6.1.1.4) Stratégies d'accès aux intrants
? Semences agricoles
L'usage des semences locales (non
sélectionnées) est dominant dans notre échantillon
d'étude comme l'indique le tableau ci-dessous. Prises par
spéculation, les résultats révèlent que les
exploitants font plus d'attention pour l'arachide et le riz en matière
de semences sélectionnées. Ceci s'explique par l'importance de
ces deux spéculations non seulement dans la formation du revenu
financier de l'EF (vente de l'arachide), mais aussi dans la satisfaction des
besoins alimentaire du groupe familial (riz et arachide).
Tableau 13: Taux (%) d'utilisation des semences dans
l'échantillon d'étude.
Spéculations
|
Arachide
|
Mil
|
Maïs
|
Riz (paddy)
|
Autres
|
Locales
|
60%
|
85%
|
90%
|
70%
|
85,5%
|
Sélectionnées
|
40%
|
15%
|
10,5%
|
30%
|
14,5%
|
|
Source : nos enquêtes
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Ces résultats témoignent de la faiblesse du
capital social associatif, coopératif dans les stratégies
d'accès à des intrants de qualité. L'absence de semences
sélectionnées, on le sait, entraîne de faibles rendements
des cultures qui peuvent tout de même être atténués
par l'usage de la fumure organique ou minérale (engrais chimiques) qui
on le verra sont de faible utilisation dans la zone.
? La reconstitution de la fertilité
La pratique de la fumure organique, qui consiste en
l'épandage du fumier ou du parcage des animaux dans des parcelles de
cultures est un indicateur d'accès à une meilleure
productivité agricole. Prises cultures par cultures, la fumure
révèle des choix très stratégiques : la culture du
mil fait ainsi l'objet de plus d'attention pour les engrais et les produits
phytosanitaires. Globalement, l'usage des engrais minéraux est
très faible dans la zone comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau 14: Proportion d'utilisation des engrais
minéraux
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Engrais minéraux
|
Oui
|
20,0%
|
24,0%
|
31,0%
|
31,8%
|
27,3%
|
|
80,0%
|
76,0%
|
69,0%
|
61,2%
|
72,7%
|
|
Source : nos enquêtes
6.1.1.5) La lutte contre les ravageurs des
cultures
La richesse biologique spécifique de la zone est
à la fois un atout et une contrainte. Atout dans la mesure où la
vie biologique maintient un certain équilibre entre le passage d'un
stade organique à un stade minéral : l'humification et la
minéralisation des matières organiques permettent leurs usages
par les plantes (régénération et de développement
des parcours en particulier et des biotopes en général).
Contrainte car certaines espèces qui se développent dans ce
biotope sont de véritables ravageurs des cultures. Ainsi, la lutte
contre ces ravageurs est un aspect important des stratégies culturales
dans une finalité agro-économique. En effet, plus de 45% des CE
les jugent également responsables parmi des principales incertitudes qui
pèsent sur les cultures (en compagnie du faible niveau
d'équipement et d'utilisation des engrais biologiques).
Les stratégies que les exploitations développent
pour palier à ces incertitudes biologiques sur les cultures sont
diverses et variées (figure ci-dessous).
38
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 8: Stratégie de gestion des ravageurs des
cultures dans l'échantillon
L'usage des produits phytosanitaires, bien que moindre est
une de ses stratégies de lutte contre ces ravageurs. Cette
stratégie est surtout consacrée au mil. L'arachide ne
reçoit aucun traitement phytosanitaire en cours de cycle à part
l'application de fongicides lors des semis pour permettre une bonne
levée.
Certains utilisent des moyens du bord, par exemple (les
frondes, le feu etc.) ; au niveau des champs de forêt, les chiens sont
attachés ou y restent pour assurer le gardiennage et la lutte contre les
ravageurs notamment les singes et les rats palmistes dans certains EF.
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