I.3.4.2.1-Mécanisme d'action des aminosides
Les aminosides se comportent, sur le plan chimique,
comme les polycations. Cette particularité va leur permettre de se
concentrer dans l'environnement immédiat des bactéries par
attraction des charges négatives de celles-ci [12].
Le passage à la paroi est un
transfert passif. Il est aisé chez les bactéries à Gram
positif, par contre chez les bactéries à Gram négatif, il
utilise la voie des porines. La traversée de la membrane cytoplasmique
nécessite, un processus énergie-dépendant impliquant des
systèmes de transport qui sont les enzymes de la respiration
bactérienne. La cible principale des aminosides est la sous-unité
30S du ribosome, il va y avoir changement morphologique de l'ensemble du
ribosome et altération de toutes les étapes de la synthèse
protéique normale.
En raison de nombreuses erreurs de lecture, on
observe une synthèse de protéines anormales lesquelles vont
être incorporées dans la membrane cytoplasmique qui va ainsi
perdre son intégrité et favoriser une augmentation de la
pénétration des aminosides. La bactéricidie rapide et
profonde des aminosides résulte donc essentiellement de l'arrêt de
la synthèse protéique et de la perte de l'intégrité
membranaire [12].
MENES-USS-FM-DBV Mémoire n°2 59
présenté par ONDENOT Yann Christian
23
Surveillance de la résistance aux antibiotiques
de Streptococcus pneumoniae et Haemophilus
influenzae
I.3.4.2.2-Mécanisme d'action des quinolones Les
quinolones sont divisées en deux groupes :
- les anciennes molécules, appelées
parfois quinolones de 1ére
génération, actives uniquement sur les
bactéries Gram négatif responsables d'infections urinaires
;
- les fluoroquinolones (FQ), au spectre plus large et
d'utilisation systémique.
Leurs mécanismes d'action sont
identiques.
La traversée du peptidoglycane par
les quinolones, aussi bien chez les bactéries à Gram
positif que chez les bactéries à Gram
négatif se fait par diffusion passive, non saturable. Notons
que chez les bactéries à Gram négatif, les quinolones
empruntent la voie des porines.
Il existe un processus naturel d'excrétion des
systèmes d'efflux fonctionnant à bas niveau.
Les quinolones entrainent une inhibition
rapide de la synthèse de l'acide désoxyribonucléique (ADN)
aboutissant à la mort bactérienne [12].
I.3.4.2.3-Mécanismes d'action du groupe :
Macrolides-Lincosamides- Synergistines-Kétolides (MLSK)
Les macrolides, lincosamides, synergistines
et kétolides diffusent très difficilement à travers la
membrane externe des bactéries à Gram négatif, ce qui
explique la résistance naturelle de nombreux bacilles à Gram
négatif à ces antibiotiques [12].
Les macrolides, lincosamides et streptogramines se
fixent sur la sous-unité 50S du ribosome au niveau de l'ARN ribosomal
23S. Le site de liaison majeur de l'érythromycine se situe au niveau de
deux séquences contiguës de l'ARN 23S situées dans les
domaines V et II. Cette fixation a pour résultat un arrêt de la
phase d'élongation de la synthèse protéique.
MENES-USS-FM-DBV Mémoire n°2 59
présenté par ONDENOT Yann Christian
24
Surveillance de la résistance aux antibiotiques
de Streptococcus pneumoniae et Haemophilus
influenzae
La télithromycine possède une
affinité accrue pour le domaine II. Elle inhibe l'assemblage
des deux sous-unités 30S et 50S, bloque
l'assemblage des peptides et donc la synthèse
protéique. Les macrolides, lincosamides, sont considérés
comme bactériostatiques. Les synergistines sont formées de deux
composés (streptogramines A et B) qui possèdent des sites
d'action différents. Ils agissent en synergie et l'association est
bactéricide [12].
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