INTRODUCTION
GENERALE
INTRODUCTION
Le droit à la nourriture
est un droit fondamental de l'Homme énoncé en 1976 dans le pacte
international sur les droits économiques, sociaux et culturels,
réaffirmé lors du Sommet Mondial de l'alimentation en 1996. Cette
préoccupation a été prise en compte par le Bénin
dans sa Déclaration de Politique de Population (DEPOLIPO) le 2 mai 1996
à travers l'objectif 7 qui vise à : « Garantir
à chacun en tout temps et en tout lieu une alimentation suffisante,
saine et capable d'assurer un bien-être nutritionnel », en un
mot, assurer la sécurité alimentaire à toute la
population. Pour y arriver, le Bénin doit non seulement produire,
stocker ou importer de la nourriture dont il a besoin mais il doit aussi
prendre des mesures pour garantir l'accès équitable aux
ressources alimentaires (REP, 2001). Ainsi, plusieurs rencontres et
séminaires ont été organisés tant sur le plan
national que régional et trois plans stratégiques de croissance
pour réduction de la pauvreté (SCRP1, 2003-2005 ;
SCRP2, 2007-2009 ; SCRP3, 2011-2015) ont
été élaborés.
Malgré ces efforts, la
question de sécurité alimentaire reste préoccupante du
fait de l'existence de poches d'insécurité alimentaire grave au
niveau de certains groupes à risques, notamment les petits exploitants
agricoles du Sud, les populations de pêcheurs et les familles à
faible revenu dans les zones urbaines. En effet, selon la deuxième
enquête sur les conditions de vie des ménages ruraux, 33% au moins
des ménages sont incapables de satisfaire leurs besoins minima
alimentaires malgré le niveau élevé des dépenses
alimentaires (70%) sur leur budget. Sur le plan nutritionnel, la
prévalence de la malnutrition aiguë au sein des enfants de 6
à 23 mois est de 19%. Compte tenu de la croissance démographique
et surtout celle des zones urbanisées, le maintien du taux d'auto-
approvisionnement actuel exigera un énorme effort d'intensification,
notamment pour les céréales et les tubercules dont le riz.
(PSRSA, 2010).
Le riz Orysa Sativa est une
culture très connue à travers le monde. Troisième
céréale la plus produite au monde derrière le blé
et le maïs, principale denrée alimentaire de près de la
moitié de la population mondiale, le riz contribue à plus de 20 %
à la fourniture mondiale en calorie consommée. Il se distingue
des autres produits vivriers de base par l'accroissement rapide de sa
consommation et par la dépendance accrue qui en résulte
vis-à-vis du marché mondial. Les importations représentent
en moyenne la moitié de la consommation mondiale du riz (ADRAO, 2006).
En dépit de la croissance
remarquable observée dans la production du riz ces dernières
années, le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance
alimentaire en riz. Avec un taux d'accroissement annuel de 3,25%, la population
béninoise franchira la barre des 11 millions d'habitants en 2025. Cette
poussée démographique va nécessairement augmenter les
besoins de consommation en riz étant donné l'importance de plus
en plus grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires des
ménages tant urbains que ruraux. Pour ce faire, il s'avère
nécessaire de se pencher davantage sur le problème de
l'approvisionnement à court, moyen et long terme de la population en
riz. En effet, étant donné que les besoins en consommation ne
cessent d'augmenter et que seulement 7% des potentialités en riziculture
sont exploitées, il serait plus avantageux pour les décideurs
politiques et les acteurs de la filière riz au Bénin d'opter
à court et moyen terme pour une substitution progressive des
importations par la production locale (Abiassi, 2006). La présence du
riz local dans les grands centres de consommation est marginale et ne
représente que 10 à 15% des importations du riz. Ces importations
du riz ont pris de l'ampleur si bien qu'il est dénombré
globalement sur le marché béninois une cinquantaine de marques du
riz importé qu'on peut répertorier en trois grandes
catégories en tenant compte des critères de la douane à
savoir : la couleur, le parfum et le taux de brisures. Le Bénin a
recours chaque année aux importations par le biais des entreprises
privées telles que Difezi, Tukimex, Cherika, Oluwa Toyin, O'Yewa et Agaf
qui mobilisent la quasi-totalité des quantités importées
et qui agissent comme des oligopoles avec une forte influence sur les prix. Ces
opérateurs détiennent plus de 80% des importations du riz au
Bénin. Dans l'ensemble, les importations du riz se chiffrent à
500 000 tonnes en moyenne par an, mais 85% de celles-ci sont
réexportées vers le Nigeria. Les importations commerciales du riz
au Bénin proviennent des pays asiatiques (Inde, Chine, Pakistan, Japon,
Thaïlande, Vietnam, Hongkong, etc.), des pays européens (Espagne,
France, Danemark, Italie. Royaumes Unis, Belgique etc.), des Etats Unis
d'Amérique et de certains pays africains (Côte d'Ivoire, Togo,
Egypte, etc.). Les différents types du riz importés sont le riz
non décortiqué (paddy), le riz décortiqué (cargo ou
brun), le riz semi blanchi et le riz en brisures (Soulé et Yerima,
2011).
C'est dans le but d'apporter une
contribution à l'analyse des effets de l'importation du riz dans la
promotion de la sécurité alimentaire au Bénin que cette
étude est envisagée. Elle vise surtout à montrer
l'incidence de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par
habitant. Pour ce faire, le travail est divisé en deux chapitres.
Le premier chapitre porte
essentiellement sur la problématique et la méthodologie de
l'étude.
Le deuxième chapitre est
consacré à la présentation et à l'analyse des
résultats de l'étude puis aux recommandations de politiques
économiques qui en découlent.
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