INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE
Les finances publiques constituent l'ensemble des ressources
et dépenses de l'Etat1(*). Autrement dit, elles désignent l'ensemble des
activités de l'Etat en matière de l'argent, d'une part et, c'est
la science régissant ces activités, d'autre part.
La gestion des finances publiques est l'une des
activités les plus délicates en matière économique
et financière, et surtout pour toute une économie nationale. Ce
qui requiert l'existence des structures efficaces et permanentes
dédiées à leur contrôle de gestion.
En République Démocratique du Congo, il existe
trois types de contrôle des finances publiques : le contrôle
administratif, contrôle juridictionnel et le contrôle Parlementaire
ou politique ; mais la Cour des comptes reste la plus grande des
Institutions s'occupant dudit contrôle, avec un pouvoir
général et permanent de contrôle de la gestion des finances
et du patrimoine de l'Etat, des Entités décentralisées et
des Etablissements publics.
Malheureusement il existe un certain nombre de
problèmes qui affectent aujourd'hui l'accomplissement de la mission que
l'Etat lui a confiée. Cet ensemble de problèmes rend la Cour des
comptes faible et inefficace ; et c'est ce qui handicape son travail.
Contrôler la gestion des finances publiques c'est tout
d'abord avoir les outils (instruments) nécessaires et certaines
techniques dudit contrôle. A première vue et au regard des
attributions juridictionnelles et les compétences que l'Etat octroie
à la Cour, elle ne peut pas du tout se sentir faible ou inefficace
devant tous ses justiciables, à savoir le caissier de l'Etat, les
autorités adjudicatrices, les fonctionnaires et agents de l'Etat, les
comptables publics, les comptables de fait, etc.
Notre préoccupation primordiale est celle de la
non-mise en relation entre le contrôle de la gestion des finances
publiques et le fonctionnement intégral de la Cour des comptes d'autant
plus qu'elle continue toujours à jouir de ses compétences et
attributions juridictionnelles.
II. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Eu égard à ce qui précède, nous
formulons les hypothèses suivantes :
(1) La faiblesse qu'accuse la Cour des comptes sur le
contrôle des finances publiques est dû à un manque
d'autonomie financière ;
(2) Les influences politiques que subit cette Institution
ainsi que la faible couverture du territoire national sont autant de facteurs
qui rendent son action fragile.
III. METHODOLOGIE
UTILISEE
La valeur scientifique d'une étude repose sur la
rigueur des méthodes et techniques employées à l'appui de
celle-ci pour la description, l'analyse et l'exploitation des faits et
phénomènes afin d'atteindre l'objectif visé.
On peut convenir aisément sur le fait que l'on ne peut
aboutir à des résultats valables sans méthodologie
appropriée car toute discipline scientifique a un objet et une
méthode qui constituent toujours une démarche rationnelle de
l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la
démonstration d'une vérité.
Pour ce faire, la principale méthode utilisée
dans ce travail pour atteindre nos objectifs est la méthode analytique.
Celle-ci consiste à décomposer un objet en ses
éléments constitutifs afin de mieux les étudier.2(*)
A ce sujet, cette méthode a consisté à
décomposer, puis à étudier les différents facteurs
qui influent sur les problèmes de l'exécution du contrôle
juridictionnel de la gestion des finances publiques dans notre pays.
Outre, cette méthode analytique, nous avons
utilisé la technique documentaire qui a consisté à
consulter les différents ouvrages, articles, journaux officiels, lois et
ordonnances, etc. dans le but de puiser les théories scientifiques et
arguments capables de soutenir le sujet sous examen.
En fin, nous avons complété notre
méthodologie par l'interview au près des personnes censées
maîtriser le sujet d'étude ainsi qu'auprès des responsables
et personnels de la Cour des comptes
IV. OBJECTIFS POURSUIVIS
Dans le cadre de notre travail, les objectifs ci-dessous sont
à suivre :
v Identifier les difficultés et contraintes que subit
la Cour des comptes dans l'exercice de son travail en vue des solutions
éventuelles ;
v Analyser au regard des faits l'efficacité du
contrôle réalisé par la Cour des comptes, pendant la
période de 2006 à 2009.
V. DELIMITATION ET INTERET
DU SUJET D'ETUDE
A. Délimitation
Compte tenu des moyens dont on dispose et des coûts
à supporter, le présent travail couvre la période allant
de 2006 à 2009. Cela se traduit par une étude profonde de quatre
ans sur le contrôle de la gestion des finances publiques qu'effectue la
Cour des comptes. Aussi, le présent travail couvre la seule province de
Kinshasa.
B. Intérêt du
travail
La gestion des finances publiques est un élément
important pour un Etat car elles constituent le pilier nécessaire de son
développement économico-social. C'est ainsi que nous avons voulu
étudier et analyser comment s'effectuent la constitution et
l'utilisation des recettes et dépenses de l'Etat, des Entités
décentralisées ainsi que celles des Etablissements publics.
Pour ce faire, l'intérêt spécifique que
nous avons dans ce travail n'est pas tout seulement de réaliser un
travail scientifique efficace mais d'assortir les vrais problèmes et
difficultés qui perturbent l'exercice du contrôle de la gestion
des finances publiques en RDC afin de proposer des solutions durables.
VI. Plan sommaire de
Travail
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail
gravitera autour de trois chapitres, à savoir :
· Le premier chapitre porte sur les
Généralités sur le contrôle de la gestion des
finances publiques en RDC ;
· Le deuxième chapitre décrit le
rôle juridictionnel ainsi que les organes de la Cour des comptes ;
et
· Le troisième chapitre, enfin, analyse la
problématique du contrôle juridictionnel par la Cour des comptes
de la RDC.
CHAPITRE I. GENERALITES
SUR LE CONTROLE DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC
Avant de se plonger profondément dans l'essentiel du
contrôle juridictionnel exercé par la Cour des comptes, ce
chapitre veut éclairer et détailler brièvement les notions
de contrôle de la gestion des finances publiques en République
Démocratique selon la Loi financière, les formes de
contrôle ainsi que les types de contrôle.
I.1. Fondement du
contrôle et le cadre légal
La loi financière n° 83-0030 du 23
février 1983, telle que modifiée et complétée par
l'Ordonnance-loi n° 87_004 de janvier 1987, définit les
règles d'élaboration, de préparation et
d'exécution du budget de l'Etat ainsi que les compétences et les
modalités de sa gestion.
C'est ainsi que cette loi prévoit l'assertion
suivante : « Les Finances de l'Etat font l'objet d'un
contrôle étroit exercé à l'intérieur de
l'administration, par les juridictions et par le Parlement qui doit s'assurer
de la conformité de son exécution aux dispositions
légales ». Tout logiquement, lorsque les manquements et
irrégularités sont constatés, les sanctions sont
prévues par la Loi.
Pour rappel, les Finances publiques sont une discipline
scientifique dont l'objet est l'évaluation des
prélèvements sur la richesse du pays et des dépenses
publiques, de dissuasion et de sanctions sont tenues de stricte rigueur afin
d'empêcher les détournements et dilapidation par les gestionnaires
de fonds publics3(*).
Le contrôle de l'exécution du budget a toujours
été ressenti comme une nécessité primordiale afin
d'assurer, d'une part, le respect de la légalité
budgétaire, c'est -à-dire la conformité de
l'exécution administrative et comptable aux règles de droit,
d'autre part, celui de l'autorisation budgétaire donnée par le
Parlement.
A cette préoccupation initiale s'ajoute celle
complémentaire d'une évaluation de la qualité de la
gestion financière publique, une évaluation
réalisée simultanément ou d'une manière distincte
dans le cadre des mécanismes de contrôle.
Le contrôle de l'exécution du Budget constitue
un élément central non seulement des Finances publiques, mais
aussi de la vie administrative. Il est une nécessité à la
fois politique et financière à cause du double aspect de l'acte
budgétaire.
La fonction de contrôle est essentielle pour la bonne
exécution de la loi financière. De manière
générale, d'une manière plus comptable, la fonction de
contrôle se définit comme la comparaison entre les
prévisions et les réalisations et s'explique par
l'équation :<prévisions-réalisations
= écarts>.4(*)
I.2. Formes de
Contrôle5(*)
Pour protéger les deniers de l'Etat, plusieurs formes
de contrôle ont été mises en oeuvre. De façon
générale, on peut distinguer et classer les contrôles de
différentes façons :
1° D'après la nature des
personnes contrôlées (contrôle sur les Administrateurs et
sur les Comptables) ;
2° D'après le moment du
contrôle (contrôle a priori, contrôle en cours
d'exécution et contrôle a postériori) ;
3° D'après la nature des faits
contrôlés (contrôle des recettes et contrôle des
dépenses) et ;
4° d'après la nature des organismes
contrôleurs (contrôle administratif exercé par les
Administrateurs, contrôle juridictionnel exercé par le tribunal et
le contrôle politique exercé par le Parlement).
Il existe encore d'autres formes de contrôle dont nous
ne parlerons pas ici, par exemple les contrôles internes et
externes6(*).
Ces classifications théoriques se recoupent plus ou
moins dans la pratique mais, les contrôles administratifs sont des
contrôles en cours d'exécution.
Le contrôle a priori repose
sur une intervention préalable à tout acte engageant les finances
publiques. Il est préventif et s'efforce justement de prévenir
les irrégularités. Son inconvénient provient du fait
qu'utilisé abusivement, il risque de paralyser l'action
administrative.
Le contrôle a
postériori intervient alors que la procédure de
recette et de dépense est déjà totalement
réalisée, en sanctionnant les irrégularités
commises. Si ce contrôle évite la paralysie de l'action
administrative générée par le contrôle a priori, il
n'en est pas moins dépourvu d'inconvénient en ce qu'il est moins
protecteur des deniers publics, car les conséquences
d'irrégularités budgétaires sont souvent difficilement
réparables.
A titre d'indication, en cas des dépenses
engagées irrégulièrement, il ne reste, le plus souvent au
Parlement qu'à couvrir ces irrégularités. Le
contrôle en matière budgétaire tente d'instaurer un
équilibre entre ces deux formes de contrôle.
I.3. Types de
contrôle
Comme nous l'avons dit précédemment, les
finances de l'Etat font l'objet d'un contrôle étroit exercé
à l'intérieur de l'administration, par les juridictions
appropriées et par le Parlement. En s'intéressant aux Organismes
chargés du contrôle des opérations budgétaires, on
peut relever trois types de contrôles, à savoir : le
contrôle administratif, le contrôle politique ou parlementaire et
le contrôle juridictionnel.
I.3.1. Contrôles
Administratifs
Les contrôles administratifs sont les contrôles
internes, réalisés à priori par certains corps, agents ou
instances spécialisées de l'Etat et portant à la fois sur
les Ordonnateurs principaux ou secondaires et sur les comptables. La direction
du contrôle budgétaire et la direction de la trésorerie
exercent les contrôles internes à l'administration avant le
paiement de la dépense.
Ceci pour dire que l'exécution des lois des finances
fait l'objet d'un encadrement et d'une surveillance approfondis relevant des
Ministères ayant les finances et/ou le Budget dans leurs
attributions.
Les contrôles s'exercent sur deux plans : on n'a
d'abord le contrôle sur les opérations administratives proprement
dites et le contrôle des opérations comptables.
a. Contrôle des
opérations administratives
(i) Contrôle des
dépenses
C'est le contrôle des opérations courantes, il
porte soit sur les dépenses engagées, soit sur le contrôle
à priori, soit encore sur le contrôle avant ordonnancement.
Connaissant leurs rôles respectifs, le contrôle des dépenses
engagées est fait par le gestionnaire des crédits et le
contrôleur des dépenses engagées.
De même, le contrôle a priori de dépenses
est effectué souvent par des comités de surveillance, commissions
ou organismes consultatifs crées par le Gouvernement. Finalement, le
contrôle avant ordonnancement, qualifié d'intermédiaire est
fait par les Ordonnateurs délégués.
(ii) Contrôle des opérations de
recettes
C'est le contrôle effectué au sein des Organismes
spécialisés dans le recouvrement de toutes les recettes de l'Etat
et le Ministère des finances ainsi que les Ministères
dépensiers.
(iii) Contrôle des dépenses
d'investissement
En tant que canal de tous les investissements au sein de la
République, le Ministère du Plan exerce le contrôle et le
suivi de tout accord de paiement fait sur un projet d'investissement.
b. Contrôle des
opérations comptables
(i) Le contrôle
hiérarchique
Le contrôle hiérarchique est le contrôle
exercé par les supérieurs sur les subordonnés.
v Le contrôle des Ordonnateurs résulte de leur
position hiérarchique qui donne au Ministre les pouvoirs
nécessaires. Il s'exerce par la vérification des rapports et
documents adressés périodiquement par les Ordonnateurs
secondaires à l'administration centrale et, éventuellement, par
l'intermédiaire des corps de contrôle (contrôleurs des
dépenses engagées) ;
v Le contrôle des comptables est assuré au sein
de la hiérarchie. Il est naturellement diligenté par le
Secrétaire Général aux Finances ou le Directeur chef de
service de la comptabilité publique et exécuté par les
contrôleurs des finances qui ont un pouvoir à compétence
restreinte.
Les contrôleurs des finances ont pour mission de
vérifier l'exactitude et la réalité de toutes les
opérations des recettes et des dépenses effectuées par
les comptables publics et de veiller à l'application des dispositions
des articles 52, 53,54 et 110 du Règlement Général de la
Comptabilité Publique et des instructions s'y rapportant. Ils sont
également chargés de surveiller l'organisation et la gestion des
dépôts du matériel remis aux chefs des services ; ils
sont tenus de signaler tous les abus constatés dans la gestion de
matériels et dans la constitution de stocks dépassant les besoins
normaux.
(ii) Les contrôles exercés sur les
Ordonnateurs par l'administration des finances
Ces contrôles sont réalisés par le
Ministère des finances, par les Comptables publics et l'Inspection
Générale des Finances.
v Les Ministres ayant les finances et le budget dans leurs
attributions exercent directement en personne ou à
l'intermédiaire des contrôleurs financiers, une surveillance
permanente sur les opérations d'exécution du budget
effectuées par les Ministres (visa, comptabilité administrative)
et même sur leur activité règlementaire (contreseing).
S'agissant du contrôle de l'engagement, il est entendu
que le contrôleur examine la régularité des
opérations d'engagement qui sont effectuées par l'Ordonnateur.
Le contrôleur vérifie tous les actes qui se
traduisent par une dépense immédiate ou future. Toute proposition
d'engagement doit être soumise au contrôleur avec pièces
justificatives sauf en cas d'engagement automatique pour les dépenses du
personnel, pour les effectifs existants. Il doit s'assurer de l'imputation de
la dépense, de la disponibilité des crédits, de
l'exactitude de l'évolution de la dépense.
v Les comptables vérifient, au moment de régler
les dépenses et les recettes, la régularité
budgétaire des opérations qui leur sont ordonnées.
v Le contrôle de l'Inspection Générale des
finances7(*) :
Le contrôle de l'IGF porte sur l'ensemble du secteur
public. La fonction de contrôle, sous la forme d'audit interne est
exercée par l'IGF, dont la mission consiste à auditer l'ensemble
des administrations financières ainsi que toutes les Entreprises
bénéficiant, à un titre ou un autre, d'un concours
financier de l'Etat.
Le statut et surtout les missions ainsi définies de
l'Inspection Générale des Finances en font autant un corps
d'expertise qu'un corps de contrôle traditionnel ; les
méthodes de contrôle vont de l'approche la plus classique
(contrôle sur les comptables) à la plus moderne (enquêtes et
audits).
Les Inspecteurs des Finances sont nommés par le
Président de la République sur proposition conjointe des
Ministres ayant les Finances et la Fonction Publique dans leurs attributions.
Ils exercent sur les Ordonnateurs secondaires une surveillance
financière générale qui donne au Ministre des finances une
vue générale sur l'ensemble de l'activité
administrative.
Pendant plus d'une décennie, soit de 1990 à
2001, l'IGF n'a pas pu jouer son rôle ; mais de 2001 à nos
jours le contrôle semble être amélioré.
I.3.2. Le contrôle
Parlementaire
Dans le schéma des contrôles de
l'exécution des lois des finances, le contrôle
parlementaire/politique opéré par le Parlement tient en principe
la première place. Ayant initialement autorisé la mise en oeuvre
des opérations de recettes et de dépenses, il suit le
déroulement puis se prononce sur l'exécution définitive du
budget.
Sur le plan strictement juridique, le contrôle
parlementaire devrait être le principal contrôle en raison des
prérogatives constitutionnelles conférées au Parlement en
matière budgétaire8(*). Dans beaucoup de pays, cette
mission de contrôle est devenue presque l'unique activité du
Parlement. Or, le contrôle de l'exécution du budget n'est guerre
son intention.
C'est tout d'abord grâce à ses pouvoirs
généraux de contrôle que le Parlement pourrait exercer un
contrôle de l'exécution du budget en recourant notamment aux
commissions d'enquêtes et de contrôle ou par interpellation ou la
mise en jeu de la responsabilité du gouvernement.
Par ailleurs, le vote d'une loi de finances rectificative peut
être l'occasion de critiquer l'exécution du budget. Le parlement
peut également utiliser la procédure des questions
écrites.
Enfin, le contrôle parlementaire peut s'exercer à
l'occasion de vote de loi de règlement. Le projet annuel de la loi de
règlement constate le montant définitif des encaissements des
recettes à des ordonnancements se rapportant à une même
année ; il ratifie en outre les ouvertures de crédits non
autorisées par la loi de finances de l'année ou une loi
rectificative.
Il faut noter qu'en général, le projet de loi de
règlement est voté sur discussion au fond alors qu'il aurait
dû faire l'objet d'un contrôle efficace
De façon générale, l'autorité
financière du Parlement ne peut être garantie que dans la mesure
où les Assemblées elles-mêmes disposent de pouvoirs de
contrôle en cours d'exécution et lorsque le budget est
exécuté.
A noter que pour la préparation du budget 2005, la
commission économique et financière de l'Assemblée
Nationale a été associé aux conférences
budgétaires et aux discussions sur l'esquisse et les grandes masses du
projet 2005. Ce fut une première dans l'histoire budgétaire de la
République. Cette formule de dialogue permet de faciliter la discussion
budgétaire et d'anticiper sur les obstacles éventuels de la
plénière.
Les bailleurs de fonds qui ont conseillé cette formule
espèrent voir le Parlement jouer son rôle de contrôle et
surtout de suivi des états budgétaires.
I.3.3. Le contrôle
juridictionnel
Ce contrôle est exercé par la Cour des comptes
qui a un pouvoir général et permanent de contrôle de la
gestion des finances et des biens de l'Etat, des entités
décentralisées ainsi que des Etablissements publics.
Le contrôle de la Cour porte essentiellement, d'une
part, sur l'exactitude, la légalité et la
régularité pour les opérations budgétaires et
comptables et, d'autre part, sur l'efficacité, l'efficience et
l'économie pour les opérations de la gestion des Entreprises
publiques.
Le détail sur les compétences et le
fonctionnement du contrôle de la Cour des comptes fera l'objet de notre
deuxième chapitre.
CHAPITRE II. LA COUR DES
COMPTES ET LE CONTROLE JURIDICTIONNEL DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN
RDC
Après avoir fait une vue générale sur le
fonctionnement du contrôle de la gestion des finances publiques de la
RDC ; ce deuxième chapitre détaille sur l'essentiel du
contrôle qu'exerce la Cour des comptes (contrôle
juridictionnel). C'est ainsi que ce chapitre portera sur trois
sections : la composition de la Cour (section I), le fonctionnement de la
Cour (section II), et les compétences et attributions juridictionnelles
de la Cour (section III).
2.1. Aperçu
Général de la Cour des comptes
2.1.1. Bref Historique de la
Cour
De 1908 au 1960, la R.D.Congo était entre les mains
des Belges et de la Belgique. Dans cette situation toutes les
opérations de recettes et de dépenses s'exécutaient en
Belgique, de même toutes les encaisses du Congo belge étaient
logées dans des Banques belges.
Cette situation avait pris corps dans l'élaboration
de la Charte coloniale de 18 octobre 1908 dans son article 13. C'est au 16
avril 1963 dans la promulgation d'une Loi portant organisation d'une cour
des comptes d'essence parlementaire qu'il ya eu un peu une première
expression nationale en la matière.
En février 1987, par l'abrogation de la Loi n°
83-001 du 12 février 1983 instituant la commission parlementaire de
contrôle des finances et des biens publics, il y eu l'Ordonnance-loi
n° 87-005 fixant composition et le fonctionnement de la Cour des
comptes.
2.1.2. Relation de la Cour
avec le Parlement
Elle relève de la compétence du Parlement
par l'accomplissement de sa mission constitutionnelle de contrôler
l'activité en matière de la gestion des finances et du
patrimoine de l'Etat.
Elle met pour son intention un cahier d'observations sur
l'exécution des recettes et des dépenses de l'Etat et permet
au Parlement de voter les Lois de règlement en toute connaissance de
cause.
2.1.3. Relation de la Cour
avec le Gouvernement
Telle de par ses prérogatives, la Cour assiste le
Gouvernement dans la reddition des comptes pour une bonne gouvernance, dans
l'élaboration et l'exécution du Budget de l'Etat en toute
légalité et régularité.
2.2. La Composition de la
Cour
La cour des comptes comprend en son sein un
Président, des Vice-présidents, d'un Procureur
Général et les autres. Les membres de la Cour des comptes ont
qualité des magistrats et sont nommés par le Chef de l'Etat,
Président de la République.
La Cour a en son sein trois sections et six
Directions :
2.2.1. Les Sections de la
Cour
En son sein, la Cour des comptes a trois sections dont la
première est chargée des comptes et services de l'Etat et des
Entités décentralisées ; la deuxième est
chargée des Etablissements publics, et la troisième est
chargée des fautes en matière de discipline budgétaire et
financière.
2.2.2. Les Directions de la
Cour
Vu la taille des activités, la Cour des comptes
comprend six directions, à savoir :
a. La Direction des Services
Généraux
Cette Direction est chargée :
v du fonctionnement des services de l'administration dans
le domaine juridique, administratif et financier ;
v de la gestion des dossiers des magistrats et du personnel
de la Cour ;
v de la présentation du Budget de la Cour et du
suivi de son exécution ;
v d'assurer la gestion de la logistique de tous les
services de la Cour ;
v d'assurer la gestion des mobiliers et matériels des
bureaux de la Cour ;
v de superviser les actions sociales ;
v de prendre soin des contacts de la Cour avec
l'extérieur.
b. Direction Etudes, Formation,
Documentation et Archives(DEFDA)
Cette Direction est chargée :
v de réaliser les études systématiques
et spécifiques en matière de contrôle des finances et
des biens de l'Etat ;
v de collecter, traiter, stocker et diffuser toutes
informations nécessaires pour le fonctionnement de la Cour ;
v d'assurer la formation des Magistrats, cadres techniques
de vérification (vérificateur) ;
v d'assurer la sauvegarde et la conservation des archives
de la Cour ;
v de réceptionner les stagiaires et chercheurs pour la
formation et autres encadrements.
c. Direction des comptes
publics de l'Etat central
<
Cette Direction est chargée :
v de recenser tous les justiciables de la Cour relevant
des services centraux de l'Etat ;
v de réceptionner les comptes desdits justiciables en
provenance du Greffe central et de procéder à la mise en
état d'examen de ces comptes ;
v de procéder à l'analyse préliminaire de
ces comptes avant leur examen au niveau de la section, mais sous la
supervision d'un Conseiller-rapporteur.
d. Direction des comptes
publics des Entités décentralisées
Cette Direction est chargée de faire
textuellement les mêmes procédures que fait la Direction
précédente mais, celle-ci l'exécuterait pour les
Entités décentralisées.
e. Direction des
établissements publics
Cette direction est chargée :
v de recenser les Etablissements publics (Entreprises
publiques, Organismes, Entreprises mixtes où l'Etat détient la
participation) ;
v de recenser tout organisme privé
bénéficiant du concours financier de l'Etat ;
v de procéder aux travaux préliminaires de
vérification des comptes et de contrôle de gestion des
Etablissements publics au sens de l'article trois de l'Ordonnance-loi n°
87-005 du six février 1987 sous la supervision et la
responsabilité d'un Conseiller-rapporteur.
f. Direction de discipline
budgétaire et financière
Cette direction est chargée :
v de constater ou de collecter les fautes de gestion commises
par tout responsable, fonctionnaire, agent de l'Etat ou des Entités
décentralisées et des Etablissements publics.
v de statuer sur l'examen des dossiers relatifs aux fautes
de gestion ;
v de procéder à l'instruction avec la
procédure de jugement devant la section de discipline
budgétaire et financière.
2.3. Fonctionnement de la
Cour
La Cour est dirigée par un Président nommé
par le Président de la République et accompagné par les
vice-présidents, les Conseillers et les Magistrats.
2.3.1. Classification
hiérarchique
a. Président
La Cour des comptes de la République
Démocratique du Congo est dirigée par un Président, celui
qui est le premier responsable de la Cour.
Le Président définit l'organisation et le
programme annuel de la Cour ; il dégage le budget
général du fonctionnement annuel de la Cour et organise la
rotation des Vice-présidents. En cas d'absence du
Président, c'est le plus ancien des Vice-présidents qui en
assume l'intérim.
b.
Vice-présidents
En son sein, la Cour fonctionne avec trois
Vice-présidents. Les Vice-présidents répartissent les
tâches et travaux aux Conseillers. En cas d'absence des
Vice-présidents, le plus ancien des Conseillers en assume
l'intérim.
c. Procureur
Général
Le Procureur Général de la Cour des comptes
exerce le ministère public par voie de conclusion, d'avis ou de
réquisition. Il défère à la Cour des
opérations constitutives de gestion.
Le Procureur Général fait dresser un état
des Comptables publics qui doivent faire parvenir leurs comptes à la
Cour. Il veille à la production des comptes dans le délai
prescrit et, en cas de retard, requiert l'application des amendes
prévues par la loi.
d. Secrétaire
Général et Secrétaires Généraux
adjoints
La Cour des comptes fonctionne avec un Secrétaire
général et des Secrétaires Généraux
adjoints, qui sont choisis parmi les conseillers.
Le secrétaire Général assiste le
Président de la Cour dans la gestion du personnel de la Cour. Il est
le chef de l'administration de la Cour.
Les Secrétaires Généraux adjoints
assistent les Vice-présidents dans la bonne marche des
activités des Sections.
Comme dit ci-haut, les membres de la Cour ont qualité
des magistrats.
Notons toute fois que la Cour siège toutes les sections
réunies :
· lorsqu'elle examine et arrête le Compte
Général de l'Etat ;
· lorsqu'elle se prononce sur des questions de
procédure ou de jurisprudence ;
· lorsqu'elle connait des affaires qui lui sont
déférées directement par le Président, sur renvoi
d'une section, à la requête du Ministère public ou sur
renvoi après cassation.
2.3.2. L'Organigramme de la
Cour des comptes
Aujourd'hui, la cour des comptes a un nombre restreint de
personnels. Elle n'égorge réellement pas plus de 150 personnels
répartis en magistrats (Conseillers), auditeurs, vérificateurs
et autres administratifs.
Président
Procureur Général
Sections réunies
Conseillers
Conseillers
Vice-président
Chambres
Section III : Discipline
Budgétaire et financière
Comités des rapports
Section I : Comptes et services de
l'Etat et des Entités décentralisés
Chambres
Secrétariat
Conseillers
Vice-président
Section II : Etablissements
publics
Chambres
Vice-président
Chambre du Conseil
Avocats Généraux
Direction IV : Comptes
publics : Entités décentralisées
Direction V : Etablissements
publics
Secrétaire Gén.
Adjoint
Secrétaire Gén.
Adjoint
Direction III : Comptes
publics : Etat central
Secrétaire Gén.
Adjoint
Direction II : Etudes, Formation
Documentation et Archives
Secrétaire Gén.
Direction VI : Discipline
budgétaire et financière
Cabinet
Direction I : Gestion
- Magistrats et Personnel Adm.
- Intendance
2.4. Compétences et
attributions juridictionnelles de la Cour des comptes
2.4.1. La Cour et ses
Compétences
Selon la Loi, la Cour des comptes dispose d'un pouvoir
général et permanent de contrôler la gestion des
finances et des biens de l'Etat, des Entités
décentralisées ainsi que de ceux des Etablissements
publics.
A cet effet, la Cour a le droit :
· D'examiner le Compte général du
trésor ;
· D'examiner les comptes des Comptables publics ;
· De contrôler et de vérifier la gestion et
les comptes des Etablissements publics
a. Comptable de fait
Selon la définition de la Cour, un Comptable de fait
est une personne qui, sans y être habilitée par l'autorité
compétente effectue les opérations des recettes, des
dépenses, de détention et de maniement des fonds ou des valeurs
de l'Etat.
La juridiction de la Cour des comptes est faite sur tous les
fonctionnaires ou agents de l'Etat, des Entités
décentralisées, tous les responsables ou agents des
Etablissements publics en matière de discipline budgétaire et
financière, auteurs d'une faute de gestion.
b. Faute de gestion
D'une manière générale, sont
déclarées fautes de gestion selon la Cour des comptes tous
actes contraires aux règles d'exécution des recettes et des
dépenses de l'Etat, des Entités décentralisées et
des Etablissements publics. Cela se traduit par :
· Le non-respect des règles d'engagement des
dépenses ;
· L'engagement des dépenses sans
disponibilité de crédits ;
· La procuration à soi-même ou à un
autrui d'un avantage injustifié, sous toute forme, entrainant un
préjudice pour l'Etat et les autres secteurs publics ;
· La dissimulation de nature à permettre la
fausse imputation d'une dépense ;
· L'omission, en méconnaissance de la loi fiscale,
de remplir les obligations qu'elle impose, aux fins d'avantager indûment
les contribuables.
En matière de discipline budgétaire et
financière, la Cour des comptes examine les pièces justificatives
des recettes et des dépenses effectuées au titre du budget
général et des budgets annexes de l'Etat, des Entités
décentralisées et des Etablissements publics.
Le contrôle des Etablissements publics défini
à l'article 3 porte sur les opérations de chaque exercice.
Toute fois la Cour des comptes peut procéder au regroupement de
plusieurs exercices.
2.4.2. Les Attributions
juridictionnelles de la Cour
Celles-ci concernent :
a. De la production et du
jugement des comptes
(i) Comptable public, c'est
toute personne effectuant les opérations de recettes, de
dépenses et de maniement des biens et fonds de l'Etat.
v Le Comptable public présente les comptes
sincères et véritables, datés et signés,
revêtus du visa du supérieur hiérarchique à la Cour
des comptes ;
v les comptes doivent être appuyés par les
pièces justificatives selon les opérations ;
v les pièces justificatives des recettes et des
dépenses produites à l'appui du compte sont adressées
à la Cour chaque trimestre ;
v la Cour des comptes peut faire appel aux fonctionnaires pour
les travaux de vérification des comptes et des pièces
justificatives présentés par le Comptable public sous la
direction et la responsabilité des Conseillers-rapporteurs ;
v la Cour des comptes détient le plein droit de se
faire fournir tous les documents et a accès à tous lieux pour ses
contrôles ou renseignements relatifs aux recettes et aux
dépenses de l'Etat et des Organismes soumis à son
contrôle ;
v les pièces justificatives produites à l'appui
des comptes pourront être détruites après un délai
de 10 ans.
b. De la gestion de
fait
Les Autorités politiques et administratives ainsi que
les responsables des Etablissements publics sont tenus de communiquer au
Procureur Général, qui saisit la Cour des comptes, des faits de
gestion qu'ils relèvent dans leurs services
c. Du contrôle
Budgétaire et Financier
Le Contrôle de la Cour porte sur tous les aspects de la
gestion. A ce titre, la Cour apprécie la réalisation des
objectifs assignés, les moyens utilisés, les coûts de biens
et services produits, les prix pratiqués et les résultats
financiers.
Lorsque, au cours de l'examen des comptes de l'Etat et des
Entités décentralisées, la Cour relève des
irrégularités, des lacunes dans la règlementation ou des
insuffisances dans l'organisation administrative et comptable, le
Président de la Cour les porte par voie de référé
à la connaissance des départements intéressés. Il
leur demande de lui faire connaître les mesures mises en oeuvre pour y
remédier :
v la Cour examine les pièces justificatives des
recettes et des dépenses effectuées au titre du budget
général et des budgets annexes de l'Etat et des autres secteurs
publics ;
v les Ordonnateurs-délégués font parvenir
à la Cour des comptes des situations des dépenses engagées
revêtues du visa du contrôleur des dépenses
engagées. Chaque dernier mois de la fin du trimestre, ils indiquent par
imputation budgétaire le montant des crédits ouverts des
ordonnancements ;
v les Magistrats de la Cour examinent et vérifient les
situations qui sont parvenues à la Cour par les
Ordonnateurs-délégués, et soumettent les résultats
chez le Président et le Procureur Général ;
v la décision de la Cour des comptes sur les recettes
et les dépenses de l'Etat et des Entités
décentralisées, conformément à la loi
financière, après l'examen des situations envoyées par les
Ordonnateurs-délégués, est soumise chez le Chef de
l'Etat ;
v la Cour reçoit auprès des Etablissements
publics, selon l'article 3 de l'ordonnance-loi n° 87-005 du six
février, les documents suivants :
(i) Le bilan de l'exercice écoulé ainsi que les
comptes de production, d'exploitation et d'affectation des
résultats ;
(ii) Les comptes « pertes et profits » de
l'exercice ;
(iii) Les états détaillés concernant les
amortissements, les provisions, les chiffres d'affaires, les dettes, les
créances et les engagements de l'exercice hors bilan ;
(iv) Les prévisions des dépenses de fonctionnement
et d'investissement de l'exercice en cours ;
(v) Tous autres documents requis par la Cour des comptes.
Après contrôle, observations et analyses
qu'effectue la Cour des comptes, un rapport sur les situations et
recommandations est adressé au Parlement et au Président de la
République, Chef de l'Etat.
d. De la discipline
budgétaire et financière
En cette matière, la Cour des comptes est saisie soit
d'office, soit par le biais du Procureur général par son
initiative pour les fautes relevées à charge de la personne.
D'une manière générale, les
décisions de la Cour sont prises à la majorité de voix. En
cas de partage, celle du Président est plus
prépondérante.
Le Procureur Général de la Cour intervient
lorsque l'analyse et la vérification sont faites par les
Conseillers-rapporteurs et les charges à retenir sur une personne ou
groupe de personnes.
Lorsque l'instruction relève des faits susceptibles de
constituer des infractions, le Procureur Général transmet le
dossier chez le Procureur Général de la République et en
informe les personnes énumérées à l'article 58.
CHAPITRE III.
PROBLEMATIQUE DU CONTROLE JURIDICTIONNEL PAR LA COUR DES COMPTES DE LA
R.D.CONGO
En confrontant le rôle et la mission de la Cour des
comptes au contrôle effectif de gestion des finances publiques en
République Démocratique du Congo, il est remarqué qu'il
existe certains facteurs essentiels qui handicapent la Cour des comptes dans
l'exercice normal des ses activités.
C'est ainsi que ce chapitre donne le détail sur ces
facteurs en adoptant après analyse un ensemble de moyens pour palier
à ces problèmes.
A cet effet, ce chapitre a deux sections : Principales
caractéristiques du contrôle de la Cour (section1) et l'impact du
contrôle bien fait de la Cour (section 2), puis se dégageraient
quelques recommandations.
3.1. Principales
caractéristiques du contrôle de la Cour des comptes
Ces faiblesses sont de plusieurs
titres, à savoir :
3.1.1. Les faiblesses
recensées
La faiblesse que connaît le contrôle de la Cour se
situe à quatre niveaux d'analyse : sur le plan politique, sur le
plan financier, sur le plan des ressources humaines et enfin sur le plan
matériel et des structures administratives.
(i) Sur le plan politique et partisan
Au regard de la forte politisation de la gestion des Etats
africains, ce niveau démontre le fondement de toutes les vraies
difficultés que rencontre la Cour des comptes dans la réalisation
de sa mission et dans l'atteinte de ses objectifs.
Dans les circonstances confuses qui ont prévalu dans
le pays depuis 1990, marquées essentiellement par des désordres
politiques et l'effondrement de l'autorité de l'Etat ; la Cour
était dépouillée du nécessaire appui institutionnel
à même de garantir l'efficacité de son action.
En RDC, les influences politiques et partisanes
pénètrent de plus en plus l'administration ; la gestion des
finances publiques se converge plus dans la politique et non plus au strict
respect des règles budgétaires et financières.
Par exemple, dans les exercices de 2005 et 2006 tous les
projets de loi portant arrêt des comptes et règlement
définitif du budget de l'Etat accompagnés des observations de la
Cour ont été soumis au vote de l'Assemblée nationale mais,
ceux-ci n'ont jamais été examinés, ni même
publiés dans le journal officiel.
Même si les fautes de gestion (existence des
irrégularités) sont imputées sur un gestionnaire de
crédit ou ordonnateur des dépenses ; du fait qu'il est d'un
tel ou tel autre parti politique, il peut être occultement exempté
de la sanction (traiter l'affaire au parti). Il devient alors difficile
à la Cour d'appliquer conformément la loi selon l'ordonnance-loi
de n° 87-031 du 22 juillet 1987 relative à la procédure
devant la Cour des comptes. Ce genre de situation affaiblit le contrôle
de la Cour.
(ii) Sur le plan financier
La Cour des comptes souffre d'une dépendance
financière importante. C'est en 1987, après l'ordonnance-loi
fixant la composition et le fonctionnement de la cour et une autre succession
d'ordonnances -loi que la Cour avait bénéficié d'un
soutien financier important de la part des partenaires extérieurs. Cette
aide avait permis à l'Institution de s'installer rapidement et de poser
sa structure et la formation de son personnel.
Suite à la rupture de coopération
internationale qu'a connue le pays vers l'année 1991, la Cour
était obligée d'attendre toujours le financement insuffisant de
l'Etat.
En décembre 2009, selon le résultat de
l'interview faite au près des responsables de la Cour, il était
sorti que la Cour bénéficie au près du Ministère
des finances d'une somme de deux millions de franc congolais pour son
fonctionnement mensuel, somme jugée insuffisante pour la couverture
des activités de la Cour.
(iii) Sur le plan des ressources humaines
En se conformant a sa mission, la Cour est obligée
d'avoir un nombre important du personnel. Selon son organigramme, la Cour
égorge pas plus de 150 personnels, chiffre jugé insuffisant pour
la couverture de l'activité dans toute l'étendue nationale.
Cette situation est la résultante des contraintes
déjà citées ci-haut (surtout financière) qui, avec
tous leurs effets, paralysant la Direction du personnel de la Cour de recruter,
d'engager et même de former son personnel.
Sur ce plan, les vraies faiblesses se présentent comme
suit :
· L'insuffisance du personnel : incapacité
à la cour d'effectuer un contrôle fort à caractère
national ; et
· L'absence des formations répétées
pour le personnel de la Cour suivant l'évolution technologique de
gestion.
(iv) Sur le plan matériel et des structures
administratives
Un caractère national ; il existe alors un
problème de non existence des structures administratives de la Cour
dans toutes les provinces du pays. Différemment aux autres institutions,
la Cour ne s'est installée que dans la ville province de Kinshasa. Ce
qui ne justifie nullement le caractère exhaustif de contrôle
exercé.
Aussi, la Cour n'a pas de matériel adapté
à l'évolution technologique de gestion et de
comptabilité ; elle réalise ses contrôles manuellement
au moment où certaines entités qu'elle contrôle
utilisent une gestion informatisée. Cette situation traduit toujours un
handicap important pour la bonne exécution du contrôle de la Cour
des comptes.
3. I.2. Inefficacité du
contrôle
L'inefficacité du contrôle de la Cour se situe
à trois niveaux : premièrement, d'importantes influences
politiques ; deuxièmement au niveau du cadre de
considération du résultat de la Cour ; et
troisièmement, le caractère a postériori du
contrôle.
(i) D'importantes influences politiques
Pour rappel, l'institution de la Cour des comptes
répondait aux deux (2) impératifs suivants:
1° D'une part, protéger les
finances publiques contre les dilapidations, malversations ou
négligences, phénomènes observés
généralement dans les pays peu démocratiques (cas de la
RDC) où les gouvernements n'ont pas la culture de rendre
comptes ;
2° D'autre part, maintenir les
comptables publics contre tout arbitrage, en assurant la vérification de
leurs comptes en dehors de toute influence politique ou partisane.
Ce pendant, l'expérience montre que les influences
politiques et partisanes battent leurs pleins au sein de nos Ministères
et Organismes publics ou privés bénéficiant du concours
financiers de l'Etat.
Même si les fautes de gestion ou certaines
irrégularités sont constatées dans le chef des
gestionnaires de crédit ou ordonnateurs des dépenses, le
rendement des comptes ne se fait plus à la juridiction mais à la
famille politique.
Du fait de cette situation, l'exécution du
contrôle ne se fait plus avec dévouement dans le chef du
personnel de la Cour et ce contrôle se rend toujours inefficace de plus
en plus.
(ii) Faible exploitation du résultat de
contrôle de la Cour par le Parlement
Tout contrôle de la Cour des comptes a pour mission de
rechercher des irrégularités éventuelles dans la gestion
des fonds et biens de l'Etat. Une fois découvertes, elles devraient
être sanctionnées. Ce pendant, la situation est difficile selon
qu'il s'agit des comptables ou des ordonnateurs ou administrateurs.9(*)
En effet, après l'exécution du contrôle,
à l'issu d'une procédure complète devant la Cour
(arrêt provisoire, arrêt définitif), les décisions
suivantes sont souvent prises :
v un arrêt de décharge (compte régulier,
jugement annuel) ;
v un arrêt de quitus (compte régulier, sortie de
charge) ;
v un arrêt d'avance (compte d'avance) ;
v un arrêt déficitaire (compte de
débet).
Cet ensemble de décisions que prend la Cour des comptes
est la résultante de toutes les observations faites au cours d'un
contrôle effectué au sein de l'administration publique.
Ces observations du contrôle de la Cour font l'objet,
selon la loi financière, d'un rapport ou cahier d'observations sur
l'exécution des dépenses et des recettes de l'administration
publique que la Cour soumet à l'intention du Parlement, avec
finalité de lui permettre de voter les lois de règlement en
toute efficience et efficacité.
Fort malheureusement, selon les informations à notre
possession, depuis 2006 jusqu'au décembre 2009, la grande
majorité des rapports que la Cour avait soumis au Parlement sont
restés presque inexploités.
Par exemple, en 2003, les observations relatives au projet de
loi portant arrêt des comptes et règlement définitif du
budget de l'Etat ont été mises en doute par la Cour des comptes
suite au manque de fiabilité des données de la reddition des
comptes en raison des discordances entre les données de la Direction de
reddition des comptes et celles fournies par la Direction du Trésor et
de l'Ordonnancement (DTO), de la Direction Générale des Douanes
et Accises(DGDA) et de la Direction Générale des Recettes
Administratives et Domaniales (DGRAD). Cette observation de la Cour n'a pas
fait l'objet d'une exploitation du Parlement jusqu'à ce jour.
En décembre 2006, la Cour avait procédé
à un audit au niveau du cabinet du Premier
Ministre, avec une mission de collecter et d'analyser des données de
tous les paiements opérés par le Trésor public pour le
compte de la Primature10(*).
L'une des observations de la Cour est soumise dans le tableau
suivant :
Tableau 1 : Résultat
obtenu à la Primature (en CDF)
Fiche n°
|
Recettes
|
Montant justifié
|
Montant à justifier
|
01/07
|
144.350.568,0
|
-
|
144.350.568,0
|
02/08
|
16.652.152,0
|
2.471.670,0
|
14.190.482,0
|
04/08
|
3.067.747.091,0
|
-
|
3.067.747.091,0
|
05/08
|
1.365.000,0
|
-
|
1.365.000,0
|
06/08
|
10.465.000,0
|
-
|
10.465.000,0
|
TOTAL
|
3.240.579.811,0
|
2.471.670,0
|
3.238.118.141,0
|
Source : Cour des
comptes/rapport de l'audit au cabinet du Premier ministre, décembre 2006
au 28 février 2007.
Il se dégage dans ce tableau d'un montant de CDF
3.238.118.141,0 que le Cabinet du Premier Ministre n'a pas pu justifier.
En l'absence des pièces justificatives, les sommes ainsi reçues
et dépensées devraient être justifiées.
Fort malheureusement ce rapport n'est pas encore
exploité par le Parlement11(*).
(iii) Le Caractère a postériori du
contrôle de la Cour
Du fait que le contrôle de la Cour subit aujourd'hui une
influence politique et partisane importante, son caractère a
postériori devient aussi un facteur d'inefficacité car, en effet,
le gestionnaire ou l'administrateur qui manipule les fonds de l'Etat, ne
s'attend qu'à un contrôle juridictionnel à la fin de
l'exercice, avec connaissance de l'existence d'une couverture partisane.
3.2. L'impact d'un
contrôle bien fait de la Cour des comptes
L'exécution d'un contrôle bien fait devrait
avoir un impact très positif sur la notion des finances publiques, tout
au niveau de l'Etat central qu'au niveau des Entités
décentralisées.
3.2.1. Au niveau de l'Etat
central et des Entités décentralisées
Le contrôle bien fait est celui qui porte sur tous les
aspects de la gestion et sur la régularité de comptabilité
en matière budgétaire et financière, en dégageant
toutes les preuves possibles (pièces justificatives) des recettes et des
dépenses effectuées au titre du budget général et
des budgets annexes de l'Etat et des Entités
décentralisées.
Ainsi, le contrôle bien fait de la Cour permet :
v d'améliorer la qualité des opérations
de gestion dans tous ses aspects ;
v de maîtriser le mécanisme complexe des finances
publiques ;
v d'instaurer dans l'esprit de tous fonctionnaires,
gestionnaires et comptables la notion de la transparence et de la bonne gestion
suite à la procédure de la discipline budgétaire de la
Cour ;
v d'éradiquer toute manifestation de la mal gouvernance
qui permettra à l'Etat d'améliorer sa gouvernance
économique et financière ;
v de promouvoir, pour un nouvel exercice, l'exactitude, la
légalité et la régularité des opérations
budgétaires et comptables ;
v de garantir, pour un prochain exercice, la bonne
exécution du budget notamment la loi de règlement que le
Parlement pourrait voter ; etc.
Pour les Comptables publics, le contrôle bien fait de la
Cour permet :
v de présenter les comptes sincères et
véritables, datés et signés, revêtus du visa du
supérieur hiérarchique, appuyés des pièces
justificatives selon les opérations ;
v de produire les comptes tout le mois de juillet de
l'année suivant celle à la quelle ils se rapportent ;
v de conserver en termes de transparence, tous les documents
comptables pendant dix ans.
Pour les gestionnaires ou administrateurs, il
permet :
v de dégager avec clarté les comptes des
situations des dépenses engagées, revêtus du visa du
contrôleur des dépenses engagées ;
v d'affecter selon la loi budgétaire, les
crédits aux dépenses programmées dans le but de ne pas
bouger le cadre budgétaire.
3.2.2. Au niveau des
entreprises publiques et privées
Pour les Entreprises publiques ou privées, le
contrôle bien fait de la Cour a aussi un impact très positif, et
très particulièrement sur l'efficacité, l'efficience et
l'économie dans leurs opérations de gestion.
Ce contrôle permet :
v une bonne gestion des entreprises ;
v la performance des entreprises par l'élaboration des
documents comptables clairs et nets ci-après :
ü Bilan et comptes de production, d'exploitation et
d'affectation des résultats ;
ü Les comptes « pertes et profits »
de l'exercice ;
ü les états détaillés concernant les
amortissements et provisions, le chiffre d'affaires, les dettes, les
créances et engagements des dépenses de l'exercice ;
ü les prévisions des dépenses, de
fonctionnement et d'investissement de l'exercice ;
v une clarification sur le dégagement des
résultats des entreprises dans le but de la bonne détermination
de l'assiette fiscale.
Tout compte fait, l'impact du contrôle bien fait de la
Cour des comptes permet, d'une manière globale à :
v une meilleure gestion des finances publiques et du
patrimoine de l'Etat ;
v une bonne gouvernance ;
v une bonne gestion des Entreprises publiques et
privée, ainsi qu'à leur performance par le
dégagement des résultats concrets et loyaux ;
v une bonne et meilleure mobilisation des recettes fiscales et
domaniales de l'Etat, etc.
3.3. Quelques
recommandations
En référence aux principales
caractéristiques ci-dessus évoquées, l'élaboration
d'un cadre stratégique de sa reforme s'impose. Celui-ci devrait
permettre d'assurer le bon fonctionnement juridictionnel de contrôle.
Ce cadre se situera plus :
3.3.1. Au niveau du
fonctionnement juridictionnel de contrôle
En effet, selon l'ordonnance-loi n° 87_031 du 22 juillet
1987 relative à la procédure devant la Cour des comptes, le
caractère juridictionnel prévoit un processus constitué
des étapes séquentielles commençant par l'exécution
de contrôle (soit à la période prévue ou soit
à l'initiative du Procureur Général près la Cour
des comptes) jusqu'au dépôt d'un cahier d'observations au
près du Parlement.
Le respect de toutes ces étapes est de stricte rigueur
au risque d'handicaper le contrôle juridictionnel.
Le relèvement des compétences ainsi que le
respect des attributions juridictionnelles que l'Etat accorde à la Cour
et la prise en compte de la taille de la Nation congolaise seraient une voie
de sortie au bel accomplissement de la mission de la Cour des comptes de la
RDC.
D'où, il faudrait afin les éléments
suivants :
(i) Ressources financières de la
Cour
Hormis les aides de certains partenaires étrangers dont
bénéficie la Cour des comptes (très
particulièrement celles du PNUD), celle-ci bénéficie d'un
financement insuffisant de la part de l'Etat (Ministère des
finances).
A cet effet, nous avons voulu premièrement que la Cour
soit tout d'abord indépendante du Ministère des finances et
deuxièmement qu'elle puisse jouir, d'une part, d'une autonomie
financière et d'autre part de bénéficier de la part de
l'Etat d'un financement soutenant ses besoins les plus ultimes.
(ii) Des ressources
humaines
A ce niveau, il existe deux points importants : d'abord
d'ajuster le nombre du personnel de la Cour à la taille du pays
c.-à.-d., augmenter le nombre de personnel pour la couverture de
l'activité de la Cour dans toute l'étendue nationale ;
Et en suite renforcer des capacités des agents de la
Cour. Bien évidemment du fait que la gestion et l'administration au sein
des Entreprises deviennent de plus en plus informatisées, ces agents
doivent passer de temps en temps à des formations et des recyclages
afin de s'adapter à l'évolution technologique de gestion.
(iii) Des structures administratives et
matérielles
L'installation des
structures administratives de la Cour dans tous les chefs lieux des province ,
d'une part et les renforcements en mobiliers de bureau et équipements
de contrôle adaptés à l'évolution technologique,
d'autre part, sont jugés d'ultime importance pour l'accomplissement de
la mission de la Cour des comptes.12(*)
(iv) Des relations avec le Parlement
Les relations entre la Cour et le Parlement devraient
s'accentuées. En conséquence, le Parlement doit, de stricte
rigueur, exploiter toutes les observations qui leur sont soumises par la Cour
dans le but d'accomplir sa mission constitutionnelle du contrôle de
l'activité économique globale du pays.
(v) Des relations avec le Gouvernement
Le Gouvernement doit laisser avec toute liberté la
Cour des comptes dans la reddition des comptes pour une bonne gouvernance ainsi
que la légalité, la régularité et l'exactitude dans
les opérations de gestion des finances publiques.
(vi) Des considérations politiques et
partisanes
Pour la bonne gestion des finances publiques, il existe une
incompatibilité entre le contrôle juridictionnel et les influences
politiques et partisanes. Le fonctionnement du contrôle de la Cour des
comptes doit être indépendant si non, nous assisterons à
des détournements, dilapidations et mal gestion.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude avait pour but d'améliorer la
gestion des finances publiques de la RDC à travers un contrôle
étroit à l'intérieur de l'administration, par
les juridictions appropriées et par le
Parlement.
Il s'est dégagé que le contrôle de
l'exécution du budget reste une nécessité primordiale
afin d'assurer, d'une part, le respect de la légalité
budgétaire, c.-à.-d., la conformité de l'exécution
administrative et comptable aux règles de Droit et d'autre part, celui
de l'autorisation budgétaire donnée par le Parlement.
Dans la pratique, la décision de contrôler la
gestion des finances publiques conformément aux règles de la Loi
financière est un défi majeur que le Gouvernement congolais doit
relever. C'est donc un instrument nécessaire de développement
économique.
Afin d'éclairer la question fondamentale de notre
recherche, nous avons poursuivi deux objectifs, à savoir :
(i) identifier les difficultés et contraintes subies
par la Cour des comptes dans l'exercice de ses fonctions ; et (ii)
procéder à l'analyse de l'efficacité du contrôle
ainsi exercé par la Cour.
A la lumière des résultats auxquels on a
abouti, il ressort que les facteurs ci-après
handicapent l'exercice de la mission de la Cour des comptes : fortes
influences politiques et partisanes dans le contrôle de la Cour,
caractère a posteriori du contrôle, faible ressource ou manque
d'autonomie financière , insuffisance du personnel, manque des
structures administratives et matérielles, la non exhaustivité du
contrôle, faible exploitation des rapports d'observation dressés
par la Cour, etc.
De plus, l'étude montre que la plupart des rapports
d'audit dressés par la Cour sont restés inexploités.
D'où la confirmation de nos hypothèses de travail.
Eu égard à ce qui précède, l'on a
abouti à la nécessité d'élaborer un cadre des
stratégies dans le but de faire face aux contraintes que connaît
la Cour dans le cadre de son contrôle juridictionnel.
Afin d'ajuster et d'améliorer la gestion des finances
publiques congolaises et dans le souci d'accroitre la performance
économique ainsi que financière du pays, la présente
étude estime que le strict respect de la Loi financière dans
l'exécution du contrôle juridictionnel s'avère crucial du
fait que cette loi prévoit un contrôle étroit
exercé à l'intérieur de l'administration, par les
juridictions appropriées et par le Parlement.
BIBLIOGRAPHIE
1. BAKANDEJA Wa Mpungu, « Manuel de droit
financier », Editions Universitaires Africaines, Kinshasa, mai 1997,
242p.
2. BAKANDEJA Wa Mpungu, Droit des finances publiques,
Kinshasa, Edition Noraf, 1997.
3. BAKANDEJA WA PUNGU, Finances publiques, Ed Afrique,
De Boeck et Larcier, 2006.
4. BERTONI (P), Finances publiques, l'essentiel du
cours, Paris, Vuibert, 3 e Ed, 2001, p50.
5. BAKAFWA K., « cours des finances
publiques », G3, FASEG/UNIKIN, 2009.
6. Cour des comptes, « Rapport de l'audit au cabinet
du Premier Ministre », de décembre 2006 au 28 février
2007, 75p.
7. ThanK K., Education comparée, éd.
Armand colin, Paris, 1961, 198p.
8. Journal officiel/Ordonnance n° 87-323 du 15 septembre
1987 portant création de l'Inspection Générale des
Finances, telle que modifiée et complétée à ce
jour.
9. LIWONO Dikens, « Problématique de
l'exécution budgétaire en RDC selon les règles de la
comptabilité publique », Mémoire FASEG/UNIKIN, 2008,
139p.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE............................................................................................................I
DEDICACE.............................................................................................................II
REMERCIEMENT..................................................................................................III
AVANT-PROPOS...................................................................................................IV
QUELQUES
ABBREVIATIONS.................................................................................V
INTRODUCTION GENERALE
1
I. Problématique
1
II. Hypothèses de travail
2
III. Méthodologie utilisée
2
IV. Objectifs poursuivis
3
V. Délimitation et Intérêt du
sujet d'étude
3
A. Délimitation
3
B. Intérêt du travail
3
VI. Plan sommaire de Travail
4
CHAP. I. GENERALITES SUR LE CONTROLE DE LA
GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC
5
I.1. Fondement du contrôle et le cadre
légal
5
I.2. FORMES DE CONTROLE
6
I.3. TYPES DE CONTROLE
7
I.3.1. Contrôles Administratifs
7
a. Contrôle des opérations
administratives
8
(i) Contrôle des
dépenses
8
b. Contrôle des opérations
comptables
9
(i) Le contrôle
hiérarchique
9
I.3.2. Le contrôle Parlementaire
11
I.3.3. Le contrôle juridictionnel
12
CHAP. II. LA COUR DES COMPTES ET LE CONTROLE
JURIDICTIONNEL DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC
13
2.1. Aperçu Général de la
Cour des comptes
13
2.1.1. Bref Historique de la Cour
13
2.1.2. Relation de la Cour avec le Parlement
13
2.1.3. Relation de la Cour avec le
Gouvernement
14
2.2. La Composition de la Cour
14
2.2.1. Les Sections de la Cour
14
2.2.2. Les Directions de la Cour
14
a. La Direction des Services
Généraux
14
b. Direction Etudes, Formation, Documentation et
Archives(DEFDA)
15
c. Direction des comptes publics de l'Etat
central
15
d. Direction des comptes publics des
Entités décentralisées
15
e. Direction des établissements publics
16
f. Direction de discipline budgétaire et
financière
16
2.3. Fonctionnement de la Cour
16
2.3.1. Classification hiérarchique
16
a. Président
16
b. Vice-présidents
17
c. Procureur Général
17
d. Secrétaire Général et
Secrétaires Généraux adjoints
17
2.3.2. L'Organigramme de la Cour des comptes
18
2.4. Compétences et attributions
juridictionnelles de la Cour des comptes
20
2.4.1. La Cour et ses Compétences
20
a. Comptable de fait
20
b. Faute de gestion
20
2.4.2. Les Attributions juridictionnelles de la
Cour
21
a. De la production et du jugement des comptes
21
b. De la gestion de fait
22
c. Du contrôle Budgétaire et
Financier
22
d. De la discipline budgétaire et
financière
23
CHAP. III. PROBLEMATIQUE DU CONTROLE
JURIDICTIONNEL PAR LA COUR DES COMPTES DE LA R.D.CONGO
24
3.1. Principales caractéristiques du
contrôle de la Cour des comptes
24
Ces faiblesses sont de plusieurs titres, à
savoir :
24
3.1.1. Les faiblesses recensées
24
3. I.2. Inefficacité du contrôle
26
3.2. L'impact d'un contrôle bien fait de la
Cour des comptes
29
3.2.1. Au niveau de l'Etat central et des
Entités décentralisées
29
3.2.2. Au niveau des entreprises publiques et
privées
30
3.3. Quelques recommandations
31
3.3.1. Au niveau du fonctionnement juridictionnel
de contrôle
31
CONCLUSION GENERALE
34
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................37
TABLE DES MATIERES
36
* 1 BAKAFWA K., cours des
finances publiques, G3, Faseg/Unikin, p.3, 2008
* 2 THANK K., Education
comparée, éd. Armand colin, Paris, 1961, p16.
* 3 Bakandeja Wa Mpungu,
<Finances publiques en RDC : la discussion quête d'une bonne
gouvernance>, Afrique, Kinshasa, 2005, p243.
* 4 Bakafwa K., op.cit, G3,
2008, p82.
* 5 Bakandeja Wa Mpungu,
Droit des finances publiques, Kinshasa, Ed. Noraf, 1997, P211.
* 6 Bertoni (P), <les
Finances publiques : l'essentiel du cours>, Paris, librairie Vuibert,
2001, p50.
* 7 Ordonnance n° 87-323,
du 15/09/1987 portante création de l'Inspection Générale
des finances, telle que modifiée et complétée à ce
jour.
* 8 Bakandeja Wa Mpungu, op.cit.
p274.
* 9 Bakandeja Wa Mpungu, op.
cit., p219.
* 10 Cour des
comptes/Rapport de l'audit au cabinet du Premier Ministre, de
décembre 2006 au 28 février 2007.
* 11 Résultat de
l'interview au près des Responsables de la Cour des
comptes.
* 12 La Cour des comptes
bénéficie aujourd'hui du seul appui matériel de PNUD.