6.1.2.2) Les pratiques de reproduction
La reproduction se faisant en monte libre pour toutes les
espèces.
Chez les bovins, les naissances sont presque toutes au
début de la saison des pluies. En effet, la corrélation entre
alimentation et reproduction est forte. Les chaleurs des femelles se
déclenchent plus lorsque celles-ci ont retrouvé une masse
corporelle suffisante, c'est-à-dire vers le mois d'août. Elles
mettent bas neuf (9) mois après, soit aux mois d'avril-mai. Les
primipares ont un veau à 3 ans et 5 mois en moyenne. L'intervalle entre
les vêlages constaté par les producteurs est en moyenne de26 mois,
un peu supérieure à celui noté par Fall et al.
(cité l'ISRA13 ) pour les Ndama, qui est de 25mois. La
mortalité moyenne dans l'échantillon
est de 6,5% et touche surtout les jeunes.
Chez les ovins, les agnelles sont réceptives au
mâle à un (1) an, de même que les mâles deviennent
reproducteurs à un (1) an. La durée de gestation est en moyenne
de six mois sur la zone mais les femelles ne font en général
qu'une mise-bas par an. Au niveau des performances de reproduction, les
femelles donnent un (1) à deux (2) agneaux tous les ans. Mais beaucoup
d'agneaux meurent avant le sevrage, touchés par des maladies. De
même, la mortalité après sevrage est élevée.
L'absence de traitement vétérinaire explique ce fait.
D'un point de vue zootechnique, les caprins présentent
la particularité d'être totalement dessaisonnés. Les
naissances sont étalées tout au long de l'année. La
dépendance du rythme de reproduction à la production
fourragère n'est pas absolue. Ces femelles présentent un
état d'embonpoint durant quasiment toute l'année. La
majorité des mises bas est regroupée pendant quatre(4) mois
(décembre-mars). L'intervalle moyen constaté entre la mise bas
est de un(1) an. Les naissances gémellaires sont fréquentes. Par
ailleurs, la mortalité au sevrage (six mois) est très importante
et peut atteindre jusqu'à plus de 50% des naissances.
13 Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire
au Sénégal.
44
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.1.2.3) L'alimentation et abreuvement
Pendant l'hivernage, chaque exploitation conduit les
différents troupeaux vers les mares en début de matinée et
s'assure du bon déroulement de l'abreuvement. Par la suite, les bergers
en charge des troupeaux d'ovins adultes partent au pâturage avec les
animaux. Les bergers en charge des jeunes petits ruminants retournent les
conduire à proximité du campement. Les bovins non sevrés
sont séparés de leurs mères, pour éviter qu'ils
tètent leurs mères qui, elles, sont traites. En saison
sèche, lorsque les marres deviennent sec, les puits et les forages
prennent le relais. Les bovins sont abreuvés un jour sur deux au forage.
Les tarifs s'élèvent par mois et par tête à 150Fcfa
pour un bovin adulte et 50Fcfa pour les petits, les caprins et les ovins.
Après les récoltes, en novembre-décembre, les animaux se
nourrissent des principaux résidus de cultures : maïs, patates
douces etc.
Lors de la récolte du maïs comme du mil et de
l'arachide, seuls les épis et les gousses sont souvent
prélevés et tout le reste est laissé au champ pour les
animaux. Toutes les clôtures de la zone sont ouvertes aux animaux,
même si on n'en possède pas car le peu de fertilité qu'ils
laissent après leur passage est jugé bénéfique. La
complémentation n'est donnée qu'aux plus faibles d'entre eux et
aux vaches de traite afin de minimiser les coûts d'entretien du troupeau.
Les intrants utilisés pour la complémentation dépendent
des disponibilités locales : approvisionnement du marché,
coût plus ou moins intéressant des divers types d'aliments et
arbitrage des uns et des autres. En général, on note quand
même la prépondérance des aliments industriels (ripasse,
graines de coton) que ce soit chez les bovins comme chez les ovins. La
réduction des coûts de production est faite par un recours
diversifié à la production locale de céréales
(sorgho, son de mil et de riz) et de légumineuses (arachide et
niébé), mais aussi à partir du pâturage
aérien (élagage de feuilles et branchettes de ligneux) et les
restes alimentaires des ménages (riz, bouillie de mil, de maïs...).
Le calendrier fourrager et d'abreuvement se présente comme suit :
Tableau 17: Calendrier fourrager et d'abreuvement
à Dioulacolon
Calendrier fourrager
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Janv. Fév. Mars Avril Mai
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Juin Juil. Août Sep. Oct.
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Nov. Déc.
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Pâturage libre
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Pâturage surveillé (bergers)
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Complémentation
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Calendrier d'abreuvement
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Mares
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Puits&Forages
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Source : nos enquêtes
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont
surtout notés en mai - juin et octobre - novembre, périodes
correspondant au début et à la fin des pâturages
surveillés. En effet, les périodes de pâturages ne
correspondent souvent pas exactement avec les calendriers culturaux qui sont
fonctions de la date de semis. L'harmonisation de ces périodes, bien que
difficile à réaliser, représente la solution à ce
niveau.
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