CHAPITRE IV :
DISCUSSION
Dans le cadre de notre étude plusieurs variables
étaient retenus au départ pour voir leur influence dans
l'utilisation des services de consultation préscolaire dans la zone de
santé de Kamalondo savoir : le niveau d'instruction de la mères,
la profession de la mères, le nombre d'enfants de 0 à 5 ans et
leur sexe, le moment de la journée d'organisation de la CPS, le
coût de la consultation ; ainsi que l'évaluation de la
connaissance des mères sur l'âge de début et d'arrêt
de la fréquentation de la CPS et leurs activités, l'utilisation
du service de CPS le trimestre ayant précédé
l'enquête , les messages donnés par les prestataires à la
fin du calendrier vaccinal, la possession de la fiche CPS et le jugement des
mères sur la qualité de l'accueil.
Ces résultats que nous venons de présenter ont
permis de répondre aux objectifs spécifiques que le travail
s'était fixé qui sont :
- Evaluer les connaissances et les perceptions des
mères et des responsables de services de CPS sur la CPS et ses
activités ;
- Evaluer la connaissance des mères sur l'âge de
début et de l'abandon de la CPS ;
- Déterminer la fréquentation de la CPS ;
- Déterminer la réalisation de l'éducation
sanitaire lors de la CPS ;
- Identifier les facteurs principaux d'abandon de la
CPS ;
- Déterminer les messages que les prestataires donnent
à la fin du calendrier vaccinal.
4.1. CONNAISSANCES DES MERES SUR LA CPS ET DES SES ACTIVITES
ET LEUR PERCEPTION SUR CE SERVICE.
Sur un total de 389 mères enquêtées, les
ménagères étaient plus représentées avec 59%
(230). Notons également qu'en examinant le niveau d'instruction
atteint à l'école par les mères
enquêtées ; obtenu à partir des déclarations
des enquêtées sur la dernière classe qu'elles ont suivi et
réussi. Les résultats obtenus non comparables avec ceux
trouvés dans MICS2 (MICS2, 2001) indiquent qu'environ 10% (39) de
mères enquêtées sont sans instruction ; 19% (74) se sont
arrêtés au niveau primaire et 28% (109) n'avaient jamais
terminé les études secondaires tandis que 43% (167) sont
détentrices d'un diplôme d'état du niveau secondaire ou
d'un diplôme universitaire.
Ceci s'explique par le taux croissant de scolarisation des
femmes dans notre population.
Les données que nous avons réunies à
propos des connaissances des mères interviewées apportent la
preuve que le quasi totalité de ces mères connait la
CPS soit 99,5% (387) ; ont
répondu positivement à la question de savoir si elles
connaissaient la CPS et ses activités.
Par tradition, elles appellent l'ensemble des activités
de la consultation « kipimo ou kilo », en
référence à la pesée des enfants qui a
été la toute première activité vulgarisée.
(Ngandu, 2002 ; Vincent, 1959).
Non seulement les mères connaissent la CPS, mais elles
connaissent aussi les activités qu'elles ont
énumérées mêmes si c'est de manière
inégale. Les réponses positives ont
représenté 95,9 % (373) des cas pour la vaccination ;
93,1% (362) des cas pour la pesée ; 50,6% (197) des cas pour
l'accueil ; 41,9% (163) de cas pour l'éducation sanitaire, 37%
(144) des cas pour la fixation du rendez vous et 32,6% (127) des cas pour
l'examen de l'enfant. Le classement montre que la vaccination a
été classée comme la première activité de la
CPS suivi de la pesée. Ce classement des activités que nous
avons trouvé est proche de celui trouvé par Ngandu. (Ngandu,
2007)
Les mères ont reconnu que la vaccination était
une activité de la CPS qui leur a donné des preuves
d'amélioration de certaines situations de maladies de leurs enfants,
elles ont adhéré à cette activité.
En effet, la vaccination a certainement emporté la
conviction des mères à cause de ses bienfaits, notamment contre
la rougeole et la poliomyélite, mais aussi à cause de la
mobilisation sociale qui lui est régulière faite sur elle.
Néanmoins toutes les activités de la CPS sont
à égale importance, l'accueil, la prise des mesures, l'examen
physique de l'enfant, l'éducation sanitaire et nutritionnelle, la
vaccination contribue à la protection et à la promotion de la
santé de l'enfant.
La connaissance inégale des activités de la CPS
pourrait intervenir aussi comme facteur explicatif de la faible utilisation
des services de CPS dont il faudrait prendre en compte.
En ce concerne la perception du service de CPS, les
mères enquêtées ont jugé à 78,9% (306) que
le moment de la journée d'organisation de la CPS, les avant-midi
était pratique ; 67,6% (263) l'ont jugé satisfaisante,
alors que 6,4% (25) et 1,3% (5) l'ont jugé respectivement mauvais et
médiocre ; 78,7% (306) des mères enquêtes ont
jugé le prix de la CPS acceptable alors que 6,2% (24) l'ont juge
très cher.
La perception positive des services engendre souvent
l'acceptabilité des activités, des moyens mis en oeuvre pour
répondre au problème des utilisateurs.
Donc la perception des utilisateurs de services est aussi un
élément qu'il faut prendre en compte pour améliorer
l'utilisation de service de santé.
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