2.2.2.2 L'entrepreneur et la concrétisation des
opportunités d'affaires
La quatrième école recensé par Cunningham
et Lisheron est « the Management School of Entrepreneurship »
dont la pensée est essentiellement centrée sur la poursuite
et la concrétisation des opportunités d'affaires ; cette
école regroupe d'éminents auteurs tels Stevenson, Jarillo,
Gumpert, Bygrave, Hoffer, etc. Elle joint dans la construction paradigmale de
l'entrepreneuriat fait par Verstraété et Fayolle (2005) le
paradigme de l'opportunité d'affaire.
L'opportunité est perçue comme le point de
départ, l'élément objectif à partir duquel le
processus entrepreneurial est déclenché, sa détection
provient d'une recherche explicite d'informations servant à la mise au
point plus ou moins avancée d'une idée qui elle peut
éventuellement être une opportunité d'affaire
(Verstraété et Fayolle, 2005). Ainsi l'entrepreneur doit mettre
cette imagination, provenant de lui-même et de son entourage, au service
de ses affaires, de cette façon, les entrepreneurs sont perçus
comme « des organisateurs de processus de création de richesses
économiques. Ils poursuivent des opportunités et s'efforcent de
les concrétiser en utilisant des techniques appropriées de
gestion et de management »7
2.2.2.3 Le leader
Le leadership est le point d'ancrage de la pensée de la
cinquième école dénommée « the leadership
school of Entrepreneurship », cette école voit avant tout en
l'entrepreneur un leader, qui sait animer des équipes, s'adapter
à leurs besoins, et les conduire vers l'atteinte d'objectifs distincts.
Ainsi, il conduit les hommes vers l'atteinte des buts et objectifs
assignés et constitue par conséquent la force motrice à
l'origine des faits économiques. A cet effet, il
7 FAYOLLE Alain (2002), Accompagnement des
créateurs d'entreprise et amélioration de l'écoute
mutuelle entre les entrepreneurs et leurs partenaires: Une recherché sur
les perceptions des uns et des autres, CERAG, p.6.
est plus qu'un manager mais plutôt un coordonnateur
d'activité dont l'une des activités principale est d'aider ses
collaborateurs dans leur développement personnel.
2.2.2.4 L'intrapreneuriat
La réalité entrepreneuriale actuelle dans un
contexte où la vitesse de l'activité devient presque
incontrôlable, l'arrivée d'idées nouvelles ainsi que le
train des nouvelles découvertes échappe quelque peu à la
maîtrise des uns et des autres ; ceci tendant à montrer que les
entreprises souffrent d'un manque d'innovation et d'une insuffisante
capacité de réaction dans cet univers contextuel où tout
s'accélère. L'école de pensée sur l'intrapreneuriat
(the intrapreneurship school of Entrepreneurship), s'atèle donc à
cet effet à présenter l'intrapreneuriat comme la réponse
à toutes ces difficultés.
Ceci étant, l'activité entrepreneuriale ne
devrait plus se limiter au cadre de la création d'une activité ou
d'une entreprise, mais plutôt aller au-delà de cette
considération ; et intégrer la structure interne même de
l'entreprise. Ainsi l'innovation, l'apport de nouvelles idées,
l'orientation vers de nouvelles opportunités ne devrait plus seulement
conduire à la mise sur pied d'une nouvelle structure, mais aussi
conduire à une diversification des activités de l'entreprise dans
l'optique d'intégrer d'autres domaines. D'où la sixième
affirmation de Fayolle (2002) : « les compétences
entrepreneuriales peuvent être utilisées, avec profit, dans des
organisations existantes. L'intrapreneurship étant défini comme
le développement d'unités indépendantes pour créer
de nouveaux marchés et de nouveaux produits ».
En somme, nous venons de voir que l'entrepreneuriat, eu
égard de la diversité d'opinions ainsi que la multitude
d'acceptations que l'on lui attribue, est de façon unanime un vecteur de
développement ou alors un phénomène utile pour mieux
comprendre celui-ci. En effet, il en résulte de toute cette analyse
théorique, la mise en évidence de l'entrepreneur comme
l'entité suprême à l'activité entrepreneuriale ; de
manière à ce que l'on puisse en définitive percevoir
l'entrepreneuriat comme étant « le champ qui étudie la
pratique des entrepreneurs : Leurs activités, leurs
caractéristiques, les effets économiques et sociaux de leur
comportement ainsi que les modes de soutien qui leur sont apportés pour
faciliter l'expression d'activités entrepreneuriales
»8.
Cependant, il est à noter que le débat sur la
notion de l'entrepreneuriat est bien loin d'être clos ; le champ de
l'entrepreneuriat étant en effet sujet d'une part, à un
éclatement sans cesse croissant en ce sens qu'il est en train
d'être intégré dans presque toutes les sciences
humaines ; subissant ainsi une certaine influence
contextuelle, tant au niveau de l'appartenance à tel ou tel autre
courant de pensé ou domaine de science pour ce qui est des auteurs, que
de celui même de sa mise en pratique faces aux différentes
contraintes environnementale, socio économique et politique liées
aux milieu dans lequel on se trouve. C'est dans cette dernière
perspective que notre travail tentera tend bien que mal, faire une projection
de l'activité entrepreneurial dans le vécu socio
économique, politique et environnemental camerounais.
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