Chapitre I: PRESENTATION DE L'ETUDE
1.1. Problématique
Depuis des années le Sénégal a fait de la
diversification des produits agricoles un élément majeur de sa
politique agricole visant à augmenter la contribution de ce secteur au
PIB. Ainsi le coton n'a pas été laissé en reste.
Aujourd'hui, la filière coton occupe une place
stratégique dans l'économie du Sénégal de par sa
contribution à la politique de diversification. Elle a pour vocation
d'accroître les revenus des producteurs, d'apporter des devises à
l'économie nationale, de servir de moteur de développement rural
et de contribuer à la croissance économique du
Sénégal. La production cotonnière occupe près de 2%
du PIB soit 5% du total des exportations (Diallo, 2005). Suite au programme de
redressement lancé en 2000, elle a atteint un record absolu de 52.421
tonnes en 2006 alors qu'elle oscillait autour de 35.000 tonnes de 1990 à
2000 (14.616 tonnes en 1999). Cette évolution s'accompagne aussi d'une
augmentation des rendements qui passent de 682 kg/ha à 1.198 kg/ha
permettant aux producteurs d'améliorer leur revenu.
Cependant la compétition entre les autres cultures de
rente telles que l'arachide conjuguée aux effets de la baisse des cours
mondiaux du coton et à l'augmentation des coûts des intrants,
présente une menace pour le coton sénégalais.
Ainsi, des politiques d'incitation à l'utilisation du
crédit furent inspirées par la mise en oeuvre d'un système
de subvention par l'Etat qui devrait stimuler la demande de crédit et,
par retour, l'utilisation des intrants pour améliorer le niveau de
productivité des producteurs.
En effet l'offre de crédit s'est
révélé être un moyen stratégique
nécessaire pour accroitre la performance technique des producteurs.
Cependant depuis l'externalisation du crédit en 2001,
la Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC) a en
charge le recensement des besoins et la demande de crédit auprès
de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
(CNCAS) alors que la SODEFITEX est devenue le chargé de la distribution
des intrants et du matériel agricole aux Groupements des Producteurs de
Coton (GPC). Elle assure également l'intermédiation entre ces
producteurs et la CNCAS. L'objectif final a été de permettre
à la FNPC de pérenniser le système de crédit
coton.
Aujourd'hui, force est de constater que malgré cette
politique d'externalisation du crédit, les producteurs se sont
retrouvés avec des niveaux d'endettement inquiétants durant les
quatre dernières campagnes. Ainsi face à ce niveau
d'endettement important des producteurs de
Etude de l'impact de l'endettement sur la performance technique
des groupements de producteur de coton dans la région
cotonnière de Kolda
coton consécutif aux performances des
précédentes campagnes d'une part, et d'autre part devant
l'importance des impayés résultant des dernières campagnes
de contreperformance, les groupements de producteurs de coton se retrouvent
avec des niveaux d'endettement dépassant le seuil critique. Cette
situation aurait un impact très important sur la performance
individuelle des producteurs en particulier et des GPC en général
et contribuerait de manière significative à la persistance de la
baisse des rendements notée depuis quatre campagnes.
C'est pour cette raison que cette étude nous amène
à poser les deux questions suivantes.
> Quelles relations existe-t-il entre le niveau d'endettement
et la performance technique des groupements?
> Quel est le seuil critique d'endettement d'un groupement?
De ces interrogations découle l'objectif de
l'étude.
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