4.1.2.3. Effet de la pente sur la densité et la
structure diamétrique du chêne-liège
Le degré d'inclinaison d'un terrain ou la pente est le
troisième paramètre orographique d'une station donnée,
qui peut avoir des effets sur l'installation et la croissance des
végétaux.
L'action de ce paramètre peut s'exprimer par le biais
de deux types de facteurs écologiques du milieu d'une influence capitale
sur l'existence des plantes naturelles et leur répartition :
- La première catégorie de ces facteurs sont les
facteurs édaphiques qui portent sur la
profondeur du sol, sa texture, sa structure et sa richesse en
nutriments.
En effet, le degré d'inclinaison du terrain,
associé au taux de couverture végétale de ce terrain
(couvertures muscinale, herbacée, arbustive et arborescente), vont
commander la mobilité et le dépôt des substrats solides
(transport du sol) sous l'effet de l'eau et de la pesanteur.
Plus la pente est forte et plus le terrain est
découvert, plus le transport est favorisé et donc le sol qui
reste est plus mince ou peu profond et plus pauvre.
Par contre, lorsque la pente est faible ou nulle, le
dépôt est favorisé et le sol est plus profond et plus
riche.
Ce phénomène est d'autant plus important que les
précipitations sont de fortes intensités, ce qui constitue une
caractéristique du climat méditerranéen, sous lequel
existe notre écosystème.
- Le deuxième facteur écologique, fortement
lié aux précédents est le bilan hydrique. Ce bilan est
d'autant plus positif et favorable que la pente est faible et le terrain est
couvert.
Dans ce cas, l'infiltration de l'eau est favorisée
(nature du sol aidant), par contre, plus le terrain est incliné et nu
plus le ruissellement l'emporte, causant des départs importants de
substrats.
L'analyse statistique de l'effet de la pente sur la
répartition des classes de diamètres des arbres de
chêne-liège a été réalisée et elle a
donné le tableau 15.
Tableau 15 : Résultats de l'analyse de
variance des effets de la pente sur la répartition des classes de
diamètre
Classes de diamètre
|
Fobs
|
P>F
|
Sign
|
D1
|
4,25
|
0,001
|
***
|
D2
|
3,55
|
0,01
|
**
|
D3
|
1,15
|
0,32
|
Ns
|
D4
|
0,96
|
0,45
|
Ns
|
D5
|
0,84
|
0,50
|
Ns
|
Différence significative à :
** ; 1%, *** ; 0,1%
D'après le tableau (15), il existe un effet hautement
significatif (P < 0,01) pour D2 et très hautement significatif (P
< 0,001) entre la pente et le nombre d'individus/ha des individus de classe
D1.
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Figure 13 : Effet de la pente sur les
densités (effectifs par hectare) et la structure diamétrique des
peuplements de chêne-liège
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La figure 13 montre que les effectifs des semis les plus
élevés sont situés au niveau des placettes de faibles
pentes (297 individus/ha).
Dans les reliefs de pentes moyennes, la fréquence des
plantules de chêne-liège est de 178 par hectare, soit 55 % de ceux
des terrains plats (P1).
Au niveau des endroits où les pentes sont fortes, la
densité des semis est très faible (18 individus/ha), elle est
nulle au niveau des terrains à très fortes pentes.
En ce qui concerne les individus de classes de
diamètres D2, les fortes densités sont enregistrées au
sein des placettes à pentes faibles ou modérées,
respectivement 23 et 16 individus/ha.
Par ailleurs, la densité est minimale dans les terrains
à pentes fortes (8 individus/ha) et est nulle aux endroits à
pentes très fortes.
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