II. 2. 3. CARACTERISTIQUE DE PME CONGOLAISE
La PME/PMI congolaise reste jusqu'à ce jour dans une
économie en perpétuelle mutation. Elle est appelée
à faire face chaque fois aux différents changements qui
surgissent tant sur le plan économique, institutionnel, administratif
qu'environnemental. Se forçant de s'y adapter, elle présente des
caractéristiques très variées. G. VERHAEGEN qui a beaucoup
travaillé et enquêté sur les PME zaïroises
(congolaises) est arrivé aux caractéristiques principales
suivantes de PME congolaises34.
Le recours aux ressources locales ;
Les propriétés familiales des entreprises ;
L'échelle restreinte des opérations ;
L'utilisation des techniques à forte intensité de
main d'oeuvre et d'adaptation au milieu ;
32 E. MAKUNZA KEKE, les performances des
entreprises africaines : problèmes et stratégies des PME en
RDC, éd.Loval, Québec, 2001, p10.
33 M. EKWA bis et al, initiation à la
législation fiscale et sociale, 2ème éd.
CADICEC-UNIAPEC, Kinshasa, 1988, pp16-17
34 G. VERHAEGEN, « le rôle du secteur informel
dans le développement économique du zaïre », in
CADICEC informel, n°11, 1985, pp36-37.
La facilité d'opérer des qualifications en dehors
du système scolaire officiel.
La diversité des caractéristiques que
présente la PME/PMI congolaise fait que tous ceux qui y opèrent
doivent faire preuve d'un esprit souple et rodé au risque de se voir
éliminer de la course.
II. 2. 4. STRUCTURE D'ENCADREMENT DE PME EN RDC
L'encadrement vise, entre autres, la promotion et le
développement de ce secteur. Au niveau professionnel, on note le
Regroupement des Institutions du Système de Financement
Décentralisé au Congo (RIFIDEC) et deux autres grandes structures
d'encadrement à l'ouest de la RDC : Forum de la micro finance du
Bas-Congo (FOMIF Bas- Congo) et Forum de la micro finance du Bandundu (FOMIF-
Bandundu) encadrés par le PNUD/UNOPS. Au niveau institutionnel,
l'encadrement est assuré à la fois par le ministère de
l'Industrie, PME et la Banque Centrale du Congo par sa direction de supervision
des intermédiaires financiers au travers de la Sous- direction de la
micro finance créée en 200035.
Désormais, les petites et moyennes entreprises
congolaises ont une charte. Elle a pour objectif de doter la RDC des
critères de catégorisation des entreprises et d'une
définition unique et claire des PME.
Cette charte a pour objectifs de doter les PME d'un
environnement favorable à leur expansion, organiser les relations entre
la PME et les grandes entreprises, notamment au niveau de la sous-traitance et
l'accès au marché, organiser l'accès des PME aux
marchés publics, développer le transfert des technologies et
assurer à la PME un appui en formation, et accès au
crédit.
Pour le représentant de la Fédération des
entreprises du Congo, Dieudonné Kasembo, son organisation s'est
réjouie de l'avenue de la charte qui était un rêve. Il a
promis de la vulgariser la charte auprès de sa base. Dieudonné
Kasembo a, par ailleurs, demandé au gouvernement de tout mettre en
oeuvre en vue de l'application de cette charte.
35 La Voix du Congo Profond n°1, juin
2007
En effet, la charte est composée d'un préambule
et de 54 articles répartis sur 6 titres. S'agissant de la
définition, la charte considère comme PME, toute entité
économique dont la propriété revient à une ou
plusieurs personnes physiques ou morales et qui présente les
caractéristiques : « Nombre d'emplois permanents de 1 à 200
personnes ; chiffre d'affaires compris entre 1 et 400.000 US, valeur des
investissements nécessaires mis en place pour les activités de
l'entreprise inférieure ou égale à 350.000 Usd ; mode de
gestion concentrée ».
L'une des innovations de la charte est d'introduire dans la
catégorisation des entreprises, la micro-entreprise, tenant ainsi compte
de la réalité économique du pays qui voit chaque jour
naître de très petites entreprises dans tous les coins des rues ou
même dans les maisons. Tenant compte de réalité
économique, la charte distingue les PME en trois catégories,
à savoir la micro-entreprise, la petite entreprise et la moyenne
entreprise.
L'artisanat n'a pas été oublié.
L'entreprise artisanale est, selon la charte, toute unité
économique dont la propriété revient à une personne
physique exerçant une activité de production, de service ou
d'arts à caractère manuel ou mécanique. Ces entreprises
sont regroupées en mono, croissant et émergent suivant le nombre
d'employés, le chiffre d'affaires, la valeur des investissements et le
mode de gestion.
A noter que les travaux d'élaboration de la charte
avaient commencé en 2005. C'est seulement au mois de juillet 2009, que
le projet a été déposé et défendu au
Gouvernement. La commission interministérielle économie et
reconstruction du gouvernement l'a adopté et en a autorisé la
signature. Il ne reste plus qu'au Premier ministre de signer un décret
d'approbation de cette charte36.
36 REGINE KIALA tirer du journal Le Potentiel
25/08/2009
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