Les premières mutations de résistance aux
antiviraux ont été décrites sous monothérapie par
lamivudine avec la mutation M204I/V, substitution d'une méthionine par
une valine ou une isoleucine en position 204 du gène P, dans le motif
YMDD du site actif de la polymérase. L'incidence de cette mutation est
forte : 24 % à un an de traitement, 42 % à 2 ans, 70 % à 4
ans. D'autres mutations de résistance ou de compensation ont ensuite
été décrites et continuent à être
décrites avec les antiviraux actuellement disponibles ou en cours
d'évaluation (adefovir dipivoxil, entécavir, ténofovir,
emtricitabine, clévudine, telbivudine, etc.), avec une incidence
variable et d'éventuelles résistances croisées entre les
différentes molécules (Dusheiko et Antonakopoulos, 2007).
La résistance à l'INF-á, molécule
naturelle est incertaine. Toute fois des mutations au niveau des
protéines de la capside virale ont montré une suppression de
l'induction de la protéine Mx, un effecteur viral important pour la
sensibilité du traitement à l'INF-á (Abel et
AlegriaHartman, 2002).
On note d'importants effets secondaires au niveau de la plus
part de ces inhibiteurs de la polymérase virale. On peut noter que
INF-á, la lamivudine sont les plus tolérables.
La << Médecine traditionnelle » est un
terme qui englobe à la fois la médecine traditionnelle chinoise,
l'Âyurveda indien et l'Unani arabe et avec diverses formes de
médecine indigène. Les thérapies médicamenteuses
qui impliquent l'usage de médicaments à base de plantes, à
partir d'animaux et/ou minéraux et les thérapies non
médicamenteuses qui sont administrées principalement sans usage
de médicaments. C'est le cas de l'acupuncture, des thérapies
manuelles et des thérapies spirituelles. Dans d'autres pays la
médecine traditionnelle est encore appelée médecine
<< complémentaire », << alternative »ou <<
non conventionnelle » (OMS, 2002).
4.3.1. Médecine traditionnelle asiatique face
à l'hépatite virale.
Selon la médecine chinoise, le Foie est le
siège des émotions primaires et tout particulièrement de
la colère qui, mal ou trop exprimée, risque de créer un
terrain favorable à l'apparition d'une maladie du foie, ou tout
simplement d'aggraver celle d'origine purement physique (Hobbs, 1986).
En phytothérapie, il existe plusieurs
préparations en pharmacopée chinoise destinées à
traiter l'hépatite virale, probablement parce que cette maladie a
longtemps causé de sérieux problèmes en
Asie. Ces préparations n'ont pas fait l'objet
d'études cliniques à large échelle et à long terme
et les études publiées jusqu'à présent sont de
faible qualité méthodologique.
Astragalus membranaceus, l'astragale entre dans la
composition de nombreuses préparations médicinales
traditionnelles couramment utilisées en Chine et ailleurs en Asie. On
lui attribue des propriétés immunostimulantes et antivirales.
Quelques études sur des animaux et sur des humains
(réalisées en Chine) indiquent que l'astragale pourrait aider
à protéger le foie en cas d'hépatite toxique ou
d'hépatite virale B ou C (Natural Standard, 2004).
Schisandra sinensis plusieurs essais sur les animaux
indiquent que les lignanes contenues dans la plante peuvent protéger le
foie, améliorer son fonctionnement et favoriser la
régénération des cellules hépatiques en cas
d'atteinte toxique. Des études cliniques menées en Chine
indiquent que les ingrédients actifs du schisandra peuvent
combattre les hépatites d'origine virale ou médicamenteuse.
Phyllanthus sp, cette plante indigène de
l'Inde est utilisée pour traiter les problèmes du foie en
médecine ayurvédique (la médecine traditionnelle de
linde). Des études préliminaires indiquent que cette plante
possède des propriétés antitoxiques et antivirales contre
le virus de l'hépatite B (Chan et al., 2003).
4.3.2. La médecine traditionnelle
Africaine.
La médecine traditionnelle africaine est un ensemble
de savoirs, de connaissances, de pratiques, de techniques, de
préparations et d'utilisations des substances végétales,
animales et/ou minérales, qui servent à diagnostiquer,
prévenir et/ou éliminer un déséquilibre physique,
mental ou social. C'est le patrimoine thérapeutique de l'Afrique. A
l'heure actuelle, elle est orale ou écrite et les connaissances y
afférentes sont transmises de génération en
génération. L'OMS estime que plus de 80 % de la population
africaine a encore recours à la médecine et à la
pharmacopée traditionnelle. A cet effet, on dénombre un (01)
tradipraticien pour 200 habitants. Aussi, les tradipraticiens sont
consultés en première intention par une majorité des
patients surtout pour les maladies chroniques (OMS, 2002).
4.3.2.1. Quelques plantes impliquées dans le
traitement de l'hépatite B.
Desmodium adscendens, plante herbacée de la
zone équatoriale, rampante ou grimpante sur les troncs d'arbre, de la
famille des fabacées traditionnellement une décoction faite avec
les parties aériennes de cette plante sert à traiter
l'hépatite B et C (Kéita, 1995).
Combretum micrantum, de la famille des
combrétacées est un hépatotrope qui est couramment
utilisé en Afrique sub-saharienne contre la jaunisse et les
hépatites.
Phyllanthus amarus, cette plante de la famille des
euphorbiacées a des activités anti hépatotoxiques. Elle
est utilisée en pharmacopée africaine pour le traitement de la
jaunisse et des troubles hépatiques; elle possède
également une activité antivirale : inactivation de
l'antigène HBs in vitro (Ott et al., 1997).