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Nature et spécificités de l'entrepreneuriat camerounais

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par Guy Francis ZAMBO
Université de Marne-La-Vallée - Master professionnel AIGEME (Application Informatique à  la Gestion aux Etudes, au Multimédia et à  l?E-formation) option internet  2006
  

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3.2.2 La dynamique nouvelle de l'entrepreneuriat camerounais : l'entrepreneuriat féminin

Bien loin de ressembler au modèle de shapero33 en Côte d'Ivoire ou aux célèbres vendeuses

de tissus togolaises les « Nana Benz », la femme camerounaise présente tout de même un intérêt très particulier à l'activité entrepreneuriale malgré les multiples obstacles auxquels elle doit faire face. En effet, les analyses et les travaux récents sur l'entrepreneuriat et notamment l'entrepreneuriat féminin dans les pays en développement et en particulier en Afrique du Sud du Sahara soulignent que des capacités dont disposent les femmes pour mettre en marche leurs entreprises sont comparativement à celles des hommes, très insuffisantes34 ; les femmes ont en général moins de ressources économiques, financiers, matérielles, intellectuelles et humaines ; elle manque dans la plupart des cas de capital, d'éducation scolaire de base et de formation professionnelles.

Après avoir présenté la place de la femme dans la société camerounaise et dans le milieu entrepreneurial en particulier (1), nous nous intéresserons aux initiatives féminines, leurs domaines d'action ainsi que les difficultés auxquels elles sont confrontées dans le cadre des possibilités et limites de l'entrepreneuriat féminin au Cameroun (2).

3.2.2.1 La place de la femme dans la société et le milieu entrepreneurial camerounais

Restée longtemps marginalisée, la femme camerounaise tend aujourd'hui à être de plus en

plus prise en considération dans le processus de développement du pays. Mais il n'en demeure pas moins qu'elle n'occupe pas la même place dans la société que l'homme ; représentant environ 52 % sur une population de près de 16,7 millions d'habitants selon le rapport sur la population camerounaise en 2004 de la direction de la statistique et de la comptabilité nationale, elle constitue la couche de la population la plus pauvre avec seulement une proportion de 38 % de la main d'oeuvre totale du pays.

3 3Voir « le modèle de Shapero en Côte d'Ivoire » de Emile-Michel Hernandez dans la création d'entreprise en Afrique. Ed AUPEL-UREF, 1996. PP. 61-66

3 4Voir ATOL (1997) « les femmes entrepreneur et les ONG d'appui en Afrique subsaharienne. Un éloge de la diversité et de la complexité » 125 p ainsi que Gérard Tchouassi « Entreprendre au féminin au Cameroun : possibilités et limites » dans Académie de l'entrepreneuriat. PP. 433-445

Les femmes se retrouvent en majorité dans le secteur de l'agriculture traditionnel où elles représentent les 64 % de ce secteur car vivant en majorité en zone rurale. Seulement 4 % évoluent dans l'industrie pendant qu'elles ont encore une prépondérance assez forte dans le secteur des services soit environ 32 %.

Les raisons explicatives de ce déséquilibre sont nombreuses et vont de l'histoire à la culture elle-même, ainsi les femmes représente 45 % du taux d'analphabétisation contre 25 % chez les hommes et par conséquent se retrouve beaucoup plus au chômage ou on a la proportion de 60 % contre 23 % pour la classe opposée. En effet, on estime de manière générale et en particulier dans les trois provinces islamiques du pays que sont le Nord, l'Extrême Nord et l'Adamaoua que « la femme est faite pour le foyer ; aussi les filles abandonnent très tôt l'école où y sont contraintes pour des mariages précoces.

3.2.2.1.1 L'implication de la femme camerounaise au développement

Dans la société camerounaise le véritable problème auquel les femmes sont confrontées est l'exclusion, l'exclusion étant elle-même ici comprise comme une situation de non accès à certaines ressources (matérielles, financières, psychologiques, physiques, mentales...) et à certains réseaux de socialisation. L'exclusion se manifeste en effet par l'absence de relations sociales dur à l'oisiveté, à l'absence d'occupation, de travail et en particulier à la faiblesse et à la précarité des revenus.

Au Cameroun, l'exclusion concerne principalement les femmes, les jeunes et les handicapés. Cependant « il a été reconnu tant au Nord qu'au Sud qu'il ne peut y avoir développement durable sans implication, sans participation des femmes ou sans prise en compte du rôle et de la place des femmes »35 ; ainsi depuis 1970, trois approches ont été développées à cet effet.

L'approche « intégration des femmes au développement » (IFD), l'approche « femmes et développement (FED) et enfin l'approche genre et développement.

Les approches IFD et FED ont été respectivement développées en 1970 et 1980 et vinrent particulièrement à mettre en exergue le fait que les contributions des femmes au développement étaient méconnues et mal évaluées pour la première approche en préconisant de rendre le développement plus efficace, plus pratique et plus réel par la participation des femmes.

3 5Voir « Exclusion et liens financiers » (1998, 2000 et 2001). Rapports annuels publiés par le centre Walras sous la direction de Jean-Michel Serve.

La seconde approche quand à elle est fondée sur la particularité des femmes au mécanisme de développement mais pour des bases pas très bien définies et inégales et envisage l'amélioration de l'accès aux ressources de celles-ci ainsi que leur implication au processus d'élaboration et de prise de décision. Tout de même dans ces deux approches, la femme reste subordonnée et confinées à des rôles secondaires et inférieurs à ceux des hommes.

L'approche « genre et développement » intervient dans les années 1980 dans l'optique de réparer les omissions des deux premières approches ainsi que les déterminations à l'égard des femmes ; cette approche est principalement axées sur le développement avec une implication équitable et durable car les « femmes s'inquiètent de voir les problèmes féminins perçus sur le plan du sexe différences biologiques par rapport aux hommes et non sur le plan du genre - rôles sociaux , relations entre hommes et femmes et les forces qui perpétuent ces relations tout en les modifiant »36.

Ces différentes approches théoriques tendent très clairement à expliquer le processus de promotion de la femme en cours dans le pays depuis de nombreuses années.

3.2.2.1.2 La promotion de la femme camerounaise

De la petite fille contrainte aux ménages précoces à l'épouse « violée » et opprimée en passant par la directrice d'entreprise marginalisée et presque ignorée, la situation des femmes camerounaise parait assez préoccupante pour la société tout entière et les pouvoirs publics en particulier, c'est la « raison pour laquelle notre objectif majeur est de les aider à se prendre en charge et à se valoriser tant sur le plan social que celui du travail »37.

La promotion de la femme est l'un des axes prioritaire du gouvernement camerounais en ce moment ou la dynamique entrepreneuriale des femmes reste très remarquée et apparaît de plus en plus croissante malgré le caractère seulement « génératrice de revenus » de leurs activités regroupées en général dans la très petite entreprise. C'est dans cet optique qu'a été soumis tout récemment à la restitution des acteurs nationaux et internationaux de développement un document de stratégie sectorielle féminine émanent des grandes résolutions de la conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en 1995.

3 6Tchamanbé. L Mai (1999), « La femme camerounaise face aux enjeux économiques du XXXIème siècle », communication au colloque sur : femme, leadership et Développement, un regard prospectif sur le 21ème siècle, organisé par le MINCOF, 17. p

3 7Déclaration de Mme Suzanne Bomback, Ministre de la promotion de la femme et de la famille à IPS et publié dans www.allafrica.com

Ce document constitue en effet la feuille de route de ce qui sera en fait la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté chez la femme camerounaise ; quatre axes en découlent principalement :

Le tout premier, axé sur l'amélioration du statut socio juridique de la femme constitue de pilier de la stratégie et suppose d'une part la mise en place des mécanismes juridiques et judiciaire de protection des droits ou de la dignité de la femme. D'autre part, il vise la vulgarisation des droits et devoirs de la femme, la lutte contre les pratiques discriminatoires et les violences faites à l'égard de la femme et de la petite fille.

Le second axe quand à lui vise l'amélioration des conditions de vie de la femme pendant que le troisième lui est axé sur la promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes dans divers secteurs d'activité de la vie nationale, aboutissant ainsi sur la création d'un « comité genre » dans chaque département ministériel et la plupart des services publics.

La dernière orientation stratégique traite des renforcements des structures et mécanismes institutionnels de promotion de la femme ainsi que l'amélioration des capacités de celle-ci. Ainsi il a été à cet effet lancé il y a deux ans par le ministère de la promotion de la femme et de la famille, en partenariat avec l'Institut Africaine d'Informatique basé à Yaoundé en vaste programme social de formation et d'éducation de la femme camerounaise. Pour la maîtrise des NTIC dénommé « Opération 100 000 femmes à l'horizon 2012 » dans l'optique d'améliorer les capacités de la femme au travail, augmentant ainsi leur potentiel ainsi que leur compétitivité.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery