Lien entre soldes d'opinion et production industrielle: une modélisation VAR de l'enquête de conjoncture dans l'industrie béninoise( Télécharger le fichier original )par Wilfried ADOHINZIN et HONDI ASSAH Morel Ecole nationale d'économie appliquée et de management Bénin - Ingénieur des travaux statistiques 2011 |
1.2- Synthèse des problèmesComme toute institution, la Direction Générale de l'Industrie se heurte à des difficultés qui ralentissent son élan. Plusieurs problèmes entravent le bon déroulement de ses activités. Les difficultés rencontrées par la DGI sont surtout liées à la disponibilité des moyens nécessaires à l'exécution de sa mission et de ses attributions et sont relatives : · au manque crucial de moyen de transport pour accomplir les contrôles ; · à l'insuffisance du fonds alloué pour les contrôles industriels et des investissements1(*). · à la disponibilité de la connexion internet. En ce qui concerne le SIAI, · Le Système d'Information et d'Analyse Industrielle effectue des enquêtes sur la conjoncture industrielle et une note de conjoncture est réalisée à l'issue des dites enquêtes. Mais après l'année 2008, les problèmes de financement de l'activité empêchent de facto la régularité des enquêtes de conjoncture industrielle, ce qui crée un certain manque d'information pour les acteurs économiques. · En outre, il est à intégrer aussi parmi la liste des difficultés que les entreprises enquêtées ne sont pas toutes prêtes à révéler les informations exactes sur leur activité. Ainsi l'on assiste le plus souvent à des non-réponses catégoriques. Par ailleurs, ces entreprises industrielles adoptent des comportements similaires dans le but de réprimer la fiscalité. · Enfin, les études du SIAI sont tournées uniquement vers la conception et l'élaboration des notes de conjoncture trimestrielles alors que les données collectées auprès des industriels peuvent être utilisées à des fins encore plus pointues en matière d'analyses empiriques. CHAPITRE 2 : Cadre théorique et méthodologique2.1- ProblématiqueDepuis l'historique conférence des forces vives de la Nation en février 1990, le Bénin s'est engagé sur la voie du pluralisme politique et du libéralisme économique. L'équilibre politique ainsi retrouvé consolidé par le respect des différentes échéances électorales, devrait faire du Bénin un havre de paix politique, cadre politique propice à l'activité économique. Mais cette stabilité politique qui n'a pas empêché la mise à nu de la fragilité de l'activité économique nationale a fini par conduire le pays dans une impasse économique sans précédent. Il en est résulté un ralentissement de la production, un fléchissement des investissements productifs, etc. Cette situation de désastre économique est tributaire essentiellement à la faiblesse du tissu industriel béninois. En effet, la contribution du secteur au Produit Intérieur Brut (PIB) est faible et est en moyenne de 13,2% de 1990 à 20112(*). Face à un tel portrait de la situation économique, il était important de mettre en place un dispositif d'analyse conjoncturelle du tissu industriel, ceci dans le but de délivrer un diagnostic fiable et rapide de la situation économique. En ce sens les enquêtes de conjoncture réalisées par les diverses structures (INSAE, DGAE, DGI, BCEAO) ont permis de répondre ne serait-ce qu'en partie à ce défi d'envergure nationale. Ces enquêtes jouent en effet un rôle primordial dans la formulation des politiques économiques, compte tenu notamment de l'importance accrue que l'on confère aux statistiques comme outils d'aide à la décision et de leur impact sur le développement. Elles représentent dorénavant le baromètre de l'économie et sont la base de plusieurs politiques d'envergure nationale en matière d'investissement, de stratégies commerciales, agricole ou d'emploi, de politiques budgétaire ou monétaire3(*). Ces enquêtes se basent essentiellement sur des questions de type qualitatif touchant des domaines économiques clés de l'activité des entreprises. Dans le domaine industriel, cette enquête se base sur les variables telles que la tendance de la production passée, les perspectives de la production future, la tendance passée et les perspectives futures des chiffres d'affaires, la tendance passée et les perspectives futures de l'emploi, la masse salariale, les matières premières utilisées, etc. afin de suivre la conjoncture dans le secteur industriel. Les variables qui permettent de mesurer les résultats de ces enquêtes sont analysées à partir de petits indicateurs synthétiques de l'enquête appelés soldes d'opinion. Ces soldes d'opinion ont aujourd'hui une utilité accrue dans le système d'information conjoncturelle puisqu'à partir de ces variables devenues quantitatives, il est possible d'appliquer des modèles d'analyse variés visant à expliquer la dynamique d'une variable par l'évolution d'un certain groupe de variables (les modèles de régression, modèles à correction d'erreur, etc.) les modèles ARMA qui permettent d'aboutir à des fins de prévision. Il est possible également de construire des indicateurs de conjoncture qui apportent une information substantielle à la connaissance du climat de l'activité industrielle. Par ailleurs, on peut également appréhender les changements de régime de l'économie et ce à partir des indicateurs de retournement conjoncturel. Mais, les limites des modèles se révèlent essentiellement en la mesure où ils présentent leur incapacité à endogenéiser les comportements des différentes variables. Outre l'incapacité à mettre en exergue les interdépendances entre plusieurs variables, il permettent d'effectuer des prévisions de l'évolution d'une série chronologique à partir de ses seules valeurs passées sans pour autant tenir compte de l'influence des autres variables du système économique. Il est le plus souvent, difficile d'analyser au moyen de méthodes appropriées la quantité d'information contenue dans ces variables et les interactions affectant le groupe de variables. Par ailleurs, il apparaît nécessaire de faire le lien entre les variables de l'enquête et l'évolution quantitative de la production estimée par l'Indice de Production Industrielle (IPI). L'indice de Production Industrielle est sans doute le meilleur indicateur conjoncturel du secteur industriel et même d'une économie. Il parait donc important de mesurer les relations empiriques qui pourraient exister entre cet indice et les soldes d'opinion. La modélisation VAR apparaît ici comme une formalisation adéquate pour répondre à ces questions méthodologiques puisqu'elle intègre ces limites essentielles. Outre cet apport méthodologique, la modélisation VAR permet de distinguer les variables d'enquête contenant le plus d'information ainsi que celles constituant de réelles anticipations pour l'évolution quantitative de la production et ceci en permettant des simulations sur les variables. Toute cette nécessité motive l'intérêt que nous portons à cette étude qui s'intitule : « Lien entre soldes d'opinion et IPI : Une Modélisation VAR de l'Enquête de Conjoncture dans l'Industrie Béninoise ». * 1 Rapport d'activités de la Direction Générale de l'Industrie ; Année 2011 * 2 INSAE, Comptes Nationaux * 3 Calixte MAHOUGBE, Un Indicateur de Retournement Conjoncturel pour l'Economie Béninoise »; 2009 |
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