CHAPITRE TROISIEME : CONSEQUENCES ET TENTATIVES DE
LUTTE CONTRE LES RECRUTEMENTS DES ENFANTS DANS LES MOUVEMENTS ARMES
Sans pour autant s'éloigner de l'objectif de
notre travail de tracer quelques pistes de solutions tant préventives
que curatives au phénomène de recrutements des enfants dans les
rangs des milices. Ce qui d'ailleurs à de l'impact directe sur le
phénomène enfants de la rue.
Pour y parvenir, nous avons dû procéder
à la description minutieuse de la situation des enfants soldats et des
jeunes défavorisés. Nous chercherons maintenant à analyser
l'incident des conditions sociologiques, économiques et psychologiques
sur ce phénomène, qui exige la formulation d'hypothèses
qui orientent notre quête et nous aident à mieux les principales
articulations au problème.
SECTION I. CONSEQUENCES DE RECRUTEMENT DES ENFANTS
SOLDATS I.1. Sur (e p(an sociocu(ture(
L'hypothèse générale consiste
à expliquer le phénomène par des carences
éducatives observées dans les milieux de base c'est-à-dire
dans la famille et à l'école.
Cependant l'irresponsabilité des parents,
l'incapacité de la famille à contrôler ses jeunes et la
déperdition scolaire tiennent à leur tour à des causes
plus fondamentales qui sont à la fois d'ordres sociologique,
économique et psychologique.
Sur le plan sociologique, nous posons
l'hypothèse qu'un rapport de causalité existe entre la croissance
urbaine et le phénomène de la rue. Les nécessités
économiques les contingents urbaines ont forcé le passage de la
famille élargie à la famille « nucléaire
»32. Ce changement brutal et trop rapide a
débouché dans biens des cas sur l'instabilité familiale.
Les divorces, les séparations, les liaisons irrégulières,
en sont les premières conséquences. L'effondrement des interdits,
qui sont à la base de l'éducation tribale, l'esclavage de la
famille élargie qui garantissant une présence affective, constate
ou continue fonds que bien des foyers, les enfants manquent d'affection et
surtout d'encadrement éducatif.
32 MASIALA Ma Sole., Enfants de personne, éd :
Enfance et paix, centre Zaïrois de l'Enfance et de la famille, Kinshasa,
1990, p. 38
Par ailleurs, l'école élitiste
héritée du colonialisme ne prépare guère les jeunes
à vivre dans la communauté de base. Elle les déracine et
les entraîne à la compétition. Ni les infrastructures
d'accueil, ni les aspects didactiques n'offrent à l'élève
la garantie d'un plein épanouissement. Au contraire l'école
crée les sujets inadaptés aux réalités naturelles
et positives.
L'irresponsabilité des parents à celle
de la société, l'absence ou la présence pathogène
du père et de la mère y sont composées par la
présence affective des camarades de même condition. La rue est
perçu par cette catégorie d'enfants et de jeunes comme plus
« sécurisante » plus « libératrice
»33 que leur milieu de base considérés comme
(frustrâtes) et coercitifs.
Le phénomène de la rue serait -il le
fruit de la frustration, une sorte des fugue, un sujet psychologique et
physique de la famille et de la société ou encore un de
révolte de l'enfant seront les parents de demain et peut-être les
hauts cadres du parti - Etat dont notre société héritera.
C'est une question qui mérite donc qu'on s'y arrête
consciencieusement.
Certes, les 5000 enfants identifies constituent un
nombre impressionnant dans une cité de plus de 4 millions d'habitants.
Il convient cependant de souligner le fait que ce groupe est bien
inférieur aux données de la réalité si l'on
considère l'ensemble de la population jeune qui s'écarte de plus
en plus de la norme pour vivre en marge de la
société.
1.2. Sur (e p(an po(itique et securitaire
Notons tout d'abord que la politique et la
sécurité congolaise n'a qu'à être influencer par
cette problématique des enfants soldats. Car si jamais ces jeunes
après que l'Etat congolais ait reçu à mettre en place un
mécanisme qui fasse que, désormais, nul enfants dans les rangs
des milices, face à ce problème, cette décision n'aurait
résolu qu'un problème. Mais l'encadrement de ces derniers en
serait alors un autre.
Pour dire simplement que, comme jusque là
l'Etat congolais n'a pas encore trouvé des mécanismes fiables,
pour la métrise de ces enfants prétendant
démobilisés, le renforcement des capacités à la
prise de cette décision serait important. Si non, politiquement par
là, c'est la société qui est à des multiples
rétractations, traumatismes, tracasseries, des actes des vandalismes
seront perpétrés. Conséquence, la sécurité
est
33 Période de la MONUC MAGAZINE, Ituri
l'Après pacification, volume VI, N°42, 2008, p.10
bafouée. On assistera par la suite à la
naissance d'un autre phénomène qui sera dit « Enfants de la
rue » et sans abri, se livrerons à actes de criminalité de
toute sorte.
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