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L'incidence des importations et aides alimentaires sur l'agriculture congolaise

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par jean louis ndonda
Université de Kinshasa - Licence 2009
  

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1.2.2. La baisse des revenus (et du pouvoir d'achat)

La dégradation de la situation économique s'est accompagnée de celle des conditions sociales des populations ce malgré la mise en oeuvre des reformes politiques, économiques à travers les PAS. Le Produit Intérieur Brut est passé de 492,70 millions de CDF en 1977 à 522,90 en 1990 puis à 297,10 en 2000 à la suite de la dévaluation du Franc Congolais pour remonter à 410,82 en millions de CDF en 2007. Le recul de la production et la baisse des revenus ont eu pour conséquence la baisse de la consommation dont le rythme a été estimé à 0,7% par an entre 1980 et 1996 par la Banque mondiale.94

Cette situation a conduit à une aggravation de la pauvreté caractérisée au plan nutritionnel par la diminution de l'apport journalier par habitant de 2.235 calories en 1970 à 1.514 en 2000.

Parmi les facteurs explicatifs de cette situation figure l'échec de PAS qui ont engendré des déséquilibres structurels internes et externes. Le déficit des ressources qui a résulté de toutes ces pratiques a mis l'Etat congolais dans l'incapacité d'assurer l'entretien des infrastructures économiques et sociales et de couvrir ses dépenses de fonctionnement de base, au point d'accumuler vingt quatre mois d'arriérés de salaires aux fonctionnaires. Ces tendances ont été aggravées par la dévaluation du franc congolais en 1994 et les guerres civile de 1995 à 1997 et 1998 à 2001.

La dévaluation du Franc Congolais a renchérie les prix des produits alimentaires. Le contrôle des prix n'a pas pu freiner la hausse des biens de première nécessité. Le taux d'inflation est passé de 2,6 % en 1993 à plus de

94 Rapport Banque mondiale 2007

50% en 1994 et plus de 60% en 1995 pour atteindre encore 2,3% en 2007 ce qui représente plus qu'un doublement en trois ans. La production nationale n'ayant pas pu prendre le relais des importations, cela a conduit à une dégradation du pouvoir d'achat des ménages.

Les événements socio-politiques ont amplifié la crise économique et financière en affectant les conditions de vie des populations notamment par : les pertes en vies humaines, les destructions d'infrastructures économiques et sociales, les pillages et les déplacements des populations, le renchérissement des prix des denrées alimentaires et d'autres produits comme matériaux de construction, du fait des difficultés d'approvisionnement des principales villes.

1.2.3. Politique de commercialisation et modèles de consommation

La question du changement des modes de consommation n'est pas le fait exclusif d'une augmentation de la population nationale. Il a été favorisé également par la politique de commercialisation du pays. Il faut dire qu'en matière de commercialisation des produits agricoles, le Congo-belge a longtemps privilégié une situation de monopole étatique conformément à ses orientations politique (le socialisme). Ainsi quelques années après l'indépendance, on a créé en 1965 l'office national de Commercialisation des Produits agricoles. Cette structure qui jouissait d'un monopole de principe collectait et vendait les produits agricoles. Devant les contre-performances de cette structure, l'Etat a décidé de la dissoudre dans les années 1980 au profit de l'Office zaïroise de Café (OZACAF), ainsi tant d'autres offices qui devraient avoir le même rôle que la défunte, les activités de ces offices, qui couraient vers la faillite, ont été interrompus en 1990 suites aux mesures de libéralisation économique.

Il faut dire que l'échec des offices, en dehors des problèmes de gestion, tient aux problèmes de transport, du manque des structures de stockage ou de conservation qui ont un rôle important dans la définition des

prix et le fonctionnement du marché. La commercialisation des produits agricoles souffre de l'enclavement de certaines provinces, ce qui rend prohibitif les coûts du transport routier ou fluvial en particulier. En effet, le transport intégrant l'influence de la distance et du temps, le mauvais état des routes et la très nette limitation du nombre de commerçants transporteurs placent ces derniers dans une véritable position de détenteur d'une rente de situation. La manque de conditions satisfaisantes de stockage, d'évacuation et de conservation aggrave cette situation et explique aussi l'importance du volume de perte dont le taux est estimé entre 30% et 50% pour les produits périssables ou fragiles. Cette situation a conduit les circuits commerciaux, tant privé que publics à privilégier les produits importés sur lesquels les marges commerciales sont plus fortes, et les risques les moins élevés.

Les importations alimentaires ont donc bénéficié d'une situation intérieure qui leur était favorable pour inonder les marchés du pays. Plus elles ont imposé une concurrence ruineuse sur la petite production locale subsistance qui ne peut faire face aux produits des pays industrialisés « greniers » issus des systèmes de production agricole et agro-industriel à haute productivité, souvent subventionnés et bénéficiant des taux de change avantageux. Cette situation qui a transformé le pays en un marché captif pour les produits importés a également influencé le changement des modèles de consommation des populations, notamment des élites urbaines influencées par la culture occidentale.

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