4.1.1.2 Les caractéristiques du secteur
informel
De même qu'il est difficile d'apporter une
définition précise au secteur informel, sa caractérisation
revêt également un aspect beaucoup plus inaccessible et reste en
outre bien loin de faire l'unanimité du point de vu conceptuel. Ceci
nous poussant à faire ici une caractérisation selon trois axes
principaux : les acteurs en présence, les catégories d'informel
et enfin les caractéristiques propre ou alors au sens des analyses du
rapport Kenya, issu de l'étude réalisé par le BIT sur le
Kenya en 1972 dont un extrait figure ici en Annexe 8.
4.1.1.2.1 Les acteurs du secteur informel
De manière générale, trois personnes ou
groupes de personnes constitue l'essentiel des acteurs de ce secteur. On y
retrouve donc selon leur importance l'entrepreneur, l'employé et enfin
l'usager.
-L'entrepreneur ; il est le fondateur d'une
micro entreprise ou alors l'initiateur d'une unité productive,
démarrant sur la base d'un capital très faible, avec un effectif
d'employés parfois nul ou alors strictement inférieur à 10
personnes rémunérées en dehors des mesures
réglementaire. L'acquitation des obligations fiscales, la
rentabilisation de la structure ainsi que l'évolution de celle-ci
n'entre pas dans ses priorité ; l'activité est
généralement axée sur une autocréation d'emploi et
visant principalement la satisfaction de réels besoins.
Excessivement combattu par l'administration et très
dénigré par le passé parce que ne répondant pas aux
critères d'une économie moderne. Le secteur informel après
avoir été victime des excès d'indignité, est de nos
jours perçu comme un recours salvateur très largement
surdimensionné, « il est censé résoudre
spontanément l'équilibre du marché de l'emploi et
constituer la pépinière de l'entrepreneur de demain
»49.
-L'employé,
rémunéré mensuellement a environ 27. 300 francs CFA pour
les activités non agricoles et a 11 100 francs CFA pour le secteur de
l'agriculture selon les données issues de
4 9TCHOUASSI G., «Entreprendre au féminin
au Cameroun: Possibilités et limites», Académie de
l'Entrepreneuriat, p.434.
l'enquête sur l'emploi et le secteur informel au
Cameroun en 2005 réalisée par l'INS, le travailleur du secteur
informel est généralement issu de la classe pauvre de la
population, il est sous scolarisé ou alors se retrouve sans emploi
après ses études. C'est le cas par exemple de quelques trois ou
quatre des personnes interrogées au cours de l'étude
réalisée sur le secteur informel dans le cadre du présent
mémoire ; elles ont un niveau d'étude minimum « bac + 3
» c'est-à-dire sont titulaire d'au moins une licence et ne trouvent
comme seule recours l'intégration d'une activité informelle ou
une UPI.
L'autre catégorie d'employer est constituée de
jeune en particulier à la recherche d'une formation professionnelle et
généralement qualifiée d' « apprentis ». C'set
la classe la plus défavorisée des employés du secteur
informel et constitue par conséquent une main d'oeuvre bon marché
pour l'entrepreneur informel qui n'a en réalité aucun engagement
salarial vis à vis de ces jeune qui par contre sont sujet au versement
d'une centaine contribution servant de frais d'apprentissage
-les usagers ;comme la plupart des autres
acteurs, les usagers ou clients du secteur informel sont eux aussi issus des
classes les plus pauvres de la population . Ils trouvent en ce secteur de moyen
le plus adéquat pour la satisfaction de leur besoin et outrepassent en
effet les considération basée sur la qualité ou la
provenance du produit ; leur principal motivation est le prix ainsi ils ont la
possibilité d'avoir par exemple un « verre » de savon en
poudre fabriqué de façon artisanale sensiblement au quart du prix
de celui conditionné dans les grandes industries et n'atteignant
même pas ce même volume.
L'autre catégorie ici est constituée par la
population rurale qui n'a pas les moyens de pouvoir se déplacer vers les
grandes métropoles et qui doit faire recours à la production
locale pour la satisfaction de ses besoins.
4.1.1.2.2 Les catégories d'informel
La classification des activités informelles comme tout
les autres phénomènes relevant du secteur informel a fait elle
aussi l'objet de plusieurs analyse ; il en va donc de la distinction d'une part
entre les artisans ruraux, les artisans urbains et les prestataires de service
de toute nature, faite par Anne de Lattre (1990) ou alors de celle faite par
Marc Penouil (1990) où l'on a l'informel de subsistance aux
côtés de l'artisanat traditionnel rural et de l'informel
concurrentiel. Cependant il importe de voire ici les motivations des acteurs
notamment l'initiateur et en outre le système de gestion ainsi que tous
les autres facteurs entrant dans la mise sur pied et le suivie de
l'activité.
L'approche en terme de gestion s'articule donc autour d'une
distinction entre activités individuelles et les activités
collectives, catégories qui elles peuvent être chacune
subdivisées en deux groupes de sorte que, les activités
individuelles englobent d'une part les pratiques telles que la mendicité
et la prostitution et d'autre part les petits métiers axés sur
l'auto emploi ; pendant que les activités collectives plus
intéressantes par leur rôle dans le milieu entrepreneurial et
économique sont constituées par le secteur traditionnel assurant
la production artisanale classique et le secteur moderne à qui «
l'on doit l'intérêt actuel pour l'informel et la
multiplicité des recherches réalisées »50.
Ainsi selon les travaux de Denol. E et Nihan G. (1982), les unités
informelles au Cameroun se repartissent entre la production (travail du bois et
du métal), les services (réparations des véhicules,
réparations électriques et petite mécanique) et
l'habillement (travail du cuir et du tissu)51.
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