2.3.1.2.1- Construction
d'indicateur synthétique de conjoncture
Ici, les méthodes de construction sont nombreuses. Nous
retiendrons celle qui a fait le plus l'unanimité au vu des débats
empiriques. Il s'agit de la méthode Doz et Lenglart.
· Méthode développée par DOZ
et LENGLART
Catherine
DOZ et Fabrice LENGLART ont présenté dans un article
publié en 1999, une méthode pouvant permettre de construire un
indicateur synthétique à partir des soldes d'opinion issus des
enquêtes de conjoncture. Cet indicateur, appelé "facteur commun",
a pour objet de résumer en une variable quantitative, l'information
relevée par ces enquêtes. La méthode de DOZ et LENGLART
repose sur l'hypothèse sous-jacente de l'existence d'une composante
commune qui expliquerait la plus grande partie des évolutions de chacune
des variables utilisées. Ainsi, chaque variable est
considérée comme la somme d'un facteur commun et d'une composante
spécifique (propre à cette variable), ces termes étant
inobservables. L'estimation du modèle utilisé est
généralement réalisée à l'aide de deux
méthodes : l'analyse factorielle principale (principal factor analysis)
et la méthode du maximum de vraisemblance. Toutefois, en pratique, les
deux méthodes sont employées en les combinant. En effet, dans une
première étape, l'analyse factorielle principale est
utilisée pour choisir un nombre de facteurs qui semble pertinent pour
résumer toute l'information contenue dans les variables de
départ.
Ce choix, permet de mettre en oeuvre plus facilement la
méthode du maximum de vraisemblance, dans la deuxième
étape. Un test du rapport de vraisemblance est effectué, afin de
vérifier si le nombre de facteurs retenus est correct.
· Cette même
méthode a été utilisée par la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour construire en mars 2003 un
indicateur synthétique d'opinion sur la conjoncture dans la zone UEMOA
(Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
· La méthode de DOZ et
LENGLART a été appliquée aux données de
l'enquête mensuelle d'activité dans l'industrie
réalisée par l'Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques (INSEE) en France. Les données utilisées sont les
réponses à six questions de l'enquête de conjoncture de
l'INSEE dans l'industrie sur la période allant de mars 1976 à
mars 1997. Ces questions concernent les opinions portant sur la tendance
passée de la production ; la tendance prévue de la production; la
demande et les carnets de commande globaux ; la demande et les carnets de
commande en provenance de l'étranger ; les stocks et les perspectives
générales d'activité. L'indicateur ainsi calculé,
apparaît comme une sorte de climat général rendant compte
de l'information commune contenue dans les différents soldes d'opinion.
Il figure depuis juin 2000 dans les notes mensuelles de conjoncture
publiées par l'INSEE sous la dénomination d'"indicateur
synthétique du climat des affaires". Son évolution est
utilisée pour résumer la phase conjoncturelle qui influe sur
l'ensemble des soldes d'opinion de l'enquête.
· Par ailleurs, Catherine DOZ, Fabrice LENGLART et Pascal
RIVIERE ont utilisé la même méthode pour construire un
indicateur équivalent pour la zone euro.
· Enfin, en 2008, Théophile Zinsou a
appliqué cette méthodologie pour élaborer un indicateur
synthétique de l'activité industrielle béninoise à
partir des soldes d'opinion de l'INSAE. Les résultats ont
révélé que le facteur commun estimé au cours de
cette étude a une évolution assez proche de celle de
l'activité économique.
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