C. De 1990 à nos jours
Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique
difficile caractérisé notamment par les pillages,
l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et
l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le
système financier en RDC et particulièrement les COOPEC.
Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993,
près de 80 % de leur clientèle et 66 % des fonds placés
dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de
méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al, 2003).
Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées
en 15 centrales et ont adhéré à des structures
faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des
Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la
Confédération Nationale des Coopératives
d`Epargne et de Crédit (CONACEC).
Les Institutions de micro finance autres que les COOPEC, se
sont développées en RDC dans les années 1990, dans le
secteur informel. Elles sont l`OEuvre, dans la quasi majorité des cas,
des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des initiatives
locales de Développement.
I. 3. 2. Situation actuelle de la micro finance en RDC
Comme déjà annoncé
précédemment, la crise économique qui sévit en RDC
depuis plus d`une décennie, a laissé des séquelles sur le
système financier. Nous citerons entre autres :
· La faillite des banques commerciales
contrôlées par l`Etat et l`essoufflement de celles à
capitaux privés ;
· La réduction significative des activités
des institutions financières non bancaires ;
· Le ralentissement sensible de l`activité des
COOPEC en matière de collecte de l`épargne et de distribution de
crédit.
En outre, un bref aperçu de l`organisation du
système bancaire congolais a permis de dégager deux constats
majeurs à savoir, la couverture bancaire insuffisante du pays et les
distorsions existant dans l`implantation provinciale des guichets des banques
commerciales.
Ce constat a rendu plus pressant la nécessité
de promouvoir des structures alternatives de financement capables d`assurer la
mobilisation de la petite épargne, d`octroyer du crédit en milieu
rural et milieux urbains défavorisés, et de créer des
conditions d`une insertion progressive du secteur informel de l`économie
moderne.
Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés
au problème de pauvreté, ont entrepris des activités
nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les a
amenés à concevoir des microprojets en quête de micro
financements. En réponse à ces attentes, on a assisté
à l`éclosion d`une catégorie d`institutions
chargées de mobiliser des ressources tant internes qu`externes et
capable d`octroyer des microcrédits. Elles ont donc commencé
à offrir des services financiers, de crédit et/ou
d`épargne, aux personnes les plus démunies ne pouvant
accéder aux avantages du système bancaire classique.
De manière générale, les acteurs
impliqués dans ce secteur en République Démocratique du
Congo sont :
· Des individus ou des groupes de base
bénéficiaires des services de micro finance ;
· Les ONG de diverses natures, qui ont en leur sein des
volets microcrédits ;
· Des Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) formels et semi-formels;
· Des bailleurs de fonds qui interviennent, soit dans la
promotion de ces SFD au niveau du renforcement des capacités, soit dans
leurs actions sur le terrain par l`octroi de financement ;
· Le Gouvernement et la Banque Centrale Congo.
Les institutions du Système Financier
Décentralisé opérant en République
Démocratique du Congo se reconnaissent par l`exercice de l`une ou
plusieurs activités ci-après :
1. l`octroi de microcrédit en espèce ou en nature
;
2. la mobilisation de l`épargne ;
3. l`utilisation d`un système de garantie des
crédits très simplifié.
En plus, ces institutions se caractérisent par :
2. Des conditions d`adhésion ou d`ouverture des comptes
très simples;
3. Des taux d`intérêts généralement
subsidiés sur ressources affectées et relativement
élevés sur ressources propres;
4. Des faibles ressources par rapport aux besoins.
Du point de vue de leur fonctionnement sur le terrain, on peut
les regrouper en plusieurs catégories :
1. Celles de type mutualiste et coopératif travaillant
avec des critères bien définis d`adhésion et de
fonctionnement et s`appuyant sur la collaboration des membres ;
2. Celles octroyant des microcrédits sur leurs ressources
propres et /ou sur des lignes de crédit externes;
3. Celles collectant uniquement l`épargne de la
clientèle ;
4. Celles dispensant des microcrédits d`abord et
mobilisant l`épargne ensuite.
5. Structure d'encadrement
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