ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DU CEPROMAD
UNIC-BUNIA
B.P. : 349 BUNIA
FACULTE DE DROITPHENOMENE ENFANTS DE LA RUE COMME
FACTEUR CRIMINOGENE DANS LA CITE DE BUNIA
(Etude réalisée de 2008 à 2010)
Par
BAVI KPADYU Paul
TRAVAIL DE FIN DE CYCLE
Présenté et défendu en vue de
l'obtention du titre de gradué en Droit
Option : Droit Privé
et Judicaire
Directeur : MUNGURIEK
UFOY Jimmy
Assistant.
0. INTRODUCTION
1. Etat de la question
Jadis, dans des sociétés traditionnelles
africaines, l'enfant était considéré comme un être
précieux et occupait une place sacrée. A ce sujet, ERNY explique
« l'on accueille l'enfant avec joie comme nouveau membre de la
communauté qui vient la renforcer, mais aussi parce qu'on entend des
effets bienfaisants sur le plan de la relation avec l'au-delà et des
êtres qui les peuplent » (1(*)) c'est ainsi que nous procédons à
l'étude du phénomène « Enfants de la Rue comme
phénomène criminogène dans la ville de
Bunia »
Plusieurs études sur ce genre du sujet ont
déjà été menées parmi lesquelles nous citons
celle de Mlle MAKURU SAVO Jolie, qui dans son travail de fin de cycle
intitulé « Etude des projets de vie des enfants en rupture
avec le milieu familial », aboutit aux résultats selon
lesquels les enfants des rues ont effectivement des projets pour leur avenir.
Ces enfants espèrent un jour retourner en famille, renouer avec les
études, fonder un foyer et exercer un métier pour leur survie.
Concernant le projet de leur insertion familiale et ou communautaire, dit
l'auteur que la majorité approuve de leur placement dans la famille.
L'hardiesse des conditions de vie dans la rue parait l'explication la plus
plausible. En effet, pendant leurs aventures dans la rue, nombreux sont les
enfants qui sont victimes d'acte de maltraitance de la part de leurs compagnons
d'infortune et parfois des agents de l'ordre. Il ya aussi des enfants qui sont
tombé malades faute des soins appropriés, ont quitté la
terre des hommes (2(*)).
Un autre sujet du type intitulé « Les enfants
et adolescents soupçonnés de la sorcellerie ; essai de
compréhension d'une problématique socio-
psychopathologique » est un sujet défendu par Bobina Yebona
Yenga qui a évoqué les hypothèses selon laquelle il
éxplique que le symptôme que ces enfants adolescents
présentent dans leur comportement quotidien, les rapprocherait des
enfants ayant des difficultés psychopathologiques de nature divers
(troubles moteurs, d'intelligence, socio-affectif et de comportement). Et il
ajoute que, devant de telle menace, ces familles réagiraient par deux
types de solutions qui consistent soit à marginaliser l'enfant (le
maltraiter, le punir, l'exclure, le rejeter, soit nier son appartenance a la
famille). Selon le résultat statistique du même auteur, 80%
d'enfants ont fait l'objet de menaces par leurs parents, 4% ont
été chassés du toit paternel ; 8% ont
été consolés, entourés par leurs parents ; 8%
de famille n'ont pas manifesté leur réaction. L'auteur poursuit
en disant que les familles concernées ont toutes amené leurs
enfants et adolescent dans la « permanence » ou ils ont fait des
jeunes et les prières, etc. (3(*)).
Le présent travail se démarque des études
antérieurement menées par son orientation ; car il
s'intéresse plus à situer le phénomène enfants de
la rue comme un facteur criminogène, parmi tant d'autres malgré
les diverses contraintes ne permettant évidemment pas la très
bonne marche du respect des droits de l'enfant tel que prescrit dans le
décret n° 09/001 du 10 janvier 2009 relative à la protection
de l'enfant congolais ainsi que dans les dispositions légales
internationales en la matière.
Les psychologues appellent ces enfants, « enfants en
rupture avec le milieu familial ; quand à tous juristes potentiels,
nous disons que ce sont des enfants en conflits avec la loi ».
0.1. Problématique
Pour la plupart des intervenants dans ce domaine, les
réinsertions familiales organisées sont
généralement de courtes durées et les enfants
réinsérés finissent par retourner dans la rue. Dès
sa naissance, tout être appartient à une famille. Celle-ci a le
devoir d'assurer la protection, santé et sécurité du
nouvel être. C'est dans la famille que l'enfant doit en principe, trouver
satisfaction de ses besoins essentiels, notamment les besoins d'être
nourri, habillé, d'être aimé, surtout d'être
protégé, etc.
Le non respect des enjeux en rapport avec la protection des
enfants en évidence aujourd'hui mettent en risque et péril une
bonne majorité de la population mondiale qui est la jeunesse. Face
à ce fléau désastreux, nous remettons en exergue la
société qui serait en quelque sorte la première victime
responsable.
Depuis plusieurs décennies, le monde infantile est en
train de connaître une perturbation progressive au cours de son
évolution sous sa forme ainsi que son fond.
C'est une préoccupation comme sujet qui a attiré
notre attention vu la dégradation ou même la menace qui
guète les enfants de la rue premièrement sur le plan mondial.
« Les enfants laissés derrière»,
l'intitulé d'un rapport de l'ONU reconnait que des disparités
existant dans 24 pays de l'Organisation pour la Coopération et le
Développement Economiques ainsi que dans les domaines de l'accès
des enfants à la santé, à l'éducation et au
bien-être matériel. Le rapport met en avant plan un aspect
particulier de ces disparités - les inégalités entre les
enfants. Il évalue en particulier l'écart qui existe entre les
enfants considérés comme « normaux » et ceux qui sont
les plus vulnérables et les plus défavorisés. Il met en
évidence le fossé qui sépare ces enfants et propose pour
la première fois une comparaison des différences de performances
selon les pays.
Dans la rue, l'enfant est éloigné du milieu
familial. De ce qui précède, le UN News conseille que
« les enfants africains méritent un environnement qui les
protège de la violence, de l'exploitation des abus quotidiens, tout
particulièrement ceux qui vivent et travaillent dans la rue »,
« ces enfants ont déjà été contraints de
quitter la protection de leurs maisons, pour être soumis à des
risques encore plus grandes dans les rues ». Tous ensemble pour des
actions urgentes en faveur des enfants de la rue », avant de
conclure qu' « à l'occasion de la journée de l'enfant
africain et chaque jour, nous devons faire tout notre possible pour aborder les
raisons ayant accentué nos efforts pour les protéger,
qu'importent où ils vivent » a déclaré ANTHONY
Lake, le Directeur exécutif du Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance
Les enfants africains méritent un environnement plus
protecteur, selon l'ONU, « Malgré leur présence bien
visible, les enfants des rues sont souvent ignorés, marginalisés
et exclus de la société. Ils sont bien visibles, car ils
travaillent et vivent dans les rues sur les places publiques dans toutes les
villes du monde. Paradoxalement, ils sont aussi parmi les plus invisibles, qui
fait qu'il soit très difficile de leur apporter des services essentiels
tel que l'éducation et les soins de santé et les protéger.
La formule « Enfant de la Rue » pose de sérieux
problèmes car elle peut être utilisée pour les
condamnés ; l'une des difficultés majeures de ces enfants
est qu'ils sont démonisés par la société
conventionnelle et considérés comme une menace et source de
criminalité (4(*)).
La représentante de l'UNICEF en République
Démocratique du Congo Madame Pierrette Vu THI observe que « le
développement de la jeunesse congolaise doit devenir une priorité
pour assurer l'avenir de ce pays dont la moitié de la population est
constituée des jeunes âgés de 10 à 12 ans. Les
jeunes congolais font face à beaucoup d'incertitudes dans un contexte de
pauvreté généralisée. Ils sont confrontés
aux absences des services adéquats et d'opportunité
d'emploi » (4(*)).
Le portail de la société civile en RDC se pose a
cet effet les questions fondamentales suivantes : « A quoi bon
de blanchir la situation de l'enfant congolais quand on sait que Kinshasa
regorge environ 25.000 enfants de la rue que les parents et les ONG ont du mal
a insérer ? Au nom de quel principe éthique, les centres
d'ébergements serviront de « cachettes » d'enfants
en rupture familiale? (4(*))
Nous avons ainsi remarqué que les germes des crimes
sont plantés dans l'esprit du délinquant à partir du
moment où il se sent soit délaissé, rejeté, par les
familles, ou soit non encadré non insérés, moins encore
non orienté par le pouvoir public. Nous voudrions bien que toutes, les
confessions religieuses, les associations culturelles, les ONG, ainsi que les
acteurs de l'administration publique puissent agir à cet effet.
A Bunia, le point saillant du problème est que le site
des missionnaires d'Afrique dans « Aide aux enfants de la rue de
Bunia » vient de nous déclarer que « Des
multiples partis politiques luttent pour le pouvoir et cela entraîne des
guerres et des conflits interethniques sanglants. La population de l'Ituri a
subi non seulement des pertes en vie humaine mais aussi en ressources vitales.
Fuyant les conflits sanglants, la population vit sans abris, loin des champs
à cultiver, sans biens matériels de première
nécessité. Il leur est extrêmement difficile
d'accéder à la nourriture à l'eau, aux soins
médicaux et à l'éducation » (4(*)).
La libre Belgique écrit que « En Ituri,
les enfants sont recrutés par les milices et tués par
celles-ci » (4(*)).
Cependant, les questions que ce fléau suscite en nous
sont les suivantes :
- Quelles sont les causes qui poussent les enfants à
devenir « enfant de la rue »?
- La présence de ces enfants dans la rue ne favorise-t-
elle pas à être en conflit avec la loi ?
0.2. Hypothèses
Une hypothèse étant une proposition initiale
à partir de laquelle on construit un raisonnement. C'est donc une
supposition ou une éventualité.
C'est ainsi qu'à partir de nos questionnements
posés dans la problématique, nous émettons des
réponses éventuelles et provisoires suivantes :
La présence des enfants dans la rue proviendrait de la
marginalisation sur le plan social de l'enfant, manque de la protection
familiale, des croyances religieuses. En outre, d'autres faits seraient
à la base de cette situation, dont la pauvreté des parents,
l'irresponsabilité de certains parents, la fréquentation des
certains lieux tels que les maisons des films projetant des images non
adaptées aux enfants, le phénomène enfant sorcier, la
guerre, la polygamie...
N'étant pas encadrés dans leur milieu famille,
la présence de ces enfants dans la rue les exposerait à
être en conflit avec la loi. L'échange des contacts avec les
délinquants les plus expérimentés serait très
dangereux pour ces enfants, car cela contribuerait à l'augmentation de
leur niveau de délinquance.
0.3. Méthodologie de travail
Ø Méthodes utilisées
De part, le dictionnaire à notre portée :
« la méthodologie est une étude des méthodes
propres à une science ou une manière de faire et de
procéder » (4(*)).
Etant donné que notre travail se focalise sur
« Le Phénomène Enfant de la Rue comme Facteur
Criminogène dans la ville de Bunia », la méthode que
nous avons adoptée est d'abord celle exégétique qui
consiste à chercher la volonté, la raison d'être et ce que
le législateur a voulu dire. Cette méthode nous a permis
d'analyser ce que la loi dit par rapport aux enfants, car c'est cela le sujet
principal de notre étude. Nous avons ainsi analysé les
dispositions de la Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009
portant protection de l'enfant.
Pour cette fin, il nous a été opportun
d'atteindre un échantillon représentatif grâce au sondage
d'opinion. Notons que ce sondage s'est effectué sur toute
l'étendue de la ville de Bunia, c'est-à-dire les 12 quartiers
comportant la ville de Bunia ; soit un échantillon de 120 individus
par quartier.
Ø Techniques de recherche
Une technique de recherche est un ensemble des
procédés limités, ordonnés, mettant en jeu des
éléments pratiques et concrets, adaptés à un but
précis et défini, permettant à l' investigateur soit
de choisir une portion d'individus, d'objets, de mesure parmi la population
mère en étude (4(*)),
soit de rassembler les informations sur un sujet donné.
La technique documentaire nous a servi comme une base
préconçue d'instrument. A travers cette technique, nous avons
consulté des documents qui sont en rapport avec notre sujet. Nous
avions également utilisé la technique d'interview, elle nous a
permit d'entrer en contact avec les différentes personnes chez qui nous
devions avoir des informations que nous cherchons. Un questionnaire
d'enquête a été établi à cet effet.
Etant donné que nous ne pouvions pas consulter toute la
population se trouvant sur notre champ d'étude, nous avons
utilisé la technique d'échantillonnage par laquelle nous avons
pris l'échantillon du type exhaustif, car notre recherche a ciblé
un nombre prédéfini des personnes à interviewer
0.4. Délimitation du travail
Ø Délimitation temporelle
Notre travail, dans le contexte temporel couvre une
période de trois ans, soit de 2008 à 2010.
Ø Délimitation spatiale
Sur le plan spatial, notre milieu cible c'est la cité
de Bunia avec ses composantes qui sont les douze quartiers notamment le
quartier MUDZI - PELA, NYAKASANZA, SIMBILYABO, KINDIA, LUMUMBA, BANKOKO,
SALONGO, SUKISA, NGEZI, LEMBABO, SAIO, et quartier RWAMBUZI
0.5. Subdivision du travail
Notre travail comprend outre l'introduction et la conclusion,
deux chapitres qui sont répartis de la manière suivante :
les notions fondamentales sur l'enfant en premier plan et le régime de
protection de l'enfant en second lieu.
Dans le premier chapitre, nous avons défini les
concepts clés de notre sujet avant de donner le cadre légal de la
protection de l'enfant. Le deuxième chapitre traite des causes de la
présence des enfants dans la rue, ainsi que le facteur
criminogène qui sont liés à ce phénomène.
0.6. Difficultés rencontrées
La réalisation du présent travail n'était
guère commode, tout d'abord, parce que certaines personnes que nous
avions ciblées n'ont pas accepté de nous recevoir et
répondre à notre préoccupation y compris quelques enfants
de la rue.
Nous avons constaté également avec amertume
qu'une fois en face de ces enfants vulnérables, reconnus et
identifiés comme ceux qui vivent et travaillent dans la rue ;
ceux-ci refusent d'accepter et d'adhérer dans l'idéal du jeu,
croyant aussi que ce genre de travail n'aurait dû être possible que
sur financement et, faute d'inaccessibilité dans certains lieux par peur
d'être agressé par ces enfants.
CHAPITRE I : NOTIONS FONDAMENTALES SUR L'ENFANT
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
Il sied de dire que cinq concepts méritent d'être
soulignés pour mieux éclairer notre thème de recherche,
à savoir phénomène, enfant, enfant de la rue, facteur et
enfin criminogène.
I.1.1. Phénomène
Un phénomène est défini comme un fait, ou
un événement qui frappe l'imagination (4(*)). En fait un
phénomène est un fait social qui se produit après un lapse
de temps et à une période déterminée et par un
groupe d'individus donné.
I.1.2. Enfant/Enfance
Faudrait-il encore dire que l'enfance est conçue comme
la période de la vie partant de la naissance jusqu'à la
puberté (4(*)). Cependant,
lorsque l'on pose la question de savoir ce que c'est un enfant ; il existe
pratiquement plusieurs réponses et cela dépend d'un pays à
un autre. Dans plusieurs pays occidentaux, l'enfant est considéré
adulte à l'adolescence. Mais d'autres, par contre,
sociétés ne le considèrent pas également. En Inde,
par exemple, l'enfant est considéré adulte lorsqu'il atteint
l'âge du mariage, et cela parfois avant 15 ans (4(*)). Dans certains pays d'Afrique, les
enfants entrent rapidement dans le monde des adultes et exercent très
tôt des responsabilités au sein de la famille. Ainsi, c'est la loi
de chaque pays qui règlemente ce qu'un enfant, c'est-à-dire un
mineur en établissant l'âge de majorité. Il s'avère
important ici de rappeler qu'il est de 20 ans au Japon et 18 ans en France (4(*)).
Dans cette étape d'évolution humaine, la loi
congolaise de 2009 définit l'enfant comme toute personne qui n'a pas
atteint l'âge de dix huit ans. Cette loi continue à définir
un certain nombre de catégories d'enfant dont l'enfant à conflit
avec la loi à ces termes « enfant en conflit avec la
loi : l'enfant à l'âge variant entre quatorze et dix huit
ans, qui commet un manquement qualifié d'infraction à la loi
pénale » (4(*)).
Egalement l'enfance délinquante est définie comme un
« phénomène social pathologique qui s'observe dans le
comportement de toute personne, la vigueur et le charme de la jeunesse et qui
viole non seulement la loi pénale mais encore la morale et les bonne
moeurs dans une société bien déterminée (4(*)) ».
La convention relative aux droits de l'enfant de 1989, qui a
été ratifiée par la quasi-totalité des pays du
monde, a voulu harmoniser cependant les différentes lois internes. Cette
nouvelle disposition internationale précise qu' « un enfant
est un être humain âgé de moins de 18 ans », sauf
si son pays lui accorde la majorité plus tôt.
Notons que c'est la déclaration de Genève de
1924 qui fut, un texte international qui définit pour la première
fois les droits spécifiques à l'enfant.
En rappelant l'origine du mot « Enfant »,
la conception de ce qui est enfant vient du latin
« infans » qui signifie « celui qui ne parle
pas ». C'est ainsi que chez les Romains, le père avait le
droit de vie et de mort sur ses enfants. (4(*))
La R.D.C n'a pas été muette à cette
matière en promulguant la loi 01/009 du 10 Janvier 2009 relative
à la protection de l'enfant.
I.1.3. Enfant de la rue
Ce terme « enfant de la rue » a une
connotation négative et désigne les enfants qui ont choisi de
leur gré d'abandonner leurs familles respectives, ou ceux
délaissés par ces dernières et ont finalement élu
domicile dans les rues et vivent dans le vagabondage et de la mendicité.
Ils vivent de la méconduite et de l'indiscipline notoire, de la
débauche, du jeu, des trafics et d'autres pratiques assimilées
aux infractions telles que vol, détournement, violences sexuelles
pourtant réprimés par la législation en vigueur.
En RDC les concepts
« Shégués » ou
« phaseurs » leur convient bien malgré que certains
d'entre eux ne l'acceptent alors que cela se justifie par leurs comportements.
Cité par SAVO, MAKURU Jolie : M. MASSIALA, 1990,
tire du dictionnaire encyclopédique de l'enfant de la rue, la
définition suivante: « l'enfant de la rue est toute personne,
fille ou garçon n'ayant pas atteint l'âge adulte, et pour qui la
rue est devenue la demeure habituelle et le moyen d'existence ». Le
même auteur poursuit en citant J. BEAUMAUK (1996, p. 92) qui plutôt
d'une manière globale distingue le jeune de la rue en quatre
catégorie : « Le jeune ou l'enfant de la rue, des jeunes
totalement abandonnés, des enfants partiellement abandonnés, des
enfants « clés au cou » et des enfants qui
travaillent »
Pour S.T TESSIER (1998, p. 321), il existe trois types
d'enfants qui partagent leur visibilité dans la rue : les enfants
de la rue sont ceux qui vivent en permanence et ont rompu tous les liens
familiaux et scolaires. Les enfants de la rue sont ceux qui travaillent et
rentrent presque tous les soirs dans une famille. Il ajoute que d'autres
enfants de la rue sont des fumeurs, vivent temporairement et exceptionnellement
dans les rues concluant que ces différentes catégories
interagissent entre elles (4(*)).
Pourtant, la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009, portant
protection de l'enfant considère que dans son article 190 le
délaissement d'un enfant en un lieu quelconque est puni d'un an à
cinq ans de servitude pénale principale et d'une amande de cent mille
à deux cent mille franc congolais,... En connivence, de ce qui
précède, le dépliant de la MONUSCO, sur l'Aide
mémoire pour les Policiers » reconnait que « Un
enfant en rupture avec le milieu familial ou dans la rue est une personne en
situation difficile que le policier doit protéger » (5(*)).
Les âges des enfants de la rue varient entre 5 et 16
ans, mais il y en a d'autres qui sont âgés de 3 ou 4 ans au
cotés des frères plus âgés qui assurent leurs
protections. Les filles sont en effet moins visibles car moins
influencées, ne quittant pas trop le toit paternel. Et si elles
descendaient dans la rue, elles sont utilisées comme domestiques,
prostituées ou comme ouvrières. (6(*))
Etant donné que l'étude de la criminalité
se base sur le comportement du criminel délinquant, qui, lui, peut
être classé à plusieurs degré ; et que des
niveaux sont rendus possibles grâce à certains mobiles ou moyens
utilisés, cette étude nous amène à épingler
les principales causes du crime ou de l'acte criminel, produit par le
délinquant dans la cité de Bunia.
I.1.4. Facteur
Un facteur est défini comme un élément
qui influe ou qui agit (7(*)).
Comprenons donc tout de suite que le facteur, c'est l'agent
moteur de l'action, il est, celui qui joue de l'influence dans
l'activité, dans la scène afin d'être motivée. Il
est donc le pont, le bras de soutenance pour l'accomplissement de l'action
criminelle quant à notre orientation.
Dans l'autre domaine, le concept facteur est défini
comme un élément concourant à la production des biens et
des services. Toujours est-il qu'il joue un rôle de liaison, grâce
à son influence, la réussite d'une mission donnée est
probablement satisfaisante.
Ainsi, en criminologie, le professeur SEELING propose des
questions auxquelles répond le délinquant enfin que le
criminologue parvienne à détecter le délinquant durant le
diagnostic judiciaire. Voici la manière dont le criminologue
hiérarchise ses questions :
- Qui ? pour détecter l'auteur ou la victime.
- Quoi ? on veut comprendre l'acte ou l'objet de fait.
Par qui ? les moyens utilisés et les instruments.
Quand ? : Le moment, pour déterminer la
commission du crime.
Où ? Le lieu, ou l'endroit (8(*)).
D'où, la nécessité de la sagesse du juge
durant l'instruction judiciaire d'un prévenu criminel.
I.1.5. (A) Criminogène
Ce qui est criminogène est susceptible de causer des
actes criminels.
Selon le dictionnaire Revers, le terme criminogène
indique ce qui peut inciter à commettre ou provoquer des actes
criminels.
I.1.5. (B) Criminologie
La criminologie étant un domaine très vaste et
dont l'étude complète requiert une attention assidue du juge; il
sied de retenir que cette science étudie le phénomène
criminel sous 3 niveaux d'interprétation qu'il faut savoir notamment le
crime, le criminel et la criminalité (9(*)).
I.1.5. (C) Crime
Selon « Le Petit Robert, 2012 », un crime,
au sens large, est défini comme manquement très grave à
la morale, à la loi ; ou plus spécifiquement un attentat,
délit, faute, forfait, infraction, mal, péché.
I.1.5. (D) Criminel
Un criminel est un coupable d'un crime. Son sens revient au
crime.
I.1.5 (E) Criminalité
La criminalité est un ensemble des infractions
criminelles commises dans un lieu donné et à une époque
donnée (10(*)).
Il s'avère important de citer la criminologie comme
l'ensemble des disciplines qui étudient la criminalité pour
essentiellement en rechercher les causes, en connaître les
évolutions ainsi que les conséquences.
Les disciplines auxiliaires que le droit pénal attache
à la criminologie étant l'anthropologie criminelle de LOMBROZO en
1874, la biologie criminelle, la psychiatrie criminelle et la sociologie
criminelle sont ces disciplines qui traitent et cherchent à approfondir
l'étude des causes des actes criminels ou criminologiques(11(*)).
I.2. GENERALITES SUR LA VILLE DE BUNIA12(*)
Bunia est une
Cité
située au Nord Est de la
République
démocratique du Congo. Il est le chef-lieu du District de l'
Ituri en Province
Orientale.
I.2.1. Situation
géographique
La Cité de Bunia est entourée de la
chaîne
des Montagnes dénommée « Monts Bleues ».
Elle se trouve à une altitude de 1 275 m, sur un plateau
à environ 30 km à l'ouest du
lac Albert, dans
la
vallée du Rift, et environ 25 km à l'est de la
forêt
d'Ituri
Bunia est située au nord de l'
équateur
entre 1° et 2° latitude nord et 30° et 31° longitude
est.
Situation : 54 km de Kasenyi, 169 km du territoire de
Mambasa, 173 km du
territoire de
Mahagi, 324 km du territoire
d'Aru, 696 km de la ville
Kisangani, 751 km de
Kampala, 667 km de
Juba par rapport
aux chef lieux des territoires mentionnées..
De part son hydrographie, Bunia est un important point de
passage, un carrefour, sur la route qui relie
Kisangani à
Kampala
Ouganda.
La rivière
Ituri coule à 20
kilomètres au sud de Bunia, où elle reçoit un modeste
affluent, la
Shari.
Bunia est également traversée par les
rivières
Nyamukau
et
Ngezi.
La rivière
Nyamukau
se jette dans la rivière
Ngezi,
qui a son tour se jette dans la rivière
Shari
1.
I.2.2. Ressources agricoles
Bunia et ses environs possèdent un sol fertile
favorisé par un climat tropical humide fortement influencé par
l'altitude. Cette fertilité du sol favorise la production de
différents produits :
manioc,
haricot,
igname,
patate douce,
sorgho,
ail,
banane,
soja,
chou, et d'autres
légumes.
Bunia se trouve dans une
savane herbeuse, ce qui
favorise l'élevage des bovins.
I.2.3. Richesses de sol et
sous-sol à proximité
Les richesses suivantes s'y trouvent :
bois,
pierre,
or, pétrole,
coltan,
uranium, etc.
I.2.4. Organisation
administrative
Créé comme un
centre
extra-coutumier en 1946 Bunia est situé dans le territoire d'
Irumu.
Il est subdivisée en douze quartiers:
Mudzi
Pela,
Ngezi,
Salongo,
Rwambuzi,
Bankoko,
Lumumba,
Sukisa,
Lembabo,
Nyakasanza,
Saio,
Simbilyabo,
Nyamukau.
La cité est limitée 1:
· au Nord par la collectivité de Baboa Bokoe
à Miala
· à l'Est par la chefferie des Bahema Banywagi
· au Sud par la collectivité Baboa Bokoe et
Basili
· à l'Ouest par la collectivité Baboa Bokoe
et de Bahema d'Irumu.
Bunia est dirigée par un administrateur du territoire
assistant. Les différents quartiers sont chacun sous l'autorité
d'un chef de quartier.
Avec l'avènement prochain de Bunia comme ville, 6
communes sont prévues : Nyamukau, Mbunya, Shari, Murongo, Ngezi et
Nyakasanza.
I.2.5. Population
Entre 2005 et 2008, la population de Bunia a presque
triplé. Les raisons principales de cette croissance seraient :
· le retour des personnes ayant fui la guerre
· le solde naturel positif (les naissances)
· l'arrivée d'une nouvelle population.
Bunia est un centre urbain, on y trouve plusieurs tribus
originaires du territoire et des environs : les
Bira, les
Lendu Sud (
Ngiti),
les
Hema Sud, les Hema Nord, les
Lendu, les
Nyali,
les
Alur, les
Lugbara,
les
Lese,
les
Kakwa,
les
Ndoo,
le
Ukebu,
les
Kalikoo
1,.
Pour des raisons diverses, on y trouve aussi des
différentes tribus venues de différents coins de la
République Démocratique du Congo.
On trouve également une population d'origine
étrangère venue de part et d'autres coins du monde. La
présence de l'Organisation des Nations Unies a contribué à
l'augmentation de cette population à Bunia.
Comme on peut le remarquer, le tableau ci-dessous resume bien
l'accroissement de la population de Bunia de 2004 à 2008
Table I :
Évolution de la population de Bunia
|
Année
|
Habitants
|
2004
|
95 770
|
2005
|
113 294
|
2006
|
225 922
|
2007
|
270 886
|
2008
|
337 744
|
Statistique 2009-2010 non encore disponible
dans les documents du
Service
compétent de l'Etat
I.2.6. Activités
économiques
Les activités économiques de la cité,
sont pour la plupart, à caractère individuel et familial. La
population autochtone vit principalement de travaux agricoles,
d'élevages, de pêches et de commerce. De nombreux jeunes gens
s'orientent vers les travaux d'
orpaillage ou de taxi
moto . Les personnes
issues du reste du Pays sont venues habiter Bunia pour y exercer des
activités de commerce ou d'employé de l'administration
publique.
Les commerces de produits :
· Les denrées alimentaires, produits de
pêche, d'élevage et de la chasse, sont vendus aux
différents marchés publics organisés par l'administration
nationale.
· Le bois est vendu dans les différents
dépôts éparpillés dans la cité.
· Les produits manufacturés sont vendus aux
marchés, dans des magasins et des boutiques.
· Les produits aurifères des orpailleurs sont
vendus dans quelques comptoirs d'achat d'or.
L'échange s'effectue en monnaie locale (
franc congolais), en
devise (dollar américain), quelquefois en euros ou en shilling
Ougandais.
I.2.7. Organisation de
l'enseignement
On compte actuellement plus 60 écoles primaires qui
encadrent plus de 32299 écoliers et plus de 42 établissements du
secondaire qui assurent l'encadrement plus16822 élèves
5.
Parmi les établissements de formation supérieure
et centres de recherche, on trouve:
· l'Université Shalom de Bunia, une
université chrétienne.
· L'Université de Bunia, une université de
l'Etat.
· l'Université du CEPROMAD, privée et
laïque.
· L'Institut supérieur des Techniques
médicales de Nyankunde, une institution chrétienne.
· L'Institut supérieur Panafricain de santé
communautaire, une institution chrétienne.
· L'Université Anglicane du Congo.
· L'Institut supérieur pédagogique de
Bunia, une Institution de l'Etat.
· L'Institut supérieur pédagogique CECA-20,
institution chrétienne
· Université Saint Joseph
· Université Islamique
CHAPITRE II : REGIME DE PROTECTION DE L'ENFANT
II.1. CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION DE L'ENFANT
II.1.1. Instruments internationaux
a. Généralités
L'histoire nous renseigne que les conflits ont souvent
été une réaction à des traitements inhumains et
à l'injustice. La déclaration anglaise des droits de l'homme de
1689 rédigée à la suite des guerres civiles survenues dans
le pays, a été le résultat de l'aspiration du peuple
à la démocratie. Un siècle plus tard exactement, la
révolution française donne lieu à la déclaration
des droits de l'homme et du citoyen qui proclama l'égalité
universelle des citoyens.
Après la deuxième guerre mondiale et la
création de l'organisation des Nations Unies, la communauté
internationale jura de ne plus laisser se produire des atrocités comme
celles commises pendant ce conflit. Les dirigeants du monde entier
décidèrent de renforcer la charte des Nations Unies.
En adoptant un engagement politique relatif au respect des
droits de l'homme, c'est ainsi qu'en 1946, les Etats ont signé la
Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), qui fit l'objet de
la première session de l'Assemblée Générale de
1946. Celle-ci examina le projet de la Déclaration relatif aux
libertés des droits fondamentaux et le transmit au conseil
économique et social pour qu'il « le soumette à
l'examen de la commission des droits de l'homme afin qu'elle puisse
préparer une charte internationale de droit ». A sa
première session au début de 1947, la commission autorisa les
membres à formuler ce qu'elle qualifia de « projet
préliminaire de la charte internationale des droits de
l'homme » (13(*)).
b. Une reconnaissance internationale des droits de
l'enfant
L'année 2008, marque le 60e anniversaire de
la Déclaration universelle de droits de l'homme. A cette occasion, le
secrétaire général des Nations-Unies a lancé une
campagne d'une année au cours de laquelle toutes les entités du
système des Nations-Unies prendront part a des activités sur le
thème : « Dignité pour Tous »
(14(*)).
Parmi ces reconnaissances ; celle qui parut la toute
première est la déclaration de Genève adoptée en
1924. C'est un texte international qui, pour la première fois
définit le droit des enfants. Cette déclaration précise
que : « l'enfant qui a faim doit être
nourri » et qu'il « doit être protéger contre
toute exploitation ». La portée courte de cet extrait du texte
semble ne pas être considérée par les Etats car ils ne sont
pas obligés de le respecter.
La problématique de la protection des enfants
après la deuxième guerre mondiale préoccupe au plus haut
point la communauté internationale et en particulier l'organisation des
Nations Unies. C'est le mobil pour lequel cette dernière a
créé une agence spécialisée pour l'enfance,
l'UNICEF, cellule chargée d'améliorer les conditions de vie des
enfants. Successivement, dans la déclaration universelle des droits de
l'homme de 1948, puis dans la déclaration des droits de l'enfant de
1959, l'ONU précise que l'enfant a droit à « une aide
et une assistance spéciale » en raison de son
« manque de maturité physique et intellectuelle ».
Après plusieurs tentatives internationales dans la
réglementation des droits de l'enfant, seule la convention de 1989, fut
un texte de référence. Cette fois, ce texte est
élaboré en tenant compte des systèmes juridiques et des
traditions culturelles.
Cette convention est signée et ratifiée par la
quasi-totalité des Etats membres de l'ONU, ce qui signifie que ces Etats
s'engagent à le respecter conformément au principe de pacta sunt
ser vanda. Un comité des droits de l'enfant est créé pour
veiller à l'application de la convention. « Pour la
première fois, des droits civils, économiques, politiques,
sociaux et culturels sont reconnus à l'enfant. L'enfant n'est plus
seulement considéré comme un être à protéger,
il est aussi, comme des adultes, acteurs de sa vie, ses parents et l'Etat
doivent lui permettre de se développer physiquement, mentalement et
socialement pour qu'il puisse lui-même exercer ses droits »
(15(*)).
L'esprit, de la convention internationale des droits de
l'enfant de 1989 était lié à l'analyse sémantique
du concept enfant ; c'est-à-dire ce que tous les Etats signataires
ont ensemble définit ce qu'est « un enfant ».
Cette question a suscité en ces Etats signataires de ladite convention,
une définition commune : « l'enfant est un
être humain âge de moins de 18 ans » (16(*)). Cependant certains Etats
accordent plutôt la majorité à l'enfant plus tôt ou
tard....».
Parmi une quarantaine des droits énumérés
dans ladite convention.
Nous avons :
- La non discrimination
- Tous les enfants sont égaux, quels que soient
leur sexe, race, couleur ou la religion ;
- La survie et le bien-être
- Tous les enfants ont droit à l'eau potable,
à une alimentation suffisante et équilibrée, à un
niveau de vie décent, aux soins médicaux de qualité.
- L'éducation
- Tous les enfants ont le droit d'accéder à
un enseignement gratuit, ils ont également droit aux loisirs, aux jeux
et au repos ;
- La protection contre toute forme de violence et
d'exploitation.
- Tout enfant doit savoir que son corps est à lui
et que tout adulte doit le respecter ; l'enfant ne doit pas faire un
travail qui mette en danger sa santé, son développement à
ou sa scolarité.
- La protection contre la guerre et la privation de :
- Liberté : pas d'enrôlement dans
l'armée pour un enfant de moins de 15 ans, aucun enfant ne doit
être torturé, condamné à mort, emprisonné
à vie : le cas échéant, ça constitue en droit
humanitaire un crime de guerre.
- La participation à la vie familiale, culturelle
et sociale :
- Tout enfant est libre de donner son avis sur toutes les
questions qui le concernent, de s'exprimer ou de s'informer (par le biais de
journaux, de la radio, de la télévision).
En dépit des certains progrès observés
par la plupart des Etats avant en ce qui concerne le respect de la convention
précitée ; il est cependant très difficile pour l'ONU
de s'opposer à leur application. Certains Etats avaient
déjà réalisé l'éradication de travail avant
même l'adoption de ladite convention, l'âge de scolarisation et la
protection des mineurs.
Signalons également que chaque année,
près de 11 millions d'enfants meurent dans le monde et
particulièrement en Afrique à causes des certains maux
liés à leurs conditions de vie notamment la malnutrition, les
maladies endémiques et pandémiques...
Plus de 150 millions d'enfant vivent avec moins d'un dollar
par jour. Et, environ 100 millions d'enfants africains vivent dans la rue. Au
Brésil, des milliers d'enfants des rues sont assassinés chaque
année ; et près de 300.000 enfants participent encore
à des conflits armés. Diamétralement à tout
égard, 121 millions est le chiffre que nous cite ce lien du programme
Encarta, le nombre d'enfants qui ne vont pas à l'école sur le
plan international.
En France, la maltraitance est un fléau persistant, les
Etats-Unis d'Amérique ont signé la convention, mais ne l'ont pas
ratifiée car certains pays refusent d'abolir la peine de mort, pour les
mineurs ; donc, les pays en voie de développement ne sont pas les
seuls concernés par la violation des droits de l'enfant (17(*)).
Nous pouvons également faire allusion à la
Convention de l'Organisation Internationale de Travail adopté à
Genève le 17 juin 1999 C182 sur les pires formes de travail des
enfants. Elle règlemente formellement les conditions de travail des
enfants.
II.1.2. Instruments nationaux
Nous venons de voir plus haut que l'on désigne par le
terme « droits de l'homme », l'ensemble des droits
fondamentaux qui doivent être garantis aux être humains, quelque
soit leur origine sociale.
A travers tout, se développent les idées de
« liberté »
d' « égalité » et « de droits
naturels ».
Parmi les instruments nationaux, tel qu'établi à
travers sa souveraineté, la République Démocratique du
Congo, en vue de la constitution, le garant de l'Etat a promulgué cette
loi des lois en faveur des enfants congolais en ces termes dans les articles
dans le but de garantir leur droit et d'établir leur liberté.
a. La constitution
Article 41 : L'enfant mineur est toute personne, sans
distinction de sexe, qui n'a pas encore atteint 18 ans révolus. Tout
enfant mineur a le droit de connaître les noms de son père et de
sa mère. Il a également le droit de jouir de la protection de sa
famille, de la société et des pouvoirs publics. L'abandon et la
maltraitance des enfants notamment la pédophilie, les abus sexuels ainsi
que l'accusation de sorcellerie sont prohibés et punis par la loi.
Les parents ont le devoir de prendre soin de leurs enfants
et d'assurer leur protection contre tout acte de violence tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur du foyer.
Les pouvoirs publics ont l'obligation d'assurer une
protection aux enfants en situation difficile et de les déférer
devant la justice. Les auteurs et les complices des actes de violence à
l'égard d'enfants mineurs sont sévèrement punis par la
loi.
Article 42 : Les pouvoirs publics ont l'obligation de
protéger la jeunesse contre toute atteinte à sa santé,
à son éducation et à son développement
intégral.
b. Les lois
Plusieurs lois ont déjà vu le jour dans le cadre
de la promotion et de la protection de l'enfance en République
Démocratique du Congo.
La Constitution est la loi maîtresse dans laquelle sont
repris plusieurs note sur cet effet, établissant ainsi des
règlements relatifs à cette fin comme nous l'avons dit plus haut.
D'autres textes s'en suivent également dont le code de la famille, le
code du travail, le code pénal,....
i. LOI 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la
famille.
En matière de filiation, ce code a tenu de traduire
l'optique fondamentale selon laquelle tout enfant a droit d' « avoir
un père ». Le vocable « enfant naturel »
n'ayant plus besoin d'être cité, le législateur a
innové en utilisant le vocable « affiliation » pour
signifier la reconnaissance par le père de son enfant, mais avec cette
nuance authentiquement africaine, le père doit, lui aussi, se faire
reconnaître par la famille maternelle de l'enfant.
Nous pouvons également faire allusion à la Loi
n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité
congolaise, laquelle modifie les dispositions du code de la famille relatives
à la nationalité. Nous retrouvons des articles qui
protègent l'enfant, nous pouvons citer les articles suivants ainsi que
leurs libellés :
- Art. 7al 1er : « Est Congolais dès la
naissance, l'enfant dont l'un des parents- le père ou la mère-
est Congolais. »
- Art. 9 : « Est également congolais par
présomption de la Loi:
1. l'enfant né en République Démocratique
du Congo de parents ayant le statut d'apatride;
2. l'enfant né en République Démocratique
du Congo de parents étrangers dont la nationalité ne se transmet
pas à l'enfant du fait de la législation de l'Etat d'origine qui
ne reconnaît que le jus soli ou ne reconnaît pas d'effet sur la
nationalité à la filiation naturelle. »
La loi n° 73 - 002 du 20 Juillet 1973(18(*)) relative aux des personnes
physiques, en application du principe de la patronymie, l'enfant devrait porter
le premier élément du nom de son père ou de la personne
qui exerçait sur lui l'autorité paternelle.
En ce qui concerne l'adoption, cette formule vise d'abord
à donner à l'enfant un cadre familial d'accueil, et vise aussi la
protection de la jeunesse bien que l'adopté soit une personne adulte ou
bien un enfant. L'adoption est gratuite, elle ne donne lieu à aucune
contrepartie en faveur de la partie de l'adopté. Les parents de
l'adopté (au sens de la famille nucléaire) doivent donner leur
consentement à l'adoption (19(*)).
ii. LOI 015-2002 du 16 octobre 2002 portant Code du
travail.
On peut lire à l'Article 133 des dispositions qui
protègent l'enfant à ces termes : « Les enfants
ne peuvent être employés dans une entreprise même comme
apprentis, avant l'âge de 15 ans sauf dérogation expresse de
l'inspecteur du travail du ressort et de l'autorité parentale ou
tutélaire.
En aucun cas, l'autorisation expresse de l'inspecteur du
travail du ressort et de l'autorité parentale ou tutélaire ne
doit être accordée en dessous de 15 ans. »
Mais la loi de 2009 sur la protection de l'enfant fixe cet
âge à 16 ans au lieu de 15 qui se trouve dans le code du
travail.
iii. DÉCRET du 30 janvier 1940 tel que modifié
à ce jour portant Code pénal.
Le code pénal, en condamnant l'avortement, ne
protège pas directement, indirectement, l'atteinte à la vie de
l'enfant à naître, qu'il soit provoqué par la mère
de l'enfant elle-même ou par toute autre personne.
iv. Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection
de l'enfant
Celle-ci peut être considérée comme
loi-mère sur la protection de l'enfant. C'est elle qui explique les
dispositions de la constitution relatives à la protection de
l'enfant.
Notons qu'ici nous n'avons pas cité toutes les lois sur
le plan interne qui protègent l'enfant. Il y en a tant d'autres dont la
loi sur les violences sexuelles.
II.2. CADRE INSTITUTIONNEL
II.2.1. Famille
La famille se définit comme « une
communauté d'individus qui se réclament d'un ancêtre
commun, unis les uns aux autres par des liens de parenté pratiquant le
même culte en observant les mêmes interdits qu'il comporte, soumis
à l'autorité d'un chef qui est à la fois
représentant du groupe et administrateur de son patrimoine
commun ».
Elle est aussi « le père, la mère et
les enfants qui vivent sous le même toit ». La famille
africaine est très élargie de la sorte qu'elle constitue une
parentèle, selon les coutumes, la parentèle peut être
matrilinéaire ou patrilinéaire car elle comprend les descendants
garçons ou filles d'une génération (20(*)).
Les familles vis-à-vis du fléau dont l'objet,
ont des rôles irréversibles par rapport a l'épanouissement
et à la sécurité de l'enfant. Elles ont le devoir de
mettre en pratique ses prescriptions légales à travers le respect
de la convention relative aux droits de l'enfant.
II.2.2. Etat
Comme institution de l'Etat, nous faisons allusions
spécialement à l'institution publique organisée par
l'article 67 de la Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l'enfant. Cet article est libellé comme suit : « Est
appelée institution publique, une structure ou un établissement
de garde et d'éducation créé par l'Etat, placé sous
la tutelle du ministère ayant les affaires sociales dans ses
attributions en collaboration avec celui ayant la justice dans ses attributions
avec comme objectif la garde, la rééducation et la
réinsertion sociale des enfants en situation difficile ou en conflit
avec la loi ayant entre autres comme agents, les assistants sociaux qui y sont
employés. »
A part cette institution publique, toujours dans la loi
précitée, l'Etat prévoit des organes qu'il place sous
l'autorité des différents ministères. Ces derniers
constituent des organes de protection sociale. Nous citons :
- Le Conseil national de l'enfant : il est un organe
conseil du Gouvernement qui relève du ministère ayant la famille
et l'enfant dans ses attributions. Il assure la mise en oeuvre de la politique
du Gouvernement en matière de promotion et protection des droits de
l'enfant.
- Le Corps des assistants sociaux : est une structure
technique du ministère ayant les affaires sociales dans ses
attributions. Il est chargé des enquêtes sociales sur les enfants,
de la guidance psychosociale et de la réunification familiale de ces
derniers.
- La Brigade spéciale de protection de l'enfant qui
relève du ministère ayant la police dans ses attributions. Elle a
la mission de surveillance des enfants et de prévention
générale.
- Le Corps des inspecteurs de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel : est une structure technique du
ministère ayant l'enseignement primaire secondaire et professionnel dans
ses attributions. Il s'occupe notamment du contrôle de la qualité
de l'enseignement.
- Le Corps des Conseillers d'orientation scolaire et
professionnelle est une structure technique relevant du ministère ayant
dans ses attributions l'enseignement primaire, secondaire et professionnel. Il
joue le rôle de conseil et d'orientation de l'enfant dans le choix des
options et métiers à suivre au regard de ses aptitudes
intellectuelles.
- Le Corps des inspecteurs du travail relève du
ministère ayant le travail dans ses attributions. Il veille notamment au
respect des normes en matière de travail des enfants.
II.2.3. Les organisations non gouvernementales (ONG-D)
Les organisations non gouvernementales sont de nature interne,
nationale ou internationale, même si elles réalisent des
activités internationales, elles ne constituent proprement pas vraiment
des organisations internationales car n'étant pas des organisations
interétatiques.
Elles sont créées et constituées par des
personnes en fonction de droit interne
Une organisation non gouvernementale est un organe qui se base
tout d'abord sur les prescrits de la loi, c'est ce qui lui donne une base
juridique et une personnalité morale, une fois qu'elle établit
son statut. Ayant comme but d'intervenir en cas de besoin au profit de
l'intérêt général d'une population donnée.
Ainsi, plusieurs missions qui leurs incombent étant une
organisation, détachement de l'Etat ou financer par l'Etat, pour
atteindre la couche la plus reculée par ses actions appropriées,
et suivant l'entendement de la région.
Personne n'ignore dès lors qu'une des missions est
attribuée aux organisations non gouvernementales face au
phénomène « enfant de la rue » cependant.
Nous sommes persuadé que les ONG-D implantées en Ituri se battent
corps et âmes dans le but de satisfaire la cible, cependant nos
recherches nous montrent que les ONG n'ont jamais atteint le top de leur propre
vouloir. « Nous devons appliquer notre action, passer à la
vitesse supérieure » insiste le Directeur
général du BIT, Juan SOMAVIA (21(*)).
BAN KI-MOON, explique à cet effet que :
« Nous devons compenser une telle foi en étant
nous-mêmes fermement déterminé. En utilisant les outils que
nous avons à notre disposition. En engageant les ressources
nécessaires. Et surtout en prenant des initiatives politiques. Je vous
engage vivement à faire des objectifs du millénaire vos propres
objectifs » (22(*)).
« A quoi bon de blanchir la situation de l'enfant
congolais quand on sait que Kinshasa regorge environ 25.000 enfants de la rue
que les parents et les ONG ont du mal à réinsérer ?
Au non de quel principe éthique, les centres hébergent
serviront-ils de « cachette » d'enfants en rupture avec le
milieu familial ?
« Il faut qu'il y ait encore un engagement plus
fort, plus ferme, plus déterminant, il le faut. Aussi, avec des
personnes prêtes à s'engagent sur ce chemin. Car ça ne sert
à rien qu'on nous envoie de l'aide et que les fonds soient
utilisés à d'autres fins. C'est ne pas sérieux. Ce n'est
plus un « phénomène », ... c'est grave mes
amis, et les gens du haut,... C'est fléau » (23(*)).
Les ONGs n'ont pas droit de s'écarter des orientations
alors qu'elles sont fixées face aux défis de la population. Elles
doivent donc être exécutives et réalistes.
Les organismes et institutions agréés de la
société civile du secteur de l'enfant assistent l'Etat dans sa
mission de protection des enfants et de promotion de leurs droits, stipule
l'article 82 de la loi sur la protection de l'enfant.
II.3. PHENOMENE ENFANT DE LA RUE COMME FACTEUR
CRIMINOGENE DANS LA CITE DE BUNIA
Sous ce point nous allons d'abord analyser les causes du
phénomène « enfant de la rue » et par la
suite nous donneront la statistique de la criminalité commise par ces
enfants de la rue.
II.3.1. Les causes du phénomène
« enfant de la rue »
Les causes du phénomène « enfant de la
rue » dans la cité de Bunia sont multiples. Nous citons :
dislocation des foyers, la pauvreté, la guerre,
l'irresponsabilité des parents, polygamie, stigmatisation des enfants,
influences extérieures...
a. Dislocation des foyers
La dislocation des foyers, où les parents ne vivent
plus ensemble, constitue une cause non négligeable de la descente des
enfants dans la rue. En effet, suite au divorce, il est toujours difficile que
les enfants soient soudés entre eux d'abord, puis avec leurs parents
séparés. Avec tout cela, les enfants qui ne trouvent plus leurs
comptes sous le toit parental descendent dans la rue.
b. La pauvreté
Elle est aussi une cause évidente de ce
phénomène. Les conjonctures socio-économiques de notre
pays ont fait que beaucoup de personnes vivent misérablement
(insuffisance alimentaire, non assouvissement des besoins primaires tels que la
santé, la scolarisation, vêtement,...). Même ceux qui
travaillent ont des salaires ne leurs permettant pas de nouer convenablement
les deux bouts du mois. Ainsi les enfants insatisfaits vont chercher à
se satisfaire ailleurs, dont ceux de la rue.
c. La guerre
La guerre n'a pas seulement des conséquences sur les
infrastructures, mais aussi sur des vies humaines. La guerre en tuant laisse
des orphelins des veufs et de veuves. Souvent ces orphelins qui ont connu une
rupture brusque avec les liens parentaux commencent à chercher des voies
et moyens pour leurs prises en charges. Et c'est dans la rue que certains
d'entre eux trouvent refuge.
d. Irresponsabilité des parents
Certains parents sont irresponsables soit par leurs propres
faits, soit suite à des circonstances indépendantes de leurs
bonnes volontés. Parmi les irresponsabilités dont eux-mêmes
sont auteurs, nous pouvons citer l'ivresse qui fait que les parents ne peuvent
plus subvenir aux besoins du foyer et accomplir leurs responsabilités
parentales, les vagabondages pour certains parents qui ne passent que leurs
temps dans des futilités tels que les jeux des cartes et dames,...
Par contre, comme nous l'avons dit, il y a des parents qui
sont devenus irresponsables suite aux conjonctures de notre pays : manque
d'emploi ou un salaire insuffisant, l'appauvrissement suite aux guerres, ...
Toutes ces irresponsabilités ont comme
conséquences que les enfants ne sont plus prises en charge, d'où
descendent dans la rue.
e. La polygamie
La situation que traverse notre pays a plongé plusieurs
personnes dans une pauvreté quelque fois extrême. Malgré
cette situation, il y a des personnes qui prennent plus d'une femme. Ayant fait
beaucoup d'enfants, ils ne sont plus en mesure de les prendre en charge. La
conséquence est que ces enfants finissent par se débrouiller dans
la rue.
f. Stigmatisation d'enfants
Avec l'apparition d'une multitude des églises dites de
réveil, les enfants sont victimes des situations qu'eux-mêmes
ignorent. La plupart d'entre eux sont accusés de la sorcellerie.
D'autres sont considérés comme porte malheur dans la famille.
Inculqué dans la mentalité des parents et de la
société, ces derniers cherchent de se débarrasser d'eux.
Afin des comptes, ces enfants sont jetés par leurs propres parents dans
la rue.
g. Influences extérieures
Il y a des enfants qui se trouvent dans la rue, non pas parce
que leurs parents n'ont pas la possibilité de les prendre en charge, non
plus parce qu'ils n'ont pas des personnes qui veillent sur eux, mais parce
qu'ils sont influencés par leurs copains se trouvant dans la rue. Un
adage ne dit-il pas que l'homme est naturellement bon, mais c'est la
société qui le rend mauvais. L'éducation diffuse que les
enfants reçoivent pèse et influe considérablement sur
leurs vies. Cela est dû actuellement par la fréquentation de
certains milieux comme les cinés-vidéo, le lieu des jeux des
enfants, voire même dans des écoles certains enfants partent
échanger leurs mauvaises expériences. Tous ces facteurs finissent
par envoyer les enfants dans la rue.
Les éléments que nous avons soulevés
ci-dessus ne sont pas limitatifs. La liste peut être allongée. Ces
causes sont aussi variables d'un milieu à un autre, d'une civilisation
à une autre.
II.3.2. La Criminalité du phénomène
« enfant de la rue » dans la cite de Bunia
a. Analyse
Il est difficile de concevoir qu'un enfant soit dans la rue et
garde les mêmes caractères qu'il avait avant d'y aller ou demeurer
comme ceux là qui sont normalement encadrés par leurs parents.
C'est ainsi que nous avons trouvé, d'après nos
recherches que nous allons présenter bientôt, que le fait pour les
enfants de rester dans la rue les incite à être en conflit avec la
loi. Il a été constaté qu'il y a, dans la cité de
Bunia, des tronçons où ces enfants sont le plus trouvés et
cela dépend d'un quartier à un autre, et aussi ils sont
trouvés dans des endroits soit stratégiques, soit autour des
lieux où il y a d'intenses activités. Le tableau ci-dessous
présente cette situation :
Tableau II :
N°
|
Quartiers
|
Lieux où les enfants de la rue sont localisés
|
|
1. NGEZI
|
- Près de l'Hôtel New Cosmos
- Dans et autour du grand marché
- Les lieux des lavages des engins
|
|
2. MUDZI-PELA
|
- Dans et autour des marchés de Mudzi-Pela, Kolomani et
Kasegwa,
- Autour de la cathédrale catholique
|
|
3. SAIO
|
- Dans et autour du marché Saïo
|
|
4. LEMBABO
|
- Rue reliant Lembabo- Saïo
- Pont reliant la ville et Lembabo
|
|
5. SUKISA
|
- Pont Matete et alentours
- Tronçon pont Sukisa-Mosquée
|
|
6. BANKOKO
|
- Triangle du marché chem -chem
- Raccourci Bankoko-MSF
- Camp Ndolomo
|
|
7. SALONGO
|
- Rond point Eglise Anglicane
|
|
8. LUMUMBA
|
- Autour de la Poste (Bureau CENI)
- Descente pont Matete
- Marché communément appelé de la
«MONUSCO »
- Périphérie de l, ex. Ciné Azanga
|
|
9. KINDIA
|
- Lieu des lavages engins
|
|
10. NYAKASANZA
|
- Périphérie de l église catholique
de Nyakasanza
- Tronçon pont Nyamukau vers Nyanya II
|
|
11. RWAMBUZI
|
- Ecole Kibanguiste (taux faible)
|
|
12. SIMBILYABO
|
- Rond point menant au cimetière Nyamurongo
|
Il est difficile d'affirmer que le phénomène
enfant de rue constitue un facteur criminogène sans démontrer que
ces enfants ont été effectivement en conflit avec la loi. C'est
pour cela que nous allons ici donner une donnée chiffrée des
faits pour lesquels ces enfants ont été en conflit avec la
loi.
II.3.3. Les faits pour lesquels les enfants de la rue sont
en conflit avec la loi
Ces éléments, nous les avons puisés du
registre de la prison centrale où ces enfants ont été
incarcérés.
Le tableau ci-dessous reprend les faits pour lesquels les
enfants de la rue étaient en conflit avec la loi entre 2008 et 2010.
Tableau III :
N°
|
PREVENTIONS
|
2008
|
2009
|
2010
|
TOTAL
|
|
1. Viol
|
1
|
39
|
58
|
98
|
|
2. Viol réputé à l'aide des violences
|
20
|
30
|
6
|
56
|
|
3. Vol simple
|
22
|
32
|
12
|
69
|
|
4. Vol qualifié
|
5
|
19
|
30
|
54
|
|
5. Coups et blessures volontaires ayant entrainés la
mort
|
2
|
5
|
1
|
8
|
|
6. Abus de confiance
|
2
|
2
|
1
|
5
|
|
7. Violation de domicile
|
0
|
1
|
1
|
2
|
|
8. Avortement criminel
|
0
|
0
|
2
|
2
|
|
9. Destruction méchante
|
0
|
1
|
1
|
2
|
|
10. Tentative de viol
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
11. Menaces et injures publiques
|
0
|
0
|
2
|
2
|
|
12. Recel
|
1
|
1
|
2
|
4
|
|
13. Complice d'assassinat
|
0
|
0
|
1
|
1
|
|
14. Tentative de meurtre
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
15. Tentative d'enlèvement/Enlèvement
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
16. Lésion corporelle
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
17. Extorsion
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
18. Association des malfaiteurs
|
0
|
0
|
1
|
1
|
TOTAL
|
53
|
137
|
118
|
311
|
Commentaire du tableau
Il ressort de ce tableau que le fait avec lequel les enfants
de la rue sont les plus en conflit avec la loi c'est le Viol. Pendant les trois
années de notre étude, au moins 98 cas ont été
enregistrés. Cela se justifierait par le fait d'abord de la
manière de pénalisation de cette infraction, et aussi le mauvais
habillement des filles qui attire ces enfants de la rue.
S'agissant de l'année, c'est en 2009 que les enfants de
la rue ont été le plus en conflit avec la loi. Cette
montée de 53 cas en 2008 à 137 cas en 2009 se justifierait par la
dégradation de la conjoncture socio-économique de notre pays qui
a comme conséquence l'augmentation de nombre d'enfants dans la rue.
N.B. La statistique présentée du tableau
ci-dessus ne signifie pas que tous les faits ont été
enregistrés. Il y en a beaucoup d'autres qui échappent au
contrôle des organes compétents. Ce qui signifie que s'il fallait
s'y investir davantage, il y a lieu de trouver que cette statistique est
insignifiante par rapport à la réalité.
LES ANNEXES
QUESTIONNAIRES D'ENQUETE
A LA POPULATIONS DE DOUZE QUARTIERS
A PROPOS DES ENFANTS DE LA RUE DANS LA CITE DE
BUNIA
Quartier:
....................................................
1. Selon vous, quelles sont les raisons ou les principales
causes pour lesquelles les enfants quittent la maison parentale et acceptent de
vivre dans la rue et devenir «Enfants de la Rue» à Bunia
?
a.............................................................................................................................
b.............................................................................................................................
c..............................................................................................................................
2. Quel(s) est (sont) dans votre quartier le
(s) tronçon (s) ou les enfants de la rue commettent plus d'actes
criminels?
a.............................................................................................................................
b............................................................................................................................
3. Avez-vous déjà
été ou entendu une personne victime d'une telle agression?
a. Si OUI, Combien de
fois.................................................La journée
?.....................
et comment
?....................................................La nuit
?........................................
4. L'agressivité de ces enfants de la
rue dans la ville de Bunia, est- elle pareil; avant, pendant
après la guerre?
a. Pas changé (OUI) - (NON)
b. Avant. (VRAI)- (FAUX).
c. Pendant. (VRAI)- (FAUX)
d. Après (VRAI)- (FAUX)
5. A qui attribuez-vous cette
responsabilité? (De pouvoir maintenir la sécurité,
protection et garantir les droits de ces enfants)
a. Famille, b.
Société, c. l'Etat
6. Avez-vous des
suggestions?.......................................................................................
Interview n° 1
Selon Mr. Rodolphe MBALE Joshua, Coordination Technique de la
Protection de l'Enfance de la COOPI, « personne ne connaît le
nombre chiffré des Shégués en ville de Bunia à ce
jour ». Car poursuit-il, ces délinquants quittent leur famille
et s'attachent à des associations ensuite ils rentrent dans des
familles. Ils sont tantôt dans la rue, tantôt a la maison.
« Ils sont encore dans ce coin ou dans l'autre à l'abri des
menaces soit des parents, de la police ou de la
société ».
Notre interlocuteur nous a fait encore entendre que l'enfant
de la rue est plus expose en temps de la guerre et de la maladie. La chose la
plus belle qu'aiment les enfants de la rue selon Rodolf MBALE c'est la
« liberté ». C'est lorsqu'il manque la
liberté, soit a cause de la méchanceté des parents qu'ils
fuient et se soustraient de la maison parentale. Même si ils ont commis
de faits déviants, ils ne veulent pas en parler trop !
Il s'avère important ajoute-il de signaler qu'il existe
un problème de classification entre deux catégories. Donc, les
uns sont cependant attachés à leur famille et d'autres observent
une rupture totale avec leur famille.
Ils vivent généralement de la mendicité,
du ramassage, ils volent peu, mais vivent du travail dans des bars, en vendant
de l'eau froide, dans des restaurants. Surtout, les filles sont
exposées face à la violence sexuelle en vendant dans des camps
militaires. Ainsi, la COOPI, a, dans sa statistique de l'année 2010
enregistré un nombre de 180 enfants de la rue dans la ville de Bunia.
Pour Monsieur MBALE, des principales causes qui rendent ces
enfants criminels sont les suivantes :
- La menace familiale ;
- Divorce ou séparation des parents ;
- Phénomène enfant sorcier ;
- Goût de l'aventure ;
- Absence prolongée des parents ;
- Enfants exploité comme responsables a la
maison ;
- Exode rurale (due à la guerre);
- Manque de dialogue avec les parents ;
- Le facteur communauté (lorsque l'enfant n'est pas
accepté par la communauté);
- Pas de félicitation (mot d'encouragement) de la part
des parents ou de personne qui exercent le pouvoir parentale sur l'enfant (24(*)).
Interview n° 2
Nous avions également visité les installations
de « House of Grâce », la maison de Grâce qui
est une institution missionnaire protestante de la CECA-20 où nous
avions interviewé le Pasteur DJADRI Jacques qui a accepté de nous
étaler la statistique d'enregistrement des enfants de la rue qu'il
encadre depuis 2005, l'année à laquelle 34 seulement
été inscrit. En 2006 et 2007, le nombre des internes est
monté jusqu'à 64.
Entre 2008 et 2009, « nous avions remis 24 enfants
de la rue que nous avions scolarisé ici et nous sommes contents qu'ils
soient tous acceptés dans leurs familles respectives ».
conclut le pasteur que certaines doléances des parents ont fait que sur
les 45 inscrits dans notre école, mais 4 ont
préféré rentrer dans le camp et continuer à
être protéger.
« Aujourd'hui, nous avons un chiffre de 54 inscrits,
au primaire et aux humanités. En plus de cela, il y a 10 qui
fréquentent le camp où sont logés les autres ».
Nous avions lors de notre visite dans ce site d'ébergement eu
l'autorisation de visiter le dortoir de ces délinquants, avec un total
de 20 lits étagés. Le deuxième bâtiment dont la
construction est en cours servira d'une grande salle de jeu, (d'une cuisine et
d'une chambre qui abritera quelques hommes afin de servir de gardiens pour les
matériels de jeu.
DJADRI, souligne que durant la formation de ces enfants
vulnérables, 1 seul a été soupçonné de
sorcellerie. (25(*))
Interview n° 3
En ce qui concerne les raisons qui ramènent les enfants
à quitter la maison parentale et aller dans la rue selon Mr. EPISINI
Laurent, Directeur de la Prison Centrale de Bunia sont :
- L'irresponsabilité et
- défaillance des parents.
Pour la question de savoir pourquoi les prisonniers plus
particulièrement les enfants s'évadent de la maison
carcérale ; il répond de la manière suivante :
- mauvais étant du local, les prisonniers utilisent les
canaux septiques pour les évasions ;
- le poids de la servitude pénale
- faiblesse ou état corruptible de certains agents qui
assure la garde face à des propositions des biens de la part des
détenus.
Enfin, pour savoir quelles étaient ses propositions et
suggestions face à ce phénomène « Enfant de la
Rue, le Directeur Episini conseille qu'il faudrait que :
- le gouvernement créé des maisons d'encadrement
et orienter ses enfants dans différents domaines (réinsertion
sociale).
- Que l'Etat puisse sanctionner les parents qui fuient leur
responsabilité et ceux qui utilisent les enfants pour des faits sexuels
et les font travailler lourdement. (26(*))
CONCLUSION
Notre travail qui a comme sujet «Phénomène
enfant de la rue comme facteur criminogène dans la Cité de
Bunia » s'est penché sur deux chapitres. Le premier chapitre a
porté sur une généralité, dans laquelle nous avons
expliqué les termes clés qui interagissent dans notre sujet. Et
au deuxième chapitre, nous avons parlé de la protection de
l'enfant. Ici nous avons commencé par décrire le cadre
légal qui protège l'enfant tant sur le plan national
qu'international, et par la suite nous avons inventorié quelques faits
pour lesquels les enfants de la rue sont en conflit avec la loi.
En effet, nous sommes partis du constat de la présence
d'un nombre très élevé d'enfants dans la rue. Et nous nous
étions dit que ces enfants n'ont pas leur place dans la
société. C'est ce qui nous a conduits à nous poser
certaines questions afin de découvrir les causes de
phénomène enfants de la rue. Aussi, leurs présences ne
peuvent -elles pas être un facteur criminogène pour ces
enfants ?
Nous avons alors émis des hypothèses selon
lesquelles les causes de la présence de ces enfant dans la rue seraient
multiples, notamment la pauvreté, la polygamie,
l'irresponsabilité des parents, la guerre, l'influence
extérieure, stigmatisation des enfants... En outre, la présence
de ces enfants dans la rue serait pour eux un facteur criminogène.
En utilisant la méthode exégétique ainsi
que les techniques documentaires et l'interview, nous sommes arrivés aux
résultats selon lesquels les enfants sont effectivement dans la rue,
mais dans la plupart des cas pour des raisons indépendantes de leurs
bons vouloirs.
Les parents que nous avons interviewés nous ont
donné les causes de la présence des enfants dans la rue. Et les
enfants ont été directement incriminés par les parents en
dehors des causes qu'ils ont quelques fois endossées. Les enfants
à leur tour ont incriminé pour la plupart des cas leurs parents
les qualifiants d'irresponsables car n'accomplissent pas convenablement leurs
devoirs envers les enfants.
A ce qui concerne la criminogénéité de
leurs présences dans la rue, cette hypothèse a été
également confirmée par la présence des enfants en conflit
avec la loi dans la prison central. Aussi, les faits qu'ils ont commis sont
ceux qui, en réalité, ne sont pas compatibles avec leurs
âges ou leurs statuts d'enfants. Surtout que la loi reconnait en ces
enfants une irresponsabilité avant l'âge de la majorité.
Donc la responsabilité de leur présence dans la rue incombe
à plusieurs acteurs à la fois, nous citons parents, l'Etat,
Société,... C'est ce qui nous conduit à formuler certaines
recommandations à ces différentes aux acteurs responsables dans
l'encadrement des enfants.
Les recommandations :
a. A l'Etat
- D'exercer convenablement sa responsabilité en
améliorant les conditions socio-économiques du pays, lesquelles
pourraient avoir des répercussions sur le niveau de vie de la
population ;
- De mettre en pratique et convenablement les dispositions de
la loi sur la protection de l'enfant en RDC, et plus particulièrement
pour les enfants qui sont déjà dans la rue,
opérationnaliser les organes prévus pour la protection de
l'enfant en situation exceptionnelle ou difficile ;
- De mettre en pratique les dispositions de la constitution
relatives à l'exigence d'étude primaires ainsi que la
gratuité de l'enseignement primaire. Cela diminuerait certainement les
charges sur les parents qui sont en condition difficile et aussi
réduirait le nombre d'enfants dans la rue tout en empêchant les
autres d'y aller.
b. Aux parents
- De prendre en main leurs responsabilités parentales
en éduquant et encadrant les enfants afin qu'ils ne soient pas
tenté de descendre dans la rue ;
- De faire des suivis pour d'éventuelles
récupérations et réintégration des enfants errant
dans les rues.
c. A la société
- De contribuer positivement à l'éducation des
enfants car ceux-ci sont des êtres faibles, n'ayant pas une
maturité ni expérience de délibération ;
- De s'unir pour que l'éducation des enfants soit une
action exercée collectivement sans distinction de race, sexe, tribu,
religion, appartenance,...
- Pour les enfants récupérés, de les
orienter dans des écoles pour ceux qui ont l'âge scolaire, et de
réorienter ceux qui en ont dépassé dans des formations des
métiers plus pratiques (mécanique, coupe et couture, la
maçonnerie, peinture, charpenterie, tricotterie,...).
Nous estimons que ces recommandations sont mutatis mutandis
nécessaires pour l'Etat et la famille d'une part et que la mise en
application desdites recommandations est susceptible de réduire
l'ampleur de phénomène enfants de la rue d'autre part.
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES LEGAUX
Déclaration Universelle de droits de l'homme
Conventions Internationale de Droits de l'homme
Convention de 1989, relative au Droits de l'enfant
Convention de Genève de 1924
Constitution de RDC
Loi de 1949 portant Code Pénale
Loi de 1987 portant code de la famille
Loi no 09/001 du 10 Janvier 2009 portant protection de
l'enfant
Loi sur les violences sexuelles
Loi no15/ 2002 du 16 Octobre 2002, portant Code de Travail.
Décret-loi du 30 Janvier 1940
Décret-loi du 30 Janvier 1940, portant code
pénal
II. OUVRAGES
ERNY, P., Les premiers pas dans la vie de l'enfant
d'Afrique noir, Paris, 1972, p. 139.
ERNY, P.: L'enfant dans la pensée traditionnelle
de l'Afrique noir, Paris, 1968
CAROTHERS, J., Psychologie normale et pathologie de
l'Africain, O.M.S., Palais de la
Nation,
Genève, 1954
DELLAPE, F., L'enfant de la rue, une expérience a
Nairobi, Dakar, 1990.
LUCHINI, R., L'enfant dans la rue, PUF, 1974
MASSIALA, M., Les enfants des personnes à Kinshasa,
enfance et paix, 1990.
ZALECK, K. A., Le calvaire des enfants sorciers,
2002
III. REVUES, NOTES DE COURS ET
DICTIONNAIRES
Dépliant de la MONUSCO, Aide Mémoire pour les
Policiers, règles de la base sur le comportement du policier envers les
mineurs, Novembre 2010.
.
UN NEWS, Le BIT appelle a relancer la lutte contre le
travail des enfants, New York, le 10 Mai, 2010
UN News, Les enfants africains méritent un
environnement plus protecteur, selon l'ONU, parut le 16 Juin, 2011
UN News, Les enfants africains méritent un
environnement plus protecteur, selon l'ONU, parut le 16 Juin, 2011
UN NEWS, Malgré les obstacles, les objectif du
Millénaires sont réalisables, New York, 20 Septembre 2010
UN News, Unicef : De nombreux pays riches laissent
tomber leurs enfants les plus pauvres, publié le 3Dec, 2010. p1.
BOBINA, YABONA, YANGA, J,. Les enfants et adolescents
soupçonné de sorcellerie; essai de
compréhension d'une problématique
socio-psychopathologique, Mémoire en Psychologie, UNIKIS,
Kisangani, 2006. p.51-52.
MAKURU, SAVO, J. Etude des projets de vie des enfants en
rupture avec le milieu familial, TFC, en Psychologie, UNIKIS, 2006
MUKUNA, KASANDA, JF., La Condition Judiciaire de L'Enfant
de la rue a Bunia, TFC, 2006.
BIDEKO, J., La criminologie générale,
cours, 3e graduat, UNIC, inédit, 2011
ENCARTA, Encyclopédie, Cartes/REUTEURS, 2007,
ENCARTA, les droits de l'homme, 2007
DOCTIONNAIRE, Le Larousse de Poche, Ed, 2010.
IV. WEBOGRAPHIE
Http: //www.un.org/french/aboutun/dudh/history.htlm
Http: www.societecivile.cd/node/4318
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bunia
Http://jean.akwablogs.com/news/le-phenomene-des-enfants-la-rue
http://radiokapi.net/actualité/2011/02/26/Kinshasa
http://www.droitsenfant.com/rue.htm
http://www.lalibre.be/actu/international/article/119509/les-enfants-de-bunia-victimes
http://www.lavigerie.org/fr/contenu/cgcornet1.html
TABLE DE MATIERES
0.
INTRODUCTION........................................................................2
0.1 Etat de la
question-----------------------------------------------------------------------2
0. 2
Problématique---------------------------------------------------------------------------3
0. 3
Hypothèse-------------------------------------------------------------------------------6
0. 4 Méthodologie de
travail---------------------------------------------------------------7
0. 5 Délimitation du
travail-----------------------------------------------------------------8
0. 6 Subdivision du
travail -----------------------------------------------------------------8
0.7 Difficultés rencontrées
-----------------------------------------------------------------9
CAHAPITRE 1 : NOTIONS
FONDAMENTALES--------------------------------------------------10
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 10
I.1.1. Phénomène 10
I.1.2. Enfant/Enfance 10
I.1.3. Enfant de la rue 11
I.1.4. Facteur 13
I.1.5. (A) Criminogène 13
I.1.5. (B) Criminologie 14
I.1.5. (C) Crime 14
I.1.5. (D) Criminel 14
I.1.5 (E) Criminalité 14
I.2. GENERALITES SUR LA VILLE DE BUNIA 15
I.2.1. Situation géographique 15
I.2.2. Ressources agricoles 15
I.2.3. Richesses de sol et sous-sol à proximité
16
I.2.4. Organisation administrative 16
I.2.5. Population 16
I.2.6. Activités économiques 18
I.2.7. Organisation de l'enseignement 18
CHAPITRE II : REGIME DE PROTECTION DE L'ENFANT
------------------19
II.1. CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION DE L'ENFANT
---------------------------------19
II.1.1. Instruments internationaux
---------------------------------------------------------------------19
II.1.2.Instruments nationaux
---------------------------------------------------------------------------22
II.2.CADRE
INSTITUTIONNEL---------------------------------------------------------------------25
II.2.1. Famille
--------------------------------------------------------------------------------------------25
II.2.2. Etat
------------------------------------------------------------------------------------------------25
II.2.3. Les organisations non gouvernementales (ONG-D)
---------------------------------------27
II.3. PHENOMENE ENFANT DE LA RUE COMME FACTEUR CRIMINOGENE
DANS LA CITE DE BUNIA
-------------------------------------------------------------------------------28
II.3.1. Les causes du phénomène
« enfant de la
rue »--------------------------------------------28
II.3.2. La criminogéneité du
phénomène « enfant de la rue » dans la
cité de Bunia --------31
II.3.3. Les faits pour lesquels les enfants de la rue sont en
conflit avec la loi ----------------32
ANNEXES-------------------------------------------------------------------------------------------35
CONCLUSION
------------------------------------------------------------------------------------39
TABLE DE MATIERES
---------------------------------------------------------------------------
44
* 1) ERNY, P., Les premiers
pas dans la vie de l'enfant d'Afrique noir, Paris, 1972, p. 139.
* 2) MAKURU, SAVO, J. Etude
des projets de vie des enfants en rupture avec le milieu familial, TFC, en
Psychologie, UNIKIS, Inédit, 2006
* 3) BOBINA, YEBONA, YENGA, J.,
Les enfants et adolescents soupçonné de sorcellerie;
essai de compréhension d'une problématique
socio-psychopathologique, Mémoire en Psychologie, UNIKIS,
Kisangani, Inédit 2006. p.51-52
* 4) UN News, Les enfants africains
méritent un environnement plus protecteur, selon l'ONU, parut le 16
Juin, 2011
* 5)
http://radiokapi.net/actualité/2011/02/26/Kinshasa
* 6) Http :
www.societecivile.cd/node/4318
* 7)
http://www.lavigerie.org/fr/contenu/cgcornet1.html
* 8)
http://www.lalibre.be/actu/international/article/119509/les-enfants-de-bunia-victimes
* 9) Dictionnaire, Le La Rousse de
Poche, Ed, 2010.
* 10) MUKUNA, KASANDA, JF., La
Condition Judiciaire de L'Enfant de la rue a Bunia, TFC, 2006.
* 11) Dictionnaire, Op.
Cit., p 715.
* 12) Idem.
* 13) Ibidem.
* 14) Encyclopédie ENCARTA,
Cartes/REUTEURS, 2007.
* 15) Art 2 litera 2 et 9 de la
Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant
* 16) MUKUNA, KASANDA, JF.,
Op.cit. p4
* 17) Encyclopédie
ENCARTA, Op. Cit..
* 4) MAKURU, Op. Cit.
* 5) Dépliant de la
MONUSCO, Aide Mémoire pour les Policiers, règles de la base sur
le comportement du policier envers les mineurs, Novembre 2010.
* 6)
http://www.droitsenfant.com/rue.htm
* 7) Dictionnaire, Op. Cit
* 8) BIDEKO, J., La
criminologie générale, cours, 3e graduat, UNIC,
inédit, 2011.
* 9) BIDEKO, J., Op.cit.
* 10) Dictionnaire, Op. Cit
* 11) BIDEKO, J., Op. Cit.
* 12
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bunia
* 13) ENCARTA, les droit
de l'homme, 2007
* 14) Http :
//www.un.org/french/aboutun/dudh/history.htlm
* 15) Encyclopédie
ENCARTA, Op.cit.
* 16) Encyclopédie,
ENCARTA, Op.cit.
* 17) Encyclopédie,
ENCARTA, Op. Cit
* 18) LA LOI No 73-002 du 20
Juillet 1973, relative aux personnes physiques,
* 19) LA CONSTITUTION Op. Cit,
* 20) Loi 87-010 du 1 Aout
1987 portant Code de la Famille.
* (21) UN NEWS, Le BIT
appelle a relancer la lutte contre le travail des enfants, New York, le 10
Mai, 2010
* (22) UN NEWS,
Malgré les obstacles, les objectif du Millénaires sont
réalisables, New York, 20 Septembre 2010
* (23)
http://jean.akwablogs.com/news/le-phenomene-des-enfants-la-rue
* (24) Interview avec Monsieur
Mbale Rodolf Yosua, Coordinateur Technique de la Protection de l'enfance de la
COOPI/Bunia à son bureau, le 29/07/2011, à 15 h 00.
* (25) Interview avec le
Pasteur Djadri père de la maison « House of Grace »
le 6 Aout 2011, dans les installations d'ébergement des enfants de la
rue, de la CECA - 20, à 17h 20.
* 26) Interview avec Monsieur
EPISINI Laurent, Directeur de la Prison Centrale de Bunia, le 3 Septembre 2011,
à 11 h 45', à son bureau sis dans l'installation de la maison
Carcérale.
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