1.1.4. Agriculture durable
Le terme « durabilité » est aujourd'hui
largement utilisé dans les milieux de développement. Selon le
dictionnaire, la durabilité se dit de « la continuité d'un
effort, la capacité de pouvoir durer et ne pas chuter ». Dans le
contexte de l'agriculture, la durabilité se réfère
principalement à la capacité de rester productif tout en
maintenant la base des ressources15.
Toutes fois, beaucoup se réfèrent à une
définition plus large selon laquelle l'agriculture est durable si elle
est d'après Gips16 cité par
Reijnts et allié :
1° Economiquement saine,
c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des ressources
naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de
15 REIJNTJS, HAVERKORT et WATERS Bayer, Une
agriculture pour demain, Karthala, Paris, 1995, p.21
16 REIJNTJS, HAVERKORT et WATERS Bayer Id,Op.Cit,
p.28
l'agro-écosystème, de l'homme aux micro-organismes
du sol, en passant par les cultures des animaux.
Le meilleur moyen d'assurer cette dynamique reste une gestion
du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres
humains, grâces à des procédés biologiques
(autorégulation).quant aux ressources locales, elles sont
utilisées de manière à minimiser les pertes
d'éléments minéraux, de biomasse et d'énergie et
à éviter toute pollution, l'accent étant placé sur
l'utilisation de ressources renouvelables ;
2° Economiquement viable,
c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de produire suffisamment
pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant
pour garantir le travail et les frais engagés.
La viabilité économique se mesure non seulement
en termes de production agricole directe (rendement), mais également en
fonction de critères tels que la préservation des ressources et
la minimisation des risques ;
3° Socialement équitable,
c'est-à-dire que la répartition des ressources et du pouvoir est
telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société
sont satisfaits, et que leurs droits concernant l'usage des terres,
l'accès à un capital approprié, l'assistance technique, et
les possibilités de marché, sont assurés.
4° Humaine, c'est-à-dire que
toute forme de vie (végétale, animale et humaine) est
respectée, que la dignité fondamentale de tout homme est
reconnue, que les différents rapports humains et institutionnels
utilisent des valeurs essentielles telles que la confiance,
l'honnêteté, l'amour-propre, la coopération et la
compassion, et que l'intégrité culturelle et spirituelle de la
société est préservée et entretenue ;
5° Adaptable, c'est-à-dire que
les communautés rurales sont capables de s'adapter aux changements
incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture
(croissance démographique, politiques, demande du marché, etc.).
Cela n'implique pas seulement le développement de nouvelles techniques
mieux appropriées, mais aussi des innovations sur le plan social et
culturel.
Ces critères définissant la durabilité
peuvent être contradictoires, et abordés selon des points de vue
différents : celui de l'agriculteur, de la communauté, de la
nation et du monde. Des conflits peuvent donc surgir entre les besoins actuels
et futurs, entre la satisfaction des besoins immédiats et la
préservation des ressources de base.
Nous avons retenue que l'agriculture durable consiste à
gérer de manière efficace les ressources utilisables par
l'agriculture dans le but de satisfaire les besoins changeants de l'être
humain, tout en veillant au maintien, voire à l'amélioration de
la qualité de l'environnement ainsi qu'à la préservation
des ressources naturelles.
|