6. Commentaire des résultats et identification
des options de recherche
6.1 Les contraintes clefs à la production du
maïs dans la Lama
Dans ce secteur forestier de la Lama, la jachère est de
nos jours inexistants et les terres sont presque toutes en culture continue. De
plus, Elles ne reçoivent pas de fumure minérale ou organique.
Même les résidus de récolte qui devraient servir à
améliorer la structure des sols sont brulés au début de
chaque saison. La rotation des cultures et la pratique d'assolement sont aussi
très peu respectées. Cette pratique de mise en culture successive
des terres sans restitution a engendré alors, un
déséquilibre des minéraux du sol, ce qui à conduit
à la baisse de la productivité des terres et à la chute
des rendements des cultures notamment celle du maïs.
Il faut signaler que la culture continue du maïs
(rotation maïs/maïs) adoptée par ces agriculteurs Holli se
justifie par le développement rapide du commerce de ses épis
frais le long du corridor Zogbodomey-Agrimey-Massi et
Sèhouè
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo42.png)
Saturation de l'espace
Brûlis des pailles et résidus de récolte au
début de chaque saison
Croissance de la population
Disparition presque totale de la jachère
Reconstitution insuffisante de la fertilité des terres
Baisse du taux de matière organique dans les sols
Dégradation physique des sols
Baisse des rendements du maïs
Figure 2 : Système de dégradation
des terres de la Lama et de la baisse de leur productivité (conclusion
des données du terrain)
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo43.png)
2. Les mauvaises herbes
Elles constituent de véritables obstacles à la
production des cultures dans la Lama. L'Imperata cylindrica et Brachiaria
repens occupent une place importante parmi les facteurs de diminution des
rendements du maïs et des cultures en général. Le maïs
étant une plante à port érigé et qui lève
plus lentement, il subit la concurrence des mauvaises herbes. La
synthèse chlorophyllienne des jeunes plantes de maïs est donc
souvent perturbée compromettant ainsi leur croissance et leur rendement.
Il faut noter également que le semis direct des cultures sans labour
permet aux rhizomes de l'impérata de toujours repousser après
sarclage.
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo44.png)
Photo 4 : L'Impérata cylindrica en concurrence
avec des plantes de maïs
3.
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo45.png)
Le mauvais drainage du sol
Les terres des exploitations agricoles d'Agadjaligbo ont une
texture à dominance argileuse. Elles sont très riches en
montmorillonite (argile gonflante ou de type 2/1). La
perméabilité est très faible et le sol en saison pluvieuse
a l'aspect d'une boue pâteuse. Le rapport matière organique -
argile est de plus en plus faible. Dès le stade plantule, les champs
sont gorgés d'eaux et les plantes de maïs en croissance et en
développement sont ainsi perturbées.
Ce moment qui constitue donc « un stade critique »
pour la vie de la plante et par conséquent pour la future récolte
est malheureusement dans ce village perturbée par l'engorgement des
champs après de forte pluie en raison de la disparition progressive des
crevasses qui servaient dans le passé comme des points de
rétention aux eaux de pluies
4. Les rongeurs et les oiseaux
Ils font aussi partie des contraintes à la production
agricole dans cette partie de la dépression. Certains rongeurs (diurnes
ou nocturnes), les oiseaux jaunes et les francolins attaquent les cultures
à tous les stades de développement notamment au semis, à
la levée et au stade laiteux causant ainsi d'importants
dégâts et pertes à la production du maïs. L'importance
de leurs dégâts sur les cultures et donc sur le rendement du
maïs est due à la proximité des exploitations agricoles de
la forêt et à la prolifération de ces espèces
animales due à un environnement favorable.
5. L'instabilité de la saison des pluies depuis
quelques années
Elle constitue également une contrainte à la
production du maïs. Au cours des six dernières années
(2003-2008), la pluviométrie dans ce secteur est
caractérisée par une forte variabilité, aussi bien pour
son cumul annuel, pour le début de la saison des pluies, que pour le
nombre de jours de pluies dans le mois et la quantité mensuelle de
pluies au cours du cycle végétatif des cultures. En 2007, la
durée de la saison des pluies a été une contrainte majeure
pour le semis à bonne date, pour le développement des cultures
ainsi qu'à leur rendement. La figure ci-dessous montre
l'évolution de la hauteur pluviométrique mensuelle de 2003
à 2008
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo46.png)
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo47.png)
Figure 3: Pluviométrie du mois de mars en
mm de 2004 à 2008
L'analyse de la figure (4) montre une variabilité de la
hauteur mensuelle des pluies au cours de ces cinq dernières
années. Ainsi, en 2003, il a pluie en mars : 21,5 mm en 2j ; en 2005
92,5 en 7j ; en 2006 161mm en 8j ; en 2007 09mm en 1j tandis qu'en 2008 on a
enregistré 84 mm en 5j. Les sols de ce village étant des
vertisols, les producteurs pratiquaient un système de semis
précoce en semant généralement en mars. Mais avec la
rareté ou l'absence de précipitations dans ce mois, ils ne
sèment maintenant qu'en avril compromettant parfois la germination des
graines ou la croissance des jeunes plantes à cause de l'engorgement des
champs.
6. Absence d'encadrement technique et de suivi des
producteurs
Depuis plus d'une décennie, les agriculteurs Holli du
secteur forestier de Koto dans la Lama n'ont plus eu de contact avec les agents
communaux de vulgarisation ou de promotion agricole. Seuls les agents de la
cellule d'encadrement participatif (CEP) de l'ONAB interviennent parfois dans
le village. Mais leurs actions sont beaucoup plus orientées vers la
mobilisation des agriculteurs pour l'exécution à bonne date, de
certaines activités (entretien de la forêt, exploitation
forestière) au profit de l'ONAB. En principe, le village d'Agadjaligbo
doit bénéficier de l'appui technique des agents du CeCPA/
Zogbodomey mais force est de constater que cet encadrement fait cruellement
défaut. Les producteurs se retrouvent donc sans conseils
![](Analyse-des-determinants-de-la-faible-productivite-du-mas-a-Agadjaligbo-dans-la-commune-de-Zogbo48.png)
techniques, ce qui les éloigne des nouvelles
technologies, des semences performantes, des facilités d'octroi des
crédits intrants, toutes choses qui concourent à la baisse des
rendements constatés.
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