1.2. Histologie Hépatique.
L'unité de structure du foie selon la conception classique
est le lobule qui est une formation polyédrique dont chaque angle est
occupé par un espace porte.
Chaque espace porte contient une branche de l'artère
hépatique, une branche de la veine porte et un ou deux canaux
biliaires.
Les cellules hépatiques ou hépatocytes sont
disposées en lames d'une cellule d'épaisseur. Ces lames
délimitent des sinusoïdes à l'intérieur desquels se
fait la circulation sanguine. Les
sinusoïdes convergent vers le centre du lobule et se jettent
dans la veine sus-hépatique. Dans le lobule, on distingue trois zones
:
Centro lobulaires, médio lobulaire et péri
lobulaire (Benhamou et Erlinger, 1995)
1.3. Rôle du Foie dans les grandes fonctions
métaboliques 1.3.1. Rôle du foie dans le métabolisme des
glucides.
La fonction glycogénique du foie est l'une des plus
importantes fonctions hépatiques ; elle joue un rôle important
dans la régulation de la glycémie. Le foie capte le glucose et
les autres oses et les mets en réserve sous forme de glycogène :
c'est la glycogénogenèse ; mais il se débarrasse des
excédents sous forme de triglycérides qui seront
véhiculées jusqu'au tissus adipeux où ils sont mis en
réserve. En fonction des besoins, le glycogène est
dégradé en glucose : c'est la glycogénolyse. La
réserve glycogénique hépatique est faible et
limitée (150 à 200 g chez l'adulte) ; ce qui explique qu'une
néoglucogenèse permet la transformation de l'acide lactique et de
certains acides aminés dits glucoformateurs en glucose (Frexinos et
Buscail, 2003).
1.3.2. Rôle du Foie dans le métabolisme des
protides.
Les acides aminés, une fois arrivés au foie, ont
deux destinées ; ils subissent :
- Soit une dégradation et perdent leur fonction
aminée qui est transformée en urée dans le cycle de Krebs
;
- Soit une synthèse, les transformant en
protéines de structures, en protéines plasmatiques (albumine,
alpha 1-antitrypsine, lipoprotéine, transferrine céruloplasmine
etc.) ou en facteur de coagulation (fibrinogène, prothrombine,
accélérine, proconvertine, facteur Stuart, facteur anti
hémophilique B).
1.3.3. Rôle du foie dans le métabolisme des
lipides.
Le foie reçoit, soit directement par voie portale, soit
indirectement par voie lymphatique, la majeure partie des lipides alimentaires
; il :
- Catabolise certains acides gras par la â-oxydation avec
production d'énergie (dans le cycle de Krebs) ;
- Synthétise de nouveaux acides gras, des
lipoprotéines circulant servant au transport des graisses, la majeure
partie du cholestérol et les acides biliaires.
1.3.4. Foie et métabolisme des
médicaments
La fonction de détoxication hépatique porte
essentiellement sur les composés organiques étrangers à
l'organisme que sont les médicaments et les produits toxiques divers.
Les enzymes capables de transformer ces composés organiques dans le foie
sont très variées et surtout inductibles par des substances
exogènes.
Les principaux mécanismes de détoxication
hépatique comportent le plus souvent deux aspects :
- D'abord les transformations appelées conjugaisons
consistent à attacher une molécule très hydrophile
à la substance indésirable afin de faciliter son passage dans le
sang et son élimination rénale ;
- De plus les cellules de küpffer ont un pouvoir de
phagocytose.
1.3.5. Rôle du foie dans le métabolisme de
la bilirubine.
La bilirubine est un pigment provenant du catabolisme de
l'hémoglobine des hématies sénescentes (80 à 85%)
et de l'érythropoïèse non efficace (15 à 20%) ou des
sources extraérythropoïètiques (5%). Cette bilirubine est la
bilirubine non conjuguée, insoluble dans l'eau et qui est
transportée par l'albumine dans le sang. Arrivée dans le foie,
elle est captée par les hépatocytes et transformée en
bilirubine conjuguée soluble dans l'eau et pouvant être
excrétée par la bile. L'enzyme qui assure la conjugaison de la
bilirubine est la glucuronyl-transférase dont le déficit entraine
:
- La maladie de Gilbert ;
- La maladie de Crigler-Najjar ;
- L'ictère physiologique du nouveau-né.
1.3.6. Rôle du foie dans le métabolisme des
acides biliaires.
Les acides biliaires dosés dans les milieux biologiques
sont : acide cholique et acide chénodésoxycholique. Ils sont
synthétisés par le foie à partir du cholestérol.
Dans le foie, les acides biliaires sont conjugués à la taurine
(1/3) et à la glycérine (2/3), puis sécrétés
de façon continue dans la bile sous la forme de sel de sodium et
stockés dans la vésicule biliaire au cours des périodes
inter digestives. L'alimentation entraîne la vidange biliaire et le
passage des sels biliaires dans la lumière intestinale. Dans le
grêle, 80% des sels biliaires sont déconjugués par les
enzymes bactériennes et sont réabsorbés par la muqueuse,
principalement au niveau de l'iléon puis drainés vers le
parenchyme hépatique par l'intermédiaire du système porte,
c'est le cycle entéro-hépatique qui se reproduit au moins 2 fois
au cours d'un repas.
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