UNIVERSITE DE GOMA
B.P. 204 GOMA
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
ETUDE COMPARATIVE DE LA SUBSTITUTION
PARTIELLE DE LA FARINE DU BLE PAR LA
PATATE DOUCE DANS LA PANIFICATION
ANNEE ACADEMIQUE 2011 -
2012
Par : Aldo RISASI RUVETTE
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome.
Option : Agronomie générale
Orientation : Chimie et Industries Agricoles
Directeur : Dr. Ir. Eric SUMBU ZOLA Professeur
Ordinaire
Encadreur : Ir. Juste YAMONEKA WASSO
Assistant
i
EPIGRAPHE
Ton travail sera ta joie si tu l'insères dans
cette continuelle création que Dieu a imaginée pour
son
univers.
ii
IN MEMORIUM
A toi très cher Papa RISASI MAJORO Hilaire
que le destin n'a pas voulu associer à cette exaltation. Que la
terre de nos ancêtres te soit toujours douce et que cette oeuvre enjolive
ta tombe et l'immortalise à jamais.
iii
DEDICACE
A nos chers et généreux RISASI MAJORO
Hilaire et BABIKIRE MUFANZALA Christiane, votre
sévérité nous a poussées à aller de l'avant,
pour nous avoir donné le gout et l'amour des études et pour
l'espoir que vous avez en votre fils.
A la famille KAHAMIRE YASSABA, pour le
soutient tant morale que matériel et les conseils que vous n'avez
cessé de nous prodiguer en vue de solidifier notre connaissance.
A nos frère et soeurs que nous aimons beaucoup
SIFA Esperance, OLIVIER Kamondo, YVETTE Maua, NICOLE Bahati, DIDIER
Kajibwami, SAFI Mymy, DEBORAH Youyou, CHRISTIAN Amani, TONY Maisha, THIERRY
Mapatano, LAURENCE Mercy, FABRICE Muhimuzi pour leur amour
fraternel.
A nos cousins et cousines PATRICK Manegabe, DORCELLE
Sifa, ODON D'AUDREY, ARMEL Odilon, CHARLENE Feza, DOMITIEN Guelord, LANDRY
Raha, CEDRIC Heri, CHRISTIANE Neema pour l'amour et
l'encouragement.
A nos oncles et tantes,
A nos neveux et nièces, pour l'amour familial,
A vous tous.
Aldo RISASI RUVETTE
iv
REMERCIEMENTS
Au Terme de ce travail de fin de cycle qui couronne la fin de
notre premier cycle universitaire, nous nous faisons un devoir particulier de
remercier sincèrement toutes les personnes qui ont contribué
à l'élaboration et la rédaction de ce présent
travail.
Nous remercions de tout coeur le Professeur Docteur
Ingénieur Eric SUMBU ZOLA, directeur de ce travail qui,
en dépit de ses nombreuses occupations, a bien voulu se consacrer avec
ingéniosité à ce modeste travail, ses directives,
remarques et observations nous ont été fort indispensables afin
de constituer le présent travail.
Nos remerciements s'adressent à l'Assistant
Ingénieur Juste YAMONEKA WASSO, notre encadreur qui,
malgré ses multiples charges et occupations, a pu nous fournir des
amples conseils dans le cadre de ce sujet.
Nous devons également marquer une reconnaissance
à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la
faculté des Sciences Agronomiques pour leur bonne volonté afin de
contribuer à notre formation.
Si nous avons forgé notre caractère dans
l'épreuve de la souffrance, en revanche, la compassion des
collègues, amis, connaissances et compagnons des luttes nous a
fortifié et encouragé ; CLAUDIA Safi, CLAUDINE Mwamini,
IRENE Neema, MBILIZI Aline, MUBALAMA Franck, NDIVITO Moise, AGANZE Freddy,
MUGABO Bienvenu, WITANDAYE SAMUEL, MUGANDA Patrick, Ruphine CUBAKA, MAPATANO
Guylain, la famille MATUMWABIRI ELIE acceptez de croire à
l'expression de notre profonde gratitude.
Nous ne pouvons pas terminer ces quelques mots sans penser
à tous ceux qui de près ou de loin, directement ou indirectement
nous ont apporté leur concours tant matériel, spirituel que moral
; qu'ils veuillent trouver ici l'expression de notre profonde gratitude.
Aldo RISASI RUVETTE
1
INTRODUCTION
La patate douce est consommée en Afrique à
l'état frais. L'absence presque complète de transformation
contraste fortement avec la situation en Asie où les produits de
transformation sont aussi variés et nombreux que ceux du manioc en
Afrique. Ceci est certainement lié aux difficultés de transformer
la patate en produits beaucoup plus attrayants par les moyens traditionnels
disponibles en Afrique. Le séchage à l'air, notamment, donne
souvent des produits d'une couleur peu appétissante et d'une valeur
très réduite. (GURA, 1991)
Pourtant, les excédents de production, les conditions
peu rentables d'écoulement sur les marchés locaux et les pertes
élevées dues au stockage exposent les producteurs à une
activité peu rémunératrice, d'où la
nécessité de réfléchir davantage aux
possibilités de transformation.
La transformation en farine est la plus courante en Afrique.
L'utilisation de la farine de patate douce en pâtisserie donne des
résultats acceptables, mais difficiles à exploiter et à
vulgariser en raison des habitudes alimentaires.
Le potentiel futur de ce tubercule semble beaucoup plus grand
que ne le croient bon nombre de gens, à condition toute fois que la
transformation puisse se développer en s'inspirant des exemples de
l'Asie et de l'Amérique latine.
Il convient de noter qu'actuellement l'Afrique ne constitue
pas l'une des principales régions productrices de blé dans le
monde. Toutefois, l'obligation de satisfaire une demande accrue de blé
et de pain constitue un problème d'une acuité croissante.
La consommation du pain de plus en plus croissante dans les
milieux urbains des pays en voie de développement force les
gouvernements à des dépenses croissantes en devise pour
l'importation du blé. (ALTESIAL, 1981 cité par MOSITHO 2002)
Cette situation ne peut laisser indifférents les
chercheurs des pays en voie de développement qui oeuvrent dans le
domaine de la technologie alimentaire. C'est ainsi que des essais de
panification à base des produits locaux (plus précisément
en
2
Afrique de l'Ouest) ont fait l'objet de plusieurs travaux qui
tendent déjà vers des formules de panifications acceptables.
(FAQ, 1988)
Dès lors, des efforts vers la substitution partielle de
farine de blé par les farines locales sont déjà fort
louables, il est donc préférable de se pencher sur des sources
locales de farine de façon à ce que la réduction de
l'importation de blé puisse réellement contribuer à
l'économie des devises à affecter dans d'autres secteurs de
l'économie nationale, principalement dans l'agriculture, et à
stimuler le passage d'une agriculture paysanne vers une agriculture
industrielle.(NAKU, 1989) C'est pourquoi ce travail abordera la
problématique de la substitution partielle de la farine du blé
par celle de la patate douce dans la panification.
Nos observations préliminaires nous poussent à
dire que la farine de patate douce peut substituer dans certaines proportions
(à 25%, 50% et 75%), la farine de blé dans la panification.
Par rapport à l'utilisation exclusive du blé,
les avantages d'une production et de l'utilisation de farines issues de la
patate douce dans la panification résultent des considérations
économiques et des justifications suivantes :
? Réduction de la dépendance des importations de
blé, ce qui représente des économies substantielles de
devises étrangères.
? Expansion des industries céréalières
utilisant des matières premières alimentaires locales;
? Autosuffisance alimentaire accrue;
? Sécurité alimentaire accrue en période de
réduction des importations de blé.
C'est pourquoi ce travail, abordant ces aspects de
substitution de la farine de blé par une farine locale (celle de la
patate douce), offrant les ouvertures de sa valorisation, prouve sa pertinence
dans notre milieu.
Le présent travail est subdivisé en 3 chapitres,
le premier chapitre est consacré aux généralités,
le deuxième se focalise sur les matériels et les méthodes
utilisées pour atteindre les résultats interprétés
et commentés dans le troisième chapitre.
3
Premier Chapitre : GENERALITES
I.1. LA PATATE DOUCE
1. Classification
La patate douce appartient à la famille des
Convolvulacées. Elle a pour nom latin Ipomoea batatas.
(Encarta®, 2009)
2. Composition et valeur nutritionnelle
La patate douce est une des sources nutritives parmi les
meilleures au monde. Le rapport protéines/hydrates de carbone est plus
élevé que celui de la plupart des céréales et
même que celui d'autres tubercules ou racines. (Encarta®, Op.
cit)
La teneur en eau de la racine tubérisée de la
patate douce varie de 57 à 78% du poids frais. Le restant est
constitué principalement par les matières amylacées (13
à 33%), du saccharose (2.5 à 6.0%), des sucres réducteurs
(0.3 à 0.8%), des matières minérales (0.8 à 2.2%)
ainsi que par des protéines et de la cellulose (0.9 à 1.2%).
Les patates douces contiennent ordinairement plus de
protéines que tous les autres tubercules, y compris le manioc et
l'igname. La teneur en protéines varie entre 1 et 2.5 pour cent. (FAQ,
1990)
A cela s'ajoute, les variétés à chair
orange qui ont des teneurs en carotène suffisantes pour les besoins
humains courants, 12 mg de carotène par 100g. (FAQ, op. cit).
Tableau N° 1 : Valeur nutritionnelle de
tubercule de patate douce
Patate douce tubercule cru
|
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g
|
Eau
|
Valeur calorique
|
Protides
|
Glucides
|
Lipides
|
Vitamine C
|
Calcium
|
Fibres
|
72,8 g
|
105 kcal
|
1,6 g
|
24,3 g
|
0,3 g
|
23 mg
|
22 mg
|
23 mg
|
Source : (
http://fr.google.com/patate
douce)
4
3. Utilisation
a. Alimentation humaine (
http://fr.google.com/patate
douce)
Les tubercules se mangent le plus souvent cuits, à
l'eau ou au four, ou bien frits, aussi bien en légumes qu'en dessert
grâce à leur saveur sucrée. Il en existe un type à
chair sèche et un autre à chair plus aqueuse. La patate douce est
un aliment de base dans les régions tropicales où elle prend la
place de la pomme de terre.
b. Alimentation animale (
http://fr.google.com/patate
douce)
Les tiges feuillées peuvent servir à
l'alimentation des herbivores, aussi bien des lapins que du bétail ;
elles constituent un excellent fourrage tant à l'état frais
qu'après dessiccation. Les tubercules sont aussi cultivés
à cette fin.
c. Production d'alcool et de
fécule (
http://fr.google.com/patate
douce)
Outre l'amidon, les tubercules contenant aussi du saccharose
(de l'ordre de 6 %) servent à la production d'alcool par fermentation et
distillation, ainsi qu'à la production de fécule.
4. Transformation de la patate douce en farine
(DEGRAS, 1998)
La transformation de la patate douce en farine pour la
fabrication du pain est une technique simple dont le procédé
n'est pas coûteux. Le produit obtenu est sucré. Il contient plus
de calories que les farines de céréales habituelles.
Pour obtenir de la farine à partir des tubercules de la
patate douce, il faut procéder comme suit :
- Laver soigneusement les tubercules et les éplucher,
- Les découper en lamelles (tranches) fines
appelées chips pour permettre un séchage rapide,
- Les sécher ensuite au soleil jusqu'à ce que les
chips soient complètement secs, - Les concasser pour en réduire
la grosseur,
- Les faire moudre (écraser) dans un moulin à
marteau pour obtenir la farine blanche. Le rendement de la transformation est
de 20%, c'est-à-dire pour avoir 1kg de farine, il faut prévoir
environ 4 à 5 kg de patate douce fraîche.
5
Certains produits appelés « agents anti-brunissant
» peuvent être utilisés, comme le bisulfite de sodium, pour
conserver la couleur blanchâtre de la farine.
En Indonésie, les racines fraîches sont parfois
plongées dans une solution salée à 810% pendant une heure,
avant d'être découpées en chips pour être
séchées au soleil. Ce qui a pour rôle d'arrêter le
développement microbien pendant le séchage et améliorer
par là la qualité de la farine obtenue. Lorsqu'on mélange
la farine de patate douce à la farine de blé, on améliore
considérablement la valeur nutritive totale du produit boulanger.
5. Critères de panification de la farine de la
patate douce
Pour bien convenir à la fabrication de pain,
gâteaux, biscuits, beignets etc...., la farine de la patate douce doit
répondre aux caractéristiques physico-chimiques suivantes
(caractéristiques d'une farine utilisée en panification) :
a- Granulométrie uniforme et très fine
avoisinant celle de la farine de blé (de préférence
inférieur à 160 microns), de façon à permettre un
mélange facile entre les farines et à conférer au pain un
meilleur goût et une texture moins sablonneuse et peu friable
b- Couleur de la farine de préférence
blanche.
c- Faible teneur en matières minérales si l'on
veut avoir un pain dont la mie a une belle couleur et goût
agréable.
d- Faible acidité, inférieure à 1%
e- Absence d'odeur anormale.
f- Bon pouvoir d'hydratation et bon développement
(levée) de la pâte permettant d'avoir un produit de
qualité.
g- Teneur en lipides inférieure à 2% pour avoir
une longue conservation.
h- Facilité pour les opérations de
pétrissage.
i- Teneur très réduite en tanins et autres
inhibiteurs de protéases afin de garantir une bonne digestibilité
des protéines.
6
I.2. LE BLE
1. Origine et variété (Microsoft
® Encarta ® 2008)
Le blé appartient à la famille des
graminées, et constitue le genre Triticum. Il en existe
plusieurs espèces qui se distinguent par le nombre de chromosomes de
leurs cellules. Les espèces ancestrales, originaires de Syrie et de
Palestine, ont 14 chromosomes. Elles sont dites diploïdes, car elles
possèdent 2n chromosomes, n étant ici
égal à 7. Le blé dur, Triticum durum,
appelé ainsi en raison de la dureté de son grain, est issu du
croisement entre deux espèces ancestrales. Il possède deux fois
plus de chromosomes, soit 28 ; il est tétraploïde, avec 4 fois 7
chromosomes. Le blé tendre, T. aestivum, d'origine
afghano-indienne, est hexaploïde, avec 6 fois 7 chromosomes, soit trois
fois plus que l'espèce originelle.
2. La fabrication de la farine (
http://fr.wikipedia.org/wiki/blé)
Lorsque le blé est livré au moulin, il est
aspiré dans les silos. Il est séparé des impuretés
par diverses opérations (passage dans des "
séparateurs-aspirateurs " et trieurs à grains).
Il faut ensuite l'amener au bon degré d'humidité
au moyen d'un mouilleur. En effet, si l'enveloppe est trop molle, elle
est difficile à détacher. Par contre, si elle est trop cassante,
elle risquerait de s'émietter. Le blé parfaitement nettoyé
repose alors dans les boisseaux à blé propre pendant 24 à
48 heures et est prêt à la mouture.
Le grain est broyé dans de gros cylindres
métalliques qui ont remplacé les meules d'autrefois.
Des tamis perfectionnés, les plansichters,
agités par un mouvement circulaire horizontal et continu,
séparent les produits de chaque broyage et les classent selon leur
grosseur. Les produits finis sont séparés. Les premières
issues de ce blutage (autre nom du tamisage) sont le son (principal
sous-produit de la mouture constitué par l'ensemble des enveloppes
extérieures et de l'assise protéique), gros et fin, et la
farine de broyage.
7
3. Les caractéristiques de la farine (
http://fr.wikipedia.org/wiki/blé)
A chaque étape, le meunier obtient de la farine. Plus
il fait d'opérations successives, plus il obtient de farine. La farine
la plus blanche possède un taux de cendres et un taux
d'extraction les moins élevés : elle est essentiellement
extraite de l'amande et d'une partie du germe.
Pour 100 kg de blé, le meunier cherche à
obtenir une quantité moyenne de 75 kg de farine.
4. Composition et valeur nutritive
Le blé est une céréale aux grandes
valeurs nutritives qui ne fournit que 359 calories pour 100 g. Il contient de
20 à 40 % plus de protéines que le blé tendre,
ainsi qu'une proportion supérieure d'acides aminés
essentiels et d'acides gras non saturés. De plus, sa richesse en
sélénium aide à combattre la formation des radicaux
libres et l'apparition des maladies cardiovasculaires. Le blé a aussi
une très bonne teneur en zinc et magnésium, ce qui
fait de lui un excellent aliment antifatigue. Enfin, sa richesse en
glucides, lipides et potassium lui confère une valeur
nutritionnelle élevée.
Tableau n° 2 : Composition du
blé
Le tableau N°2 présente la composition et la valeur
nutritive du blé
Nutriments
|
Valeur nutritive
|
Eau
|
9,8%
|
Protéines
|
17,3%
|
Lipides
|
2,6%
|
Glucides
|
68,2%
|
Fibres
|
1,8%
|
Source: LEON, B 1997
8
5. Le gluten (
http://fr.wikipedia.org/wiki/le
gluten)
Le gluten est un mélange de protéines qui,
combiné avec de l'amidon, forme l'albumen de la plupart des
céréales. Il constitue environ 80% des protéines contenues
dans le blé et se compose en majorité de gliadine et de
glutenines.
Les gliadines et les glutenines sont les protéines de
réserve du grain, les autres protéines du grain sont des
protéines de structure (albumines et globulines).
Le gluten est responsable de l'élasticité de la
pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits
à base des céréales cuit au four. Cette
viscoélasticité permet de faire du pain de qualité : les
bulles de CO2 dégagées lors de la dégradation
anaérobies de l'amidon par les levures sont figées dans le
réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pate
lève). On le retrouve dans les farines de céréales
panifiables comme le blé, le seigle et en quantité moindre dans
les céréales difficilement panifiables comme l'orge.
L'absence de gluten dans la farine locale est à la
base de la difficulté de leur panification, leur protéine
n'étant pas adaptée à la panification. La gliadine et la
glutenine, principale protéines qu'on trouve dans le blé, sont
à la base des propriétés de gluten qui peut former une
structure classique pouvant retenir les gaz produits par la levure lors de la
fermentation. (KAYISU, 2001)
6. Utilisation
L'utilisation du blé est la même que celle du
froment. On peut ainsi le trouver sous différentes formes :
? En grains entiers (boulgour, semoule, flocons...) ;
? En grains soufflés dans certains mueslis ;
? Sous forme de farines alimentaires. Ces farines sont ensuite
utilisées à la manière de la farine de blé, pour
les pâtisseries, ou encore les pains et les pâtes alimentaires.
9
I.3. LE PAIN
1. Type des pains
Il y a plusieurs types de pains. Nous avons suivant qu'on
utilise le levain ou non, du pain levé et du pain non levé.
Le terme pain est défini comme aliment fait d'une
pâte composée essentiellement de farine, d'eau, de sel et de
levure (ou de levain), pétrie et fermenté puis cuite au four.
(LAROUSSE, 2007)
2. Composante de la pate boulangère et leur
rôle
En ce qui concerne la composition de la pâte
boulangère, plusieurs produits entrent dans sa constitution. Parmi
ceux-ci, nous avons :
? Les farines qui constituent une source de gluten, d'amidon,
de lipide, etc. La farine est l'élément de base qui contient tous
les éléments qui feront du pain un bon aliment.
? L'eau jouant un rôle d'agent plastifiant. L'eau joue
un rôle essentiel dans la fabrication de la pâte à pain.
L'eau gonfle les granules d'amidon et assouplit le gluten contenu dans la
farine. C'est elle qui permet le travail de la pâte
? Le sucre donne de la saveur, la couleur et constitue aussi
un substrat pour la levure ;
? Le sel de cuisine donne un gout salé, agit comme
conservateur et exerce une action sélective sur les micro-organismes qui
se développent dans le substrat de fermentation (ASIEDU, 1991)
? La levure est le champignon microscopique d'origine
naturelle, le Saccharomyces cerevisiae, qui favorise la fermentation
à l'intérieur de la pâte à pain. Elle transforme les
sucres de la pâte en gaz carbonique et en alcool. Ces derniers
s'évaporent lors de la cuisson.
3. Technique de la panification
a. Préparation de la pate
La pate est obtenue en mélangeant la farine, l'eau, le
sel et la levure. Après pétrissage (20 à 25 minutes) on a
une pate lisse et homogène. Celle-ci est un mélange complexe de
plusieurs phases, dont deux sont continues. Le réseau de
10
gluten hydraté, qui confère une forte
cohésion, et la solution formée par l'eau libre ; dont deux
autres sont discontinues : les grains d'amidon enchâssés dans le
gluten et l'air inclus au cours de pétrissage. (ALAIS et LINDEN,
1987)
b. Fermentation panaire
Elle se déroule en deux temps dans un milieu qui n'est
pas complètement anaérobie :
? Le 13 amylase attaque en premier lieu ces granules d'amidon
endommagées au cours de la mouture ; il se forme du maltose et dextrine
limite. (KAYISU 1988)
? Le á amylase scinde les chaines des dextrines
lesquels deviennent un nouveau substrat pour la 13 amylase. Il est permis dans
certains pays,
d'ajouter des amylases microbiennes pour
accélérer cette phase. (SCHAPIRA, 1959 cité par MOSITHO
2002)
5. Les étapes de la panification (Léon B,
1997) Le pétrissage
Geste premier, fondamental, le pétrissage est le moment
décisif où le boulanger mélange tous les
éléments qui vont former la pâte. Il est
réalisé par un pétrin mécanique qui permet le
mélange des différents éléments pour obtenir une
pâte homogène. Le gluten contenu dans la farine fixe l'eau
versée dans le pétrin. La pâte devient élastique et
emprisonne l'air.
Le pointage ou première transformation
Le pointage permet à la fermentation de se
développer à l'intérieur de la pâte. A ce stade, la
production de gaz carbonique commence. La pâte se met à lever.
Elle devient plus tenace et plus élastique. C'est une étape
très importante pour la formation des arômes. Le tour de main du
boulanger lui permet de décider si la pâte est prête.
11
Le pesage
Il s'effectue dès que la pâte est suffisamment
levée avec une balance (pesage individuel) ou avec diviseuse
mécanique. La pâte perdant 15 à 20% de son poids à
la cuisson, il est nécessaire de prévoir cette perte afin de
respecter la législation sur le poids légal du pain.
Le façonnage du pain (mise en forme)
Il exige un tour de main tout spécial. La pâte
doit être bien serrée sans la déchirer pour qu'elle
conserve la forme souhaitée.
L'apprêt
Il s'agit de la deuxième période de repos de la
pâte. Il débute dès la fin de la mise en forme et se
termine à la mise au four des pâtons.
Au cours de l'apprêt, la levure se nourrit de sucre que
renferme la pâte, et dégage du gaz carbonique qui fait gonfler la
pâte et la creuse en une multitude de petites cavités. S'il
était libre, le gaz carbonique s'échapperait. Mais il est
prisonnier du gluten qui rend la pâte bien élastique et sert
à le retenir. C'est pour cela que la quantité de gluten contenue
dans le blé, puis dans la farine est un élément
déterminant de sa qualité pour la panification.
A ce stade en effet, si la farine est bonne et si la
pâte est bien faite, chaque pâton atteint trois fois le volume
qu'il avait au début.
L'enfournement et la cuisson
L'enfournement s'effectue soit avec des tapis roulants,
chariots ou à l'aide d'une pelle en bois à long manche.
La cuisson s'effectue dans un four chauffé à
plus ou moins 250°C pendant 45 minutes. La température de la
pâte à l'enfournement est de plus ou moins 30°C. La
durée de la cuisson varie suivant la forme et le poids des pâtons
et la température du four.
12
Le défournement et le ressuage
Le pain est sorti du four avec beaucoup de soins et
précautions parce qu'il est chaud et que sa croûte est encore
fragile. Il est déposé sur les rayonnages pour permettre à
la vapeur d'eau et au gaz carbonique de s'échapper. C'est le
ressuage.
6. Problèmes du pain
Détérioration du pain
Le pain peut être attaqué par les
micro-organismes provenant soit des locaux de stockage, soit des locaux de
conditionnement, soit des différentes manipulations provoquant sa
détérioration.
Parmi les micro-organismes attaquant le pain, on a :
? Les moisissures : qui sont des spores fongiques et qui se
développent en entrainant un aspect coloré et la modification des
qualités organoleptiques.
? Les bactéries : lorsque le refroidissement est lent,
les spores peuvent se développer 12 heures après la sortie du
four produisant ainsi des taches dans la mie. Le gluten se dégrade,
l'amidon aussi. Les taches s'étendent, deviennent humides et
pâteuses.
? Des champignons comme Midium aurentraceum
pigmenté en rouge provoquent des taches de même
caractéristique.
? Des levures filamenteuses telles que Trychos poron
provoquent l'apparition des points et de vernures et une constance
crayeuse d'où le nom de pain crayeux. (GIRAUX et GALDY, cité par
MOSITHO 2002)
7. Conservation du pain
Par le fait que le pain est sujet à des attaques de
plusieurs sortes de microorganismes, les règles d'hygiène doivent
être strictement suivies en matière de stockage, d'emballages, et
de vente pour minimiser les contaminations. (GIRAUX et GALDY, op cit). Ces
mesures allongeraient la conservation.
13
8. Valeur nutritionnelle comparées de
pains (André, 1992)
La teneur en éléments nutritifs dépend
surtout de la farine à partir de laquelle le pain a été
fait et de la quantité d'eau qu'il contient.
La composition du pain fabriqué d'une farine extraite
à un taux moyen est la suivante :
Tableau n° 3 : Valeurs nutritionnelles moyennes
de pains
Valeurs nutritionnelles moyennes de pains
|
|
Pain, baguette courante française
|
Pain courant français, 400 g ou boule
|
Pain complet, artisanal
|
Pain de campagne, pain bis
|
Pain de seigle et froment
|
Pain de mie
|
pour 100 g
|
Glucides
|
57,4 g
|
49,3 g
|
49,4 g
|
55,6 g
|
43,9 g
|
49,6 g
|
Eau
|
27,2 g
|
37,6 g
|
33 g
|
30,5 g
|
32,3 g
|
33,3 g
|
Protéines
|
8,6 g
|
7,4 g
|
8,4 g
|
8 g
|
7,2 g
|
7,8 g
|
Fibres
|
2,9 g
|
2,6 g
|
5,3 g
|
3,1 g
|
5,8 g
|
2,8 g
|
alimentaires
|
Lipides
|
1,4 g
|
1 g
|
1,3 g
|
1,3 g
|
2,9 g
|
4,5 g
|
Energie
|
1 174 kJ
|
1 001 kJ
|
1 060 kJ
|
1 129 kJ
|
976 kJ
|
1 146 kJ
|
Energie
|
277 kcal
|
236 kcal
|
250 kcal
|
266 kcal
|
230 kcal
|
271 kcal
|
Source : André, 1992
14
Deuxième Chapitre : MATERIELS ET METHODES
1. MATERIELS
a) Matières biologiques
La farine de patate douce (obtenue après
transformation des tubercules), la farine du blé de marque AZAM
acheté au marché de Goma, le sucre, la levure (Saccharomyces
cerevisiae) et le lait en poudre sont les matières biologiques
utilisées dans ce travail.
b) Matériel expérimental
Il s'agit d'une table en bois pour le pétrissage, une
cuisinière pour la préparation des pains, une balance de
précision, un bassin pour le mélange, des couteaux, sel de
cuisine, sont les matériels expérimentaux utilisés dans ce
travail.
2. METHODES
A. Préparation de la farine composite
a) Traitement de la patate douce
Après leur achat, les patates douces de chair blanche,
ont été lavées puis pelées. Elles ont
été séchées au soleil pendant 3 jours, puis
broyées dans un mortier et tamisées pour obtenir une farine.
b) Traitement de blé
Etant donné que la farine de blé se vend
déjà transformé, nous nous sommes servis de la farine de
blé importée de marque AZAM vendue localement car elle servira
dans les différentes combinaisons pour apporter à la farine de la
patate douce une proportion du gluten selon que les combinaisons seront
faites.
C) Formulation des farines composites
utilisées
Trois formulations de la farine composite ont
été fixées en jouant sur la quantité de farine de
patate douce et de blé telles qu'indiquées dans le tableau 4 :
les parties (en poids) de farine de patate douce et de blé étant
respectivement de 1/3 (Farine composite 1), de 1/1 (Farine composite 2) et de
3/1 (Farine composite 3).
15
Les autres ingrédients, à savoir le sucre, la
levure, le lait en poudre, le sel, ont été utilisés
à proportions égales dans les trois préparations.
Tableau 4 : Formulation des farines
composites
Composition en gramme pour 100g des différentes farines
|
Type de farine
|
FPT
|
FB
|
Farine 1
|
25
|
75
|
Farine 2
|
50
|
50
|
Farine 3
|
75
|
25
|
Légende : FPT : Farine de Patate Douce FB : Farine de
Blé
B. Analyses physico - chimiques (Réf. N°
OCC-042/4-1-1998 Kinshasa)
Afin de déterminer la meilleure proportion ayant abouti
à un pain de bonne qualité, les différents pains obtenus
ont fait l'objet des déterminations physicochimiques et d'un examen
organoleptique. Nos analyses physico-chimiques ont été
effectuées au sein du laboratoire de l'Office Congolais de
Contrôle (OCC/Bukavu). Quand au test organoleptique, il a
été effectué à Goma et à Bukavu ; test
effectué selon les normes décrits par Blecker dans son cours
d'analyse sensorielle (2003).
1. Détermination de la teneur en eau
(humidité) et en matière sèche
? Méthode d'analyse : par dessiccation à
l'étuve.
? Principe de la méthode : la prise d'essai est
séchée à l'étuve à 105°C
jusqu'à
poids constant. La perte de poids correspond à la teneur
en eau.
? Matériel et appareillage :
- Balance analytique de précision
- Etuve à 105°C
- Bocal métallique
- Dessiccateur
? Mode opératoire : on pèse plus ou moins 10g de
l'échantillon (produit) dans un
bocal métallique à fond plat préalablement
taré. On sèche à l'étuve entre 100
et 105°C pendant 2 heures. On répète
l'opération jusqu'à poids constant. La
perte en poids correspond à la teneur en eau.
16
> Calcul et expression des résultats : la teneur en
humidité s'exprime en pour cent du poids avec 2 décimales.
%Humidité =
Le calcul du taux d'humidité par perte de poids
à la dessiccation se fait de la manière ci-après :
Où P1 : poids du bocal métallique vide
P2 : poids du bocal métallique contenant
l'échantillon
P3 : poids après séchage et dessiccation
La teneur en matière sèche est déduite de
la teneur en eau par la formule :
% Matière sèche = 100 - % Eau
2. Détermination des cendres totales
> Méthode d'analyse : incinération par voie
sèche.
> Principe de la méthode : une prise d'essai de
l'échantillon de l'échantillon
(produit) est calcinée dans un four à moufle
à 800°C jusqu'à complète
minéralisation.
> Matériel et appareillage :
- Balance analytique de précision
- Four à moufle électrique à 800°C
- Creuset en porcelaine
- Pinces
> Mode opératoire : on place dans un creuset en
porcelaine préalablement taré
plus ou moins 2g de l'échantillon. On calcine dans un
four à moufle à 800°C
jusqu'à l'obtention des cendres blanches. On refroidi
à l'air ambiant, puis on
pèse. Le pourcentage en cendres est donné par la
formule ci-après :
(P - P )
3 1 x 100
( P ? P )
2 1
% cendres =
Où P1 : poids du creuset vide
P2 : poids du creuset contenant l'échantillon
P3 : poids après séchage et refroidissement.
3. Détermination des protéines brutes
> Méthode d'analyse : méthode de Kjeldhal
17
? Principe de la méthode : toute matière organique
contenue dans la prise
d'essai de l'échantillon est détruite par oxydation
sous l'effet combiné de
l'acide chlorhydrique et du catalyseur. Dans ces conditions
l'azote qui se
trouve dans l'échantillon est transformé en sel
d'ammonium. L'ammoniac
libéré de ce sel est entraîné par
distillation à la vapeur d'eau puis recueilli
dans une solution acide de titre connu en présence d'un
indicateur mixte.
L'excès de l'acide est enfin dosé en retour
à l'aide d'une solution de soude ou
de potasse. Ainsi la teneur en azote total obtenu,
multiplié par le facteur de
conversion, qui est fonction de la nature des protéines,
donne la teneur en
protéine brutes.
? Réactifs :
- Eau distillée
- Acide chlorhydrique 0.1N
- Catalyseur : sulfate de cuivre + sélénium
- Hydroxyde de sodium à 33%
- Indicateur mixte : bleu de méthylène + rouge de
méthyle
- Huile de silicone
- Acide chlorhydrique concentré à 99%
? Matériel et appareillage :
- Balance analytique de précision,
- Minéralisateur
- Distillateur d'azote
- Verre de montre
- Pipettes volumétriques de 5 à 25ml
- Burette de 25 à 50ml
- Bécher de 250ml
- Ballon ou tube de Kjeldahl à 250ml
- Ballon jaugé de 100ml
? Mode opératoire : on pèse exactement environ 2
à 2.5g d'échantillon dans un
tube ou ballon Kjeldahl. On ajoute 3g du catalyseur et 20ml
d'acide
chlorhydrique concentré ou une quantité suffisante
pour mouiller
complètement la prise d'essai. On ajoute 1 à 2mg
d'huile de silicone pour
empêcher la formation de mousse. On chauffe jusqu'à
clarification de la
solution. On laisse refroidir pendant quelques heures au besoin
une nuit. On
18
transvase le tout dans un ballon jaugé de 100 ml et on
porte au trait avec de l'eau. On pipette 20 ml de 100 ml et on les introduit
dans le tube à distiller du distillateur. On ajoute 40 ml de l'hydroxyde
à 33% et un peu d'eau. Le distillat est recueilli dans 20 ml d'acide
chlorhydrique 0.1N en présence de 2 à 3 4 gouttes d'indicateur
mixte qui vire du rouge violet au vert.
? Calcul et expression des résultats : la teneur en
protéine total s'exprime en pour-cent du poids avec 2
décimales.
Le pourcentage en azote se calcul de la manière
ci-après :
% en azote =
Où VA= Volume dans lequel on a recueilli le distillat (20
ml d'HCl) et
VB = Volume de la base (NaOH 0.1N) avec laquelle on titre.
Pour obtenir la teneur en protéines brutes, on
multiplie la teneur en azote total par le facteur de conversion 6.25.
4. Détermination de la matière
grasse
? Méthode d'analyse : par extraction continue au solvant
selon Soxhlet.
? Principe de la méthode : on place l'échantillon
du produit dans une cartouche
à extraction, on recouvre d'un tampon d'ouate
dégraissé et on soumet à
l'extraction continue à l'éther de pétrole
ou tout solvant approprié dans un
extracteur de Soxhlet. Après l'extraction, on distille le
solvant et le résidu isolé
dans le ballon préalablement taré est
séché à l'étuve à 100 et 105°C et
pesé
après refroidissement.
? Réactifs :
- Toluène
? Matériel et appareillage :
- Appareil d'extraction du modèle Soxhlet
- Cartouche d'extraction
- Tampon d'ouate dégraissé
- Ballon rodé d'extraction de 250 à 500ml
- Balance analytique de précision
- Dessiccateur
- Verre de montre
- Etuve à 100-105°C
19
? Mode opératoire : on pèse exactement 5
à 10 g de l'échantillon dans une cartouche d'extraction. On
sèche pendant 1 à 2 heures à 100°C. on recouvre d'une
couche d'ouate dégraissée. On extrait pendant 6 à 8 heures
au toluène dans l'appareil de Soxhlet dans un ballon d'extraction de 250
ml préalablement taré. On distille ensuite le solvant et on
sèche le ballon pendant 1 heure à 105°C. On pèse
après refroidissement dans un dessiccateur. On sèche une seconde
fois pendant 15 minutes à 105°C et on pèse à nouveau
après refroidissement, et cela jusqu'à poids constant. Le poids
du résidu isolé correspond à la teneur en matière
grasse.
? Calcul et expression des résultats : la teneur en
matière grasse s'exprime en pour cent du poids avec 2
décimales.
% en matières grasses =
5. Détermination des sucres totaux
La teneur globale en glucides ou en hydrates de carbone a
été obtenue par l'utilisation de la formule ci-après :
Le % glucides = 100% - (%Humidité + %
matières grasses + % protéines + %cendres)
C. Test organoleptique
Dans le but d'évaluer l'appréciation de nos
pains obtenus à partir de ces 3 formulations, un test organoleptique
selon l'évaluation hédonique qui dit que le sujet doit exprimer
son avis sur le caractère « agréable » de
différents produits sans considération de la coloration,
étant entendu que la saveur et l'arôme sont pris en compte dans le
paramètre « agréable ». A cet égard une
échelle de cotation selon Blecker (2003), a été
utilisée.
L'échelle de cotation va de 1 à 4. Avec comme
interprétation suivante :
1. Très bien - 2. Bien - 3. Assez bien - 4.
Médiocre
20
Troisième Chapitre : PRESENTATION, ANALYSES
ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
Dans le présent chapitre, les résultats des
analyses faites sur les produits fabriqués sont présentés,
commentés et interprétés.
1. Présentation des résultats
Les figures 1, 2, 3, 4 et 5 présentent les
résultats de nos analyses physico-chimiques sous forme d'histogrammes et
le Tableau N°5 donne ceux de l'examen organoleptique. En annexe est repris
le tableau synoptique de la composition chimique des pains issus de
différentes farines composites.
1.1. Détermination de la teneur en eau
(humidité) et en matière sèche
Humidité et matières
sèches
70 60 50 40 30 20 10
0
|
|
|
PAINS COMPOSITE
1
|
PAINS COMPOSITE
2
|
PAINS COMPOSITE
3
|
Humidité
|
37,784
|
44,126
|
40,086
|
Matieres seches
|
62,216
|
58,874
|
59,914
|
Figure 1. Teneur en humidité et en matière
sèche des pains composites
Il ressort des résultats présentés que
les pains fabriqués avec les trois farines composites ont un taux
d'humidité qui se situe entre 37 et 40%. Les résultats obtenus
avec les farines composites 2 et 3 s'écartent de ceux de
l'humidité présentés au Tableau 3 qui indiquent que la
teneur normale en eau des pains fabriqués avec la farine de blé
varie entre 27,2 et 37,6%. Ce phénomène peut laisser supposer le
caractère de rétention d'eau ou de mouillabilité de
l'amidon de patate
21
douce ; la farine composite de ces dernières
étant mélangées en fortes proportions dans les
mélanges 1/1 et 3/1.
La teneur en matière sèche, obtenue par calcul
de la déduction de la teneur en eau, donne des valeurs inverses de
celles de l'humidité, par conséquent la même
interprétation que cette dernière. Autrement dit, la teneur des
pains façonnés avec les farines 2 et 3, respectivement environ 56
et 60%, ne se situent pas dans la fourchette de 62,4 et 72,8% (voir Tableau
3).
1.2. Détermination de la teneur en
cendres
Figure 2. Teneur en cendres des pains
composites
Cendres
1,4
1,2
1 0,8 0,6 0,4 0,2
0
PAINS COMPOSITE 1
PAINS COMPOSITE 2
PAINS COMPOSITE 3
Cendres
|
1,272
|
1,198
|
0,576
|
Au regard des résultats présentés sur la
figure 2, il apparaît clairement que les pains composites est plus riche
en cendres que ceux N°2 et 3. L'addition d'une quantité
considérable de la farine de patate douce dans les pains composites 2 et
3 diminuent notablement la teneur en cendre dans ces derniers. Cet écart
est très considérable dans le pain composite 3.
22
1.3. Détermination de la teneur en matières
grasses
Figure 3. Teneur en matières grasses des pains
composites
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
Matières grasses
0
Matières grasses
PAINS COMPOSITE 1
3,134
PAINS COMPOSITE 2
3,411
PAINS COMPOSITE 3
2,773
Au vu des résultats repris sur la figure 4, il est
difficile d'affirmer s'il y a une différence réelle entre les
taux de matières grasses de différents pains issus de ces trois
farines composites. Mais l'on note que les valeurs de ces types de pains, en
terme de lipides, se retrouvent entre l'intervalle des valeurs se situant entre
1 et 4 des lipides des pains comme décrit dans le Tableau 3.
1.4. Détermination des protéines
brutes
Protéines brutes
10
9
8 7 6
5
4
3
2
1
0
Protéines brutes
PAINS COMPOSITE 1
6,991
PAINS COMPOSITE 2
9,143
PAINS COMPOSITE 3
9,183
Figure 4. Teneur en protéines brutes des pains
composites
23
Les teneurs en protéines brutes
présentées dans la figure 4 montrent une nette
amélioration de cette teneur dans les pains ayant reçu une forte
proportion en farine de patate douce (Pains 2 et 3), en l'occurrence 9%,
dépassant les valeurs normatives se situant entre 7,2 et 8,6%. Quant au
pain fabriqué avec la farine 1 (1/3), sa teneur en protéines
brutes est d'environ 7%.
L'on peut affirmer ici que la farine de patate douce a
amélioré la valeur protidique du produit, sous réserve de
la qualité des protéines apportées.
1.5. Détermination de la teneur en sucres
totaux.
Figure 5. Teneur en sucres totaux des pains
composites
Les histogrammes de la teneur en glucides totaux des pains
fabriqués avec les différentes farines composites (Figure 5)
montrent que le blé a apporté plus de glucides que la patate
douce ; ce qui justifie comme le montre le tableau N° 1 et 2 par le fait
que la farine de blé est plus riche en glucide que celle de la patate
douce avec respectivement 68,2% et 24,3%). En effet, la quantité
élevée de la farine de patate douce dans la formulation 3
(rapport 1/3) montre clairement que l'adjonction de la farine de patate douce a
un effet déprimant sur la teneur en glucides.
24
1.5. Test organoleptique
Les résultats de l'examen sensoriel réalisé
sur les différents pains fabriqués à partir des trois
farines composites sont présentés dans le Tableau 5
ci-après. Tableau N°5 : Résultats du test organoleptique sur
les pains composites
Dégustateurs
|
Pains composites
|
Cotation
|
Arôme
|
Couleur
|
Goût
|
|
|
TB
|
5
|
4
|
3
|
|
1
|
B
|
2
|
4
|
2
|
|
|
AB
|
0
|
1
|
3
|
|
|
M
|
3
|
1
|
2
|
N= 10
|
|
TB
|
2
|
4
|
3
|
|
2
|
B
|
6
|
2
|
2
|
|
|
AB
|
2
|
2
|
3
|
|
|
M
|
0
|
2
|
2
|
|
|
TB
|
1
|
6
|
7
|
|
3
|
B
|
7
|
3
|
2
|
|
|
AB
|
2
|
1
|
1
|
|
|
M
|
0
|
0
|
0
|
Légende : N = nombre de dégustateurs ; TB =
Très bon ; B = Bon ; AB = Assez bon ; M = Mauvais.
Rapport farines patate douce - blé 1/3 : pains
composites 1
Rapport farines patate douce - blé 1/1 : pains
composites 2 Rapport farines patate douce - blé 3/1 : pains composites
3
Sur le plan sensoriel, les résultats
présentés au Tableau N°5 montrent clairement que les pains
composites 2 et 3 fortement enrichis en farine de patate douce ont
été les plus appréciés par leur goût. Cela
peut se justifier en alléguant les habitudes alimentaires, car la patate
douce fait partie des féculents de base dans la région de
Goma.
La couleur des pains ont reçu également une
nette appréciation, cependant c'est dans l'arôme où
l'appréciation des dégustateurs s'inverse. En effet, plus la
quantité de farine de patate douce augmente, plus elle affecte ou masque
l'arôme apporté par la farine de blé : la flaveur
habituelle du pain ordinaire disparaît.
25
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Le présent travail qui a porté sur
l'étude comparative de la substitution partielle de la farine du
blé par la patate douce dans la panification répond à
différentes questions.
L'objectif principal assigné à ce travail est de
mettre en valeur la patate douce (produit local) en la transformant en farine
que les ménages, même les plus démunis, peuvent utiliser
dans la fabrication des pains, ainsi économiser la farine de blé
importée. Un objectif secondaire était attaché à ce
dernier ; celui d'analyser les propriétés physico-chimiques et
organoleptiques des pains obtenus.
Pour atteindre ces objectifs, des pains composites à
base de farine de patate douce et de blé ont été
préparées en respect des rapports 1/3 (pain composite 1), 1/1
(pain composite 2) et 3/1(pain composite 3) pour évaluer l'apport de la
patate douce sur les caractéristiques physico-chimiques et sensorielle
des pains produits. Des résultats obtenus, on peut tirer les conclusions
suivantes :
- l'adjonction de la farine de patate douce à 50% et
plus dans la farine de blé augmente la teneur en humidité des
pains composites fabriqués. Ce fait laisse supposer le caractère
de rétention d'eau de l'amidon de patate douce ;
- l'adjonction de la farine de patate douce à raison de
50% et plus dans la farine de blé n'a pas d'effet déprimant sur
la teneur en glucides normalement déterminée dans les pains et
qui se situe entre 44 et 57% (Tableau 3) ;
- on a observé une nette amélioration de la
valeur protidique des pains composites obtenus, sous réserve de la
qualité des protéines apportées. Les pains composites
issus des farines à 50% et plus de farine de patate douce ont vu leur
teneur en protéines brutes atteindre 9% par rapport 7,2 - 8,6%
trouvés dans les pains ordinaires ;
- quant à l'examen sensoriel, les pains composites dans
leur ensemble ont reçus un accueil satisfaisant de la part des
consommateurs ; la formulation 3 (75% de farine de patate douce) a
été spécialement apprécié en raison
probablement du goût déjà habituel de la patate douce, un
des féculents de base à Goma.
26
Tenant compte des résultats et observations, les
suggestions suivantes peuvent être formulées, à savoir
entre autres :
- d'étudier la durée de conservation des pains
composites à base de farine de patate douce et de blé (en jouant
sur le taux d'humidité) ; - de déterminer le taux de levée
de la pâte lors de la fermentation ;
- d'élargir la gamme des produits fabriqués
à partir des ces farines composites (farines infantiles, biscuits,
gâteaux, etc.) et d'en étudier les caractéristiques
En guise de recommandation, nous suggérons que des
recherches soient poursuivies sur d'autres cultures locales susceptibles
d'être utilisées en panification.
27
BIBLIOGRAPHIE
A. OUVRAGES
1. ALAIS et LINDEN, G 1987 : ABREGES « Biochimie
alimentaire » Edition Massou. Paris. pp 117-120.
2. ALTESIAL, 1981 : Nourrir autrement pari sur une
démarche appropriative dans dossier technologique et
développement, Gret. Paris.
3. ASSIEDU JJ, 1991 : les transformations des produits
agricoles en zone tropicale : « approche technologique » LAT
KARTHALA France, pp 335.
4. DEGRAS, L 1998 : la patate douce et larose.
5. FAO 1988, politique de prix et l'invention sur le
marché agricole. Afrique, pp. 1. Ed.
6. FAO 1990 : utilisation des aliments tropicaux : racines et
tubercules.
7. GIRAUX et GALDY, P : l'analyse microbiologique dans les
industries alimentaires. Ed l'USINE, Paris
8. GURA, S 1991: sweet potato - no longer to be
neglected. Entwicklung und landlicher Raum 1/91, 20 - 21.
9. LAROUSSE 2007 : dictionnaire du français vivant.
10. LEON, B 1997 le pain et la panification.
B. NOTES DES COURS
1. KAYISU, K. 2001 : Nutrition et diététique, cours
inédits IFA YANGAMBI.
1. NAKU, 1989 : Phytotechnie. Cours inédits IFA -
YANGAMBI
2. Ch. Blecker, 2003 : Cours d'analyse sensorielle. FUSAGx /
Belgique
C. MEMOIRE
1. Jean Louis Crivelin MOSITHO LOIMO, Influence de la
substitution de la levure de boulangerie par la lie de vin de palme sur les
caractéristiques nutritionnelles et organoleptiques du pain.
Mémoire, inédit, IFA YANGAMBI, 2002.
28
D. WEBOGRAPHIE
1. Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008
Microsoft Corporation
2. Internet :
?
http://wikipedia.org/wiki/blé
?
http://wikipedia.org/wiki/le
gluten
?
http://www.google.com/patate
douce
29
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
IN MEMORIUM ii
REMERCIEMENTS iv
INTRODUCTION 1
Premier Chapitre : GENERALITES 3
I.1. LA PATATE DOUCE 3
1. Classification 3
2. Composition et valeur nutritionnelle 3
3. Utilisation 4
4. Transformation de la patate douce en farine (DEGRAS, 1998)
4
5. Critères de panification de la farine de la patate
douce 5
I.2. LE BLE 6
2. La fabrication de la farine (
http://fr.wikipedia.org/wiki/blé)
6
3. Les caractéristiques de la farine 7
4. Composition et valeur nutritive 7
5. Le gluten 8
6. Utilisation 8
I.3. LE PAIN 9
1. Type des pains 9
2. Composante de la pate boulangère et leur rôle
9
3. Technique de la panification 9
5. Les étapes de la panification 10
6. Problèmes du pain 12
7. Conservation du pain 12
8. Valeur nutritionnelle comparées de pains 13
Deuxième Chapitre : MATERIELS ET METHODES 14
1. MATERIELS 14
a) Matières biologiques 14
b) Matériel expérimental 14
2. METHODES 14
A. Préparation de la farine composite 14
B. Analyses physico - chimiques 15
30
? Méthode d'analyse : incinération par voie
sèche. 16
C. Test organoleptique 19
Troisième Chapitre : PRESENTATION, ANALYSES ET
INTERPRETATIONS DES RESULTATS 20
1. Présentation des résultats 20
1.1. Détermination de la teneur en eau
(humidité) et en matière sèche 20
1.2. Détermination de la teneur en cendres 21
1.3. Détermination de la teneur en matières
grasses 22
1.4. Détermination des protéines brutes 22
1.5. Détermination de la teneur en sucres totaux. 23
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 25
BIBLIOGRAPHIE 27
A. OUVRAGES 27
B. NOTES DES COURS 27
C. MEMOIRE 27
D. WEBOGRAPHIE 28
TABLE DES MATIERES 29
1
1. Aperçu général sur les
différentes analyses physicochimique des différents
pains
Le tableau ci dessous présente les résultats des
différents paramètres analysés pour chaque composition
:
Tableau N° 6 : Vue synoptique des
différents pains composites
Paramètres /Traitements
|
Pains composites 1
|
Pains composites 2
|
Pains composites 3
|
Humidité
|
37,784
|
44,126
|
40,086
|
Matières sèches
|
62,216
|
55,874
|
59,914
|
Cendres
|
1,272
|
1,198
|
0,576
|
Matières grasses
|
3,134
|
3,411
|
2,773
|
Protéines brutes
|
6,991
|
9,143
|
9,183
|
Sucres totaux
|
50,819
|
42,122
|
47,382
|
2
2. Images illustrant les différentes étapes
des opérations.
Cossettes au soleil pour le séchage
Epluchage des patates douces
Tamisage des farines des patates douces
Farines des patates douces après tamisage
Analyse des pains composite au laboratoire
Analyse des pains composite au laboratoire
3
|