2.3-Revue de
Littérature
2.3.1-Les enquêtes
de conjoncture
2.3.1.1-
Définition, description et caractéristiques de l'enquête de
conjoncture.
Il est nécessaire dans le cadre de l'analyse
conjoncturelle de disposer d'un système fiable de données,
rapidement disponibles sur les différents secteurs de l'économie.
Ces informations sont disponibles à court terme grâce aux
enquêtes de conjoncture réalisées auprès des chefs
d'entreprises. Par définition, une enquête de conjoncture est une
enquête par sondage légère et rapide, basée sur des
réponses des chefs d'entreprises et conçue pour des fins
d'analyse conjoncturelle. Contrairement aux données classiques qui
permettent de prévoir à court terme l'activité
économique, et dont la mise en oeuvre demande plus de temps,
l'enquête de conjoncture permet au conjoncturiste d'obtenir dans un
délai relativement plus court une information synthétique du
climat économique. Le questionnaire de l'enquête de conjoncture
est assez court et explicite ceci dans le souci de disposer d'information
à très court terme. L'échantillon comporte des entreprises
dont la contribution à la valeur ajoutée du secteur
considéré est relativement considérable. L'enquête
couvre les trois secteurs de l'économie. Dans le secteur primaire, on
considère l'agriculture, l'élevage, la pêche et la
forêt. Les sous-secteurs du secteur secondaire comprennent outre les
entreprises industrielles, les BTP. Le secteur tertiaire prend en compte le
commerce et les services. L'enquête de conjoncture consiste à
interroger un échantillon des chefs d'entreprises représentatifs
de ces sous-secteurs pour obtenir une série d'informations relatives
à la situation passée, présente ou future des principales
variables (clés ou indicatrices du secteur) pouvant renseigner le mieux
sur l'activité du secteur. Elle fournit des informations aussi
qualitatives que quantitatives sur les variables. S'agissant de données
quantitatives, on renseigne sur les chiffres d'affaires, l'effectif du
personnel ; les données qualitatives quant à elles se portent sur
les opinions relatives à l'évolution de l'activité et sont
tri-modales ((défavorable, moyen, favorable), (baisse, stagnante,
hausse)).
· Qualité de l'enquête
Un avantage de ces enquêtes est qu'elles fournissent
généralement des indications de très bonne qualité
sur le passé récent. De plus, comme elles sont menées
à un niveau sectoriel, elles permettent d'avoir un panorama assez
complet et cohérent sur un secteur d'activité. Elles donnent
aussi un éclairage sur des domaines ou des secteurs peu couverts ou
très tardivement par les statistiques quantitatives. Bien que souples et
légères, les enquêtes de conjoncture fournissent des
données suffisamment fiables pour indiquer une évolution juste de
l'activité du secteur considéré car elles sont recueillies
directement auprès des acteurs économiques et disponibles
à temps réel. Les informations s'interprètent comme une
mesure du climat conjoncturel tel qu'il est perçu par les chefs
d'entreprises. Elle a l'avantage de fournir un signal précoce sur
l'activité économique. Toutefois, l'enquête présente
certaines insuffisances notoires à signaler.
· Le taux de réponses des entreprises n'est pas
toujours suffisant pour garantir que les résultats de l'enquête
expriment la situation d'ensemble du secteur d'activité.
· Les échantillons d'entreprises sondées ne
présentent pas toujours la même taille ou la même
composition. En effet, les entreprises interrogées sont
sélectionnées selon leurs performances ou selon que leurs
chiffres d'affaires deviennent de plus en plus importants dans
l'évaluation du secteur d'activité considéré.
Autrement dit, les entreprises n'interviennent pas dans la base à partir
de la même date et certaines y sont retranchées quand leurs
activités commencent par baisser de façon considérable.
· Les non-réponses totales sont simplement
ignorées. Ainsi, l'échantillon a postériori n'est pas
identique d'une enquête à l'autre. On travaille avec les
informations disponibles, ce qui pourrait ne pas refléter la situation
effective ou ne pas respecter certains principes de la simple
modélisation.
· Les anticipations des chefs d'entreprises peuvent
s'écarter, même parfois considérablement, des
réalisations. Ceci peut provenir du fait que les perceptions deviennent
trop optimistes ou trop pessimistes dans une phase conjoncturelle favorable ou
défavorable persistante.
· Les opinions des entreprises sont directement
liées au statut de la structure enquêtrice. En effet, les
entreprises tendent à sous-évaluer les résultats de leur
activité lorsqu'il s'agit de structures gouvernementales, ceci dans le
but de réprimer la fiscalité.
· Recueil des données
Les enquêtes de conjonctures couvrent les domaines
mentionnés dans la section précédente. De façon
générale, les chefs d'entreprises sont appelés à
répondre aux questions relatives aux opinions qui mettent en
évidence l'évolution de leur activité, leur perception du
climat des affaires. Ces questions portent sur différentes fonctions
de leurs activités. Le chiffre d'affaires ou la production de
l'entreprise, dans certains cas comme pour l'industrie, donnent une idée
de sa performance. Aussi, les informations sur l'emploi, la masse salariale ou
la structure de l'emploi renseignent-elles sur la capacité de
l'entreprise à créer des emplois ou contribuer à la
réduction du chômage. De façon particulière,
l'enquête renseigne, pour l'industrie, en plus des informations
générales sur l'évolution du stock des produits finis,
l'évolution de la demande et des prix, les coûts de production,
l'évolution des coûts des matières premières et des
commandes. L'enquête de conjoncture constitue ainsi un outil de base de
l'analyse conjoncturelle. Elle permet de suivre de façon plus ou moins
régulière l'évolution des activités
économiques. La prise en compte des soldes d'opinion dans les
études conjoncturelles permet d'améliorer la qualité des
prévisions. Elle est l'origine d'élaboration de certains
documents d'aide à la décision en matière de politique
économique.
· Solde d'opinion
Pour interpréter les réponses aux enquêtes
de conjonctures, on agrège celles-ci sous forme d'indicateurs
synthétiques appelés solde d'opinion pour les
réponses trichotomiques. Le solde d'opinion est calculé comme la
différence entre la proportion d'entreprises qui ont répondu que
leur tendance est en hausse et celles pour lesquelles la tendance est en
baisse. On néglige donc la proportion d'entreprises pour lesquelles la
tendance est déclarée stable.
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