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Communication et insertion socio-professionnelle des déscolarisés en Côte d'Ivoire: cas des jeunes filles de la commune d'Abobo

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par N'Goumissa Marie Laure DIALLO
Institut des sciences et ttechniques de la communication (ISTC) - Diplôme d'études supérieures en communication 2009
  

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ABREVIATIONS

BAD : Banque Africaine de Développement

CIO : Centre d'Informations et d'Orientation

MGI : Mission Générale d'Insertion

ONG ACAD : Action Chrétienne pour l'Aide au Développement

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education et la Culture

UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UNIFEM : Fonds de développement des Nations Unies pour la Femme

Introduction

La Côte d'Ivoire est un pays qui se distingue, à plusieurs points de vue, de ses voisins de la sous région. C'est un pays potentiellement riche en ressources naturelles et humaines mais qui connaît de sérieux problèmes pour son développement socio-économique. De grands projets furent élaborés pour le développement des principaux secteurs de la vie nationale.

Pour la mise en place des infrastructures de base, on plaça l'éducation au centre des stratégies de développement. Les collèges populaires, cours du soir, les centres d'alphabétisation et des métiers se développèrent. La course pour le «savoir» et pour les diplômes s'organisait aux niveaux des individus, des familles, des pouvoirs publics. La politique des bourses et des stages à l'étranger encourageait la scolarisation. La qualité des formations (théorique, technique), l'accessibilité aux emplois, l'existence des mécanismes donnant les mêmes chances d'accès et de réussite scolaire à tous les enfants.

Malgré la persistance des traditions, les filles étaient scolarisées autant que leurs frères. La crise économique et la dévaluation du francs CFA ont engendré dans les familles des problèmes économiques qui ont eu pour conséquence, qu'au fil des générations, face aux conditions économiques extrêmement difficiles, les mentalités des filles et des familles changent vis-à-vis de la scolarisation. Les abandons en cours de scolarisation (déscolarisation) se sont multipliés, jusqu'à devenir un véritable phénomène social aujourd'hui.

Plusieurs activités de sensibilisation pour la promotion de la scolarisation de la fille ont été menées au niveau national (Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires Sociales) et au niveau communautaire avec l'appui des organisations internationales telles que le Fonds de développement des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) dans les zones de sous scolarisation. Le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation de Base a, par ailleurs, institué l'inscription par parité au cours préparatoire première année (CPI) dans certaines régions.

Malgré toutes ces initiatives du gouvernement et de ses partenaires, l'effectif des filles scolarisées demeure encore faible par endroit. Ce constat semble s'expliquer par la persistance de déséquilibres liés aux croyances et pratiques culturelles telles que les mariages précoces et/ou forcés, les grossesses précoces, la mutilation génitale féminine, la subordination de la petite fille au garçon, la tendance à croire que scolariser les garçons est plus important du fait de leur rôle de futurs chefs et soutien de la famille, la responsabilité de la petite fille dans l'exercice des activités reproductives et communautaires. Les difficultés précitées se sont particulièrement intensifiées avec la crise politico-militaire où les violences basées sur le genre se sont accrues de façon significative. Ces dernières années ont été particulièrement marquées par la prolifération du phénomène des filles-mères, résultantes dans la plupart des cas des violences sexuelles et notamment des viols. Ainsi, l'on note le taux le plus important d'abandon chez les filles : le tiers de leur effectif atteint le niveau secondaire et le quart le niveau supérieur.

La proportion d'enfants ayant réussi à atteindre la cinquième année notamment le cours moyen première année (CM1), considérée comme le niveau qui donne le plus de chance à une personne scolarisée de ne pas retomber dans l'analphabétisme à l'âge adulte, a été estimée à 69,3% à l'échelle nationale et pour les élèves des deux sexes.

Nous avons ainsi choisi de nous intéresser à la spécificité des adolescentes vivant dans la commune d'Abobo, commune très peuplée avec une masse importante de la population de la ville d'Abidjan. Dès lors, en sensibilisant dans cette commune les autorités locales, les leaders des différentes communautés et les populations, nous pourrions contribuer à l'amélioration de la situation existante à Abobo et par delà aider à la réduction du phénomène en Abidjan et sur le territoire ivoirien.

Pour mener à bien cette recherche, nous avons choisi un terrain d'étude que nous vous présenterons dans la première partie.

A partir des données recueillies, nous essaierons de comprendre la dynamique proprement dite de la déscolarisation dans la deuxième partie à travers la présentation et l'interprétation des résultats.

La troisième partie présentera les propositions d'une stratégie de communication liée aux différents résultats recueillis sur le terrain pour la sensibilisation, la réinsertion de ces jeunes filles.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault