d) Analyse de discours des personnes rencontrées
Les deux personnes avec qui j'ai pu avoir un entretien sont M.
Henri Cainaud et M. Alain Bal (voir annexe 5). Ce dernier est le
secrétaire général de l'ASCOP-Citoyens du Monde, ancien
militaire de profession, il a fait la guerre d'Algérie.
L'expérience a marqué sa vie et l'a amené à
acquérir une forte conscience humaniste, citoyenne et sociale, qu'il
exprime dans son engagement au sein de Citoyens du Monde depuis environs trente
années. Parallèlement à son engagement militant, il
poursuit un travail artistique en tant qu'artiste peintre-coloriste, dans ses
expositions nous pouvons apprécier ces oeuvres et en même temps
consulter dans un petit coin des brochures de CDM.
M Henri Cainaud, malgré ses quatre vingt cinq ans,
conserve une excellente santé, une bonne humeur et une grande
vivacité d'esprit. Son parcours est tout à fait inhabituel :
Ancien résistant engagé dans les FFI (Forces Françaises de
l'Intérieur), puis travailleur pour une entreprise de construction de
matériel ferroviaire (qui l'a permis de voyager dans les cinq
continents), pacifiste, écologiste, syndicaliste, sculpteur, ancien
maire d'Orval et délégué du Congrès des Peuples, il
a toujours assumé des engagement militants très variés,
axés principalement sur le lutte pour la paix et la justice sociale.
M Cainaud a suivi le parcours classique qui menait à
l'époque à la réclamation de la citoyenneté
mondiale : la Résistance. M Bal, ne fait pas partie de la
génération qui participa à la Résistance,
toutefois, c'est son expérience dans la guerre qui l'a amené
à porter un regard plus humain sur les personnes, un regard
au-delà des nationalités, où il n'y a que l' «
être humain qui compte ». C'est une vision qu'il partage avec M
Cainaud car leur niveau d'engagement est très fort, et il occupe une
part essentielle de leurs vies.
Le fait d'avoir pu les rencontrer m'a permis d'établir
un approche complémentaire à tous les documents et à tous
les renseignements qui j'avais trouvé précédemment sur
Citoyens du Monde. Dès la première rencontre, ces deux citoyens
du monde se sont montrés très enthousiastes et coopératifs
à l'égard de ma recherche, l'ouverture d'esprit était au
rendez-vous.
Au fil de l'entretien et des conversations informelles, ces
deux militants me laissaient comprendre que l'essoufflement dont est victime
CDM est dû au manque d'adhérents, cela a plongé le
mouvement dans une situation de précarité qui a fait diminuer
considérablement leur capacité de mobilisation. Une
redynamisation des forces par l'incorporation de jeunes semble
extrêmement nécessaire afin que le mouvement ne continue pas
à se détériorer, au moins en France. En effet, M Bal en
tant que secrétaire général de l'ASCOP CDM est un
témoin direct du développement qu'a connu CDM dans plusieurs pays
africains et d'Amérique latine. De ce fait, les congrès, les
réunions et les rassemblements internationaux se fond de plus en plus
dans des pays non européens, cela est dû aussi au fait que le
régime de visas en Europe est jugé trop contraignant et
empêche la venue de membre de pays tiers.
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