2.3.3. Structures des aides alimentaires
alimentaire est avant tout d'origine humanitaire. Cependant,
au fil des temps, l'aide s'est progressivement substituée aux
importations commerciales comme soutien financier à des projets,
programmes ou politiques de développement. L'aide est utilisée
comme une arme alimentaire. Elle sert à maintenir les pays
bénéficiaires dans la zone d'influence du pays
donateur86.
En RDC, l'aide alimentaire est très importante dans les
situations d'urgence et de vulnérabilité87. C'est un
instrument indispensable à la réussite de la mise en place d'un
régime politique plus stable et démocratique88.
Selon le rapport de PAM, 72.000 tonnes de nourriture ont
été effectivement distribuées en 2004, dont 39.773 tonnes
de farine de maïs, 9 .021 tonnes de maïs, 6.576 tonnes de haricots,
9.356 tonnes de pois, 3.177 tonnes d'huile végétale et 2.374
tonnes de mélange de farine de maïs et soja. Les stocks du PAM au
cours de l'année 2004 étaient de l'ordre de 20.000 tonnes. Les
achats locaux et régionaux étaient respectivement de 1.872 tonnes
et 16.957 tonnes. Il n'y a pas eu d'achats locaux de maïs en 2004.
Au cours des six premiers mois de 2005, un total de 32. 996
tonnes d'aide alimentaire a été distribué, dont 21 176
tonnes de céréales, essentiellement du maïs, 7.721 tonnes de
haricots et de pois, 2013 tonnes d'huile végétale, 1.392 tonnes
de mélange de farine de maïs et de soja, 320 tonnes de sel, 26
tonnes de sucre, 101 tonnes de poisson salé et 5,2 tonnes de
biscuits.
Les achats locaux, par contre, sont financés par le
pays donateur dans le pays bénéficiaire même. Plusieurs
bailleurs européens, notamment la Belgique, donnent la
préférence, dans la mesure du possible, aux achats
locaux.89
86 MOKONDA BONZA Op.cit.p.67
87 PAM, op.cit, p.47
88 TOLLENS, Op.Cit, p.57
89 Idem, p.58
2.3.4. Les coûts de transaction liés aux
aides/importations Alimentaire
Il n'existe pas une étude spécifique sur les
coûts de transaction des importations ou des aides alimentaires en RD.
Congo, mais l'analyse comparée des facteurs de production et de
l'état des infrastructures permet de se faire une idée sur ces
coûts. En effet, cinq aspects de l'isolement géographique, de la
ruralité et de l'environnement économique permettant de penser
que les coûts de transactions des importations et des aides alimentaires
sont élevés :
1. Toutes les provinces ou des régions du pays ne sont
pas facilement accessibles notamment par voie terrestre. Cette situation
élève les frais de transport du fait des routes impraticables
à certaines saisons et mal entretenues ; de l'éloignement et de
la pénurie de moyens de transport peu coûteux et adapté.
2. Les importations et les aides alimentaires comprennent des
produits pondéreux si bien que leur transport jusqu'aux marchés
est difficile et coûteux. La situation est aggravée par le manque
d'installations de stockage et les difficultés d'accès aux
marchés intérieurs notamment dans la partie Nord du pays.
3. Les moyens de communication qui permettraient de diffuser
des renseignements sur les marchés, les produits et les prix sont
absents ou sous-développés.
4. L'insuffisante couverture du pays en
électricité. La quasi-totalité des provinces sont pourvues
d'installation électrique et quand la localité dispose des
installations, la fourniture n'est pas régulière, ce qui fait que
le maintien de la chaîne de froid est nécessaire, un
investissement additionnel en achat de moteur électrique et de
dépense en carburant ; ce qui élève les coûts de
transaction.
5. Les coûts liés à la gestion de l'aide.
En effet, l'aide alimentaire pour être efficace nécessite une
bonne administration qui doit entre autre
identifier les populations cibles et s'assurer que ces derniers
reçoivent effectivement l'aide qui leur ait destiné.
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