2.2. Production agricole et satisfaction des besoins
alimentaires
2.2.1. La production agricole
enquête agricole dans les provinces date de 1996/1997.
Depuis lors, il n'y a plus eu d'enquêtes sur le terrain et toutes les
statistiques sont donc des projections qui parfois ne reflètent pas la
réalité sur terrain et aujourd'hui elles sont corrigées
parfois avec les enquêtes ponctuelles dans certaines zones en fonction
des disponibilités de financement.
Dans presque toutes les provinces, la tendance de la
production agricole est à la baisse, malgré l'accroissement
continu de la population qui est de l'ordre de 3% par an. Cette situation
parait peu crédible et il serait peutêtre préférable
de ne pas publier de statistiques agricoles sur la production et de ne pas
faire de bilans d'approvisionnement alimentaire basés sur ces
statistiques.80
Le dernier grand recensement agricole en RDC date de 1970. En
1980, seules ont été menées des enquêtes villages
pour la mise à jour de la base des données. Le dernier
recensement général de la population date de 1984.
Il existe des annuaires de statistiques agricoles jusqu'en
2004, et même des projections 2005-2009, faites à la demande du
groupe ECOFIN de l'Assemblée Nationale. Ces données sont peu
fiables ; les responsables le reconnaissent volontiers mais ces données
sont utilisées faute de pouvoir s'en procurer d'autres.
Pour illustrer cette production nous avons choisi la culture
vivrière car celle-ci représente l'essentiel de la production
à travers de petites exploitations paysannes dans les zones rurales et,
depuis les dernières années, dans les zones
périphériques de certains grands centres urbains (tels que
Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Mbandaka, etc.)
L'estimation de la production des principales cultures
vivrières par province en 2000 est résumée dans les
tableaux ci-après.
Tableau ni : Estimation de la production vivrière
en RDC par province en 2000 (en tonnes)
Provinces
|
|
Manioc
|
Maïs
|
|
Riz
|
Plantains
|
Arachides
|
Haricots
|
Bandundu
|
3
|
614
|
789
|
188 481
|
24
|
027
|
19
|
011
|
123
|
397
|
nd
|
Bas Congo
|
1
|
313
|
000
|
19 802
|
18
|
672
|
24
|
587
|
13
|
427
|
13 886
|
Kinshasa
|
|
14
|
378
|
13 592
|
2
|
289
|
|
Nd
|
2
|
743
|
142
|
Equateur
|
1
|
772
|
303
|
141 670
|
22
|
355
|
45
|
960
|
22
|
431
|
269
|
Prov. Orient
|
2
|
671
|
065
|
100 257
|
115
|
819
|
237
|
757
|
22
|
431
|
17 312
|
Kasaï Occ.
|
|
122
|
841
|
176 642
|
15
|
468
|
11
|
222
|
3 5031
|
9
|
Kasaï Orien.
|
1
|
365
|
774
|
200 337
|
40
|
288
|
10
|
126
|
42
|
386
|
751
|
Maniema
|
|
762
|
553
|
33 637
|
46
|
765
|
23
|
862
|
16
|
141
|
18
|
Nord Kivu
|
|
335
|
768
|
46 237
|
12
|
298
|
129
|
762
|
7
|
453
|
56 468
|
Su Kivu
|
|
731
|
556
|
16 232
|
27
|
571
|
23
|
948
|
16
|
703
|
27 050
|
Katanga
|
2
|
149
|
452
|
247 112
|
12
|
248
|
10
|
948
|
77
|
797
|
6 095
|
TOTAL
|
15
|
959
|
055
|
1183999
|
337
|
800
|
537
|
183
|
379
|
940
|
122 000
|
Sources : Nous-mêmes sur base des données de
SNSA/FAO/PAM
L'analyse par produit montre que la culture du Manioc occupe
86% de la production nationale vivrière, cela s'explique par la forte
demande de ce produit sur le marché car le manioc constitue un aliment
de base dans l'alimentation de la plupart des congolais, elle est suivie par la
culture du Maïs qui occupe 6% de la production pour la simple raison que
le Maïs est souvent mélanger dans la préparation du «
fufu » dans la plupart des provinces surtout dans la ville de Kinshasa et
dans le deux Kasaï. Vue leurs modes de préparation dans les
ménages, la production des plantains et du riz occupent respectivement
la troisième et la quatrième place avec une proportion
respectivement de 3% et 2 % sur l'ensemble de la production vivrière
nationale. La production d'arachide pour l'année occupait la
cinquième place suive de la production d'haricot qui n'est pas encore
bien connue dans l'alimentation congolaise.
Dans un rapport d'enquête sur l'analyse de la
sécurité alimentaire et de la vulnérabilité en RDC,
il découle que la production par province montre une baisse
générale de la production du manioc sur l'ensemble des provinces.
La plus forte baisse est notée dans la province du Katanga avec 41%. Les
plus grandes productions de manioc proviennent du Bandundu, du Katanga et de
la province Orientale. Le Nord et Sud Kivu ainsi que le
Maniema ont des productions faibles de manioc par rapport aux autres provinces
lors des 16 dernières années. Le graphique ci-dessous donne
l'évolution de la production de manioc sur l'ensemble du pays.
Figure n°1 : Evolution de la production agricole de
manioc entre 1990 et 2006
Source : Enquête 2007-2008/INS, PAM et Ministre du
plan
On constate sur ce graphique, une brusque chute de la
production dans plusieurs provinces en 1996. Cependant, la remontée
rapide de la production l'année suivante aussi n'est pas facile à
comprendre et à expliquer.
En ce qui concerne le maïs, malgré une hausse de
33% lors des 14 dernières années, les provinces du Maniema, du
Nord Kivu ont accusé un déficit de 22% et le Katanga 12%. Les
plus grandes productions de maïs proviennent du Kasaï Occidental, du
Bandundu et du Katanga.
La figure n°2 : L'évolution de la production
de ma ïs lors des 16 dernières années par
province
Source : Enquête 2007-2008/INS, PAM et Ministre du
plan
De manière globale, ce graphique nous montre que la
production agricole du maïs a connu une forte baisse passant de 27.137.750
tonnes en 1990 à 21.137.950 tonnes en 2006 ; soit une baisse de 23%.
L'importance de cette baisse varie en fonction du type de
spéculation.
La baisse la plus spéculaire est notée au niveau
de la banane plantain. En effet, la baisse de la production de cette
denrée a atteint 75% entre 1990 et 2006 sur l'ensemble des provinces
excepté le Katanga ou elle a accusé une baisse de 40% (cf. figure
n°3 ci-dessous).
Figure n°3 : Evolution de la production de banane p
lantain entre 1990 et 2006
Source : Enquête 2007-2008/INS, PAM et Ministre du
plan
Cette situation de baisse généralisée de
la production agricole au niveau national est notée aussi au niveau de
la production de la banane douce, la pomme de terre, l'haricot et le mil. Il
faut signaler cependant que pour la banane douce, une augmentation de la
production a été constatée dans le Sud Kivu, le Katanga et
le Kasaï occidental au cours de ces dernières années.
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