CONCLUSION
Cette recherche tente de déterminer les facteurs
explicatifs de la déscolarisation. Cette étude a touché
100 jeunes filles et révèle les grandes tendances suivantes en
termes de pouvoir explicatif de la déscolarisation.
Comme on peut si attendre, la déscolarisation est une
fonction croissante du niveau de vie du ménage. D'après les
résultats, les filles issues des ménages pauvres ont moins de
chance d'être scolarisées que celles issues des ménages
riches.
D'autres facteurs comme le milieu dans lequel se trouve le
ménage ou l'éloignement des écoles sont associés
à une sous- scolarisation.
Concernant les caractéristiques propres à
l'enfant, la scolarisation est affectée par le sexe.
Ainsi, les jeunes filles sont moins susceptibles de
fréquenter que les garçons.
Dans son rapport annuel sur la situation des enfants dans le
monde en 2004, l'UNICEF a mis l'accent sur l'accélération de la
scolarisation des enfants, notamment celle des filles. L'atteinte de cet
objectif conduirait à celle des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) fixés à 2015. Il ressort de ce rapport
que c'est l'Afrique subsaharienne qui semble le plus en retard : de 20 millions
en 1990, le nombre de filles non scolarisées y est passé à
24 millions en 2002. Dans ces conditions, il y a des risques que l'objectif de
« la parité en sexes dans l'éducation » avant 2015 soit
hypothéqué.
Nous en appelons à cet égard les
collectivités territoriales dans leur ensemble à se saisir de la
question de l'insertion des jeunes filles sur leurs territoires et au sein de
leurs bassins d'emplois, et à organiser un recensement précis des
besoins locaux à court et moyen terme prenant notamment en compte les
évolutions démographiques (« baby boom ») et
les métiers pour lesquels le recrutement est difficile.
Il s'agit de donner au plan local tous les prolongements
opérationnels utiles aux réflexions prospectives existantes,
notamment par leur vulgarisation et par l'organisation d'échanges autour
de ces travaux.
Ainsi pourrait-être mieux prise en compte, région
par région, territoire par territoire, la disparité de situation
en matière de réussite scolaire et/ou d'insertion professionnelle
des jeunes filles.
Des actions spécifiques et ciblées de
communication apparaissent indispensables, afin de mieux orienter les jeunes
vers des métiers et des activités dont le développement
est susceptible d'offrir de réelles perspectives professionnelles. Cette
communication devra privilégier la transparence tant sur le
déroulement des études que sur le mode d'accès à
ces métiers ou secteurs d'activité.
Des campagnes nationales de communication pourraient
être conduites en parallèle, afin de mieux informer l'opinion et
mieux valoriser certaines structures de promotion d'insertion professionnelle
méconnues et offrant de véritables perspectives.
Par ailleurs, les partenaires institutionnels (UNESCO, FNUAP,
PNUD, MFFAS, ONG...) devraient intensifier leurs démarches pour faire
davantage connaître les dangers de la sous-scolarisation des jeunes
filles pour la société actuelle.
Il convient d'inciter toutes les structures d'insertion par
une ouverture sur le monde professionnel et par des partenariats, à
intégrer, dans leur démarche, les possibilités de
développement personnel et professionnel offertes par la vie active.
Les pouvoirs publics (Etat et collectivités
territoriales) doivent faire preuve d'une réelle volonté
politique, en mettant en place notamment des organisations mieux
structurées et articulées pour donner à chaque fille
déscolarisée les moyens motivants de se prendre en charge
socialement gage de son épanouissement et de son implication dans toutes
les étapes du processus de développement au plan national.
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