Chapitre III : Recommandations
1- Difficultés
Les principales difficultés identifiées
concernent dans l'ensemble :
v L'absence d'équité au niveau de l'accès
à l'éducation : disparités régionales entre filles
et garçons ;
v L'insuffisance quantitative et qualitative de l'offre
d'éducation : infrastructures, encadrement, manuels scolaires,
matériels didactiques, etc. ;
v Le déclin des effectifs scolaires au niveau des
filles;
v La grogne sociale...
L'enseignement primaire qui concentre les plus gros effectifs
de tout le système scolaire, révèle quant à lui de
fortes déperditions dues :
v Aux abandons en cours de cycle ;
v Aux taux de succès limités au CEPE et à
l'entrée en 6e ;
v Au déficit ou à l'absence de structures
d'accueil et de prise en charge des élèves ayant des
difficultés d'insertion dans le système ;
v Aux taux élevés de redoublement et d'abandon
qui engendrent de nombreux « déchets dans le système ».
En conséquence, nombre d'élèves quittent
le système sans qualification ; ce qui limite du coup leur
perspective d'emploi. Pour corriger le tir, le gouvernement a tenu en 1990, les
Etats Généraux de l'Education.
2- Recommandations
De façon générale, les taux de
scolarisation des filles demeurent faibles. Or aucune nation ne peut se
construire sans femmes d'élites. Il urge que des mesures idoines soient
prises pour non seulement augmenter le taux de scolarisation des filles mais
aussi et surtout veiller à leur maintien dans le système.
Au-delà des moyens à mettre à la disposition des filles
pour leur éducation scolaire, il faut renforcer le système de
suivi. Les parents doivent rendre fréquemment visite aux administrations
scolaires et encadrer correctement les filles à la maison. Il faut leur
faire comprendre qu'il existe des inégalités sociales à
corriger. C'est vrai que dans notre pays, et depuis quelques années, les
femmes s'éveillent et se battent pour augmenter leur nombre dans les
instances de prise de décision. De plus en plus, nous enregistrons une
amélioration du taux de femmes d'élites. On retrouve aujourd'hui
des femmes à la tête de nombreuses institutions de notre pays.
Nous avons des femmes ministres, députés, directrices
générales des sociétés d'Etat, avocates,
journalistes et autres. Inutile de revenir sur leur efficacité, leur
dynamisme et leurs talents. La femme instruite participe aux résolutions
des questions de foyer et apporte son aide financière au besoin. Les
associations des femmes leaders, les ONG, les gouvernants en collaboration avec
les médias doivent donc mieux sensibiliser les parents à
comprendre les bien-fondés de l'éducation et surtout celle des
filles. Les parents eux doivent oeuvrer pour le maintien de leurs filles
à l'école en prenant exemple sur les exploits des femmes leaders.
Les responsables de culte traditionnels, les religieux et autres leaders
d'opinion doivent également s'impliquer dans cette lutte pour que d'ici
quelques années, le taux de filles scolarisées s'accroisse et que
leur maintien à l'école soit effectif et la Cote d'Ivoire n'en
sortira que grandie.
Aussi, pensons-nous qu'il convient d'augmenter les chances
d'accès à l'éducation. Dans ce cadre les activités
ci-après pourraient être réalisées :
Ø Mise en place d'infrastructures scolaires et de
mobilier ;
Ø Exonération des filles du paiement de frais de
scolarité dans les zones rurales ;
Ø Elaboration d'un projet de politique en
matière d'égalité des chances d'accès à
l'éducation sur la base des résultats de plusieurs études
et séminaires ;
Ø Améliorer les écarts de scolarisations
entre les filles et les garçons ;
Ø Les pouvoirs publics doivent encourager les ONG et la
société civile dans leurs efforts de faire de l'éducation
de base leur priorité ;
Ø L'appui matériel aux communautés
notamment en matière d'offre d'éducation : mobilier, bureau de
maître, tableau, réfection de toiture, etc.
Ø Organiser en direction des filles
déscolarisées, des formations en artisanat local, en
élevage de volailles, culture maraîchère, des cours en
français élémentaire...
Ø Appuyer les écoles et les élèves
en fournitures scolaires aux fins d'une élévation des taux
d'inscription et de succès à l'école (surtout pour les
filles) ;
Ø Insister sur la réceptivité des filles
lors du déroulement des enseignements.
C'est pourquoi l'accent doit être beaucoup mis sur la
pédagogie active (participation active de la fille à la
transmission des connaissances).
Ces réformes s'articulent autour des options majeures
suivantes:
1. L'amélioration de la qualité de
l'Education/Formation ;
2. L'élargissement de l'offre d'Education/Formation aux
zones défavorisées et en matière de formation
professionnelle ;
3. La réduction des coûts de formation pour
l'Etat ;
4. La réduction des coûts financiers pour les
parents et notamment pour les ménages pauvres ;
5. Les initiatives en faveur de la scolarisation et du
maintien des filles dans le système ;
6. L'instauration du prêt des manuels scolaires dans les
zones défavorisées.
3- Stratégies d'insertions
En ce qui concerne la scolarisation des filles, les
stratégies concernent entre autres :
1. La poursuite du programme de distribution gratuite de
manuels aux filles pour améliorer leur taux de scolarisation;
2. La mise en place de mesures d'incitation (bourses
d'études, internats réservés, réduction des frais
d'inscription, etc.) ;
3. La mise en place de dispositions visant une meilleure
protection sociale, juridique et sanitaire des filles ;
4. L'intensification des campagnes d'alphabétisation en
direction des femmes.
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