Paragraphe 2 : Système bancaire béninois
Dans ce paragraphe nous parlerons de l'évolution et de
l'organisation du système bancaire béninois.
1. Evolution du système bancaire béninois
Une économie engagée dans le processus de
développement ne peut progresser sans un dispositif bancaire
adéquat. C'est ainsi que le Dahomey d'alors, l'actuelle
République du Bénin a pu bénéficier dans les
années 1950 des services des banques françaises telles la Banque
Nationale de Paris (BNP) et le Crédit Lyonnais.
Au lendemain des indépendances, l'activité
bancaire était animée par des banques aux capitaux
essentiellement étrangers. Il s'agissait de la Banque Internationale
pour le Commerce et l'Industrie du Dahomey (BICID), de la Banque
Dahoméenne de Développement (BDD), de la Banque Internationale
pour l'Afrique Occidentale au Dahomey (BIAOD), et la Société
Dahoméenne de Crédit Autonome (SODACA).
En décembre 1974, avec la proclamation de l'option
socialiste de développement, toutes ces banques furent
nationalisées et le système bancaire se réduisit à
trois (3) banques étatiques plus ou moins spécialisées
dans des secteurs donnés. Dans le secteur agricole, il y avait la Caisse
Nationale de Crédit Agricole (CNCA) ; dans l'immobilier, l'industrie et
le financement des PME/PMI, la Banque Béninoise de Développement
(BBD) et dans le secteur commercial, la Banque Commerciale du Bénin
(BCB).
Malgré ces caractéristiques qui auraient pu
constituer un véritable atout pour ce système, ce dernier fut
confronté moins d'une décennie plus tard à de graves
difficultés financières. La restructuration qui a suivi, a
généré depuis 1989 un système bancaire
composé uniquement des banques entièrement privées en
pleine évolution.
L'année 2008 qui vient de s'achever n'a certainement
pas dérogé à cette dynamique de progression de la
densification du réseau bancaire. Une collecte des statistiques pour le
Bénin tend à confirmer cela. En effet, rien que pour cette
année, 28 nouveaux guichets ont été mis en service pour
répondre davantage aux besoins des populations béninoises.
Ainsi, la figure 3 ci-dessus montre que de 37 guichets en
2001, le réseau bancaire béninois est passé à 97 en
2007 puis à 125 en 2008. La croissance est assez remarquable mais devra
s'accentuer pour mieux répondre aux aspirations légitimes des
populations de
nos villes et campagnes : disposer à proximité
de services bancaires basiques sans grand frais. De grandes banques de la place
ont déjà annoncé les couleurs en faisant la promesse de
continuer l'extension de leurs réseaux pour se rapprocher de la
clientèle et la fidéliser. Nous espérons que cette
volonté manifeste ne se heurtera pas au sempiternel problème de
manque d'infrastructures dont la résorption est en cours.
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