UNIVERSITE DE LA MANOUBA
INSTITUT SUPERIEUR DE COMPTABILITE
ET
D'ADMINISTRATION DES ENTREPRISES
MEMOIRE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
NATIONAL
D'EXPERT COMPTABLE
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE
:
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Elaboré par : Sous la direction de
:
Mahdi Gargouri M. Mahmoud ZAHHAF
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
DEDICACES
Je dédie ce travail
A
Mes parents
Que ce travail
soit pour eux une récompense et un témoignage de reconnaissance
de ma part
pour tous les sacrifices, efforts, encouragements et soutien
qu'ils n'ont cessé de m'apporter.
Ma femme et mon fils
Pour
m'avoir supporté, encouragé et soutenu pour la préparation
de ce travail
Mon frère, mon beau frère, ma soeur
et mes belles soeurs
Pour leurs encouragements et leurs
soutiens
Mes ami(e)s
Pour leur soutien,
qu'ils trouvent dans ce mémoire ma grande considération pour
eux.
2
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont
aidé et encouragé tout au long de la rédaction
de ce
mémoire.
Je souhaite tout particulièrement remercier Monsieur
Mahmoud ZAHHAF pour son encadrement
et sa disponibilité ; Messieurs
Abderrazek GABSI, Moncef SELLAMI, et Mohamed LOUZIR pour
leurs conseils et
leur encadrement tout le long de mon stage professionnel et Monsieur
Abdellatif
ABBES pour ces précieux conseils lors de la
préparation de la notice.
Je remercie également les experts comptables et les
experts comptables mémorialistes qui ont
répondus à
l'enquête établi pour le besoin de ce mémoire.
Je remercie finalement les membres du jury pour leur
disponibilité et d'avoir bien voulu juger et
évaluer ce
travail.
3
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Sommaire
LISTE DES ABREVIATIONS 7
INTRODUCTION GENERALE 8
PREMIERE PARTIE : CADRE DE LA TRANSMISSION D'UN CABINET
D'EXPERTISE COMPTABLE 14
CHAPITRE PREMIER : CONTEXTE GENERAL ET PRISE DE DECISION
DE LA
TRANSMISSION D'UN CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE 16
SECTION 1- CONTEXTE GENERAL DE LA TRANSMISSION 16
§ 1 : REGIME JURIDIQUE DE LA TRANSMISSION D'UN CABINET
D'EXPERTISE COMPTABLE16
1. Formes juridiques de la transmission des cabinets d'expertise
comptable à
l'étranger 16
2. Régime juridique des autres professions
libérales en Tunisie 19
3. Régimes juridiques de la transmission des cabinets
d'expertise comptable en Tunisie 21
§ 2 : PRESENTATION DE LA TRANSMISSION 24
1. Notion de transmission 24
2. Transmission de propriété et de pouvoir 25
SECTION 2- PRISE DE DECISION ET PREALABLES DE LA TRANSMISSION
28
§ 1 : CHOIX ET CONTRAINTES DE LA TRANSMISSION 32
1. Les choix de la transmission 32
2. Les contraintes et les obstacles à la transmission
38
3. Les conséquences d'une transmission subite et non
organisée 39
§ 2 : ETABLISSEMENT D'UN PROGRAMME D'ACTIONS ET PREALABLES
DE LA TRANSMISSION 41
1. Programme d'actions 41
2. Choix de la cible 43
3. Etablissement de l'engagement de confidentialité 46
4. Etablissement de la lettre d'intention 47
CHAPITRE
DEUXIEME : DIAGNOSTIC ET EVALUATION DU CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE 49
SECTION 1- LE DIAGNOSTIC DU CABINET 51
§1- LE DIAGNOSTIC DU PORTEFEUILLE CLIENT ET DES RESSOURCES
HUMAINES EXISTANTES 53
1. Analyse et appréciation de la clientèle 53
2. Diagnostic des ressources humaines existantes 60
§ 2- DIAGNOSTIC DE L'ORGANISATION DU CABINET ET DU RISQUE DE
LA TRANSMISSION
63
1. Diagnostic de l'organisation interne du cabinet 63
2. Les risques à éviter 67
SECTION 2- EVALUATION DU CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE 73
§1- DEFINITIONS DES ACTIFS A EVALUER ET LEURS PARTICULARITES
JURIDIQUES 74
1. Le droit au bail 74
2. Le droit de présentation de clientèle 75
3. Le matériel et aménagement du cabinet 77
4. Les autres contrats 78
§ 2- VALEUR DU CABINET 78
1. Les concepts de base utilisés dans l'évaluation
79
2. Présentation des méthodes d'évaluation
83
3. Choix des méthodes d'évaluation et
détermination de la valeur du cabinet... 100
4
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 103
DEUXIEME PARTIE : REALISATION DE LA TRANSMISSION D'UN CABINET
D'EXPERTISE COMPTABLE 107
CHAPITRE PREMIER : LES PARTICULARITES JURIDIQUES DE
LA
TRANSMISSION 109
SECTION 1- LES IMPLICATIONS JURIDIQUES 111
§ 1- LES MODALITES DE LA TRANSMISSION 111
1. Cession de droits sociaux 111
2. Augmentation de capital réservée 112
3. Fusion 113
4. Scission 114
5. Cession des éléments d'actifs 114
6. Héritage 114
§ 2- LA REALISATION DU TRANSFERT 115
1. Les scénarios possibles de la transmission 115
2. Les modalités de transfert en cas d'une entreprise
individuelle 116
3. Les modalités de transfert en cas de
société de capitaux ou d'une SARL 117
SECTION 2- LA CONCLUSION DE L'ACTE DE CESSION 119
§ 1- LES CLAUSES DE L'ACTE DE CESSION 119
1. Les clauses habituelles de l'acte de cession 121
2. Les stipulations particulières pour la protection des
parties 128
§ 3- LA FORME DE L'ACTE DE CESSION 134
1. Les conditions suspensives de l'acte de cession 134
2. La pluralité des documents et des annexes au contrat
134
3. La mise en forme des contrats de cession 135
CHAPITRE
DEUXIEME : LES IMPLICATIONS FISCALES, SOCIALES, ET COMPTABLES ET LE FORMALISME
DU TRANSFERT 137
SECTION 1 : LES IMPLICATIONS FISCALES, SOCIALES, ET COMPTABLES
138
§ 1 : LES IMPLICATIONS FISCALES 138
1. En matière d'impôt sur les revenus des personnes
physiques et de l'impôt sur
les sociétés 139
2. En matière de droit d'enregistrement 146
3. En matière de TVA 148
4. Tableau récapitulatif des obligations fiscales en cas
de cession de cabinet d'expertise comptable 149
§ 2 : LES IMPLICATIONS SOCIALES ET COMPTABLES 151
1. Les implications sociales 151
2. Les implications comptables 153
SECTION 2 : LE FORMALISME DU TRANSFERT 158
§ 1 : LES FORMALITES JURIDIQUES DU TRANSFERT 158
1. Les autorisations juridiques 158
2. les formalités de publication et de dépôt
160
§ 2 : LES INFORMATIONS DES TIERS A EFFECTUER 160
1. Les autorisations préalables et information des
organes de contrôle 162
2. Information des tiers et gestion des dossiers en cours et des
biens des clients 164
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 169
CONCLUSION GENERALE 170
ANNEXES 176
Annexe 1 : Enquête auprès des experts-comptables
tunisiens 177
5
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1. Méthode suivie 177
2. L'échantillon 177
3. L'enquête 178
4. Portée des renseignements recueillis 179
Annexe 2 : Demande d'informations à l'ordre des
experts-comptables 188
Annexe 3 : modèle d'engagement de confidentialité
190
Annexe 4 : Guide de diagnostic type d'un cabinet d'expertise
comptable 191
Annexe 5 : Tableau de liste des clients 192
Annexe 6 : Modèle de Grille qualitative 193
Annexe 7 : Modèle de contrat de transmission de cabinet
d'expertise comptable 194
Annexe 8 : Demande d'informations à la Direction
Générale des Etudes et de la Législation Fiscales
200
Annexe 9 : Décret n° 2007-934 du 16 avril 2007 relatif
à la fixation des cas d'incapacité de
poursuivre la gestion des entreprise 203
BIBLIOGRAPHIE 204
6
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
LISTE DES ABREVIATIONS
Au cours de ce mémoire nous avons utilisé les
abréviations suivantes :
ANCC
|
: Actif net comptable corrigé
|
BODI
|
: Bulletin officiel des douanes et des Impôts
|
CAC
|
: Commissaire Aux Comptes
|
CNC
|
: Conseil National de la Comptabilité
|
Code de
l'IRPP et
de l'IS
|
: Code de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques et
de l'Impôt sur les Sociétés
|
IFAC
|
: International Federation of Accountants
|
IFRS
|
: les normes IFRS (International Financial
Reporting
Standards, dénommées jusqu'en 2001 normes
IAS pour International Accounting Standards)
|
IRPP
|
: Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
|
IS
|
: Impôt sur les Sociétés
|
JORT
|
: Journal Officiel de la République Tunisienne
|
OECT
|
: Ordre des Experts-Comptables de Tunisie
|
PME
|
: Petite et moyenne entreprise
|
SARL
|
: Société à responsabilité
limitée
|
SUARL
|
: Société unipersonnelle à
responsabilité limitée
|
TVA
|
: Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
UK GAAP
|
: Generally Accepted Accounting Principles in the United
Kingdom
|
US GAAP
|
: Generally Accepted Accounting Principles in the United
States
|
7
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
INTRODUCTION GENERALE
8
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
La profession d'expertise comptable en Tunisie n'a
cessé d'évoluer particulièrement au cours des
dernières années1. Elle est en plus soumise à
une pression de marché de plus en plus importante. Outre les
experts-comptables nouvellement diplômés, le nombre des
experts-comptables qui se préparent à la retraite devient de plus
en plus important. Ces facteurs accélèrent et multiplient les
manoeuvres de rapprochements, de fusions et de rachats de cabinets.
La loi relative au renforcement de la sécurité
des relations financières a instauré une obligation de rotation
pour les commissaires aux comptes au bout de :
· Trois mandats lorsque le commissaire aux comptes est une
personne physique et ;
· Cinq mandats pour les sociétés
d'expertise comptable comportant au moins trois experts-comptables inscrits au
tableau de l'OECT, et ce, à condition de changer le professionnel qui
engage sa responsabilité personnelle sur le contenu du rapport de
contrôle des comptes et de changer l'équipe intervenant dans
l'opération du contrôle une fois, au moins, après trois
mandats.
Ceci a pour but d'inciter les jeunes experts-comptables à
s'associer et d'améliorer la compétitivité des «
grandes structures » 2.
Sachant que la réglementation de la profession
d'expert-comptable3 ne permet l'exercice de la profession qu'aux
membres inscrits au tableau de l'OECT, les opérations de transmissions
familiales sont ainsi limitées.
1 Promulgation au mois d'août 2000 du code
des droits et des procédures fiscaux (articles 98 et 99), novembre 2000
: code des sociétés commerciales (articles de 123 à 125 et
de 258 à 273), juillet 2005 : mise à jour de ce code, octobre
2005 : la loi n° 2005-96 relative au renforcement de la
sécurité des relations financières.
2 Dans le cadre des travaux parlementaires ayant
précédé l'adoption de la loi relative au renforcement de
la sécurité des relations financières, il semble que la
fixation à cinq des mandats pour les sociétés d'expertise
comptable serait dictée par la volonté d'amélioration de
la compétitivité des « grandes structures ».
L~Ç~~ :41Yli1,1Ç æ
Ê~~~ !~Ç ~~"~#$~
|
~%~!~ 4,1,.alÇ
col Éj4.Ç ÊIÂ.41
|
4,11119 5 C.Ja 1-%=uz
3 Ü~ Ê~~~~~~Ç Ïa 41.-1-
A:~~1Ç Í~~~~
|
ØL I1.11Ç Ç41
4~,i1S.11Ç ÉÑaalÇ
faÏ ÉÑæ
|
|
æ ìJ.41Ç
|
Ê~ !~~~Ç
|
5$
|
~å
|
'~æ~~Ç
|
ì~~+!~Ç 7 8~~~9Ç ä
<~= :ÈÇ,+1Ç .
Ê~~~+~~Ç
|
. íÏ1.1Ç
LL21Ç Ê1-"21Ç 4Ç-.
|
áæÇ~
|
Øæ~D 5
|
E+ ~~ æ
|
ÞÑ~"
|
ß~~å
|
ä954
|
7= ~=~~~!~Ç
~H~I~Ç cr6 Á1:~KÇ ÍA' au
.49:4
|
|
9
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Ceci conduira les experts-comptables à
réfléchir sur les modes et les conditions de transmission totale
ou partielle de leurs cabinets et de leurs évaluations. La transmission
peut se faire juridiquement par le biais d'une fusion formelle entre deux ou
plusieurs sociétés d'expertise comptable, par l'acquisition des
éléments d'actifs ou dans d'autres cas par l'acquisition de
droits sociaux anciens ou nouvellement créés. Par ailleurs, des
regroupements de cabinets peuvent se faire sans changement de statut de
départ.
L'opération de transmission de cabinet d'expertise
comptable peut ainsi paraître facile à réaliser. La
réalité est cependant différente et certaines
opérations de fusion ont été difficiles à
réaliser. Comme toute opération de fusion ou de cession, elle
implique une prise de risques qui doit être mesurée et
évaluée. Ces risques sont nombreux et diversifiés. Nous
citerons à titre d'exemples le risque relatif à la
notoriété du cabinet, le risque de non-satisfaction de certains
clients du cabinet, le risque de non équité entre les
associés, le risque de fusionner avec un cabinet dont la
continuité des missions en cours n'est pas assurée et le risque
d'incompatibilité avec le marché commun...
La réglementation juridique de la cession de fonds de
commerce est abondante4, alors que la cession du droit de
présentation de clientèle est très peu
réglementée5.
Pour un expert-comptable, acquéreur ou cédant, la
réalisation de la transmission du cabinet comporte plusieurs
difficultés dont notamment :
· la détermination du cadre de la transmission,
· l'appréciation de l'opportunité de
transmission,
· la recherche de la personne ou du cabinet adéquat
pour la transmission.
· la détermination du sort des contrats en cours,
· les conséquences d'une transmission
imprévue et subite,
· le diagnostic du cabinet et l'identification des
risques,
· l'évaluation du portefeuille client et des autres
éléments d'actif du cabinet,
3 Article 3 de la loi n°88-108 du 18 août
1988, portant refonte de la législation relative à la profession
d'expert-comptable.
4 En ce qui concerne la cession de fonds de
commerce les articles 189 à 268 du code de commerce ont imposé de
nombreuses énonciations dans le contrat de vente à peine de
nullité et ont réglementé les obligations du cédant
ainsi que les garanties qui lui sont accordées.
5 Il s'agit du code des obligations et des
contrats.
10
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· les implications juridiques, fiscales et sociales de la
transmission,
· la conclusion de l'acte de transfert, et
· le formalisme lié au transfert.
De ce fait, il appert que l'opération de transmission
de cabinet d'expertise comptable ne pourrait s'intégrer dans le cadre
d'une opération de cession classique. Elle obéit à une
méthodologie d'approche particulière. Elle est une
opération longue et complexe dans ses particularités
financières, juridiques, fiscales et sociales. Elle présente des
particularités propres et nécessite un travail rigoureux et
méthodique, dans un environnement où les pratiques sont encore
timides.
C'est dans ce contexte que s'intègre notre
étude qui a pour intitulé "Transmission de cabinet d'expertise
comptable : Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques" et dans laquelle nous nous proposons de développer
l'approche suivante :
· les démarches possibles pour le diagnostic et
l'évaluation d'un cabinet d'expertise comptable; appréciation de
la clientèle, diagnostic des ressources humaines et de l'organisation
interne du cabinet,
· les modalités pratiques pour la réalisation
de la transmission, en présentant les particularités juridiques,
fiscales, sociales et comptables.
Le développement de cette problématique aura comme
ambition d'étudier notamment :
· Les spécificités juridiques et
professionnelles dans la transmission d'un cabinet d'expertise comptable,
· L'approche suivie par l'acquéreur pour le
diagnostic opérationnel du portefeuille à acquérir : le
diagnostic de la clientèle, de l'organisation et des ressources humaines
du cabinet,
· Les méthodes d'évaluation retenues.
Ainsi, en se basant sur les concepts de base d'évaluation, nous arrivons
à estimer à partir du chiffre d'affaires réalisé
sur les derniers exercices la valeur de la clientèle d'un cabinet. Ce
type de méthode présente cependant, dans le cas
d'évaluation d'un cabinet d'expertise comptable maintes limites. Les
points qui méritent d'être soulevés sont notamment :
- la partie du portefeuille clients susceptible d'être
cédée ;
11
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
- la densité des missions récurrentes et
permanentes au sein du portefeuille par rapport au nombre de missions
exceptionnelles ou ponctuelles ;
- la rentabilité par segment de clientèle ;
- la courbe de récence du cabinet.
· Les modalités pratiques de réalisation de
la cession sur les plans juridique, fiscal, comptable et social.
Ainsi, et à la différence de la
clientèle commerciale constituant l'élément fondamental du
fonds de commerce, la clientèle de l'expert-comptable en tant que
profession libérale est hors du commerce. Cette différence
aboutit à soulever les points suivants :
- les modalités d'information des organes de
contrôle tels que l'OECT, le greffe du tribunal (le registre de
commerce), la bourse des valeurs mobilières ;
- les clauses et les stipulations à prévoir dans
l'acte de transfert pour garantir les droits de l'acquéreur et du
cédant ;
- les incidences du transfert sur les contrats de travail ;
- le traitement comptable du droit de présentation de
clientèle ;
- le régime fiscal de la transmission en matière
de TVA, de droit d'enregistrement, de l'IRPP et de l'IS.
Ce mémoire a pour objectif d'essayer de contribuer
à :
· l'éclaircissement, même partiel et modeste,
de l'opération de transmission de cabinet et ;
· la réflexion à une approche
méthodologique de la valeur d'un cabinet d'expertise comptable.
La démarche proposée s'articulera autour d'un
ensemble de réflexions et d'analyses nécessaires et
préalables à la transmission de cabinet d'expertise comptable
afin de pouvoir acquérir une connaissance globale des différents
problèmes et de proposer de nouvelles pistes de réflexion.
Afin de donner à notre étude un aspect
pratique, nous avons consulté le ministère des finances ainsi que
l'OECT sur certains aspects fiscaux, juridiques et jurisprudentiels ; les
résultats de ces consultations sont présentés en annexe et
interprétés au fur et à mesure du développement du
sujet.
Pour atteindre les objectifs escomptés, nous essayerons
d'étudier les points suivants :
12
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
- contexte général et prise de décision de
la transmission,
- diagnostic et évaluation du cabinet d'expertise
comptable,
- présentation des particularités juridiques du
transfert, et
- présentation des particularités fiscales,
sociales et comptables et du formalisme du transfert.
L'application de cette démarche nous amènera
à développer le sujet en deux parties présentant chacune
deux chapitres. Des documents matérialisant des exemples des principaux
contrats utilisés dans l'opération de transfert seront
présentés en annexe du mémoire.
La première partie sera consacrée à
l'étude du cadre de la transmission d'un cabinet d'expertise comptable.
Le premier chapitre introduira le contexte général et de prise de
décision du transfert. Le deuxième chapitre de cette partie sera
consacré à l'étude des méthodes de diagnostic et
d'évaluation du cabinet d'expertise comptable.
La deuxième partie, portera sur les modalités
de réalisation de la transmission. Son premier chapitre
présentera les particularités juridiques de la transmission alors
que le deuxième aura pour objet l'étude des implications
fiscales, sociales et comptables et de présenter le formalisme du
transfert.
A cause de la rareté et de confidentialité des
opérations de transmissions, des minis études de cas virtuels
seront présentées au fur et à mesure du mémoire.
Cette étude théorique sera illustrée par
une enquête effectuée auprès d'un échantillon
représentatif d'experts-comptables. Cette enquête a pour objectifs
:
· de montrer les perspectives de la transmission pour les
expertscomptables tunisiens,
· de dégager les difficultés pratiques du
diagnostic et d'évaluation des cabinets,
· d'appréhender les difficultés juridiques,
fiscales, comptables et sociales liées à cette opération
et
· de recenser éventuellement les propositions
d'éléments d'enrichissement de cette étude.
Les résultats de l'enquête seront exploités
au fur et à mesure des parties théoriques au niveau du sujet.
13
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
PREMIERE PARTIE :
CADRE DE LA TRANSMISSION D'UN
CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE
14
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Certes, la transmission d'un cabinet d'expertise comptable
présente des solutions efficaces tant pour l'acquéreur que pour
le cédant. Elle est avantageuse pour l'expertcomptable qui reprend le
cabinet dans la mesure de lui permettre de gagner du temps pour
développer son portefeuille et acquérir le savoir faire,
l'expérience et la notoriété du cabinet repris. Il en est
de même pour l'expert-comptable qui part à la retraite.
L'opération de transmission lui permettra de valoriser la structure
institutionnelle qui a mis du temps à la mettre en place. Toutefois, il
s'avère tout d'abord opportun de s'assurer de la
régularité juridique de cette opération.
Dans la pratique, plusieurs modes juridiques sont possibles
pour réaliser la transmission d'un cabinet d'expertise comptable. Il
n'en demeure pas moins valable que le principe de la liberté
contractuelle s'applique parfaitement pour le choix du mode adéquat. Le
choix du mode à adopter peut être, cependant, influencé par
divers facteurs dont notamment la forme juridique du cabinet (exerçant
en entreprise individuelle ou en société de droit commercial), la
nature des droits à céder (le droit de présentation de
clientèle ou les droits sociaux) et les impôts exigibles du fait
de la réalisation de l'opération ; l'optimisation fiscale demeure
au coeur de toute ingénierie visant la transmission et accapare souvent
la part du lion pour le choix final.
En dehors de ces aspects purement stratégiques,
plusieurs autres aspects institutionnels et organisationnels doivent
être, au préalable, observés à savoir les
qualifications du jeune professionnel, et la qualité du cabinet à
reprendre. Il se trouve que la reprise du cabinet d'expertise comptable est une
opération d'investissement qui présente un certain nombre de
risques et d'avantages. De ce fait, avant de s'engager définitivement
dans la reprise du cabinet, le repreneur a besoin de collecter suffisamment
d'informations sur la cible afin d'apprécier les risques et les
avantages qui se rattachent à l'opération de transmission
prévue. Pour ces raisons, les opérations de reprise de cabinets
sont obligatoirement accompagnées d'actions de due diligences
visant le diagnostic de la clientèle, des ressources humaines et de
l'organisation interne du cabinet.
Avant de passer à l'étude du diagnostic et
l'évaluation d'un cabinet d'expertise comptable (Chapitre II), il
s'avère opportun d'introduire, dans un premier chapitre, le contexte
général et la prise de décision de la transmission d'un
cabinet d'expertise comptable.
15
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CHAPITRE PREMIER : CONTEXTE GENERAL ET PRISE DE
DECISION DE LA TRANSMISSION D'UN CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE
Dans ce qui suit, une première section
s'intéressera au contexte général de la transmission
à savoir son régime juridique à l'étranger puis en
Tunisie et sa réalisation. Ensuite, la deuxième section
s'intéressera à la prise de décision et les
préalables à la transmission.
SECTION 1- CONTEXTE GENERAL DE LA TRANSMISSION
Avant d'étudier les aspectes liés à la
décision de transmission proprement dite, il convient de passer en revue
le régime juridique de la transmission d'un cabinet d'expertise
comptable.
§ 1 : REGIME JURIDIQUE DE LA TRANSMISSION D'UN
CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE
La profession d'expertise comptable est une profession
largement réglementée, elle comporte des contraintes juridiques
et disciplinaires plus importantes que dans les entreprises classiques. Ceci
est le cas pour la profession d'expertise comptable à l'étranger
ainsi que les autres professions libérales en Tunisie.
Pour besoin de comparaison, nous allons étudier en
premier lieu les formes juridiques de la transmission des cabinets d'expertise
comptable à l'étranger et en deuxième lieu le
régime juridique des autres professions libérales.
1. Formes juridiques de la transmission des cabinets
d'expertise comptable à
l'étranger
Nous allons prendre à titre d'exemple pour la
comparaison la réglementation de la transmission des cabinets
d'expertise comptable prévue en France, en Algérie et au
Canada.
1.1. Cas de la France
En France, la profession d'expert-comptable est
organisée sous l'égide d'une corporation professionnelle (conseil
supérieur de l'ordre des experts-comptables) et toute personne qui
souhaite exercer la profession doit être inscrite au tableau de
l'ordre.
16
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Le législateur Français a reconnu à tous
les professionnels le droit de présentation de clientèle, ceci
est défini comme le droit pour un associé de présenter la
société comme successeur à sa clientèle. Par ce
biais, les clientèles libérales se sont trouvés «
patrimonialisées ».
« La clientèle d'un membre d'une profession
libérale est formée des personnes qui ont recours aux services de
celui-ci et qui lui sont attachées en raison principalement de ses
talents et de la confiance qu'elles lui portent. Les relations entre un
professionnel et ses clients sont donc fondées sur l'intuitu
personae. C'est pourquoi, pendant longtemps, la jurisprudence a
considéré que la clientèle des personnes libérales
est incessible et hors du commerce. Opérant un revirement de
jurisprudence radical, la cour de cassation (en France) considère
aujourd'hui comme licite la cession d'une clientèle libérale.
»6 (Cass 1e civ 7-11-2000 : bull. civ 1p 183 ; Cass
1e civ 30-06-2004 n° 1153 F-P).
En cas de cession de droit de présentation de
clientèle, la convention de cession peut stipuler une interdiction
d'exercice auprès de certains clients ou parfois une restriction
d'établissement pendant un délai déterminé,
à une certaine distance du domicile professionnel (clause de non
concurrence). Une telle convention doit être déposée au
siège du conseil régional de l'ordre des experts-comptables
français dans les trente jours de la signature ou de son entrée
en application7.
Aux termes de l'article 24 du code de déontologie des
professionnels de l'expertise comptable en France8 « les
experts-comptables, peuvent s'engager vis-à-vis d'un successeur,
moyennant le paiement d'une indemnité, à faciliter la reprise
totale ou partielle de leur activité... En toutes circonstances, ces
personnes veillent à la sauvegarde de la liberté de choix des
clients ou adhérents ».
La jurisprudence Française9 présente
les possibilités suivantes pour
l'établissement de contrats liés à la
clientèle :
· Un professionnel a la possibilité de
prendre l'engagement de présenter son successeur à la
clientèle et corrélativement de ne pas se réinstaller dans
un rayon déterminé, cet engagement peut donner lieu à une
rémunération, le cabinet de groupe peut être titulaire de
ce droit de présentation ;
6 Transmission des sociétés d'exercice
libéral, Section 2 Transmission du cabinet professionnel, édition
Francis Lefebvre, (année 2005), page 102.
7 LEMAIGNAN A, L'essentiel de la déontologie
de l'expert-comptable & code des devoirs professionnels (mai 2000),
édition conseil supérieur de l'ordre des Experts-comptables -
page 20.
8 Approuvé par le décret n°
2007-1387 du 27 septembre 2007.
9 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
699.
17
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Un professionnel a le droit de présenter la
société dont il devient membre comme successeur à sa
clientèle, c'est ce qui correspond à l'apport de clientèle
;
· Un cabinet de groupe avec ou sans partage d'honoraires
peut percevoir un droit d'entrée ou une indemnité
d'intégration payable aux professionnels en place par les nouveaux
membres ;
La cession peut concerner tout le cabinet dans le cas
où l'engagement de présenter le successeur à la
clientèle s'accompagne de cession du droit au bail, du matériel
et d'équipements du cabinet.
Par ailleurs, dans le cas de cessions de droits sociaux du
cabinet, la patrimonialité des clientèles est prise en
considération pour l'évaluation de ces droits.
1.2. Cas de l'Algérie
En Algérie, c'est le code de
déontologie10 qui a fixé une série de
dispositions qui organisent et réglementent les cas de
décès ou d'incapacité d'un expert-comptable à
exercer ses fonctions, les règles d'informations de l'ordre des
experts-comptables en cas de reprise de clientèle et les obligations de
l'expert-comptable cédant envers le repreneur après la
cession.
Aux termes de l'article 16 du code de déontologie de la
profession comptable en Algérie « L'expert-comptable ou le
comptable agréé signataire d'une convention de reprise de
clientèle doit en informer l'ordre dans les trente jours suivant sa date
de signature ou d'entrée en application». De même aux termes
de l'article 19 de ce même code « L'expert-comptable ou le comptable
agréé qui a cédé sa clientèle à un
confrère ne peut lui faire concurrence, en détournant la
clientèle cédée ».
1.3. Cas du Canada
Au Canada, c'est aux termes du paragraphe 39 du code de
déontologie des comptables agrées du Québec (à
partir du 31 Août 2005), il est expressément autorisé
à un membre de la profession ou d'une société d'expertise
comptable d'effectuer des opérations d'achat ou de vente de
clientèle, et ce moyennant une rémunération pour le
cédant.
10 Code de déontologie de la profession
comptable en Algérie approuvé par le Décret n° 96-136
du 15/04/1996 JORA N° 24 du 17/04/96.
18
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2. Régime juridique des autres professions
libérales en Tunisie
Nous allons prendre à titre d'exemple pour la
comparaison la réglementation de la transmission prévue pour la
profession d'avocat, de comptable et d'architecte en Tunisie.
Une profession libérale est celle exercée par
des personnes ayant reçu un diplôme reconnu dans leur
métier, qui sont tenues par un code de déontologie et qui sont
soumis au contrôle d'instances professionnelles dénommées
ordres professionnels ou parfois "chambres" ou "syndicats".11
Parmi les professions libérales, le BODI (Texte DGI
n° 90/28, Note commune n° 23) cite à titre indicatif comme
professions libérales, les activités suivantes :
a) Professions médicales et paramédicales :
Médecins ; Chirurgiens ; Dentistes ; Infirmiers ; Masseurs
kinésithérapeutes ; Sages femmes ; Rééducateurs
;
b) Professions juridiques : Avocats ; Commissaires aux comptes ;
Conseils juridiques et fiscaux ; Notaires et huissiers-notaires ;
c) Professions techniques : Exploitants de cabinets
d'études (de travaux économiques...) ; Architectes ; Urbanistes ;
Décorateurs paysagistes ; Métreurs ; Géomètres ;
Ingénieurs conseils ; Inventeurs ; Comptables et experts-comptables ;
Transitaires ; Exploitants d'auto-école.
d) Professions artistiques et littéraires : Professeurs
libres ; Conférenciers ; Hommes de lettres ;
Les activités des professions libérales font
l'objet d'une réglementation stricte. Les professions libérales
ne peuvent évoluer que dans le cadre d'un mode d'exercice luimême
réglementé.12
Parmi ces professions libérales nous pouvons
étudier la profession d'avocat, la profession de comptable et la
profession d'architecte :
1. la profession d'avocat : aux termes de l'article 23 de la
loi 89-87 du 7 septembre 1989, portant organisation de la profession d'avocat,
il n'est pas permis de cumuler la profession d'avocat avec l'exercice de toute
activité commerciale telle que définie par les dispositions du
code de commerce. Aucune disposition juridique n'interdit, par ailleurs, la
cession des cabinets ou la cession du portefeuille client de l'avocat.
11 Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/accueil.
12 Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/accueil.
19
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2. la profession de comptable : aux termes de l'article 12 de
la loi n° 2002-16 du 4 février 2002, portant organisation de la
profession des comptables, les fonctions de membre de la compagnie sont
incompatibles avec tout acte de nature à porter atteinte à son
indépendance, notamment avec toute activité commerciale qu'elle
soit exercée directement par un membre de la compagnie ou par une
personne interposée. Aucune disposition juridique n'interdit, par
ailleurs, la cession des cabinets ou la cession du portefeuille client du
comptable.
3. la profession d'architecte : la profession d'architecte
est réglementée par le code des devoirs professionnels des
architectes, tel approuvé par le décret numéro 83- 1033 du
4 novembre 1983, portant approbation du code des devoirs professionnels des
architectes. Aucune disposition juridique n'interdit, par ailleurs, la cession
des cabinets ou la cession du portefeuille client de l'architecte. Le tribunal
de premier instance de Tunisie considère dans son jugement numéro
25 / 74978 en date du 04/12/2007 qu'une société
d'architecte est hors du commerce et ne peut pas constituer un fonds de
commerce13. Selon ce jugement, la jurisprudence considère que
l'architecte est toujours hors commerce même dans le cadre d'une
société, car ce n'est pas l'activité au sein de la
société qui détermine la nature juridique de la profession
d'architecte mais c'est l'activité elle-même qui est prise en
considération.
Nous avons revu la réglementation de transmission dans
certaines professions libérales en Tunisie, aucune disposition
prévue pour interdire la cession des cabinets de profession
libérale ou la cession du portefeuille client dans ces professions.
13 Tribunal de première instance de Tunis
2007/1 2/04
|
>)~Ñ~~
|
25 / 74978
|
~~Ü2~~Ç Ï~
|
.J: Ü~~ 4:Ç4VÇ
g"<_Ü41Ç
|
. É_Rli IåÑ~&~~~~
Ñ9Â.!1Ç 32"11-,
íÑ1411Ç (+1Ç 1-%1.~ÂZ~
A4911"".cl--C"64 42'. æ
ÓÑ14
·1Ç Ø14:11- _~ ~~
ì.1 ~~Ïa~ ~åb~b ~ ~~ J4 9 4..1 14%
VÅ V 1~~!~Ç ä~Â Lcla ~~~~+~
É~ÜV~~ 1+1j54
·A.,45 <~= æ
. 3-411 14Ñ~.5 Ø12.
áÇJ-4Ç cjA ál- í14 . ; 9 æ
í,59 æ c:åÐ jAc Jå 4Ñ~4
41Ç 4.41.1Ç Ê~~ÇÑÏ ØL1. äZ"
~~j11A1Ç 44 "5.!5 141 IOU. L~l æ
A .4 61.4 ä c.).4 14 JÂ æ
E~~~~Ç æ íæÇ~~Ç æ
LkÑLzulÇ ál4c cå Ñ14Ç
~~~!~Ç ~~ 2 WI#~Ç >~~= Lo ÉÑ1.11Ç
átAc ä 11Ð
4,:.1Ç
ÊÇÑ1+,1Ç ula ~!~ ~
34c. 9å j4 d~Ð CAA) 1.4
4911A1Ç asp' æ ÉÑ9Âia1Ç
áLoc%Ç ~!~ ÌÑ~~ 9 4,~~[!~Ç
ØLt: ä <~= . ~~Ï~~
3..44 íÑ~.~~Ç
L1..S11.g.kus5 æ Éy151Ç #X
~~~~[!~Ç Á~~ÏÇ ä~4~ <~=æ . d~Ð W
~~~~äI 1.4.4 íÑ145 &Lin
í c+4. 9 æ Ø=1Ç Èl-.4
. >~~ Ê~#~~9Ç4÷A æ
1/1 ÏæÏ). ÚÇ311Ç
20
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
3. Régimes juridiques de la transmission des
cabinets d'expertise comptable
en Tunisie
Préalablement à l'étude des
opérations de transmission, il convient de prendre connaissance des
particularités juridiques et de s'assurer de la régularité
de la cession du cabinet d'expertise comptable.
Les experts-comptables qui entament une procédure de
transmission de cabinet d'expertise comptable doivent commencer par comprendre
les modalités et les contraintes juridiques de cette opération et
obtenir toutes les informations nécessaires pour bien préparer
les actes juridiques. Ceci permet de déterminer le coût fiscal de
cette opération ainsi que le prix du cabinet.
La cession de clientèle peut se faire soit directement
par la cession des éléments d'actif soit indirectement par la
cession des droits sociaux du cabinet. Si l'activité est exercée
en entreprise individuelle la cession ne peut se faire que par cession
d'éléments d'actif. Dans le cas où l'activité est
exercée en société, la vente va concerner les droits
sociaux dont les éléments d'actif constituent la pierre
angulaire.
La cession de droits sociaux constitue la cession de parts
sociales dans une SUARL ou SARL ou la cession d'actions d'une
société anonyme. Dans ce cas, l'expertcomptable ne peut pas
céder la clientèle qui appartient à la
société14, il peut seulement céder la
quote-part de droits dont il était titulaire. Il s'agit de cession de
droits sociaux prévue et réglementée par le code des
sociétés commerciales15.
Alors que la cession des éléments d'actif
constitue la cession de la clientèle, des équipements ou d'autres
immobilisations corporelles et incorporelles.... Il y a lieu de poser les
questions suivantes : Est-ce que la cession de la clientèle d'un cabinet
est considérée comme une cession de fonds de commerce ? Est-ce
que la cession du droit au bail est licite ? Est ce qu'il y a une protection
juridique de l'acquéreur après la transmission ? Quel est donc le
contexte général d'une opération de transmission d'un
cabinet d'expertise comptable ?
Sur le plan pratique, la relation entre l'expert-comptable et
ses clients est fondée sur l'intuitu personae16 et
sur la confiance ce qui, pour certains, ne considèrent pas que
14 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
714.
15 Il s'agit des articles 109 à 111du code des
sociétés commerciales, en cas de cession de parts sociales des
articles 320 à 326 du même code en cas de cession d'actions d'une
société anonyme et des articles 411 à 427 du même
code en cas de fusion de société.
16 Même dans l'activité commerciale, il
ne faut pas que la clientèle soit exclusivement rattachée
à la personne du
commerçant. Une telle clientèle
intuitu personae ne peut être vendue puisqu'elle ne se rattache
qu'à la personne
21
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
les fonds libéraux comme des fonds de commerce et
interdisent de ce fait la propriété de la clientèle
libérale.
La réglementation juridique de la cession de fonds de
commerce est abondante. Les articles 189 à 268 du code de commerce ont
imposé de nombreuses énonciations dans le contrat de vente
à peine de nullité et ont réglementé les
obligations du cédant ainsi que les garanties qui lui sont
accordées. Etant donné, que l'activité d'expertcomptable
n'est pas une activité commerciale17, les dispositions
ci-dessus indiquées ne sont pas applicables en cas de cession de
clientèle d'expert-comptable.
Ceci est confirmé par la cours de cassation dans
l'arrêt numéro 51406 en date du 02 octobre 200318 . La
profession d'expertise comptable n'entre pas dans le champ d'application de la
loi n° 77-37 du 25/05/1977, régissant les rapports entre bailleurs
et locataires en ce qui concerne le renouvellement des baux d'immeuble ou de
locaux à usage commercial, industriel ou artisanal.
L'article 11 de la loi n° 88-108 du 18/08/1988, portant
refonte de la législation relative à la profession
d'expert-comptable, stipule que « la profession est contraire à
toute activité commerciale qu'elle soit exercée directement ou
par personne interposée ».
Dans les discussions de cette décision de cassation, il
a été toutefois souligné le fait que la profession
d'expertise comptable est considérée comme profession
définie par la loi 76-35 du 18/02/1976 régissant le droit au
bail. Cette décision attribue à l'expert-comptable locataire le
droit au maintient du bail pour les locaux occupés à la date de
publication de cette loi. La profession d'expertise comptable est toutefois
exclue du champ d'application19 de la loi n° 77-37 du 25 mai
1977, régissant les rapports entre bailleurs et locataires en ce qui
concerne le renouvellement des baux d'immeuble ou de
du commerçant et non pas à un
élément support du fonds. Comme l'a pu formuler CATALA dans : la
transformation du patrimoine dans le droit civil moderne en France, Rtd. Civ.
1966, 185, n° 24 : « Dans les clientèles qui reposent
quasi exclusivement sur l'intuitu personae, rien n'est, à la lettre,
cessible ».
17 Article 11 de la loi n° 88-108 du 18/08/1988,
portant refonte de la législation relative à la profession
d'expertcomptable.
18 L'ensemble des décisions de la cour de
cassation 2002/2003 publications du centre des études légales et
juridiques au ministère de la justice page 279.
. ~~~ "1Ç -.1.45_,.A1
áæYÇ L,1Ç ,."s4Lj..1
ßæ)4Ç 4,1Ç :.1S.
ÑX
|
.2003 .~~~Â 2 cri ÎÑ94
51406
|
Ïr 4:114 '&~~ ~
ÑÇ~~
|
í
|
1983 111,,1106 Ï~
ä~%~~~~~ ÏÑÇ~~Ç L:
-~Ç
|
1977 37 Ïlz ä~%~~~Ç col 44
1.Ç ÏÑÇ91Ç
|
" 44)~~Ç " :o~Â Ú)4!~Ç a,.14
äÅ
|
:
|
&!~Ç
|
UAL 141h ~~~~!~Ç
æ 14-.1Ç ÏÇ~!~Ç æ 1.4 3Ç
.~1Ç Lcla ~~Ñ~2!~Ç ~/~~~ c16
ÇÐÅ a,ÑLailÇ A41.1Ç ~/~~~X +4
ä 4! '~~Ç ~"~~~Ç
"
~!~4~Ç
" ~"~~~Ç
1976 ku,135
Ï~ ä~%~~~Çcri
4 1Ç C1-1Ç CA
Iåyc æ Éy1Ç Ce411Â 1-Ñ14Ç
JO' 4:4-1Ç ìJS-11. c997% 91Ç Á14Ç
C.14-4 _~ ~!~Ç
r É~=11:41-4 °Ñ.U=14 c.t
iÇ J.43Ç (-1-4=. äZ" d~Ð cr6 +a æ
.41-1Ç 41å:1Ç Ø~$~~Ç
cr6 Ó1,141- ã~~~ æ ~~%~~
113.u.=1 ce,C65
ÏÑÇ91Ç 4,1.11Ç
4i 3:ÇÏ 3..1 J61.~Ç ÛJ.4ll
4,1114 Á141Ç 6.1 4.141Ç
|
1976:ew,135 Ï~ äi:111Ç .1.c
í..Ç 4ij.1Ç ã~/#~ ~!~ ÌÑ~~
~~Ñ~~~
|
. Ñ~Â.!~Ç ä~%~~~Çc.
áæYÇ WI#
19 Nébila MEZGHANI, DROIT COMMERCIAL : Actes
de commerce, Commerçants, Fonds de commerce- éd Centre de
Publication Universitaire 1999- page 94 : « La loi du 25 mai 1977,
relative au droit au renouvellement du bail, ne s'applique qu'aux locaux dans
lesquels un fonds de commerce est exploité ».
22
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
locaux à usage commercial, industriel ou artisanal, ces
activités ont droit à la cession de leur droit au bail.
L'arrêt de cassation est critiquable surtout lorsque
l'activité de l'expert-comptable prend une dimension considérable
et le cabinet s'agrandit au point où il devient une sorte de
société et d'institution comprenant un grand nombre de personnel
et une masse de clientèle de haut niveau commercial et financier. Dans
ce cas l'activité pourrait prendre le caractère d'une
activité commerciale qui peut engendrer le droit au renouvellement du
bail et le droit au fonds de commerce.
Nous pouvons dans ce sens imaginer la création d'un
droit qui concerne les fonds libéraux permettant le droit au
renouvellement du bail et de réglementer la cession de portefeuille
clients du professionnel libéral.
Sachant que la clientèle de l'expert-comptable n'est
pas considérée comme clientèle commerciale. La cession de
telle clientèle n'est pas réglementée par les dispositions
applicables en cas de cession de fonds de commerce.
Le fonds de commerce ne peut pas être constitué
pour un expert-comptable qui exerce l'activité en société
par action ou une société à responsabilité
limitée. Selon la doctrine juridique en Tunisie « la
commercialité par accessoire ne s'étend pas aux actes
passés par la société commerciales par la forme et ayant
un objet civil.
D'ailleurs si l'on poursuit le raisonnement, nous devrons
admettre qu'une société de forme commerciale et à objet
civil, n'a pas de « fonds de commerce » et ne peut, par
conséquent, réclamer le bénéfice de la
propriété commerciale. »20
Toujours est-il, la cession de la clientèle d'un
cabinet d'expertise comptable n'a pas été interdite ni par la loi
ni par la jurisprudence en Tunisie. Rien n'interdit en effet,
l'établissement de contrat de cession de clientèle.
A titre indicatif, pour contourner l'interdiction de la
cession de la clientèle libérale en France, les praticiens ont
imaginé le changement de l'objet du contrat de vente à un contrat
de service de présentation de la clientèle combiné
à des clauses d'engagement de non-concurrence. Le prix de ces diverses
prestations correspond ainsi à la valeur de la clientèle. En
Tunisie, ce contrat est rattaché à la théorie des
obligations générales de droit régi par l'article 240 et
suivant du code des obligations et des contrats21.
20 Nébila MEZGHANI, DROIT COMMERCIAL : Actes de
commerce, Commerçants, Fonds de commerce- éd Centre de
Publication Universitaire 1999- page 94.
21 Code des obligations et des contrats, titre V : les
effets des obligations.
23
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Ce type de contrat peut contenir les obligations de non
concurrence, de présentation de la clientèle et des obligations
de garantie de chiffre d'affaires déterminé pour une
période déterminée moyennant un prix
déterminé. Mais ces dispositions peuvent ne pas avoir un effet
impératif surtout sur le plan des clauses de non concurrence à
cause notamment du caractère intuitu personae de la
profession.
Une attention particulière doit être
prêtée pour vérifier les relations juridiques avec les
clients. Ces relations doivent être formalisées par des lettres de
mission. Il faut s'assurer que ces lettres permettent de garantir une certaine
stabilité et continuité des missions, sachant que la vraie
pérennité est celle qui soit opérationnelle et
relationnelle avec le cabinet.
Le repreneur doit par ailleurs, vérifier au
préalable les modalités de transmission des missions de
commissariat aux comptes, puisque les règles applicables sont
différentes de celle des autres missions d'expertise comptable,
notamment en matière de décision de nomination, publication et
responsabilité des commissaires aux comptes. A notre avis, il devrait y
avoir une assemblée générale ordinaire pour chaque client
concerné pour l'approbation de la nomination du nouveau commissaire aux
comptes.
Sur des questions concernant notamment si l'expert-comptable
cédant a la possibilité de recevoir une
rémunération d'un successeur en contre partie de l'engagement de
lui présenter la clientèle, d'apporter en nature un portefeuille
client et si les AGO des sociétés sont dans l'obligation de
ratifier la transmission de mission de commissariats aux comptes au profit d'un
acquéreur auquel un cabinet a été transmis, la commission
juridique de l'OECT, regrette de ne pas pouvoir donner suite à notre
consultation qui ne répond pas à des faits ou
événement réalisés. (Voir annexe 2 : demande
d'informations à l'ordre des experts comptables).
§ 2 : PRESENTATION DE LA TRANSMISSION
Nous allons à présent définir la notion de
transmission puis nous présenterons les différentes
modalités de transmission à savoir de pouvoir et / ou de
propriété.
1. Notion de transmission
La transmission signifie la passation de l'activité de
l'expert-comptable d'une personne (ou d'un groupe) appelé cédant
à une autre personne (ou un autre groupe)
24
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
appelé repreneur. Dans cette définition, nous
avons noté un esprit de continuité qui est très
important.
La transmission d'un cabinet d'expertise comptable peut
être effectuée sous différentes formes. Il peut s'agir
d'une transmission de propriété ou de pouvoir, d'une transmission
gratuite ou onéreuse, ou d'une transmission dans la famille ou à
des tiers étrangers. Quelque soit la forme de la transmission choisie,
nous retiendrons la notion de continuité et donc de
pérennité à laquelle est attaché
l'expert-comptable.
La préparation de la relève comprend les
étapes suivantes :
a. Préparé un membre de la famille et surtout
un des enfants pour obtenir le diplôme d'expertise comptable afin
d'assurer la continuité au sein même du même cabinet.
b. planifier leur formation,
c. impliquer le (les) repreneur(s) dans le conseil et la
gestion du cabinet,
d. assurer la collaboration des cadres supérieurs,
e. établir les modalités de transmission au(x)
repreneur(s) de la propriété du cabinet,
f. préparer la retraite de l'expert-comptable,
g. transmettre le pouvoir et
h. se retirer du cabinet.
2. Transmission de propriété et de
pouvoir
La transmission des cabinets peut être effectuée
soit par transmission de la propriété sans la transmission du
pouvoir, ou par la transmission du pouvoir sans la transmission de la
propriété ou par la transmission des deux à la fois.
1. La transmission de propriété et de pouvoir
correspond à une cession pure et simple d'élément d'actifs
ou de droits sociaux suivie par un départ à la retraite de
l'expert-comptable cédant.
2. La transmission de propriété sans la
transmission du pouvoir peut être effectuée par apport d'actifs ou
par cession de droits sociaux avec le maintien de la clientèle
après l'opération de transmission par l'expert-comptable
cédant.
3. Pour la transmission de pouvoir, ceci peut être
effectuée par la transmission du pouvoir à une tierce personne
sans la transmission de la propriété. Reste à
vérifier dans ce cas s'il est possible de faire une location
gérance pour un cabinet d'expertise comptable ?
25
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Les questions qui peuvent être posées sont de
savoir si la clientèle des expertscomptables est susceptible
d'être transmise entre héritiers ou par apport en nature aux
sociétés en cas de constitution ou en cas de fusion de cabinets
d'expertise comptable ? Est ce qu'il y a propriété de la
clientèle des experts-comptables ? Est ce qu'on peut pratiquer la
location gérance pour les cabinets d'expertise comptable ?
- la location gérance est définie par l'article 229
et suivants du code de commerce
comme étant « la convention par laquelle le
propriétaire du fonds de commerce, au lieu de l'exploiter lui-même
en concède l'exploitation, pour une certaine période et moyennant
redevance, à une autre personne qui l'exploite sous sa seule
autorité, à ses risques et périls et pour son propre
compte »22 cette forme de transmission ne peut pas être
conçue pour le cas des cabinets d'expertise comptables parce que
l'activité d'expert-comptable ne peut pas être exercée dans
le cadre d'un fonds de commerce23.
D'après l'enquête que nous avons effectuée
auprès des experts comptables nous avons constaté que 28% des
professionnels interrogés (annexe 1) souhaitent qu'ils soient
remplacés par un de ses enfants, ce qui est légitime.
La transmission d'un cabinet d'expertise comptable
diffère selon la forme juridique du cabinet; soit le cabinet est
constitué sous forme d'une entreprise individuelle, soit sous forme
d'une société. Dans une entreprise individuelle, la transmission
de propriété portera sur les biens mobiliers et immobiliers,
corporels et incorporels affectés au cabinet. Un cabinet
constitué sous forme d'entreprise individuelle étant
considéré comme un objet de propriété, sa
transmission sera soumise aux règles applicables aux biens en question :
les immeubles, le matériel et équipement et essentiellement la
clientèle.
La transmission d'un cabinet d'expertise comptable
constitué sous forme de société portera essentiellement
sur les droits sociaux. La transmission du cabinet se fera ainsi de
manière globale et autonome puisqu'elle porte sur une personne morale
ayant un patrimoine propre et bien défini.
22Nébila MEZGHANI, DROIT COMMERCIAL : Actes de
commerce, Commerçants, Fonds de commerce- éd Centre de
Publication Universitaire 1999- page 255
23 Article 11 de la loi n° 88-108 du 18
août 1988, portant refonte de la législation relative à la
profession d'expert-comptable.
26
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
La transmission de propriété des cabinets
d'expertise comptable s'accompagne normalement de la transmission de pouvoir et
ce même dans le cas où le cédant accepte d'assister le
repreneur pour une période déterminée.
Cependant, la transmission de pouvoir peut être
dissociée de la transmission de propriété. Ce cas
intervient notamment lorsque le pouvoir de diriger un cabinet d'expertise
comptable est transmis à un des héritiers habilités
à exercer la profession d'expertise comptable sans lui transmettre la
propriété. Afin d'augmenter les chances de réussite de la
transmission du cabinet, l'expert-comptable pourra ainsi opérer la
séparation entre la transmission de propriété et la
transmission de pouvoir.
27
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 2- PRISE DE DECISION ET PREALABLES DE LA
TRANSMISSION
Dans les transmissions d'entreprises les dirigeants font
souvent recourt à des intermédiaires et des conseillers pour les
assister dans les différentes phases de la transmission (planification,
préparation, négociation et réalisation de la
transmission) et ce afin d'avoir les meilleures conditions de transmission et
tirer profit de cette opération. Les dirigeants recourent très
souvent à des experts-comptables24 pour leurs proposer des
solutions adaptées à leurs besoins.
De ce fait, les opérations de transmission de cabinets
d'expertise comptable se présentent comme des opérations faciles
à réaliser par l'expert-comptable qui va transmettre sa propre
affaire, surtout qu'il s'agit d'entreprise qu'on est sensé
connaître mieux que les autres. La réalité est cependant
différente puisque certaines opérations de transmission de
cabinets n'ont pas abouti.
Le marché de la transmission des cabinets d'expertise
comptable dépend aussi de l'atteinte des experts comptables l'âge
de la retraite. Plus que le nombre des expertscomptables âgés de
plus de 60 ans est important, plus les opérations de transmission de
cabinet vont se multiplier.
Le tableau suivant présente le pourcentage par tranche
d'âge des expertscomptables en Tunisie25 :
Tranche Age
|
Nombre des Experts- comptables par
tranche Age
|
%
|
De 30 à 39
|
221
|
41,46 %
|
De 40 à 49
|
159
|
29,84 %
|
De 50 à 59
|
103
|
19,32 %
|
De 60 à 69
|
45
|
8,44 %
|
Plus de 70
|
5
|
0,94 %
|
Total
|
533
|
100 %
|
24 Moncef Sellami, Mémoire d'expertise
comptable : Acquisition d'un bloc de contrôle : rôle de
l'expertcomptable et implications juridiques, comptables et fiscales (novembre
2003) page 2.
25 Source : Ordre des Experts-Comptables de Tunisie,
juin 2008.
28
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
5
experts
45 experts comptables
âgés entre 60 et 69
ans
8%
103 experts comptables âgés
entre 50 et 59 ans
19%
159 experts comptables âgés entre
40 et 49 ans
30%
221 experts comptables âgés entre 30 et 39
ans
41%
A notre avis, d'après la pyramide des âges des
experts-comptables actuellement en exercice en Tunisie, les opérations
de transmission de cabinets vont se multiplier au cours de la prochaine
décennie. Le nombre des experts-comptables âgés de plus que
60 ans s'élève à 50 représentant 9,38% du nombre
total des experts-comptables. Ceci est dû à la jeunesse de la
profession d'expertise comptable en Tunisie26. Ces deux tranches
représentent la catégorie des experts-comptables la plus
concernée par la transmission de leurs cabinets. Le pourcentage de 9,38%
confirme que le nombre des opérations de transmission va augmenter dans
les prochaines années.
Nous remarquons aussi que le nombre des experts-comptables
âgés de 30 à 39 ans représente quatre fois le nombre
des experts comptables âgés de plus de 60 ans ; ce
26 Création de l'Ordre des Experts-Comptables
de Tunisie prévue par l'article premier de la loi n° 88-108 du 18
août 1988, portant refonte de la législation relative à la
profession d'expert-comptable.
29
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
pourcentage signifie que le marché de transmission des
cabinets va être un marché acheteur.
Ceci associé à l'application de la loi relative
au renforcement de la sécurité des relations
financières27, incite les jeunes experts-comptables à
l'association pour l'entrée en activité.
Malgré les constats ci-dessus indiqués,
l'enquête réalisée auprès des expertscomptables
montre des résultats différents (annexe 1) :
40%
90%
80%
60%
50%
30%
20%
70%
10%
0%
25%
80%
75%
20%
Experts comptables âgés de Experts
comptables âgés de 45
moins de 45 ans ans et plus
OUI NON
Plus de 75% des experts-comptables ne sont pas encore à
la recherche d'autres experts-comptables pour effectuer une reprise, une fusion
ou une transmission de leurs cabinets.
Par ailleurs, selon J M Biscaye, une transmission bien
réfléchie se prépare dix ans à
l'avance28. En effet, l'enquête réalisée
auprès des experts comptables pour savoir s'ils ont commencé ou
non la transmission de leur cabinet, montre les résultats suivants :
27
Cette loi a instauré une obligation de rotation pour les
commissaires aux comptes au bout de :
· Trois mandats lorsque le commissaire aux comptes est une
personne physique et ;
· Cinq mandats pour les sociétés d'expertise
comptable comportant au moins trois experts-comptables inscrits au tableau de
l'ordre des experts-comptables de Tunisie, et ce, à condition de changer
le personnel qui engage sa responsabilité personnelle sur le contenu du
rapport de contrôle des comptes et de changer l'équipe intervenant
dans l'opération du contrôle une fois, au moins, après
trois mandats. Dans le cadre des travaux parlementaires ayant
précédé l'adoption de la loi relative au renforcement de
la sécurité des relations financières, il semble que la
fixation à cinq des mandats pour les sociétés d'expertise
comptable serait dictée par la volonté d'amélioration de
la compétitivité des « grandes structures ».
4Ç.4 :41Yli1,1Ç æ
Ê~~~ !~Ç ~~"~#$~ ~%~!~ ~&~~~!~Ç col
Éj&)1Ç ÊIÂ.,1 4,1119
5 C.Ja 1-,;
·9a 3
Ü~ Ê1-1,~1Ç Ïa 41.-1.5
A:~~1Ç Í~~~~ Ø1.~1Ç Ç41
4~,i1:1~Ç ÉÑaslÇ faÏ
ÉÑæ æ ìJAÇ Ê~ !~~~Ç 5$
9å 41æ.1Ç ì~~+!~Ç 7
8~~~9Ç ä ciu :ÈÇ,+1Ç .
Ê~~~+~~Ç
. íÏ1-1Ç B)$~Ç
Ê~~~+~~Ç ~~Ç~~ áæÇ~
Øæ-2 t
· ° ". 91 æ
ÞÑ~"ß
·å ä354 c :Lj".Ç
"341Ç cr6 Á14Ç
ÍA' 4:" .:9.1
28 J.M BISCAYE, Mémoire d'expertise comptable
français : Proposition de méthode et d'outils de reprise dans le
temps du cabinet d'expertise comptable à taille humaine (Novembre 2000),
page 8.
30
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
J'ai déjà D'ici 5 ans Dans 6 à 10 Dans 11
à 15 Je ne vois Je n'ai pas
commencé ans ans pas l'utilité encore
réfléchi à la
question
Experts comptables âgés de 45 ans et plus
12%
32%
40%
8%
0%
8%
44 % (12% + 32%) des experts-comptables âgés de
45 ans et plus interrogés envisagent de transmettre leurs cabinets dans
les 6 ans à venir et 40% dans les 6 à 10 ans.
Les experts-comptables interrogés éprouvent des
difficultés dans leurs démarches, pour les raisons suivantes :
15%
4%
32%
36%
16%
24% 23%
28%
15%
8%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Manque d'information en matière
de transmission
|
Difficulté de recherche de la cible
|
Difficulté de selection du repreneur (du bon
cabinet)
|
Vous avez du mal à évaluer la valeur
du cabinet
|
Vous ne trouvez pas le bon interlocuteur pour
vous renseigner, vous informer ou conseiller
|
|
|
Experts comptables âgés de 45 ans et moins Experts
comptables âgés de 45 ans et plus
|
|
Un pourcentage varie entre 48% et 60% des experts-comptables
interrogés éprouvent des difficultés pour la recherche et
la sélection du bon cabinet à reprendre ou du bon repreneur. Ces
difficultés sont particulièrement sensibles pour les
expertscomptables âgés de 45 ans et plus, notamment lorsque
l'activité est exercée à titre
31
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
individuel où le réseau d'information est moins
développé que celui des associés de cabinets. A noter
aussi que 23 à 28 % des professionnels concernés reconnaissent
avoir des difficultés pour évaluer et déterminer le prix
du cabinet.
Dans cette section nous traitons :
· Les motivations de la transmission, aussi bien pour le
repreneur que pour le cédant,
· Les contraintes et les obstacles de la transmission,
· Les conséquences d'une transmission subite et non
organisée,
· La préparation d'un plan d'action de
transmission,
· Le choix de la cible,
· L'établissement de l'accord de
confidentialité,
· L'établissement de la lettre d'intention.
§ 1 : CHOIX ET CONTRAINTES DE LA TRANSMISSION
1. Les choix de la transmission
Les choix de la transmission de cabinet d'expertise comptable
peuvent être d'ordres divers. Il est fondamental que les parties de la
transmission (acheteur ou vendeur) aient effectué une analyse
préalable et précise des différents choix qui leurs
permettent d'entrer dans la logique d'achat ou de vente.
1.1. L'acheteur
L'acheteur doit avoir une stratégie claire et limpide
concernant le mode d'exercice qu'il souhaite avoir (cabinet individuel,
réseau, groupement...), le type de clientèle qui lui convient,
les collaborateurs qu'il souhaite. C'est un préalable car faute de
stratégie il pourrait jeter son dévolu sur un cabinet qui, en
fait, ne lui convient pas29.
L'analyse du questionnaire des experts-comptables,
âgés de moins de 45 ans, que nous avons effectué confirme
les choix suivants pour se développer (annexe 1) :
o Créer un cabinet d'expertise comptable,
o Reprendre un cabinet d'expertise comptable,
o L'association avec d'autres experts-comptables,
29 C.Bernard, L'association pour transmettre, Revue
Economie et Comptabilité, numéro 235, Juillet 2006, page 65.
32
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Ralliement à un réseau associatif ce qui permet
de rester dépendant tout en bénéficiant de l'apport du
réseau.
19%
43%
32%
5%
Création d'un cabinet d'expertise comptable Reprise d'un
cabinet d'expertise comptable L'association avec d'autres experts comptables
Ralliement à un réseau associatif
|
|
19 % des experts-comptables, âgés de moins de 45
ans, interrogés adoptent la stratégie de création de leur
propre cabinet d'expertise comptable, alors que 37 % adoptent une
stratégie de reprise et d'association pour se développer. La
majorité des personnes interrogées pensent cependant que le
ralliement à un réseau associatif permet le développement
de leurs activités.
Il est à rappeler que le marché de l'expertise
comptable présente un certain nombre de points particuliers; la
profession est règlementée et l'expert-comptable n'a pas le droit
de faire ni de publicité ni de démarchage. Il est ainsi difficile
de créer de nouveaux clients à la création du cabinet.
Si nous comparons les trois premiers choix, celui de
créer un nouveau cabinet d'expertise comptable avec la reprise et
l'association, les remarques suivantes peuvent être soulignées
:
o La reprise et l'association permettent un développement
plus rapide,
o La reprise d'un cabinet d'expertise comptable
nécessitera une mise de fonds plus importante que la création.
o La reprise du cabinet d'expertise comptable peut être
à 100% ou en association. Dans ce cas l'expert-comptable sera
confronté à une gestion collégiale c'est-à-dire une
gestion avec plusieurs personnes. Cette gestion entraîne souvent des
lenteurs qu'il faut
33
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
bien prendre en compte avant d'entamer la reprise d'un
cabinet d'expertise comptable. Il est à noter que 86 % des
experts-comptables, âgés de 45 ans et moins, interrogés
optent pour une reprise en association et 14% optent pour une reprise de
cabinet seule.
Pour le quatrième choix, celui de s'associer à
un réseau national ou international permet d'apporter un certain nombre
d'avantages. Tels que l'expertise au niveau marketing, commercial,
technique...
La reprise d'un cabinet d'expertise comptable permet d'aller
beaucoup plus vite que la création d'un nouveau cabinet, mais en contre
partie le repreneur doit avoir une expérience en gestion plus importante
et des capitaux significatifs. Avant de se lancer dans l'opération de
reprise il est ainsi indispensable d'analyser sa capacité à
s'intégrer dans un mode de management déjà existant, qui
est celui de son futur cabinet d'expertise comptable.
De même, il est utile d'avoir une expérience
dans la reprise d'entreprise pour mieux maîtriser la reprise de son
propre cabinet. Ceci permet d'acquérir, d'une part, le savoir faire
technique en matière de reprise d'entreprise, qui n'est pas simple, et
d'autre part, le savoir faire comportemental qui permettra, face au
cédant, de faire la différence par rapport aux autres
experts-comptables seuls ou regroupés.
Il est donc nécessaire d'acquérir de
l'expérience de gestion et de management avant de reprendre un cabinet :
l'acquéreur doit être stratège, commercial, technicien,
financier et meneur d'homme.
1.2. Le vendeur
Les choix de transmission ou de cession d'un cabinet d'expertise
comptable diffèrent d'un expert-comptable à un autre selon la
situation.
De même, les choix de transmission ou de cession
diffèrent selon que l'expertcomptable exerce dans un cabinet à
titre individuel ou en société. Cette transmission peut
s'effectuer par diverses méthodes :
o Préparer et transmettre à un successeur,
o Fusionner avec d'autres cabinets avant le départ
à la retraite.
o Céder à un tiers avant le départ à
la retraite.
Nous avons posé la question (voir annexe 1) de savoir la
stratégie des experts comptables après la retraite. La
réponse est la suivante :
34
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
36%
16%
28%
4%
16%
La vente du cabinet ou des parts sociales au moment de la
retraite La formation d'un successeur externe au cabinet
La formation d'un successeur interne au cabinet
La fusion avec un autre cabinet avant la retraite
La formation puis la transmission à un des enfants du
cédant
|
|
La transmission à un successeur interne au cabinet
(représente 36% des expertscomptables interrogés et
âgés de moins 45 ans) consiste à préparer une
personne compétente, dynamique rigoureuse et professionnelle qui sera
responsable de la prise de relève du cabinet. Il s'agit de la meilleure
stratégie de transmission pour certains cabinets d'expertise comptable
de taille moyenne.
1.2.1. Préparer et transmettre à un
successeur
Ce choix consiste à préparer une personne pour
prendre la relève du cabinet, cette personne peut être choisie
parmi les collaborateurs ou parmi les associés. Ce choix présente
l'avantage de donner le temps à l'expert-comptable de préparer le
successeur avant quatre ou cinq ans de la date prévue de départ
à la retraite. Le repreneur aura de ce fait l'avantage de se
familiariser avec les clients et le risque de perte de client sera minimum.
« Dans le cas d'une transmission progressive, le
véritable enjeu consiste à choisir le « bon acheteur »,
c'est à dire le futur associé qui participera activement à
venir du cabinet, qui permettra ainsi d'en assurer la pérennité
du cabinet et de faire grossir le gâteau de telle manière que la
valeur des parts puisse croître »30.
30 T.Polack, La stratégie du vendeur, Revue
Economie et Comptabilité, numéro 223, Juin 2003, page 35.
35
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette stratégie est choisie par les experts comptables
âgés de plus que 45 ans dans les proportions suivantes : 36%
optent pour la formation d'un successeur interne du cabinet, 4% optent pour la
formation d'un successeur externe du cabinet et 28 % pour la formation puis la
transmission à un des enfants de l'expert-comptable.
36%
28%
4%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
|
La formation puis la transmission à un des enfants La
formation d'un successeur interne au cabinet La formation d'un successeur
externe au cabinet
|
|
Cette stratégie présente toutefois des
inconvénients qui constituent un obstacle, notamment pour les
experts-comptables exerçant seuls ou en petits cabinets. Ces
inconvénients peuvent être les suivants :
· La baisse des parts de bénéfices nets
revenant à l'expert-comptable, qui peut être sans contre
partie,
· Les difficultés dans le choix du successeur
convenable,
· L'absence de temps et de ressources nécessaires
pour former le successeur, (notamment lorsqu'on exerce seul),
· L'expert-comptable est inconsciemment retissant à
déléguer le pouvoir. C'est pour ces raisons que certains
experts-comptables exercent l'activité seuls et que certains petits
cabinets passent à côté de réelles
opportunités.
1.2.2. Fusionner avec d'autres cabinets avant le
départ à la retraite
Il est opportun de procéder à la fusion du
cabinet un peu de temps avant le départ à la retraite. La fusion
permet à l'expert-comptable de rester toujours en activité et en
contact avec les clients. De même, il est possible, dans ce cas, de ne
changer que le local ou la raison sociale. La démarche peut par ailleurs
constituer une amélioration au niveau des services et des
compétences au sein du cabinet.
Suivant l'enquête réalisée, 16% des experts
comptables âgés de 45 ans ou plus ont préférer
l'éventualité de fusionner avec d'autres cabinets avant le
départ à la retraite.
36
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Une fusion bien étudiée peut être
bénéfique pour le cabinet puisqu'elle réduit le risque de
perte de clients suite au départ de l'expert-comptable à la
retraite.
Pour que la fusion soit réussie, il faut garantir les
conditions suivantes aux clients :
· Garantir aux clients la même qualité de
services, sinon l'améliorer et la développer par les
compétences apportées par les experts-comptables
cessionnaires,
· Maintenir aux clients le même niveau
d'honoraires.
1.2.3. Céder à un tiers avant le
départ à la retraite
Cette stratégie est suivie essentiellement par les
experts-comptables exerçant seuls. En cas de cabinet comportant plus
d'un associé, il est plus probable que la cession de titre soit
effectuée entre les associés. Par ailleurs, dans certains cas,
qui restent rares, deux associés experts-comptables ayant des âges
proches et souhaitant partir à la retraite en même temps,
choisiront, le cas de cession du cabinet à un autre expert-comptable.
L'enquête menée auprès des professionnels a
montré que cette approche est choisie par 16% des experts comptables
âgés de 45 ans ou plus.
Il va sans dire que les clients du cabinet
cédé, n'apprécieront forcément pas cette approche
du fait qu'elle soit accompagnée d'un changement radical dans le cabinet
en question; cette situation est ainsi plus risquée pour le
cédant surtout en présence des clauses de garantie de
clientèle et de chiffre d'affaires minimum.
Tableau 1 : Récapitulation des motivations des deux
parties de la transmission
Les motivations de
l'acquéreur
|
Les motivations du vendeur
|
Créer un cabinet d'expertise comptable
|
Transmission par succession
|
Reprendre un cabinet d'expertise comptable
|
Transmission par fusion
|
Le ralliement à un réseau associatif
|
Transmission par cession
|
Transmission de cabinet d'expertise comptable
|
|
37
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette tâche est la première étape dans le
processus de la transmission (ou de reprise) du cabinet. D'après
l'analyse du questionnaire effectué (annexe 1), auprès des
experts-comptables, cette tâche peut durer en moyenne 6 mois pour
être réalisée.
2. Les contraintes et les obstacles à la
transmission
Il est vrai que les opérations de transmission de
cabinets sont une réponse aux choix stratégiques pris par le
cédant et le repreneur et à l'évolution du marché
d'expertise comptable.
Pourtant, à court terme, ces opérations de
transmission peuvent entraîner trois effets majeurs :
· La perte éventuelle d'un client : comme nous
l'avons vu précédemment ; les clients n'apprécient pas
forcément les évolutions que connaissent leurs fournisseurs. Des
études montrent qu'un changement parmi les propriétaires du
cabinet est le quatrième motif le plus fréquemment
évoqué par les clients pour expliquer les raisons d'un changement
de cabinet d'expertise comptable31.
· La perte de missions exceptionnelles :
généralement les clients hésitent de confier une mission
particulière à une nouvelle organisation surtout dans une phase
d'indisponibilité ou de perte de confiance.
· Suivant le principe de l'indépendance du
commissaire aux comptes, tel que défini par les articles 262 du code des
sociétés commerciales et de l'article 23 de la loi 88-108 du 18
août 1988, portant refonte de la législation relative à la
profession d'expert-comptable, l'expert-comptable risque la perte de certaines
missions où il sera en même temps le commissaire aux comptes et le
conseiller de la société.
Cependant, il est toujours difficile de
récupérer un client insatisfait, le repreneur doit alors
effectuer des prestations ou des efforts supplémentaires sans contre
partie immédiate.
L'expert-comptable repreneur devra tenir compte de cet aspect
lors de la préparation de la reprise du cabinet, dans la mesure
où la perte de clients ou de missions exceptionnelles sont de nature
à remettre en cause les objectifs de cette opération. Il est
31 Ordre des experts-comptables de France / commission
transmission, la transmission de cabinets d'expertise comptable (septembre
2006), page 14.
38
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
cependant possible d'atténuer ce risque par la
planification de l'opération de transmission du cabinet.
3. Les conséquences d'une transmission subite et
non organisée
Il s'agit de la situation la plus défectueuse dans la
mesure où l'expert-comptable ne peut pas procéder à la
présentation, au sens réel du terme, de son successeur à
ses clients. La reprise du cabinet est dans ce cas privée de
présentation, donc de visites, d'information et de communication. Ceci
constitue un risque réel de non renouvellement de contrats ou de non
poursuite de contrats avec les clients.
Dans la pratique, plusieurs experts-comptables, exploitant
leurs cabinets à titre individuel ou en société et ne
préparent pas, en avance, la transmission de leurs cabinets.
Le décès ou l'incapacité de
l'expert-comptable peuvent ainsi avoir des conséquences graves sur le
cabinet. Les risques diffèrent selon le mode de son exploitation. Un
cabinet d'expertise comptable exploité en entreprise individuelle sera
en effet le plus affecté car le décès ou
l'incapacité de l'expert-comptable peuvent entraîner la fermeture
du cabinet. Par ailleurs, son exploitation sous forme de société
minimise ce risque.
« La plupart des professionnels experts-comptables s'y
prennent beaucoup trop tard pour commencer à planifier leur
stratégie de sortie du cabinet.»32
3.1. Cabinet d'expertise comptable en entreprise
individuelle
Un cabinet d'expertise comptable constitué en
entreprise individuelle n'a aucune existence juridique propre. Il est
rattaché à la personnalité physique de son
propriétaire, son fonctionnement est ainsi gravement perturbé par
le décès ou l'incapacité de ce dernier.
Le décès ou l'incapacité de
l'expert-comptable risque d'entraîner une situation de paralysie pour
l'entreprise individuelle. Les fonds bancaires au nom du chef d'entreprise
décédé vont en effet être bloqués et des
problèmes financiers vont par conséquent surgir. La situation
peut s'aggraver du fait qu'il ne puisse être procédé
à la vente des biens du cabinet indivise sans l'accord unanime de tous
les héritiers. Certaines décisions
32 Ordre des experts-comptables de France / commission
transmission, la transmission de cabinets d'expertise comptable (septembre
2006), page 11.
39
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
nécessitent un délai bref et une rapidité
pour la bonne marche des affaires. Il y a donc risque de constituer une entrave
à l'exploitation normale de l'entreprise individuelle avec la
possibilité de provoquer la perte de certains clients ou même une
diminution de sa valeur.
De même, le statut précaire de l'indivision peut
remettre en cause la pérennité du cabinet car il en
résulte qu'un indivisaire peut provoquer le partage à tout moment
et mettre fin au cabinet33.
3.2. Cabinet d'expertise comptable en entreprise
sociétaire
La société d'expertise comptable a une structure
dotée de personnalité morale et d'un patrimoine autonome. Cette
personnalité peut, dans la plupart des cas, survivre en absence de ses
associés. La survie de la personne morale et l'existence d'un patrimoine
autonome permettent d'alléger les conséquences du
décès ou de l'incapacité de l'expert. Ainsi, il n'y a ni
indivision successorale des biens de la société, ni blocage de
comptes au nom de la société.
Dans la pratique, 25% des experts-comptables interrogés
et âgés de 45 ans ou plus, répondent que la
continuité en cas d'incapacité de travail ou de
décès d'un des associés, n'est pas évoquée
dans aucun document. 75% l'ont prévue soit dans un document
spécifique soit dans les statuts.
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
25%
50%
25%
Non, dans aucun document Oui, dans un autre Oui, dans les statuts
du
document spécifique cabinet
|
Experts comptables âgés de 45 ans et plus
|
Dans tous les cas et quelque soit la forme juridique du cabinet
d'expertise comptable, le décès de l'expert-comptable peut
entraîner des conséquences négatives. Il
33 Nadia HANAFI, Mémoire d'expertise comptable
: intervention de l'expert-comptable dans la transmission de l'entreprise
familiale, page 18.
40
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
y a donc lieu de penser à la transmission du cabinet soit
par la préparation d'un des héritiers soit par la vente.
§ 2 : ETABLISSEMENT D'UN PROGRAMME D'ACTIONS ET
PREALABLES DE LA TRANSMISSION
Pour atteindre les objectifs stratégiques,
définis ci-dessus, l'expert-comptable a le choix entre la
création, l'association ou l'acquisition d'un cabinet d'expertise
comptable. L'acquisition ou l'association restent cependant les moyens
privilégiés dans la mesure où elles permettent un gain de
temps considérable.
1. Programme d'actions
Après avoir déterminé la stratégie
de transmission ou de reprise de la cible, il est évident que
l'expert-comptable procède à l'établissement d'un
programme d'action qui servira de guide stratégique à long et
moyen termes.
Le diagramme ci-dessous résume les réponses
à la question posée aux expertscomptables (annexe 1) concernant
le choix à prendre lors de la reprise d'un cabinet d'expertise comptable
et la nécessité de préparer un plan de reprise.
120%
100%
96%
88%
12%
4%
80%
60%
40%
20%
0%
OUI NON
Experts comptables âgés de Experts comptables
âgés de 45 moins de 45 ans ans et plus
Plus que 88 % des experts-comptables interrogés voient la
nécessité de préparer un plan de reprise. Ce plan d'action
doit être préparé sérieusement et de
manière
41
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
scientifique, surtout en absence d'un plan directeur
prédéfini ou connu en la matière, vu la
spécificité de cette délicate opération.
Une analyse est alors effectuée afin de définir ces
objectifs, ces préoccupations et les contraintes de la transmission.
Cas du repreneur : la démarche
proposée pour l'expert-comptable peut être la suivante :
1. choisir entre créer, reprendre ou se rallier,
2. établir un plan d'action,
3. définir la cible,
4. étudier les risques et les contraintes de la
reprise,
5. définir les intervenants de la reprise,
6. trouver le cabinet à reprendre,
7. obtenir les informations sur le cabinet,
8. diagnostiquer l'organisation, la clientèle et les
ressources humaines du cabinet,
9. évaluer le cabinet,
10. négocier avec le cédant,
11. établir le business plan et rechercher les
financements,
12. signer les actes définitifs,
13. reprendre le cabinet en main.
Cas du cédant : le plan d'action est
applicable pour les deux cas de transmission par cession et par succession.
La démarche proposée peut être la suivante
:
1. analyser les objectifs et les contraintes de la cession ou de
la succession,
2. établir un plan d'action,
3. diagnostiquer l'organisation, la clientèle et les
ressources humaines du cabinet
4. évaluer le cabinet,
5. effectuer les restructurations juridique, financière
et organisationnelle du cabinet pour mieux le transmettre,
6. choisir le repreneur,
7. négocier avec l'acquéreur,
8. conclure l'acte de transmission,
9. réaliser la transmission du cabinet.
42
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2. Choix de la cible
Après avoir défini les objectifs
stratégiques de la reprise (ou de la transmission) et établi son
plan d'action, l'expert-comptable, va définir sa cible
c'est-à-dire le cabinet à reprendre (ou le repreneur potentiel).
« L'expérience montre que les acquisitions qui réussissent,
ou qui ont plus de chance de réussir, sont celles où les
acquéreurs ont mis au point une méthode rigoureuse pour
identifier le candidat qu'ils recherchent ».34 Il en est de
même pour l'expert-comptable cédant.
Cas de repreneur :
Pour le choix de la cible, l'expert-comptable repreneur doit
adopter une démarche méthodique et fixer des critères
clairs et précis du cabinet à reprendre, dont notamment :
1. l'activité du cabinet à reprendre ou la zone
de métier dans la quelle il veut intervenir en tant que futur
expert-comptable repreneur. Il est à noter que l'activité des
cabinets d'expertise comptable se distingue par les missions de commissariat
aux comptes, les missions d'assistance comptable et les missions d'organisation
et de conseil.
2. la zone géographique de l'implantation du cabinet
cible : l'expert-comptable doit choisir entre l'expatriation vers une nouvelle
zone géographique avec le risque de perdre tout ou partie du relationnel
antérieur, ou de garder l'environnement actuel qui peut apporter de
nouveaux clients. L'expertcomptable a donc intérêt à
choisir en définitive un cabinet dans un lieu où il a beaucoup de
relationnel pour bénéficier de l'antériorité.
3. la taille du cabinet à reprendre : ce
critère peut être déterminé par le chiffre
d'affaires, le nombre de salariés ainsi que la profitabilité.
Comme il sera détaillé dans la section d'évaluation du
cabinet d'expertise comptable, la taille du cabinet à reprendre
dépend directement des capitaux disponibles et de l'expérience en
gestion dont dispose l'expert-comptable.
4. le prix du cabinet à reprendre ou l'enveloppe
financière que l'on peut mettre.
34 Paillusseau J, Caussin JJ, Lazarski H et Peyraure P
: Cession d'entreprise (1999), éd DALLOZ, page 18.
43
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4 Fiche « cible type »
Cette fiche est à remplir par l'expert-comptable repreneur
pour lister et fixer ses choix et ses souhaits :
CRITERES DE RECHERCHE SOUHAITS DU REPRENEUR
(EXEMPLES)
> l'activité du cabinet à reprendre les missions
d'assistance comptable
> les sous secteurs les sociétés
étrangères
> la zone géographique de l'implantation du Tunis
cabinet cible
> la forme juridique Société à
responsabilité limitée
> la taille du cabinet à reprendre Dépend du
prix que je peux payer
> le chiffre d'affaires Dépend du prix que je peux
payer
> la rentabilité attendue Dépend du prix que je
peux payer
> l'effectif Dépend du prix que je peux payer
> la cause de la cession expert-comptable à la retraite
pour bénéficier des
avantages fiscaux
> le prix d'acquisition maximum Dépend du prix que je
peux payer
accepté
Cas du cédant : pour le cédant
les critères de choix du repreneur idéal seront différents
des critères de choix du repreneur. Ce dernier doit avoir le sens
entrepreneurial, les compétences techniques nécessaires ainsi que
les fonds à investir dans le cabinet. Le repreneur idéal doit
être compatible avec le cabinet, d'où les critères suivants
:
1. la réputation du repreneur : il doit avoir une
bonne réputation de point de vue compétence et relationnelle qui
permettent de garder la clientèle après la cession, dans ce cas
la meilleur stratégie consiste à former le successeur parmi les
collaborateurs du cabinet,
2. le type de service fourni par le repreneur : ceci permet
d'étendre la gamme de service fourni par le cabinet après la
cession ou la fusion, notamment dans le 44
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
cas où le cabinet repreneur présente
déjà un service de spécialité non offert par le
cabinet transmis,
3. la taille du cabinet du repreneur : ce critère
dépend de la taille du cabinet à céder,
4. la zone géographique de l'implantation du cabinet du
repreneur,
5. le nombre d'expert-comptable du cabinet repreneur qui vont
reprendre l'activité, la date d'établissement du ou des
experts-comptables et du nombre d'employés dans ce cabinet,
Le cédant peut avoir le choix entre la cession à
un collaborateur ou un tiers au cabinet. Dans les deux cas, l'expert-comptable
peut dans un premier temps tester son successeur puis lui transmettre le
cabinet. Un contrat de collaboration entre les deux experts-comptables peut
être établi en fixant :
· les modalités d'exercice conjoint de la
profession,
· les modalités de rémunération de
l'éventuel successeur. Cette rémunération ne
peut pas
être par partage de bénéfices, sinon une
société devrait être créée,
· les modalités de transfert du cabinet après
un certain temps.
Une fois la cible est définie, le repreneur (ou le
cédant) doit la chercher et ce le plus efficacement possible,
c'est-à-dire avec un coût et un temps minima. Comment trouver
alors un cabinet à reprendre (ou un repreneur) ?
Cette tâche est la deuxième étape dans le
processus de la transmission (ou de la reprise) du cabinet. D'après
l'analyse du questionnaire effectué (annexe 1), auprès des
experts-comptables, cette tâche peut durer en moyenne entre 6 et 12 mois
pour être réalisée.
A la lumière des réflexions autour du profil de
la cible, l'expert-comptable peut entamer ses recherches dans le respect de la
contrainte de discrétion. En effet, la révélation de sa
stratégie n'a pas de bonnes conséquences.
Cette contrainte de discrétion n'est
concrètement pas toujours facile à respecter, car parfois
l'expert-comptable est obligé de s'adresser à certaines personnes
pour l'aider à trouver une cible. Devant ces contraintes,
l'acquéreur (ou le cédant) ne peut dévoiler son secret
qu'à des personnes en qu'il a confiance et qui sont liées par
l'obligation du respect du secret professionnel comme ses avocats, ses
consultants, ou quelques membres de son personnel. Ces personnes, chacune de
son côté, constituent une bonne
45
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
source pour trouver un cabinet à acheter (ou pour trouver
un repreneur). Les résultats qu'elles peuvent donner ne sont
néanmoins pas toujours satisfaisants.
Au cours de ces dernières années, des sites web
étrangers ont été créés dans lesquels des
annonces de cession ou de reprise de cabinets d'expertise comptable sont
publiées, notamment en France, au Canada et aux USA. Cette pratique
présente l'avantage de la discrétion et facilite le contact entre
cédant et cessionnaire. Cette pratique n'existe pas encore en
Tunisie.
Les annonces dans les journaux de la profession, constituent une
deuxième source d'information. Cette pratique est aussi absente en
Tunisie.
La troisième source d'information est l'annuaire de
l'OECT. Un jeune expertcomptable qui veut reprendre une activité, peut
chercher les dates les plus anciennes des inscriptions de chaque
expert-comptable à l'ordre, ainsi les experts-comptables inscrits avant
1990 sont ceux les plus âgés et ils sont peut être en
position de vente. De même pour un expert-comptable cédant, les
nouveaux inscrits à l'ordre sont peut être en position d'achat.
Ainsi il est conseillé d'organiser de manière très
pratique le premier contact téléphonique avec le confrère
et de bien préparer le message à transmettre. L'expert-comptable
repreneur doit être prêt à se présenter, à
montrer son expérience, à montrer qu'il est capable de reprendre
un cabinet et surtout qu'il est capable de se payer un cabinet.
Il est clair que les moyens de recherche d'un cabinet ne sont
pas assez développés en Tunisie. La transmission des cabinets
d'expertise comptable manque d'organisation et la recherche de cible reste
problématique.
Trouver un cabinet à reprendre (ou le repreneur pour
le cas du cédant) n'est en fait pas une chose facile, l'expert-comptable
peut se heurter à beaucoup de barrages comme il peut subir des
échecs qui peuvent l'amener à reculer ou d'arrêter sa
démarche. Il y a lieu de se préparer à ces échecs
et de continuer dans la démarche préparée lors de
l'établissement du programme d'action.
3. Etablissement de l'engagement de
confidentialité
L'établissement de l'engagement de
confidentialité protège à la fois le cédant et
l'acquéreur. Il permet d'empêcher la fuite d'informations
confidentielles à des tiers dans le cadre du processus de transmission,
telles que les données financières et organisationnelles sur le
cabinet et la nature des missions effectuées. « L'engagement
46
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
couvre aussi l'existence même d'une transaction possible
et assure une base juridique à la confidentialité des
négociations futures35 ».
Cet engagement indique les personnes auprès desquelles
on peut avoir des informations dans le cadre du processus de la cession ainsi
que leurs coordonnées. Il est habituellement interdit à
l'acquéreur de contacter des membres du personnel de la cible, autres
que ceux indiqués dans l'engagement de confidentialité. De
même, l'acquéreur s'engage à restituer l'ensemble de la
documentation reçue à la demande du cédant.
Dans tous les cas, l'établissement de l'engagement de
confidentialité ne répond à aucune prescrite légale
particulière, le continu et la forme de cet engagement peut ainsi
être variable et contenir des clauses à objets variables.
Nous proposons à titre indicatif un modèle de
lettre d'engagement en annexe 3 de ce mémoire.
4. Etablissement de la lettre d'intention
Après la prise de contact, éventuellement
réussie, le cédant et le cessionnaire entrent dans une phase de
préparation des négociations appelée aussi période
précontractuelle. Cette période s'achève au moment
où le contrat définitif de cession (de titres ou de droit de
présentation de clientèle) sera signé et la transmission
du cabinet sera réalisée. Les relations entre les cocontractants
risquent de s'altérer au cours de cette période qui peut
être plus ou moins longue.
Afin de préserver leurs relations, les deux parties
ont intérêt à signer un document, précédant
la signature du contrat définitif, régissant et organisant
explicitement ou implicitement les zones d'ententes et de discussions futures
pour la phase de négociation. La signature de ce document, appelé
« lettre d'intention »36, intervient
généralement lorsque les deux parties se sont mises d'accord sur
un ordre de prix.
Cette lettre d'intention est commune aux deux parties, c'est
un acte sous seing privé élaboré sur l'initiative des
parties en vue de formaliser leur futur rapprochement. Comme l'engagement de
confidentialité, l'établissement de la lettre d'intention est du
pur domaine de la liberté contractuelle, l'insertion ou non d'une clause
dépend de la pure liberté de négociation. La durée
de validité de cette
35 S Dossogne, valorisation et cession d'entreprise,
(novembre 2003), édition de la chambre de commerce et d'industrie, page
154.
36 S Dossogne, valorisation et cession d'entreprise,
(novembre 2003), édition de la chambre de commerce et d'industrie, page
157.
47
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
lettre d'intention est déterminée d'un commun
accord en fonction des intérêts de chacun. Une validité
d'environ 3 ou 4 ans semble raisonnable37.
La rédaction de cette lettre d'intention implique la
présence de clauses suspensives quant aux obligations respectives des
parties38. En cas de force majeure ou d'évènements
familiaux, il y a lieu de déterminer, dans cette lettre d'intention, les
clauses de résiliation de cet engagement. Nous citons dans ce qui suit
quelques engagements réciproques, à titre indicatif, qui peuvent
être mentionnés au niveau d'une lettre d'intention ; cette liste
n'est pas limitative ni obligatoire.
Dans la lettre d'intention, le cédant s'engage à
:
· Réserver la transmission de son cabinet
d'expertise comptable (identification du cabinet) à Monsieur ou
Madame...
· Céder son droit de présentation de
clientèle selon une valeur conforme aux critères
généralement pratiqués sur le marché,
· Gérer le cabinet en bon père de famille
jusqu'à la concrétisation de la transmission,
· Réaliser ses tâches et ses fonctions
habituelles,
· Faciliter à Monsieur ou Madame ... les
modalités de paiement (crédit vendeur par exemple)
Par ailleurs, le repreneur s'engage à :
· S'abstenir à la recherche d'autre clientèle
(autre que celle indiquée ci-dessus).
· S'abstenir à la recherche de tout autre emploi
(dans le cas de salarier) ou de missions en dehors du cadre de ce même
contrat.
37 J.M BISCAYE, Mémoire d'expertise comptable
français : Proposition de méthode et d'outils de reprise dans le
temps du cabinet d'expertise comptable à taille humaine (Novembre 2000),
page 59.
38 J.M BISCAYE, Mémoire d'expertise comptable
français : Proposition de méthode et d'outils de reprise dans le
temps du cabinet d'expertise comptable à taille humaine (Novembre 2000),
page 60.
48
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CHAPITRE DEUXIEME : DIAGNOSTIC ET EVALUATION DU CABINET
D'EXPERTISE COMPTABLE
Transmettre ou reprendre un cabinet est le plus souvent la
plus grande affaire que peut réaliser un expert-comptable tout au long
de sa carrière. Il s'agit d'un important changement dans la vie
professionnelle de l'expert-comptable, qui mérite un diagnostic
approfondi. Le prix de vente est certainement déterminant dans la
réalisation de cette opération.
L'expert-comptable repreneur doit se poser les questions
suivantes :
o Un cabinet d'expertise comptable est-il une entreprise comme
les autres ?
o Quels sont les éléments à valoriser lors
de la transmission d'un cabinet d'expertise comptable ?
o Comment doit-on procéder pour favoriser la transmission
d'un cabinet ?
Pour la première question, il est possible de
répondre par l'affirmative. Un cabinet d'expertise comptable est
normalement assimilé à une société de service
caractérisée par des règles de déontologie. Le
cabinet exerce toutefois dans un marché concurrentiel articulé
autour des moyens humains, d'un système d'information et des moyens
d'exploitation corporels et incorporels. Il importe donc de procéder
à une analyse approfondie de cette entreprise avant toute
opération de reprise et d'identifier les éléments qui
seront pris en comptes et qui vont augmenter, ou au contraire diminuer la
valeur du cabinet (comme ils permettent de favoriser, ou au contraire de
freiner l'opération de transmission du cabinet).
La réflexion du diagnostic d'un cabinet d'expertise
comptable mérite d'être développée au niveau du
repreneur. Le cédant n'a en effet, le plus souvent, qu'un centre
d'intérêt dans la transaction qui est le prix. Le repreneur
éventuel doit par ailleurs procéder à une analyse
préalable critique et prospective du cabinet d'expertise comptable
à reprendre.
De nombreuses méthodes d'évaluation d'entreprise
peuvent être utilisées pour l'évaluation d'un cabinet
d'expertise comptable, telles que la méthode de « valeur
patrimoniale » des actifs, ou la méthode de capitalisation des
bénéfices pour établir une « valeur de rendement
».
49
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Par ailleurs, pour déterminer la valeur du cabinet,
bien que le volume des honoraires constitue un élément
très important, il n'en demeure pas moins valable que d'autres
critères sont à prendre en compte.
Pour montrer l'intérêt du diagnostic du cabinet
avant d'entamer l'évaluation, nous avons posé la question aux
experts-comptables s'il est utile de calculer un coefficient de perfection pour
les éléments qualitatifs du cabinet (la clientèle,
l'organisation du cabinet, le personnel...).
100% des experts-comptables pensent qu'il est utile de calculer
un coefficient de perfection pour les éléments qualitatifs du
cabinet.
Comme illustre le schéma ci-dessous : le diagnostic permet
de déterminer les facteurs à valeur ajoutée pour un
cabinet d'expertise comptable.
La méthode du « 1 dinar pour 1 dinar
» ne prend en compte et n'évalue que la pointe de
l'iceberg
Les honoraires et
la valorisation
du
cabinet
Eléments risquant
parfois de ne pas être pris en compte et ayant
une valeur intrinsèque pour le cabinet
Diagnostic du
portefeuille client
Diagnostic des ressources
humaines
existantes
Diagnostic de l'organisation
interne du
cabinet
Identification des risques à
éviter
Schéma des facteurs à valeur
ajoutée du cabinet d'expert-comptable
50
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 1- LE DIAGNOSTIC DU CABINET
L'expert-comptable acquéreur connaît
déjà à ce stade l'information relative à la mise en
vente d'un cabinet.
Dans ce chapitre, nous allons étudier et
présenter le processus d'analyse de la cible et de recueil du maximum
d'informations qui permettent de lever un maximum d'inconnus.
Pour recueillir les informations requises pour l'analyse et le
diagnostic, plusieurs étapes doivent être observées. Au
niveau de cette section nous proposons à titre indicatif la
démarche suivante :
1. Le premier entretien entre le repreneur et le
cédant a pour objectif d'établir la confiance entre les parties
et de prouver la crédibilité pour la réalisation de cette
transmission. Il s'agit de l'étape de conviction.
2. Les visites du cabinet : dans la cession des cabinets
d'expertise comptable, il s'agit de céder des éléments
d'actifs corporels et surtout les éléments incorporels qui
constituent la partie majeure à transmettre.
L'élément incorporel du cabinet est "la vie de
travail du cabinet". Il faut une vie pour bâtir une réputation,
comme il suffit d'un accident pour nuire à sa réputation et
perdre une partie de sa clientèle.
« Le client est plus attaché à l'image
qu'il se fait du service qu'à la valeur du professionnel. Cette
constatation n'est pas négative en soi puisqu'elle permet avec le
développement du cabinet une modification de l'organisation, de sa
culture d'entreprise, voire de faciliter la transmission de celle-ci vers un
tiers. »39
Pour le repreneur, les visites sont d'une importance capitale
pour connaitre le fonctionnement du cabinet et sentir le climat de travail.
3. l'étape suivante est de recueillir dans le cabinet
les informations matérielles pour pouvoir procéder à
l'étude de faisabilité de l'opération proprement dite. Il
s'agit notamment des informations sur la clientèle, sur le personnel,
sur l'organisation du cabinet, sur le management, sur le système
d'information dans son ensemble et sur la rentabilité.
39 C JANSSENS, L'évaluation d'un cabinet
d'expertise comptable (2004), édition Comptabilité et
productivité, page 1.
51
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Ces informations peuvent être recueillies à travers
:
· Les documents comptables : les états financiers et
les comptes comptables,
· Les documents juridiques : les statuts du cabinet, les
contrats conclus,
· L'analyse de la clientèle : appréhender la
position réelle de l'expert-comptable cédant par rapport aux
origines de la clientèle,
· De même, il est utile de juger la qualité
de l'accueil, la qualité des dossiers de travail, l'organisation et le
classement des dossiers, l'archivage (il y a lieu de demander à visiter
les locaux d'archivages) et l'organisation d'une manière
générale dans le cabinet.
· L'appréciation de la structure humaine et de la
capacité de la direction à conduire le cabinet en tant
qu'organisation humaine.
· D'autres points sensibles doivent être
vérifiés tels que les produits
constatés d'avance, la rotation du personnel, la rotation
de la clientèle.
Il faut donc être observateur, savoir poser les
questions de manière discrète et avoir préalablement un
schéma d'entretien et de diagnostic type, et ce afin de collecter le
maximum d'information. Ces informations touchent principalement la
clientèle, le personnel, l'organisation opérationnelle et les
motivations du cédant.
D'après l'analyse du questionnaire effectué
(annexe 1), auprès des experts-
comptables, cette tâche peut durer en moyenne entre 1
à 2 mois pour être réalisée.
Le tableau en annexe 4 récapitule sommairement les points
clefs d'un diagnostic type pour les cabinets d'expertise comptable.
Une analyse qualitative approfondie est le préalable
indispensable à toute méthode d'évaluation. Il est
toutefois utile de mettre en valeur cette analyse qualitative par la
détermination d'un coefficient qui va augmenter ou diminuer la valeur du
cabinet.
Ce coefficient est calculé par la pondération des
notes attribuées par l'évaluateur à
chaque élément d'analyse, tels que, à titre
indicatif, les éléments d'analyse suivants :
· La nature des missions,
· Le secteur d`activité de la clientèle et la
notoriété du cabinet,
· La santé financière des clients et les
possibilités de développement du cabinet,
· Le degré de dépendance des clients et
l'importance des honoraires facturés,
· La qualité du personnel,
52
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· La qualité de l'organisation du cabinet ainsi que
son système d'information,
· L'état des locaux administratifs,
· Les risques juridiques, fiscaux et financiers...
Les notes attribuées varient entre 0 et 10 suivant
l'appréciation de l'évaluateur par rapport aux exigences du
repreneur et des contraintes juridiques. Pour avoir le coefficient de
perfection, ces notes seront pondérées par le coefficient
d'importance de chaque élément d'analyse.
Le coefficient de perfection ainsi déterminé
est à appliquer sur la valeur de rendement de la cible pour
déterminer une fourchette du prix de vente. Ce coefficient est
normalement compris entre 50% et 100 %, dans le cas où ce dernier est en
dessous de 50% la reprise même du cabinet peut être remise en
cause.
Les résultats du diagnostic permettent aussi
d'établir un plan d'action du repreneur après la transmission.
Les points faibles du rapport de diagnostic peuvent être suivis de
recommandations.
§1- LE DIAGNOSTIC DU PORTEFEUILLE CLIENT ET DES
RESSOURCES HUMAINES EXISTANTES
Nous allons présenter dans les deux paragraphes qui
suivent, la méthodologie pour l'analyse et l'appréciation de la
clientèle et de la ressource humaine.
1. Analyse et appréciation de la
clientèle
Le repreneur doit recueillir des informations
spécifiques concernant le cabinet, notamment sur les missions
existantes, leurs pérennités, la nature des relations du cabinet
avec ses clients et surtout la valeur véritable de la
clientèle.
Pour appréhender la qualité commerciale du
cabinet, plusieurs points sont à aborder tels que :
o La position stratégique du cabinet,
o Le marché d'expertise comptable en
général, et du cabinet spécialement,
o L'étude de l'antériorité de la
clientèle et de son vieillissement,
o La nature des missions,
o Le degré de dépendance des clients,
53
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o La qualité de la clientèle.
Pour ce faire, le repreneur a besoin de la liste des clients
du cabinet sur laquelle seront indiqués le secteur d'activité par
client, la nature de la mission, la date début et la date fin de la
prestation et les honoraires. Cette liste peut être nominative ou non et
contenir tous les clients du cabinet. L'annexe 5 de ce mémoire, comporte
un modèle de tableau de liste des clients :
Le repreneur peut effectuer un tri de cette liste par ordre
décroissant suivant les honoraires ou suivant la date finale de la
prestation. Ceci permet de déterminer le risque en matière de
dépendance à un client ou à un groupe de
société et de voir comment se répartissent les dates de
fin d'exercice de ces missions.
1.1 Etude de la position stratégique du
cabinet
Pour apprécier la position stratégique du
cabinet, le repreneur doit connaître le degré de diversification
de la clientèle et de la diversification de leurs secteurs
d'activités. Il est aussi important de savoir les possibilités
pour la création de la clientèle et la notoriété du
cabinet dans ces domaines.
· Nature du secteur d'activité : les dossiers
composant la clientèle se répartissent le plus souvent en
secteurs d'activités diversifiés (secteur financier, agricole,
touristique, pétrolier, ...). L'appréciation de la
clientèle peut être effectuée par l'étude de la
tendance générale de la conjoncture de chaque secteur auquel elle
appartient. Il vaut mieux avoir un portefeuille diversifié ou
spécialisé dans des secteurs porteurs.
· Une clientèle acquise par intuitu
personae représente le plus grand risque de réticence au
changement ou à la transmission du dossier entre l'acquéreur et
le cédant. La clientèle acquise en association représente
par ailleurs moins de risque à ce niveau. Quant à la
clientèle acquise dans le cadre d'une politique de croissance externe,
c'est au repreneur d'évaluer le degré d'adaptation de la
clientèle cible pour un changement de professionnel chargé du
dossier ou au contraire d'une clientèle qui accepte difficilement une
nouvelle transmission des dossiers.
L'appréciation de la clientèle est un point
délicat demandant un effort considérable et durable pour le
repreneur.
· Renommée et notoriété
afférentes au cabinet : vue la circulation des informations, la
notoriété d'un cabinet peut de nos jours être
aisément appréciée. La renommée d'un cabinet
dépend de la renommée de l'expert-comptable lui-même et de
la nature des missions.
54
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Tableau de bord de suivi du diagnostic de la position
stratégique du cabinet
Liste des clients
|
Secteur d'activité
|
Conjoncture du secteur
|
Manière de création de
la clientèle
|
Effet sur la notoriété
du cabinet
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
. . .
|
|
|
|
|
Conclusion
|
|
Appréciation générale du
diagnostic
|
Portefeuille diversifié en secteur d'activité
|
Bonne santé
économique ou non
|
Intuitu personae ou non
|
Cabinet renommé ou non
|
Coefficient d'importance
des critères du diagnostic
|
8
|
6
|
8
|
4
|
|
1.2 Analyse du marchéIl
est opportun de savoir le marché potentiel du cabinet, la nature de
la
concurrence ainsi que la couverture géographique du
cabinet.
· Répartition dans l'espace : une
clientèle implantée sur un rayon géographique restreint
constitue plusieurs avantages, d'abord pour le fonctionnement du cabinet tel
que l'avantage de la disponibilité, de la rapidité de traitement
et du faible coût de fonctionnement. Ceci représente
également l'avantage de la notoriété du cabinet sur cette
zone géographique. Cette remarque est d'autant plus pertinente qu'elle a
son corollaire dans l'analyse de la renommée et de la
notoriété afférentes au cabinet étudiées ci
haut.
· Etude de l'accroissement de la clientèle : ceci
doit être effectué d'une manière globale sur l'ensemble des
clients «l'accroissement de la clientèle en nombre de clients doit
être au moins de 5% l'an : (clients (n)) - (clients (n-1) / clients
(n-1)) = 5%»40
· Etude du marché de la clientèle :
l'acquéreur doit vérifier la bonne santé de la
clientèle à reprendre. Ceci lui permet aussi de vérifier
s'il est possible de développer cette clientèle. La
méthode à suivre consiste en premier lieu, à classer les
clients par secteur d'activité puis étudier le
développement de ces secteurs. En second lieu, une étude simple
peut être effectuée en analysant les états financiers de
chaque client. Le critère d'appréciation du marché de la
clientèle doit passer par une étude du secteur d'activité
spécifique de chaque client ainsi que du niveau de la concurrence dans
ce secteur.
Tableau de bord de suivi du diagnostic du marché du
cabinet
40 C JANSSENS, L'évaluation d'un cabinet
d'expertise comptable (2004), édition Comptabilité et
productivité, page 6.
55
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Liste des clients
|
Régions
|
Concentration des experts comptable dans cette
région
|
Santé financière des
clients
|
Possibilité
de développement
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
. . .
|
|
|
|
|
Conclusion
|
|
Appréciation générale du diagnostic
|
% des clients à plus de 25 Km
|
Degré de la
concurrence
|
Bonne santé
financière ou non
|
Développement
possible du portefeuille client ou non
|
Coefficient d'importance des critères du diagnostic
|
4
|
6
|
6
|
6
|
|
1.3 Antériorité et vieillissement
de la clientèle
Il est intéressant, pour le repreneur, d'avoir une
idée sur l'âge des clients et à quel point la relation
entre les clients et le dirigeant du cabinet est basée sur l'intuitu
personae, et la durée restante pour les missions contractuelles en
cours.
· Antériorité des clients au sein du
cabinet : le repreneur doit accorder une attention particulière pour
l'étude et l'analyse de la pyramide des âges des clients ou les
groupes de sociétés au sein du cabinet à reprendre. Ainsi
plus le client est ancien dans le cabinet, plus l'intuitu personae
avec le cédant sera fort et le risque de crainte vis-à-vis de son
successeur est envisageable. Le raisonnement est cependant différent
suivant la nature des missions : une distinction doit être
effectuée entre les missions de commissariat aux comptes qui sont
déjà limitées dans le temps avec la
réglementation41 et les autres missions d'expertise
comptable.
Cette étude permet aussi au repreneur de
déterminer la période de passation avec le cédant (plus
les clients sont anciens dans le cabinet plus la période de passation et
l'accompagnement du cédant dans la transmission des dossiers doit
être plus longue).
· Vieillissement de la clientèle et des missions
: il s'agit d'analyser non seulement l'âge des clients eux mêmes
mais aussi la durée restante à courir des contrats, avec une
étude au cas par cas, afin de permettre d'apprécier la
pérennité des clients et donc la valorisation in fine de
la clientèle.
41 L'article 13 bis du code des
sociétés commerciales limite le nombre de mandats de commissariat
aux comptes successifs à :
· Trois mandats lorsque le commissaire aux comptes est une
personne physique et ;
· Cinq mandats pour les sociétés d'expertise
comptable comportant au moins trois experts-comptables inscrits au tableau de
l'ordre des experts-comptables de Tunisie.
56
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Tableau de bord de suivi du diagnostic de
l'antériorité et du Vieillissement de la clientèle et des
missions
Liste des clients
|
Nature des missions
|
Date de signature de convention avec
les clients
|
Durée restante des missions contractuelles et
des missions de CAC
|
Période de passation des missions à
prévoir
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
. . .
|
|
|
|
|
Conclusion
|
|
Appréciation générale du diagnostic
|
Portefeuille diversifié
en nature des missions => degré
de spécialisation du cabinet
|
Avec un tri on peut apprécier l'ancienneté
du client avec le cabinet
|
moyenne durée de vie des missions => une fourchette
de x années de chiffre d'affaires par nature de mission
|
Détermination de
la période de
passation des missions
|
Coefficient d'importance des critères du diagnostic
|
10
|
6
|
10
|
6
|
|
1.4 Nature des missions effectuées par le
cabinet:
Le repreneur doit distinguer quatre types de missions dans le
domaine des cabinets d'expertise comptable : telles que les missions classiques
d'expertise comptable, les missions ponctuelles et non
répétitives, les missions attachées à la
notoriété de l'expert-comptable et finalement les missions
nécessitant un titre ou un agrément additionnel.
· Les missions classiques d'expertise comptable:
l'appréciation de la nature de la clientèle est différente
selon que le portefeuille est composé de missions classiques d'expertise
comptable telles que les missions d'assistance comptable ou d'examen des
comptes, ou au contraire composé de missions ponctuelles, dont les
clients sont attachés à la notoriété de
l'expert-comptable cédant telles que les missions d'évaluation.
Un portefeuille client composé de missions classiques42
constitue ainsi plusieurs avantages tels que la régularité dans
l'organisation interne du cabinet, la stabilité du montant des
honoraires et des modalités de facturation et de règlement ainsi
que la réduction du risque de perte d'un dossier.
La valeur de tels dossiers à transmettre est facile
à déterminer.
· Les missions ponctuelles et spécifiques : ces
missions seront à apprécier différemment que les autres
missions classiques. Il s'agit des missions provenant de la
42 Faiez Bouassida, mémoire d'expertise
comptable, La valorisation et la gestion du capital Immatériel, Juin
2007, page 139 : une entreprise de service ne proposant qu'un seul type de
prestation est plus risquée, financièrement, qu'une entreprise
ayant su créer des offres permettant un revenu récurent,
l'abonnement étant le meilleur exemple.
57
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
soumission dans des appels d'offres publiques, des missions
d'audit des états financiers combinés, les missions d'inventaire
physique des immobilisations, les missions de due diligences et autres.
Il y a lieu de mesurer le degré de ponctualité
et de spécification du cabinet dans ces missions. Les revenus relatifs
à ces missions doivent être analysés de point de vue
régularités et pourcentages par rapport au chiffre d'affaires
total.
· Les missions ayant liens avec le cédant : le
repreneur doit se méfier de ce type de missions. Il s'agit des missions
de mise à niveau, de conseil fiscal ou juridique ou autres missions
ponctuelles. Les clients sont en effet attachés à la
notoriété du cédant et à ses compétences
dans un domaine donné. Si l'acquéreur bénéficie des
mêmes qualités que le vendeur il peut espérer poursuivre la
mission, sinon il devra réorganiser le cabinet. Dans les deux cas, la
valorisation de ce type de missions est difficile.
· Missions d'expertise judiciaire : la clientèle
est composée dans ce cas par des prescripteurs qui sont les tribunaux en
matière civile ou pénale. Les missions de tels types sont
confiées au nom de l'expert-comptable cédant. Il est presque
impossible de valoriser la clientèle y afférente, même si
le repreneur est lui-même expert judiciaire parce qu'on ne transmet pas
une clientèle d'expertise judiciaire.
Le tableau de bord de suivi du diagnostic des natures des
missions, est présenté avec la dépendance de la
clientèle.
1.5 Dépendance de la clientèle:
Il est nécessaire pour le repreneur d'étudier
les relations qui existent entre le cédant et ses clients. Nous
distinguons trois niveaux de dépendance : un premier niveau de
dépendance entre le cédant et sa clientèle vue
d'intuitu personae, un deuxième niveau de dépendance
entre les clients eux mêmes et le troisième niveau revient au
degré de subordination économique de ces clients.
· Par rapport au cédant : plusieurs facteurs
peuvent aider l'acquéreur à mesurer ce degré de
dépendance (comme présenté ci-dessus). Plus ces facteurs
sont importants plus la dépendance entre les deux parties est
importante. Parmi eux, nous pouvons noter la spécialisation du client,
son antériorité, son âge, son emplacement
géographique, la nature des missions et la spécialisation du
cédant.
· Entre les clients eux-mêmes : cette
deuxième analyse a pour but d'examiner les liens de dépendance
entre les clients eux-mêmes, tels que l'implantation géographique,
le secteur d'activité, les produits fabriqués, les services
offerts, les liens de parenté et
58
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
l'appartenance à un réseau commercial. A cause de
tous ces facteurs le départ d'un seul client risque l'érosion de
la clientèle.
· Subordination économique des clients :
l'analyse de la relation entre la clientèle doit tenir compte du
pourcentage d'honoraires facturés par client par rapport au chiffre
d'affaires total. L'acquéreur potentiel doit en effet, porter une
attention particulière aux dossiers les mieux
rémunérés.
Prenons comme exemple une situation dans laquelle 20 % des
clients représenteraient plus de 80 % des honoraires facturés. Il
s'agit d'un facteur négociable qui baisse en moins la valeur du
portefeuille client à acquérir.
Tableau de bord de suivi du diagnostic de la dépendance
de la clientèle
Liste des clients
|
Degré de dépendance
|
Dépendance entre les clients
eux-mêmes (oui/non)
|
% des honoraires facturés
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
. . .
|
|
|
|
Conclusion
|
|
Appréciation générale du diagnostic
|
% de clients ayant une
dépendance avec le cédant
|
% de clients ayant une
dépendance entre eux
|
Degré de subordination économique
|
Coefficient d'importance des critères du
diagnostic
|
6
|
4
|
4
|
|
1.6 Qualité de la clientèle
Afin de diagnostiquer la clientèle, une série
de questions doit être tenue en compte, notamment la qualité, la
taille (PME, grande entreprise, groupe de sociétés) ainsi que la
pérennité des missions.
Il existe deux facteurs qui favorisent ou augmentent la valeur
du portefeuille clients. Il s'agit des cas où les clients composant le
portefeuille se portent en très bonne santé économique ou
le cas de portefeuille composé de clients pouvant offrir de nouveaux
services :
· Analyse des clients en difficultés : chaque
dossier du cabinet doit être analysé distinctement à
travers l'étude des comptes annuels des trois derniers exercices afin de
déterminer la santé générale du dossier. Cette
étude doit par ailleurs, concerner seulement les entreprises ayant au
moins deux ans de leurs créations. Les entreprises
59
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
âgées de moins de deux ans doivent être
écartées vue que de la durée de vie moyenne
des P.M.E./P.M.I. nouvellement créées est
statistiquement inférieure à quatre ans.43
· La possibilité d'offrir de nouveaux services
aux anciens clients : les anciens clients
du cabinet qui
bénéficient de plusieurs années d'existence vont
certainement profiter de l'amélioration du savoir-faire de leur
expert-comptable. L'acquéreur doit pouvoir innover et offrir de nouveaux
services à la clientèle, autres que ceux proposés
auparavant, notamment en matière d'organisation et d'amélioration
du système d'information ou en matière juridique ou fiscale.
Tableau de bord de suivi du diagnostic de la qualité de
la clientèle :
Liste des clients
|
Date de création de la
société
|
Analyse des comptes annuels des trois derniers
exercices
|
Existe-t-il d'autres missions pouvant être
proposées aux clients
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
. . .
|
|
|
|
Conclusion
|
|
Appréciation générale du diagnostic
|
% des sociétés
jeunes
|
Situation financière des clients
|
Possibilité d'offrir de nouveaux
services
|
Coefficient d'importance des critères du
diagnostic
|
4
|
4
|
6
|
|
Il est clair que le diagnostic spécifique de la
clientèle cible est un facteur important dans la négociation et
l'étude préalable à la cession du droit de
présentation. Cependant, il ne faut pas non plus nier l'importance des
ressources humaines et de l'organisation interne du cabinet.
2. Diagnostic des ressources humaines existantes
Le management du personnel est un élément
clé pour le succès de la transmission du cabinet. Les bons
collaborateurs sont plus ou moins rares et leurs formations et encadrement
coûtent souvent chers. C'est pourquoi il est nécessaire pour le
repreneur d'étudier, d'une manière approfondie, le potentiel des
ressources humaines existantes.
L'autre aspect dont il faut tenir compte dans le diagnostic
du cabinet est la connaissance par le personnel des clients, ce qui constitue
un grand apport pour le repreneur. Il est très important pour ce dernier
de pouvoir bénéficier de cette connaissance. Il est
évident que les clients comptent sur le fait que les membres clés
de
43 Article du 24-04-2007 paru au :
www.investir-en-tunisie.net/news
60
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
l'équipe demeureront en poste après la
transmission du cabinet et ce afin d'assurer la continuité, que ce soit
sur le plan des services ou sur celui des relations.
La reprise d'un cabinet induit la reprise des contrats de
travail, des « avantages acquis », des indemnités de fin de
carrière et des autres avantages pour le personnel. Il vaut mieux
éviter de se contenter d'une approche statistique sur les
dépenses de personnel ; les situations dont peuvent hériter les
successeurs sont diverses.
Le repreneur devrait normalement fournir un rapport consignant
des réponses à une série de questions,
notamment44 :
· Le climat social est-il bon ?
· Le personnel d'encadrement est-il stable ?
· La rotation du personnel est-elle faible ?
· Les rapports entre le personnel d'encadrement et le
personnel d'exécution sont-ils bons ?
· La compétence du personnel est-elle
élevée ?
· L'équipe dirigeante est-elle dynamique ?
· La pyramide des âges de l'équipe dirigeante
est -elle satisfaisante ?
· Le niveau des salaires est-il adéquat ?
· Existe-t-il une forme de participation au résultat
?
La réponse à ces questions devrait donner une
idée sur la restructuration à envisager, sur le coût de
cette restructuration et sur le niveau de la masse salariale dans les
prochaines années.
2.1 Diagnostic général du
personnel
Afin de pouvoir effectuer le diagnostic général
du personnel, le repreneur doit s'assurer de certains points à savoir
l'organisation du personnel et la définition de l'organigramme actuel du
cabinet et son évolution dans le futur après le départ du
cédant.
Le repreneur doit ainsi avoir une idée sur les points
suivants :
· Le tableau de bord social du cabinet : il permet
d'avoir une première idée sur le personnel du cabinet, comme il
s'agit d'un outil de jugement de l'organigramme hiérarchique et
fonctionnel au sein du cabinet.
44 C N HONIGMAN, H M TUBIANA ; évaluation et
transmission des entreprises (2000), éd Litec, page 84.
61
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· La nature des contrats de travail (contrat à
durée indéterminée : CDI ou contrat d'initiation à
la vie professionnelle : SIVP) est également un critère important
dans le diagnostic des ressources humaines existantes. Les employés avec
contrat CDI sont tenus de respecter un délai de préavis et de
respecter les clauses de non-concurrence. Les employés avec contrat SIVP
présentent, cependant, des avantages fiscaux et sociaux.
· Les litiges en cours : il faut apprécier la
nature et les raisons du litige.
· Les plans de formation : le niveau
général des connaissances dans un cabinet d'expertise comptable
est mesuré à travers la qualité de la documentation
technique de base, de sa richesse et de sa diversité ainsi que par la
mise en place d'une culture de formation interne et continue.
· Relation entre méthode de suivi des temps et
rentabilités individuelles : au sein du cabinet, l'appréciation
de la rentabilité individuelle d'un salarié par son
supérieur hiérarchique doit être faite d'une manière
objective, tout en intégrant la notion de nature de dossiers
spécifiques, des méthodes de suivi des temps passés, de
compétences respectives et d'antériorité dans le
travail.
La bonne appréciation des ressources humaines
nécessite certes une connaissance individuelle. L'effectif doit par
ailleurs être évalué dans son ensemble.
2.2 La connaissance individuelle du
personnel
L'appréciation de l'équipe de travail commence
par l'étude du tableau de bord social et de l'organigramme
hiérarchique. Le repreneur doit ensuite s'assurer de l'adéquation
des tâches attribuées avec les aptitudes techniques, et ce pour
chaque salarié. Des entretiens individuels seront enfin indispensables
pour avoir une idée sur les compétences respectives du personnel,
et pour faire comprendre clairement à sa nouvelle équipe que la
réussite de la reprise est subordonnée à leur
adhésion à la démarche qu'il entreprend.
2.3 Analyse des frais de
personnel
L'appréciation des salaires et des bonus du personnel
consiste à détecter les éventuels excès par rapport
à l'activité et au volume du chiffre d'affaires du
cabinet45. Par cette analyse deux cas se présentent soit le
personnel est sous-payé ou surpayé.
45 L.Fialletout, Evaluation d'un cabinet
d'expertise comptable, Revue Economie et Comptabilité, numéro
223, Juin 2003 : il ne faut jamais se contenter d'une approche statistique sur
les dépenses de personnel, les situations dont peuvent hériter
les successeurs sont trop diverses.
62
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
A travers les différents entretiens effectués
avec le personnel du cabinet et l'analyse de leurs rémunérations
le repreneur doit s'assurer que le personnel existant ne souhaite pas partir
lors de la transmission du cabinet.
Tableau de bord de diagnostic des ressources humaines :
Critères
|
Note sur 10
|
Appréciation générale du diagnostic
|
Coefficient d'importance des critères du
diagnostic
|
Qualité du personnel
|
|
|
|
Compétence technique des collaborateurs
|
|
|
6
|
Dynamisme et efficacité
|
|
|
6
|
Qualification
|
|
|
6
|
Capacité du personnel à travailler sous stress
|
|
|
6
|
Dévouement des collaborateurs
|
|
|
6
|
Le personnel est-il sérieux?
|
|
|
6
|
Possibilité d'adaptation du personnel au changement de
la direction et de l'organisation (analyser la qualité des relations
avec la direction)
|
|
|
6
|
Ancienneté moyenne du personnel
|
|
|
6
|
Age moyen du personnel
|
|
|
6
|
Autres caractéristiques
|
|
|
|
Les salaires sont t-il supérieurs à la
moyenne?
|
|
|
8
|
Niveau du turn-over
|
|
|
4
|
Le nombre de personnel existant est-il suffisant ou il faut
effectuer des recrutements supplémentaires?
|
|
|
8
|
|
§ 2- DIAGNOSTIC DE L'ORGANISATION DU CABINET ET DU
RISQUE DE LA TRANSMISSION
Nous allons présenter dans les deux paragraphes qui
suivent, la méthodologie pour le diagnostic de l'organisation interne du
cabinet et du risque de la transmission.
1. Diagnostic de l'organisation interne du cabinet
Il est clair qu'il ne suffit pas d'avoir un marché
pour réussir. Il est indispensable d'avoir un outil de production
adapté aux besoins de l'activité. L'organisation du cabinet et
les méthodes de travail modifient radicalement la façon de
traiter les informations financières et de communiquer avec la
clientèle.
Il est préférable que le repreneur ne perde pas
de temps dans la refonte des procédures d'organisation et de
contrôle interne, de la répartition des tâches, ou du
système d'information. Tout le temps et l'énergie
gaspillés par une réorganisation pèseront en effet
lourdement sur la rentabilité et le développement futurs.
La qualité de l'organisation est mesurée à
travers :
· les méthodes de travail ;
· les procédures propres au cabinet ; et
· l'analyse du système d'information.
63
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1.1 Les méthodes de
travail
· L'existence d'un manuel de procédures : qui
décrit les procédures techniques aidant à la
compréhension des méthodes de travail du cabinet.
· L'examen de la qualité des dossiers : le
repreneur devra contrôler l'existence et la bonne tenue des dossiers de
travail. A travers cette analyse le repreneur sera capable de vérifier
la bonne application des normes de la profession.
· Les interventions de contrôle qualité :
l'acquéreur potentiel gagnerait en se renseignant auprès du
cédant sur les dernières interventions de la commission de
contrôle relevant de l'OECT et sur les observations apportées.
· L'existence de lettres de mission pour chaque client :
ceci présente beaucoup d'avantages pour le repreneur. En effet, elles
assurent la stabilité des relations entre l'expert-comptable et son
client à travers la durée définie dans le contrat. Elles
permettent de clarifier les tâches respectives des parties et enfin elles
permettent de protéger le cessionnaire des conflits relationnels latents
avec la clientèle.
· La fréquence et les modalités de contact
avec les clients caractérisent le degré d'attachement du client
à son professionnel; ceci peut être mesuré par l'examen du
suivi des temps passés. Il existe plusieurs critères
d'appréciation du lien créé avec le client et de
l'éventualité de transfert de cette confiance au repreneur,
notamment, si les travaux sont réalisés au cabinet ou sur place,
si les collaborateurs sont en relation directe avec les dirigeants ou
très peu, si le professionnel lui-même se déplace ou
reçoit les dirigeants régulièrement.
· La relation avec le personnel : il s'agit de
l'étude de la nature des relations du cédant avec ses
collaborateurs, Ceci inclut :
o La révision périodique des dossiers par le
professionnel : le diagnostic porte d'une part sur les ressources humaines du
cabinet ce qui permet de cerner le niveau de compétence de ce dernier et
celui des collaborateurs pris individuellement. D'autre part, plus la
révision des dossiers de travail est fréquente et
matérialisée plus la fiabilité inhérente à
la qualité des diligences accomplies est satisfaisante pour le
cessionnaire. Enfin cette appréciation donne une idée sur les
méthodes qu'il conviendra de mettre en oeuvre, pour accentuer ces
contrôles ou les réduire.
o La répartition des tâches par dossier et par
collaborateur est nécessaire à l'appréciation
générale de la qualité des travaux et des rapports avec
la
64
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
clientèle. tel que par exemple, lorsqu'un dossier de
commissariat aux comptes ou d'assistance comptable est suivi par un seul
collaborateur.
1.2 Les procédures propres au
cabinet
· Evaluation du niveau et de la qualité de
l'information : de nos jours, les cabinets peu ou pas informatisés
demeurent marginaux à cause de l'émergence d'Internet et des
divers réseaux de communication. Toutefois, le vieillissement de l'outil
informatique et le niveau de formation du personnel aux nouveaux logiciels et
aux nouvelles technologies sont deux éléments clés dans
cette analyse. En premier lieu, l'évaluateur doit analyser la
qualité du matériel informatique. Le vieillissement de plus en
plus rapide des ordinateurs doit, en effet, mener à une
évaluation très relative de l'optimisation du matériel
informatique existant. En second lieu, il devra apprécier la
qualité des logiciels et leur adéquation avec la nature des
missions. Enfin, en troisième lieu, il est nécessaire
d'évaluer le niveau de formation du personnel aux nouveaux
systèmes de communication (Internet, Intranet...).
· Evaluation de la périodicité et du mode
de facturation : dans cette partie, l'évaluateur commence par la
vérification de l'adéquation de la facturation avec la lettre de
mission correspondante ou le barème des honoraires de commissariat aux
comptes. Ensuite, il étudie la compatibilité du mode de
financement avec la périodicité de la facturation
c'est-à-dire si elle est mensuelle, trimestrielle ou annuelle et si la
rémunération est forfaitaire ou au temps passé, et aussi
la régularité des honoraires dans le temps. Une cession du droit
de présentation entraîne des modifications dans l'organisation du
cabinet, mais généralement très peu dans les relations
avec les clients, à court terme.
· La périodicité et l'historique des
règlements clients : la fréquence des règlements des
honoraires et la facturation sont deux éléments
dépendants. L'étude de l'historique des règlements clients
est néanmoins nécessaire pour identifier les retards et les
litiges récurrents. La périodicité et l'historique des
règlements ont un impact direct sur le plan de remboursement à
mettre en oeuvre par le repreneur.
· La politique de révision des honoraires : aide
à l'appréciation de la fragilité ou de la solidité
des relations professionnelles avec les clients.
· Le suivi des temps par collaborateur : c'est un facteur
important dans le diagnostic des procédures.
65
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o La gestion de la rentabilité par personne : ce
critère de mesure est une
garantie de la bonne gestion des ressources humaines et des
procédures.
o L'incidence sur l'appréciation du "cut-off" : le suivi
du temps passé est le
seul critère fiable d'évaluation des honoraires
facturés d'avance ou non
encore facturés, indépendamment de l'état
d'avancement des dossiers.
Il est à noter que cette analyse des méthodes et
procédures dépend de l'examen du
système d'information au sein du cabinet.
1.3 l'analyse du système d'information
Le système d'information doit faire l'objet d'une
analyse approfondie des logiciels utilisés, les ordinateurs mis en
place, des ordinateurs portables disponibles et des autres matériels.
· Les logiciels : il s'agit de savoir si les programmes
prévus sont capables d'effectuer des opérations
sophistiquées et/ou spécialisées à savoir
l'établissement des états financiers consolidés, les
tableaux de financement, l'analyse de gestion et ratios, etc.
· Les ordinateurs : il est important de savoir quelles
sont les possibilités et les limites du système informatique en
place. Le repreneur appréciera donc la capacité de traitement, de
la vitesse de traitement, de la facilité d'utilisation du
matériel. De même, il est essentiel d'analyser le système
de sécurité informatique, le réseau et le système
de sauvegarde des informations.
· Autres matériels : le repreneur doit examiner
physiquement la totalité du matériel de bureau selon les
objectifs propres aux évaluations, à savoir : la présence
physique du matériel, le bon état de fonctionnement et le niveau
de performance, propriété et valeur. Tableau de bord de suivi du
diagnostic de l'organisation interne :
Critères
|
Notes sur 10
|
Appréciation générale du diagnostic
|
Coefficient d'importance des critères du
diagnostic
|
Organisation et suivi des dossiers de travail
:
|
|
|
|
Qualité du classement des dossiers :
|
|
|
|
Respect des obligations légales de tenue de dossiers
|
|
|
|
Respect des normes professionnelles de travail
|
|
|
|
Qualité de la documentation et la formation dans le
cabinet
|
|
|
|
Système d'information et matériel de
bureau
|
|
|
|
Les ordinateurs utilisés et les logiciels sont ils au
point
|
|
|
|
Possibilités d'agrandir la capacité de traitement
et degré de facilité pour rectifier les erreurs
|
|
|
|
|
66
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Qualité du matériel de bureau
Locaux administratifs
Qualité des locaux
Accessibilités du cabinet (metro, parking ...)
Possibilité d'agrandir la surface.
2. Les risques à éviter
D'après le diagnostic préalablement
établi, il semble que certains critères d'appréciation
nécessitent une attention bien particulière afin d'assurer le
succès de la transmission.
2.1. Vérification des points financiers et
juridiques
Dans cette phase nous allons examiner les frais fixes
supportés par le cabinet, les contrats qui régissent la vie du
cabinet et les engagements liés à la cession totale ou partielle.
Ceci constitue l'étape la plus importante dans le diagnostic des
critères qui influent sur la transmission et la valorisation d'un
cabinet d'expertise comptable.
2.1.1 Analyse des frais supportés
Le repreneur doit s'assurer que le cabinet ne supporte pas
des frais fixes qu'il serait impossible de compresser. Le loyer et les salaires
doivent être cohérents avec la nature de l'activité, la
qualité de la clientèle et le montant du chiffre d'affaires
réalisé. Ainsi, un loyer trop élevé, ou des
salaires dont les charges mensuelles sont excessives, peuvent remettre en cause
l'opération d'achat.
Le diagnostic effectué doit indiquer les
caractéristiques propres aux locaux qui pourraient être un
clignotant rouge, tels que : locaux particulièrement mal agencés,
emplacement dans des quartiers incompatibles avec l'activité d'un
cabinet d'expertise comptable, possibilité d'expropriation,
impossibilité d'agrandissement, accès très difficile
à cause de l'embouteillage, parking de voiture non disponible, locaux
saturés.
Il est possible que l'acheteur envisage de ne pas reprendre les
locaux. Le problème est alors de savoir si la clientèle suivra le
cabinet dans ses nouveaux bureaux.
Élément d'analyse
|
Appréciation générale du
diagnostic
|
Coefficient d'importance
|
Calcul du ratio : Loyer
|
Le montant de loyer est normal ou non?
|
5
|
Surface des locaux
|
|
Est-ce que le loyer est cohérent avec l'activité
du cabinet ?
|
5
|
Chiffre d'affaires
|
|
Oui ou pour certains clients
|
5
|
Indication des caractéristiques propres aux locaux du
cabinet
|
L'existence de points positifs pour les locaux du cabinet.
|
5
|
|
67
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.1.2 Analyse du risque fiscal
Le repreneur doit mesurer l'éventuel risque fiscal
après la reprise du cabinet. Les risques fiscaux que peut encourir un
cabinet d'expertise comptable sont nombreux. Ils peuvent toucher les
impôts directs et les impôts indirects, la fiscalité du
droit commun et international. Ces risques peuvent être normalement
identifiés et évalués par l'expertcomptable. Ce dernier ne
devrait pas hésiter à faire appel à des
spécialistes pour mieux les cerner. Cependant, l'existence d'un
contrôle fiscal ayant couvert une partie de la période non encore
prescrite le jour de l'acquisition est de nature à atténuer ces
risques. Il est diligent d'effectuer un diagnostic du risque fiscal, dans
lequel le repreneur doit étudier la fiabilité des comptes du
cabinet et leur conformité avec les déclarations fiscales.
Élément d'analyse (le cabinet est une
société)
|
Appréciation générale
du diagnostic
|
Coefficient d'importance
|
Effectuer un rapprochement entre le chiffre d'affaires
comptabilisé et celui déclaré
La vérification concerne les quatre derniers exercices
|
Indiquer les anomalies et
chiffrer le risque : estimer le risque latent
|
5
|
Examiner la nature des charges
|
|
Existe-t-il un redressement en cours
|
|
Vérifier que les livres légaux sont à
jour
|
|
|
2.1.3 Analyse du risque social
Divers risques sociaux peuvent être rencontrés
lors de l'acquisition d'un cabinet d'expertise comptable. L'un des risques
importants est celui de l'indemnité de licenciement à payer lors
de la restructuration de la cible. Un examen attentif des contrats de travail
devrait être fait pour apprécier le montant à verser aux
salariés qui seront licenciés. Toutefois, quelques jours avant la
cession, le vendeur peut modifier en faveur de certains employés la
clause relative à l'indemnité de licenciement, le repreneur dans
ce cas ne pourrait découvrir facilement un tel risque.
- Le non respect de la législation de travail et de la
législation sociale constitue aussi
un risque d'une importance non négligeable. En
l'absence d'un système de suivi des droits aux congés, le
repreneur se trouverait en difficulté pour estimer la valeur des
congés à payer. D'un autre côté, un rapprochement
entre les déclarations sociales et les salaires comptabilisés
devrait permettre de s'assurer de l'exactitude de l'assiette de la cotisation
au titre de la sécurité sociale. Dans le cas où cette
assiette se trouverait minorée, le complément à reverser
à l'organisme de sécurité sociale devrait être
calculé en tenant compte des pénalités de retard.
68
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Élément d'analyse (le cabinet est une
société)
|
Appréciation générale
du diagnostic
|
Coefficient d'importance
|
Effectuer un rapprochement entre le salaire comptabilisé
et celui déclaré
La vérification concerne les trois derniers
exercices
|
Indiquer les anomalies et
chiffrer le risque : estimer le risque latent
|
5
|
Contrôler les avantages en nature et s'assurer qu'ils
sont compris dans l'assiette des cotisations.
|
|
Existe-t-il une justification des remboursements des frais de
mission?
|
|
Est-ce que les contrats de travail intègrent des clauses
valides de non concurrence ?
|
|
Existe-t-il un accord d'intéressement (même
implicite) au sein du cabinet ?
|
|
Existe-t-il un redressement en cours ?
|
|
|
2.1.4 Diagnostic juridique
Afin que la reprise du cabinet puisse se faire dans des
conditions saines, il convient de vérifier la bonne tenue ainsi que les
signatures relatives aux procès verbaux des assemblées
générales ou de conseils d'administration.
Si la société d'expertise comptable est tenue par
la nomination d'un commissaire aux comptes, le repreneur peut demander les
rapports des années antérieures.
Enfin et quelque soit la forme juridique du cabinet
d'expertise comptable, société commerciale ou entreprise
individuelle, le repreneur doit fixer les termes des clauses de garantie
d'actif et de passif, des clauses de non concurrence et des clauses de garantie
de la clientèle.
Élément d'analyse
|
Appréciation générale
du diagnostic
|
Coefficient d'importance
|
Vérifier que les livres cotés et
paraphés des procès verbaux (d'assemblées et des conseils
d'administration) sont à jours et dûment signés.
|
Indiquer les anomalies et
chiffrer le risque : estimer le risque latent
|
5
|
Demander un extrait du registre de commerce
|
|
En cas de cession de droits sociaux, une
garantie d'actif et de passif est elle prévue ?
Existe-t-il une clause de non concurrence du cédant sur une durée
suffisante?
|
|
5
|
|
2.2. Vérification des points
organisationnels
Le repreneur doit vérifier les points organisationnels
suivants :
· Vérification de la conformité des
méthodes de travail aux normes de la profession
tels que l'existence des lettres de mission, la
qualité des dossiers de travail, le suivi des temps passés par
dossier, les procédures de supervision systématique de tous les
dossiers du cabinet et les procédures de sauvegarde informatique.
69
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette vérification constitue une étape
essentielle du diagnostic. En effet, si le repreneur constate que les normes ne
sont pas respectées, il doit en évaluer les conséquences
sur la rentabilité du cabinet et la pérennité des
relations avec les clients.
· Analyse de la nature des missions effectuées :
le repreneur doit s'assurer que le cabinet n'exerce pas des missions contraires
aux dispositions relatives à la profession d'expert-comptable notamment
la loi 88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la législation
relative à la profession d'expert-comptable.
· Analyse et prospection relatives au bail professionnel
: comme déjà étudié (dans la première
section du premier chapitre de la première partie), l'expert-comptable
n'a pas droit au bail professionnel, seulement dans le cadre du contrat de
location. Le repreneur risque ainsi de se voir imposer à court terme un
nouveau loyer fortement majoré. Il est à noter que dans certains
cas, le risque ultime étant de devoir quitter les lieux. Il est donc
recommandé de négocier, à la cession, avec le
propriétaire des locaux un nouveau bail d'une durée minimale de
cinq ans.
Si le cédant est propriétaire des locaux, les
conditions du bail (durée, montant du loyer ...) sont à prendre
en compte dans la négociation globale.
· Situation postérieure à la transmission
de clientèle : cette situation est fonction de l'intention du
cédant après la transmission, c'est-à-dire s'il va
poursuivre ou arrêter son activité en tant qu'expert-comptable.
Voici, à partir d'un exemple le calcul du coefficient de
perfection résultant du diagnostic du cabinet :
70
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Exemple chiffré de calcul du coefficient de
perfection :
Soit un cabinet XYZ dont le chiffre d'affaires annuel global est
de 200 000 TND se décompose en : - missions de commissariat aux comptes
40 000 TND.
- missions d'assistance comptable : 110 000 TND.
- missions de mise à niveau de sociétés :
25 000 TND.
- missions de due diligence et d'organisation : 25 000 TND.
- L'expert-comptable supervise l'intégralité des
dossiers d'expertise comptable.
- Les missions de commissariat aux comptes sont réparties
sur 10 mandats de PME et aucune société n'est cotée en
bourse.
Deux collaborateurs, experts-comptables stagiaires, sont
chargés du suivi des dossiers sur une période moyenne de 80 jours
travaillés.
- Les missions d'assistance comptable sont réparties sur
18 dossiers assurés par 3 collaborateurs au niveau maîtrise en
études comptables et supervisés par les deux experts-comptables
stagiaires.
- les missions de mise à niveau de sociétés
et les missions de due diligence et d'organisation sont assurées par un
expert-comptable stagiaire et l'expert-comptable propriétaire du
cabinet.
Ainsi le personnel de la société peut être
réparti comme suit :
- 3 experts-comptables stagiaires : chargés de l'ensemble
des missions dans le cabinet.
- 3 collaborateurs : diplômés de maîtrises en
études comptables.
- 1 secrétaire.
- Et l'expert-comptable propriétaire du cabinet qui
assure la direction.
|
|
Diagnostic de la rentabilité du cabinet
:
Taux moyen horaire de facturation : 180 Dinars (Total CA /
Horaire).
Marge horaire sur coût variable : 140 Dinars (Total
CA-Charge sociale)/Horaire. Ratio heures facturées/heures payées
: 70%.
Chiffre d'affaires par collaborateur : 33 000 Dinars.
Critères
|
Résultat
|
Appréciation
|
Coefficient d'importance
|
Note sur 10
|
Note Pondérée
|
Taux moyen horaire de facturation.
|
180 DT
|
Bonne
|
10
|
9
|
90
|
Marge horaire sur coût variable.
|
140 DT
|
Bonne
|
10
|
9
|
90
|
Ratio heures facturées/heures payées.
|
70%
|
Bonne
|
10
|
8
|
80
|
Chiffre d'affaires par collaborateur
|
33 K DT
|
Bonne
|
10
|
8
|
80
|
Total
|
|
|
40
|
|
340
|
|
71
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
La note moyenne pondérée est 8,5.
Le coefficient de perfection du cabinet est de 85%.
Les différents critères analysés dans les
quatre paragraphes du diagnostic du cabinet d'expertise comptable, sont :
· Le diagnostic de la clientèle,
· Le diagnostic des ressources humaines,
· Le diagnostic de l'organisation au sein du cabinet, et
· L'analyse des risques à éviter.
Cette étude n'est pas exhaustive et aucune
hiérarchie n'a été donnée entre les
différents critères pour mesurer ceux qui étaient
indisponibles à la transmission du cabinet et ceux qui l'étaient
moins. Leur importance relative est nettement liée à la personne
du repreneur et au cabinet.
Toutefois, il est raisonnable de penser que le fait de
préparer la transmission de son cabinet en remplissant favorablement le
maximum de critères décrits dans les différents
diagnostics permet à l'expert-comptable, qui souhaite se retirer,
d'intéresser un plus grand nombre d'acquéreurs potentiels et,
dans ce cas, d'obtenir une meilleure valorisation de son cabinet.
72
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 2- EVALUATION DU CABINET D'EXPERTISE
COMPTABLE
A l'issue du diagnostic général du cabinet
d'expertise comptable à reprendre, le repreneur devrait procéder
à l'évaluation de la cible. Cette étape constitue à
notre avis la phase la plus importante lors de la transmission. En effet, le
but ultime de cette évaluation est d'avoir une idée sur la valeur
de la cible. Reste à savoir comment l'expert-comptable va- t-il s'y
prendre pour estimer la valeur du cabinet convoité.
Dans cette partie d'évaluation, la position du repreneur
sera plus détaillée vue la problématique
supplémentaire d'accès à l'information.
En réalité, un cabinet d'expertise comptable
est un système intégrant plusieurs variables d'ordre technique,
financier, juridique, social, organisationnel...etc. L'interaction entre ces
variables est à l'origine de la complexité de ce système
ce qui rend délicat et difficile l'évaluation d'un cabinet
d'expertise comptable. Afin de surmonter ces difficultés, des
méthodes simplistes ont été conçues permettant
d'appréhender la valeur d'une entreprise dans l'absolu et pour des
cabinets d'expertise comptable en particulier.
Après avoir effectué le diagnostic du cabinet, la
procédure suivie pour la détermination de la valeur du cabinet
consiste à :
· évaluer la clientèle du cabinet par
différentes méthodes d'évaluation ainsi que les autres
éléments d'actif du cabinet.
· éliminer l'effet du décalage de
facturation.
· tenir compte de la valeur du passif.
· négocier le prix définitif de la
transmission.
D'après l'analyse du questionnaire effectué (annexe
1), auprès des expertscomptables, cette tâche peut durer en
moyenne un mois pour être réalisée.
Dans les développements qui suivent, nous allons
examiner à un premier niveau une étude des actifs à
transmettre dans le cadre d'un cabinet d'expertise comptable. Dans un
deuxième niveau nous allons présenter les différentes
méthodes et approches d'évaluation des entreprises et
particulièrement :
o les méthodes d'évaluation classiques telles que
les méthodes patrimoniales, les méthodes fondées sur les
performances futures et les méthodes hybrides.
73
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o l'approche comparative fondée sur un pourcentage du
chiffre d'affaires ou sur un multiple du bénéfice.
o la méthode de détermination de la valeur du
cabinet capable de dégager un bénéfice qui permet au
repreneur de rembourser l'emprunt destiné à financer cette
acquisition.
§1- DEFINITIONS DES ACTIFS A EVALUER ET LEURS
PARTICULARITES JURIDIQUES
Dans cette sous-section nous essayons de présenter les
particularités juridiques des éléments d'actif qui
constituent la valeur du cabinet à transmettre. Hormis le cas où
l'expert comptable est propriétaire de ses locaux et les vend à
son successeur, ces actifs sont étudiés dans l'ordre suivant :
1. le droit au bail,
2. le droit de présentation à la
clientèle,
3. le matériel et les aménagements du cabinet,
4. et autres contrats qui lient le cabinet avec ses fournisseurs
et partenaires.
1. Le droit au bail
Le droit au bail est défini comme suit :
- Le droit au bail provient de la différence qui peut
exister, pour le repreneur, entre
la valeur locative du marché, qui dépend de la
valeur de l'emplacement, et le loyer payé.
- Le droit au bail est défini comme étant
l'actualisation de l'économie de loyer entre
la date de son acquisition et celle de son
échéance.
- Il est à noter que le matériel et le mobilier ne
sont pas inclus dans le droit au bail.
Il faut distinguer, par ailleurs, deux cas possibles soit une
cession séparée des éléments d'actif du cabinet
soit une cession des droits sociaux.
En cas de cession d'éléments d'actif
séparément du cabinet, il s'agit de la cession de la
clientèle, des mobiliers et des équipements.
Pour que le droit au bail ait une valeur, il faut s'assurer des
protections juridiques de l'acquéreur et du cédant après
la cession.
74
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Comme déjà étudié à la
première section du premier chapitre de la première partie, les
experts-comptables n'ont pas le droit au renouvellement du bail. D'où le
droit au bail n'a aucune valeur lors de la cession.
Dans tous les cas (entreprise individuelle ou
société), il paraît indispensable de négocier,
à la cession, un nouveau bail d'une durée longue ; le repreneur
connaîtra ainsi quelles sont les intentions du propriétaire.
En cas de cession de droits sociaux, la valeur du droit au
bail sera intégrée dans la valeur globale du cabinet. Ceci est
dans le cas où le contrat de bail s'étant sur plus que trois
ans.
La valeur du droit au bail dépend
généralement de deux facteurs : d'une valeur connue (le montant
du loyer en vigueur) et d'une valeur à estimer (la valeur locative
actuelle). En effet, cette dernière valeur est appréciée
à l'aide des éléments suivants :
- la commercialité de l'emplacement (situation,
environnement, transports,
parkings...),
- les caractéristiques des locaux (importance et
configuration, état d'entretien des
locaux ainsi que celui de l'immeuble dans lequel le fonds est
exploité),
- les conditions juridiques et financières du bail,
- les clauses relatives aux réparations et charges,
- la durée de la location restant à courir.
Une fois la valeur locative estimée, il reste à
déterminer la durée d'actualisation, et ce en voyant s'il existe
un risque de déplafonnement lors du renouvellement du bail.
Par ailleurs, il existe d'autres méthodes d'estimation
telle que : la méthode des coefficients qui consiste à multiplier
la valeur du loyer par un coefficient.
Bien qu'il n'existe pas de rapport constant entre le loyer et
la valeur du droit au bail, cette dernière est inversement
proportionnelle au montant du loyer payé. Cette méthode qui
consiste à multiplier le loyer par un coefficient, génère
souvent de très grandes erreurs d'appréciation. Cette
méthode est utilisée pour le besoin de recoupement.
2. Le droit de présentation de
clientèle
La valeur de la clientèle repose sur l'hypothèse
qu'elle restera attachée au cabinet malgré le changement du
propriétaire.
75
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
D'après l'étude effectuée auprès
des experts-comptables, les clients font confiance à un repreneur et
cette propension naturelle incite les professionnels et leurs banquiers
à accorder du prix au droit de présentation. La réussite
d'une présentation dépend à la fois des
caractéristiques du cabinet et des moyens qui seront mis en oeuvre pour
présenter le repreneur.
En effet, le diagnostic de la clientèle se résume
aux questions suivantes :
- La notoriété du cabinet n'est-elle pas
excessivement liée à la personnalité et au
style du
propriétaire ?
- L'activité n'est-elle pas concentrée sur quelques
clients ou prescripteurs
importants ?
- Les prestations sont-elles récurrentes ou ponctuelles
?
- Certains clients ne sont-ils pas liés à une
spécialisation ou à un agrément non
transmissible ?
- Comment interdire au cédant de faire concurrence
à son repreneur, en précisant les
conditions, dans le temps et dans l'espace et de son
éventuelle réinstallation ? - Comment informer les clients et les
relations professionnelles ?
La fidélité de la clientèle envers le
repreneur est acquise à notre avis grâce à trois facteurs
essentiels favorisant ainsi la transmission :
- Le choix du plan de transmission,
- La diversification du service offert après la
transmission,
- La détention des dossiers et d'informations sur les
clients.
Dans cette approche, la clientèle est
généralement valorisée à partir de son chiffre
d'affaires, auquel sera appliqué le coefficient du marché. «
Généralement la valeur du droit de présentation de
clientèle correspond au chiffre d'affaires dégagé pendant
une année si la rentabilité du cabinet est conforme aux normes
habituellement constatées et si l'incidence des autres critères
est neutre au regard de la valorisation globale »46.
L'utilisation de cette méthode, fondée sur la
notion de marché, n'est généralement pas satisfaisante
car, pour être pertinent, ces coefficients devraient résulter
d'une observation permanente et exhaustive des cessions; or, le nombre de
mutations n'est pas
46 J.M BISCAYE, Mémoire d'expertise comptable
français : Proposition de méthode et d'outils de reprise dans le
temps du cabinet d'expertise comptable à taille humaine (Novembre 2000),
page 41.
76
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
suffisant pour raisonner en termes statistiques et les
informations sur les cessions ne sont pas centralisées pour
établir des bases de données.
3. Le matériel et aménagement du
cabinet
Les équipements et aménagements traduisent un
style de gestion du cédant, qui mérite parfois d'être
corrigé pour cerner la rentabilité intrinsèque du cabinet.
Les informations recueillies permettent d'appréhender dans quelle mesure
ce capital économique répond aux besoins actuels et futurs du
cabinet à reprendre.
Le matériel et le mobilier d'un cabinet d'expertise
comptable peut être composé de :
o L'informatique du secrétariat : suivant le profil du
matériel et des logiciels, l'état des matériels.
o L'informatique d'exploitation : suivant le profil du
matériel et des logiciels d'exploitation (logiciel comptable, logiciel
d'audit, logiciel de paie ...), la possibilité de communication,
l'état du matériel, ...
o Le standard téléphonique, la photocopie, le fax,
le scanner ...
o Le parc automobile,
Quant à l'aménagement des locaux, il peut
être composé de :
o Aménagement des bureaux de travail, du
secrétariat, de la salle de documentation, de la salle de
réunion...
o Etat du réseau téléphonique et
informatique...
o Emplacement du cabinet : l'analyse de l'emplacement permet
d'étudier essentiellement deux axes de développements tels que
(1) l'opportunité financière d'acquérir ces locaux, de
leur état et les charges d'entretien, (2) l'emplacement et
l'accès à ces locaux pour le personnel ainsi que pour les
clients.
Il est évident qu'un cabinet d'expertise comptable doit
être équipé et agencé afin que le repreneur puisse
poursuivre l'activité. En revanche si des investissements
s'avèrent indispensables, le prix définitif du cabinet doit en
tenir compte. Ainsi, les investissements supplémentaires indispensables
devront être chiffrés et leur impact sur la rentabilité
future pourra être mesuré par référence aux
annuités d'un crédit.
Pour les équipements, les mobiliers et les
matériels de bureau, une évaluation séparée ne
donne pas de résultat décisif ou exact.
77
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Quant aux équipements et aménagements existants,
ils auront pu être payés comptant ou financés partiellement
ou totalement par crédit ou crédit-bail, sur des durées
variables.
La vraie charge économique de leur renouvellement n'est
pas toujours reflétée par «les amortissements »,
«les loyers de crédit-bail » et «les frais financiers
». Seul un véritable marché du matériel d'occasion
permettrait de conférer une valeur autonome aux équipements
techniques du cabinet.
Lors de la cession d'un cabinet d'expertise comptable, il faut
chiffrer les actifs corporels, c'est la valeur à neuf corrigée
par un coefficient d'usage (Coefficient d'usage = la valeur comptable nette /
la valeur d'acquisition d'origine).
Il est à noter que si les équipements sont
financés par crédit-bail, il est souvent plus simple que le
repreneur poursuit les contrats, avec l'accord de la société de
leasing; la charge des futurs loyers doit alors venir en déduction du
prix, comme les éventuels investissements complémentaires
nécessaires à l'exploitation.
4. Les autres contrats
La transmission des contrats autres que ceux de travail et de
bail, tels que l'utilisation du même numéro de
téléphone, le transfert des polices d'assurances, les contrats de
partenariat avec avocats et conseillers fiscaux..., ont une importance non
négligeable. Par contre, le repreneur doit s'intéresser aux
contrats qui déterminent les conditions d'exercice, telles les lettres
de missions et les conventions d'assistance ou de commissariat des comptes.
Quant aux contrats de travail des collaborateurs, ils n'ont
pas une valeur propre. Sachant que la reprise du personnel peut être
avantageuse ou pénalisante, l'appréciation générale
de la valeur ajoutée est intégrée dans le coefficient de
perfection du cabinet.
§ 2- VALEUR DU CABINET
Dans cette sous-section, nous aborderons trois parties. Nous
présenterons en premier lieu, des concepts de base utilisés dans
l'évaluation du cabinet ; en deuxième lieu, les
différentes méthodes d'évaluation d'entreprise pour savoir
quelle méthode choisir et en troisième lieu, nous choisirons des
méthodes d'évaluation et de détermination de la valeur du
cabinet.
78
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1. Les concepts de base utilisés dans
l'évaluation
Cette partie décrit les différents concepts de base
nécessaires pour évaluer les cabinets d'expertise ainsi que les
limites des méthodes classiques de valorisation.
1.1. Spécificité dans l'évaluation
des cabinets d'expertise comptable
L'évaluation des cabinets d'expertise comptable
diffère de l'évaluation des entreprises classiques :
· selon qu'il s'agit de la cession de droit de
présentation de clientèle ou de la cession de droits sociaux.
· la profession d'expertise comptable se
caractérise par l'étalement des travaux effectués tout au
long de l'exercice comptable créant ainsi un décalage de
facturation à prendre en compte lors de l'évaluation.
Les méthodes d'évaluation sont
différentes selon que le repreneur procède à l'achat d'un
droit de présentation ou de droits sociaux d'une société
d'expertise comptable.
En effet, dans le cas d'achat d'un droit de
présentation de clientèle, la rentabilité du portefeuille
client, sera prise en compte comme critère de référence
pour la détermination du prix de la cession. Par ailleurs, dans le cas
de cession de parts ou d'actions de sociétés d'expertise
comptable, la situation nette (actifs moins passifs) à la date de
cession sera également prise en compte comme critère de
référence.
La rentabilité, appartient généralement
à l'intervalle 25% à 50% du chiffre d'affaires47, et
est inversement proportionnelle à la taille du cabinet (il ne s'agit que
d'un facteur d'appréciation voire de comparaison).
Les spécificités propres à la profession
comptable : la profession d'expertise comptable engendre des encours
importants, des travaux facturés d'avance et un besoin en fonds de
roulement plus ou moins important qui varie selon la taille du cabinet.
L'avancement des travaux et les honoraires facturés
d'avance rendent la valorisation du chiffre d'affaires et des dossiers en cours
délicat à apprécier.
Par exemple, dans les missions récurrentes de
révision et d'audit des comptes (par la prise de connaissance du client
et par la revue du système de contrôle interne et du
système comptable), les travaux peuvent commencer avant la
négociation de la valeur
47 Groupe IFEC, Guide pratique... s'associer (2001),
page 53.
79
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
de la clientèle. Le décalage entre les travaux
réalisés et la facturation d'honoraires émise est ainsi
très important.
Il est évident que l'appréciation de ce
décalage entre la facturation et les travaux effectués est plus
facile pour le cédant que pour le repreneur, puisqu'il dispose de plus
d'informations en tant que membre interne et proche au cabinet. Toutefois,
à travers les diagnostics de la clientèle et des ressources
humaines préalablement effectués, le repreneur est en mesure de
pouvoir apprécier l'état d'avancement des travaux,
essentiellement pour les missions comptables récurrentes de
révision et d'établissement de comptes annuels. Un bilan
terminé ou une situation intermédiaire adressée au client
permettent ainsi de disposer de critères de référence
utiles.
Le repreneur doit tenir compte, lors de la
négociation, des honoraires facturés d'avance par le
cédant en les déduisant de la base de calcul du prix de cession.
En revanche, ce prix doit être augmenté du montant des honoraires
à facturer sur des travaux déjà réalisés par
le cédant avant la date effective de la cession, sur la base de
l'avancement matérialisé des dossiers.
Par ailleurs, ce décalage entre la facturation et les
travaux réalisés est facilement évalué et
calculé lors de la transmission par la cession de droits sociaux,
puisqu'il s'agit d'une société dont les états financiers,
à la date de la transmission, seront établis avec le respect de
la comptabilité d'engagement et le principe de l'indépendance des
exercices.
1.2. Les limites des méthodes classiques de
valorisation
Nous avons posé la question si pour
l'évaluation des cabinets d'expertise comptable, on peut utiliser les
méthodes usuelles d'évaluation, comme pour les entreprises
classiques.
80
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
14%
24%
21%
12%
66%
64%
Non Oui Oui avec
adaptation suivant
les spécificités
des
cabinets
|
Experts comptables âgés de moins de 45 ans Experts
comptables âgés de 45 ans et plus
|
|
Plus que 64% des experts-comptables pensent qu'on peut
appliquer les méthodes classiques d'évaluation mais avec
adaptation suivant les spécificités des cabinets d'expertise
comptable.
L'évaluation de la clientèle des
experts-comptables échappe aux règles d'usage dans les
évaluations d'entreprises et doit prendre en compte les
particularités de la profession, telles que :
· L'importance du contrat de présentation dans la
négociation : quel que soit le mode d'évaluation retenu par les
deux parties, la valeur incorporelle du droit de présentation prime sur
tous les autres actifs du cabinet.
Les autres actifs, matériels et aménagements
divers, n'accordent au professionnel libéral qu'une faible valeur
ajoutée, néanmoins, si le cabinet envisage un investissement
important, dans le domaine de l'informatique par exemple, qui assurera la
pérennité des missions en cours, celui-ci entrerait bien dans la
négociation.
Le droit de présentation constitue donc
l'élément fondamental de la négociation du prix et des
conditions de la transmission du cabinet.
· Dans le cas où le vendeur ne souhaite pas
divulguer le détail de son portefeuille à un inconnu et ne donne
pas accès aux dossiers de travail, il devient impossible d'analyser la
nature des missions, des honoraires et la rentabilité des missions.
81
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Dans ce cas le repreneur sera dans l'obligation de faire des
prévisions de pourcentage du chiffre d'affaires pour la
détermination de la valeur du cabinet.
« Les tendances du marché depuis de nombreuses
années sont essentiellement axées sur un pourcentage du chiffre
d'affaires48». Cette méthode d'évaluation
s'impose au repreneur plutôt qu'au vendeur.
· La réalité des transactions entre
experts-comptables : loin de tout diagnostic et évaluation, la loi de
l'offre et de la demande s'impose au repreneur qui se voit opposé au
pouvoir de négociation quasi exclusif du vendeur49.
· Dans le cas de transmission des entreprises
classiques, la mission de diagnostic et d'évaluation de l'entreprise est
confiée à des professionnels, pour les cabinets d'expertise
comptable, c'est généralement l'expert-comptable (cédant
ou repreneur) lui-même qui s'en charge.
· Certaines missions d'expertise comptable risquent de
se perdre après la transmission, tel que les clients ayant des relations
d'intuitu personae avec le cédant. De même, les missions
d'expertise judiciaire accordées au nom de l'expert-comptable
cédant sont intransmissibles. Le repreneur doit tenir compte de la
diminution du chiffre d'affaires et du bénéfice suite à la
perte de ces missions.
· Le régime juridique et les règles de
déontologie, qui s'appliquent aux cabinets d'expertise comptable, sont
différents des règles applicables pour les autres professions
libérales et pour les autres entreprises d'une façon
générale. Il s'agit par exemple des règles
d'incompatibilité et les obligations de rotation des mandats de
commissariats aux comptes.
· La notion de bénéfice reconstitué
: contrairement à la loi de l'offre et de la demande, le pouvoir de
négociation de l'acquéreur doit reposer sur le calcul du
rendement possible du cabinet après le rachat. Ceci sera estimé
à partir du bénéfice moyen des trois dernières
années, dans lequel seront réintégrés les frais
généraux indirects et propres au cédant.
48 Ordre des experts comptable France. Base
d'évaluation d'entreprise, Chapitre 2.6 : Evaluation et cession de
clientèle dans la profession libérale : Exemple un cabinet
d'expertise comptable, paragraphe 2.6.2.3. Au site internet :
www.entrepriseevaluation.com
.
49 Ordre des experts comptable France. Base
d'évaluation d'entreprise, Chapitre 2.6 : Evaluation et cession de
clientèle dans la profession libérale : Exemple un cabinet
d'expertise comptable, paragraphe 2.6.2.3. Au site internet :
www.entrepriseevaluation.com
.
82
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2. Présentation des méthodes
d'évaluation
L'évaluation d'un cabinet d'expert-comptable, comme
toute opération d'évaluation d'une entreprise, repose sur une
démarche qui consiste à considérer l'ensemble des
éléments constitutifs du cabinet (le portefeuille client,
l'organisation interne, le personnel ...) afin d'en déterminer une
valeur.
Pour l'évaluation des sociétés, ce
travail est habituellement confié à des professionnels
indépendants chargés de donner une valeur de l'entreprise. Alors
que dans les cabinets d'expertise comptable l'évaluation est
effectuée par l'expertcomptable lui même. Cette valeur doit
être la plus objective possible de manière à servir de
point de départ aux négociations.
Dans le cadre d'une acquisition d'un cabinet d'expertise
comptable, le repreneur est généralement intéressé
par la capacité du cabinet à générer des
bénéfices. Le patrimoine du cabinet ne constitue naturellement
pas l'objectif du repreneur. Les méthodes d'évaluation à
utiliser vont ainsi suivre ce raisonnement.
Dans les développements qui suivent, nous allons
examiner les différentes méthodes d'évaluation des
entreprises pour savoir quelle méthode choisir. Il s'agit
particulièrement des méthodes fondées sur les performances
futures, les méthodes patrimoniales et les méthodes hybrides.
A titre de rappel, il serait utile de préciser la notion
de juste valeur par des extraits
des normes comptables internationales telles que les normes
IFRS, CNC, US GAP.
2.1. Les normes comptables internationales
Le mot à la mode chez les théoriciens
anglo-saxons, est la « juste valeur » ou
mieux dire « fair value ». Les écrits
dans ce sens peuvent se résumer comme suit :
« Norme IFRS 19 : les transactions d'achat de
biens ou de services par d'autres parties (employés, fournisseurs)
incluant les paiements en actions (ou options sur actions) devraient être
mesurées à la « fair value » des actions ou,
par les « share options » à la date d'acquisition. Un
modèle « option-pricing » devait être
appliqué pour établir la « fair value » de
l'option. Toutefois, en absence de consensus sur le moyen approprié
83
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
pour déterminer la juste valeur des options sur actions,
la présente norme « n'impose pas aux entreprises d'indiquer la
juste valeur ».
« Norme IFRS 39 : Cette norme signale qu'un
groupe de travail conjoint examine s'il est possible d'estimer de façon
fiable « la juste valeur » des instruments de capitaux propres non
cotés et si oui, comment ».
« Norme du CNC (France) : la valorisation d'une
société non cotée peut s'effectuer selon diverses
méthodes, parmi lesquelles :
o Actif net réévalué
o Comparaisons boursières (prix / résultat net,
prix / cash flow, prix / résultat
d'exploitation). Il faut cependant faire attention à
l'effet de taille.
o Transactions comparables.
o Actualisations de flux futurs (taux fonction du risque et du
secteur d'activité) ».
« Norme du CNC (Canada) : Le CNC conclut qu'une
méthode basée sur la juste valeur est préférable
à la méthode de la valeur intrinsèque. L'estimation de la
« juste valeur d'une option sur actions attribuée par une
société non cotée se fonde sur la meilleure information
disponible. Elle tient compte des prix d'actifs similaires et des
résultats des techniques d'évaluation dont on peut disposer
(actualisation des flux de trésorerie futurs estimatifs à un taux
correspondant aux risques en cause, modèles d'écart ajusté
en fonction des options et analyses fondamentales) ».
« Norme US GAAP : FAS N° 123 et APS N° 25
: D'après les normes US GAAP, le coût des actions offertes aux
employés peut être déterminé sur la base de la
valeur intrinsèque (APB N° 25) ou de la valeur réelle (FAS
N°123).
APB N°25 : la valeur intrinsèque est la
différence entre le prix d'exercice (fourni par l'employé) et la
« fair market value » lors de la date d'évaluation
(première date à laquelle les actions auxquelles l'employé
a droit et le prix de l'action sont connus ».
FAS N°123 : le coût de rémunération
est basé sur la « fair value » de l'option à
la date d'attribution. Cette valeur est estimée en utilisant une
méthode d'évaluation d'option comme la « Black-note
formula » qui « prend en compte les facteurs suivants »
:
o Prix des actions dérivées,
o Prix de l'option à la date d'attribution,
84
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Prix de levée d'option,
o Durée de vie espérée de l'option,
o Volatilité,
o Dividende espéré,
o Risque lié à l'option ».
« Norme UK GAAP : UITF 17 : le coût minimum
est la valeur intrinsèque de l'action ou l'option qui est égale
à la « fair value » des actions à la date
d'attribution, moins une « certaine contribution » ».
2.2. Les méthodes d'évaluation des
entreprises
Les méthodes d'évaluation des entreprises peuvent
être présentées comme suit50 : o Méthode
des valeurs comparables : telles que les transactions récentes
d'entreprises de taille et d'activité comparables,
o Méthode des valeurs patrimoniales : à partir
des capitaux propres en distinguant l'actif net comptable et/ou l'actif
réévalué (toute entreprise vaut au moins ses capitaux
propres et/ou actif net),
? Actif net « réévalué » :
méthode généralement retenue ;
o Méthode des valeurs de rentabilité : à
partir des résultats passés et prévisionnels de
l'année en cours,
o Méthode des flux futurs de trésorerie : pour les
entreprises ayant des prévisions fiables sur une durée
suffisante,
o Méthode des valeurs de rendement : en fonction des
dividendes versés.
2.2.1. Les méthodes des valeurs
comparables
Au vue du secteur d'activité de l'entreprise, les
informations peuvent être obtenue
par :
· Les chambres de commerce, les chambres syndicales ou les
syndicats,
· La presse spécialisée qui peut donner
quelques informations sur les transactions récentes suivant le secteur
d'activité. Ce moyen d'information est assez développé en
Europe ou en Amérique du nord.
50 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 46.
85
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· La demande auprès des personnes ayant
effectué récemment une opération d'achat et de vente des
droits sociaux de la société,
· Les rapports spéciaux d'augmentation de capital
par apport en nature, par fusion ou en numéraire et ce y compris les
primes d'émission,
· Les prix de cession d'action en bourse.
2.2.2. Les méthodes patrimoniales
Ces méthodes consistent à reprendre tous les
postes d'actifs et de passifs du bilan à les réévaluer ou
les dévaluer pour déterminer une valeur vénale et on
détermine après la valeur de l'entreprise.
Nous allons, cependant présenter brièvement les
méthodes qui peuvent être utilisées pour déterminer
la valeur de l'entreprise suivant l'approche patrimoniale, telles que :
2.2.2.1. L'actif net comptable corrigé
(ANCC)
L'évaluation selon l'ANCC consiste à
réévaluer les divers éléments d'actifs et de
passifs. Pour les actifs détenus par l'entreprise, leur
réévaluation sera effectuée pour leur valeur réelle
tels que : le fonds de commerce, les constructions, les aménagements et
les équipements de bureau, le stock, les créances et la
trésorerie.
Les autres passifs ne doivent pas poser de problèmes et
sont évalués à leur valeur au bilan en plus des provisions
pour risque et charge non suffisamment comptabilisées.
2.2.2.2. La valeur substantielle
(VS)
La valeur obtenue par la méthode de l'actif net
comptable corrigé (ANCC) est influencée par le mode de
financement choisi par les dirigeants de l'entreprise. Tel que le recours au
crédit, le recours aux capitaux propres et le recours à la
location. Afin de neutraliser cette influence, l'évaluation selon la
méthode de la valeur substantielle consiste à ajouter à
l'actif brut corrigé la valeur des biens nécessaires à
l'exploitation dont l'entreprise n'est pas propriétaire (bien pris en
location par exemple) et à retrancher la valeur des biens qu'elle
possède et qui ne sont pas nécessaires à
l'exploitation.
Valeur substantielle (VS) = Total des Actifs réels -
Actifs réels hors exploitation + Biens nécessaires à
l'exploitation mais qui ne sont pas la propriété de
l'entreprise.
|
86
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.2.2.3. Les capitaux permanents nécessaires
à l'exploitation (CPNE)
La valeur obtenue selon cette méthode correspond
à la valeur des immobilisations nécessaires à
l'exploitation telle qu'elle est déterminée pour le calcul de la
valeur substantielle majorée de la valeur du besoin en fonds de
roulement. La relation entre la VS et les CPNE peut s'obtenir à partir
du raisonnement suivant :
VS = Immobilisations d'exploitation + stock + créances +
liquidités
VS - dettes à court terme = Immobilisations d'exploitation
+ stock + créances - dettes à court terme + liquidités
VS - dettes à court terme - liquidités =
Immobilisations d'exploitation + BFR = CPNE
|
2.2.2.4. La méthode du
Goodwill
Il s'agit de méthodes d'évaluation utilisées
pour calculer la valeur du fonds de commerce.
Selon ces méthodes, la valeur de l'entreprise est
égale à sa valeur patrimoniale plus un sur-profit correspondant
à l'excès de la rémunération normale des actifs (la
différence positive traduit l'existence d'un actif incorporel ou
superprofit. Ce sur-profit est connu sous le nom anglo-saxon « goodwill
» (GW). Dans le cas contraire c'est un « badwill ».
La valeur de l'entreprise est alors égale à V =
ANCC + GW (ou - badwill)
Goodwill = an (BE - i CPNE)51
An = Valeur actuelle, au taux t de la somme de n
annuités.
Varie entre 3 à 7 ans suivant spécificité
de l'activité.
BE = Bénéfice économique
: en général résultat courant après calcul d'un IS
« théorique » dit normatif et avant éléments
exceptionnels et on exclut les produits de participation et les revenus des
valeurs mobilières de placement (VMP) non liées à
l'exploitation
I = Taux de rémunération «
non risqué » soit en général
égal au taux
moyen des obligations du secteur public.
CPNE = Capitaux permanents nécessaires
à l'exploitation.
Il existe en effet plusieurs formules du goodwill en
remplaçant52 :
51 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 53.
52 C JANSSENS, L'évaluation d'un cabinet
d'expertise comptable (2004), édition Comptabilité et
productivité, pages 30 et 31.
87
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Dans la méthode dite anglo-saxonne : le (CPNE) par (AN)
l'actif net corrigé. Ou
o Dans la méthode de l'Union des experts-comptables :
le (CPNE) par (VSB) valeur substantielle brute et (BE) par le (RNE) le
résultat net d'exploitation corrigé.
2.2.3. La valeur de rentabilité
Il s'agit d'appliquer un multiple généralement
de 3 à 7 à un résultat courant retraité si
nécessaire, compte tenu des résultats de l'audit et après
calcul de l'IS « théorique »53.
Le multiple à appliquer sur le bénéfice est
déterminé suivant les résultats du
diagnostic de l'entreprise. A remplir le tableau en annexe 6 de
ce mémoire.
Il est à noter que certains évaluateurs rajoutent
à cette valeur dite multiple du
résultat courant, l'excédent de trésorerie
récurrent (non nécessaire à l'exploitation).
2.2.4. La méthode des flux futurs de
trésorerie54
Cette méthode est appelée aussi la
méthode du Discounted Cash Flow, est utilisée pour les
entreprises importantes et qui disposent de prévisionnels fiables sur
une durée suffisante.
La valeur de l'entreprise est déterminée comme
étant la valeur actualisée des flux de trésorerie
d'exploitation qu'elle est censée dégager, augmentée de la
valeur résiduelle.
Cette méthode est très largement admise en
matière d'évaluation d'actif et traduit financièrement
qu'un actif «vaut ce qu'il rapporte»55.
Dans cette approche, la valeur de l'entreprise (VE) correspond
à la somme de ses cash-flows disponibles prévisionnels
actualisés au coût moyen pondéré du capital
engagé (CMPC) :
53 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 56.
54 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 64.
55 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 64.
88
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
n CFi VT
VE = E +
i = 1 (1 + CMPC)i (1 +
CMPC)n
|
|
et
n CFi VT
VFP = E + - VD
i = 1 (1 + CMPC)i (1 +
CMPC)n
|
avec :
VE : la valeur de l'entreprise
VFP : la valeur des fonds propres
CF : le flux de trésorerie (free cash
flow) généré par
l'exploitation
CMPC : le coût moyen pondéré
du capital
VT : la valeur terminale
VD : la valeur de l'endettement financier net
On décompose la mise en oeuvre d'une évaluation par
la méthode des flux futurs de trésorerie en quatre phases comme
suit :
1. modéliser les flux de trésorerie
attendus56 : il s'agit d'une revue du business plan
(prévision d'activité) établie par la
société. Le rôle de l'évaluateur consiste à
critiquer et à prolonger ces prévisions, ou dans certains cas
à établir ou à assister les dirigeants dans
l'établissement de ces prévisions. L'objectif est de disposer des
hypothèses d'activité réalistes, cohérentes et
pertinentes57.
2. estimer le flux normatif : le calcul est fait en
général sur la base du dernier cash flow des prévisions,
en tenant compte des éléments suivants :
o la croissance du chiffre d'affaires doit être
égale à la croissance qu'il est possible de maintenir à
long terme,
o le taux de marge doit tenir compte des éléments
du diagnostic stratégique,
o la variation de BFR doit être calculée en tenant
compte du taux de croissance à long terme,
56 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 65.
57
·
·
D apres C JANSSENS, L'évaluation d'un cabinet d'expertise
comptable (2004), édition Comptabilité et
productivité, page 38 : la période d'actualisation
ne peut généralement excéder 5 ans. Toutefois, s'il s'agit
d'une entreprise qui détient des contrats de longue durée, la
période d'actualisation pourra être prolongée.
89
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o les investissements doivent être calculés afin de
maintenir le ratio d'intensité capitalistique,
o les amortissements sont fixés comme étant
égaux aux investissements, afin de permettre le calcul de l'impôt
sur les sociétés normatif,
o les différents retraitements peuvent conduire à
un cash flow normatif sensiblement différent du dernier cash flow.
3. calculer le coût moyen pondéré du capital
:
Le coût du capital représente la rentabilité
exigée par l'ensemble des investisseurs
pour un actif. Ces «investisseurs» apportent
principalement deux types de financement:
o les capitaux propres sont rémunérés via
des dividendes et donnent accès à la propriété de
tous les éléments composant le patrimoine de l'entreprise;
o la dette financière est la partie des dettes de
l'entreprise qui porte
intérêt: emprunts, comptes courants, etc.
Le coût moyen pondéré du capital, ou CMPC,
représente le coût qui résulte de la possibilité,
pour les investisseurs, d'arbitrer entre plusieurs actifs et de baser leurs
choix sur le risque que présentent les revenus futurs de cet actif.
Ainsi, plus un actif produira des revenus volatils, plus il sera
«risqué» et plus la rentabilité exigée sera
élevée (les investisseurs qui recherchent un placement plus
sûr ont la possibilité de choisir, sur le marché, un actif
présentant un risque moindre). Cet équilibre entre risque et
rentabilité constitue le socle de cette méthode.
Le CMPC correspond à la moyenne pondérée des
ressources utilisées par la société:
VFP VD
CMPC = KCP + KD x (1 - IS) x
VFP + VD VFP + VD
|
Avec :
VFP: la valeur des fonds propres
VD: la valeur de la dette
KCP: le coût des fonds propres
KD: le coût de la dette financière.
Le facteur (1 - IS) reflète l'économie
d'impôt liée à la charge
d'intérêts, les flux de trésorerie tenant compte d'un
impôt à taux plein.
90
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4. déterminer la valeur de l'entreprise : dans le
modèle du DCF, la valeur de l'entreprise est égale à la
somme de tous les flux de trésorerie d'exploitation, c'està-dire
à la fois ceux de l'horizon explicite et ceux attendus au-delà
(le flux «normatif»). Il faudrait donc prolonger à long terme
le plan d'affaires en répétant chaque année le «flux
normatif» augmenté du taux de croissance attendu à long
terme. En pratique, une solution plus courante consiste à calculer la
valeur de ce «flux normatif» (CFN), en utilisant une simplification
arithmétique: en effet, on peut facilement démontrer que la somme
d'un flux de trésorerie croissante à un taux et actualisée
à :
un taux de (1 + g) est égale à CFN
.
(1 + CMPC) (CMPC - g)
Dès lors, la valeur terminale (VT) est égale
à CFN
(CMPC - g) .
2.2.5. La méthode des valeurs de
rendement58
Il s'agit de valoriser l'entreprise en fonction des
résultats distribués c'est-à-dire les dividendes avec le
taux « non risqué » (taux des obligations du secteur public)
en rajoutant la prime de risque.
La moyenne (D) des dividendes sera utilisée dans la
formule d'évaluation de la cible. La distribution des dividendes moyens
dans le futur devrait être comparée avec les prévisions de
la cible lorsqu'elles ont été jugées plausibles et que les
méthodes utilisées se sont avérées fiables.
L'évaluation de la cible consiste donc à actualiser
les dividendes qui seront distribués dans les n exercices futurs au taux
d'actualisation t selon la formule suivante : D D D
(1+t) (1+t)2 (1+t)n
1
S'agissant d'une suite géométrique de raison :
(1+t)
1- (1+t)-n
VR devient égal à VR = D
T
Quand n tend vers l'infini VR devient égal à
D/t.
58 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date :
25 mars 2005, page 58.
91
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette méthode est utilisée surtout dans les
sociétés où l'actif amortissable n'est pas important
telles que les sociétés d'expertise comptable.
2.3. Les méthodes d'évaluation des cabinets
d'expertise comptable
Les méthodes d'évaluation des cabinets
d'expertise comptable sont les mêmes utilisées pour
l'évaluation des entreprises avec quelques adaptations suivant les
spécificités de l'activité et suivant les droits à
céder.
On peut classer les méthodes utilisées en trois
grandes familles :
1. méthode fondée sur un multiple de
bénéfices,
2. méthode fondée sur un pourcentage du chiffre
d'affaires,
3. méthode de « la valeur du banquier » ou la
capacité à rembourser son emprunt.
Présentation des méthodes d'évaluation de
cabinet d'expertise comptable
Evaluation de
cabinet d'expertise
comptable
Méthode
pour les
deux cas
Cession de clientèle
Cession de droits
sociaux
Méthode fondée sur
un pourcentage
du
chiffre d'affaires
Méthode fondée sur
un pourcentage
du
chiffre d'affaires
Méthode fondée sur
un multiple
de
bénéfices
Méthode de la valeur du banquier ou la capacité
à rembours er un emprunt
92
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.3.1. La méthode de « la valeur du banquier
» ou la capacité à rembourser son emprunt
Suivant cette méthode la valeur du cabinet correspond
au montant de l'emprunt qui peut être remboursé par les
bénéfices futurs du cabinet (ou du rendement des capitaux
investis s'ils sont personnels) et compte tenue du niveau de vie
espéré après rachat.
« Notre pratique nous a conduit à éliminer
les méthodes sophistiquées, afin de favoriser une bonne
compréhension et un consensus entre acquéreur et vendeur. A titre
de méthode principale, nous calculons donc simplement la valeur qui
ménagerait à l'acquéreur la capacité de rembourser
un emprunt, tout en lui permettant de conserver un revenu proche de celui
auquel il pourrait prétendre en restant salarié et en faisant des
remplacements. »59
A cet effet, il faudra d'abord reconstituer la vraie
rentabilité du cabinet grâce au diagnostic, puis en soustraire
:
o la rémunération pour l'acquéreur, par
équivalence avec celle d'un expert-
comptable salarié dans un cabinet de taille comparable
;
o la charge de remboursement d'un emprunt aux conditions du
marché finançant
100% du prix ; peu importe que l'acquéreur puisse se
dispenser, totalement ou partiellement, de recourir au crédit, car les
capitaux propres qu'il est susceptible d'investir méritent eux aussi
d'être rémunérés, comme ceux de la banque ;
o la charge fiscale particulière, qui tient compte de la
déduction des charges sociales
supplémentaires et de la déduction des charges
d'intérêt de l'emprunt.
Voici, à partir d'un exemple, le calcul de la valeur
d'un cabinet d'expertcomptable suivant la méthode de
détermination de la valeur du cabinet qui permet au repreneur le
remboursement d'emprunt :
59 L Fialletout, Evaluation et scénarios de transmission
du cabinet d'expertise comptable, La revue Economie et Comptabilité
N° 235. (Juillet 2006) page 66.
93
Exemple chiffré de la valeur du cabinet avec la
capacité de rembourser un emprunt : Soit un cabinet XYZ
dont le chiffre d'affaires global de 200 000 TND se décompose en :
- missions de commissariat aux comptes 40 000 TND.
- missions d'assistance comptable : 110 000 TND.
- missions de mise à niveau de sociétés : 25
000 TND.
- missions de due diligence et d'organisation : 25 000 TND.
Ainsi le calcul de la « valeur de rendement » =
annuité (capital + intérêt) + Impôt à
payer.
· Hypothèses d'honoraires bruts : 100% commissariat
aux comptes et d'assistance comptable et 50% des missions de mise à
niveau de sociétés et des missions de due diligences: 175 000
TND.
· Rentabilité reconstituée : 200 000 x 35% =
70 000 TND. (la rentabilité des cabinets d'expertcomptable est
généralement entre 20 et 50%.60
· Salaire brut annuel de l'acquéreur 25 000 TND.
· Pour un emprunt de 100 000 TND sur 7 ans on paye une
annuité (intérêt et capital) de 19 300 TND. Soit un
pourcentage de 19,3 % par an. (c'est un calcul forfaitaire)
Flux disponible :
70 000 - 25 000 = 45 000 TND
Pour le
remboursement de l'emprunt et le paiement de l'impôt sur les
bénéfices
Valeur de rendement = 171 000 TND
Valeur de l'emprunt =
33 000 / 19,3% = 171
000
TND
Soit une annuité de 33 000
TND par an dont 5 000
TND
d'intérêt
Impôt à payer = (45 000 -
5000)*30% = 12 000
TND
d'impôt sur les sociétés
33000 TND Annuité annuelle
|
+
|
12 000 TND Impôt sur les bénéfices
|
Une approche financière fondée sur un
crédit de 7 ans et une rentabilité retraitée de 35%
conduirait à valoriser le cabinet à 171 000 TND. En
présumant que la moitié de l'activité de mise à
niveau des sociétés et des missions de due diligences
disparaitrait (il s'agit de l'intuitu personae). Cette valeur du
cabinet est équivalente à 85% des honoraires.
Ce cabinet ne doit pas être acheté pour une valeur
supérieure à 171 000 Dinars.
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
60 Groupe IFEC, Guide pratique... s'associer (2001),
page 53.
94
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.3.2. La méthode fondée sur un multiple de
bénéfice
Selon cette méthode, le cabinet vaut N fois son
bénéfice.
Le repreneur doit calculer correctement le
bénéfice qui lui permet de rembourser
son investissement sur une durée normale et de subvenir
à ses besoins personnels.
Le bilan et l'état de résultat du cabinet
doivent être retraités en tenant compte des actifs et des dettes
nécessaires à l'exploitation du cabinet et celles
rattachées à la personne du cédant. De même le
repreneur doit déceler les revenus qui vont diminuer par cette
transmission ainsi que les charges excessives ou non nécessaires
à l'exploitation du cabinet.
Le retraitement, non exhaustif, suivant doit être
effectué :
· Elimination des éléments exceptionnels,
· Déduction ou application d'une décote pour
les revenus provenant de l'intuitu personae ou provenant de
l'expertise judiciaire au nom du cédant,
· Déduction des revenus accessoires non liés
à l'exploitation,
· Les dettes personnelles (ainsi que les charges qui y
sont relatives) rattachées au vendeur, tels que le salaire d'un conjoint
ou d'un descendant, un emprunt personnel ...
· Enfin, après analyse, certains frais
généraux peuvent entraîner un retraitement, si leur niveau
est jugé anormalement faible ou élevé.
Ainsi, à partir du résultat retraité, le
repreneur peut déterminer une première valeur du cabinet : «
La valeur du cabinet correspond à un coefficient du
bénéfice retraité. Celui-ci varie de 2,80 à 3,30
fois le bénéfice retraité »61.
Les résultats de l'enquête effectuée
montrent que 72% des experts-comptables âgés de 45 ans et moins
estiment que le coefficient du bénéfice varie entre 3 et 5 du
bénéfice retraité alors que 75% des experts-comptables
âgés de 45 ans et plus estiment que le coefficient du
bénéfice varie entre 5 et 8 du bénéfice
retraité.
Cette somme étant bien évidemment augmentée
de l'excédent de trésorerie récurrent62 (non
nécessaire à l'exploitation).
Les critiques qui peuvent être adressées à
cette méthode se baseraient à notre avis sur la
subjectivité de la détermination du nombre n.
61 J.M BISCAYE, Mémoire d'expertise comptable
français : Proposition de méthode et d'outils de reprise dans le
temps du cabinet d'expertise comptable à taille humaine (Novembre
2000).
62 Ordre des experts-comptables Paris/ile de France,
Evaluation d'entreprise, 25 mars 2005, page 58.
95
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Voici, à partir d'un exemple les retraitements
nécessaires à la détermination de la valeur du cabinet
:
Exemple chiffré de la valeur du cabinet
multiple du bénéfice :
Reprenant le même exemple du cabinet XYZ avec un
bénéfice figurant sur le dernier bilan de 45 000 TND. L'analyse
et le commentaire des comptes permettent de relever les éléments
significatifs suivants :
· Les intérêts d'un emprunt souscrit par
l'ancien expert-comptable figurent pour 2 000 TND,
· Les charges de leasing pour voiture personnelle 15 000
TND,
· Un proche de l'expert-comptable, employé à
mi-temps n'est pas indispensable au bon fonctionnement du cabinet. Il se retire
lors de la cession du cabinet, le coût total de ses charges
s'élève à 15 000 TND,
· Les frais de mission pour déplacement sont
excessifs pour une valeur d'environ 9 000 TND,
· Le loyer des locaux à la propriété
de l'ancien expert-comptable est de 9 000 TND,
· En présumant que la moitié de
l'activité de mise à niveau des sociétés et de due
diligences disparaitrait (il s'agit de l'intuitu personae) soit des
revenus estimés à 12 000 TND,
· Le montant des produits constatés d'avance
représente un solde de 7 000 TND.
Résultat avant retraitement
|
|
+
|
45 000
|
TND
|
Intérêt d'emprunt personnel
|
|
+
|
2 000
|
TND
|
Charge de leasing pour voiture personnelle
|
|
+
|
15 000
|
TND
|
Frais de la personne proche
|
|
+
|
15 000
|
TND
|
Frais de mission
|
|
+
|
9 000
|
TND
|
Loyer Professionnel
|
|
-
|
9 000
|
TND
|
Diminution bénéfice provenant (la
moitié)
de l'activité conseil et mise à niveau des
sociétés
|
|
-
|
3 000
|
TND
|
Régularisation de l'impôt sur les
sociétés
|
|
-
|
8 700
|
TND
|
|
Bénéfice retraité
|
=
|
65 300
|
TND
|
|
Le taux de rentabilité propre du cabinet ressort à
33% du chiffre d'affaires global et se situe dans l'intervalle
étudié par l'IFEC, « guide pratique... s'associer ».
La valeur du cabinet correspond à un coefficient du
bénéfice retraité dans un intervalle de 2,80 à 3,30
fois le bénéfice retraité, soit une moyenne de 3 fois. Et
un excédent de trésorerie de 5 000 Dinars.
Ainsi, la valeur de rendement du cabinet
s'élève à 195 900 TND, ce qui correspond à
un an de chiffre d'affaires.
La valeur du cabinet = la valeur de rendement x
le coefficient de perfection (85%)+ Trésorerie - les produits
constatés d'avance.
|
|
La valeur du cabinet est égale
164 515 TND, inférieur à la capacité de
remboursement de l'emprunt.
Cette méthode ne donne pas toujours une valeur exacte,
le coefficient du bénéfice doit en effet résulter d'une
observation permanente et exhaustive du marché de cession des cabinets
d'expertise comptable. Néanmoins, ces opérations de transmission
ne sont pas assez nombreuses pour raisonner en terme statistiques et ne sont
pas centralisées.
96
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.3.2. La méthode fondée sur un
pourcentage du chiffre d'affaires
Selon cette méthode, le cabinet ou la clientèle
vaut un pourcentage C de son chiffre d'affaires.
Pour un chiffre d'affaires donné correspond une
rentabilité intrinsèque spécifique fonction de la
clientèle, de l'organisation interne et des ressources humaines du
cabinet63.
Dans cette approche un pourcentage du chiffre d'affaires,
généralement compris entre 60% et 150%, doit être
arrêté suivant la nature de chaque revenu.
Suivant l'analyse du questionnaire des experts-comptables
(annexe 1) les pourcentages, non exhaustifs, suivants peuvent être
fournis :
Nature des missions
|
Fourchettes Normées
|
- Tenue de comptabilité
|
80 - 120
|
%
|
- Assistance comptable et fiscale
|
80 - 120
|
%
|
- Organisation et établissement de manuel de
procédure et / ou manuel comptable
|
60 - 100
|
%
|
- Mise à niveau des sociétés
|
60 - 100
|
%
|
- Due diligences
|
60 - 100
|
%
|
- Expertise judiciaire (en cas de personne physique ou personne
morale)
|
0 % - 60%
|
- Commissariat aux comptes
|
100 - 150 %
|
|
D'après l'analyse de ce questionnaire, la moyenne
générale de tous les pourcentages proposés
s'élève à 86% du chiffre d'affaires annuel global.
D'après un expert-comptable interrogé, la valeur
des éléments incorporels est égale à une
année de chiffre d'affaires toute activité confondue.
Chaque année, Interfimo64 publie les
statistiques sur 150 à 200 achats de clientèle des cabinets
comptables, experts-comptables et commissaires aux comptes65en
France. Pour l'année 2006, les statistiques montrent que la valeur de la
clientèle s'établit en moyenne à 86% du chiffre d'affaires
hors taxes. Ces écarts sont cependant très importants, puisque
40% des transactions sont soit dessous de 72% soit au dessus de 100% (a
contrario seulement 60% des transactions entre 72 et 100%).
63 L.Fialletout, Evaluation du cabinet d'expertise comptable, La
revue Economie et Comptabilité N° 223 - (Juin 2003) page 12.
64 Interfimo :
www.interfimo.fr
: INTERFIMO est une filiale des syndicats des Professions Libérales
Français et du groupe bancaire LCL en France. Cette alliance a pour
objectif d'aider leurs membres à obtenir des financements attractifs,
grâce à la technique du cautionnement mutuel.
65 BRICARD, Agnès - Revue Française de
Comptabilité n° 406, 01/2008, P13.
97
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Ces pourcentages résultent à la fois des
valeurs retenues lors des transactions, de la compétence dans un domaine
donné, de la difficulté résultante de la rareté et
de la durée moyenne restant pour l'accomplissement de ces missions.
Il est clair que les missions de commissariat aux comptes,
sont plus difficiles à obtenir que les missions d'organisation et
d'établissement de manuel de procédures et / ou de manuel
comptable. Les missions de mise à niveau de sociétés et
les missions de due diligences sont plus difficiles à obtenir que les
missions de tenue de comptabilité et des missions d'assistance comptable
et fiscale. Alors que les missions d'expertise judiciaire au non du
cédant sont par nature non transmises même dans le cas de cession
totale du cabinet et peuvent avoir une valeur ajoutée lorsque les
missions sont au nom du cabinet personne morale.
L'analyse du questionnaire effectué (annexe 1) montre
que 58 % des expertscomptables pensent que la loi relative au renforcement de
la sécurité des relations financières (rotation,
responsabilité...) a un effet de réduction de la valeur des
missions de commissariats aux comptes, 27% pensent que cette loi a un effet
d'augmentation de la valeur de ces missions (certains justifient leur
réponse par l'augmentation de la responsabilité suite à
ces missions) et 15% pensent qu'il n'y a pas d'effet sur la valeur (certains
justifient leur réponse que ceci n'a pas d'effet pour les structures de
renommé).
L'écart entre les deux éléments de
l'intervalle (80 - 120 %, 60 - 100 % et 100 - 150 %) dépend
essentiellement des éléments subjectifs et objectifs
extérieurs au cabinet lui-même. Ce taux sera plus fort dans les
situations suivantes66 :
· Lorsque la demande d'acquisition du cabinet est plus
forte que l'offre ;
· Lorsque l'acheteur est, pour des raisons personnelles,
pressé d'acheter ;
· Lorsque les charges d'exploitation ne sont pas
très élevées et surtout au niveau de la
rémunération des collaborateurs ;
· Afin d'acquérir une clientèle plus
difficile à obtenir, telle que celle du commissariat aux comptes,
d'organisation et d'établissement de manuel de procédure et / ou
de manuel comptable, les missions de mise à niveau de
sociétés et les missions de due diligences.
La valeur de la clientèle = Chiffre
d'affaires x pourcentage par nature de revenu x Coefficient (%) de perfection
de la clientèle
|
66 Patrice VIZZAVONA, Evaluation des cabinets
d'expertise comptable et de commissariat aux comptes (2000), ATOL Edition -
page 43.
98
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Et
La valeur du cabinet = la valeur de la
clientèle + valeur des autres actifs + Trésorerie - les
produits constatés d'avance.
|
Les critiques qui peuvent être adressées à
cette méthode se baseraient à notre avis sur la
subjectivité de la détermination de ces normes de fourchettes.
Voici, à partir d'un exemple la détermination de la
valeur de la clientèle :
Exemple chiffré de la valeur de la
clientèle en pourcentage du chiffre d'affaires : Reprenant
le même exemple du cabinet XYZ.
Nature des missions
|
chiffre d'affaires annuel
|
Fourchettes normées
|
%
Bas
|
%
Moyen
|
%
haut
|
Valeur basse
|
Valeur moyenne
|
Valeur Haute
|
missions de commissariat aux comptes
|
40
|
000
|
100
|
- 150
|
%
|
100%
|
125%
|
150%
|
40
|
000
|
50
|
000
|
60
|
000
|
Missions d'assistance
comptable
|
110
|
000
|
80
|
- 120
|
%
|
80%
|
100%
|
120%
|
88
|
000
|
110
|
000
|
132
|
000
|
missions de mise à niveau de sociétés
|
25
|
000
|
60
|
- 100
|
%
|
60%
|
80%
|
100%
|
15
|
000
|
20
|
000
|
25
|
000
|
missions de due diligence et d'organisation
|
25
|
000
|
60
|
- 100
|
%
|
60%
|
80%
|
100%
|
15
|
000
|
20
|
000
|
25
|
000
|
TOTAL
|
200
|
000
|
|
|
|
|
|
|
158
|
000
|
200
|
000
|
242
|
000
|
Le coefficient de perfection de la clientèle étant
égal à 90% d'où la valeur de la clientèle
s'élève à 180 000 Dinars, ce qui correspond à 90%
d'un an de chiffre d'affaires.
La valeur des autres actifs du cabinet est estimée
à 3 000 Dinars.
La valeur du cabinet = la valeur de la
clientèle + valeur des autres actifs + trésorerie - les produits
constatés d'avance.
|
La valeur du cabinet = 171 000
Dinars, inférieur à la capacité de remboursement
de l'emprunt.
En tenant compte des spécificités des cabinets
d'expertise comptable, il est à notre avis préférable
d'effectuer le paiement du prix de transfert du cabinet sur deux ou trois fois,
jusqu'au transfert effectif du cabinet. Le premier paiement doit être
effectué à la signature du contrat, le deuxième paiement
après une année du transfert et le troisième à la
fin de la deuxième année. Les trois paiements correspondent
à 33% du prix de cession du cabinet recalculé à chaque
paiement et qui va tenir compte de l'éventuelle diminution ou
augmentation du chiffre d'affaires du cabinet après cession.
99
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Soit dans cet exemple le calcul suivant :
Exemple chiffré de la valeur du cabinet en
pourcentage du chiffre d'affaires : Reprenant le même
exemple du cabinet XYZ.
Année
|
CA des anciens clients
|
Calcul du paiement à effectuer
|
Montant du paiement à effectuer
|
A la signature du
contrat
|
200 000 Dt
|
Un tiers de la valeur du cabinet 33% * 171 000 = 57 000 Dt
|
57 000 Dt
|
Fin de la première
année
|
150 000 Dt soit une diminution de 25%
|
Un tiers de la valeur actualisée du cabinet soit 33% *
171 000 *75% = 42 750 Dt
|
42 750 Dt
|
Fin de la deuxième année
|
210 000 Dt suite à des missions de due diligence ou
d'organisation suite à des cessions d'entreprise. Soit une augmentation
de 5%
|
Un tiers de la valeur actualisée du cabinet soit 33% * 171
000 * 105% = 59 850 Dt
|
59 850 Dt
|
|
|
Total
|
159 600 Dt
|
Soit un total de paiement effectué de 159 600 Dinars pour
un chiffre d'affaires de 210 000 Dinars au moment du transfert effectif du
cabinet.
Cette méthode présente l'inconvénient de
la subjectivité dans l'attribution de ces pourcentages. Pour se
rapprocher un peu de la réalité de la valeur de la
clientèle l'évaluateur peut appliquer les coefficients du
marché. La même remarque que la méthode fondée sur
un multiple du bénéfice, ces pourcentages doivent en effet
résulter d'une observation permanente et exhaustive du marché des
cessions des cabinets d'expertise comptable. Néanmoins, ces
opérations de transmission ne sont pas assez nombreuses pour raisonner
en termes statistiques et ne sont pas centralisées.
Il est à noter également que cette
méthode présente l'inconvénient de ne pas tenir compte des
disparités des charges supportées par le cabinet. Tel que le cas
de deux cabinets ayant le même chiffre d'affaires mais une
rentabilité différente.
3. Choix des méthodes d'évaluation et
détermination de la valeur du cabinet
Les méthodes d'évaluation de la clientèle
sont nombreuses et variées. Par conséquent, il est
intéressant de comparer les différentes valeurs obtenues pour
avoir une vue d'ensemble du cabinet étudié.
Par ailleurs, il convient de noter que cette notion de valeur
est différente de celle du prix ; alors que la valeur résulte des
qualités intrinsèques du portefeuille clients du cabinet tandis
que le prix de vente est déterminé par l'offre et la demande et
dépend
100
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
aussi d'éléments subjectifs tels que
l'intérêt particulier de l'acquéreur pour ce cabinet, la
capacité et le pouvoir de négociation...
Il est à noter que les transmissions de gré
à gré entre un cédant qui part à la retraite et un
acquéreur qui réalise sa première installation sont
souvent « affaire de négociation » (donc de prix) et ne
nécessitent pas toujours le recours à
l'évaluation67.
A issues des différentes méthodes
d'évaluation de la clientèle, on obtient un intervalle de
valeurs. Cette mise en perspective doit permettre de retenir ou
d'écarter les différentes méthodes de calcul.
En effet, les méthodes d'évaluation du cabinet
d'expert-comptable proposées ont pour objectif la détermination
d'une fourchette de valeurs pouvant servir comme point de départ aux
négociations. D'après Jean-paul Debeuret expert-comptable
français et spécialiste dans les opérations de
transmission de cabinet d'expert-comptable « ne payez pas un cabinet plus
de six fois son cash flow (ou la trésorerie dégagée) et
là vous êtes dans une valeur qui vous permettra de rembourser vos
crédits dans le futur »68.
Le repreneur peut se voir dans un contexte de
discrétion pour la réalisation de cette opération de
transmission de cabinet. Dans ce cas le vendeur ne souhaite pas divulguer le
détail de son portefeuille à un inconnu et ne donne pas
accès aux dossiers de travail. En revanche, il est nécessaire de
faire rapidement une opinion car l'acquéreur doit savoir saisir une
« bonne affaire ».
Le prix final du cabinet doit tenir compte des
éléments suivants :
- l'évaluation des missions en-cours,
- les garanties accordées par le cédant et
prévues dans le contrat,
- les conditions du bail du local du cabinet,
- le montant du paiement initial,
- la période d'assistance du cédant après la
cession.
En résumé, pour un cabinet
considéré, différentes valeurs peuvent donc être
obtenues par les différentes méthodes. Il revient au repreneur de
choisir les méthodes adéquates et pertinentes pour le cabinet
objet de l'évaluation. Le résultat de son évaluation est
normalement une fourchette de prix dans le cadre de laquelle devrait se
dérouler les négociations. Il ne faut pas toutefois
s'étonner de voir l'acheteur payer plus que la valeur maximale
fixée par l'évaluation. En effet, le repreneur peut accorder
au
67 Evaluation d'entreprise - Ordre des
Experts-comptables Paris/Ile de France - Approches globales d'évaluation
selon l'usage - Titre 2.5. Entreprise libérale - page 8.
68 CD de formation, Réussissez votre cabinet d'expertise
comptable. Module I : « reprendre un cabinet ».
101
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
vendeur une prime forfaitaire en raison, d'une part, du
contrôle qu'il va obtenir et, d'autre part, en raison de sa perception de
l'opportunité qu'il va saisir.
102
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Lorsque un expert-comptable se lance dans la recherche d'un
cabinet d'expertise comptable à reprendre (ou pour le cas du
cédant se lance à la recherche d'un repreneur de son cabinet),
son but ultime est de maîtriser tous les paramètres à
savoir si cette acquisition (cession) est bénéfique pour lui,
s'il peut établir une relation de confiance avec les clients et le
personnel existant et de savoir aussi combien vaut le cabinet.
Afin de parvenir à répondre à ces
questions, l'expert-comptable devra suivre une approche intelligente et
flexible. L'étendue des travaux de planification, de diagnostic et
d'évaluation varie en fonction notamment des particularités du
cabinet à reprendre (à céder), des circonstances et des
exigences personnelles du repreneur (ou du cédant). L'approche à
suivre pour l'acquisition (ou la cession) peut se résumer dans la
procédure suivante :
Procédure de planification et d'étude pour la
transmission d'un cabinet d'expertise comptable
Prise de décision
d'acquisition ou de
cession d'un
cabinet
Etude des
contraintes de la
transmission
Etablissement d'un
programme d'action
Choix de la cible
Diagnostic de la
cible
103
Le cabinet est
transmissible
Oui
Evaluation du
cabinet
Abandon de la
cible
Non
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Détermination du
prix du cabinet
Négociation
Fixation du prix
définitif du cabinet
Le repreneur (ou le cédant) doit choisir un cabinet (ou
un repreneur) cible adapté à son activité profil et / ou
à sa stratégie professionnelle de point de vue localisation,
taille et typologie de l'activité.
Pour ce faire l'expert-comptable doit établir un
programme d'action qui consigne ses objectifs, la nature et l'étendue
des travaux de recherche de la cible, de diagnostic et d'évaluation, le
timing de réalisation ainsi que la date d'intervention.
L'établissement de ce plan permet à l'expert-comptable de voir
plus clair le travail qui lui est demandé et permet aussi une
concentration des efforts dans la réalisation des travaux de diagnostic,
d'évaluation et de négociation.
Les transmissions de gré à gré entre un
cédant qui part à la retraite et un acquéreur qui
réalise sa première installation sont souvent « affaire de
négociation » (donc de prix) et ne nécessitent pas toujours
le diagnostic et l'évaluation, comme le cas de transmission familiales
entre père et fils. Par contre, le diagnostic et l'évaluation
s'imposent dans un certain nombre de cas, tels que : les regroupements ou les
transmissions par cession.
104
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Un diagnostic ciblé cherche dans quelles conditions la
reprise du cabinet pourraitelle réaliser les objectifs du repreneur. Il
appartient à l'expert-comptable de se baser sur son jugement
professionnel pour fixer la nature et l'étendue des travaux. Les travaux
de l'expert-comptable se ramènent généralement à
:
- un examen des risques inhérents à
l'opération de reprise du cabinet.
- un examen de la position stratégique du cabinet,
analyse du marché, étude de l'antériorité et du
vieillissement de la clientèle, examen de la nature des clients examen
de la dépendance et de la qualité de la clientèle.
- un examen de l'organisation générale du cabinet,
de l'équipe de travail et des frais de personnel.
- un examen des méthodes de travail, des procédures
propres du cabinet et du système d'information.
- un examen de la situation de certains frais fixes
supportés par le cabinet. - une appréciation de la situation
juridique, sociale et fiscale.
Compte tenu de cette appréciation, il
procéderait à son évaluation. Pour ce faire, il devrait
choisir les méthodes d'évaluation qui s'adaptent le mieux avec la
cible et les spécificités des cabinets d'expertise comptable. Les
méthodes classiques d'évaluation sont soit patrimoniales comme la
méthode de l'actif net comptable corrigé, soit des
méthodes actuarielles qui cherchent à actualiser certaines
grandeurs comme le bénéfice courant multiplié par une cote
de la qualité et la nature de la clientèle et des missions
effectuées, des méthodes de travail et de la qualité du
personnel ou enfin les méthodes hybrides qui cherchent à ajouter
à la valeur patrimoniale une survaleur dite goodwill. Outre ces
méthodes classiques s'ajoutent trois autres méthodes
d'évaluation :
- La valeur du cabinet : est égale à un multiple
qui varie entre 3 à 8 du bénéfice traité. - La
valeur du cabinet : est égale à un pourcentage du chiffre
d'affaires en tenant
compte de la spécificité de chaque nature de
revenu. Ce pourcentage du chiffre
d'affaires est généralement compris entre 60% et
150%, suivant la nature des
missions, de la difficulté résultant de la
rareté et de la durée moyenne restant pour
leurs accomplissements.
- Une troisième valeur représentant le maximum
de prix que peut payer le repreneur qui correspond à la capacité
de remboursement de l'emprunt nécessaire à l'acquisition (ou du
rendement des capitaux investis s'ils sont personnels) et du niveau de vie
espéré après rachat.
105
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Un paradoxe est à remarquer : les experts-comptables
qui sont les spécialistes de l'évaluation des entreprises ont
tendance à appliquer un coefficient du chiffre d'affaires pour
déterminer la valeur de leurs propres cabinets. Ce coefficient est
déterminé d'une manière subjective.
Les cabinets d'expertise comptable ont des
spécialités très diverses conduisant à des
scénarios extrêmes : pour les experts-comptables
spécialisés dans les missions d'expertise judiciaire, cette
clientèle est intransmissible si la nomination est effectuée au
nom de la personne physique.
A ceci s'ajoute la diversité des raisons de la cession,
tels que : vente en bloc lors d'un départ en retraire, regroupement de
cabinets, association avec un collaborateur, cession de parts entre
associés ou absorption. Sans oublier que la circulation de l'information
sur l'évolution du marché (comme le nombre de cession par an, les
prix pratiqués, des statistiques sur les transmissions) n'est pas
toujours disponible.
L'évaluation de la cible aboutit
généralement à une fourchette de valeurs dans laquelle
devraient s'effecteur les négociations entre le vendeur et l'acheteur.
«Lorsque vous établissez le prix de votre cabinet, n'oubliez pas
que les négociations influeront sur le prix de vente
final.»69.
Ainsi, il ne faut pas s'étonner de voir
l'acquéreur accorder un prix supérieur à la valeur
maximale déterminée par l'évaluation, ceci découle
de la subjectivité de l'acquéreur et de sa propre vision de la
cible.
69 CSOEC / commission des entreprises : La
transmission de cabinets d'expertise comptable, Septembre 2006, page 54.
106
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
DEUXIEME PARTIE :
REALISATION DE LA TRANSMISSION
D'UN
CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE
107
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Avant d'entamer l'opération de transmission d'un
cabinet d'expertise comptable, il est bon de pratiquer de nombreuses
simulations. Ceci concerne les modalités juridiques de la transmission,
de l'étude des implications fiscales, sociales, comptables et
financières. Les frais de ces opérations de transmission sont
onéreux et n'autorisent pas un retour.
La transmission d'un cabinet d'expertise comptable est un
travail qui nécessite obligatoirement la présence de plusieurs
compétences, dont l'expert-comptable est normalement apte d'assumer,
notamment les modalités fiscales, comptables et financières. Par
ailleurs, les modalités juridiques nécessitent la présence
d'un juriste.
Nous allons étudier dans cette deuxième partie
les modalités de réalisation de la transmission d'un cabinet
d'expertise comptable : le premier chapitre traitera les particularités
juridiques et le deuxième chapitre présentera les
particularités fiscales, sociales et comptables ainsi que le formalisme
du transfert.
Le régime juridique de la transmission des cabinets
d'expertise comptable, telle que la légalité de la transmission
de la clientèle libérale, est étudié au niveau du
premier chapitre de la première partie.
Les implications juridiques de la transmission sont d'ordres
divers, ceci dépend du mode de la transmission. Il s'agit de la cession
des droits sociaux ou de la cession des éléments d'actif.
Lors de la rédaction de l'acte de cession il existe des
clauses générales et des clauses particulaires, les clauses
générales du contrat sont normalement les mêmes
utilisées lors de la cession d'une entreprise classique. La
rédaction des clauses particulaires du contrat nécessite
cependant une réflexion et une adaptation suivant le mode de
transmission choisie et les spécificités des cabinets d'expertise
comptable.
Suivant le mode juridique de la transmission, des obligations
fiscales sont à respecter, certaines obligations incombent au repreneur
et d'autres au cédant.
La problématique qui se pose à ce niveau est
celle du régime fiscal de la transmission de la clientèle avec
engagement de présentation de la clientèle et des clauses de
garantie au profit de l'acquéreur et du cédant.
Quelque soit le mode choisi, quelques formalités doivent
être effectuées, il s'agit des formalités juridiques et
d'informations des partenaires du cabinet.
108
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CHAPITRE PREMIER : LES PARTICULARITES JURIDIQUES DE LA
TRANSMISSION
L'acquisition d'un cabinet d'expertise comptable est
concrétisée par un contrat de vente entre cédant et
cessionnaire. Alors que l'article 110 du code des sociétés
commerciales a prévu la nécessité d'établir un
écrit matérialisant la cession de parts sociales d'une SARL, dans
le cas de cabinets exerçant en sociétés par action, ni le
code des sociétés commerciales ni la loi 2000-35 relative
à la dématérialisation des titres n'ont prévu la
nécessité d'un écrit pour constater leur cession.
En pratique et vue l'importance de l'opération de
transmission des cabinets d'expertise comptable et les risques qui en
découlent, l'établissement du contrat est
nécessaire. En effet, ce contrat procure une
sécurité pour les deux parties dans le sens oüil
constitue la preuve des obligations prises et donne un effet dissuasif à
toute manoeuvre
frauduleuse pouvant émaner de l'une des parties. «
Faites rédiger des contrats car, si les événements ne se
déroulent pas comme prévu, les poignées de main n'ont
aucune valeur de preuve devant un tribunal »70.
Dans le cadre de ce contrat, le repreneur et le cédant
vont manifester un comportement différent et parfois extrême en
essayant chacun de son côté de profiter au maximum de la
transaction. Ce comportement d'un côté et les contraintes
juridiques et financières d'un autre résultent de l'imagination
fertile de clauses contractuelles de la part des parties du contrat.
D'après l'analyse de l'enquête effectuée
(annexe 1) auprès des expertscomptables, cette tâche de
négociation avec le cédant suivie de la signature de l'acte de
cession a un caractère grave c'est pour cela elle peut durer en moyenne
entre 1 et 3 mois pour être réalisée.
En réalité chaque opération de
transmission de cabinet a ses particularités et ses circonstances
propres qui influencent forcément sur le contenu du contrat de cession,
ce qui rend difficile dans le cadre de ce mémoire, l'étude de
tous les cas qui peuvent se présenter dans la pratique.
Il est préférable de recourir aux services d'un
avocat pour traiter des aspects juridiques de la transmission et pour la
rédaction et l'examen des contrats. Ceci est important parce que la
conception de tels actes requiert des compétences spécifiques
70 Ordre des experts-comptables de France / commission
transmission, la transmission de cabinets d'expertise comptable (septembre
2006), page 71.
109
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
ainsi qu'une expérience en la matière vue le risque
élevé de mise en cause ultérieure de la
responsabilité des parties.
Nous allons essayer dans le présent chapitre d'examiner
les stipulations ou conventions qui s'insèrent habituellement dans ce
genre de contrat. Nous allons ensuite étudier le formalisme
nécessaire à la réalisation de la transaction. Un
modèle type de contrat de cession de droit de présentation de
clientèle et de cession de droits sociaux d'un cabinet d'expertise
comptable seront proposées, à titre indicatif, dans l'annexe.
110
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 1- LES IMPLICATIONS JURIDIQUES
Avant de présenter les modalités de
réalisation de l'opération de transmission d'un cabinet, il nous
paraît nécessaire de rappeler les principaux modes de transmission
possibles de cabinet d'expertise comptable afin de se positionner et de faire
apparaître les particularités de chaque mode.
§ 1- LES MODALITES DE LA TRANSMISSION
Dans ce paragraphe nous allons présenter les
différents modes juridiques de transmission de cabinet d'expertise
comptable. Il s'agit de la cession de droits sociaux, de l'augmentation de
capital réservée, de la fusion, de la scission, de la cession des
éléments d'actifs et de l'héritage.
1. Cession de droits sociaux
Lorsque l'expert-comptable exerce la profession sous forme de
société, il n'a pas le droit de céder la clientèle
appartenant à la société71, il peut seulement
céder ses droits sociaux dans le cabinet. Ceci permet à
l'acquéreur de recevoir la propriété et le pouvoir sur la
clientèle et les autres éléments d'actif suivant le
pourcentage de détention du capital.
L'acquisition de quote-part de droits sociaux permet au
repreneur d'exercer la profession au sein du nouveau cabinet et ce quelque soit
le nombre de titres détenus par l'associé72.
Dans le cadre de cette acquisition, le cessionnaire doit
contrôler trois aspects majeurs en matière de la transmission des
droits sociaux : l'agrément des nouveaux associés ou actionnaires
(1), la dispersion des actifs (2) et la prise en charge du passif (3).
o La cession de droits sociaux doit être notifiée
à la société, il est nécessaire
d'obtenir l'agrément73 des autres
associés pour exercer la profession au sein d'une même structure.
En cas de refus d'agrément, la société doit
acquérir ou faire acquérir les droits sociaux objet de la
cession.
71 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
714.
72 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
714.
73 Articles 109 et 321 du code des
sociétés commerciales et le paragraphe 4 de la loi 88-108 du 18
août 1988, portant refonte de la législation relative à la
profession d'expert-comptable.
111
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Quant à la dispersion des actifs, l'acquéreur
doit vérifier que les droits mis à la
disposition de la société ne sont pas la
propriété d'un associé et / ou que les locaux
n'appartiennent pas à une autre personne grâce à laquelle
les anciens associés payent un loyer largement supérieur à
la véritable valeur locative.
o Lorsque le cessionnaire négocie les droits sociaux, il
acquiert une partie de l'actif
et du passif ; la valeur de ces droits est
déterminée par la différence entre l'actif comprenant
essentiellement la clientèle et le passif social comprenant entre
autres, les comptes courants d'associés et l'éventuel risque
fiscal et social non comptabilisé, contrairement à l'usage en
matière de transmission de cabinets individuels qui veut que le
cédant rembourse lui-même son endettement professionnel.
La vigilance de l'acquéreur se portera sur l'analyse
comptable et financière du passif :
o l'analyse comptable permet de retrancher à l'actif
l'évaluation faite du passif,
o l'approche financière intègre la notion
d'exigibilité du passif social, laquelle
influencera le rythme des propres remboursements du cessionnaire
et ses perspectives de revenus à court terme.
2. Augmentation de capital réservée
En règle générale, tout associé a
droit de participer à l'augmentation, par création de nouveaux
titres, du capital de sa société; il s'agit du droit
préférentiel de souscription. Toutefois, il est possible que
l'assemblée générale extraordinaire décide de
supprimer ce droit et de réserver l'augmentation à une seule
personne.
L'opération d'augmentation de capital
réservée peut se réaliser par trois modes
différents :
- L'apport en numéraire : la personne qui se
réserve l'augmentation de capital apporte en numéraire la somme
qui lui est due. Dans ce cas, elle recevra des titres de numéraire. -
L'apport en nature : le bénéficiaire apporte dans ce cas des
biens meubles ou immeubles. L'apport en nature objet de l'augmentation du
capital peut consister seulement en l'apport du portefeuille client. En contre
partie de son apport, le bénéficiaire reçoit des titres
d'apport.
Sur la question concernant notamment si l'apport de
clientèle à une société est considéré
comme un apport en nature, la commission juridique de l'OECT, regrette de
112
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
ne pas donner suite à notre consultation qui ne
répond pas à des faits ou événement
réalisés. (Voir annexe 2 : demande d'informations à
l'ordre des experts comptables).
- L'apport partiel d'actif : l'apport dans ce cas est
constitué par une branche d'activité correspondant ou
complétant l'activité de la société. La branche
d'activité apportée est formée par un ensemble
d'éléments d'actifs et de passifs. En contrepartie de son apport,
des titres d'apport74 nouvellement créés lui seront
remis.
3. Fusion
Ce système n'est en fait applicable que dans le cadre
des cabinets d'expertise comptable exerçant sous forme de
société, un cabinet exploité d'une manière
individuelle par une personne physique ne peut faire l'objet d'une fusion.
La fusion des sociétés est
réglementée par l'article 411 et suivants du code des
sociétés commerciales. Aux termes de ces articles, « la
fusion est la réunion de deux ou plusieurs sociétés pour
former une seule société. La fusion peut résulter soit de
l'absorption par une ou plusieurs sociétés des autres
sociétés, soit de la création d'une société
nouvelle à partir de celles-ci.
La fusion entraîne la dissolution des
sociétés fusionnées ou absorbées et la transmission
universelle de leurs patrimoines à la société nouvelle ou
à la société absorbante.
La fusion s'effectue sans liquidation des
sociétés fusionnées ou absorbées. Quand elle est le
résultat d'une absorption, elle se fait par augmentation du capital de
la société absorbée et ce conformément aux
dispositions du présent code. »
Il est procédé à l'évaluation de
chacune des sociétés. Dans le cas du traité de fusion, une
parité d'échange est arrêtée. Cette parité
est déterminée après une évaluation pure et simple
de chacun des cabinets.
Notons enfin que par application des dispositions de l'article
15 du code du travail, le contrat de travail subsiste entre l'employé et
le nouvel employeur venant acquérir l'entreprise soit par fusion soit
par reprise d'actif ou de fonds de commerce.
74 Article 319 du code des sociétés
commerciales.
113
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4. Scission
Certains événements peuvent conduire, dans le
cadre d'une structure, à constater la mésentente des
associés. Il est alors procédé à une scission du
cabinet et chacun a sa clientèle qui le suit.
La scission des sociétés est
réglementée par l'article 428 et suivant du code des
sociétés commerciales. Aux termes de cet article, « la
scission de la société s'opère par le partage de son
patrimoine entre plusieurs sociétés existantes ou par la
création de nouvelles sociétés. La scission peut
être totale ou partielle. Si la scission est totale, il en résulte
obligatoirement une dissolution sans liquidation de la société
scindée. Le capital de la société scindée doit
être entièrement libéré.
Ne peuvent se scinder que les sociétés anonymes,
les sociétés en commandite par actions et les
sociétés à responsabilité limitée. »
Les conditions de scission doivent préalablement
prévoir l'évaluation de l'ensemble des biens afin que des
partages équilibrés et les plus objectifs possibles soient
opérés.
Il sera procédé de la même manière
en analysant à la fois la valeur des éléments incorporels
mais également le partage des valeurs d'actif, matériels,
créances clients et travaux en cours, ainsi que le partage des valeurs
de passifs et plus particulièrement les passifs sociaux.
5. Cession des éléments
d'actifs
La reprise d'actif implique la reprise du droit de
présentation de la clientèle et d'autres éléments
de l'actif du cabinet permettant à l'acquéreur de poursuivre
l'activité. Les autres éléments d'actif repris peuvent
être également le matériel et les équipements de
bureau, les aménagements des locaux et éventuellement les
créances clients et les immeubles. Les liquidités et les passifs
fiscaux et financiers ne seront pas généralement
transférés à l'acquéreur.
6. Héritage
La transmission à un descendant par héritage
peut se faire soit par la transmission directe du cabinet, soit par l'apport
des activités à une structure à constituer composée
par un ou plusieurs descendants avec éventuellement d'autres
professionnels non
114
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
ascendants ou descendants. Le successeur doit être ainsi
habile à exercer la profession d'expertise comptable75.
Les modes d'évaluation du droit de présentation
de clientèle, pour le besoin du partage du patrimoine entre les
héritiers, sont dans le même esprit que nous avons
présenté précédemment dans la partie
dédiée à l'évaluation. Toutefois, il est possible
qu'un des successeurs ait contribué à l'enrichissement de la
valeur de la clientèle. Il est possible dans ce cas de déduire sa
contribution dans l'enrichissement du patrimoine du cabinet avec commun accord
entre les héritiers.
Sur la question concernant notamment si en cas de
décès d'un expertcomptable en exercice a qui appartient le droit
de présentation de la clientèle et s'il y a des dispositions
prises par l'Ordre, la commission juridique, regrette de ne pas donner suite
à notre consultation qui ne répond pas à des faits ou
événement réalisés. (Voir annexe 2 : demande
d'informations à l'ordre des experts comptables).
§ 2- LA REALISATION DU TRANSFERT
L'objet de la cession du cabinet d'expertise comptable est
constitué soit par le fonds du cabinet, soit par les parts sociales ou
les actions de sociétés.
1. Les scénarios possibles de la
transmission
Les modalités de transfert de cabinet d'expertise
comptable diffèrent selon qu'il s'agit d'un cabinet exerçant en
entreprise individuelle ou exerçant en société.
Les différentes techniques de la transmission peuvent se
présenter dans le schéma ci-dessous :
75 Aux termes de l'article 3 de la loi n° 88-108
du 18 août 1988, portant refonte de la législation relative
à la profession d'expertise comptable, « nul ne peut exercer la
profession d'expert-comptable s'il n'est pas inscrit au tableau de l'Ordre des
experts-comptables de la Tunisie ».
115
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cession de cabinet
Clientèle de
cabinet individuel
Entrepreneur
individuel
(Cas 1) (Cas 2) (Cas 3) (Cas 4)
Société existante
ou à créer
Le repreneur
Personne
physique
Personne
morale
Cas 1 : l'expert-comptable repreneur exerçant
l'activité sous forme individuelle peut acquérir son outil
professionnel directement par l'acquisition du droit de présentation de
cabinet d'expertise comptable. Il peut également acquérir tout le
cabinet avec ses équipements et ses actifs.
Cas 2 : une société d'expertise comptable qui
existe déjà ou à créer peut acquérir le
droit de présentation de clientèle. L'opération peut
également consister en l'acquisition de tout le cabinet avec ses
équipements et ses actifs.
Cas 3 : l'expert-comptable repreneur peut acquérir
personnellement les droits sociaux représentatifs du droit de
présentation de clientèle.
Cas 4 : une société d'expertise comptable peut
acquérir une partie ou la totalité des droits sociaux de
l'entité cédée.
2. Les modalités de transfert en cas d'une
entreprise individuelle
Le fonds du cabinet est constitué par le droit de
présentation et les autres biens corporels et incorporels, par lesquels
le cabinet exerce son activité. La vente de cabinet exerçant en
entreprise individuelle suppose donc le choix entre la vente
séparée ou commune de l'ensemble des éléments
d'actif et de passif, affectés à son exploitation.
116
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Pour les modalités juridiques de transfert de cabinet
d'expertise comptable exerçant en entreprise individuelle, aucune
définition juridique n'a été donnée à
l'entreprise individuelle76.
La cession contractuelle de droit de présentation de
clientèle est normalement parfaite par le consentement des parties. Pour
assurer l'opposabilité aux tiers de cette cession, cette dernière
doit être formalisée par un acte ayant date
certaine.77
Par ailleurs, la vente des immeubles doit être faite par un
acte écrit ayant date certaine et enregistré à la recette
des finances78.
Le contrat de vente en bloc de tous les éléments
d'actif du cabinet doit montrer que les parties sont convenues de l'objet et du
prix et des autres clauses du contrat79.
3. Les modalités de transfert en cas de
société de capitaux ou d'une SARL
Nous allons étudier en premier paragraphe les
modalités de transfert des actions en cas de transmission d'une
société anonyme et en deuxième paragraphe les
modalités de transfert des parts sociales en cas de transmission de
société à responsabilité limité.
3.1. Les modalités de transfert des
actions
L'admission d'un nouvel actionnaire est subordonnée
à l'autorisation préalable du conseil
d'administration80.
De même, il ressort de l'article 71 de la loi 94-117
portant réorganisation du marché financier que les transactions
portant sur des valeurs mobilières émises par des
sociétés ne faisant pas appel public à l'épargne
doivent être enregistrées auprès de la bourse
conformément à la procédure de l'article 124 du
règlement général de la bourse des valeurs
mobilières de Tunis.
Aussi, l'article 73 de la même loi prévoit que le
non respect des dispositions de l'article 71 de la loi 94-117 entraîne la
nullité de la transaction.
76 Nadia HANAFI, Mémoire d'expertise comptable
: intervention de l'expert-comptable dans la transmission de l'entreprise
familiale, page 147.
77 Article 204 et 205 du code des obligations et des
contrats.
78 Article 581 du code des obligations et des
contrats.
79 Article 582 du code des obligations et des
contrats.
80 Article 4 alinéa 2 paragraphe 4 de la loi
88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la législation relative
à la profession d'expert-comptable.
117
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Les actions émises par les sociétés ne
faisant pas appel public à l'épargne peuvent voir leur
négociabilité limitée par les statuts, lorsque ces
derniers stipulent des clauses d'agrément81.
3.2. Les modalités de transfert des parts
sociales
L'admission d'un nouvel associé est subordonnée
à l'autorisation préalable des propriétaires des
parts82.
Le transfert des parts sociales d'un cabinet d'expertise
comptable exerçant en SARL doit être constaté par un
écrit comportant signature légalisée des parties. La
cession n'est opposable à la société que lorsqu'elle lui a
été signifiée83.
81 Article 321 du code des sociétés
commerciales.
82 Article 4 alinéa 2 paragraphe 4 de la loi
88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la législation relative
à la profession d'expert-comptable.
83 Article 110 du code des sociétés
commerciales.
118
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 2- LA CONCLUSION DE L'ACTE DE CESSION
La cession d'un cabinet peut se faire par la cession des droits
sociaux ou par la cession des éléments d'actif du cabinet.
La cession des droits sociaux veut dire transfert de
propriété des éléments d'actif y compris le
portefeuille client du cabinet ainsi que le passif et l'éventuel risque
fiscal et social. La cession des éléments d'actif consiste au
transfert des immobilisations ainsi qu'au portefeuille client du cabinet.
Les deux modes de cession nécessitent la
rédaction de contrats qui formalisent les droits et les obligations des
parties. Outre les stipulations habituelles à un contrat de vente,
l'accord intègre en général des stipulations ou des
conventions cherchant à garantir les droits de chaque partie. Le contenu
de cet accord et la portée de ces stipulations constituent la
problématique de la présente section.
Dans cette section nous allons étudier dans un premier
paragraphe les modalités de rédaction de l'acte de cession et
dans un deuxième paragraphe la forme de l'acte de cession.
§ 1- LES CLAUSES DE L'ACTE DE CESSION
S'agissant d'une vente, la cession de droits sociaux ou la
cession des éléments d'actif d'un cabinet d'expertise comptable
doit être régie par les dispositions de article 564 et suivants du
code des obligations et des contrats.
Aux termes de l'article 580 du code des obligations et des
contrats « la vente est parfaite entre les parties, dès qu'il y a
consentement entre les contractants, l'un pour vendre et l'autre pour acheter,
et qu'ils sont d'accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du
contrat. »
D'après les termes de cet article, les principales
stipulations du contrat de vente consistent essentiellement dans l'objet et le
prix de la vente.
D'autres clauses vont naître à partir de la
négociation entre les parties. Pour une opération de
reprise84, certains éléments de négociation
sont à traiter, tels que :
1. Le choix de la date de transmission : les deux parties
doivent choisir la date favorable pour effectuer la transmission du cabinet.
Pour les cabinets d'expertise comptable, la date de fin d'année n'est
pas une date favorable puisque elle pose des
84 Didier Chigot, CD de formation, Réussissez
votre cabinet d'expertise comptable. Module I : « reprendre un cabinet
».
119
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
problèmes au niveau de l'inventaire des travaux en
cours ou des produits constatés d'avance et de disponibilité du
personnel. Deux périodes peuvent être favorables : soit la
période de fin du mois de juin (après la clôture annuelle
des missions de commissariat aux comptes et d'expertise comptable) soit la
période du début du mois de septembre (c'est-à-dire
après les vacances).
2. La détermination de la valeur des travaux en cours
et des produits constatés d'avance : ils représentent un
pourcentage important par rapport au chiffre d'affaires, c'est un point
à ne pas négliger, les deux parties doivent se mettre en accord
sur les points suivants :
o la méthode de l'inventaire.
o les états d'avancement des travaux.
o l'inventaire du jour de la cession.
3. La garantie de clientèle ou du chiffre d'affaires :
pour la définition de la garantie de clientèle, le cédant
garanti que certains clients vont rester pendant une certaine période,
et pour la garantie de chiffre d'affaires, le cédant garanti un chiffre
d'affaires minimum pour une période déterminée. Il sera
ainsi convenu d'un commun accord entre le repreneur et le cédant que le
prix de cession ne sera pas versé complètement lors de la
cession, ce qui constitue la garantie de clientèle ou du chiffre
d'affaires.
4. Un crédit vendeur : des facilités de paiement
peuvent être accordées par le cédant soit par des traites
soit par une caution bancaire.
5. L'assistance du cédant : celle-ci doit être
convenue et indiquée dans l'acte de cession pour une période
déterminée. Le cédant doit assister aux premiers contacts
et entretiens avec le personnel et avec la clientèle.
Nous allons présenter à l'annexe 7 de ce
mémoire un modèle de contrat de cession de droits sociaux ou de
cabinet d'expertise comptable. Ce modèle permet de présenter la
manière de rédaction du contrat en se conformant à la
déontologie de la profession, notamment en ce qui concerne le respect de
la liberté de choix du client. Ce modèle tente également
d'organiser l'entrée du successeur dans le cabinet en prévoyant
la cession du matériel professionnel.
120
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1. Les clauses habituelles de l'acte de
cession
Le modèle du contrat de cession du cabinet comporte les
parties suivantes :
· Identification des parties
· Objet de la cession
· Origine de la propriété du cabinet
· Propriété et jouissance
· Charges et conditions
· Clause de non concurrence
· Le prix
· Déclarations des parties
· L'obligation de présentation
· Clause compromissoire
· Liste des annexes
1.1. Identification des parties
Il s'agit de l'indentification des parties, repreneur et
cédant. Dans le cas où un cocontractant est une personne
physique, il est identifié par le numéro de sa carte
d'identité nationale. Quand il s'agit d'une personne morale de droit
tunisien, il y a lieu de se référer à son numéro au
registre de commerce et à son matricule fiscal.
Quand l'une des parties a mandaté une personne pour la
représenter dans ce contrat, l'autre partie doit s'assurer de la
validité du mandat et doit veiller à ce que l'identité du
mandataire et les références du mandat soient portées dans
le contrat.
En cas de cession de droits sociaux ayant soumis à
l'agrément de la société, il faut indiquer la
référence du conseil d'administration ou de l'assemblée
générale qui a autorisé cette cession.
1.2. L'objet de la cession
Il s'agit de l'identification détaillée des droits
objet de la transmission d'un cabinet d'expertise comptable.
En cas de cession de titres sociaux, les parties doivent
mentionner dans le contrat de cession, l'identification de la
société émettrice, la nature des titres à
transmettre, leur nombre et la personne qui les possède
(cédant).
121
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
En cas de cession d'éléments d'actifs du cabinet,
le contrat doit comprendre une identification des éléments
à céder, tels que :
o Une liste détaillée du portefeuille client
cédé,
o Une liste détaillée des mobiliers,
matériels et installations transmis,
o Si le cédant est également propriétaire
des murs, il faut un engagement pour le bail des locaux du cabinet.
Le contrat peut comprendre une réserve pour l'exclusion
de certains éléments
d'actifs de la cession du cabinet. Notamment en cas de cession
partielle du cabinet.
1.3. Origine de la propriété du
cabinet
Il s'agit d'une déclaration du cédant en
indiquant l'origine des droits sociaux ou du cabinet à céder. Le
cédant déclare que les droits sont acquis, créés
par lui, reçus par donation ou succession ou apportés à
une société (ceci dans le cas où le cédant est une
personne morale).
1.4. Propriété et jouissance
Les parties de la cession du cabinet indiquent la date de la
transmission de la propriété et la date de la transmission du
pouvoir et de la jouissance du cabinet. La clause suivante peut être
insérée dans le contrat « Le cessionnaire sera
propriétaire du cabinet ou des droits sociaux présentement vendu
à compter de (ce jour ou autre), et en aura la jouissance à
compter dudit jour ».
1.5. Charges et conditions
Lors de la négociation portant sur la cession, les
parties prennent certains engagements. Il est important d'insérer ces
charges et ces obligations dans l'acte de cession.
Pour l'acquéreur, il est tenu de :
o Prendre le cabinet avec le matériel et les
équipements qui se trouvent actuellement dans le cabinet, sans aucune
indemnité de changement de prix. Une clause de révision du prix
de la clientèle peut être cependant insérée dans le
contrat.
o Supporter tous les frais et les droits d'enregistrement
relatifs à l'acquisition.
122
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Prendre en compte les commandes et les marchés en
cours conclus par le cédant. Une liste de ces commandes et
marchés en cours sera annexée au contrat.
o Prendre en compte le personnel attaché au cabinet. Une
liste du personnel rattaché au cabinet sera annexée au contrat
Pour le cédant, il déclare :
o Avoir satisfait les obligations réglementaires,
administratives et
professionnelles nécessaires à l'activité
du cabinet.
o Avoir obtenu l'accord des co-contractants tels que les
contrats de crédit bail, licence d'exploitation et la garantie des
actifs.
o Que rien ne s'oppose à la cession des actifs
cédés du cabinet et que ces actifs sont à la
propriété du cabinet.
Ces clauses peuvent être insérées au contrat
en cas de cession des éléments d'actifs du cabinet ou en cas de
cession des droits sociaux.
1.6. Clause de non-concurrence ou de
non-rétablissement
Il est fréquent que le professionnel qui se retire
s'engage à ne pas exercer la profession dans un périmètre
géographique déterminé et pendant une période
limitée. Cette clause de non-concurrence (ou de
non-rétablissement) permet de garantir la réalité de la
rupture des liens qui existaient précédemment entre le
professionnel et ses clients85.
Par cet engagement, le repreneur essaye de se couvrir contre
le risque de rétablissement de l'expert-comptable cédant. Il
s'agit du risque de concurrencer le cabinet et réaliser des missions,
pour son propre compte ou pour le compte d'un autre expert-comptable, avec un
ancien client.
Dans le cas où le cédant expert-comptable
arrête son activité, cette clause de non-concurrence n'a pas un
grand effet. Le départ de certains collaborateurs peut cependant
entraîner une importante évasion de clientèle. Si une
clause de non concurrence existe dans le contrat de travail et qu'elle est
contre signée par le salarié, elle lui est opposable lors de la
transmission.
85 Francis Lefebvre, Mémento pratique : Les
Professions Libérales 2005 - 2006, édition Francis Lefebvre 2004,
page 103.
123
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette obligation doit être expressément
prévue dans la convention, elle ne se présume pas86.
La clause à insérer dans le contrat peut être
formulée de la manière suivante « M. ......
cédant, s'interdit à compter de ce jour, pendant une durée
de ...... , de tenir, créer, collaborer ou s'intéresser
directement ou indirectement par l'intermédiaire de tout groupement,
société, entreprise, ou membre de son groupe familial, à
un autre cabinet d'expert-comptable, et ce dans un rayon de ... km dudit
cabinet sous peine de dommages et intérêts envers M. ..........
cessionnaire. Le cédant s'oblige à faire respecter cette
obligation de non-concurrence à tout successeur ou ayant droit total ou
partiel. »
Cependant, selon la jurisprudence française, pour que
la clause de non- concurrence soit valide, il faut qu'elle soit limitée
dans le temps et / ou dans l'espace. Il ne faut pas aussi qu'elle soit
disproportionnée avec l'objet du contrat. Et enfin, il ne faut pas
qu'elle interdise au vendeur l'exercice de toute activité
professionnelle87.
Toutefois, la contrepartie de l'insertion de cet engagement
pris par le vendeur se matérialise par le paiement par le cessionnaire
d'une indemnité de non-rétablissement, l'insertion de telle
clause suppose également l'obligation par le cédant :
o de présenter le repreneur aux clients avant de quitter
le cabinet,
o d'assister ce dernier efficacement auprès de la
clientèle pendant une période déterminée ; et
o en plus de renoncer à tout acte de concurrence.
En cas de cession partielle du cabinet, une autre clause de
non-concurrence sera insérée en faveur du cédant.
La partie envers laquelle l'engagement de non-concurrence n'a
pas été respecté a le choix entre forcer l'autre partie
à l'exécution de la convention ou d'en demander la
résolution avec dommages et intérêts88.
L'insertion de clause de non-concurrence dans le contrat peut
ainsi être utile en
cas de cession de droits sociaux ou en cas de cession
d'éléments d'actif du cabinet.
1.7. Le prix
Les parties de la cession du cabinet devront ensuite convenir
d'un prix de la cession. Ce prix correspond à la valeur du droit de
présentation de la clientèle, du
86 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
702.
87 J PAILLUSSEAU, JJ CAUSSIN, HLAZARSKI et P
PEYRAMAURE : Cession d'entreprise -éd DALLOZ 1999- page 294
88 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
702.
124
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
matériel et équipements ainsi que des
engagements du cédant après la cession, tel que l'engagement de
non concurrence. Il peut être ainsi indexé ou faire
référence dans le contrat à une formule dans la mesure
où cela ne laisse aucune ambigüité dans la
détermination du prix et, le cas échéant,
révisable.
D'après l'article 579 du code des obligations et des
contrats, « le prix de la vente doit être déterminé.
On ne peut en rapporter la détermination à un tiers ni acheter au
prix payé par un tiers, à moins que le prix ne soit connu des
contractants.... »89.
Lorsque le prix de cession est fixé dans le contrat
d'une manière absolue, il ne peut y avoir de problème. Dans le
cas contraire, des problèmes peuvent survenir rendant la vente nulle.
Les modalités de paiement
Le paiement du prix peut être au comptant comme il peut
être à crédit. L'option à l'une ou à l'autre
modalité dépend de la volonté des parties et du pouvoir de
négociation de chacune.
« Un paiement total à la signature de l'accord
est plutôt rare en pratique »90. Le paiement
intégral du prix de cession peut cependant être prévu dans
les cas rares de décès, d'incapacité, radiation de
l'expert-comptable... dans ces cas le prix de cession n'est pas
généralement cher par rapport au prix réel du cabinet.
Le montant du premier paiement est fonction du pouvoir de
négociation des parties, mais il oscille habituellement entre 33 % et 50
% du prix de vente total prévu, avec la réserve suivante : plus
le prix de cession est élevé, moins le montant versé
à sa signature est important.91
1.8. Les déclarations des parties
Il s'agit de deux nature de déclaration, tels que la
garantie de la situation financière et juridique du cabinet. La garantie
de la situation financière consiste à confirmer les informations
comptables relatives au cabinet suite au diagnostic. Pour la
89 Abdallah EL AHMADI ; Droit Civil- contrats
spéciaux : La vente, édition EL WAFA 1997 page 159. En commentant
ces dispositions, la cour de cassation dans un arrêt numéro 7009
en date du 10 mai 1983 a considéré que le contrat ne comportant
pas un prix déterminé et précis n'est pas établi
conformément aux dispositions de l'article 579 des codes des obligations
et des contrats et le rend nul et que le prix doit être
déterminé dans le contrat ou du moins déterminable.
90 Ordre des experts-comptables de France /
commission transmission, la transmission de cabinets d'expertise comptable
(septembre 2006), page 70.
91 Ordre des experts-comptables de France / commission
transmission, la transmission de cabinets d'expertise comptable (septembre
2006), page 70.
125
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
garantie de la situation juridique, elle concerne la
régularité du cabinet vis-à-vis du droit
commun et les textes de la règlementation de la
profession d'expertise comptable. 1.8.1. La garantie des informations
financières
Après avoir diagnostiqué le cabinet (dernier
portefeuille client, l'organisation du cabinet, les ressources humaines du
cabinet ...), tel que présenté par le cédant,
l'acquéreur essayera de se protéger contre le risque de
dégradation de la situation du cabinet au cours de la période
comprise entre la date de ce diagnostic et la date effective de cession.
Pour échapper à ce risque, il a le choix, suivant
les circonstances de l'opération, entre deux solutions92 :
Dans un premier cas l'acquéreur peut se contenter de
la dernière situation diagnostiquée qui constituera la situation
de référence et qui sera annexée au contrat de cession.
Les parties ont recours à cette solution surtout quand la date du
diagnostic est proche de la date de cession. L'acquéreur exigera alors
que certaines affirmations du cédant soient insérées dans
le contrat telles que :
- le cédant a géré le cabinet depuis la
date du dernier diagnostic comme un bon père
de famille et qu'il a gardé les mêmes règles
de gestion,
- la situation nette de la société ne s'est pas
dégradée par rapport à la situation de
référence et n'a pas subi de perte
substantielle,
- la clientèle n'a pas subi une perte par rapport
à celle diagnostiquée,
- certains contrats, notamment ceux des clients et du personnel,
n'ont pas été
modifiés au détriment des intérêts de
la société,
- l'organisation du cabinet et le système d'information
n'ont pas été changé vers une
situation moins organisée,
- certains actifs ou certains biens (à
énumérer) n'ont pas été cédés et la
société
dispose toujours de leur maîtrise et ils n'ont pas
été hypothéqués ou nantis,
- toutes les déclarations fiscales et sociales ont
été déposées dans les délais,
- ...etc.
L'acquéreur peut aussi exiger que le portefeuille
client soit diagnostiqué encore une fois pour examiner les
opérations réalisées entre la date de diagnostic de
référence et la date de cession.
92 Moncef Sellami, Mémoire d'expertise
comptable : Acquisition d'un bloc de contrôle : rôle de
l'expertcomptable et implications juridiques, comptables et fiscales (novembre
2003) page 104.
126
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Dans la deuxième solution, les parties signent le
contrat de cession contenant une clause par laquelle elles conviennent qu'une
situation arrêtée à la date de cession sera établie
en commun accord. La situation du cabinet (clientèle, organisation,
ressources humaines ...) ainsi établie sera paraphée par les
parties et annexée à un document faisant référence
au contrat de cession.
Le contrat de cession est donc établi sous condition
résolutoire, il risque de s'annuler si l'une des parties n'a pas
donné son accord sur cette situation.
1.8.2. La garantie des informations
juridiques
Le vendeur déclare et garantit :
- que le cabinet a été régulièrement
constitué et qu'il a fonctionné depuis sa création
jusqu'à la date de cession conformément aux lois
en vigueur et notamment la loi de réglementation de la profession des
experts-comptables93,
- que les statuts du cabinet sont conformes à ceux
communiqués au cessionnaire,
- que les titres sont librement cessibles et ne sont
frappés d'aucun privilège,
nantissement, gage qui pourraient avoir des répercussions
sur le transfert de propriété,
- que les documents comptables, notamment ceux relatifs à
la période non prescrite
fiscalement, sont conformes aux exigences comptables,
- que toutes les provisions pour risque ou pour
dépréciation nécessaires ont été
constatées,
- que la société n'est pas en état de
cessation de paiement ou de redressement
judiciaire,
- que le cabinet n'est pas en état de contrôle
fiscal et qu'il n'a aucun contentieux
fiscal en cours,
- que le cabinet n'a pas fait l'objet de sanctions
disciplinaires dans les cinq ans
précédant la cession,
- ...etc.
De son coté l'acquéreur déclare :
- qu'il est inscrit au tableau de l'OECT,
- qu'il n'a jamais été en état de
liquidation judiciaire, faillite, redressement judiciaire
ou cessation de paiement.
93 La loi 88-108 du 18 août 1988, portant
refonte de la législation relative à la profession
d'expert-comptable.
127
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1.9. L'obligation de présentation
Cette clause du contrat oblige le cédant à
présenter le successeur aux différents partenaires du cabinet
dont notamment les fournisseurs, les clients et les autres partenaires. Le
cédant s'oblige également à mettre l'acquéreur au
courant de toutes les affaires du cabinet et de remettre tous les documents
concernant la clientèle.
La clause suivante peut être insérée dans
le contrat « Le cédant prend l'engagement de mettre le
cessionnaire au courant de toutes ses affaires et de le présenter
à sa clientèle et à ses fournisseurs pendant une
période de .......... à compter de l'entrée en jouissance
du cessionnaire. Le premier s'engage expressément à fournir au
deuxième tous renseignements utiles et notamment à lui remettre
l'intégralité des dossiers et documents concernant les clients
présentés ».
Par ailleurs, la mise en oeuvre de cette présentation est
informelle, elle relève de la volonté des parties et des usages
professionnels.
Elle se traduit le plus souvent par l'accomplissement des
prestations suivantes94 :
- la remise par l'expert-comptable cédant à son
successeur du fichier clients et des dossiers relatifs à ces clients
;
- l'envoi par l'expert-comptable cédant d'une
lettre-circulaire par laquelle il
l'informe le client qu'il se retire et présente son
successeur en incitant cette
clientèle à reporter sur celui-ci la confiance
qu'elle lui témoignait ; - la présentation personnelle du
successeur aux différents clients.
1.10 Les clauses compromissoires
Il est important que les parties fixent dans l'accord les
modalités de résolutions des litiges qui peuvent survenir
après la cession. Cette clause porte donc sur les tribunaux
compétents et / ou sur les modalités de nomination d'un
arbitre.
2. Les stipulations particulières pour la
protection des parties
Dans ce paragraphe nous distinguons entre les garanties de droit
et les garanties contractuelles prévues dans le contrat.
2.1. Les garanties de droit
Généralement, les parties font recours aux
garanties de droit dans le cas où la situation réelle du cabinet
n'est pas conforme à la situation conventionnelle.
94 Groupe Revue Fiduciaire, les professions
libérales (janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page
701.
128
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.1.1. Les vices de consentement
Les vices de consentement servent à effectuer un
contrôle procédural du contrat de cession du cabinet contre
l'erreur, le dol et la violence, c'est-à-dire que l'accent est mis sur
la manière dont est formé le contrat et non sur l'objet du
contrat lui-même. Est annulable le consentement :
· donné par erreur : dans le
cadre de l'acquisition de cabinet d'expertise comptable, il est difficile
à notre avis de se tromper sur l'identité ou l'espèce du
cabinet. En revanche, il est tout à fait possible de se tromper sur la
qualité qui a été la cause déterminante pour
contracter. Ainsi l'article 45 du code des obligations et des contrats dispose
que « L'erreur de fait peut donner droit à la rescision lorsqu'elle
tombe sur l'identité ou sur l'espèce, ou bien sur la
qualité de l'objet qui a été la cause déterminante
du consentement. »,
· surpris par dol : aux termes de
l'article 56 du code des obligations et des contrats « Le dol donne
ouverture à la rescision lorsque les manoeuvres ou les réticences
de l'une des parties, de celui qui la présente ou est de
complicité avec elle, sont de telle nature que sans ces manoeuvres ou
ces réticences, l'autre partie n'aurait pas contracté. Le dol
pratiqué par un tiers a le même effet lorsque la partie qui en
profite en avait connaissance». Pour qu'il y ait dol, il est
nécessaire d'avoir à la fois un élément
matériel et un élément intentionnel. Le premier est
constitué par les manoeuvres ou les réticences, alors que le
deuxième implique la mauvaise foi du contractant.95
Il a été ainsi considéré comme dol
par la jurisprudence française96, la déclaration faite
par le cédant dans l'acte selon laquelle le fonds de commerce
n'étant grevé d'aucune inscription de privilège alors
qu'il était nanti en garantie d'un prêt ; il en est de même
pour la non comptabilisation volontaire de certaines factures de fournisseurs
afin d'augmenter les capitaux propres ou encore le fait de cacher l'existence
de risques fiscaux dus à des infractions à la loi fiscale
commises par le cédant., ou
95 Mohamed EZZINE : la théorie
générale des obligations- le contrat, édition ELWAFA 1993
page 135.
96 J PAILLUSSEAU, JJ CAUSSIN, H LAZARSKI et P
PEYRAMAURE : Cession d'entreprise -éd DALLOZ 1999- page 297.
129
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· extorqué par violence : La
violence est sans doute une cause d'annulation du
contrat, mais elle ne pourra être soulevée que
rarement dans le cadre d'une cession de cabinet d'expertise comptable.
2.1.2. La garantie des vices cachés
Cette garantie a pour origine les dispositions de l'article
647 et suivants du code des obligations et des contrats. Selon cet article
« le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent sensiblement
la valeur, ou la rendent impropre à l'usage auquel elle est
destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les
défauts qui diminuent légèrement la valeur ou la
jouissance et ceux tolérés par l'usage ne donnent pas ouverture
à la garantie.
Le vendeur garantit également l'existence des
qualités déclarées par lui, ou qui ont été
stipulées par l'acheteur. ». Ainsi le fait de cacher le
défaut que l'acheteur ne peut pas déceler, compte tenu de la
nature de la chose vendue, et dont ce dernier n'a pas eu connaissance au moment
de la vente est considéré comme vice qui annule le contrat.
2.1.3. La garantie d'éviction
Comme tout vendeur, le cédant est tenu de garantir le
cessionnaire contre toute éviction. En conséquence, il est tenu
de mettre le bénéficiaire de la cession en mesure de jouir
paisiblement de la clientèle qui lui a été
cédée97.
La garantie d'éviction est définie par l'article
630 du code des obligations et des contrats, comme la garantie de la jouissance
et la possession paisible de la chose vendue. Aux termes de l'article 631 du
code des obligations et des contrats, « l'obligation de garantie emporte
pour le vendeur celle de s'abstenir de tout acte ou réclamation qui
tendrait à inquiéter l'acheteur ou le priver des avantages sur
lesquels il avait droit de compter, d'après la destination de la chose
vendue, et l'état dans lequel elle se trouvait au moment de la
vente.»
D'après ces dispositions98, le vendeur d'un
cabinet d'expertise comptable garantit l'acheteur non seulement contre ses
faits mais aussi contre tout acte émanant d'une tierce personne,
justifié par un droit sur les titres ou sur le patrimoine du cabinet, et
de nature à empêcher l'acquéreur à exploiter, le
cabinet qu'il vient d'acquérir.
97 Francis Lefebvre, Mémento pratique : Les
Professions Libérales 2005 - 2006, édition Francis Lefebvre 2004,
page 103.
98 Moncef Sellami, Mémoire d'expertise
comptable : Acquisition d'un bloc de contrôle : rôle de
l'expertcomptable et implications juridiques, comptables et fiscales (novembre
2003) page 102.
130
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.1.4. La protection fondée sur le droit
pénal
L'acquéreur peut dans certains cas poursuivre le
vendeur sur le plan du droit pénal. En effet ceci est envisageable si le
vendeur lui présente un bilan annuel inexact ne donnant pas une image
fidèle de la situation du cabinet et du résultat de ses
opérations99. Ou encore lorsqu'il a présenté
une fausse situation comptable sur la base de laquelle la transaction a eu
lieu.
2.2. Les garanties contractuelles
Il est tout à fait légitime que
l'acquéreur cherche à se protéger moyennant des clauses
contractuelles telles que celle de la non-concurrence, de la garantie de
déclaration du vendeur, de la garantie de passif ou celle de la garantie
de paiement du prix. En effet, les garanties de droit peuvent paraître
insuffisantes pour l'acquéreur et ne couvrent pas efficacement les
risques inhérents à la transaction.
2.2.1. Clause de garantie du chiffre
d'affaires
Cette clause est différente des clauses de garantie de
la clientèle, et elle est difficile à
apprécier100. D'après la doctrine française, le
cessionnaire ne peut exiger du cédant la garantie que ses clients
continueront obligatoirement à avoir recours à
lui101.
La garantie du chiffre d'affaires sera limitée à
une année, « on peut considérer qu'au-delà d'une
année, c'est plutôt une responsabilité partagée qui
incombe au cédant et l'acquéreur »102. Le
repreneur peut demander que cette durée de garantie soit
supérieure s'il estime que le cabinet ou la clientèle est
très intuitu personae.
En contre partie, le cédant peut demander un engagement
du repreneur de respecter une certaine éthique en évitant par
exemple la surfacturation ou la facturation différée.
99 Article 146 et 223 du code des
sociétés commerciales
100 Installation, association, transmission des cabinets
d'expertise comptable (compte rendu de la journée d'information du
31/01/1990 organisée par Interfimo) page 56.
101 Groupe Revue Fiduciaire, les professions libérales
(janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page 701.
102 Installation, association, transmission des cabinets
d'expertise comptable (compte rendu de la journée d'information du
31/01/1990 organisée par Interfimo) page 56.
131
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.2.2. La garantie de passif
La garantie de passif est le nom générique de cet
engagement pris par le vendeur, toutefois son champ d'application concerne
à la fois l'actif et le passif du cabinet.
Par cette garantie, le cédant s'engage à verser
à la société le montant de toute augmentation de passif et
de toute diminution d'actif qui s'est révélée après
la date de l'acquisition dont l'origine remonte à une période
antérieure à cette date.
Il est aussi fréquent de stipuler qu'il y aurait
compensation entre toute augmentation d'actif avec toute augmentation de passif
et entre toute diminution d'actif avec toute diminution de passif. Le
cédant vigilant doit limiter son engagement au versement de montant net
d'économie d'impôt qui sera réalisée par la
société du fait de l'augmentation de son passif ou de la
diminution de son actif.
A notre avis, il est tout à fait normal que le
cédant manifeste une certaine réticence à accorder une
telle garantie, ce qui peut faire échouer les négociations.
L'acquéreur a donc intérêt à tester dès le
départ l'attitude du cédant envers cette garantie.
Le risque à couvrir par cette garantie est
généralement celui de la révélation d'un passif
fiscal dû à des irrégularités commises par l'ancien
gestionnaire. Pour cette raison, la durée de la garantie est souvent
limitée à la durée nécessaire pour la prescription
fiscale. Mais en réalité, les risques sont divers et multiples
impliquant un temps considérable pour une rédaction minutieuse de
la garantie de passif.
Lors de la négociation de la garantie de passif, le
cédant essayera de limiter sa durée : « La durée
maximale qu'on a vu accepter a été de huit ans, et la moyenne se
situe aux alentours de quatre ans. »103.
Les parties peuvent fixer deux durées, une pour les
risques fiscaux et l'autre pour les autres risques. Quand la situation de
référence présente sur le plan fiscal des pertes
reportables ou des amortissements différés, l'acquéreur
devrait en tenir compte dans la fixation de la durée de garantie.
L'administration fiscale a en effet le droit, en cas d'imputation de ces pertes
ou de ces amortissements sur les bénéfices futurs, de remonter
jusqu'à l'année de leur constatation pour apprécier leur
validité.
Le cédant tentera aussi d'imposer un seuil à
partir duquel sa garantie peut être mise en jeu. En outre, la convention
de garantie peut stipuler une franchise de sorte que seuls les montants
dépassant un certain seuil seront versés à la
société.
103 Audes SERES : Garantie de passif: Mieux vaut prévenir
que guérir, Revue Option Finance n°359 (12 juin 1995). page 19
à 20.
132
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.2.3. La garantie du paiement du prix
Lorsque le prix est payé au comptant, il n'y aura pas
de problème. En revanche, lorsqu'une partie du prix est payée
à terme, ceci doit être formalisé par un contrat de
prêt entre les deux parties en plus par exemple d'une caution bancaire,
d'une traite avalisée, d'une hypothèque, d'un nantissement des
titres à son profit...etc.
La clause suivante peut être insérée dans
le contrat « le non-paiement des sommes restant pour un montant de
...dinars, entraînera au gré de Monsieur ... soit la suspension
des obligations restant à remplir, soit la résolution du contrat,
soit le recouvrement du prix ».
2.2.4. L'organisation des relations entre le cabinet et
le cédant après la cession
Le cédant peut souhaiter maintenir, après la
cession, une relation professionnelle avec le cabinet. Ceci peut se manifester
à travers l'octroi d'un emploi au cédant ou bien par sa
nomination en tant que consultant du cabinet. Ces possibilités changent
suivant la situation personnelle de l'acquéreur, qu'il s'agisse d'un
jeune expert-comptable ou d'un groupe qui cherche à s'étendre.
L'acquéreur est en général favorable
à ce type de convention car l'intervention du cédant peut
être efficace pour continuer le développement du cabinet, pour la
représentation et l'assistance de l'acquéreur avec les clients et
pour résoudre certains problèmes survenus après la
cession. Dans ce cas la représentation de la clientèle du cabinet
au repreneur est gratuite et comprise dans le prix de cession.
Il convient de préciser dans la convention la
durée pendant laquelle le cédant continuera à exercer sa
profession conjointement avec son successeur. Cette durée doit
être brève104 car l'exercice en commun doit uniquement
avoir pour but de faciliter le transfert de la clientèle105
.
Le cédant peut aussi bénéficier d'un
mandat social. Suivant l'accord conclu avec le repreneur, il peut être
nommé, selon le cas, gérant, administrateur, directeur
général, secrétaire général...etc.
104 Groupe Revue Fiduciaire, les professions libérales
(janvier 2004), édition groupe revue fiduciaire, page 701.
105 Francis Lefebvre, Mémento pratique : Les Professions
Libérales 2005 - 2006, édition Francis Lefebvre 2004, page
103.
133
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cette pratique ne remet pas en cause le principe du transfert
des pouvoirs à l'acquéreur. Le cédant
bénéficiaire du mandat social va exercer en effet ses pouvoirs
dans le cadre des directives données par
l'acquéreur106. Ce processus de sortie du cédant doit
être négocié dés le début et formalisé
dans l'acte de cession.
§ 3- LA FORME DE L'ACTE DE CESSION
Tout au long de cette partie, nous allons étudier les
différentes formes du contrat de cession dont notamment les conditions
suspensives de l'acte, la pluralité des documents, les annexes du
contrat et la mise en forme de la cession.
1. Les conditions suspensives de l'acte de
cession
Dans la majorité des cas, l'acte de cession prend la
forme suspensive. La liste des conditions suspensives sera donc
insérée dans le contrat de cession. Ces conditions concernent
généralement l'obtention de l'agrément de
l'acquéreur par la société, l'obtention de la
démission des anciens mandataires ou leur révocation, le
transfert d'un nombre minimum de clients à déterminer et
l'obtention du diplôme d'expertise comptable par l'acquéreur dans
un délai bien déterminé.
Les parties peuvent fixer un délai pour la
réalisation des conditions suspensives au-delà duquel la cession
ne peut se réaliser.
Par ailleurs, les parties peuvent s'abstenir d'assortir
l'accord de toute condition suspensive. Cette forme d'accord supposerait que
l'acquéreur est déjà associé dans la
société et n'a pas besoin d'être agréé par la
société, elle supposerait aussi qu'il n'a pas besoin d'une
autorisation administrative pour conclure sa transaction.
2. La pluralité des documents et des annexes au
contrat
Pour différentes raisons les parties se voient
obligées d'établir plusieurs documents matérialisant
l'accord qu'ils ont établi. Le nombre et la nature des documents ne sont
pas figés, ils dépendent des circonstances de la transaction et
de la volonté des contractants.
106 Moncef sellami, Mémoire d'expertise comptable :
Acquisition d'un bloc de contrôle : rôle de l'expertcomptable et
implications juridiques, comptables et fiscales (novembre 2003) page 115.
134
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
D'autres actes seront établis dans un document distinct
de celui constatant la cession. C'est le cas notamment de la garantie de passif
où l'acquéreur constitue le bénéficiaire de la
garantie.
En pratique, la convention de garantie de passif sera
établie et paraphée par le vendeur et l'acheteur avant
l'établissement du contrat de cession.
Parmi les annexes au contrat de cession, peuvent figurer :
o La liste des clients,
o La liste des commandes et les marchés en cours
entamés par le cédant, o La liste du matériel et des
équipements,
o La liste du personnel rattaché au cabinet à
transmettre.
3. La mise en forme des contrats de cession
Les parties peuvent convenir que la cession soit
matérialisée par un seul contrat comme elles peuvent
échanger des promesses unilatérales de vente et d'achat.
3.1 La cession matérialisée par un
contrat
Le contrat de cession dans ce cas est
généralement assorti de conditions suspensives. Il contient tous
les engagements pris dans l'accord. Il énumère avec détail
les conditions suspensives et les documents à fournir par chaque partie
attestant la réalisation des dites conditions.
Le contrat de cession fera aussi référence aux
autres contrats accessoires, notamment la garantie de passif, qui lui sera
annexé. Cette technique juridique permet d'éviter les failles qui
seront éventuellement utilisées par l'une des parties pour
échapper à une obligation.
3.2 La cession matérialisée par des
promesses unilatérales d'achat et de vente
Les parties peuvent échanger des promesses
unilatérales d'achat et de vente pour matérialiser la cession. La
promesse réciproque de contracter formalise la volonté des
parties de réaliser l'opération de transmission du cabinet.
Ce contrat doit préciser l'ensemble des
éléments nécessaires à la réalisation
concrète de la transmission, notamment :
· La date d'effet de la prise de possession,
· Le prix de cession,
135
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Les modalités de règlement,
· Le mode de détermination des travaux en cours.
En accordant une promesse de vente, le vendeur (promettant)
s'oblige personnellement envers l'acheteur (bénéficiaire)
à lui céder un certain nombre de titres ou le portefeuille client
moyennant un prix convenu. L'acheteur est donc bénéficiaire d'une
option, s'il lève cette option le contrat de vente sera formé
sous réserve évidemment de l'existence d'une clause
suspensive.
Lorsque le contrat de promesse n'a plus d'objet ou prend fin,
les deux parties établissent ainsi le contrat définitif. Ainsi le
temps qui s'écoule entre ces deux contrats ne doit pas être
excessif afin que les éléments pris en compte ne subissent
d'évolutions significatives.
Par mesure de précaution, l'acheteur devrait exiger
une clause dans la promesse de vente qui interdit la cession du cabinet tant
que le délai d'acceptation n'est pas expiré. Ainsi il parait
également souhaitable qu'un acompte de l'ordre de 10% du prix de vente
soit versé à l'occasion de la signature de cette promesse de
vente.
Enfin, pour accepter l'offre de vente, l'acheteur doit
normalement adresser au promettant une lettre d'acceptation. L'acheteur doit
veiller à ce que l'adresse du promettant figure clairement dans le
contrat de promesse de vente.
136
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CHAPITRE DEUXIEME : LES IMPLICATIONS FISCALES,
SOCIALES, ET COMPTABLES ET LE FORMALISME DU TRANSFERT
Plusieurs étapes sont nécessaires dans le
processus d'acquisition d'un cabinet d'expertise comptable, depuis l'analyse
stratégique du mode de transmission jusqu'au choix de la cible et la
signature du contrat de cession en passant par les travaux de diagnostic et
d'évaluation.
A l'issue de ces étapes, le repreneur et le
cédant se trouvent confrontés aux problèmes des
conséquences fiscales, sociales et comptables qui suivent les
scénarios juridiques pour la réalisation de cette
opération de transmission de cabinet. Ceci constitue la première
section de ce chapitre.
Quant aux conséquences fiscales de l'acquisition du
cabinet, les deux parties seront confrontées aux paiements des
impôts et taxes exigés par la loi, comme ils peuvent profiter des
avantages prévus par la loi de finances de l'année 2007 en cas de
transmission d'entreprise suite à la retraite du dirigeant ou suite
à son incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
Les conséquences sociales doivent être
étudiées par les deux parties de la transmission, notamment en
cas de transmission partielle de l'activité.
La transcription comptable de l'opération présente
aussi plusieurs cas de figures suivant chaque scénario juridique de la
transmission du cabinet.
En deuxième section nous allons étudier le
formalisme du transfert. Ceci conditionne la réussite de cette
opération. Il s'agit des formalités juridiques ainsi que
l'information des tiers par cette opération de transmission.
137
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 1 : LES IMPLICATIONS FISCALES, SOCIALES, ET
COMPTABLES
Dans cette section nous allons étudier les
implications fiscales, sociales et comptables de l'opération de
transmission de cabinet d'expertise comptable pour le cédant et le
repreneur.
§ 1 : LES IMPLICATIONS FISCALES
La cession de cabinet d'expertise comptable n'est pas sans
incidences fiscales. Nous examinerons dans les développements qui
suivent les impôts et taxes pouvant être réclamés au
cédant ou au repreneur.
La loi de finances 2007 dans les articles 12 à 20 a
par ailleurs prévu des dispositions fiscales de faveur en matière
des impôts directs, des droits d'enregistrement et de la TVA pour les
opérations de transmission des entreprises, et ce dans les cas suivants
:
· La cession de l'entreprise par le propriétaire qui
atteint l'âge de la retraite,
· La cession de l'entreprise suite à
l'incapacité du propriétaire de poursuivre sa gestion,
· La transmission de l'entreprise suite au
décès de son propriétaire.
Le coût fiscal de cette opération de cession du
cabinet peut être lourd pour les deux parties. Ce coût varie selon
le choix du scénario de la transmission.
L'analyse du questionnaire effectué (voir annexe 1)
montre que 64 % des expertscomptables pensent que les avantages fiscaux ne
constituent pas leur premier critère de choix du cabinet. Leur choix
sera plutôt influencé par la qualité de la
clientèle, l'organisation du cabinet, la qualification du personnel et
les conditions de transmission du cabinet. L'analyse montre aussi que 36 % des
experts-comptables pensent que leur choix sera plus influencé par les
avantages fiscaux lors de la transmission des cabinets.
Le schéma suivant présente l'avis des
experts-comptables interrogés.
138
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
Votre choix stratégique sera-t-il influencé par
les obligations et les
avantages fiscaux liés à chaque mode de
reprise ?
|
Oui, je choisirais le mode le plus avantageux fiscalement Non,
je choisirais le mode le plus avantageux pratiquement
|
|
1. En matière d'impôt sur les revenus des
personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés
Le régime fiscal des plus-values,
réalisées suite à la cession du portefeuille client ou de
cession d'actions et de parts sociales, diffère selon la
personnalité juridique du cédant et son régime
d'imposition.
Des avantages fiscaux ont été prévus en
cas de cession d'actions ou des parts sociales ou en cas de transmission
d'entreprise par un propriétaire qui a atteint l'âge de la
retraite et ce aussi bien au profit du cédant qu'au profit de
l'acquéreur.
1.1. Principe général : imposition de la
cession du cabinet
La cession d'un cabinet d'expertise comptable exploité
en entreprise individuelle entraîne une imposition immédiate des
bénéfices d'exploitation réalisés et qui n'ont pas
été imposés107.
Lorsque le cédant (personne physique ou morale) est
soumis à l'impôt suivant le régime réel, l'article
11 du code de l'IRPP et de l'IS prévoit « le résultat net
est déterminé d'après les résultats d'ensemble des
opérations de toutes nature effectuées par l'entreprise y compris
notamment la cession de tout élément d'actif ». La
plus-value de cession des éléments d'actif du cabinet ainsi que
le portefeuille client108 est imposable au même titre que les
bénéfices d'exploitation.
107 Article 58 du code de l'IRPP et de l'IS.
108 La prise de position en date du 6 septembre 2008 en annexe
8.
139
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Le cédant personne physique, peut être soumis
à l'impôt suivant une base forfaitaire, dans ce cas l'impôt
sur les bénéfices est calculé sur 70% des recettes brutes
réalisées par l'activité non commerciale. L'article 21 du
code de l'IRPP et de l'IS défini les bénéfices des
professions non commerciales : « les bénéfices
réalisés par les professions libérales », ce qui
exclu, à notre avis, la plus-value de cession des éléments
d'actif et du portefeuille client, des recettes brutes réalisées
par l'expert comptable.
Suivant le principe général de la
fiscalité, qui prévoit qu'un revenu ne peut être imposable
sans texte, la plus-value de cession des éléments d'actif et du
portefeuille client du cabinet n'est pas imposable.
· Détermination de la plus-value de cession de la
clientèle
o Cas de la clientèle acquise : la plus-value de
cession est égale à la différence entre, d'une part, le
prix de cession et d'autre part, le prix d'acquisition de la clientèle
en question.
o Cas de la clientèle constituée : la
plus-value de cession est égale à la totalité de son prix
de cession. Etant précisé à ce niveau qu'aucune
déduction n'est admise à quelque titre que ce soit.
o Cas particulier de la cession concomitante de la
clientèle et l'immeuble objet de l'exploitation : il y a lieu de
distinguer entre le prix de la cession de la clientèle et celui de
l'immeuble. Dans ce cas, le cédant réalise
· une plus-value de cession de la clientèle qui sera
rapportée
aux résultats de l'exploitation de l'exercice de la
cession;
· une plus-value immobilière au titre de la
cession de l'immeuble imposable à l'IR dans la catégorie des
revenus fonciers.
D'après l'article 58 du code de l'IRPP et l'IS, une
déclaration de l'impôt est à déposer par le
cédant dans les quinze jours de la cession du cabinet exploité en
entreprise individuelle. Suivant le même article, le cessionnaire est
responsable, à concurrence du prix de cession, du paiement des droits
dus au titre de l'exploitation cédée, solidairement avec le
cédant pendant vingt jours à compter de la date de souscription
par ce dernier de la déclaration susvisée, sauf s'il informe par
écrit l'administration fiscale de l'opération dans les
mêmes délais impartis au cédant.
140
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Il est à noter que les impositions établies en
cas de cession, viennent en déduction du montant de l'impôt sur le
revenu des personnes physiques calculé sur l'ensemble des
revenus109.
1.2. Cas particulier de la cession totale des
éléments de l'actif ou de la cession
partielle des actifs du cabinet suite à
l'atteinte par l'expert-comptable de
l'âge de la retraite ou à son
incapacité de poursuivre la gestion du cabinet
En vertu de l'article 11 bis du code de l'impôt sur le
revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les
sociétés110, est déductible du
bénéfice imposable, la plus-value provenant de la cession totale
des éléments de l'actif ou de la cession partielle des actifs
constituant une unité économique indépendante et autonome
et ce, pour les opérations de cession qui interviennent suite à
:
· l'atteinte de l'expert-comptable, propriétaire du
cabinet l'âge de la retraite, ou
· son incapacité de poursuivre la gestion du
cabinet.
Les cas d'incapacité de poursuivre la gestion de
l'entreprise (cabinet) sont fixés par le décret n° 2007-934
du 16 avril 2007 (annexe n° 9).
Le bénéfice de cette déduction est
subordonné à la satisfaction des conditions suivantes :
- les actifs cédés doivent être inscrits
au bilan à la date de la cession. Parmi les actifs qui peuvent
être inscrit au bilan, nous citons à titre d'exemple les
immobilisations corporelles, incorporelles et financières, les
créances clients et débiteurs divers ainsi que la
liquidité disponible. Suivant une application stricte des dispositions
de la loi, le fonds de commerce en cas d'une entreprise commerciale ou le
portefeuille client en cas d'une profession libérale qui est
constitué par le cédant et non inscrit au bilan de l'entreprise,
peut être considéré comme autres éléments
d'actifs non inscrits au bilan et donc imposable.
- la production à l'appui de la déclaration
annuelle de l'impôt de l'année de la déduction d'un
état des actifs cédés mentionnant la valeur comptable
nette des actifs, la valeur de cession et la plus-value ou la moins-value
enregistrée.
109 Nadia HANAFI, Mémoire d'expertise comptable :
intervention de l'expert-comptable dans la transmission de l'entreprise
familiale, page 175.
110 Il s'agit des avantages prévus par l'article 12 de la
loi n°2006-85 du 25 décembre 2006 relative à la loi de
finances pour l'année 2007.
141
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
- la poursuite par l'expert-comptable repreneur de
l'exploitation du cabinet pendant une période de 3 ans au moins à
compter du premier janvier de l'année qui suit celle de
l'acquisition.
Le non respect de cette condition entraîne le paiement
par le bénéficiaire de la déduction de l'impôt non
acquitté au titre de la plus-value déduite, majoré des
pénalités de retard exigibles conformément à la
législation en vigueur. Ces dispositions ne s'appliquent pas en cas de
non respect de cette condition pour des motifs qui ne sont pas imputables
à l'entreprise (cabinet) cessionnaire tels que fixé par le
décret 2007-1266 du 21 mai 2007 relatif à la fixation des motifs
de l'arrêt de l'activité non imputables à l'entreprise.
Ces avantages sont applicables aux personnes qui justifient la
tenue de la comptabilité conformément à la
législation comptable des entreprises, ce qui exclu les personnes qui
sont imposables suivant le régime du forfait d'assiette.
1.3. Cession de droits sociaux d'une
société d'expertise comptable par une personne
physique
A compter du 1er janvier 2004, les articles 61
à 64 de la loi de finances pour la gestion 2004 ont introduit une
série de mesures en vue d'harmoniser le régime fiscal des
plus-values réalisées à l'occasion de la cession de titres
sociaux.
Ainsi, les plus-values de cession des actions et des parts
sociales constituant ou non un élément de l'actif de
l'entreprise, réalisées à compter du 1er
janvier 2004 constituent un revenu imposable dans la catégorie des
revenus de valeurs mobilières111.
La plus-value imposable est égale à la
différence entre le prix de cession des actions et des parts sociales
d'une part, et leur valeur d'acquisition d'autre part et provenant des
opérations de cession réalisées au cours de l'année
précédant celle de l'imposition après déduction de
la moins-value résultant des mêmes
opérations112.
Le revenu au titre de la plus-value de cession d'actions et de
parts sociales est imposable au taux de 10%.113
En revanche, n'est pas soumis à l'impôt, la
plus-value réalisée à l'occasion de la cession d'actions
et des parts sociales par les personnes physiques dans la limite de 10.000
Dinars par an114.
111 Article 31 bis du code de l'IRPP et de l'IS.
112 Article 33 du code de l'IRPP et de l'IS.
113 Article 44 § III du code de l'IRPP et de l'IS.
114 Paragraphe 18 article 38 du code de l'IRPP et de l'IS.
142
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1.4. Cession de droits sociaux d'une
société d'expertise comptable par une personne morale
Le produit de la cession d'actions et des parts sociales, inscrit
aux produits financiers, est imposable au titre de l'impôt sur les
sociétés au taux de 30%.
1.5. Cas particulier de cession totale des actions ou des
parts sociales détenues par un dirigeant dans le capital du
cabinet
Aux termes de l'article 38 du code de l'IRPP et de
l'IS115, paragraphe 19, « n'est pas soumise à
l'impôt, la plus-value provenant de la cession totale des actions ou des
parts sociales détenues par un dirigeant d'une société
(cabinet) suite à l'atteinte par ce dernier l'âge de la retraite
ou suite à son incapacité de poursuivre la gestion de
l'entreprise. »
La déduction ou l'exonération susvisée est
accordée quelque soit le secteur d'activité de l'entreprise dont
les titres sont cédés.
Les cas d'incapacité de poursuivre la gestion de
l'entreprise (cabinet) sont fixés par le décret n° 2007-934
du 16 avril 2007 (l'annexe n° 9).
Le bénéfice de cette déduction est
subordonné à la satisfaction des conditions suivantes :
- la possession par l'expert-comptable de participations à
un taux supérieur à 50% du capital de la société
(cabinet) qu'il dirige.
- la poursuite de l'exploitation du cabinet pendant une
période de 3 ans au moins à compter du premier janvier de
l'année qui suit celle de la cession.
En cas de non respect de cette condition, le
bénéficiaire de l'exonération est tenu du paiement de
l'impôt non acquitté au titre de la plus-value
exonérée majoré des pénalités de retard
exigibles conformément à la législation en vigueur. Ces
dispositions ne s'appliquent pas en cas de non respect de cette condition pour
des motifs qui ne sont pas imputables à la société
(cabinet) tel que fixé par le décret 2007-1266 du 21 mai 2007
relatif à la fixation des motifs de l'arrêt de l'activité
non imputables à l'entreprise.
1.6. Avantages fiscaux prévus pour
l'acquéreur
La loi de finances pour l'année 2007 a prévu des
avantages fiscaux au profit de l'acquéreur lorsque l'acquisition
concerne des entreprises régies par le code d'incitation
115 Il s'agit des avantages prévus par l'article 13 de la
loi n°2006-85 du 25 décembre 2006 relative à la loi de
finances pour l'année 2007.
143
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
aux investissements et ce aussi bien au niveau de
l'opération d'acquisition qu'au niveau de l'exploitation.
1.6.1. Au niveau de l'opération d'acquisition :
l'avantage concerne la déduction des revenus ou des
bénéfices réinvestis dans l'opération
d'acquisition.
Aux termes des articles 39 quater et 48 quater du code de l'IRPP
et de l'IS116, sont déductibles les revenus ou les
bénéfices imposables :
o Les bénéfices ou les revenus réinvestis
dans l'acquisition d'une entreprise
cédée par le propriétaire qui a atteint
l'âge de la retraite ou pour incapacité de poursuivre la gestion
de l'entreprise ou dans l'acquisition d'une entreprise en difficulté
économique.
o Les bénéfices ou les revenus réinvestis
dans les opérations d'acquisition
d'action ou de parts sociales détenues par un dirigeant
possédant la majorité des actions et des parts sociales de
sociétés exerçant dans les secteurs prévus par le
code d'incitation aux investissements et cédées pour avoir
atteint l'âge de la retraite ou pour incapacité de poursuivre la
gestion et ce dans la limite de 35% des revenus ou des bénéfices
imposables et sous réserve du minimum d'impôt.
La déduction est accordée sur la base d'une
décision du Ministre des Finances ou de toute personne
déléguée par le Ministre des Finances à cet
effet.
Le bénéfice de la déduction est
subordonné à la satisfaction des conditions suivantes :
o la poursuite de l'exploitation du cabinet cédé
par l'expert-comptable
repreneur pendant une période de 3 ans au moins à
compter du premier janvier de l'année qui suit celle de
l'acquisition,
o la tenue d'une comptabilité conforme à la
législation comptable des entreprises pour les personnes physiques
réalisant des revenus dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux ou dans la catégorie
des bénéfices des professions non commerciales,
o l'enregistrement des actifs acquis au bilan de l'entreprise
cessionnaire de
l'année concernée par la déduction,
o la production à l'appui de la déclaration
annuelle de l'impôt de l'année de la déduction d'un
état des éléments acquis dans le cadre des paragraphes I
et II
116 Il s'agit des avantages prévus par l'article 14 de la
loi n°2006-85 du 25 décembre 2006 relative à la loi de
finances pour l'année 2007.
144
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
de l'article 11 bis précité comportant notamment
la valeur d'acquisition et
d'une copie de la décision du Ministre des Finances
précitée.
Le bénéficiaire de la déduction est tenu
du paiement de l'impôt non acquitté au titre des montants
réinvestis majoré des pénalités de retard exigibles
conformément à la législation en vigueur et ce, en cas
d'arrêt de l'exploitation du cabinet acquis avant l'expiration des trois
années suivant celle de la déduction. Ces dispositions ne
s'appliquent pas en cas d'arrêt de l'exploitation pour des motifs qui ne
sont pas imputables au bénéficiaire de la déduction, tels
que fixé par le décret 2007-1266 du 21 mai 2007 relatif à
la fixation des motifs de l'arrêt de l'activité non imputables
à l'entreprise.
1.6.2. Au niveau de l'opération d'exploitation
: la poursuite du bénéfice des avantages fiscaux
relatifs à l'impôt sur le revenu et à l'impôt sur les
sociétés et de la prise en charge par l'Etat de la contribution
patronale au régime légal de sécurité sociale.
Conformément aux dispositions de l'article 15 de la loi de
finances pour l'année 2007, l'entreprise cessionnaire continue de
bénéficier :
o des avantages relatifs à l'impôt sur le revenu et
à l'impôt sur les sociétés dont
bénéficiait l'entreprise cédée dans
le cadre du code d'incitation aux investissements.
o des avantages relatifs à la prise en charge par l'Etat
de la contribution
patronale au régime légal de
sécurité sociale dont bénéficiait l'entreprise
cédée dans le cadre du code d'incitation aux investissements et
ce jusqu'à expiration de sa période.
Régime fiscal du cédant
|
Imposition
|
Régime réel d'imposition
|
Quelque soit la nature du contrat de transmission de
la clientèle, cette opération est imposable suivant
les dispositions de l'article 11 du code de l'IRPP et de l'IS.
|
Régime réel d'imposition
|
Le cédant peut bénéficier des avantages
prévus par la loi de finance 2007.
|
Régime de forfait
d'assiette
|
La plus-value de cession de clientèle est hors champs
d'application du paragraphe II de l'article 22 du Code de l'IRPP et l'IS.
|
Régime de forfait
|
L'opération de transmission de l'entreprise est hors
|
145
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
d'assiette
|
champs des avantages prévus par la loi de finance 2007.
|
2. En matière de droit d'enregistrement
Nous allons étudier le régime d'imposition de la
cession des cabinets d'expertise comptable en matière de droit
d'enregistrement des actes de transfert, il s'agit notamment de la cession des
droits sociaux et de la cession du droit de présentation de la
clientèle. Nous allons également étudier le régime
d'imposition des cas particuliers de transmission, telles que la transmission
par apport en nature, la transmission à titre gratuit ainsi que la
transmission suite au départ en retrait du dirigent du cabinet.
2.1. Le principe général pour cession de
titres
Aux termes du paragraphe I de l'article 3 du code des droits
d'enregistrement et de timbre, « Doivent être enregistrés
dans un délai de 60 jours à compter de leur date : 8- les actes
sous seing privé constatant la formation, la prorogation, la
transformation, la dissolution d'une société, l'augmentation,
l'amortissement ou la réduction de son capital, ainsi que les actes sous
seing privé portant cession de parts de fondateurs, de parts
bénéficiaires ou de parts d'intérêts dans les
sociétés dont le capital n'est pas divisé en actions.
».
Il en découle de ce qui précède que
l'acte de cession des parts sociales d'une SARL est obligatoirement soumis
à la formalité d'enregistrement. Et s'agissant d'un acte pour
lequel aucun tarif spécifique ne lui a été prévu
par le code des droits d'enregistrement et de timbre, les droits
d'enregistrement dus s'élèvent à quinze (15) dinars par
page117. En revanche, l'acte de cession d'actions n'est pas
obligatoirement soumis au droit d'enregistrement, s'il est
présenté volontairement à cette formalité, les
droits d'enregistrement dus s'élèvent à 15 Dinars par
page118.
Dans tous les cas, lorsque la cession d'actions ou de parts
confère à l'acquéreur la jouissance ou la
propriété d'immeubles ou de fraction d'immeubles le droit
d'enregistrement est dû au taux de 5% de la valeur de cession.
117 Alinéa 22 de l'article 23 du code des droits
d'enregistrement et de timbre.
118 Alinéa 23 de l'article 23 du code des droits
d'enregistrement et de timbre.
146
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.2. Cas particulier de la cession de titres reçus
en contrepartie d'un apport en nature
D'après l'article 29 du code des droits
d'enregistrement et de timbres, « les cessions d'actions, de parts de
fondateurs et de parts d'intérêts dans les sociétés
dont le capital n'est pas divisé en actions, intervenant durant les deux
années qui suivent la date de l'apport fait à la
société, sont réputées avoir pour objet les
cessions des biens représentés par ces titres et il est fait
application, pour la perception du droit d'enregistrement sur lesdites
cessions, de toutes les règles relatives à la vente de ces biens.
Pour la perception du droit d'enregistrement, chaque élément
d'apport est évalué distinctement avec indication des actions
attribuées en rémunération de chacune d'eux ».
A défaut de ces évaluations et indications, le
droit d'enregistrement est perçu au taux applicable aux ventes
d'immeubles.
2.3. Cession de droit de présentation de
clientèle
Aux termes du paragraphe 13 de l'article 20 du code des droits
d'enregistrement et de timbre, l'acte de cession de clientèle ou du
droit de présentation de la clientèle est soumis à
l'enregistrement au taux de 2,5%.
Le droit d'enregistrement dû sur les cessions de
clientèle est liquidé sur le prix de vente de la
clientèle, de la cession du droit au bail et des objets mobiliers ou
autres servant à l'exploitation du fonds119.
L'acte de cession de clientèle est également soumis
au droit de timbre de deux dinars par page120.
2.4. Cas particulier de transmission du cabinet pour
cause de départ à la
retraite ou suite à l'incapacité de
poursuivre la gestion du cabinet
Aux termes du paragraphe 20 bis de l'article 23 du code des
droits d'enregistrement et de timbre, sont soumises à l'enregistrement
au droit fixe de 100 dinars, la transmission des biens dans le cadre de la
transmission des entreprises (cession totale d'un cabinet d'expertise
comptable) à titre onéreux pour cause de départ
119 Article 28 du code des droits d'enregistrement et de
timbre.
120 Voir Annexe 8 : Demande d'informations à la Direction
Générale des Etudes et de la Législation Fiscales à
la page 200.
147
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
à la retraite de l'expert-comptable propriétaire ou
suite à son incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
Le bénéfice de cet avantage est subordonné
à la satisfaction des conditions suivantes :
o l'entreprise transmise doit déposer une
déclaration d'existence et doit entamer
effectivement son activité à la date de sa
transmission,
o l'entreprise transmise doit être soumise à
l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur
le revenu selon le régime réel,
o les biens cédés doivent être inscrits au
bilan à la date de la transmission,
o l'acte de transmission doit contenir l'engagement de continuer
l'exploitation
durant une période de trois ans au moins à compter
du premier janvier de l'année qui suit l'année de la
transmission.
2.5. Qui doit payer les droits
d'enregistrement?
Le paiement des droits d'enregistrement incombe aux parties de
l'acte obligatoirement soumis à l'enregistrement121.
Toutefois, en cas de cession d'actions dont la formalité
d'enregistrement n'est pas obligatoire, le paiement des droits d'enregistrement
incombe à la partie qui se présente à cette
formalité.
2.6. Cas particulier de transmission du cabinet à
titre gratuit
L'acquisition d'une clientèle à titre gratuit est
tout à fait possible et est extrêmement intéressante pour
le repreneur.
Cependant, il faut savoir que cette cession à titre
gratuit s'apparente fiscalement à une donation entre tiers. Dans ce cas
le repreneur sera soumis au paiement des droits d'enregistrement au titre de
l'acquisition du cabinet comme exposé en ci-haut.
3. En matière de TVA
La cession des parts sociales ou d'actions d'un cabinet
d'expert-comptable et la cession du portefeuille client d'un expert-comptable
n'est pas soumise à la TVA122. Par ailleurs, en cas de
cession de cabinet d'expertise comptable chaque élément du
cabinet est soumis à une imposition à la TVA
différemment.
121 Article 56 du code des droits d'enregistrement et de
timbre.
122 Article 2 et 3 du code de la TVA.
148
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
La cession de matériels et des équipements de
bureau entraîne un versement partiel de la TVA initialement
déduite sur l'immobilisation.
Le montant de la TVA à reverser est égal au montant
de la TVA déduite, diminué :
o d'un cinquième par année civile ou fraction
d'année civile de détention s'il s'agit
de biens d'équipement ou de matériel, ou
o d'un dixième par année civile ou fraction
d'année civile de détention s'il s'agit de
bâtiment.
Cette déduction s'opère indépendamment du
prix de cession de l'immobilisation. Cependant, le reversement de la TVA n'est
pas applicable123 à la cession des bâtiments, des
équipements ou du matériel dans les cas suivants :
o l'apport portant sur une entreprise individuelle dans le
capital d'une société,
o la cession totale des éléments de l'actif ou la
cession partielle des actifs et ce, pour
les opérations de cession qui interviennent suite à
l'atteinte de l'expert-comptable l'âge de la retraite ou suite à
son incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
La TVA ainsi reversée est déductible par
l'acquéreur lorsqu'elle est mentionnée
dans l'acte de vente.
En cas de rédaction de l'acte de transmission de
cabinet sur forme de contrat de service portant engagements de la part de
l'expert-comptable cédant pour présenter sa clientèle,
pour engagement de non concurrence et pour garantie de chiffre d'affaires, ce
contrat présente le caractère de prestation de service pour
l'acquéreur. Cette opération est soumise à la TVA au taux
de 18% et ce conformément à l'article 7 du code de la TVA (Voir
la prise de position du 6 septembre 2008 en annexe 8 : Demande d'informations
à la Direction Générale des Etudes et de la
Législation Fiscales).
4. Tableau récapitulatif des obligations
fiscales en cas de cession de cabinet d'expertise comptable
Le tableau suivant récapitule des obligations fiscales du
cédant et du repreneur suivant les scénarios de transmission du
cabinet d'expertise comptable :
123 Paragraphe IV-2 de l'article 9 du code de la taxe sur la
valeur ajoutée
149
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Cession de cabinet d'expertise comptable
|
Cession de clientèle du cabinet individuel
|
Cession de droits sociaux
|
Situation juridique du repreneur
|
Personne physique
|
Personne morale
|
Personne physique
|
Personne morale
|
Fiscalité de l'opération de transmission du
cabinet
|
En matière d'impôt sur les revenus des personnes
physiques et l'impôt sur les sociétés
|
Si régime fiscal réel : imposition de la
plus-value de cession des éléments d'actif et du portefeuille
client.
Si régime de forfait d'assiette : la plus- value de
cession des éléments d'actif et du portefeuille client n'est pas
imposable.
Avantages fiscaux :
1. Pour le cédant : dans les cas d'atteinte de
l'expert-comptable cédant l'âge de la retraite ou
d'incapacité de poursuivre la gestion, la plus-value de cession des
éléments d'actif sont déductibles du
bénéfice imposable.
2. Pour le repreneur : déduction des revenus ou des
bénéfices réinvestis par les personnes physiques ou
morales qui acquièrent des cabinets suite à
|
Le produit de la cession des droits sociaux est imposable au
- titre de l'IRPP dans la catégorie des revenus de valeurs
mobilières.
- titre de l'IS au taux de 30%.
Avantages fiscaux :
1. Pour le cédant :
1.1. n'est pas soumis à l'impôt, la plusvalue
réalisée à l'occasion de la cession d'actions et des parts
sociales par les personnes physiques dans la limite de 10 000 D par
an124.
1.2. n'est pas soumise à l'impôt, la plus-value
de cession totale des actions et des parts sociales suite à l'atteinte
de l'expert-comptable l'âge de la retraite ou suite à
l'incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
2. Pour le repreneur : déduction des revenus ou des
bénéfices réinvestis dans l'acquisition d'actions ou de
parts sociales de sociétés suite à l'atteinte de
|
124 Paragraphe 18 article 38 du code de l'IRPP et de l'IS.
150
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
|
l'atteinte de l'expert-comptable l'âge de la retraite ou
suite à l'incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
|
l'expert-comptable l'âge de la retraite ou suite
à l'incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
|
En matière de
|
La vente de clientèle est soumise au
|
L'acte de cession des droits sociaux est
|
droit
|
taux de 2,5%.
|
enregistré à 15 dinars la page.
|
d'enregistrement
|
Avantages fiscaux :
|
|
|
Enregistrement au taux fixe de 100 dinars de l'acte de
transmission de bien pour cause de départ de l'expertcomptable
cédant à la retraite ou à cause de l'incapacité de
poursuivre la gestion du cabinet.
|
|
En matière de
|
Chaque élément du cabinet est
|
La TVA n'est pas applicable en cas de
|
TVA
|
différemment soumis à une imposition
|
cession de titres sociaux des cabinets
|
|
à la TVA.
|
d'expertise comptable.
|
|
Avantages fiscaux :
|
|
|
Pas de reversement de la TVA au titre de cession des
bâtiments, des équipements ou du matériel dans les cas
où :
|
|
|
- l'apport porte sur une entreprise
individuelle dans le capital d'une société
d'expertise comptable.
|
|
|
- la cession de biens suite à l'atteinte
de l'expert-comptable l'âge de la retraite ou suite
à l'incapacité de poursuivre la gestion du cabinet.
|
|
§ 2 : LES IMPLICATIONS SOCIALES ET COMPTABLES
1. Les implications sociales
La cession des titres sociaux d'un cabinet ou du droit de
présentation de clientèle ne concerne en principe que le
cédant ou le repreneur. La réussite de cette opération
151
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
nécessite cependant le compliment et l'affection de tiers
tel que le personnel du cabinet. Il y a lieu d'examiner le sort des contrats de
travail suite à la cession.
Aux termes de l'article 15 du code du travail « le
contrat de travail subsiste entre le travailleur et l'employeur en cas de
modification de la situation juridique de ce dernier, notamment par succession,
vente, fusion, transformation de fonds ou mise en société
».
Ainsi quelque soit le mode de transmission du cabinet
d'expertise comptable et quelque soit son statut juridique, le nouvel «
employeur » doit continuer l'exécution des contrats de travail en
cours. Le repreneur doit donc respecter les obligations suivantes :
· Poursuivre les contrats de travail en cours, notamment la
durée de travail des salariés dans le cabinet.
· Poursuivre le paiement des salaires, dans les mêmes
conditions et proportion comme avec l'ancien expert-comptable,
· Payer les salaires impayés et les cotisations
sociales non payées,
· Maintenir l'ancienneté acquise au service du
précédent expert-comptable,
· Maintenir le solde des congés payés tel que
calculé par l'ancien expert-comptable.
Il conserve aussi le droit de rompre le contrat de travail
d'un salarié et ne peut être condamné à des dommages
et intérêts qu'en cas de licenciement sans cause réelle et
sérieuse.125
Dans le cas contraire le refus du salarié d'accepter
de travailler avec le nouvel employeur s'analyse aux termes du paragraphe 4 de
l'article 14 quater comme une faute grave commise justifiant ainsi le
licenciement.
Les contrats de travail, établis par le cabinet avec
les salariés comportant une clause de non concurrence, doivent
être respectés après la transmission en cas de rupture du
contrat de travail.
La question qui se pose, en cas de cession d'une partie de
l'activité du cabinet : est-ce que les employés sont tenus de
respecter la clause de non concurrence vis-à-vis du nouveau ou de
l'ancien employeur ?
A notre avis, l'ancien employeur n'a aucun droit d'invoquer la
clause de non-concurrence à l'encontre de l'ancien salarié
après le transfert du cabinet.
125 Articles 14 ter et quater du code du travail.
152
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2. Les implications comptables
Les implications comptables de la cession diffèrent
selon le mode de transmission du cabinet : cession de titres ou cession de
droit de présentation de clientèle, ou selon la
personnalité juridique du cédant ou du repreneur.
Au cours de ce paragraphe nous allons présenter les
implications liées à la traduction de cette opération dans
la comptabilité du repreneur et l'implication comptable liée
à la préparation du business plan.
2.1. Schéma des écritures
comptables
Nous allons ci-après étudier les différents
cas possibles tels que décrits au chapitre II, section I, § 2 : La
réalisation du transfert.
Cas 1 : Acquisition de l'actif d'un cabinet d'expertise
comptable par une personne
physique
Dans le cadre d'une acquisition de l'actif d'un cabinet
d'expertise comptable par un expert-comptable exerçant l'activité
sous forme individuelle, le repreneur applique la norme comptable tunisienne
NCT 38 dans ses états financiers individuels126. Ainsi, et au
sens du paragraphe 16 de la même norme, tous biens, équipements et
droit de présentation de la clientèle doivent être
comptabilisés dans les comptes individuels de l'acquéreur parmi
les immobilisations corporelles et incorporelles. Ce coût correspond au
montant de liquidités ou d'équivalents de liquidités
versé plus tout autres coûts directement attribuables à
l'acquisition.
Certaines conditions prévues par le paragraphe 21 de
la norme comptable tunisienne NCT 38 doivent être respectées pour
pouvoir comptabiliser les actifs et les passifs identifiables.
o Les actifs et les passifs identifiables qu'il faut
comptabiliser sont ceux qui existaient lors de l'acquisition. La
comptabilisation ne doit donc pas se limiter aux seuls éléments
figurant au bilan du cabinet acquis. L'acquéreur peut être en
mesure d'identifier d'autres actifs et passifs qu'il devrait par
conséquent les comptabiliser séparément.
Cette règle pose le problème de savoir est ce que
le droit de présentation de clientèle sera comptabilisé
à part ou non ?
126 Paragraphe 4 de la norme comptable 38 relative aux
Regroupements d'entreprises
153
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Aux termes des paragraphes 8 et suivants de la norme
comptable NCT 6 relative aux immobilisations incorporelles, le droit de
présentation de la clientèle acquis peut être
constaté comme immobilisation incorporelle lorsque les flux de revenus
générés par ces actifs peuvent être
identifiés séparément de l'ensemble des revenus auxquels
il contribue.
o Il est probable que tous les avantages économiques
futurs s'y rapportant iront à l'acquéreur ou que des ressources
représentatives d'avantages économiques futurs sortiront de chez
l'acquéreur; et
o L'on dispose d'une évaluation fiable de leur
coût ou de leur juste valeur.
Cas 2 : Acquisition de l'actif d'un cabinet d'expertise
comptable par une autre société déjà existante ou
à créer :
Dans ce cas on applique les mêmes méthodes de
comptabilisation prévues par le premier cas.
Cas 3 : Acquisition de titres sociaux d'un cabinet
d'expertise comptable par une personne physique :
Lorsqu'un expert-comptable achète des droits sociaux
d'un cabinet, pour exercer l'activité dans ce dernier, il n'existe pas
de traitement comptable spécifique pour cette opération.
Cependant, dans le cas où la personne physique exerce
déjà l'activité en cabinet, les titres acquis seront
comptabilisés en immobilisations financières en application de la
NCT 7 relative aux placements.
Cas 4 : Acquisition de titres sociaux d'un cabinet
d'expertise comptable par une personne morale :
Dans le cadre d'une acquisition de droits sociaux par une
société, les titres acquis représentent un placement
à long terme au sens du paragraphe 4 de la NCT 7 relative aux
placements, et sont comptabilisés par conséquent dans les comptes
individuels du cabinet repreneur parmi les immobilisations financières
à leur coût d'acquisition. Ce coût correspond à la
contrepartie monétaire ou non donnée au vendeur. Selon le
154
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
paragraphe 5 de la norme précitée, ce coût
peut être majoré des honoraires d'étude et de conseil.
Par ailleurs, la comptabilisation de cette participation dans
les comptes consolidés du cabinet repreneur présente certaines
problématiques.
La NCT 38 relative aux regroupements d'entreprises
préconise deux traitements comptables pour l'opération
d'acquisition.
Le traitement de
référence127
Suivant le paragraphe 27 de la norme précitée, les
actifs et les passifs identifiables doivent être évalués
pour un montant égal au total de :
- la juste valeur des actifs et des passifs identifiables
acquis à la date de l'opération d'échange à
concurrence de la part d'intérêt obtenue par l'acquéreur
dans l'opération d'échange ; et
- la part des minoritaires dans les valeurs comptables
antérieures à l'acquisition des actifs et des passifs
identifiables de la filiale.
Tout goodwill ou goodwill négatif doit être
comptabilisé selon la présente norme.
Traitement autorisé128
Le traitement autorisé prévoit que les actifs
et les passifs identifiables doivent être évalués à
leur juste valeur à la date de l'acquisition. Tout goodwill ou goodwill
négatif, doit être comptabilisé selon la présente
norme. Tout intérêt minoritaire doit être
évalué sur la base de la part des minoritaires dans les justes
valeurs des actifs et des passifs identifiables.
2.2. Préparation du business plan
Le business plan doit être établi par le repreneur
au moment de la reprise du cabinet. Ce document permet :
- de maîtriser la situation financière du cabinet
après le rachat, et
- d'obtenir un crédit ou un découvert bancaire
pour financier le rachat et le besoin en fonds de roulement.
Il s'agit de préparer des états
prévisionnels de trésorerie et de résultat en se basant
sur le résultat de diagnostic effectué et de préciser en
détail toutes les actions à mettre en
127 Paragraphes 29 et 30 de la norme comptable 38 relative aux
regroupements d'entreprises.
128 Paragraphes 29 et 30 de la norme comptable 38 relative aux
regroupements d'entreprises.
155
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
place à court ou à moyen terme, le business plan
peut donc contenir les chapitres suivants :
o Une description du porteur de projet et de son équipe
;
o Une synthèse du projet ;
o La stratégie à mettre en oeuvre après
la reprise, telles que les modifications de l'organisation du cabinet pour
améliorer la productivité et la rentabilité et aussi en
cas de changement de la stratégie de facturation pour diminuer le besoin
en fonds de roulement ;
o Une évaluation du marché ;
o Un descriptif des politiques marketing et commerciale, il
s'agit des actions commerciales à effectuer pour développer les
relations avec les clients actuels et pour trouver de nouveaux clients ;
o Les moyens à mettre en oeuvre, au cas où le
business plan est à présenter pour les financiers. Il faut
montrer et prouver la pérennité au niveau de la clientèle
et au niveau du chiffre d'affaires, telles que les clauses de garantie de la
clientèle et du chiffre d'affaires, de l'assistance du cédant
pendant une période...
o Le plan de financement ;
o Les bilans et les comptes de résultat
prévisionnels, ainsi que la trésorerie prévisionnelle ;
o Le montage juridique ; et
o Un planning des opérations à effectuer.
Afin de montrer l'importance du business plan et d'estimer le
nombre de jour en besoin en fonds de roulement pour un repreneur de cabinet,
réalisant un chiffre d'affaires entre 100 et 500 mille dinars, nous
présentons ci-dessus les constats de l'enquête
réalisée auprès des experts-comptables (annexe 1) :
156
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Moins de 60 Entre 61 jours et Entre 91 jours et Plus de
121
jours 90 jours 120 jours jours
Experts comptables âgés de moins de 45 ans Experts
comptables âgés de 45 ans et plus
40%
20%
60%
50%
30%
10%
0%
18%
40% 40%
29%
50%
12%
8%
4%
80 % des experts-comptables âgés de 45 ans et
plus estiment que le besoin en fonds de roulement pour un repreneur de cabinet,
réalisant un chiffre d'affaires entre 100 et 500 mille dinars, est moins
de 90 jours. Alors que 79% des experts-comptables âgés de moins de
45 ans estiment que le besoin en fonds de roulement pour un repreneur de
cabinet, réalisant un chiffre d'affaires entre 100 et 500 mille dinars,
est entre 61 et 120 jours.
157
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
SECTION 2 : LE FORMALISME DU TRANSFERT
A la fin du processus de transmission d'un cabinet
d'expertise comptable des formalités doivent être
respectées. Parmi ces formalités il y a les autorisations
juridiques à effectuer et l'information des tiers.
§ 1 : LES FORMALITES JURIDIQUES DU TRANSFERT
Au cours de ce paragraphe nous allons étudier les
formalités juridiques du transfert dont notamment les autorisations
juridiques et les formalités relatives à la publication de l'acte
de cession.
1. Les autorisations juridiques
Certaines autorisations préalables doivent être
effectuées pour pouvoir réaliser en bonne et due forme cette
opération de transmission de cabinet.
· Dispositions statutaires d'un cabinet
exploité en société
Dans l'hypothèse du rachat d'actions ou de parts
sociales d'un cabinet exploité sous une forme sociale, les statuts
peuvent prévoir un droit de préemption ou de sortie en commun
entre associés. La cession pourrait ainsi être entachée de
nullité en cas de violation d'une disposition particulière des
conventions existant entre les associés.
o De toutes les façons, l'article 4 alinéa 2
paragraphe 4 de la loi 88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la
législation relative à la profession d'expert-comptable, a
subordonnée l'admission de tout nouvel associé à
l'autorisation préalable, soit du conseil d'administration, soit des
propriétaires des parts.
o Concernant les parts sociales d'une SARL, l'article 109 du
code des sociétés commerciales a prévu un principe selon
lequel la transmissibilité des parts sociales entre associés est
libre, en revanche leur cession à des personnes non associées
nécessite l'agrément de la société. Ce principe est
d'ordre public ; la cession sans respect des dispositions de l'article 109
n'est pas opposable à la société.129
L'agrément de la société résulte de la
décision prise à la majorité des associés
représentant les trois-quarts du capital social. Afin d'obtenir cet
agrément, le cédant doit notifier au gérant et à
chacun des associés le projet de cession. Si la société
n'a pas fait connaître sa décision dans un délai de trois
mois à partir de la dernière notification, son consentement est
réputé acquis.
129 Article 110 du code des sociétés
commerciales.
158
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
o Concernant la transmission des actions d'une
société anonyme ne faisant pas appel public à
l'épargne, celle ci peut être contrariée par l'existence
d'une clause d'agrément dans les statuts. Si une clause
d'agrément est stipulée, la demande d'agrément indiquant
les noms, les prénoms du cessionnaire, le nombre des actions dont la
cession est envisagée et le prix offert est notifiée à la
société130.
L'agrément résulte soit d'une notification
expresse soit du défaut de réponse dans un délai de trois
mois à compter de la demande.
Si la société n'agrée pas le
cessionnaire proposé, le conseil d'administration ou le directoire est
tenu, dans un délai de trois mois à compter de la notification du
refus, de faire acquérir les actions soit par un actionnaire, ou par un
tiers, soit, avec le consentement du cédant, par la
société même. Dans ce dernier cas, le capital social devra
être réduit de l'équivalent de la valeur de ces actions. A
défaut d'accord entre les parties, le prix des actions est
déterminé par un expert-comptable inscrit sur la liste des
experts judiciaires, désigné par voie de
référé par le président du tribunal de
première instance du lieu du siège social.
A l'expiration du délai prévu, si l'achat n'est
pas réalisé, l'agrément est considéré comme
donné.
Toutefois, ce délai peut être prorogé par
décision de justice.
· Le régime et la situation matrimoniale
du cédant
Dans l'hypothèse où le cédant est
marié sous le régime de communauté des biens, est-ce que
la valeur patrimoniale du cabinet acquis ou créé pendant le
mariage est un bien commun ou non ? Dans ce cas est-ce que le prix de cession
revient par moitié aux deux époux ? Est-ce que le conjoint du
cédant peut intervenir dans la négociation sur le prix ?
Le régime de la communauté est un régime
optionnel qui a pour but de rendre un immeuble ou un ensemble d'immeuble
propriété indivise entre les époux lorsqu'ils sont propres
à l'usage familial.131
D'après cet article, quelque soit le régime
choisi dans le contrat de mariage, seuls les biens et les immeubles à
usage familial ou à usage propre de la famille qui rentrent
130 Article 321 du code des sociétés
commerciales.
131 Article premier de la loi N° 98-91 du 9 novembre 1998,
relative au régime de la communauté des biens entre
époux.
159
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
dans cette communauté132. Ainsi, le cabinet
d'expertise comptable ne rentre pas dans la communauté des biens entre
époux.
2. les formalités de publication et de
dépôt
La cession de parts sociales ou la cession d'actions à
l'exception d'une société anonyme dont l'acte constitutif ne
comporte pas les conditions de cession, doit faire l'objet d'un
dépôt au registre de commerce et publiée dans le journal
officiel133.
Par ailleurs, pour la cession des éléments d'actif
d'un cabinet d'expertise comptable aucune formalité n'est prévue
pour la publication de cette opération.
En cas de changement dans les dirigeants de la
société, il y a lieu de faire en
même temps, les formalités de publication et de
dépôt comme ci-dessus indiquées.
Les formalités de publicité sont effectuées
par le représentant légal de la société et sous sa
responsabilité.
La publicité doit être effectuée dans le
délai d'un mois à compter de l'inscription de l'acte ou du
procès verbal de la délibération, au registre de
commerce134.
§ 2 : LES INFORMATIONS DES TIERS A EFFECTUER
Pour les cabinets d'expertise comptables il y a cinq grandes
familles de partenaires :
· les organes de contrôle juridique, fiscal et
disciplinaire.
· les collaborateurs,
· les clients,
· les financiers, ainsi que
· les partenaires d'avocat et de conseiller fiscal.
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Les organes de contrôle
Risque de perdre les relations
Risque sur la qualité du service et d'augmenter les
honoraires
Les clients
Les collaborateurs
Les financiers
Cabinet
d'expertise
comptable
Risque de perdre les relations
Les partenaires : avocat, conseiller
fiscal...
Quels sont les soucis de chaque partenaire :
1. pour les organes de contrôle : des autorisations
préalables doivent être effectuées auprès du conseil
de l'ordre des experts-comptables.
Il y a lieu de mettre à jour le registre de commerce du
cabinet par l'identification des nouveaux propriétaires ou par le
changement d'adresse.
Le contrat de transmission du cabinet doit être
enregistré au bureau de contrôle des impôts.
2. pour les collaborateurs : la transmission du cabinet
crée une perturbation dans la pensée du personnel. Ceci est
dû au risque que peut sentir un collaborateur quant à la perte de
l'emploi ou aux changements qui vont arriver. Quel est donc le comportement du
repreneur face à cette situation ?
3. pour les clients : il existe deux majeurs risques tels que
le risque de perdre les collaborateurs chargés de la mission et le
risque d'une éventuelle augmentation des honoraires. Donc il faut
communiquer avec les clients à travers une circulaire qui annonce bien
les choses et qui soit signée par le cédant et le repreneur qui
présente l'opération sous une forme d'association plutôt
que sur la forme d'une vente et garder aussi la même équipe en
charge du dossier ce qui montre qu'il y a une permanence dans
l'équipe.
161
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4. pour les financiers : ils ont un risque de ne pas
être payés dans les délais pour les crédits en
cours. La solution est de communiquer avec eux en leur envoyant des situations
comptables intermédiaires. Il ne faut pas attendre que le repreneur
reçoive des réclamations pour réagir.
5. pour les fournisseurs et les autres partenaires tels qu'un
avocat ou un conseiller fiscal qui craignent de perdre des marchés. Il
faut leur présenter la nouvelle stratégie le plutôt
possible.
Tableau résumant les différents partenaires
et les actions à faire :
Les partenaires
|
Les risques
|
Les actions à faire
|
Salariés et sous-
traitants
|
- perdre leur emploi,
- des changements,
- diminution des primes.
|
Communiquer et effectuer
des réunion de travail périodiques
|
Clients
|
- changement de la qualité du
service,
- perdre les collaborateurs
chargés de leurs missions,
- augmentation des honoraires.
|
Communiquer
|
Financiers
|
- Ne pas être remboursés.
|
Communiquer
|
Fournisseurs et
partenaires juridique et fiscal
|
- Perdre des marchés.
|
Présenter la nouvelle
stratégie
|
Cette tâche est une étape importante dans le
processus de la transmission (ou de reprise) du cabinet. D'après
l'analyse de l'enquête effectuée (annexe 1), auprès des
experts-comptables, cette tâche peut durer en moyenne un mois et demi,
pour être réalisée.
1. Les autorisations préalables et information
des organes de contrôle
Indépendamment de la connaissance acquise du cabinet et
des obligations juridiques et règlementaires applicables à la
transmission envisagée, certaines précautions ou renseignements
sont à prendre en compte par le cessionnaire ainsi que par le
repreneur.
162
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Situations juridiques du cabinet
vis-à-vis de l'Ordre
En cas de transmission de cabinet d'expertise comptable,
plusieurs points sont à étudier par les experts-comptables
notamment :
1. La situation du repreneur par rapport à l'ordre des
experts comptable : le cédant doit s'assurer au préalable que le
repreneur est un expert-comptable inscrit au tableau de l'OECT. Si le repreneur
était un salarié au sein du cabinet avant la transmission, il y a
lieu de demander la régularisation de son statut à l'ordre avant
le transfert.
2. En cas de cession de droits sociaux d'un cabinet
d'expertise comptable, le représentant légal de la
société doit communiquer au conseil de l'ordre la modification de
la liste des associés135. Par ailleurs, aucune obligation
prévue pour informer l'OECT en cas de cession de portefeuille client.
Sur la question concernant notamment s'il y a une obligation
d'informer l'Ordre en cas de cession ou de transfert du cabinet, la commission
juridique de l'OECT, regrette de ne pas donner suite à notre
consultation qui ne répond pas à des faits ou
événement réalisés. (Voir annexe 2 : demande
d'informations à l'ordre des experts comptables).
3. Un cas particulier peut se présenter est le
décès ou l'incapacité d'un expertcomptable. Un cas est
réellement présenté en Tunisie par le décès
d'un expertcomptable, un autre expert-comptable était alors
désigné par les assemblées générales pour
continuer les missions en cours du défunt.
Dans cette situation, s'il y a un expert-comptable
intéressé par la reprise du cabinet, il convient de rechercher si
l'interlocuteur du cessionnaire est le véritable propriétaire du
cabinet (ou les héritiers) ou l'expert-comptable remplaçant. A
notre avis, le droit de présentation de clientèle appartient dans
ce cas aux seuls ayants droit du défunt.
Aux termes de l'article 15 du code de déontologie de la
profession comptable en Algérie136 « Lorsque
l'expert-comptable ou le comptable agréé est empêché
d'exercer ses activités par mesure disciplinaire ou pour tout autre
motif, le conseil de l'ordre désigne, parmi ses confrères, un ou
plusieurs administrateurs provisoires chargés, sous réserve de
l'acceptation des clients et des confrères choisis, de poursuivre
l'exécution
135 Article 4 alinéa 2 paragraphe 5 de la loi 88-108 du 18
août 1988, portant refonte de la législation relative à la
profession d'expert-comptable.
136 Code de déontologie de la profession comptable en
Algérie - Décret n° 96-136 du 15/04/1996 JORA N° 24 du
17/04/96
163
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
des missions en cours. Le ou les administrateurs provisoires
percevront une rémunération équitable tenant compte des
honoraires correspondant aux travaux qu'ils ont exécutés et des
charges d'exploitation».
Sur la question concernant notamment si en cas de
décès d'un expertcomptable en exercice a qui appartient le droit
de présentation de la clientèle et s'il y a des dispositions
prises par l'Ordre, la commission juridique, regrette de ne pas donner suite
à notre consultation qui ne répond pas à des faits ou
événement réalisés. (Voir annexe 2 : demande
d'informations à l'ordre des experts comptables).
2. Information des tiers et gestion des dossiers en
cours et des biens des clients
L'expert-comptable noue avec ses clients, une relation
essentiellement basée sur la confiance et soumise à une
déontologie. C'est pourquoi lorsqu'il décide de céder son
cabinet (cession de droit de présentation de clientèle ou de
parts sociales) à un confrère, il doit non seulement permettre
à son successeur de bénéficier de la transmission
effective de l'activité, mais également s'assurer du respect de
cette déontologie.
2.1. Information des tiers
L'expert-comptable, après avoir conclu l'acte de
cession et accompli toutes les formalités juridiques liées, doit
ensuite l'annoncer aux clients et à toute personne et organisme
concernés.
2.1.1. Information des clients :
Il doit tout d'abord aviser ses clients du changement, et ce,
avant qu'ils ne l'apprennent par des intermédiaires. L'information des
clients et des personnes concernées peut prendre un peu de temps. Ainsi
elle peut être effectuée directement par téléphone
comme il est possible de leur envoyer des lettres. De toutes les façons
il faut s'assurer que l'expert-comptable a bien informé tous les clients
et les personnes concernées au moment opportun. «Assurez-vous
d'être le premier à annoncer la nouvelle à vos
clients.»137.
Pour être accepté par les clients en tant que
nouvel expert-comptable, les deux parties de la transaction (repreneur et
cédant) doivent préparer un plan de retrait de l'expert-comptable
cédant après la transmission effective du cabinet.
137 CSOEC / commission des entreprises : La transmission de
cabinets d'expertise comptable page 71.
164
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
D'après l'analyse de l'enquête effectuée
auprès des experts comptable (annexe 1) le repreneur a besoin d'une
période allant de 6 à 18 mois pour maîtriser le cabinet
après la transmission effective du cabinet.
Il faut ainsi qu'une période de passation et
d'assistance soit prévue dès la négociation entre les deux
parties. La transmission du pouvoir et de la propriété du cabinet
peut être effectuée à la fin de la période de
passation. De même pour l'information des clients.
Cette modalité peut être d'une grande importance
pour la réussite de cette opération de transmission. Ceci est
confirmé par l'analyse de l'enquête effectuée auprès
des experts-comptables, les résultats de l'enquête se
présentent ainsi :
75% 76%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
25%
24%
Experts comptables âgés de Experts comptables
âgés de 45 moins de 45 ans ans et plus
OUI NON
75% des experts-comptables interrogés pensent que
l'acceptation du nouvel acquéreur par les clients dépend du plan
de transmission.
· Modalités de l'information
L'expert-comptable doit prendre la peine de faire savoir cet
évènement exceptionnel dans l'histoire du cabinet car il s'agit
bien d'une information importante pour le public. Conformément à
la déontologie, la diffusion d'un tel évènement est
autorisée, quel que soit le moyen utilisé à cet effet,
à condition de ne pas présenter le caractère d'une action
commerciale.
165
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Toute forme de communication autre que la publicité et
le démarchage est autorisée138. Cette autorisation est
toutefois régie par certaines règles déontologiques. En
effet, le paragraphe 14.1. du code d'éthique de l'OECT ainsi que le
paragraphe 14.7. du code d'éthique de l'IFAC, dispose que la promotion
faite par les experts-comptables est autorisée à condition :
o Qu'elle ait pour objectif d'informer le public ou les
catégories de public
concernées sur des faits de manière non
fallacieuse, trompeuse ou erronée ;
o Qu'elle soit de bon goût ;
o Qu'elle soit professionnelle ;
o Qu'elle évite la répétition
fréquente du nom de l'expert-comptable libéral et sa promotion
personnelle excessive.
Sur la question concernant notamment s'il est possible de
faire la publication de la transmission de cabinet, la commission juridique de
l'OECT, regrette de ne pas donner suite à notre consultation qui ne
répond pas à des faits ou évènement
réalisés. (Voir annexe 2 : demande d'informations à
l'ordre des experts comptables).
· Présentation de l'expert-comptable
repreneur aux clients
L'expert-comptable repreneur doit prendre des rendez-vous
avec les clients afin de leur expliquer et annoncer directement la transmission
du cabinet. Ces rendez-vous permettent aussi de faire la présentation du
repreneur devant les clients.
« Vous devriez consacrer en moyenne entre deux à
trois heures par client à la présentation de votre successeur,
une fois l'accord conclu »139.
L'expert-comptable doit passer en revue tous les clients, afin
qu'il puisse acquérir une connaissance complète de chaque
client.
S'il est impossible de localiser un client, un avis écrit
(avis d'information et de présentation) devrait être
signifié à la dernière adresse connue du client en
indiquant :
· qu'il s'apprête à prendre la retraite ;
· que Monsieur X, l'expert-comptable, a reçu ou
recevra la mission ;
· que le collaborateur Monsieur Y, réviseur
comptable, va continuer la mission.
138 Ramzi Borgi, mémoire d'expertise comptable, Les
compétences nécessaires pour la réussite dans l'exercice
libéral de la profession d'expert-comptable, Juin 2007, page 37 :
Conformément au principe général du droit stipulant que
« tout ce qui n'est pas interdit est permis ».
139 CSOEC / commission des entreprises : La transmission de
cabinets d'expertise comptable page 72.
166
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
2.1.2. Entretien avec le personnel du cabinet
Outre l'information des clients, l'expert-comptable doit veiller
à informer le personnel des modifications organisationnelles du cabinet
à faire.
Le repreneur, éventuellement avec la présence
de l'expert-comptable cédant, peut effectuer des entretiens individuels
ou collectifs avec le personnel du cabinet pour présenter
l'opération de cession à réaliser, mais aussi
présenter les changements organisationnels à adopter par le
repreneur (telles que les nouvelles méthodes de revue des dossiers, de
planification, time sheet ...)
2.2. Gestion des dossiers en cours et conservation des
biens des clients
Les experts-comptables qui transmettent leurs cabinets
doivent prévoir une gestion appropriée des missions en cours, des
biens des clients et de l'entreposage des dossiers, des registres et tous les
documents ayant trait au personnel et au cabinet.
· Les engagements en cours
L'expert-comptable cédant doit répondre aux
engagements qu'il a pris. Ainsi en cas de transfert d'une mission dans le cadre
de la transmission du cabinet, l'expertcomptable doit veiller à ce que
le repreneur réalise cette mission suivant l'engagement qu'il a pris.
Selon l'article 210.9 du code de déontologie des
professionnels comptables140 « Lorsqu'un professionnel
comptable exerçant en cabinet a l'intention de recourir aux conseils ou
aux travaux d'un expert, il doit évaluer si ce recours est
justifié. Il doit tenir compte de facteurs tels que la
réputation, l'expertise, les ressources disponibles et les normes
professionnelles et éthiques applicables. De telles informations peuvent
être obtenues à partir de précédentes collaborations
avec cet expert ou de la consultation de tiers ».
Avant de procéder au transfert des missions en cours, le
cédant doit :
· Honorer ses engagements ;
· Obtenir un engagement écrit du repreneur à
répondre aux engagements en cours ;
· Remettre aux clients un avis écrit pour veiller
à ce que les dispositions de l'engagement restent valables.
140 Code de déontologie de l'IFAC adopté par
l'ordre des experts-comptables de la Tunisie
167
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Les dossiers clos des clients
Lors de la transmission du cabinet, l'expert-comptable doit
préparer des procédures à suivre pour la gestion des
dossiers clos.
Si le repreneur choisit de se départir des dossiers de
ses clients, il doit s'assurer de préserver la confidentialité
des renseignements qu'ils contiennent au cours du processus de destruction ou
d'élimination.
2.3 Remise des dossiers au repreneur
L'expert-comptable doit remettre au repreneur tous les
documents pouvant être utile pour la continuité des missions. Il
s'agit notamment des dossiers en cours et du registre des diligences.
Pour les dossiers des clients : il s'agit des dossiers en
cours ainsi que les dossiers clos avant dix ans. Pour les dossiers clos
après dix ans l'expert-comptable peut remettre la garde de ces dossiers
au repreneur à des fins d'entreposage en lieu sûr.
Pour le registre des diligences : Aux termes de l'article 20
de la loi 88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la
législation relative à la profession d'expert-comptable, le
commissaire aux comptes doit tenir un registre de ses diligences
professionnelles. Il porte sur ce registre, pour chacune des
sociétés dont il assure le contrôle, les indications de
nature à permettre le contrôle ultérieur des travaux
accomplis par lui. Ce registre doit être conservé pendant dix ans,
même après la cessation de fonctions. Après la transmission
du cabinet, le repreneur doit en assurer la bonne tenue de ce registre.
168
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La conclusion des actes de transmission de cabinet d'expertise
comptable a pour objectif de formaliser l'accord entre les deux parties.
L'opération n'est pas aussi simple qu'elle le
paraît. La première difficulté qu'on rencontre est celle du
choix des modalités juridiques et des scénarios de
réalisation de la transmission. La deuxième difficulté
concerne la rédaction des actes de cession notamment les stipulations
particulières pour la protection des parties.
Sur le plan fiscal, la transmission de cabinet d'expertise
comptable, entraîne le paiement de l'impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés au titre
des bénéfices d'exploitation réalisés et de la
plus-value de cession du cabinet. Toutefois, la plus-value de cession de
clientèle par un expert-comptable soumis à l'impôt sur les
revenus suivant le régime du forfait d'assiette n'est pas
considérée comme revenu imposable. La transmission entraîne
aussi le paiement de droit d'enregistrement et éventuellement le
paiement de la TVA si le contrat prévoit le service de mettre en contact
l'acquéreur avec les clients.
Sur le plan social, le nouvel « employeur » doit
continuer l'exécution des contrats de travail en cours.
Sur le plan comptable, nous avons présenté les
traitements comptables en suivant les scénarios de la transmission du
cabinet.
Conformément à la déontologie,
l'information des clients et des tiers de la réalisation de la
transmission du cabinet est autorisée, quelque soit le moyen
utilisé à cet effet, à condition de ne pas
présenter le caractère d'une action commerciale.
L'objet de cette opération de publicité est de
rassurer les clients et leurs montrer qu'il s'agit d'une opération
d'association plutôt qu'une opération de cession-acquisition et en
les rassurant de la constance de la qualité du service et du niveau des
honoraires.
Il est aussi nécessaire de rassurer le personnel qu'ils
ne vont pas perdre leurs emplois et de planifier avec eux des réunions
périodiques pour pouvoir présenter les nouvelles méthodes
de travail.
169
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
CONCLUSION GENERALE
170
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
La transmission de cabinet d'expertise comptable se fait par
la cession du portefeuille client, par la cession pure et simple du cabinet ou
par la cession de droits sociaux conférant un pouvoir dans le
cabinet.
La transmission de cabinet peut être formalisée
soit par une convention portant « cession du droit de présentation
à la clientèle » ou « cession du portefeuille client
». La jurisprudence en Tunisie n'a en effet pas interdit les deux
possibilités pour un professionnel de présenter son successeur
à sa clientèle ou de céder le portefeuille client. Sachant
que suivant le principe général du droit ; « tout ce qui
n'est pas interdit est permis ».
A notre demande d'information concernant ce sujet,
l'OECT141 conforte, dans sa réponse, l'idée qu'en
absence d'interdiction formelle, la profession préfère ne pas se
prononcer sur le fond de la question.
Pour un jeune expert-comptable, l'intérêt de
reprendre un cabinet est de diminuer les risques liés à la
création d'un nouveau cabinet. Il en est de même pour un
expertcomptable en fin de carrière professionnelle qui trouvera son
intérêt dans la valorisation de la transmission de son cabinet.
Au-delà de l'avantage de prendre lieu et place d'un
confrère, la reprise de la clientèle est plus onéreuse
qu'une simple création de cabinet. En plus du coût de la reprise
du droit de présentation à la clientèle proprement dit, il
faut prendre en considération les incidences fiscales d'une telle
opération.
Nous avons décrit tout au long de ce mémoire les
méthodologies de diagnostic et d'évaluation de cabinet
d'expertise comptable ainsi que les particularités liées à
cette opération de transmission, pour le cédant et pour
l'acquéreur.
En effet, cette opération de transmission de cabinet
d'expertise comptable nécessite non seulement les connaissances
techniques du métier dans tous ses aspects, qu'ils soient comptables,
fiscaux, sociaux, financiers ou juridiques, mais également un savoir
faire en matière de psychologie et de négociation. Il serait donc
utile, que les deux parties, aient de l'expérience dans la transmission
d'entreprise pour mieux maîtriser la transmission de leur propre
cabinet.
Pour réussir cette opération, le cédant,
aussi bien que le repreneur, doivent passer par les étapes suivantes
:
- Choisir la cible adaptée à son propre profil et
à sa stratégie.
141 Voir annexe 2 : demande d'informations à l'ordre des
experts-comptables.
171
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
- Définir les modalités de la cession : cession du
droit de présentation à la clientèle ou cession de parts
sociales, totale ou partielle, immédiate ou progressive.
- Arrêter le calendrier de l'opération en tenant
compte des contraintes respectives de l'acquéreur et du
cédant.
- Réaliser un diagnostic du cabinet : typologie de
l'activité, environnement concurrentiel, qualité des
aménagements et des équipements, qualité du personnel et
de l'organisation...
- Evaluer le cabinet pour en déterminer le « juste
prix », à partir du diagnostic précité et en passant
par un retraitement des données comptables.
- Rédiger un contrat de cession conférant une
bonne protection juridique moyennant des clauses de non-concurrence et de
garantie de chiffre d'affaires. Il est préférable de confier la
rédaction du contrat à un avocat spécialisé.
- Etablir l'état de résultat et un plan de
trésorerie prévisionnels réalistes. - Optimiser les
financements.
- Organiser la présentation des clients dans les
meilleures conditions.
- Prendre le temps nécessaire à la réflexion
sur les choix stratégiques de la gestion du cabinet.
- Fidéliser la clientèle afin d'en limiter la
perte.
Il est à noter que pour réussir la reprise du
cabinet, le repreneur doit être accompagné par le cédant
pour une période minimale d'une année pour maîtriser le
cabinet et convaincre les collaborateurs et les clients.
Une fois la reprise menée au succès,
l'expert-comptable pourra capitaliser sur sa propre expérience pour
accompagner ses futurs clients dans des opérations de cession de leurs
entreprises.
La transmission d'un cabinet est une aventure qui, comme toute
opération, se prépare de longue date et
minutieusement142. Il est à noter que le délai de
réalisation de cette opération dépend essentiellement de
la capacité et de la volonté des parties. Le but des parties est
de réaliser cette transmission à des conditions qui
répondent à leurs objectifs, notamment en ce qui concerne le
délai et le prix.
142 C.Bernard, L'association pour transmettre, Revue Economie et
Comptabilité, numéro 235, Juillet 2006, page 65.
172
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
L'enquête réalisée auprès des
experts-comptables (annexe 1 du mémoire) montre les délais de
réalisation suivants :
Tâches
|
Délai
|
Délai cumulatif
|
· Prendre le choix de reprise d'un cabinet et
établir une description de la cible
|
6 mois
|
6 mois
|
· Faire la recherche du cabinet à reprendre
|
de 6 mois à 12 mois
|
de 12 mois à 18 mois
|
· Effectuer le diagnostic du cabinet à reprendre
|
de 1 à 2 mois
|
de 13 à 20 mois
|
· Effectuer l'évaluation du cabinet à
reprendre
|
1 mois
|
de 14 à 21 mois
|
· Effectuer les négociations et signer l'acte de
cession
|
de 1 à 3 mois
|
de 15 à 24 mois
|
· Informer les différents partenaires du cabinet de
cette reprise
|
45 jours
|
de 16 à 26 mois
|
· Maîtriser le cabinet après sa transmission
effective
|
de 6 à 18 mois
|
de 22 à 44 mois
|
|
L'ensemble du processus peut prendre de 22 à 44 mois. Il
est donc conseillé aux experts-comptables de commencer le processus le
plutôt possible.
Pour réussir la deuxième tâche, celle de la
recherche du cabinet à reprendre ou la recherche du successeur du
cabinet, il est utile de :
· ne pas perdre de temps sur des cibles qui n'aboutiront
peut être pas, tel qu'un cabinet dirigé par un expert-comptable
qui n'est pas encore à l'âge de la retraite ou le cas contraire
d'un expert-comptable qui n'a pas besoin de reprendre un cabinet,
· s'acharner jusqu'au bout sur les cibles qui ont des
chances importantes pour aboutir,
· bien connaître les intervenants
spécialisés dans les reprises de cabinets d'expertise
comptable,
· obtenir, aux moments opportuns, les informations sur les
cabinets à reprendre.
Au cours de la troisième phase de prise de connaissance
et de diagnostic du cabinet, le repreneur doit nouer une relation de confiance
avec le cédant à travers le
173
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
dialogue sur le cabinet et le métier en
général, ainsi il peut connaître les problématiques,
déceler les risques qui peuvent exister et être prêt
à anticiper et apporter des solutions.
Le repreneur doit recueillir le maximum d'informations pour
bien connaître le cabinet à reprendre, ces informations touchant
principalement la clientèle, le personnel, l'organisation
opérationnelle et les motivations du cédant.
Lors de cette période, le repreneur doit s'assurer que
la reprise du cabinet ne le met pas dans une situation d'incompatibilité
entre missions de commissariat au compte et d'expertise comptable.
Pendant la quatrième phase d'évaluation du
cabinet à reprendre il faut faire les mêmes précautions
lors de l'acquisition d'une entreprise classique, sur les plans juridique,
fiscal et social.
Il est préférable de rééchelonner
le paiement du prix de transfert du cabinet sur deux ou trois fois et d'indexer
ces montants au chiffre d'affaires du cabinet au moment du paiement.
Il faut, cependant, faire attention aux charges annexes de
cette transmission, notamment les droits d'enregistrement et les honoraires des
intermédiaires et des conseillers, sachant que ces charges ne vont pas
être financées par les banquiers.
Pour réussir la cinquième phase de
négociation dans les bonnes conditions il faut suivre principalement les
règles suivantes :
· Connaître le cabinet à reprendre et
maîtriser les éléments objectifs et subjectifs ;
· Fixer des limites de négociation en fonction des
fonds propres disponibles et de la capacité de remboursement ;
· Discuter des éléments les plus importants
tels que :
o La date de reprise,
o Les travaux en cours et les produits constatés d'avance
: après avoir fait l'inventaire de cession,
o Le prix et les conditions de paiement,
o La garantie de clientèle ou la garantie de chiffre
d'affaires,
o Les conditions de reprise des locaux et du matériel
informatique, o La reprise des cautions sur les emprunts,
o Les conditions suspensives,
o Les remboursements des comptes courants,
o La période de l'assistance du cédant
après la reprise.
174
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Lors de la rédaction de l'acte de cession du cabinet, il
vaut mieux être assisté par un avocat spécialisé en
droit des affaires.
L'accompagnement du cédant pour le repreneur
après la cession est important et permet d'éviter la perte de
clientèle. Plus la période d'assistance est longue plus
l'acceptation du repreneur par les clients est facile.
Pour bien gérer le cabinet après la cession, le
repreneur doit établir un plan prévisionnel de trésorerie
en tenant compte des salaires, des travaux ou des aménagements et des
autres dépenses liées à la reprise du cabinet, mais aussi
de l'éventualité que certaines missions soient déjà
facturées et payées par les clients et passées en produits
constatés d'avance. Ceci générera un besoin en fonds de
roulement (BFR) important. Le repreneur doit tenir compte d'une période
de 45 à 60 jours de charges à dépenser sans avoir de
revenus.
175
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
176
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 1 : Enquête auprès des
experts-comptables tunisiens
Afin d'enrichir les propos théoriques de cette
étude, une enquête a été effectuée
auprès d'un échantillon représentatif
d'experts-comptables. Cette enquête a pour objectifs de :
o montrer les perspectives de la transmission pour les
experts-comptables tunisiens,
· connaître les échéances
prévues des opérations de transmission ou de reprise,
· connaître les proportions des experts-comptables
actuellement en recherche active et leur degré de préparation.
o dégager les difficultés pratiques du diagnostic
et d'évaluation des cabinets et
o appréhender les modalités pratiques de
réalisation liées à cette opération. Les
résultats de l'enquête sont exploités au fur et à
mesure de l'avancement des parties théoriques au niveau du sujet.
Dans ce qui suit nous allons présenter la méthode
choisie pour réaliser l'enquête et la portée des
informations recueillies.
1. Méthode suivie
L'étude a été effectuée moyennant
deux enquêtes : une enquête destinée aux experts-comptables
ou experts-comptables mémorialistes âgés de 45 ans et moins
(annexe 1.1) et une deuxième enquête destinée aux
experts-comptables âgés de 45 ans et plus (annexe 1.2). Ces
enquêtes sont communiquées par voie électronique ou en main
propre aux experts-comptables, et ce, afin de collecter le maximum de
réponses.
2. L'échantillon
Les personnes choisies, pour réaliser l'enquête,
sont des experts-comptables mémorialistes ou des experts-comptables qui
figurent parmi la liste de l'ordre des experts-comptables
tunisien143 et ce sans aucun critère de trie ou de
classement.
143
www.oect.org.tn
177
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Le choix des experts comptable est ainsi effectué afin
d'avoir deux catégories de groupes. La première catégorie
est constituée par les experts-comptables ou les expertscomptables
mémorialistes âgés de 45 ans et moins qui sont
éventuellement à la recherche de cabinet d'expertise comptable
pour reprise, fusion ou association avec d'autres experts-comptables. Ces
experts-comptables ont pour but de développer leurs cabinets. La
deuxième catégorie est constituée par les
experts-comptables âgés de 45 ans et plus qui sont
éventuellement à la recherche d'autres cabinets d'expertise
comptable pour cession ou fusion. Ces experts-comptables ont pour but de
préparer leurs retraites à l'avance.
Certains experts-comptables se sont montrés cependant
un peu réticents. Ils n'ont pas accepté de répondre au
questionnaire pour des raisons de disponibilité ou pour ne pas montrer
leurs stratégies. L'échantillon finalement constitué se
compose de cinquante trois experts-comptables ou experts-comptables
mémorialiste tunisiens âgés de 45 ans ou moins et de vingt
cinq experts-comptables tunisiens âgés de 45 ans ou plus.
3. L'enquête
Le questionnaire présenté n'est pas nominatif,
et ce, pour avoir des informations fiables et sincères sans changement
de la stratégie ou des choix financiers des expertscomptables
concernés.
Le questionnaire comporte des questions formulées de
manière à répondre aux objectifs visés par
l'enquête et plus précisément aux objectifs visés
par la problématique de ce mémoire.
Le questionnaire comprend deux types de questions : des questions
ouvertes et des questions fermées.
· Les questions ouvertes sont des questions où la
réponse est libre, c'est à dire qu'elle n'est pas
prédéterminée ;
· Les questions fermées sont des questions
où les réponses possibles sont déterminées
d'avance. L'interlocuteur aura à choisir la (ou les) réponse(s)
qui lui convient.
Le dépouillement de l'enquête est fait
manuellement par la méthode du tri qui consiste à calculer des
moyennes ou des pourcentages et interpréter par les assistants
graphiques d'Excel.
178
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4. Portée des renseignements
recueillis
L'enquête menée ne peut être
assimilée à une étude statistique. Il s'agit d'une
collecte d'informations reflétant l'opinion générale des
experts-comptables et expertscomptables mémorialistes tunisiens
concernant les opérations de transmission de cabinet d'expertise
comptable.
L'échantillon des experts-comptables ou
experts-comptables mémorialistes tunisiens considéré est
très diversifié, il représente parfaitement les groupes
tunisiens habilités à opter pour le régime
d'intégration des résultats. D'autant plus que les renseignements
recueillis sont cohérents, rationnels, faciles à traduire et
à commenter.
179
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
ANNEXE 1.1 : ENQUETE AUPRES D'EXPERTS-COMPTABLES
DIPLOMES OU MEMORIALISTES AGES DE 45 ANS ET MOINS
Ceci est une enquête auprès d'experts-comptables
diplômés ou mémorialistes âgés de 45 ans et
moins. Son objectif est de savoir le degré de planification et de
préparation des expertscomptables dans les opérations de
transmission et de reprise des cabinets d'expertise comptable.
Mahdi Gargouri s'engage à ne pas exploiter ces
informations à titre individuel, seule l'analyse collective de vos
réponses anonymes figurera dans le mémoire.
Merci de prendre un peu de votre temps pour répondre
à ces questions, veuillez mettre un « X » devant la (ou les)
réponse(s) que vous jugerez adéquate(s).
1. Etes-vous à la recherche d'un cabinet d'expertise
comptable pour acquisition / fusion ?
· Oui U
· Non U
|
2. Quelles sont, à votre avis, les difficultés
liées à la transmission des cabinets d'expertise comptable ?
|
|
·
|
Vous ne savez pas où trouver un cabinet d'expertise
comptable à reprendre
|
U
|
|
·
|
Vous ne trouvez pas le bon cabinet
|
U
|
·
|
Vous avez du mal à déterminer le prix d'achat
|
U
|
·
|
Vous ne trouvez pas le bon interlocuteur pour vous renseigner,
vous informer ou conseiller
|
U
|
|
·
|
Vous manquez d'expérience en matière de
transmission
|
U
|
|
|
3. Quelle stratégie adopteriez-vous pour : -
développer votre activité (en cas d'expert-comptable) ?
|
- entrer dans la profession (en cas d'expert-comptable
mémorialiste) ?
|
|
·
|
Création d'un cabinet d'expertise comptable
|
U
|
·
|
Reprise d'un cabinet d'expertise comptable
|
U
|
·
|
Ralliement à un réseau associatif
|
U
|
·
|
Autres
|
U
|
180
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
|
4. Au cas où vous opteriez pour la reprise d'un cabinet
d'expertise comptable, que choisissez-vous ?
|
|
·
|
Reprendre seul
|
U
|
·
|
Reprendre en association
|
U
|
|
5. Votre choix stratégique sera-t-il influencé par
les obligations et les avantages fiscaux liés à chaque mode de
reprise ?
|
|
·
|
Oui, je choisirais le mode le plus avantageux fiscalement
|
U
|
·
|
Non, je choisirais le mode le plus avantageux pratiquement
|
U
|
|
6. Au cas où vous choisissez de reprendre un cabinet
d'expertise comptable, voyez-vous la nécessité de préparer
un plan de reprise ?
|
|
·
|
Oui
|
U
|
·
|
Non
|
U
|
|
|
7. Pensez-vous qu'il est utile de calculer un coefficient de
perfection pour les éléments qualitatifs du cabinet (la
clientèle, l'organisation du cabinet, le personnel...) ?
|
|
·
|
Oui
|
U
|
·
|
Non
|
U
|
|
8. Supposant que la valeur brute du cabinet correspond à
un coefficient du bénéfice retraité. Combien estimez-vous
la valeur de ce coefficient ?
|
|
·
|
Inférieur à 3
|
U
|
·
|
Entre 3 et 5
|
U
|
·
|
Entre 5 et 8
|
U
|
·
|
Supérieur à 8
|
U
|
·
|
Si vous voulez spécifier une valeur pour ce coefficient
|
|
|
_
9. Supposant que la valeur brute du cabinet correspond
à un pourcentage du chiffre d'affaires. Combien estimez-vous ces
pourcentages suivant les missions ? prière de donner un pourcentage (ou
une fourchette de pourcentage) entre 0 et 250%.
· Tenue de comptabilité
· Assistance comptable et fiscale
181
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Organisation et établissement de manuel de
procédure et ou de manuel comptable
· Mise à niveau des sociétés
· Due diligences
· Expertise judiciaire
· Commissariat aux comptes
|
10. Quelle est à votre avis l'incidence de la loi
relative au renforcement de la sécurité des relations
financières (rotation, responsabilité...) sur la valeur des
missions de commissariats aux comptes ?
|
|
·
|
Augmentation de la valeur
|
U
|
·
|
Réduction de la valeur
|
U
|
·
|
Sans effet
|
U
|
|
|
11. Pour l'évaluation des cabinets d'expertise
comptable, pensez-vous qu'on peut utiliser les méthodes usuelles
d'évaluation, comme pour les entreprises classiques ?
|
|
·
|
Non
|
U
|
·
|
Oui
|
U
|
·
|
Oui avec adaptation suivant les spécificités des
cabinets
|
U
|
|
|
|
12. Combien estimerez-vous le besoin en fonds de roulement pour
un repreneur (cabinet moyen réalisant entre 100 et 500 mille dinars de
chiffre d'affaires) ?
|
|
·
|
Moins de 60 jours.
|
U
|
·
|
Entre 61 jours et 90 jours
|
U
|
·
|
Entre 91 jours et 120 jours
|
U
|
·
|
Plus de 121 jours
|
U
|
|
|
13. A votre avis, est ce que l'acceptation du nouvel
acquéreur par les clients dépend du plan de transmission ?
· Oui U
· Non U
182
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
14. A votre avis, combien de temps faudra-t-il pour effectuer les
tâches suivantes ?
· Prendre le choix de reprise d'un cabinet et
établir une description de la cible à reprendre
· Faire la recherche du cabinet à reprendre
· Effectuer le diagnostic du cabinet à reprendre
· Effectuer l'évaluation du cabinet à
reprendre
· Effectuer les négociations avec le cédant
et signer l'acte de cession
· Informer les différents partenaires du cabinet de
cette reprise
· Maîtriser le cabinet après la transmission
effective du cabinet
183
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
ANNEXE 1.2 : ENQUETE AUPRES D'EXPERTS-COMPTABLES AGES DE
45 ANS ET PLUS
Ceci est une enquête auprès d'experts-comptables
âgés de 45 ans et plus. Son objectif est de savoir le degré
de planification et de préparation des experts-comptables dans les
opérations de transmission et de reprise des cabinets d'expertise
comptable.
Mahdi Gargouri s'engage à ne pas exploiter ces
informations à titre individuel, seule l'analyse collective de vos
réponses anonymes figurera dans le mémoire.
Merci de prendre un peu de votre temps pour répondre
à ces questions, veuillez mettre un « X » devant la (ou les)
réponse(s) que vous jugerez adéquate(s).
|
1. A quel moment vous commencerez à préparer la
transmission de votre cabinet ?
|
|
·
|
J'ai déjà commencé
|
U
|
|
·
|
D'ici 5 ans
|
~
|
|
·
|
Dans 6 à 10 ans
|
U
|
|
·
|
Dans 11 à 15 ans
|
U
|
|
·
|
Je ne vois pas l'utilité
|
U
|
|
·
|
Je n'ai pas encore réfléchi à la
question
|
U
|
|
|
2. Etes-vous déjà à la recherche d'un
repreneur ou à la préparation d'un successeur ?
· Oui U
· Non U
|
3. Quelles sont, à votre avis, les difficultés
liées à la reprise des cabinets d'expertise comptable ?
|
|
·
|
Manque d'information en matière de transmission
|
~
|
·
|
Difficulté de recherche d'un repreneur
|
U
|
·
|
Sélection du repreneur
|
U
|
·
|
Vous avez du mal à évaluer la valeur de vente du
cabinet
|
U
|
·
|
Vous ne trouvez pas le bon interlocuteur pour vous renseigner,
vous informer ou conseiller
|
U
|
|
184
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4. Quelle stratégie adopteriez-vous à l'âge
de la retraite ?
·
|
La vente de votre cabinet ou des parts sociales au moment de
votre retraite
|
U
|
|
·
|
La formation d'un successeur externe à votre cabinet
|
U
|
·
|
La formation d'un successeur interne à votre cabinet
|
U
|
·
|
La fusion avec un autre cabinet avant votre retraite
|
U
|
·
|
Autre, la quelle ?
|
U
|
|
_
5. Au cas où vous choisissez de transmettre votre
cabinet, voyez-vous la nécessité de préparer un plan de
transmission ou de cession ?
· Oui U
· Non U
|
6. Dans le cas où vous êtes expert-comptable
associé, la continuité en cas d'incapacité de travail ou
de décès d'un des associés, est-elle évoquée
?
|
|
·
|
Non, dans aucun document
|
U
|
·
|
Oui, dans un autre document spécifique
|
U
|
·
|
Oui, dans les statuts de votre cabinet
|
U
|
|
|
7. Pensez-vous qu'il est utile de calculer un coefficient de
perfection pour les éléments qualitatifs du cabinet (la
clientèle, l'organisation du cabinet, le personnel...) ?
|
|
·
|
Oui
|
U
|
·
|
Non
|
U
|
|
8. Supposant que la valeur brute du cabinet correspond à
un coefficient du bénéfice retraité. Combien estimez-vous
la valeur de ce coefficient ?
|
|
|
·
|
Inférieur à 3
|
U
|
·
|
Entre 3 et 5
|
U
|
·
|
Entre 5 et 8
|
U
|
·
|
Supérieur à 8
|
U
|
|
185
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Si vous voulez spécifier une valeur pour ce
coefficient _
9. Supposant que la valeur brute du cabinet correspond
à un pourcentage du chiffre d'affaires. Combien estimez-vous ces
pourcentages suivant les missions ? prière de donner un pourcentage (ou
une fourchette de pourcentage) entre 0 et 250%.
· Tenue de comptabilité ~
~
· Assistance comptable et fiscale
· Organisation et établissement de manuel de
procédure et ou de ~
manuel comptable
· Mise à niveau des sociétés ~
· Due diligences ~
~
· Expertise judiciaire
~
· Commissariat aux comptes
|
10. Quelle est à votre avis l'incidence de la loi
relative au renforcement de la sécurité des relations
financières (rotation, responsabilité...) sur la valeur des
missions de commissariats aux comptes ?
|
|
·
|
Augmentation de la valeur
|
U
|
·
|
Réduction de la valeur
|
U
|
·
|
Sans effet
|
U
|
|
11. Pour l'évaluation des cabinets d'expertise
comptable, pensez-vous qu'on peut utiliser les méthodes usuelles
d'évaluation, comme pour les entreprises classiques ?
|
|
·
|
Non
|
U
|
·
|
Oui
|
U
|
·
|
Oui avec adaptation suivant les spécificités des
cabinets
|
U
|
|
12. Combien estimerez-vous le besoin en fonds de roulement pour
un repreneur (cabinet moyen réalisant entre 100 et 500 mille dinars de
chiffre d'affaires) ?
|
|
·
|
Moins de 60 jours
|
U
|
·
|
Entre 61 jours et 90 jours
|
U
|
·
|
Entre 91 jours et 120 jours
|
U
|
·
|
Plus de 121 jours
|
U
|
|
|
13. A votre avis, est ce que l'acceptation du nouvel
acquéreur par les clients dépend du plan de transmission ?
186
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· Oui U
· Non U
14. A votre avis, combien de temps faudra-t-il pour effectuer
les tâches suivantes ?
· Prendre le choix de cession du cabinet et établir
une description du repreneur (successeur)
· Faire la recherche des repreneurs potentiels
· Effectuer le diagnostic du cabinet
· Déterminer le prix de cession du cabinet
· Effectuer les négociations avec le repreneur et
signer l'acte de cession
· Informer les différents partenaires du cabinet de
cette transmission
· Assister le repreneur après la cession pour
maîtriser le cabinet et avoir la confiance des clients
|
Délai
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
187
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 2 : Demande d'informations à l'ordre des
experts-comptables
A l'attention de Monsieur le Président de l'Ordre des
Experts-comptables de Tunisie. Tunis le 29 mai 2008
Objet : Demande d'informations.
Monsieur le Président,
Je suis Mahdi Gargouri, expert-comptable mémorialiste,
je suis entrain de préparer mon mémoire d'expertise comptable. Je
vous prie de bien vouloir m'éclairer sur certains points qui demeurent
ambigus.
En effet le mémoire est intitulé «
Transmission de cabinet d'expertise comptable :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques ».
1. En cas d'entente entre un repreneur et un cédant pour
la cession d'un cabinet d'expertise comptable :
1.1. Est-ce que l'expert-comptable cédant a la
possibilité de recevoir une rémunération d'un successeur
en contre partie de l'engagement de lui présenter la clientèle
?
1.2. Est-ce que l'apport de clientèle à une
société est considéré comme un apport en nature
?
2. En cas de possibilité de cession :
2.1. Si un cabinet est cédé alors que certaines
missions de commissariat aux comptes sont en cours de mandat, est ce qu'il y a
obligation pour une nouvelle nomination de ce commissaire aux comptes par l'AGO
de la société ?
2.2. Est-ce qu'il y a obligation d'information de l'Ordre des
Experts-comptables de Tunisie en cas de cession ou transfert de ce cabinet ?
2.3. Est ce qu'il est possible de faire la publication de la
transmission de cabinet ?
3. En cas de décès d'un expert-comptable en
exercice :
3.1. A qui appartient le droit de présentation de la
clientèle ?
3.2. Qu'elles sont les dispositions prises par l'Ordre des
Experts-comptables ?
Dans l'attente de votre réponse, veuillez
agréer, l'expression de ma haute considération.
Mahdi Gargouri
188
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
189
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 3 : modèle d'engagement de
confidentialité144
Engagement de confidentialité Nous
soussignés
Monsieur ou Madame , titulaire de la carte
d'identité
nationale n°
demeurant à , membre de l'ordre des
experts-comptables
de Tunisie inscrit sous le numéro depuis le et
possédant actions du capital de la
sociétéimmatriculée au registre de commerce
sous le n° et possédant
l'identifiant fiscal n°
1/ sommes très intéressés par la cession
des actions ci-dessus mentionnées.
2/ avec Monsieur ou Madame , expert-comptable
acquéreur
membre de l'ordre des experts-comptables de Tunisie inscrit
sous le numéro depuis le , (ou titulaire du diplôme
d'expertise
comptable depuis le ) nous avons déterminé le
préjudice que nous porterions à l'acquéreur ne
respectant pas la clause de confidentialité cidessous
3/ nous nous engageons formellement à :
a) garder secret le contact que nous avons
établi
b) n'informer les personnes ci-dessus
désignées dudit contact que pour faciliter l'opération de
cession des actions :
Monsieur contact
Monsieur contact
Monsieur contact
Monsieur Monsieur
(signature légalisée) (signature
légalisée)
|
144 Modèle repris avec quelque adaptation du
mémoire d'expertise comptable de Moncef Sellami : Acquisition d'un bloc
de contrôle : rôle de l'expert-comptable et implications
juridiques, comptables et fiscales (novembre 2003) page 27.
190
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 4 : Guide de diagnostic type d'un cabinet
d'expertise comptable
u Contexte général économique
Etat de la concurrence dans la région, positionnement
par rapport aux statistiques
sectorielles :
· Eléments favorables
· Zones de risque
u Ressources humaines
Effectifs, anciennetés, niveaux de diplômes,
répartition des compétences,
représentation du personnel, contrats de travail
:
· Eléments favorables
· Zones de risque
u Contexte juridique et fiscal
Régimes de faveur éventuels,
contrats/licences/baux, droit de représentation
internationale, engagements, cautions :
· Eléments favorables
· Zones de risque
u Organisation interne
Organigramme, organisation des dossiers, méthodes de
travail, matériels et systèmes
informatiques :
· Eléments favorables
· Zones de risque
u Analyse des actifs
Etat des agencements des locaux et du matériel
informatique :
· Eléments favorables
· Zones de risque
u Contexte commercial
Nature de la clientèle, traitement de la
clientèle, conditions de facturation :
· Eléments favorables
· Zones de risque
|
|
191
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 5 : Tableau de liste des clients
N°
|
Client
|
Secteur D'activité
|
Nature de la mission
|
État d'avancement des travaux
|
Date
|
Les honoraires annuels
en Dinars
|
Les honoraires restant à recevoir
|
|
Fin du
montant
ou de
l'exercice
|
|
ABCD Leasing
|
Leasing
|
Commissariat aux comptes
|
Examen du
système de
contrôle interne
et examen limité de la situation intermédiaire
au 30/06/08.
|
2008
|
2010
|
20 000
|
10 000
|
2
|
Titres Valeurs
|
Intermédiaire en bourse
|
Assistance comptable
|
Arrêté de la
situation intermédiaire au 30/11/08
|
2000
|
31
décembre
2009
|
12 000
|
1 000
|
3
|
TTCOM
|
Société de
service
télécom
|
Assistance comptable
|
Arrêté de la
situation intermédiaire au 30/11/08
|
2004
|
31
décembre
2009
|
9 000
|
750
|
4
|
G mode
|
Textile
|
Commissariat aux comptes
|
Examen du
système de
contrôle interne.
|
2005
|
2010
|
3 000
|
3 000
|
5
|
Etc ...
|
|
|
|
|
|
|
|
|
192
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 6 : Modèle de Grille qualitative
Il s'agit d'une aide pour dans la détermination du
multiple du résultat pour la détermination de la valeur de
rentabilité d'une entreprise145 :
Critères qualitatifs
Points faibles
Cotation
indicative
Points forts
Cotation
indicative
?
Cotation
indicative de
3 faible
à
7
bon
?
Outil récent et/ou évolutif
Existence d'un avantage concurrentiel
80 % récurrents
Aucune élasticité
Règlements
rapides, acomptes réglés,
Traitement privilégié : livraisons rapides,
promotions
Contrat d'exclusivité
Stables
Salariés bien formés
Bonne organisation de gestion et/ou autonomie avec
délégation
Total
1. Mon outil de production
|
Outil obsolète et/ou figé
|
|
2. Mes produits ou services
|
Produits banalisés
|
|
3. Mes clients : composition
|
20 % récurrents
|
. Mes clients : leur élasticité de prix par rapport
à la concurrence
|
Forte élasticité
|
. Mes clients : délais de paiement
|
Trop longs
|
6. Mes fournisseurs
|
Difficultés de livraison - délais trop longs
|
. Mes fournisseurs : existence de contrat
d'approvisionnement
|
Aucun
|
. Mes salariés : niveau d'embauche
|
Turn-over élevé
|
. Mes salariés : formation continue
|
Absence de formation des salariés
|
. Mon organisation
Contrôle interne
Séparation des fonctions
|
Désordre dans l'organisation
et/ou
centralisation excessive (lien de dépendance trop
étroit)
|
Coefficient multiplicateur :
|
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Le chiffre obtenu est à diviser par 10
pour obtenir le multiple applicable au résultat.
Remarque : si un
critère n'est pas applicable divisez par 9, etc....
145 Ordre des experts Comptables Paris/Ile de France, compagnie
des conseils & Experts financiers, Evaluation entreprises, date : 25 mars
2005, page 57.
193
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 7 : Modèle de contrat de transmission de
cabinet d'expertise comptable146
Le présent modèle de contrat de transmission de
cabinet d'expertise comptable, proposé à titre indicatif, doit
faire l'objet d'une adaptation à chaque situation
particulière.
Le contrat proposé est réservé à
un usage exclusivement documentaire. Il est vivement conseillé de ne
l'utiliser qu'après avoir consulté un spécialiste. Ce
contrat doit être adapté aux objectifs poursuivis par les parties,
en tenant compte de leurs contraintes et particularités juridiques
propres.
Il est rappelé que les contractants, experts comptable
membres de l'ordre des experts comptable de Tunisie, devront en tout
état de cause satisfaire aux obligations spécifiques qui leur
sont imposées par la réglementation de cette profession.
146 Modèle de contrat présenté dans CSOEC
/ commission des entreprises : La transmission de cabinets d'expertise
comptable, boite à outils : modèle 3.3.4 avec quelques
adaptations par rapport à la réglementation juridique et fiscale
en Tunisie, ainsi que quelques corrections des noms des organes de
contrôle en Tunisie.
194
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Considérant que le cédant (personne physique /
personne morale) est expert-comptable, inscrit au tableau de l'Ordre des
experts-comptables de Tunisie, depuis le ..., sous le n° et qu'il en est
de même pour le cessionnaire (personne physique / personne morale),
inscrit au tableau de l'Ordre des experts-comptables de Tunisie, depuis le ...,
sous le n° ,
ENTRE LES SOUSSIGNES
M. ....,
Le cédant, d'une part,
Et
M. ...,
Le cessionnaire, d'autre part,
IL A ETE ARRETE ET CONVENU CE QUI SUIT :
[... ]
Article 1 - Objet
· En cas de cession de droits sociaux, indiquer
:
Le vendeur cède à l'acheteur, qui accepte, la
totalité des actions de la [...] (ci-après dénommée
« la Société »), soit [nombre d'action] actions
représentatives du capital de la Société.
· En cas de cession de l'ensemble du cabinet,
indiquer :
Le cabinet d'expertise comptable sis et exploité à
... et pour l'exercice duquel M. ... (ou : « la société
...») est immatriculé au Registre du commerce sous le numéro
...)
Ledit cabinet comprenant : cf. ci-dessous
· En cas de cession d'un cabinet secondaire,
indiquer :
Le cabinet secondaire sis et exploité à ... Le
cabinet comprenant :
1. Le nom, la clientèle, ainsi que le
bénéfice de tous traités, conventions, marchés
passés avec tous tiers, tels qu'ils figurent en annexe notamment, et
sous condition suspensive de l'accord des co-contractants:
· Indiquer le cas échéant : - le
droit à la jouissance des contrats de crédit-bail dont la liste
figure en annexe ;
2. Le matériel, le mobilier et les appareils et
installations, ainsi que les licences servant à son exploitation,
décrits et estimés article par article dans un
état annexé au présent acte.
· Si le propriétaire du cabinet est
également propriétaire des murs, indiquer :
3. L'engagement de bail des locaux où est exploité
le cabinet présentement vendu, tel qu'il est établi par acte sous
seing privé de ce jour et figurant en annexe.
195
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Article 2 - Origine de propriété
du cabinet
M. cédant, déclare :
· Si le cabinet ou les actions sont acquis,
indiquer :
Que le cabinet vendu été acquis par lui de M.
...demeurant à ...aux termes d'un acte en date du ....,
enregistré à ... le ... Cette acquisition a eu lieu moyennant le
prix principal de ...
· Si le cabinet est créé,
indiquer :
Que le cabinet vendu été créé par
lui
· Si le cabinet est reçu par donation ou
succession, indiquer :
Que le cabinet vendu été donné ou transmis
par M...aux termes d'un acte authentique passé le ... à ...devant
maître, notaire à ...
Cette donation a été évaluée dans
ledit acte moyennant le prix principal de ... (facultatif :
s'appliquant : aux éléments incorporels pour et au
matériel pour )
· Si le cabinet est apporté à une
société (cas d'un cédant personne morale), indiquer
:
Que le cabinet vendu appartient à la société
dénommée « », cédant, pour lui avoir
été apporté par M. ...
l'un des associés, aux termes de l'acte constitutif de la
société dressé à ... le ...enregistré
à ... le...
Cet apport a été évalué moyennant le
prix principal de (facultatif : s'appliquant : aux
éléments incorporels
pour et au matériel pour
Article 3 - Propriété -
Jouissance
Le cessionnaire sera propriétaire du cabinet
présentement vendu à compter de (ce jour ou autre), et
en aura la jouissance à compter dudit jour (ou : « à compter
du »).
La présente cession respecte le libre choix des clients
qui composent la clientèle cédée.
Article 4 - Charges et conditions
La présente vente est faite sous les charges et conditions
suivantes que les parties, chacune en ce qui la concerne, s'obligent à
exécuter et à accomplir, à savoir :
4.1. Le cessionnaire est tenu :
1. De prendre le cabinet avec le matériel et le
mobilier le garnissant, dans l'état où le tout se trouve
actuellement, sans pouvoir prétendre à aucune indemnité ou
diminution du prix ci-après fixé, pour quelque cause que ce soit
; (prévoir le cas échéant une clause de
révision concernant la clientèle n'ayant pas suivi le
cessionnaire)
2. De payer tous les frais et les droits d'enregistrement des
présentes et de leurs suites y compris le cas échéant,
sauf la mainlevée éventuelle des gages et nantissements
concernant le cabinet vendu qui sera supportée par le cédant qui
s'y engage ;
3. De faire son affaire personnelle et prendre à son
compte les commandes et marchés passés par le cédant : la
liste limitative de ces commandes et marchés figure en annexe ;
4. De prendre à son compte le personnel attaché
au cabinet vendu et dont la liste limitative figure en annexe. A cet effet, le
personnel maintenu conservera tous les éléments du contrat de
travail, à savoir notamment : la qualification, le coefficient, la
rémunération, le solde des congés payés et
l'ancienneté ;
196
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
· En cas de paiement à crédit, indiquer
:
5. De gérer et administrer jusqu'à complet
paiement le cabinet présentement vendu, conformément aux
usages de la profession et entretenir le matériel en bon
état de façon à lui conserver toute sa valeur.
4.2. Le cédant est tenu de garantir l'exactitude des
énonciations concernant l'origine de propriété et les
charges grevant le cabinet.
4.3. Le cédant déclare :
1. Satisfaire à ce jour à toutes les
réglementations et autorisations administratives et professionnelles
nécessaires à son activité concernant le cabinet vendu, en
sorte que le cessionnaire ne soit nullement inquiété ni
recherché à ce sujet ;
2. Avoir obtenu, vis-à-vis des contrats
cédés, l'accord des co-contractants conformément aux
lettres ciannexées, en ce qui concerne les contrats suivants :
(exemples : crédit-bail, réseau, licences
d'exploitation,
etc.) ;
3. Que les biens corporels ou incorporels cédés
sont de libre disposition, que rien ne s'oppose à leur cession ;
4. Qu'aucun des éléments composant le
matériel cédé ne lui a été
prêté, loué, ou déposé par un tiers à
titre onéreux ou gratuit.
Article 5 - Interdiction de se rétablir
- Clause de non-concurrence
M. cédant, s'interdit à compter de ce jour,
pendant une durée de années, de tenir, créer, collaborer
ou
s'intéresser directement ou indirectement par
l'intermédiaire de toutes sociétés, groupements,
entreprises, ou
membres de son groupe familial, à un autre cabinet
d'expert-comptable, et ce dans un rayon de km dudit
cabinet à peine de dommages et intérêts
envers M. cessionnaire. Le cédant s'oblige à faire respecter
cette obligation de non-concurrence à tout successeur ou
ayant droit total ou partiel.
· Si seul un cabinet secondaire est vendu,
remplacer par :
M. ........ cédant, s'interdit à compter de ce
jour pendant une durée de années, de tenir, créer,
collaborer ou
s'intéresser directement ou indirectement par
l'intermédiaire de toutes sociétés, groupements
entreprises ou
membres de son groupe familial, à l'activité
décrite à l'article 1 et ce dans un rayon de km dudit cabinet
à
peine de dommages et intérêts envers M.
cessionnaire. Le cédant s'oblige à faire respecter cette
obligation de non-concurrence à tout successeur ou ayant
droit total ou partiel.
De son côté, le cessionnaire s'interdit d'exercer
pour la même durée la même activité et ce dans un
rayon de
km autour du cabinet principal et de ses autres
établissements secondaires non cédés.
Article 6 - Prix
La présente vente est consentie et acceptée
moyennant le prix de ..... (écrire la somme en chiffres et en
lettres).
Les parties s'accordent pour arrêter les modalités
du paiement du prix comme suit : ... (définir les modalités de
paiement du prix de la cession).
· Si le cessionnaire a sollicité un prêt
auprès d'une banque pour parfaire le financement de l'acquisition [...],
ajouter :
- à concurrence de correspondant à l'apport
personnel ;
- et pour le surplus, au moyen d'un prêt accordé
par la banque.... (décrire les conditions du prêt).
Quittance est donnée de ladite somme par le cédant.
· En cas de paiement à crédit, remplacer
par :
197
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Ladite somme de sera payable à crédit de la
manière suivante :
Il est en outre expressément convenu que :
- tous paiements en principal et intérêts auront
lieu au domicile du cédant ou en tout autre endroit indiqué par
lui ;
- le solde du prix deviendra immédiatement et de plein
droit exigible si bon semble au cédant;
- en cas d'incident de paiement tel que retard, défaut de
paiement de tout ou partie du capital ou des
intérêts, et après mise en demeure
effectuée par lettre recommandée avec avis de réception
et
restée infructueuse pendant huit jours ;
- en cas de liquidation de biens, redressement judiciaire ou
cessation de paiement du cessionnaire ;
- en cas de vente ou d'apport en société du cabinet
présentement vendu ainsi qu'en cas de cessation du bail ou
d'expropriation.
Article 7 - Déclarations
Note : les déclarations prévues au
présent article n'ont aucun caractère légalement
obligatoire.
1. Sur le chiffre d'affaires
Le cédant déclare que le chiffre d'affaires
réalisé par lui pendant les trois dernières années
d'exploitation a été de :
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour la période du au : TTC ou (HT)
2. Sur les résultats
Le cédant déclare que les résultats
réalisés par lui pendant la même période ont
été :
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour l'année : TTC ou (HT) ;
Pour la période du au : TTC ou (HT)
3. Sur les sûretés grevant le cabinet.
Note : il est préférable de déclarer les
sûretés même si cela ne résulte pas d'une obligation
légale.
Le cédant fera toutes déclarations sur les
sûretés éventuelles grevant le cabinet. Ces
dernières seront énoncées précisément.
4. Sur l'état-civil du cédant
Le cédant déclare :
· qu'il est inscrit à l'Ordre des experts-comptables
de Tunisie sous le numéro
· qu'il n'a jamais été en état de
liquidation judiciaire, faillite, redressement judiciaire ou cessation de
paiement ;
· qu'il n'est pas susceptible d'être l'objet de
poursuites pouvant entraîner la confiscation totale ou partielle de ses
biens.
· qu'il n'a pas fait l'objet de sanctions disciplinaires
dans les cinq ans précédant la présente cession.
5. Sur l'état-civil du cessionnaire
Le cessionnaire déclare :
· qu'il est inscrit à l'Ordre des experts-comptables
de Tunisie sous le numéro...
· qu'il n'a jamais été en état de
liquidation judiciaire, faillite, redressement judiciaire ou cessation de
paiement.
198
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Article 8 - Présentation du successeur
à la clientèle
Le cédant prend l'engagement de mettre le cessionnaire
au courant de toutes ses affaires et de le présenter à sa
clientèle et à ses fournisseurs pendant une période de
à compter de l'entrée en jouissance du cessionnaire. Il s'engage
expressément à lui fournir tous renseignements utiles et
notamment à lui remettre l'intégralité des dossiers et
documents concernant les clients présentés.
Le cédant s'engage à renoncer à
l'exécution pour son compte des contrats et travaux en cours avec
l'ensemble de ses clients (ou : avec ses clients dont la liste est
annexée ci-après (voir annexe 4 de ce mémoire)). Le
cessionnaire s'engage à prendre cette exécution à son
compte pour les clients qui le désireraient.
Le cédant communiquera notamment au cessionnaire, pour
les clients qui auront accepté le concours du cessionnaire, les clauses
des contrats passés avec ceux ci, la situation des travaux et
règlements en cours ainsi que les intentions exprimées par les
clients informés de la cessation de son activité.
A cet effet, un état établi contradictoirement
et annexé au présent contrat mentionne l'identité des
clients, la nature des missions assurées pour chacun d'eux,
l'état d'avancement du travail, la dernière période ayant
fait l'objet de vérifications fiscales, les particularités de
chaque dossier, les derniers honoraires perçus ou restant à
percevoir avec mention de la base de perception.
Article 9 - Déclarations des
parties
Les parties, soussignées déclarent et reconnaissent
qu'elles ont arrêté directement entre elles le prix et les
conditions de la présente vente.
Le cessionnaire, déclare en outre avoir eu tout loisir et
pendant tout le temps qu'il lui a plu de vérifier la marche de
l'exploitation et prendre connaissance de la comptabilité.
Les parties affirment sous les peines édictées
par les dispositions fiscales prévues par le code de droits et
procédures fiscaux, dont elles ont pris connaissance, que le prix
indiqué au présent acte exprime l'intégralité du
prix convenu.
Le cessionnaire reconnaît être complètement
informé sur les résultats et la situation financière de la
société.
Fait à , le
en exemplaires originaux.
Signature du vendeur Signature de l'acheteur
199
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 8 : Demande d'informations à la Direction
Générale des Etudes et de la Législation
Fiscales
A l'attention de Monsieur le Directeur Général
Tunis le 30 mai 2008
Objet : Demande d'informations.
Monsieur le Directeur Général,
Je suis expert-comptable mémorialiste et je suis entrain
de négocier un contrat avec un autre expert-comptable pour la reprise de
son cabinet.
L'activité d'expert-comptable étant contraire
à toute activité commerciale, cette reprise de cabinet n'est pas
considérée comme achat de fonds de commerce et nous avons
convenu, moi et l'expert-comptable cédant, de conclure un contrat pour
engagement de sa part pour :
o non concurrence pour une période
déterminée,
o me présenter à sa clientèle,
o me garantir un chiffre d'affaires pour 2 ans après la
reprise de son cabinet,
o lui payer en contre partie une indemnité qui
représente un an de chiffre d'affaires.
Je viens ainsi par la présente vous demander le
régime fiscal de cette reprise : o est-ce que le contrat est soumis au
droit d'enregistrement ?
o est ce qu'il y a TVA sur le montant de l'indemnité ?
et
o est ce qu'il y a imposition de cette indemnité à
l'IRPP ou à l'IS ?
Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer,
Monsieur le Directeur Général, l'expression de ma haute
considération.
Mahdi Gargouri
200
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
201
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
202
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
Annexe 9 : Décret n° 2007-934 du 16 avril
2007 relatif à la fixation des cas d'incapacité de poursuivre la
gestion des entreprise
Article premier : Sont considérés des cas
d'incapacité de poursuivre la gestion de l'entreprise au sens des
articles 12, 13, 16, 18 et 20 de la loi n° 2006- 85 du 25 décembre
2006 portant loi de finances pour l'année 2007 :
a) Les cas d'invalidité résultant des maladies
ou des accidents de la vie courante permettant l'octroi d'une pension
d'invalidité conformément à la législation en
vigueur dans le cadre des régimes de sécurité sociale dans
le secteur privé.
b) Les cas d'invalidité résultant de l'usure de
l'organisme permettant l'octroi d'une pension de préretraite suite
à l'usure de l'organisme résultant des conditions de travail
conformément à la législation en vigueur dans le cadre des
régimes de sécurité sociale dans le secteur
privé.
c) Les cas d'invalidité résultant des accidents
de travail et des maladies professionnelles permettant l'octroi d'une pension
dans le cadre du régime de réparation des préjudices
résultant des accidents de travail et des maladies professionnelles dans
le secteur privé et qui sont de nature à empêcher le
propriétaire de l'entreprise de poursuivre sa gestion.
d) Les cas d'invalidité justifiés par un
rapport motivé et délivré par deux médecins
hospitalo-universitaires qui exercent leur activité dans le secteur de
la santé publique et qui confirment l'incapacité du
propriétaire de l'entreprise de poursuivre sa gestion.
Article 2 : Les Ministres des Finances, de la Santé
Publique et des Affaires Sociales, de la Solidarité et des Tunisiens
à l'Etranger sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret qui sera publié au
journal officiel de la République Tunisienne.
Tunis, le 16 avril 2007
203
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
204
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
1-Textes réglementaires
- Code de commerce.
- Code de déontologie de la profession comptable en
Algérie - Décret n° 96-136 du 15/04/1996 JORA N° 24 du
17/04/96
- Code de la TVA.
- Code de l'IRPP et de l'IS.
- Code des droits d'enregistrement et de timbre.
- Code des obligations et des contrats.
- Code des sociétés commerciales.
- Code du travail.
- Code de déontologie de l'IFAC
- Décret n° 2007-1387 du 27 septembre 2007.
- Loi n° 88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la
législation relative à la profession d'expert-comptable.
- Loi N° 98-91 du 9 novembre 1998, relative au régime
de la communauté des biens entre époux.
- Loi n°2006-85 du 25 décembre 2006 relative à
la loi de finances pour l'année 2007. - Norme comptable tunisienne 6
relative aux immobilisations incorporelles.
- Norme comptable tunisienne 38 relative aux regroupements
d'entreprises. - Norme IFRS 19.
- Norme IFRS 39.
- Norme du CNC (France).
- Norme du CNC (Canada).
- Norme US GAAP : FAS N° 123 et APS N° 25.
- Norme UK GAAP : UITF 17.
- Norme AASB 1028 (Australie).
- Prise de position en date du 6 septembre 2008 en annexe 8.
- Publications du centre des études légales et
juridiques au ministère de la justice page 279. L'ensemble des
décisions de la cour de cassation 2002/2003.
2-Ouvrages
Abdallah EL AHMADI : Droit Civil- contrats spéciaux : La
vente, édition
EL WAFA (1997).
C JANSSENS : L'évaluation d'un cabinet d'expertise
comptable,
édition Comptabilité et productivité
(2004).
C N HONIGMAN, H M TUBIANA : Evaluation et transmission des
entreprises,
édition Litec (2000).
Francis Lefebvre, Mémento pratique : Les Professions
Libérales 2005 - 2006, édition
Francis Lefebvre (2004).
Groupe IFEC : Guide pratique... s'associer (2001).
Groupe Revue Fiduciaire : les professions libérales,
édition groupe revue
fiduciaire (janvier 2004).
205
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
J PAILLUSSEAU, JJ CAUSSIN, H : Cession d'entreprise
-édition DALLOZ (1999).
LAZARSKI et P PEYRAMAURE
LEMAIGNAN A : L'essentiel de la déontologie de
l'expert-
comptable & code des devoirs professionnels, édition
conseil supérieur de l'ordre des Expertscomptables (mai 2000).
Mohamed EZZINE : La théorie générale des
obligations- le contrat,
édition ELWAFA (1993).
Nébila MEZGHANI : DROIT COMMERCIAL : Actes de commerce,
Commerçants, Fonds de commerce- édition Centre de
Publication Universitaire (1999).
Paillusseau J, Caussin JJ, Lazarski H et : Cession d'entreprise,
édition DALLOZ (1999).
Peyraure P
Patrice VIZZAVONA : Evaluation des cabinets d'expertise comptable
et
de commissariat aux comptes, ATOL Edition (2000).
S Dossogne : Valorisation et cession d'entreprise, édition
de la
chambre de commerce et d'industrie (novembre 2003).
Transmission des sociétés d'exercice : Transmission
du cabinet professionnel (Section
libéral 2), édition Francis Lefebvre, (2005).
3- Mémoires d'expertise
comptable
Faiez Bouassida : La valorisation et la gestion du capital
Immatériel (Juin 2007).
J.M BISCAYE : Proposition de méthode et d'outils de
reprise
dans le temps du cabinet d'expertise comptable à taille
humaine (Novembre 2000).
Moncef Sellami : Acquisition d'un bloc de contrôle :
rôle de
l'expert-comptable et implications juridiques, comptables et
fiscales (novembre 2003).
Nadia HANAFI : Intervention de l'expert-comptable dans la
transmission de l'entreprise familiale (2002).
Ramzi Borgi : Les compétences nécessaires pour la
réussite
dans l'exercice libéral de la profession d'expertcomptable
(Juin 2007).
206
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
4- Articles
Audes SERES : Garantie de passif: Mieux vaut prévenir
que
guérir, Revue Option Finance n°359 (12 juin
1995).
BRICARD, Agnès : Revue Française de
Comptabilité n° 406, (janvier
2008), P13.
C.Bernard : L'association pour transmettre, Revue Economie
et Comptabilité, numéro 235, (Juillet 2006) page
65.
L Fialletout : Evaluation et scénarios de transmission
du
cabinet d'expertise comptable, la revue Economie et
Comptabilité N° 235. (Juillet 2006) page 66.
L.Fialletout : Evaluation d'un cabinet d'expertise comptable,
la revue Economie et Comptabilité, numéro 223,
(Juin 2003).
Ordre des Experts Comptables de Paris/Ile de France,
compagnie des conseils & Experts financiers
Ordre des Experts Comptables de France, commission
transmission
|
: Evaluation entreprises (25 mars 2005).
: La transmission de cabinets d'expertise comptable (septembre
2006).
|
|
T.Polack : La stratégie du vendeur, Revue Economie et
Comptabilité, numéro 223 (Juin 2003), page 35.
5- Formations et séminaires
Didier Chigot, Jean-Paul Debeuret, Réussissez votre
cabinet d'expertise comptable.
Aurélie Lacomme Module I : "Reprendre un cabinet".
Interfimo : Installation, association, transmission des
cabinets d'expertise comptable, compte rendu de la
journée d'information du 31/01/1990 organisée par Interfimo.
L'ordre des Experts Comptable de : Journées de l'ordre des
experts-comptables
Tunisie 2001 : Le code des sociétés
commerciales.
207
TRANSMISSION DE CABINET D'EXPERTISE COMPTABLE :
Particularités de l'évaluation et aspects
spécifiques
6- Sites Internet
-
www.forces.fr/bibliotique
expert-comptable
- "Dossier : Fusions
acquisitions.
ANNUFINANCE.com 2004
www.annufinance.com/fusions-acquisitions.
-
www.transmissionentreprise.com
-
www.evaluationentreprise.com
"BEST: cas pratique: évaluation des entreprises libérales"
-
www.rca.fr "analyse du portefeuille
clients"
-
www.oec-paris.fr/entreprise/transmission
"projet de l'acquéreur"
- "Evaluation de fonds de commerce et de
société"
www.cession-commerce.com/guide.
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/accueil
-
www.investir-en-tunisie.net/news
Article du 24-04-2007.
-
www.interfimo.fr
208