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Conclusion
L'assainissement pose une équation qu'il n'est pas
facile de résoudre. Sa dimension multisectorielle, la diversité
des acteurs impliqués, la richesse des domaines qu'il recouvre et la
complexité de ses modalités en font un véritable
défi institutionnel, juridique, économique et intellectuel.
Pourtant ses enjeux (santé, économie, environnement,
développement) sont de taille, et le retard accumulé rend la
situation critique. Ils justifient qu'on relève le défi et
rapidement.
On ne peut relever le défi de l'assainissement sans un
changement radical des mentalités et des comportements de la part des
populations. Ensuite, les problèmes ne seront résolus que si des
solutions simples, peu coûteuses et adaptées au contexte local
sont trouvées. Tout ceci nécessite absolument l'engagement de
tous (Etat, collectivités territoriales, société civile,
population, partenaires au développement, médias et leader
d'opinion, entrepreneurs, chercheurs, scientifiques et techniciens...) en
faveur de l'assainissement, dans le respect de la démarche participative
et du processus de décentralisation.
L'assainissement n'est pas un fardeau de plus à supporter
: c'est une condition sine qua non du développement durable.
A cet effet, il reste beaucoup à faire pour la gestion
des eaux usées Les populations continuent de déverser les ordures
et les eaux usées dans les caniveaux ainsi que dans les rues. Certes de
la part des autorités administratives et politiques et des services
chargés de l'assainissement, beaucoup d'efforts sont faits mais il en
reste encore.
Les uns et les autres doivent conjuguer leurs efforts pour
parvenir à des résultats probants. Ces efforts passent
nécessairement par le respect des règles
élémentaires d'hygiènes :
· Interdiction formelle de tout rejet d'eau usée
dans la rue
· L'organisation régulière des
journées de salubrité ;
· Affectation d'une importante part de budget à
l'entretien et à la construction des ouvrages d'assainissement
collectifs ;
· Application stricte du système du «
pollueur payeur » c'est-à-dire que les élus communaux
imposent à tous les grands producteurs (ménages, artisanats,) des
seuils dont le dépassement sera sanctionné par le paiement d'une
amende et les fonds de cette amande doivent uniquement servir à la prise
en charge des dépenses d'assainissements de la commune.
Les services techniques doivent procéder à une
réhabilitation des collecteurs et des caniveaux existants.
En effet la commune V est confronté à plusieurs
problèmes qui ne permettent pas d'atteindre le niveau de
salubrité souhaité. Il s'agit entre autre ;
+ De l'incivisme de la population
+ De la prolifération des vecteurs des maladies
liées à la mauvaise gestion des déchets liquides
+ Du manque d'installation d'ouvrages de traitement de
déchets liquides ;
En vue de la participation de l'ensemble des acteurs à
l'assainissement de leur cadre de vie, un plan d'action, s'attaquant aux
dimensions principales des problèmes : à la défaillance
des systèmes de collecte du comportement inadéquat des acteurs,
doit être élaboré.
Ce plan d'action, devrait s'articuler au tour de trois axes :
- la construction d'un réseau de mini égout
auquel la majorité des ménages seront connectés. Ce
réseau devrait aboutir à une station d'épuration. Les eaux
usées ainsi traitées pourraient être utilisées dans
les espaces maraîchers par exemple ;
- le renforcement des structures ayant la charge
l'assainissement de la ville. Il peut s'agir par exemple de renforcer les
services techniques municipaux pour réaliser et entretenir les latrines
publiques et la station de traitement des boues de vidange, de contrôler
l'entretien des puisards. Les GIE pourraient intervenir dans las construction
des puisards, les ménages dans l'entretien de ceux-ci, aidés en
cela par le système financier décentralisé ;
- l'amélioration du comportement des populations devraient
nécessiter des programmes d'alphabétisation, d'éducation
environnementale et l'organisation de journée de salubrité.
Le constat général qui s'impose est qu'au Mali,
on accorde plus d'attention à la collecte et à
l'évacuation qu'au traitement des déchets liquides et des boues
de vidanges. Cette approche ne fait que déplacer le problème. Le
traitement des eaux usées et des boues de vidange, avant leur rejet dans
le milieu naturel est obligatoire.
Comparés aux coûts des opérations, les
impacts positifs du traitement sont immenses. Au-delà des impacts
positifs sur le système sanitaire, les sous produits (eaux
épurées et les boues
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traitées) peuvent à leur tour être
utilisés dans différentes activités du
développement économique (agriculture, pisciculture...) comme
signalé plus haut.
Au terme de cette communication, on peut formuler communications
certaines recommandations suivantes
Ensemble, avec l'implication de tous nous pouvons rendre la
commune saine. Cependant, notre hypothèse selon laquelle la
problématique de la gestion des eaux usées en commune v
s'expliquerait par une mauvaise volonté politique d'assainissement de
l'Etat et se justifiait également par celle aux facteurs sociaux. Donc
c'est la mauvaise politique d'assainissement de l'Etat malien et les facteurs
sociaux qui déterminent ce problème des eaux usées
domestiques en commune V.
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