas de relation entre eux («Il n'y a pas de
relation frère/soeur car elle reste tout de même non verbale ce
qui ne lui permet pas d'échanger avec eux.») Les enfants
peuvent garder leur part de secret face à leurs amis. La fille de Mme C.
aime son frère, cependant peu de ses amis connaissent le handicap
(«j'ai ma vie école, et j'ai ma vie à la
maison»).
Pour conclure ce deuxième chapitre, nous pouvons dire
que le concept famille regroupe différentes notions. La famille peut
avoir différentes significations selon que nous considérons le
lien du sang ou non. De plus, au sein d'une famille, la notion de
paren-talitéest importante. Il permet de donner le rôle des
parents face à leur enfant auquel s'ajoute des droits mais
également des devoirs.
Les concepts de handicap et de famille peuvent donner lieu
à des représentations. Mais que mettons-nous derrière le
terme représentation? La représentation fait-elle partie de la
norme?
30. Gardou C., Frères et soeurs de personnes
handicapées: le handicap en visage, op. cit., p. 29.
35
CHAPITRE3
De la norme aux représentations sociales
La norme dans la sociétépermet de distinguer les
différences, handicaps engendrant alors des représentations
sociales. Ces représentations peuvent évoluer en fonction de la
sociétéet des individus.
3.1 La norme dans notre société
Les choix de l'individu (désirs,
passions) sont dépendants des conduites sociales. Ces conduites sont
encadrées par des phénomènes : les normes sociales. Elles
conduisent «àdes règles et à
des modèles qui produisent des besoins.» 1
Les normes «reflètent (...) les opinions
collectives de la société.» 2 Au sein des
normes, des «règles de droit» existent,
imposées par l'«organisation sociale.» 3
Le droit représente les règles obligatoires et organise les
sanctions. Les règles de droit sont des normes et accompagnent les
sanctions (comme, jusqu'en 1981, la peine de mort). Ces règles
évoluent avec les sociétés, les moeurs, les coutumes et
les modes de vie. Nous parlons de normes juridiques définies par des
législateurs. Ainsi, des sanctions qui existaient dans le passé,
ne le sont plus aujourd'hui.
En parallèle, nous trouvons les
«modèles sociaux.» 4 Ils permettent de
définir les normes sociales et «jouent un rôle dans les
conduites collectives.» 5 Nous pouvons nous
«identifier à telle personne ou à tel
comportement.» 6 Nous illustrons ces propos par l'exemple
de l'habillement. Pendant longtemps, les hommes et les femmes avaient un mode
vestimentaire totalement différent. Cependant, ils évoluent et
nous observons maintenant que les femmes s'habillent de manière
masculine. Les modèles sociaux sont liés à la culture,
nous parlons de représentation collective. Certains modèles
peuvent être considérés comme
éphémères pouvant être remplacépar de
nouveaux.
Nous pouvons voir des changements de norme au niveau du
handicap. Dans le passé, nous parlions d'intégration d'enfant
dans les classes comme les Classe pour l'Intégration Scolaire ou les
UnitéPédagogique d'Intégration. Aujourd'hui, le terme
intégration a
1. Ignasse G. et Genissel M-A., Introduction à la
sociologie, Ed. marketing S.A, Coll. Ellipses, 1995, p. 97.
2. ibid.
3. ibid.
4. ibid., p. 99
5. ibid.
6. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
36
étéremplacépar Inclusion ainsi, le
«I» de CLIS signifie donc inclusion et les UPI
deviennent des UnitéLocalisée pour l'Inclusion Scolaire. Les
termes évoluent avec la société. Avant les personnes en
situation de handicap étaient intégrée dans la
société. Aujourd'hui, elles font partie de la
société.
De ce fait, la notion de représentation est propre
à chacun tout en étant assimilée àla
norme. Un enfant en situation de handicap ne rentre pas dans la norme. Selon
Mme
D., les TED ne sont pas encore entrés «dans
les moeurs». Ils peuvent être assimilés à la
psychiatrie et selon l'ASS travaillant dans ce milieu «la psychiatrie
fait peur. Certains parents emploieront le terme «école» pour
parler de l'hôpital de jour même si nous leur
énonçons que ce service est rattachéau CHS. Ils ne veulent
pas entendre parler d'hôpital psychiatrique.» Dans ce sens nous
parlons de représentations.
3.2 Les représentations sociales :
conséquences sur le handicap
Les représentations sociales sont apparues avec le
concept de représentations collectives formulée par E. Durkheim
7. S. Moscovici introduit le terme de représentations
sociales, en 1961 donnant une définition complète : «la
représentation sociale est un système de valeurs, de notion et de
pratiques relatives à des objets, des aspects ou des dimensions du
milieu social, qui permet non seulement la stabilisation du cadre de vie des
individus et des groupes, mais qui constitue également un instrument
d'orientation de la perception des situations et d'élaboration des
réponses.» 8 Ainsi, une représentation
sociale s'appuie sur le contenu (valeur, notion...) et les fonctions (cadre de
vie).
D. Jodelet s'inspirant de S. Moscovici les définit
comme : «une forme de connaissance spécifique de savoir de sens
commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus
génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus
largement, le concept désigne une forme de pensée sociale. Elles
sont des modalités de pensée pratique vers la communication, la
compréhension et la maîtrise de l'environnement social,
matériel.» 9
J-C. Abric simplifie la définition et indique que
«les représentations sociales sont des ensembles
socio-cognitifs, organisés de manière spécifique et
régis par des règles de fonctionnement qui leur sont
propres.» 10
Face à ses trois définitions, les notions de
sujet, objet et connaissance ressortent. En effet, D. Jodelet énonce
«toute représentation sociale est représentation de
quelque
7. Emile Durkheim (5 avril 1858-15 novembre 1917), fondateur de
la sociologie française
8. Moscovici S., citépar Gustave-Nicolas Fischer,
Les concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Paris, Ed. Dunod,
1996, p. 125.
9. Jodelet D., Représentation sociale :
phénomènes, concept et théorie, dans Psychologie
sociale, sous la dir de S. Moscovici, Paris, Ed. PUF, Le psychologue, 1997, p.
365.
10. Abric J-C., Pratiques sociales et
représentations, Paris, Ed. PUF, 1994, p. 8.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
37
chose (objet) et de quelqu'un (sujet).»
11
3.2.1 Processus et fonction
La représentation sociale se constitue à partir de
deux étapes :
1. L'objectivation permet pour un sujet de
transformer un concept en une image plus concrète pour lui.
2. L'ancrage est un processus de
décontextualisation. Le sujet enlève de son environnement
d'origine les éléments d'un objet. Ensuite, il doit être
intégréau sein d'un environnement familier et facilement
repérable pour l'individu. Pour Aebischer et Oberle «le
processus d'intéegration consiste en l'incorporation de ces informations
dans un réeseau de catéegories plus familier.»
12 Lorsque l'ancrage est effectué, la
représentation «constitue pour l'individu ou le groupe la
réealitée même. Il est donc clair que la
repréesentation contient à la fois des caractéeris-tiques
objectives de l'objet et des expéeriences du sujet, son système
d'attitude et de normes» 13
La représenation sociale est un système
«composée de deux sous-systèmes en interaction un noyau
central et un système péeriphéerique.»
14
· Le noyau central est la base commune
de la représentation possédant différentes fonctions :
déterminer la signification des représentations, la nature des
liens entre éléments et sa
stabilité15.
· Le système périphérique
est une interface entre le noyau central et la réalité.
Des variations individuelles peuvent être intégrées Le
système péeriphéerique en constitue le corps et la chair.
Son rôle est essentiel et peut être réesumée en cinq
fonctions concréetisation, réegulation , pr description des
comportements, protection du noyau central et personnalisation.»
16
3.2.2 Les fonctions des représentations sociales
Dans la vie d'un individu, les représentations sociales
jouent un rôle. Selon J-C. Abric, les représentations sociales ont
quatre fonctions :
1. De savoir: L'individu appréhende
l'objet de la représentation et échange sur ce dernier.
«Les repréesentations sociales déefinissent le cadre de
réeféerence commun
qui permet l'éechange social, la transmission et la
diffusion de ce savoir.» 17
11. Jodelet D., Représentation sociale :
Phénomènes, concept et théorie, op. cit., p.
362.
12. Aebischer V. et Oberle D., Le groupe en psychologie sociale,
Paris, Ed. Dunod, 1998, p. 163.
13. Abric J-C., Pratiques sociales et
représentations, op. cit., p. 13.
14. Abric J-C., L'approche structurale des
représentations sociales : développements récents
dans Psychologie et société, n? 4, p. 82.
15. ibid., p. 82.
16. ibid.
17. Abric J-C., Pratiques sociales et
représentations, op cit., p. 16.
2.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
38
D'identité: Un groupe partage ses
représentations sociales en fonction des valeurs et des normes. Elles
permettent donc «de situer les individus et les groupes dans le champ
social. . .Elles permettent l'élaboration d'une identitésociale
et personnelle gratifiante, c'est à dire compatible avec les
systèmes de normes et de valeurs socialement et historiquement
déterminés.» 18 L'individu
devant une situation se positionne d'une certaine manière
catégorisant un groupe. Cette catégorisation permet la
différenciation sociale.
3. D'orientation : Elles permettent aux
individus d'avoir des guides. Selon J-C. Abric, le représentation
engendre «un système d'anticipation et d'attentes, elle est
donc une action sur la réalité: sélection et filtrage des
informations interprétation visant à rendre cette
réalitéconforme à leur représentation. [...]
L'existence d'une représentation de la situation préalable
à l'interaction elle-même fait que dans la plupart des cas les
jeux sont faits d'avance, les conclusions sont posées avant même
que l'action ne débute.» 19 Face
à une situation et grâce aux représentations un sujet sait
ce qu'il doit faire.
4. De justification : Elles ont
différents rôles : cognitive, identitaires, programmatrices mais
aussi justificatives. Elles servent à justifier les actions. Elles
permettent
aux «acteurs d'expliquer et de justifier leurs
conduites dans une situation ou àl'égard de leur
partenaire.» 20 Les
représentations permettent de créer notre iden-titésociale
tout en permettant une différenciation sociale.
Face aux représentations, les familles, ayant un enfant
en situation de handicap, souffrent du regard extérieur. Un enfant
souffrant de TED n'est pas comme les autres. Il peut faire des crises et
être alors vu par les autres comme un enfant «mal
élevé». Le regard extérieur est alors
difficile pour certains. Mme D. énonce : «Le regard
extérieur, au début, était très difficile car les
gens ne cherchent pas savoir s'il y a des problèmes ou pas. En
général.. .ce n'est pas encore quelque chose qui est
entrédans les moeurs. On le prend pour un enfant mal
élevé, difficile. Alors que ce n'est pas ça du
tout.»
L'impossibilitéd'intégrer une classe ou toutes
autres activités extrascolaires est vécu par les familles comme
une discrimination («Ma fille ne peut pas faire toutes les
activités qu'elle veut car elle a besoin d'être accompagnée
et cela n'est pas forcément possible. Elle ne peut donc pas faire comme
les autres enfants.» 21). Les parents
doivent donc défendre les droits de leur enfant. Les TED sont un
handicap de la communication et le relationnel est difficile. L'inclusion en
classe permet à l'enfant d'être socialisé.
18. Muguy et Carugati, citépar Abric J-C., Pratiques
sociales et représentations, Paris, Ed. PUF, 1994, p. 16.
19. ibid., p. 17.
20. ibid., pp. 17-18.
21. Parole de Mme N.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
39
Si l'enseignement ou toutes autres activités sont
réalisés au domicile, l'enfant n'aura pas de socialisation
extérieure à sa famille. La scolarisation a pour but de
participer à la socialisation de ces enfants. L'AVS permet
également d'être le médiateur entre différents
interlocuteurs. Cela permet aux enfants souffrants de TED d'être
maintenus le plus possible dans la société.
Ce dernier chapitre permet de comprendre les
représentations des personnes face au handicap. Le concept de
représentation n'apparaît pas lisiblement dans ma question de
départ. Cependant, il est sous entendu car le handicap peut attirer le
regard des autres et être vécu comme une difficultépar les
parents.
Au cours de ces chapitres, nous avons défini les
concepts de handicap, famille et représentation. Ces concepts nous
permettent de mieux comprendre la représentation des parents de leur
enfant face au handicap de ce dernier. En effet, il est logique qu'un couple
désire un enfant afin de consolider sa famille. Les parents rêvent
d'un enfant idéal. Ce dernier pourra avoir un rôle
réparateur face au vécu de leurs parents. Mais face au handicap,
la représentation des parents de leur enfant est différente. La
définition générale du concept représentation nous
a permis une meilleure compréhension sur la question des
représentations des parents face au handicap de leur enfant. Ainsi, les
parents gardent en mémoire l'enfant au moment de l'annonce du handicap.
Mais cela est différent en fonction du type de handicap. En effet,
lorsque l'annonce est réalisée au moment de la naissance ou peu
après la naissance, les parents garderont en tête leur enfant
encore bébé. Cependant, lorsque cette annonce est faite plus tard
dans la vie de l'enfant, l'image qu'ils garderont en mémoire sera
différente car leur enfant aura grandi. Ainsi, dans le cas d'enfant
souffrant de TED, les parents auront vu physiquement grandir leur enfant. De ce
fait, l'image de leur enfant qu'ils auront conservésera
différente. Face au handicap, les parents, familles sont
confrontés à différentes difficultés. En effet,
lors d'observation au cours de mes différents stages, j'ai
constatéque le handicap engendre des coûts supplémentaires,
des difficultés d'organisation au sein de la famille.... Mais
grâce aux professionnels, la famille peut également trouver un
soutien face aux difficultés qu'elle rencontre.
Cette partie m'a permis d'apporter des éléments
de réponse à ma question de départ qui était :
Quel est l'impact sur la vie familiale lorsqu'un enfant souffre de
Troubles Envahissants du Développement (TED) ?
Deuxième partie
La socialisation par le biais d'une
scolarisation de l'enfant souffrant
de TED : toujours une difficultépour les
familles.
40
CHAPITRE4
Le handicap liéà la socialisation
Mon travail de recherche s'est réaliséà
partir d'une question de départ. Afin de tenter d'y répondre, je
me suis appuyée sur l'ensemble de mes lectures et sur la
réalisation d'une enquête exploratoire. Elle a
étéeffectuée auprès de différents
professionnels exerçant dans le secteur de la psychiatrie mais aussi
auprès de professionnels du secteur de l'enfance et plus
particulièrement du diagnostic. Sept familles ayant un enfant souffrant
de TED ont étérencontrées afin d'avoir une vision globale
de la problématique du handicap. L'enquête m'a permis de faire
différents constats. Il est nécessaire de préciser que les
résultats de cette enquête sont issus d'un échantillon
réduit, je ne cherche pas à généraliser mes
constats.
Aujourd'hui, ce handicap est un enjeu en France afin de le
prendre en charge notamment avec la loi du 11 février 2005. Puis,
successivement des plans Autisme ( 2005-2007, 2008-2010 et 2013-2017) ont
étéétablis. Ils ont permis de :
· créer des places en établissement
adaptéaux personnes autistes (enfants ou adultes), un CRA au niveau
régional1, des recommandations en matière de
dépistage et de diagnostic infantile.
· insister sur la recherche scientifique, une
sensibilisation du grand public,
· travailler sur le diagnostic de l'autisme dès
le plus jeune âge de l'enfant, l'inter-vention précoce
auprès des personnes diagnostiquées, leur accompagnement, le
soutien à leur famille,
Ces différents plans permettent de donner toutes leurs
chances ces personnes en les reconnaissant et en permettant de les accompagner.
Cependant, la situation des personnes autistes en France est nouvelle. Ce
handicap est tardivement diagnostiquéet les interventions semblent peu
adaptées. En 20102, seulement 75 000 personnes étaient
diagnostiquées autiste ou autres TED et avaient une prise en charge dans
le secteur médico-social. De plus, moins de 20% d'entre elles
bénéficiaient d'un accompagnement en structures
adaptées.
Selon un rapport de l'Union nationale des associations de
parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI), en
2012, il y avait «5 000 enfants
1. afin d'apporter de l'aide et des conseils aux familles, de
la formation et de l'information aux équipes et professionnels de
terrain, ainsi qu'augmenter leur effectif et ceux des CAMSP
2. Ministère des affaires social, de la santéet
des droits de la femme [en ligne]. Mai 2013. Disponible au format PDF sur
Internet : http ://
www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/
plan-autisme2013-2.pdf [Consultéle 10.03.15]
Gaëlle Le Miller Formation ASS
41
handicapés à domicile, 20000 enfants
handicapés non scolarisés, 13000 enfants
handicapés sans solution.» 3
En Picardie, en 2002 et selon l'INSERM, il y avait :
«1370 enfants et adolescents autistes ou présentant des TED.
Suivant les projections démographiques pour les moins de 20 ans en 2017
et 2022, ce nombre devrait augmenter dans la plupart des territoires.»
4 De plus, en 2014, en Picardie, 705 enfants TED seraient
scolarisés dont 334 en classe ordinaire, 134 en Etablissement et Service
Médico-Sociaux, 115 en collectif (CLIS ou ULIS) et 70 en temps
partagés en classe ordinaire ou collective/ESMS. Pour ces enfants, il y
aurait 145 places en IME et 119 en Service d'Education Spéciale et de
Soins à Domicile5.
D'après le plan Autisme 2013/20176, les
enfants, non scolarisés, représentent une part importante des
enfants TED. Cette non scolarisation peut créer des répercussions
sociales. En effet, de nombreuses familles se trouvent «dans des
situations de détresse affective, relationnelle et financière.
Trop de parents sont obligés de sacrifier leur vie professionnelle pour
s'occuper eux-mêmes de leurs enfants. Plusieurs milliers de familles
envoient leurs enfants à l'étranger, notamment en Belgique,
signifiant pour les uns un douloureux exil ou pire encore une coupure du lien
familial alors qu'il est, selon la HAS et l'ANESM, essentiel à la
réussite des interventions pédagogiques et
éducatives.» 7
Ce constat a étérepérépar
l'ensemble des familles rencontrées. Mme Da. énonce :
«il est impossible de trouver un emploi lorsqu'on a besoin
d'accompagner notre enfant handicapéet qu'il est nécessaire qu'on
soit présent». Pourquoi un des parents arrête-t-il son
activitéprofessionnelle? Et pourquoi en majoritéles mères?
À ces questions, elles m'indiquent ne pas trouver de moyen de garde. Mme
B. m'explique qu'«aucune structure ne souhaitait accueillir son enfant
(pas de crèche assistantes maternelle)». Pourtant des aident
existent, certaines crèches et les assistantes maternelles
bénéficient de place afin d'accueillir des enfants en situation
de handicap. La culpabilitédes mères d'avoir mis au monde un
enfant différent peut justifier l'arrêt de leur
activitéprofes-sionnelle, d'autant plus dans le cas des TED. En effet,
pendant longtemps ce handicap
3. UNAPEI [en ligne]. Août 2012. Disponible au format
PDF sur Internet : http ://
www.unapei.org/IMG/pdf/2012
08 29CPUnapei RentreeScolaire.pdf [Consultéle 24.03.15]
4. ARS. Autisme [en ligne]. Disponible au format PDF sur
Internet : http ://www.ars.picardie.sante.fr/
fileadmin/PICARDIE/documentations/docs internet/prevention/ autisme/PRA juin
2014.pdf [Consultéle 31.03.15]
5. ibid.
6. Ministère des affaires social, de la santéet
des droits de la femme [en ligne]. Mai 2013. Disponible au format PDF sur
Internet : http ://
www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan-autisme2013-2.pdf
[Consultéle 10.03.15]
7. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
42
était considérécomme «un trouble
de la relation mère-enfant.» 8 Par ces
éléments, nous avons entendu parler de
«mère- frigidaire» ou encore comme pour Mme
C. de «mère-crocodile». De plus, même si les
rôles sociaux évoluent, les mères s'occupent plus de
l'éducation de leur enfant et de leur prise en charge. Cela peut
expliquer que ce soit en majoritéles mères qui cessent leur
activitéprofessionnelle.
Sur sept familles rencontrées, seule Mme C. a
optépour une prise en charge en Belgique faute de place en France
(Cf. Annexe VII9). Concernant la scolarisation, l'ensemble
des familles ont souhaitéune instruction soit en milieu ordinaire ou
spécia-lisécar pour elles l'enseignement à domicile est
compliquémême si par ailleurs elles peuvent essayer. En effet,
comme Mme D. m'explique: «je n'ai pas forcément les outils, la
patience et les clés pour l'aider à avancer et à
progresser». Pour une scolarisation autre qu'àdomicile, les
parents se confrontent à de nombreux freins : manque d'AVS,
peu d'enseignants formés, peu de structures. . .J'ai donc
repéréqu'elles sont toutes àl'initiative de la
scolarisation de leur enfant. Ces parents ont des envies de socialisa-
tion, réussite, bien-être, progression pour leur
enfant afin de l'inclure dans la société. Cette scolarisation
pour les parents est enrichie par différentes prises en charge comme
orthophoniste, psychomotricien, psychologue... Pourtant ces parents rencontrent
des difficultés dans leurs démarches.
Selon Olivia Cattan, Présidente de SOS Autisme France,
«600 000 personnes souffrant d'autisme sont privées de leur
droit à l'éducation, la culture et au sport.»
10 Face à ces constats, certaines familles
décident par l'intermédiaire de Maître Sophie Ja-nois, de
lancer une procédure judiciaire pour défaut de prise en
charge11. En effet, les familles auraient selon cette avocate des
préjudices : moral (pour la personne en situation de handicap mais
également pour sa famille), perte de chance pour l'enfant
d'évoluer favorablement car il peut bénéficier d'une prise
en charge non adaptévoire tardive et financière (les familles
trouvent seules des solutions de prise en charge pour leur enfant comme les
professionnels libéraux engendrant des coûts
supplémentaires) 12.
Le scolarisation est un facteur d'intégration et une
norme tant pour les enfants «normaux» que ceux en
situation de handicap. Il est nécessaire de lui apprendre à
s'intégrer et non au contraire attendre qu'il s'intègre de
lui-même car c'est la principale manifestation de son handicap. Une
intégration en milieu scolaire s'évalue sur le long terme. Nous
ne pouvons pas estimer leur souffrance mais interprétons son isolement
à de la
8. La recherche, l'actualitédes sciences. À la
recherche des cause de l'autisme [en ligne]. Juillet 1996. Disponible sur :
http ://
www.larecherche.fr/savoirs/dossier/a-recherche-causes-autisme-01-07-1996-88095
[Consultéle 24.03.15]
9. Annexe VIII: Offre de prise en charge des personnes
autistes/TED - Picardie 2014
10. La matinale LCI, l'invitéde la matinale :
Olivia Cattan, LCI, 02.04.2015
11. Patricia Loison, Louis Laforge, Grand Soir 3,
France 3, 01.04.2015
12. ibid.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
43
souffrance. Cependant, nous ne pouvons exprimer ce que ressent
l'enfant car lui-même n'est pas en capacitéde l'exprimer. La
scolaritéest un moyen, pour l'enfant, d'acqué-rir des
compétences de communication. Le terme d'inclusion permet à
l'enfant qui est différent de s'insérer dans la
société. Les familles peuvent alors reprendre une vie avec un
semblant de socialisation. Je constate que les familles ont conscience des
difficultés qu'a le handicap sur la vie en sociétémais
qu'elles doivent également se reconstruire.
Les Troubles Envahissants du Développement sont un
handicap du lien social. Ces différents constats m'amènent
à poser la problématique suivante :
Alors que la loi du 11 février 2005 est le
fruit du militantisme des personnes en situation de handicap et de leur
famille, en révolutionnant entièrement le champ du handicap et
notamment sur l'inclusion de ces personnes, comment expliquer que les parents
rencontrent toujours les mêmes difficultés à socialiser
leur enfant quel que soit le mode de scolarisation?
44
CHAPITRE5
Hypothèse de travail mis en lumière par la
problématique
Au regard de cette problématique, des apports
théoriques et des entretiens exploratoires, j'émets les
hypothèses suivantes :
· Hypothèse 1 : Les enfants peuvent
être scolarisés avec une aide humaine (AVS) suite à une
notification de la MDPH. Cependant, les AVS accompagnent ces enfants pour des
enseignements nobles (français, mathématique,
histoire/géographique) sur des demi-journées ce qui explique que
certains enfants ne peuvent pas bénéficier d'une AVS. En effet,
elles ne peuvent pas au vu d'une organisation des établissements
être présentes à des périodes bien précises
(Cf. Annexe X 1)
· Hypothèse 2 : La
réalitéde terrain en France (peu de place et longue liste
d'attente) demande à certaine famille d'orienter leur enfant vers la
Belgique créant ainsi un éloignement de la structure
familiale.
· Hypothèse 3 : La HAS (qui est
composée de groupe de professionnels exerçant dans le sanitaire
comme des pédiatres ou pédopsychiatres) préconise le
diagnostic du handicap afin de faire des statistiques et de mettre en place des
moyens adaptés. Cependant, les professionnels de pédopsychiatrie
ne souhaitent pas stigmatiser les enfants, qui sont des êtres en devenir,
en leur posant une étiquette et peuvent ainsi ralentir la mise en place
des moyens et donc la socialisation.
Définition de l'inclusion sociale pour une
meilleure compréhension des hypothèses La loi du 11
février 2005 revalorise des termes dont celui de l'inclusion. Avant
cette loi nous parlions d'intégration de la personne en situation de
handicap dans la société. Aujourd'hui, nous parlons d'inclusion
sociale. Cette notion est le rapport entre les individus et les systèmes
sociaux. Les personnes handicapées sont inclues dans
sociétépuisque cette dernière finance les prise en
charge.
L'inclusion sociale est «une dynamique d'ouverture
qui permet à des personnes atteintes de déeciences de rencontrer
les personnes valides dans les lieux d'éeducation, de travail, de
loisirs et d'habitat ordinaire.» 2
1. Annexe X : Chiffre des AVS dans l'Oise en Avril 2015
2. Dominique Besnard du Centres d'Entraînement Aux
Méthodes d'Education Actives [en ligne]. Disponible sur : http ://
www.cemea-pdll.org/Les-dynamiques-d-inclusion-sociale
[Consultéle 24.03.15]
45
CHAPITRE6
Méthodologie envisagé
Après avoir émis les hypothèses, la
socialisation des enfants souffrant de TED semblerait être freinée
par différents facteurs (organisation des services, institutionnelle ou
administrative), je vais proposer une méthodologie permettant de les
vérifier ou de les infirmer.
6.1 Le public ciblé
Il s'agirait de rencontrer différents professionnels
exerçant au sein de structures, institutions ou service accompagnant les
familles d'enfant souffrant de TED (pédopsychiatre, professionnel de la
MDPH, enseignant, ASS en IME, psychologue et ASS scolaire). Ces professionnels
pourront alors m'infirmer ou affirmer mes hypothèses.
La prise de contact avec les différents professionnels
pourrai se réaliser par le biais de mon réseau (stage,
expériences professionnelles) ou encore par l'intermédiaire
d'in-tervenant du centre de formation.
Afin d'approfondir mes observations concernant les
difficultés de socialisation que peuvent rencontrer les enfants
souffrant de TED par le biais de leur famille, je pourrai reprendre contact
avec celles déjàrencontrées. Mais, je pourrais
également prendre contact avec une association de parents afin d'obtenir
le ressenti de nouvelles familles. Je ciblerai un panel de famille avertie
ayant du recul sur l'annonce du handicap et sur la prise en charge de ce
dernier.
6.2 Outils de vérification
Comme outil de vérification des hypothèses,
j'utiliserai les entretiens semi-directif. En accord avec les personnes
rencontrées, j'enregistrerai les entretiens grâce à un
dictaphone. Afin de respecter l'anonymat et la confidentialité, leur
identiténe sera pas divulguée. Je pourrai alors me concentrer sur
les dires des personnes interrogées, sur les attitudes non verbales, et
relancer les échanges sur ce qui a pu être exprimé.
Afin d'amorcer les échanges, je m'appuierai sur des
questions précises sur le thème de la socialisation de l'enfant
souffrant de TED mais des questions pourront également être
posées en fonction des propos énoncés par les personnes
interviewées. Face aux contraintes professionnelles ou personnelles des
personnes ciblées, je les contacterai en amont afin de prévoir
des rendez-vous.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
46
Je souhaiterai rencontrer les professionnels sur leur lieu de
travail. Concernant les familles et en fonction de leur demande, les entretiens
pourront avoir lieu à leur domicile ou dans un lieu neutre. Cependant,
face à mon enquête exploratoire, je n'exclus pas de leurs proposer
des entretiens téléphoniques si elles le désirent.
Cet outil me semble le plus appropriéafin de recueillir
grâce aux échanges des éléments de réponses
que j'aurais analyséafin d'affirmer ou non les hypothèses
proposées.
6.3 La grille d'entretien des professionnels
Afin d'entrer dans l'échange, je commencerai par des
questions concernant leur mission et l'accompagnement qu'ils peuvent proposer
aux familles avant d'aborder le sujet de la socialisation des enfants souffrant
de TED.
1. Quelles sont vos missions au sein de l'institution dans
laquelle vous exercez?
2. Quel accompagnement proposez-vous aux familles d'enfants
souffrant de TED?
3. Les TED est un handicap engendrant une
problématique du lien social: Comment travaillez-vous la socialisation
des ces enfants?
4. Selon vous, les familles, rencontrent-elles de
difficultés afin de socialiser leur enfant au sein de la
société? Si oui, pourquoi?
5. Certaines familles m'ont partagéleur
difficultéde trouver rapidement un établissement adaptéaux
besoins de leur enfant et de la nécessitéde les orienter vers la
Belgique. Comment expliquez-vous ce choix qu'elles font pour travailler la
socialisation de leur enfant malgrél'éloignement familiale que
cela peut engendrer?
6.4 La grille d'entretien des familles
Lors des entretiens téléphoniques ou physiques
dans le cadre de l'enquête exploratoire, les familles interviewées
m'ont fait part des difficultés qu'elles rencontraient dans la vie au
quotidien avec leur enfant souffrant de TED. Une des difficultés
était la socialisation de leur enfant mais ce point n'a pas
étéapprofondi lors des rencontres.
1. Après avoir interviewée plusieurs familles,
la socialisation des enfants souffrant de TED ressort comme une
difficultéque rencontre les familles. Est-ce votre cas? Si oui, quelles
sont les difficultés que vous observez concernant cette
problématique?
2. Arrivez-vous à y remédier ou cela est-il
compliquépour vous?
3. Selon vous pourquoi est-il difficile que votre enfant
arrive à s'insérer dans la société, à se
socialiser?
Gaëlle Le Miller Formation ASS
47
Pour conclure cette partie, ce travail permettra de comprendre
les difficultés que rencontrent les familles à socialiser leur
enfant souffrant de TED mais également de confronter leur propos
à des professionnels pouvant ainsi affirmer et infirmer les
hypothèses proposées à la problématique.
CONCLUSION
Gaëlle Le Miller Formation ASS
48
Conclusion générale
Mon expérience professionnelle et mon stage de
deuxième année de formation m'ont permis de me questionner sur le
thème du handicap et plus précisément sur l'impact du
handicap des TED sur la vie familiale. Mes lectures, mes échanges avec
les différents professionnels m'ont amenéà poser la
question de départ suivante :
Quel est l'impact sur la vie familiale lorsqu'un
enfant souffre de Troubles Envahissants du Développement (TED)
?
Dans une première partie, j'ai
souhaitédéfinir les différents concepts ressortant de ma
question de départ en les liant aux ressentis des professionnels et
familles rencontrés. Ainsi, j'ai réalisédes recherches
bibliographiques et théoriques. Ces recherches et échanges m'ont
permis de m'informer, d'enrichir mes connaissances en matière de
handicap, famille, représentations sociales mais aussi de deuil. Ces
recherches m'ont servis de support pour réaliser mon enquête
exploratoire me permettant d'analyser des données et de construire une
méthodologie de recherche.
J'ai rencontréun certain nombre de famille. Elles m'ont
faire part de leur quotidien en présence du handicap et notamment des
TED. Elles rencontrent, en majorité, toutes les mêmes
difficultés : acceptation du handicap de leur enfant (plus ou moins
facilement), financière (car l'un des parents se voit obliger de cesser
son activitéprofes-sionnelle afin de répondre aux besoins
particuliers de son enfant), relationnelle (que ce soit avec leur entourage ou
les professionnels), le regard des autres (qui peut être difficile pour
certains à accepter) ou encore de prise en charge de leur enfant lui
permettant de se socialiser. Toutes ces familles partagent leurs
difficultés avec les professionnels qu'elles rencontrent. Cependant,
elles expriment parfois ne pas être comprises par certains.
La socialisation de leur enfant est un élément
important pour elles. D'ailleurs la loi du 11 février 2005
relative à l'égalitédes droits et des chances, la
participation et la citoyennetédes personnes handicapées
insiste sur l'inclusion de ces personnes dans la
société. Elles sont aussi des citoyens comme tous le monde mais
avec une différence qu'il faut accepter. Cependant, les familles
expriment encore rencontrer des discriminations envers leur enfant : ne pas
pouvoir l'inscrire à des activités périscolaire, avoir des
difficultés à le scolariser que ce soit en milieu ordinaire ou
spécialisé. La scolarisation à domicile leur semble
difficile car elles n'ont pas outils, les méthodes ou encore la patience
de faire travailler leur enfant afin qu'il puissent développer des
compétences. Par cette certaine discrimination qu'elles expriment, leur
enfant peut ne pas avoir de socialisation autre qu'au sein de la famille.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
49
Gaëlle Le Miller Formation ASS
Par ces observations, j'ai poséles constats suivants :
le handicap d'un enfant demande des disponibilités importantes et
engendrant des difficultés financières, le regard
extérieur peut être pesant pour les familles ou encore la
socialisation des enfants TED
semble essentielle pour les familles afin de développer
des compétences. Ainsi, j'ai poséla problématique suivante
:
Alors que la loi du 11 février 2005 est le
fruit du militantisme des personnes en situation de handicap et de leur
famille, en révolutionnant entièrement le champ du handicap et
notamment sur l'inclusion de ces personnes, comment expliquer que les parents
rencontrent toujours les mêmes difficultés à socialiser
leur enfant quel que soit le mode de scolarisation?
Au cours des entretiens effectués, j'ai
constatéà quel point les familles d'enfant en situation de
handicap avaient besoin d'être accompagnées, soutenues afin de
mettre en place une prise en charge pour leur enfant tout en respectant leur
rythme d'accepta-tion du handicap. Ce travail de réflexion m'a permis
d'apporter une nouvelle approche que ce soit d'un point de vue de la formation
mais également pour ma future profession.
D'un point de vue professionnel, il me semble important
d'apporter du soutien aux familles dont un enfant souffre de handicap car elles
peuvent se trouver isolées. Le soutien permet également aux
familles d'avancer et de reconstruire une vie nouvelle en présence du
handicap.
Par ailleurs, ce travail de recherche m'a permis de
déconstruire mes représentations concernant le handicap. Avant de
commencer ce mémoire, le diagnostic du handicap me semblait être
essentiel afin que les parents puissent faire le deuil des rêves qu'ils
pouvaient avoir pour leur enfant. Mais aussi de permettre à l'enfant
d'avoir des droits par rapport à son handicap : qu'il soit reconnu. Par
ce diagnostic, les familles auront alors un long travail de reconstruction.
Cependant, après des recherches bibliographiques mais également
par des échanges avec des professionnels, mes représentations ont
évolué.
Aujourd'hui, poser un diagnostic sur le handicap d'un enfant
ne me semble plus nécessaire, dans un premier temps. En effet, pour
reprendre les propos des professionnels, poser un diagnostic sur un enfant
c'est lui mettre une étiquette qu'il aura à vie alors que
lui-même est un être en devenir et qu'il peut encore
évoluer. Le non diagnostic permet de ne pas stigmatiser les enfants en
situation de handicap et d'autant plus en présence de TED. Les TED sont
un handicap qui n'est pas visible, mettre un nom, un terme sur l'invisible
reviendrait donc stigmatiser ses compétences qui peuvent encore se
développer. Cependant, cela peut être difficile pour les parents
de ne pas savoir, ne pas mettre un nom sur les difficultés de leur
enfant. De plus, pour certaines démarches
50
administratives, un diagnostic reste nécessaire.
Ce mémoire m'a permis d'acquérir une meilleure
connaissance de ce public. Mais aussi, de me construire une posture
professionnelle en tant que future Assistante de Service Social. En effet, tous
les secteurs d'activitéde cette profession peuvent être
confrontés à la problématique du handicap. De plus, les
dispositifs en faveur de ces personnes font partie des politiques sociales
renouvelées régulièrement.
J'ai ainsi approfondi mes connaissances tout en
élaborant un travail de réflexion nécessitant de mettre en
lien la théorie et le terrain. E. Goffman est l'un des auteurs
clés auquel j'ai pu me référer, me permettant de mieux
comprendre la notion de handicap. En effet, dans son ouvrage Stigmate, les
usages sociaux des handicaps, il définit le stigmate par
différentes formes de handicap : du handicap physique au détenu,
en passant les addictions, la couleur de peau. Le stigmate peut-être
également visible ou invisible tout comme le handicap.
La recherche de statistique m'a fait réaliser le nombre
important d'enfants en situation de handicap et de constater par la suite,
grâce aux entretiens, que les familles de ces enfants peuvent être
en grande difficulté.
L'exercice du mémoire permet de travail l'analyse me
permettant ainsi de développer ma réflexion en proposant dans un
premier temps une question de départ, puis une problématique et
une ou des hypothèses.
Enfin, la rencontre avec différents professionnels de
différents secteur mais liée au handicap, m'a permis de
découvrir et de me créer un réseau de partenaire. Ce
réseau pourra m'être utile dans le cadre de ma future profession.
Ainsi, je pourrais orienter si nécessaire et au mieux les personnes que
je serai aménée à accompagner.
Ce travail de réalisation de mémoire de fin
d'étude est enrichissant que ce soit sur le plan professionnel que
personnel.
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Gaëlle Le Miller Formation ASS
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· Romien P., « À l'origine de la
réinsertion professionnelle des personnes handicapées : la prise
en charge des invalides de guerre», Revue française des
affaires sociales 2/2005 (n? 2).
· Raballand O., «L'annonce du handicap: d'un
pourquoi à un autre», Reliance 4/ 2007 (n? 26).
Emission TV :
· La matinale LCI, L'invitéde la matinale :
Olivia Cattan, LCI, 02.04.2015.
· Patricia Loison, Louis Laforge, Grand Soir 3,
France 3, 01.04.2015
GLOSSAIRE
Gaëlle Le Miller Formation ASS
54
Glossaire
· AAH : Allocation aux Adultes Handicapés
· ACTP : Allocation Compensatrice Tierce Personne
· AEEH : Allocation d'Éducation de l'Enfant
Handicapé · AESH : Assistant pour Enfant en Situation de
Handicap
· AJPP : Allocation Journalière de Présence
Parentale
· ANESM : Agence Nationale de l'Evaluation et de la
qualitédes Etablissements et Services Sociaux et
Médico-Sociaux
· ASS : Assistant(e) de Service Social
· AVS : Auxiliaire de Vie Scolaire
· CAF : Caisse d'Allocations Familiales
· CAMSP : Centre d'Action Médicale Social
Précoce
· CATTP : Centre d'Accueil Thérapeutique à
Temps Partiel
· CDES : Commission Départementale de
l'Éducation Spéciale
· CHS : Centre Hospitalier
Spécialisé · CIF : Classification internationale du
fonctionnement, du handicap et de la santé · CIH :
Classification Internationale des Handicaps
· CIM-10 : Classification statistique Internationale des
Maladies et des problèmes de santéconnexes, 10`eme
révision
· CLIS : Classe pour l'Intégration Scolaire
· CLIS : Classe pour l'Inclusion Scolaire
· CMP : Centre Médico Psychologique
· CMPP : Centre Médico-Psycho-Pédagogique
· COLCA : Complément Optionnel de Libre Choix
d'Activité · COTOREP : Commission Technique d'Orientation et de
Reclassement Profes-
sionnelle
· CRA : Centre de Ressources Autistique
· DSM-5 : Manuel Diagnostique et Statistique des troubles
Mentaux
· HAS : Haute Autoritéde Santé · IMC
: InfirmitéMotrice Cérébrale
· IME : Institut Médico-Éducatif
· INSEE : Institut National de la Statistique et des
Études Économiques
· INSERM : Institut National de la Santéet de la
Recherche Médicale.
· ITEP : Instituts Thérapeutiques, Educatifs et
Pédagogiques
· MAS : Maison d'Accueil Spécialisé ·
MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées
· OMS : Organisation Mondiale de la Santé ·
OPEPS : Office Parlementaire d'Évaluation des Politiques de
Santé · PACS : Pacte Civil de Solidarité
·
Gaëlle Le Miller Formation ASS
55
PAJE : Prestation d'Accueil du Jeune Enfant
· PCH : Prestation de Compensation du Handicap
· SESSAD : Service d'Education Spéciale et de
Soins à Domicile
· TED : Troubles Envahissants du Développement
· TED-ns : Troubles Envahissants du Développement
non spécifié · TOC : Trouble Obsessionnel Compulsif
· TSA : Troubles à Spectre Autistique
· ULIS : UnitéLocalisée pour l' !inclusion
Scolaire
· UPI: UnitéPédagogique
d'Intégration
ANNEXES
Gaëlle Le Miller Formation ASS
56
Table des matières des Annexes
Annexe I : Professionnels rencontrés
|
57
|
Annexe II : Familles rencontrées
|
.58
|
Annexe III : Guide d'entretien Famille
|
59
|
Annexe IV : Guide d'entretien Professionnels
|
.61
|
Annexe V : CIM-10/DSM-4/5
|
..62
|
Annexe VI : Recommandations de l'ANESM sur la prise en charge
des TED
|
65
|
Annexe VII : Annonce du handicap
|
.66
|
Annexe VIII : Prestations de la CAF
|
67
|
Annexe IX : Offre de prise en charge des personnes autistes/TED
en Picardie-2014
|
..68
|
Annexe X : Chiffre des AVS dans l'Oise en Avril 2015
|
..69
|
|
ANNEXE I
Gaëlle Le Miller Formation ASS
57
Annexe I : Professionnels rencontrés
Profession- nels
|
Service
|
Missions
|
Trois Assis- tantes de Ser- vice Social
|
Centre Médico Psychologique en Pédopsychiatrie et
Intra-hospitalier en pédopsychiatrie
|
· Conseiller, orienter, soutenir et accompagner les
patients et leur famille,
· Travailler en partenariat avec l'équipe
pluridisciplinaire et les partenaires extérieurs,
· Participer à l'élaboration du rapport
d'activité de la filière socio-éducative.
|
Psychiatre
|
Chef de pôle du SITED
|
· Poser le diagnostic,
· Effectuer l'évaluation,
· Animer les réunions cliniques,
· Donner des avis sur des orientations,
· Participer à l'accueil en centre de jour, et
à temps plein.
|
Ergothéra- peute
|
Centre d'accueil de jour du SITED et hôpital de jour
|
· Gérer le service administrativement,
· Médiation,
· Maintien ou amélioration des acquis ou de
compensation.
|
Enseignant
|
Intra-hospitalier en pédopsychiatrie
|
· Dans le cadre de la loi de 2005, travailler la
continuité du service public,
· Faire partie et respecter le projet de soins,
· Le rapport au savoir.
|
|
ANNEXE II
Gaëlle Le Miller Formation ASS
Annexes II: Familles rencontrées
Divorcée, 4 enfants
Situation
matrimoniale
En couple mais séparée du père de l'
enfant
En couple avec
1 enfant
Mariée avec des jumeaux
Mariée avec
2 enfants
Séparée, 2 enfants
Mariée avec
3 enfants
Autiste Fille
Sans activité professionnelle
handicap
Sexe enfantdeet l'
Activité
professionnelle actuelle
Autiste sévère Garçon
Secrétaire comptable à temps partiel
TED sévère Garçon
Sans activité profes- sionnelle (congé
de présence parentale
TED
Garçon
Sans activité professionnelle
Autiste Fille
Employée à temps partiel
Autiste Garçon
Sans emploi
TED sévère Fille
Assistante Maternelle
Oui
Employée à temps plein
Arrêt de l'activité professionnelle
après la naissance
Activité avant la nais- sance de l'enfant
en situation de handicap
Chômage
Secrétaire comptable à temps plein
Reprise d'étude
Intérimaire
Arrêt pendant la grossesse
Assistante Maternelle
Non
Employée à temps plein
Oui
Secrétaire médicale à temps plein
Congés parentale
Coiffeuse à temps plein
45
Famille5 : Madame Da.
Age
Nom des familles
35
Famille2: Madame D .
41
Famille1 : Madame R.
41
Famille7: Madame L.
41
Famille4: Madame N.
33
Famille6: Madame B .
43
Famille3 : Madame C .
58
ANNEXE III
Gaëlle Le Miller Formation ASS
59
Annexes III : Guide d'entretien Famille
Thème
|
Questions
|
Relance
|
Famille
|
- Pouvez-vous me décrire
votre famille ?
|
- Quelle est votre situation
matrimoniale ?
- Combien avez-vous d'en- fants ?
|
Handicap
|
- Comment avez-vous (ou
votre entourage) pris conscience ou connaissance des
difficultés de votre enfant ?
|
- A quel(s) moment(s) avez-
vous découvert(s) les difficultés de votre enfant
et qu'avez-vous fait?
- En avez-vous parlé ? A qui ? (conjoint, enfant,
famille élar-gie, amis, médecins,...)
- Quelle(s) information(s) et quelle(s) orientation(s) vous
a-t-on conseillé ?
- A quel(s) moment(s) vous a-t- on confirmé l'existence
du/des problème(s) de santé de votre enfant et par qui?
- Comment avez-vous vécu, ré- agi à
l'annonce du handicap de votre enfant ?
|
Enfant en situation de handicap
|
- Comment se passe votre
vie au quotidien avec votre enfant?
|
- Quel est son handicap ?
- Ses difficultés ? Depuis quand
les rencontre-t-il ?
- Est-il accueilli au sein d'un établissement
spécialisé ? Quel est son régime ?
|
Relation pa- rents/enfant
|
- Le(s) problème(s) que ren-
contre votre enfant peut-il
|
- Quelles sont les difficultés que
vous rencontrez avec votre en-fant ?
|
Gaëlle Le Miller Formation ASS
60
|
être, selon vous, est-il lié au handicap?
|
|
Fratrie
|
- Pouvez-vous me décrire la
relation de vos autres en-fants avec votre fille ou fils en
situation de handicap ?
|
- Y a-t-il des difficultés ?
|
Profession des parents
|
- Quel est votre parcours
professionnel et vos ambi- tions pour la suite.
- Et pour votre conjoint, comment cela s'est-il passé
?
|
- Et depuis la naissance de votre
enfant ?
- Quelles ont été les consé- quences du
diagnostic de votre enfant? (financière, autre)
- A-t-il fait des changements dans la vie professionnelle de
votre conjoint ?
|
Vie sociale
|
- Le handicap de votre enfant
vous empêche-il de mener votre vie sociale comme avant ?
- Que disent les gens sur votre enfant ? Comment le
regardent-ils ?
|
- La situation vous dérange-t-
elle?
|
Soutien
|
- Vous sentez-vous soutenus
dans votre vie quotidienne avec votre enfant ?
|
- De quel soutien bénéficiez-
vous ?
- Etes-vous aidés ? Financière- ment ?
|
Satisfactions et conclusion
|
- Êtes-vous satisfait de votre
quotidien?
- Qu'aimeriez-vous amélio- rer?
- Avez-vous des choses que vous souhaitez ajouter ?
|
- Etes-vous satisfaits du quoti-
dien ?
- Pourquoi ?
|
ANNEXE IV
Gaëlle Le Miller Formation ASS
61
Annexes IV : Guide d'entretien Professionnels
1. Pouvez-vous me parler de l'institution au sein de laquelle
vous travailler?
2. Quelles sont vos missions?
3. Comment les familles viennent-elles vers vous ? Sont-elles
orientées par d'autres professionnels? (si oui, qui?)
4. Pouvez-vous me parler de votre travail avec les familles?
5. Les familles vous expriment-elles leurs difficultés
qu'elles ont avec leur enfant?
6. Quelles sont ou peuvent être les conséquences du
handicap d'un enfant sur la famille? Pensez-vous que le handicap d'un enfant a
un impact sur la vie familiale (parents et fratrie)? Si oui comment?
7. Rencontrez-vous des frères et soeurs d'enfant en
situation de handicap? Si oui vous expriment-ils leur vécu face à
ce handicap? Comment le vivent-ils?
8. L'accueil au sein du CHS peut-il avoir des
répercussions sur la vie familiale? Si oui lesquelles?
9. Quelles sont les limites de votre travail avec les
familles?
ANNEXE V
Gaëlle Le Miller Formation ASS
62
Annexe V: CIM-10/DSM-5
La classification internationale des maladies
(CIM-10)
La première est la Classification Internationale des
Maladies (CIM-10). Elle est notamment utilisée par la Haute
Autorité de Santé et établit 8 catégories de
TED1:
· Autisme infantile : c'est un trouble
envahissant du développement qui apparaît précocement dans
l'enfance puis concerne tous les âges de la vie. Il peut altérer
dès les premiers mois de vie la communication et l'interaction
sociale.
· Autisme atypique : il se distingue de
l'autisme infantile en raison de l'âge de survenue, de la
symptomatologie.
· Syndrome de Rett : ne touche
quasiment que les filles; La majorité des filles atteintes sont
polyhandicapées, sans marche ni langage, mais certains enfants peuvent
présenter des formes moins sévères ou moins typiques.
· Autre trouble désintégratif de
l'enfance : développement normal jusqu'à l'âge de
2 ans. Le diagnostic repose sur une perte cliniquement significative des
acquisitions dans au moins deux des domaines suivants : langage, versant
expressif ou réceptif; jeu ; compétences sociales ou comportement
adaptatif ; contrôle sphinctérien, vésical ou anal;
capacités motrices.
· Hyperactivité associée
à un retard mental et à des mouvements
stéréotypés
· Syndrome d'Asperger : Absence de tout
retard général, cliniquement significatif, du langage (versant
expressif ou réceptif), ou du développement cognitif.
L'autonomie, le comportement adaptatif et la curiosité pour
l'environnement au cours des 3 premières années doivent
être d'un niveau compatible avec un développement intellectuel
normal.
Les étapes du développement moteur peuvent
être toutefois quelque peu retardées et la présence d'une
maladresse motrice habituelle (mais non obligatoire pour le diagnostic).
Altération qualitative des interactions sociales
réciproques (mêmes critères que pour l'au-tisme).
Caractère inhabituellement intense et limité des
intérêts ou caractère restreint, répétitif et
stéréotypé des comportements, des intérêts et
des activités (mêmes critères que pour l'autisme, mais les
maniérismes moteurs ou les préoccupations pour certaines parties
d'un objet ou pour des éléments non fonctionnels de
matériels de jeu sont moins fréquents).
1 Centre de Référence Autisme.
Document de référence sur le dépistage et diagnostic
précoce de l'autisme. 2010
Gaëlle Le Miller Formation ASS
63
Les troubles ne sont cependant pas associables à : une
schizophrénie simple, à un trouble schizotypique, à un
trouble obsessionnel compulsif, à une personnalité anankastique,
à un trouble réactionnel de l'attachement de l'enfance, à
un trouble de l'attachement de l'enfance, avec désinhibition.
· Autres troubles envahissants du
développement (critères diagnostiques non
précisés par la CIM-10)
· Trouble envahissant du
développement, sans précision (critères
diagnostiques non précisés par la CIM-10).
La dernière version du système de la CIM-11
doit être soumise à l'Assemblée mondiale de la santé
pour une officielle dès 2015.
La classification américaine (DSM
4/5)
La deuxième, américaine est la DSM
IV.TR et identifie 5 formes de TED et vient
compléter la CIM.10 :
· Trouble autistique
· Syndrome de Rett
· Trouble désintégratif de
l'enfance
· Syndrome d'Asperger
· Trouble envahissant du développement non
spécifié
Depuis le 18 mai 2013, la classification américaine DSM
est arrivée à sa 5e édition. Certains troubles sont
ajoutés (bipolarité) et certains seuils de diagnostic se trouvent
abaissés. Concernant le diagnostic de l'autisme, peu de changement, si
ce n'est qu'il rassemblera le syndrome d'Asperger et les troubles autistiques
du DSM-4 sous la terminologie de troubles du spectre autistique (TSA). Les TSA
incluent également les troubles désintégratifs de
l'en-fance, et les troubles envahissants de développement.
La Classification Française des Troubles Mentaux
de l'Enfant et de l'Adolescent (CFTMEA)
Il existe également une classification française
des troubles mentaux de l'enfant et de l'ado-lescent (CFTMEA) qui a
été créée dans l'idée de pallier les manques
et les lacunes des classifications internationale (CIM 10) et américaine
(DSM). La partie dédiée à l'autisme et aux
Gaëlle Le Miller Formation ASS
64
TED montre tout à fait le retard
français quant aux TSA. Elle a d'ailleurs été
jugée comme à contre sens par la HAS dans le « socle de
connaissance sur l'autisme » publié en 2010.
Jusqu'en 2012, la Classification Française des Troubles
Mentaux de l'Enfant et de l'Adoles-cent (CFTMEA) faisait encore état de
« psychose précoce » ou encore de « dysharmonie
psychotique ». Pourtant, force est de constater que, dans la pratique, ces
diagnostics rejetés par l'ensemble de la communauté
internationale ont cours aujourd'hui encore, alors qu'ils n'ont rien à
voir avec la réalité des Troubles du Spectre Autistique, et les
assimilent à des pathologies psychiatriques, nécessitant des
thérapies psychothérapeutiques et psychanalytiques. Cette
approche psychodynamique est clairement défendue par cette 54ème
édition de la CFTMEA : « Il ne s'agit donc pas (...) d'une
classification athéorique, mais au contraire d'une classification
intégrant implicitement les apports essentiels d'une démarche
psycho-dynamique qui reste encore au centre de la pratique
pédopsychiatrique ».
La révision de la CFTMEA réalisée en 2012
était attendue de longue date par les associations, les familles et bon
nombre de professionnels en France. Au premier abord, il serait
possible de croire que cette révision propose enfin une classification
conforme aux classifications de l'OMS. Si ce n'est que l'intitulé de la
catégorie où se trouvent les Troubles du Spectre Autistique
s'intitule : « Troubles envahissants du développement (TED),
schizophrénies, troubles psychotiques de l'enfance et de l'adolescence
», ce qui constitue un mélange des genres pour le
moins étonnant. D'ailleurs, l'axe bébé 0-3 ans,
présente toujours des pistes de diagnostics exclusivement
franco-français tels que « dépression du
bébé », ou « bébé à
risque d'évolution dysharmonique ». Par conséquent,
s'il s'agit effectivement d' « une mise en conformité »
des diagnostics concernant l'enfant et l'adolescent, il ne s'agit pas pour
autant d'une remise en question de la pertinence des anciennes
terminologies.
Cette façon d'aborder les TSA n'est plus, et ce depuis
de nombreuses années, compatible avec le socle de connaissances
disponible sur l'autisme.
Extrait :
http://www.webdocdelautisme.fr/doc/Rapport2013Situationdelau- tismeenFrance.pdf
, pp. 10-11.
ANNEXE VI
Gaëlle Le Miller Formation ASS
65
Annexes VI: Recommandations de l'ANESM sur la prise en
charge des TED
Il existe différentes prises en charge concernant les
enfants souffrant de TED2 :
? Prise en charge sanitaire : Elle ne nécessite pas de
notification MDPH. Elle se distingue entre deux parties: la
pédopsychiatrie pour laquelle il n'y a pas de délais d'attente.
L'enfant peut-être suivi dans ces services : internat (hospitalisation
à temps complet), placement familial thérapeutique, Hôpital
de jour, Centre d'action thérapeutique à temps partiel.
Cependant, cette prise en charge peut déplaire aux parents. Ils peuvent
donc se tourner vers des professionnels libéraux. Mais ils peuvent, dans
ce cas, observer de l'attente car ces professionnels répondent à
de fortes demandes.
? Prise en charge médico-social : Elle nécessite
une notification MDPH. De ce fait, la prise en charge peut prendre du temps
à se mettre en place car il est nécessaire d'en faire la demande
à la MDPH puis attendre que des services comme les
Service d'E-ducation
Spéciale et de Soins à
Domicile, les Instituts
Thérapeutiques, Educatifs et
Pédagogiques ou encore des structures
spécialisées comme les IME.
2 ANESM [en ligne]. Disponible au format PDF sur
Internet: <
http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Ar-gumentaire_Autisme_TED_enfant_adolescent_interventions.pdf>.
[Consulté le 06 Mars 2015]
ANNEXE VII
Gaëlle Le Miller Formation ASS
66
Annexes VII : Annonce du handicap
L'annonce se déroule en quatre étapes
chronologiques et peut se réaliser à partir d'un guide de bonne
annonce :
? avant l'annonce : cette première
étape est essentielle et indispensable. Elle permet de mesurer les
paramètres à chaque diagnostic, de réunir des informations
afin d'optimiser l'annonce et de pouvoir répondre aux questions
éventuelles des parents. Différents critères permettent de
choisir le moment de l'annonce (l'urgence, les disponibilités de chacun,
et les disponibilités des autres professionnels). Un lieu doit
être également choisi afin qu'il soit calme et confortable. Cette
rencontre aura une durée indéterminée, de ce fait il devra
organiser son emploi du temps. Un support est nécessaire pour cette
annonce afin de rendre ces propos médicaux compréhensible
à tous. Une connaissance du contexte familial est nécessaire car
cela aura une influence dans la manière dont sera vécue
l'annonce.
? au moment de l'annonce: il devra ne pas
aller trop vite et laisser le temps aux parents de réagir et de poser
des questions. Il répondra également aux attentes de la
famille.
? en fin de rencontre: vérifier si les
parents ont bien compris. Il pourra aider les parents à trouver les mots
pour annoncer le handicap à leur cercle familial. Ensuite il leur
proposera de suivre un accompagnement psychologique. Il les informera qu'il
reste disponible à tous moment.
? après celle-ci: cette
première rencontre précèdera plusieurs autres rencontres,
il faudra donc les préparer.
ANNEXE VIII
Gaëlle Le Miller Formation ASS
Annexes VIII: Prestations de la CAF
67
Suite à la naissance d'un enfant, les parents peuvent
bénéficier de certaines prestations de la Caisse d'Allocation
Familiale3 :
? Allocation journalière de présence parentale
(AJPP).
? la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE), elle comprend
différents volets :
V' une prime à la naissance.
V' une prime à l'adoption
V' une allocation de base.
V' une prestation partagée d'éducation de l'enfant
(PreParE) pour toute naissance
ou adoption après le 31 décembre 2014 ou le
complément de libre choix d'activité (Clca) pour toute naissance
ou adoption avant le 1er janvier 2015. Dès le premier enfant et pour
chaque nouvel enfant, un parent peut bénéficier de la PreParE ou
de la Clca s'il a cessé ou réduit son activité
professionnelle pour élever son ou ses enfant (s)
V' un complément de libre choix du mode de garde (Cmg).
Les parents font garder son ou ses enfant(s) de moins de 6 ans par une
assistante maternelle agréée, par une garde à domicile,
par une association ou entreprise habilitée ou par une
micro-crèche.
Avec l'Arrêté du 11 décembre 2014 relatif
au montant des plafonds de certaines prestations familiales et aux tranches du
barème applicable au recouvrement des indus et à la saisie des
prestations, les prestations de la PAJE sont soumises à des conditions
de ressources.
3 CAF. Services et aides [en ligne]. Disponible sur:
http://www.caf.fr/aides-et-services/s-informer-sur-les-aides/petite-enfance/la-prestation-d-accueil-du-jeune-enfant-paje-0?active=tab1.
[Consulté le 15 Octobre 2014]
ANNEXE IX
Gaëlle Le Miller Formation ASS
68
Annexe IX : Offre des prises en charge pour les
personnes autistes - Picardie 2014
Source :
http://www.ars.picardie.sante.fr/fileadmin/PICARDIE/documentations/docs_inter-net/prevention/autisme/PRA_juin_2014.pdf
, p. 4.
ANNEXE X
Gaëlle Le Miller Formation ASS
Annexe X : Chiffre des AVS dans l'Oise en Avril
2015
J'ai contacté une professionnelle de l'Inspection
Académique de l'Oise, chargée du recrutement des
Assistants pour Elève en
Situation de Handicap4 en Avril
2015.
Au sein du département de l'Oise, il y a actuellement :
? 245 AESH recrutées par l'Inspection
Académique,
? 63 AESH employées directement par les
établissements du second degré, ? environ 500 personnes en
Contrat Unique d'Insertion.
Malgré le nombre important de professionnels, certains
enfants ne bénéficient pas d'accompagnement (nouvelle
notification de la MDPH) car le recrutement peut prendre du temps entre le
rendez-vous de recrutement et la signature du contrat (cette professionnelle me
parle d'environ 6 à 7 semaines). Le recrutement de nouvelle AESH peut
donc ne pas aboutir car la personne rencontrée peut avoir trouvé
un nouvel emploi entre temps
69
4 Anciennement appelé AVS. AESH utilisé
depuis le décret 2014-714 du 27 Juin 2014.
LE MILLER Ga·elle Institut Régional de Formation
aux Fonctions Educatives - Amiens
Troubles Envahissants du Développement (TED)
chez un enfant: Quelles répercussions pour sa famille?
La notion de handicap existe depuis longtemps évoluant
à travers la société. Le handicap peut un jour ou l'autre
nous toucher. Cependant, le handicap n'est toujours liéà un
accident. Des enfants naissent avec ce dernier : handicap inné.
L'annonce de celui-ci permet avec certaines difficultés, certes,
à la personne et sa famille de se reconstruire. Le handicap chez un
enfant engendre une réorganisation du système familial. Les
familles sont alors accompagnées par de nombreux professionnels. La
multitude de professionnels et des prises en charge pour ces enfants peuvent
amener les familles «àvivre un parcours du
combattant» engendrant alors de nombreuses difficultés.
Les TED est un handicap invisible ayant pour première
répercussion le lien social. Face à l'invisible, les parents, la
famille rencontrent des difficultés sous différentes formes.
Quel est l'impact sur la vie familiale lorsqu'un enfant
souffre de Troubles Envahissants du Développement?
Face à cette interrogation, la notion de handicap sera
étudiée en s'associant à la famille et aux normes, aux
représentations sociales à partir d'ouvrages spécifiques.
Mais accompagnée également d'une enquête exploratoire
rencontrant des professionnels pouvant accompagner les familles qui ont un
enfant souffrant de TED afin de comprendre les difficultés de ces
dernières. Plusieurs millions de personnes souffrent de ce handicap.
Malgréles recommandations de la Haute Autoritéde Santé,
600 000 d'entre-eux sont encore privés de leurs droits à
l'éducation, à la culture et au sport.
Mots clés : handicap,
famille, norme, représentations sociales, socialisation, inclusion.
Diplôme d'Etat d'Assistant de Service Social Session
Juillet 2015
|