CONCLUSION
Notre travail qui a comme sujet «Phénomène
enfant de la rue comme facteur criminogène dans la Cité de
Bunia » s'est penché sur deux chapitres. Le premier chapitre a
porté sur une généralité, dans laquelle nous avons
expliqué les termes clés qui interagissent dans notre sujet. Et
au deuxième chapitre, nous avons parlé de la protection de
l'enfant. Ici nous avons commencé par décrire le cadre
légal qui protège l'enfant tant sur le plan national
qu'international, et par la suite nous avons inventorié quelques faits
pour lesquels les enfants de la rue sont en conflit avec la loi.
En effet, nous sommes partis du constat de la présence
d'un nombre très élevé d'enfants dans la rue. Et nous nous
étions dit que ces enfants n'ont pas leur place dans la
société. C'est ce qui nous a conduits à nous poser
certaines questions afin de découvrir les causes de
phénomène enfants de la rue. Aussi, leurs présences ne
peuvent -elles pas être un facteur criminogène pour ces
enfants ?
Nous avons alors émis des hypothèses selon
lesquelles les causes de la présence de ces enfant dans la rue seraient
multiples, notamment la pauvreté, la polygamie,
l'irresponsabilité des parents, la guerre, l'influence
extérieure, stigmatisation des enfants... En outre, la présence
de ces enfants dans la rue serait pour eux un facteur criminogène.
En utilisant la méthode exégétique ainsi
que les techniques documentaires et l'interview, nous sommes arrivés aux
résultats selon lesquels les enfants sont effectivement dans la rue,
mais dans la plupart des cas pour des raisons indépendantes de leurs
bons vouloirs.
Les parents que nous avons interviewés nous ont
donné les causes de la présence des enfants dans la rue. Et les
enfants ont été directement incriminés par les parents en
dehors des causes qu'ils ont quelques fois endossées. Les enfants
à leur tour ont incriminé pour la plupart des cas leurs parents
les qualifiants d'irresponsables car n'accomplissent pas convenablement leurs
devoirs envers les enfants.
A ce qui concerne la criminogénéité de
leurs présences dans la rue, cette hypothèse a été
également confirmée par la présence des enfants en conflit
avec la loi dans la prison central. Aussi, les faits qu'ils ont commis sont
ceux qui, en réalité, ne sont pas compatibles avec leurs
âges ou leurs statuts d'enfants. Surtout que la loi reconnait en ces
enfants une irresponsabilité avant l'âge de la majorité.
Donc la responsabilité de leur présence dans la rue incombe
à plusieurs acteurs à la fois, nous citons parents, l'Etat,
Société,... C'est ce qui nous conduit à formuler certaines
recommandations à ces différentes aux acteurs responsables dans
l'encadrement des enfants.
Les recommandations :
a. A l'Etat
- D'exercer convenablement sa responsabilité en
améliorant les conditions socio-économiques du pays, lesquelles
pourraient avoir des répercussions sur le niveau de vie de la
population ;
- De mettre en pratique et convenablement les dispositions de
la loi sur la protection de l'enfant en RDC, et plus particulièrement
pour les enfants qui sont déjà dans la rue,
opérationnaliser les organes prévus pour la protection de
l'enfant en situation exceptionnelle ou difficile ;
- De mettre en pratique les dispositions de la constitution
relatives à l'exigence d'étude primaires ainsi que la
gratuité de l'enseignement primaire. Cela diminuerait certainement les
charges sur les parents qui sont en condition difficile et aussi
réduirait le nombre d'enfants dans la rue tout en empêchant les
autres d'y aller.
b. Aux parents
- De prendre en main leurs responsabilités parentales
en éduquant et encadrant les enfants afin qu'ils ne soient pas
tenté de descendre dans la rue ;
- De faire des suivis pour d'éventuelles
récupérations et réintégration des enfants errant
dans les rues.
c. A la société
- De contribuer positivement à l'éducation des
enfants car ceux-ci sont des êtres faibles, n'ayant pas une
maturité ni expérience de délibération ;
- De s'unir pour que l'éducation des enfants soit une
action exercée collectivement sans distinction de race, sexe, tribu,
religion, appartenance,...
- Pour les enfants récupérés, de les
orienter dans des écoles pour ceux qui ont l'âge scolaire, et de
réorienter ceux qui en ont dépassé dans des formations des
métiers plus pratiques (mécanique, coupe et couture, la
maçonnerie, peinture, charpenterie, tricotterie,...).
Nous estimons que ces recommandations sont mutatis mutandis
nécessaires pour l'Etat et la famille d'une part et que la mise en
application desdites recommandations est susceptible de réduire
l'ampleur de phénomène enfants de la rue d'autre part.
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