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L'effet des amendements organiques sur la structure des communautés de nématodes sur culture de tomate dans la région de Touggourt en Algérie

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par Soumya BELAHAMMOU
Université Saad Dahleb de Blida Algérie - Master académique en sciences de la nature et la vie spécialité : phytopharmacie appliquée 2011
  

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Chapitre II : Résultats et Discussion

DISCUSSION GENERALE

En raison des restrictions qui régissent l'utilisation de nématicides et les fumigants du sol, des méthodes respectueuses de l'environnement ou de développement durable ont pris un rôle plus important dans les stratégies de contrôle des nématodes phytoparasites. Une grande variété d'amendements organiques ont été utilisés pour lutter contre les nématodes dans diverses cultures.

1. Inventaire de la communauté de nématodes rencontrés dans la parcelle d'étude sur tomate

L'étude de la diversité et des assemblages des communautés des nématodes associés aux cultures maraichères dans notre milieu saharien ; la région de Touggourt (wilaya d'Ouargla), fait ressortir une diversité de taxons importante (16 taxons identifiés). Comparée aux résultats accomplies sur l'inventaire des nématodes des cultures maraîchères dans d'autres biotopes (humides et sub humides) nous constatons que Hadri, (2006) et Hedibel (2007) ont dénombré 10 taxons alors qu'El Aimouche, en 2009 a inventorié 16 taxons. Les différences au niveau de la richesse nématofaunique seraient éventuellement liés à la méthodologie adoptée par les différents auteurs ; ou probablement aux conditions édaphiques. En effet, divers auteurs ont démontré que les amendements organiques peuvent modifier les propriétés physiques du sol, qui à leur tour peuvent affecter négativement les comportements des nématodes tels que l'éclosion, le mouvement et la survie (Sohlenius, 1980 ; Bongers, 1990 ; de Goede, 1993 ; de Goede et al., 1993 ; Neher et al., 1995 et Oka, 2010).

Les conditions climatiques ne sont pas à exclure, car ils sont spécifiques à notre biotope. Cette hypothèse est en concordance avec les travaux de Sánchez-Moreno et al. (2006) qui affirment que les nématodes répondent naturellement aux variations de l'environnement.

Les enquêtes réalisées au cours de cette étude montrent que les communautés de nématodes dans le sol varient en fonction du temps et des traitements apportés. Ces résultats rejoints les recherches de Verschoor et

al., (2002) qui assurent que l'abondance et la structure des populations de nématodes changent en fonction de la saison.

Les résultats obtenus révèlent après labour de la parcelle de travail le 5 Mars (T0) une faible densité de nématodes. Il est probable que l'absence de cultures dans le sol expliquerait cette faible richesse. Cette hypothèse rejoint le travail de recherche réalisée par Taylor (1968) qui affirme que la plante cultivée affecte fortement les fluctuations des nématodes. D'autres investigations stipulent que l'apport de compost, ainsi que le travail du sol, induit une modification des caractéristiques physico-chimiques du sol ainsi qu'une modification de la structure spécifique du peuplement de nématodes phytoparasites (Villenave et al., 1998).

2. Répartition temporelle de la densité moyenne globale des nématodes en fonction des traitements

Les densités moyennes obtenues les plus élevées sont enregistrées au mois Mars. Cependant les plus faibles sont signalées en Mai et Juin. Contrairement à nos résultats, les travaux d'El Aimouche (2009) sur choux montrent que les densités moyennes globales des nématodes sont plus importantes en période hivernale. Il serait probable que les divers conditions de l'environnement et pratiques culturales ont contribué à ces différences d'abondance des nématodes ; cette hypothèse rejoint les investigations de Zeleney et al., (2004) et Neher (2000).

L'abondance globale moyenne des nématodes est affectée par les amendements apportés. En conséquence, les populations nématologiques les plus importantes sont observées avec le traitement au fumier, suivi par le grignon d'olive comparé au témoin. Tandis que, les plus faibles sont celles dans le sol a subi un traitement chimique (Oxamyl). Par ailleurs, les analyses statistiques (G.L.M) prouvent des différences non significatives entre les amendements apportés (p=0.404). Nos résultats rejoint l'étude de Crow (2005) qui déclare que l'effet de certains amendements peut être faible, voire inexistantes. En outre Oka (2010) confirme qu'aucun amendement organique seul ne semble être capable de remplacer des nématicides systémiques ou des fumigants, mais l'intégration de cette méthode avec d'autres techniques culturale comme l'utilisation de cultivars résistants ou la

solarisation du sol, permettra d'améliorer le contrôle de son efficacité et le rendement des cultures.

3. Répartition temporelle des groupes trophiques en fonction des traitements

L'étude de la répartition des taxons rencontrés en groupes fonctionnels montre que ces derniers se classent, en quatre groupes trophiques, constitués spécialement de groupe des nématodes libres qui rassemble pour la plupart des espèces bactérivores en première position, suivi par les phytophages en deuxième position, avec la présence de (Ditylenchus, Pratylenchus, Scutellonema, Meloidogyne, Tylenchorhynchus, Xiphinema, Paratrichodorus, Psilenchus, Trophurus, Tylenchus, Coslenchus et Pratylenchoides) ; vient ensuite le groupe prédateur-omnivore renfermant trois taxons ; Mononchus, Dorylaimus et Ecumenicus ; enfin le groupe fungivore ou figure Ditylenchus, Aphelenchus. Il s'avère d'après nos résultats sur les groupes trophiques des nématodes dans les sols maraîchers en Algérie que sont comparables à ceux de Kadem (2007), Belahammou (2010) et Mami (2011).

Le modèle G.L.M appliqué à la répartition des groupes trophiques en fonction du temps montre une différence très hautement significatives (p=0.000). Les groupes les plus abondants sont signalés en Mars les plus faibles en Mai et Juin. Le groupe des nématodes libres pullulent en forte densité par rapport aux trois autres (Phytophages, fungivores et prédateurs-omnivores). Cette hétérogénéité de la distribution des groupes fonctionnels rencontrés serait due à plusieurs facteurs. Selon Norton et Niblack (1991), elle est en relation avec les différences dans les cycles de vie des espèces, des relations biotiques avec les microorganismes du sol et des facteurs physico-chimiques du milieu. Ou bien ils sont en relation avec des changements de leurs ressources alimentaires (Hânel ,1995 ; Gomes et al., 2003). Les résultats de l'application du Modèle Linéaire Général (G.L.M) montrent que les amendements organiques n'affectent pas d'une manière significative les densités des groupes trophiques. Toutefois, le fumier a entrainé une prolifération du groupe de nématodes libres. Ces résultats rejoignent les observations de McSorley et

Frederick (1999) ; Nahar et al. (2006) et Oka (2010) qui témoignent que
l'incorporation des amendements organiques (engrais et compost) augmente les densités des nématodes bactériophages et des mycophages mais diminue les populations de nématodes phytoparasites. Alors que les grignons d'olive ont montré

une abondance des nématodes fungivores. On peut supposer probablement que ce type de résidus organiques est à un stade d'évolution assez avancé qui a induit une fongistase qui a contribué à la pullulation des nématodes mycophages (Oka, 2010). Concernant les autres groupes, nous constatons une réduction en T1 (Mars) des phytophages et faibles représentations des nématodes prédateurs-omnivores et des nématodes libres dans ce bloc quelques soit le temps d'échantillonnage. Ces résultats seraient probablement liée aux plusieurs composés phénoliques qui contiennent les déchets d'industries d'olive qui possèdent une activité nématicide

(Chitwood, 2002 ; Cayuela et al., 2008).

4. Effet des traitements sur la répartition des nématodes phytophages

L'analyse multivarie (ACP) de la distribution temporelle des nématodes en fonction des traitements montrent une affinité des espèces phytophages rencontrés avec les différents prélèvements dans les blocs testés. On peut dire probablement que ces tendances sont en relation avec les traits de vie et la dynamique de population de chaque espèce dans leur milieu de vie. Ceci s'accorde aux travaux de Norton et Niblack (1991) ; Ndiaye (1999) qui assurent que la température du sol et l'humidité sont considérées comme les facteurs les plus importants affectants la dynamique saisonnière des populations des nématodes. Elles peuvent agir directement en modifiant l'activité métabolique des nématodes (Atkinson, 1980 ; Duncan et Klekowski, 1975) ou indirectement en affectant la qualité de leur source de nourriture (Yeates, 1982).

5. Effets des traitements sur la répartition des Meloidogyne

A travers les résultats rapportés sur l'analyse statistique (modèle G.L.M.) appliquée à l'effet des traitements sur les variations temporelles des Meloidogyne on constatant que les abondances moyennes des larves (L2) de nématodes à galles dans le sol varient d'une manière très hautement significative dans le temps avec une probabilité de (P=0.000 ; p < 0.05). Des pics sont enregistrés en période printanière le 5 Mars (T0), le 30 Mars (T2) et le 15 Mai (T5). Par contre les traitements testés affectent faiblement les densités moyennes des nématodes à galles. En effet l'apport des grignons d'olive a révélé de faibles densités des larves de Meloidogyne dans le sol comparé au fumier. Selon Norton (1979), l'apport d'amendements organiques induit de façon générale une diminution du nombre de

nématodes phytoparasites. Hominick (1999) explique que, l'accumulation progressive de la matière organique dans le sol favorise l'apparition des organismes antagoniques qui maintiennent les populations des nématodes parasites de plantes au-dessous du seuil de nuisance. Par ailleurs, Gamliel et Stapleton (1993) confirment que plusieurs composés volatiles et non volatiles peuvent être produits au cours de la décomposition des amendements organiques dans le sol. Comme le dioxyde de carbone, l'éthylène, l'hydrogène, les acides organiques, les alcools, le diméthyle, les sulfures et les aldéhydes. Certains de ces composés sont connus pour leur activité nématicides (Oka, 2010).

6. L'effet des traitements sur le nombre de galles et le développement des femelles

Pour évaluer l'efficacité des amendements organiques testés (fumier et grignon d'olive) sur le développement des nématodes à galles dans la culture de tomate ; nous avons tenu compte de l'état d'infestation des racines par les larves (L2) de Meloidogyne (nombre de galles), le développement du nombre de femelles.

Les résultats ont révélé que le nombre de galles varie d'une manière très significative avec les traitements apportés (p=0.004 ; p < 0.05). Les grignons d'olive entraine une diminution de l'infestation des racines par les larves de Meloidogyne d'où un faible développement de galles.

D'autre part, ces apports n'affectent pas le nombre de femelles qui s'est établie sur les racines de tomate. Toutefois, nous enregistrons que l'effectif moyen le plus faible des femelles est obtenu avec l'application de grignon d'olive. Divers travaux confirment nos résultats en expliquant que l'efficacité de la biofumigation du sol avec des plantes Brassicaceae principalement le colza (Brassica napus) et la moutarde indienne (Brassica juncea) dans la suppression des nématodes (Mojtahedi et al., 1991 ; Mojtahedi et al., 1993 ; Walker et Morey, 1999 ; Ploeg et Stapleton, 2001 ; Stirling et Stirling, 2003 ; Zasada et Ferris, 2004 et Rahman et Somer, 2005).

L'amendement du sol avec les herbes orientales à 0.2% (poids/ volume de sol) réduit l'infestation des racines de tomate par M.incognita. Les plus efficace sont les traitements par les écorces des racines de Paeonia suffructicosa et les écorces des tiges de Cinnamomum cassia (Kim et al., 2003).

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