4.1.2.4. Effet du facteur « distances du
peuplement aux douars » les plus proches sur la densité et la
structure diamétrique du chêne-liège
Le pâturage en forêt entraîne une
dégradation progressive de la végétation arborée.
Tous les animaux se nourrissent, essentiellement, de jeunes pousses,
empêchant ainsi toute régénération. On constate
l'existence de plusieurs causes de déforestation qui peuvent agir
simultanément ou chacune à part.
Selon Hasnaoui (1995), la prédation, en Kroumirie, peut
avoir lieu au niveau du gland de chêne-liège comme elle peut
l'être au niveau de la plantule. Concernant le gland, plusieurs agents
peuvent intervenir dont notamment : l'Homme (ramassage des glands que ce
soit par gaulage ou après leur chute naturelle), les animaux
domestiques, le sanglier, les oiseaux et les rongeurs.
Cette destruction des forêts de chêne-liège
provoque des perturbations très graves des écosystèmes
naturels, induisant ainsi l'augmentation de l'impact de certains
désastres réputés naturels comme la sécheresse.
Dans ce contexte il est important de rappeler que la
totalité des placettes inventoriées dans notre zone
d'étude n'est pas protégée.
A partir des données recueillies au niveau des
placettes, nous avons dressé l'effet des facteurs anthropiques sur les
peuplements de chêne-liège en fonction de la distance aux douars
les plus proches. Le tableau 16 donne les résultats de l'analyse de
variance des effets de ce facteur.
Tableau 16 : Résultats de l'analyse de
variance des effets de la distance des peuplements par rapport aux douars les
plus proches sur la répartition des classes de
diamètres
Classe de diamètre
|
Fobs
|
P>F
|
Sign
|
D1
|
6,25
|
0,001
|
***
|
D2
|
5,35
|
0,001
|
***
|
D3
|
2,85
|
0,05
|
*
|
D4
|
3,37
|
0,05
|
*
|
D5
|
3,11
|
0,05
|
*
|
Différence significative à :
* 5 % ; *** 0,1 %
D'après le tableau (16), il existe un effet très
hautement significatif (P < 0,001) de l'effet de la distance des douars les
plus proches sur la densité des individus relevant des classes D1 et
D2.
De même, il existe une interaction significative (P <
0,05) pour les arbres de classes de diamètres D3, D4 et D5.
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Figure 14 : Effet de la distance des
peuplements aux douars les plus proches sur les densités et la
structure diamétrique du chêne-liège
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La figure 14 montre une domination complète, du point
de vue effectifs, des jeunes plantules de chênes-lièges (D1) dans
les placettes les plus éloignées des douars (299 individus/ha)
par rapport à ceux moyennement éloignées (130
individus/ha) et les plus proches (25 individus/ha).
Cette domination des effectifs dans les lieux les plus
éloignés se confirme aussi pour les individus du stade gaulis
(D2) où on compte respectivement, 20 pieds/ha contre 6 dans les
peuplements les plus proches des douars.
En consultant la même figure, nous constatons, d'une
manière générale, que les effectifs des individus relevant
des autres classes de diamètres (D3, D4 et D5) rencontrés dans
les lieux les plus éloignés, sont beaucoup plus
élevés que ceux trouvés aux alentours des habitations.
En conclusion, on peut dire que le facteur anthropique joue un
rôle majeur dans la perturbation du milieu, les stations les plus
éloignées des douars sont les plus denses, par contre, les
stations les plus proches des douars sont les plus pâturées et les
moins denses.
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