CHAPITRE III. INTERPRÉTATIONS ET
VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES
Après avoir recueilli et analysé les
données, nous procédons à leurs interprétations
pour voir si elles confirment les hypothèses émises en
début de recherche.
Pour l'étude de notre problématique sur
l'utilisation du téléphone portable par les élèves,
nous avons formulé une hypothèse principale et trois
hypothèses secondaires. Nous allons d'abord vérifier les
hypothèses secondaires.
III.1. Hypothèse secondaire 1
Au regard de l'importance du téléphone
portable et de sa nécessité dans les relations avec leurs
enfants, les parents ne manquent pas de les conseiller au bon
usage.
D'après les résultats de nos investigations
auprès des parents, avoir un téléphone portable
aujourd'hui est une nécessité indéniable. Ils l'affirment
à 100% même s'ils reconnaissent dans le même temps que
quelques utilisateurs le possèdent par snobisme ou par conformisme.
En outre, la majorité des parents enquêtés
trouvent que le téléphone portable peut être utile à
l'élève, à la maison comme à l'école. Selon
eux, en plus de se servir de certaines fonctions ou outils tels le
réveil, la montre, la calculatrice ou l'internet, l'élève
peut utiliser son portable pour prendre rendez-vous avec les camarades de son
groupe d'étude. Il peut également l'utiliser pour situer ses
parents en cas de contretemps. Cette majorité qui représente
73,68%, soit 70 enquêtés sur 95 dit qu'elle serait prête
à doter les enfants de portables pour les usages ci-dessus cités.
Ceux qui l'ont déjà fait sont autour de 45%, un taux quand
même considérable.
Vu la facilité de communication et les vertus
sécurisantes qu'offre le téléphone portable à la
société, nous disons que la majorité des parents ont de
bonnes raisons d'en doter leurs enfants. A ce propos, un surveillant nous a
raconté qu' « un jour, un parent d'élève est venu
me confier le portable de son enfant que ce dernier avait oublié
d'emporter afin que je le lui remette après les cours ».
Quant aux réponses des élèves
eux-mêmes, il ressort que le téléphone portable leur permet
de joindre effectivement leurs parents en cas de problèmes. Et cela,
après les heures de cours, ou encore en cas de retard dû à
une panne survenue en cours de route.
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Pour ce qui est de communiquer avec leurs enfants même
si ces derniers sont censés être à l'école, 49,47%
des parents enquêtés, soit 47 sur 95 parents, disent qu'ils le
font. Cependant, ils disent tenir compte de certains moments de la
journée : à la recréation ou après les cours. Cette
attitude sous-entend quelques précautions de la part de certains
parents.
Ceux qui, à priori, déclarent ne pas communiquer
avec leurs enfants lorsqu'ils sont à l'école, disent qu'ils se
voient par la suite obligés de les appeler. Pour eux, jusqu'à une
heure tardive et inhabituelle, si leurs progénitures ne sont pas encore
rentrées, ils disent ne pas avoir d'autres choix que d'appeler. A ce
niveau encore, l'agissement des parents témoigne de l'observation de
certaines précautions de leur part, jusqu'à la limite de la
patience.
Par ailleurs, 42 parents, soit 44,21%, déclarent qu'ils
ont donné des précautions d'usage à leurs enfants. Cela
implique que les élèves ont été conseillés
au bon usage. Ces parents se soucient des mauvais usages que peuvent faire les
enfants de leurs portables. Pour ce faire, ils leur ont demandé de
respecter ce qu'on leur dit de faire ou de ne pas faire.
De plus, pour permettre à leurs enfants de mieux
gérer, les parents leur donnent certaines précautions d'usage.
En conclusion, malgré les 44,21% des parents qui
déclarent avoir donné des précautions d'usage à
leurs enfants et les 49,47% qui affirment qu'ils communiquent avec leurs
enfants en tenant compte de certains moments de la journée, nous pouvons
dire que les données obtenues et les témoignages des parents
infirment partiellement notre première hypothèse secondaire.
III.2. Hypothèse secondaire 2
Malgré les dispositions prises, le
téléphone détenu par les élèves demeure un
élément perturbateur des cours, des heures d'études et
aussi d'eux-mêmes.
En ce qui concerne cette hypothèse, au vu des
données recueillies, nous pouvons dire que l'utilité du
téléphone portable pour les élèves est reconnue de
tous, parents, éducateurs, enseignants, chefs d'établissement et
chefs de service.
Ils reconnaissent dans le même temps que si le portable
est utilisé n'importe comment, il perturbe les cours. A ce propos, 190
élèves sur 274, soit un pourcentage de 69,34%,
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soutiennent que les élèves manipulent leurs
portables dans les classes et 95,62% affirment qu'ils le font dans la cour.
L'éloquence de ces taux est révélatrice des cas de
perturbation qui peuvent se produire pendant les cours ou pendant les
études.
En outre, 18 élèves seulement sur 185, soit
09,72%, affirment que leurs portables restent toujours allumés dans la
classe. Ce taux qui pourrait paraître faible reste significatif. De notre
point de vue, il suffirait largement à créer des risques de
perturbation sonore. Perturbation des autres camarades de la classe, et
déconcentration de celui-là même qui le laisse
allumé ou qui le manipule. En effet, dès que le portable reste
allumé, qu'il soit en mode vibreur ou en mode silencieux, le moindre
bip, la moindre vibration ou la moindre luminosité détournent
l'attention du détenteur du cours ;
En effet, un seul portable qui sonne de façon insolite
dans une salle, ou dans un milieu calme suffit pour perturber la
quiétude et le silence. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, dans
plusieurs lieux sensibles, il est fermement recommandé d'éteindre
les téléphones portables.
L'interprétation de ces données nous permet de
confirmer la deuxième hypothèse secondaire.
III.3. Hypothèse secondaire 3
Les élèves prennent des
précautions d'usage pour éviter de se voir confisquer leurs
portables.
Notre enquête a révélé que 72,26%
des élèves ayant répondu au questionnaire, soit 198
enquêtés sur 274, pensent que les bons et les mauvais usages du
téléphone portable dépendent de chacun des utilisateurs.
Cela implique qu'il existe une catégorie d'élèves qui
utilisent normalement leurs portables.
En effet, à la question de savoir si leur portable
reste toujours allumé en classe, 90,27%, soit 167 élèves
sur 185, nous ont confié que leurs appareils restent éteints
lorsqu'ils sont en classe.
Aussi, seulement 05,47%, soit 15 élèves sur 274,
reconnaissent que leurs portables ont déjà été
confisqués; contre 259 élèves sur 274, soit un taux de
94,52%, qui déclarent le
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contraire. Pour ces élèves, afin d'éviter
tout problème lié au portable, il suffit de respecter le
règlement intérieur de son établissement,
d'éteindre son portable dès qu'on doit rentrer dans la classe, ou
même dans l'établissement, ou encore de le mettre en mode
silencieux.
Nous allons encore, rappeler la façon d'utiliser le
téléphone portable de ce petit élève de
l'établissement "Saint-Viateur". Il a juste sorti son portable de sa
poche, a rassuré sa maman par un bref appel, puis il l'a éteint
avant de le ranger dans son sac.
Ces données témoignent des précautions
que la plupart des élèves observent dans l'utilisation de leur
portable. Par conséquent, elles confirment notre troisième
hypothèse secondaire.
Aux termes de l'interprétation des données et de
la vérification de nos hypothèses secondaires, l'hypothèse
principale se trouve donc confirmée en grande partie. En effet, ces
données nous ont permis d'établir que des parents et des
élèves observent certaines précautions dans l'utilisation
du téléphone portable à l'école.
C'est dans le but de porter un autre regard sur la
présence contestée du téléphone portable en milieu
scolaire que nous proposons des solutions et un code de bonne conduite afin de
mieux gérer aujourd'hui la question de son utilisation par les
élèves dans les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire.
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