ABREVIATIONS
BAD : Banque
Africaine de Développement
CIO : Centre
d'Informations et d'Orientation
MGI : Mission
Générale d'Insertion
ONG ACAD : Action
Chrétienne pour l'Aide au
Développement
UNESCO : Organisation des
Nations Unies pour
l'Education et la Culture
UNFPA : Fonds des
Nations Unies pour la
Population
UNICEF : Fonds des
Nations Unies pour
l'Enfance
UNIFEM : Fonds de
développement des Nations Unies pour
la Femme
Introduction
La Côte d'Ivoire est un pays qui se distingue, à
plusieurs points de vue, de ses voisins de la sous région. C'est un pays
potentiellement riche en ressources naturelles et humaines mais qui
connaît de sérieux problèmes pour son développement
socio-économique. De grands projets furent élaborés pour
le développement des principaux secteurs de la vie nationale.
Pour la mise en place des infrastructures de base, on
plaça l'éducation au centre des stratégies de
développement. Les collèges populaires, cours du soir, les
centres d'alphabétisation et des métiers se
développèrent. La course pour le «savoir» et pour les
diplômes s'organisait aux niveaux des individus, des familles, des
pouvoirs publics. La politique des bourses et des stages à
l'étranger encourageait la scolarisation. La qualité des
formations (théorique, technique), l'accessibilité aux emplois,
l'existence des mécanismes donnant les mêmes chances
d'accès et de réussite scolaire à tous les enfants.
Malgré la persistance des traditions, les filles
étaient scolarisées autant que leurs frères. La crise
économique et la dévaluation du francs CFA ont engendré
dans les familles des problèmes économiques qui ont eu pour
conséquence, qu'au fil des générations, face aux
conditions économiques extrêmement difficiles, les
mentalités des filles et des familles changent vis-à-vis de la
scolarisation. Les abandons en cours de scolarisation (déscolarisation)
se sont multipliés, jusqu'à devenir un véritable
phénomène social aujourd'hui.
Plusieurs activités de sensibilisation pour la
promotion de la scolarisation de la fille ont été menées
au niveau national (Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires
Sociales) et au niveau communautaire avec l'appui des organisations
internationales telles que le Fonds de développement des Nations Unies
pour la Femme (UNIFEM), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)
dans les zones de sous scolarisation. Le Ministère de l'Education
Nationale et de la Formation de Base a, par ailleurs, institué
l'inscription par parité au cours préparatoire première
année (CPI) dans certaines régions.
Malgré toutes ces initiatives du gouvernement et de ses
partenaires, l'effectif des filles scolarisées demeure encore faible par
endroit. Ce constat semble s'expliquer par la persistance de
déséquilibres liés aux croyances et pratiques culturelles
telles que les mariages précoces et/ou forcés, les grossesses
précoces, la mutilation génitale féminine, la
subordination de la petite fille au garçon, la tendance à croire
que scolariser les garçons est plus important du fait de leur rôle
de futurs chefs et soutien de la famille, la responsabilité de la petite
fille dans l'exercice des activités reproductives et communautaires. Les
difficultés précitées se sont particulièrement
intensifiées avec la crise politico-militaire où les violences
basées sur le genre se sont accrues de façon significative. Ces
dernières années ont été particulièrement
marquées par la prolifération du phénomène des
filles-mères, résultantes dans la plupart des cas des violences
sexuelles et notamment des viols. Ainsi, l'on note le taux le plus important
d'abandon chez les filles : le tiers de leur effectif atteint le niveau
secondaire et le quart le niveau supérieur.
La proportion d'enfants ayant réussi à atteindre
la cinquième année notamment le cours moyen première
année (CM1), considérée comme le niveau qui donne le plus
de chance à une personne scolarisée de ne pas retomber dans
l'analphabétisme à l'âge adulte, a été
estimée à 69,3% à l'échelle nationale et pour les
élèves des deux sexes.
Nous avons ainsi choisi de nous intéresser à la
spécificité des adolescentes vivant dans la commune d'Abobo,
commune très peuplée avec une masse importante de la population
de la ville d'Abidjan. Dès lors, en sensibilisant dans cette commune les
autorités locales, les leaders des différentes communautés
et les populations, nous pourrions contribuer à l'amélioration de
la situation existante à Abobo et par delà aider à la
réduction du phénomène en Abidjan et sur le territoire
ivoirien.
Pour mener à bien cette recherche, nous avons choisi un
terrain d'étude que nous vous présenterons dans la
première partie.
A partir des données recueillies, nous essaierons de
comprendre la dynamique proprement dite de la déscolarisation dans la
deuxième partie à travers la présentation et
l'interprétation des résultats.
La troisième partie présentera les propositions
d'une stratégie de communication liée aux différents
résultats recueillis sur le terrain pour la sensibilisation, la
réinsertion de ces jeunes filles.
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