5.2.4. Perceptions paysannes de l'influence des contraintes
sur la production du maïs dans la zone
Après l'identification, l'hiérarchisation et la
comparaison par paire des différentes contraintes qui sont à la
base de la chute des rendements des cultures notamment du maïs dans ce
village, nous avons récapitulé les arguments
évoqués par les producteurs pour justifier chaque contrainte, ce
qui a servi de base à la construction de l'arbre à
problème.
Contraintes
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Raisons évoquées par les agriculteurs
pour justifier son choix
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Baisse de la fertilité des terres
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Appauvrissement du sol en éléments fertilisants et
donc mauvaise croissance des plantes; diminution de la productivité des
terres; baisse du taux de la matière organique des sols. (diminution des
débris végétaux de la surface du sol)
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Engorgement des champs de maïs après une ou deux
précipitations
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Disparition sous l'action humaine des crevasses qui servaient des
points de rétention aux eaux de surface ; inondation des champs et
mauvais développement des cultures notamment du maïs
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Présence des mauvaises herbes de contrôle
difficile
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Concurrence entre les plantes de maïs et certains adventices
; envahissement des champs par l'Impérata et Brachiaria ce qui inhibe
leur croissance
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Absence d'encadrement technique
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Abandon par l'ONAB et ses partenaires techniques (INRAB, CARDER)
depuis 1993 des essais qui se menaient sur les sites expérimentaux du
secteur ce qui les a éloigné des innovations techniques
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Mauvaise répartition des pluies
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Absence parfois de précipitations dans la
première ou la deuxième décade de Mars ; période
propice pour le semis précoce de la grande saison dans la Lama
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Manque de crédit agricole
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L'inexistence d'institution d'octroie de micro - crédit
pour permettre l'achat d'intrants agricoles comme c'est
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le cas dans d'autres régions de la commune
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Pression démographique
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Augmentation de la taille des ménages, alors que la taille
de chaque exploitation agricole est restée inchangée depuis 1987.
Il y a donc sur exploitation et appauvrissement du sol ce qui explique la
faible productivité des terres
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Dégâts causés par les
déprédateurs diurnes et nocturnes
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Certains rongeurs diurnes ou nocturnes, et les oiseaux (oiseaux
jaunes et francolin) attaquent les cultures au cours de leurs
différentes phases de développement phrénologiques
notamment au moment des semis, de la levée et au stade laiteux
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Diminution des activités para-agricoles
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Réduction des activités génératrices
de revenus (plantation, éclaircie et entretiens) qui permettaient de
réduire la pression sur les terres
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Faible revenu annuel des exploitants du village
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Manque de moyens financiers pour l'achat des intrants
(semences améliorées, herbicides et engrais minéraux) donc
un mauvais entretien des cultures pour faute de moyens financiers
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Absence de partenariat entre l'ONAB - institutions et
agriculteurs
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Les producteurs estiment qu'ils sont abandonnés par
l'ONAB dès lors que les arbres plantés ont grandi. Le CeCPA aussi
n'apporte pas l'appui nécessaire
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Dégénérescence des variétés de
maïs cultivées
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Perte du potentiel de production au fil des ans des
variétés cultivées
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Indisponibilité de la main -d'oeuvre
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Main-d'oeuvre parfois rare en pleine campagne agricole
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Exode rural
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Migration des jeunes (potentiel main-d'oeuvre vers le
Nigéria ou ailleurs
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Conséquences
Déscolarisation et arrêt des cours par les enfants
après l'obtention de leur certificat d'étude
Précarité du niveau de vie des agriculteurs
Migration des bras valide du village vers le Nigéria ou
ailleurs
Diminution des revenus, détérioration des
conditions de vie, éclatement de certaines familles, risque de famine
Problème
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Baisse des rendements du maïs
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Engorgement des champs après une ou deux pluies
Concurrence de l'Impérata et de certaines graminées
avec les jeunes plants du maïs
Baisse de la fertilité des terres
Causes
Faible perméabilité des terres du village
Disparition des voies
de drainage naturelles
Terres en culture continue depuis 1986
Méthode de lutte endogène
inappropriée et inefficace
Indisponibilité de nouvelles terres : saturation de
l'espace cultivable
Manque de moyen financier
Modification de la structure du sol à cause des
activités humaines
Suivi médiocre des producteurs par les agents de la CEP
et du CeCPA Zogbodomey
Absence de jachère et d'assolement
Restitution organique et minérale inexistante
Reconstitution difficile de la fertilité
des terres
Diminution des activités para agricoles
Accès difficile des producteurs aux innovations
techniques, et au marché des intrants
Figure 1 : problématiques de la baisse
des rendements de maïs à Agadjaligbo
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