Communication et insertion socio-professionnelle des déscolarisés en Côte d'Ivoire: cas des jeunes filles de la commune d'Abobo( Télécharger le fichier original )par N'Goumissa Marie Laure DIALLO Institut des sciences et ttechniques de la communication (ISTC) - Diplôme d'études supérieures en communication 2009 |
2.1.6 Travail des enfants et socialisationSelon DOUMANDJI Gamra et ZIANE Saïd17(*), les enfants qui quittent généralement tôt l'école pour travailler se privent de l'instruction de base nécessaire à leur bonne insertion sociale et professionnelle. Le travail peut entraver comme déjà souligné, le développement de la personnalité et la socialisation des enfants, surtout s'il est effectué à l'extérieur du cadre familial. Avec ce genre de travail, étant toute la journée éloignés, ils ont peu de contact avec les parents. Les recherches menées en psychologie ont montré que les enfants ont besoin, à cet âge crucial, de la protection et l'affection des parents, éléments indispensables pour la formation de leur personnalité. En outre, l'enfant qui travail se sent responsable, et acquiert une autonomie qui va modifier sans doute son statut au sein de la famille. Ce passage de l'état de l'enfant « indépendant » à l'enfant « responsable », lui permet de s'affirmer non pas en tant qu'enfant mais en tant qu'homme, alors qu'il est loin de l'être encore. Cette autonomie lui octroie le droit de côtoyer les adultes et de se livrer à des pratiques qui ne sont pas les siennes. Généralement les enfants qui travaillent ont du mal à combiner l'école et le travail. Généralement, l'un se fait au détriment de l'autre. Selon les différentes études qui ont été menées dans ce cadre, les enfants qui combinent l'école et le travail finissent par quitter l'école et s'intègrent définitivement dans le monde du travail. La progression des activités scolaires, la cadence et le rythme exigent des capacités intellectuelles pour l'exécution des tâches à accomplir. Nonobstant la fatigue et les efforts fournis la veille, « quelle concentration et quelle attention, peut-on exiger d'eux ? ». Testu F18(*), dans ses travaux portant sur la chronobiologie et sur la chrono psychologie, à travers lesquelles, il a étudié l'évolution des rythmes et des fonctions physiologiques, physiques et psychologiques (l'étude des fluctuations journalières et hebdomadaires des performances et des différentes dans l'alternance repos/activités scolaires de l'enfant), nous permet de déduire que l'abandon de l'école est entre autres soit imposé par la volonté des parents, soit par le gain et les plaisirs de la rue (autonomie, loin des pressions scolaires), soit aussi lié à l'épuisement et la fatigue dus aux efforts fournis aussi bien scolaires. BEQUELE A et BOYDEM J O19(*), évoquent quant à eux les effets du travail sur la personnalité de l'enfant. Celle-ci « dépérit et fait bientôt place aux préoccupations pratiques que suscite l'activité économique de l'enfant (...). Les facultés créatrices, l'aptitude à transcender la réalité immédiate ne se développe pas, le monde inférieur de l'enfant est gravement appauvri. Ils précisent que « la personnalité enfantine est encore mal définie, très malléable. La brusque nécessité d'adopter une attitude et comportement d'adulte provoque chez l'enfant une sorte de blocage, une cristallisation rapide et prématurée dans le domaine intellectuel et affectif ». * 17 DOUMANDJI Gamra et ZIANE Saïd, Déscolarisation, pauvreté et travail des enfants et jeunes adolescents en Algérie, * 18Testu F, Chrono psychologie et rythme scolaire. Etude journalière et hebdomadaire de l'activité intellectuelle de l'élève, thèse de doctorat d'état, université de Poitiers, 1987.
* 19 Bequele A et Boyden J O, L'enfant au travail, BIT, Genève, 1996, p119. |
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