1.1.2 L'entreprise
Que l'on parle d'entreprise, de firme ou d'organisation; un
essai de définition apparaît tout de même assez complexe.
Mais si l'on considère la logique propre à la démarche de
l'économie industrielle qui repose sur l'hypothèse selon laquelle
l'industrie se transforme sous l'effet des stratégies des firmes, on
peut raisonnablement parler de la firme comme l'unité de base de
l'ensemble que constitue l'industrie.
En effet et ce pendant fort longtemps, l'économiste
s'est toujours intéressé au fonctionnement et aux conditions
d'équilibre sur le marché, ceci au détriment de la firme
qui était alors qualifiée de «boite noire»;
l'entreprise étant donc réduite juste à l'allocation
optimale des ressources disponibles pour un maximum de profit. L'entreprise est
une unité dont l'activité essentielle consiste à
transformer des flux d'entrées (matières premières,
services...) en flux de sortie (produits finis, déchets...) selon une
relation technique appelée fonction de production (Gilbert Koenig,
1988); c'est la considération en terme de « boite noire
» résultant de l'analyse Neo-Classique. Il est ici
regroupé en un ensemble tous les détails de son activité
et de son organisation, soit par souci de ne pas s'en occuper, soit celui de ne
pas les appréhender dans toute leur complexité.
Les théoriciens de la concurrence imparfaite de J.
Robinson(1933) et de la concurrence monopolistique de E. H. Robinson(1933) vont
dans les années 1930 apporter une certaine révolution dans la
façon de penser de la firme en déplaçant le centre
d'intérêt de la théorie de l'équilibre des
conditions de production et de distribution des biens et services vers une
intégration du comportement et des interactions entre les producteurs;
les fondements théorique de l'analyse de la firme restant les
mêmes. La firme est ainsi devenue l'acteur principal de la pièce,
elle peut désormais agir sur les prix, s'entendre avec ses concurrents,
mettre en place des politiques de vente à son profit,
différencier les produits. L'entreprise ne subit plus le marché
mais peut l'influencer à son avantage, elle à un champ d'action
plus large bien que encore orienté par le même principe de
rationalité. Cependant, elle demeure toujours une «boite
noire» réagissant mécaniquement à son
environnement et se conformant aux règles de calcul marginaliste.
principaux points communs: Le concept, l'objectif et
l'environnement de la firme. A la traditionnelle image technique reposant sur
la fonction de production micro-économique, les nouvelles
théories substituent une représentation en terme de gouvernance;
l'entreprise devient un réseau complexe de contrats avec pour essence la
relation d'emploi. L'objectif majeur demeure toujours la maximisation du
profit, seulement résultante non plus de l'efficience technique
appliquée aux décisions de production mais plutôt de
l'efficience organisationnelle. Les rapports conflictuels entre divers agents
sont désormais introduits dans l'analyse et ce principalement entre
employeurs et employés dans le cadre des contrats de travail. On tend
alors vers un remplacement progressif de la rationalité parfaite
Néo-Classique par la rationalité illimité de la
théorie des organisations.
Aujourd'hui, il en demeure donc clair que l'entreprise est une
entité, un acteur de la vie économique et sociale poursuivant des
objectifs propres, par la voie et les moyens qu'elle se donne. C'est une
organisation vivante, qui accueille des individus nouveaux, en voit d'autres
partir, noue des relations évolutives avec son environnement et change
d'orientation plus ou moins volontairement.
|