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Analyse de la structure financière et de la rentabilité de Ecobank Bénin

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par Koffi Luc AGBO-DJAGLI
Université d'Abomey Calavi Bénin - Diplôme d'études supérieures spécialisées en finance et contrôle de gestion  2007
  

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2.2. Concept de performance

La performance est un concept qui débouche sur des divergences selon les auteurs et les chercheurs qui l'ont traitée. C'est un « mot valise » qui a reçu plusieurs acceptations et qui appartient à la famille des termes polysémiques ou polythétiques (Bourguignon, 1996).

Louart (1996), souligne que dans sa polysémie naturelle, la performance s'appuie sur de multiples repères : économique (rentabilité, compétitivité), juridique (conformité légale, solvabilité), organisationnel (compétence, efficience) ou social (implication, satisfaction des salariés). Il ajoute que la performance dépend d'un environnement relativisé par des critères comparatifs ou des options stratégiques. Il est possible d'enrichir la mesure et d'en accroître l'objectivité, mais le résultat sera toujours partial.

Dans le langage courant, la performance renvoie à quatre significations majeures : l'action ou le processus, les résultats de l'action, le succès et la capacité ou le potentiel. Pour certains auteurs, elle est assimilée à l'efficacité, à la compétitivité. D'autres la considèrent comme semblable à l'efficience, le rendement, la productivité. La performance est définie

comme « la raison des postes de gestion, elle implique l'efficience et l'efficacité » Albanes (1978). Selon Miles (1986), elle est définie comme « la capacité de l'organisation à réaliser une satisfaction minimale des attentes de sa clientèle stratégique ».

La performance dans son sens global, s'entend comme le degré de réalisation des objectifs dans une entreprise. Or dans une entreprise, les objectifs sont multiples et parfois contradictoires si bien qu'il serait illusoire de vouloir évaluer la performance de l'entreprise de manière uniforme en se basant sur un seul critère.

Pour E. M. Morin (1994), la performance elle-même sera perçue comme un objectif à atteindre. Dans cette optique il recense quatre approches de performance qui sont :

L'approche économique : elle se repose sur la notion centrale des objectifs à atteindre. Ces derniers traduisent les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont souvent énoncés en termes économiques et financiers. L'illustration de cette approche est reflétée par la récente étude de J. Caby (1996) qui souligne les prolongements stratégiques d'une telle conception. Pour eux, la création de valeur passée ou anticipée se fonde sur une croissance de l'activité, soit sur une politique de dividendes raisonnée en fonction des investissements futurs encore, sur une préférence pour les financements externes. La performance s'apprécie à travers la rentabilité économique. Celle-ci a pour but de mesurer l'efficacité de l'ensemble des capitaux utilisés, l'évolution des ventes c'est-à-dire de juger la capacité de l'entreprise à réaliser un bénéfice.

L'approche sociale : elle découle des apports de l'école des relations humaines qui mettent l'accent sur les dimensions humaines de l'organisation. R. E. Quinn et J. Rohrbaugh (1981) indiquent que cette approche ne néglige pas les autres approches de la performance mais intègre les activités nécessaires au maintien de l'organisation. Pour cette raison, le point central devient la morale et la cohésion au sein de l'entité considérée. Cette conception est défendue par B. M. Bass qui, dès 1952, enjoint de considérer comme ultime critère de valeur organisationnelle, celle des hommes. Néanmoins, l'acceptation de cette hypothèse dépend du postula suivant : atteindre les objectifs sociaux permet d'atteindre les objectifs économiques et financiers ;

L'approche systémique est développée par opposition aux approches précédentes, comme étant trop partielle. Elle met en exergue les capacités de l'organisation : l'efficacité

organisationnelle est le degré auquel l'organisation en tant que système social dispose de ressources et moyens, remplit les objectifs sans obérer ses moyens et ressources et sans mettre une pression indue sur ses membres (B. S. Georgopoulous, 1957).

La dernière approche qualifiée de politique par E. M. Morin repose sur une critique des précédentes. En effet, chacune des trois approches précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à l'entreprise ; or tout individu peut avoir ses propres critères pour juger la performance d'une organisation.

Le concept possède ainsi autant de significations qu'il existe d'individus ou de groupes qui l'utilisent (Morin, 1992). Pour un dirigeant, la performance pourra être la rentabilité ou la compétitivité de son entreprise ; pour un employé, elle pourra être le climat de travail et pour un client, la qualité des services rendus. La multiplicité des approches possibles en fait un concept surdéterminé, et curieusement, il est indéterminé en raison de la diversité des groupes qui composent l'organisation.

Chaque performance est donc le fruit d'une situation particulière, dans laquelle certains acteurs confrontent leurs intentions ou leurs attentes avec ce qui s'est réalisé. Ils comparent avec le passé ou avec ce que les autres ont pu réaliser dans des circonstances similaires.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon