Introduction
Les forêts couvrent environ 30 % de la surface du globe
et contiennent une grande partie des espèces qui peuplent les
écosystèmes terrestres. La diversité des espèces
des forêts est positivement corrélée avec l'augmentation de
la complexité des structures et
l'hétérogénéité spatiale à diverses
échelles écologiques (Douglas et al, 2007).
Selon Goreaud et al (2005), ces forêts sont des
écosystèmes complexes, elles abritent de nombreuses
espèces animales et végétales en interaction, et
participent ainsi à maintenir une grande biodiversité. Ces
forêts peuvent jouer également un rôle important dans les
grands cycles biogéochimiques, notamment au niveau du climat.
Courbeau et al, (1993) ont montré que l'étude de
la structure du peuplement forestier et leur évolution revêt une
importance particulière. D'une part, ces structures ont
présenté une grande diversité notamment, tout un ensemble
de structures régulières ou irrégulières mal
définies est à prévoir ; d'autre part, elles ont
déterminé la capacité de la forêt à remplir
ses multiples fonctions : production de bois, mais aussi rôle
paysager et écologique en fonction de la protection humaine.
Sokopn et Biaou (2002) ont prouvé que la structure des
peuplements et en particulier les distributions de diamètres de
l'espèce est une variable importante qui doit être examinée
dans le développement durable des systèmes de gestion et une base
pour suivre leur développement après la récolte des
ressources.
Naggar (2000) a suggéré que la forêt des
pays du Maghreb joue un rôle stratégique tant sur les plans
socio-économique et pastoral qu'environnemental. Elle a constitué
un patrimoine par la diversité des systèmes écologiques et
de biodiversité qu'elle a intégrés et par l'importance de
son étude sur environ 13,5 millions d'hectares.
La forêt tunisienne constitue un patrimoine national et
joue un rôle aussi bien sur le plan écologique, environnemental
qu'économique et social, elle occupe une superficie totale de 654.220
ha, la superficie totale des espèces dans la région Nord-Ouest
est de 368.363 ha soit 44 % de celle enregistrée à
l'échelle nationale. Elle est caractérisée par 22 % de
feuillus, 55 % de résineux et 23 % de maquis et de garigue (O.D.N.O,
2004).
La composition, la structure et la densité des
peuplements forestiers en Tunisie varient avec les principaux étages
bioclimatiques, les forêts les plus denses et les plus riches en
composition floristique s'étalent dans la Kroumirie.
La forêt de chêne-liège occupe une place
importante dans le patrimoine forestier tunisien, elle représente 3 % de
la superficie subéricole du bassin méditerranéen
occidental et de la côte
atlantique (Nsibi et al, 2006).
Elle présente une situation alarmante qui se traduit
par une régression temporelle et spatiale continue dans la
majorité de son aire de répartition.
Selon Hasnaoui (1998), la superficie de cette espèce a
régressé de 40.000 ha en 40 ans (entre 1952 et 1992), soit 1.000
ha / an ou environ 1% / an. Actuellement, il ne reste que 69.870 ha dont 49.142
ha au niveau de la Kroumirie, soit 70 % de celle enregistrée à
l'échelle nationale (D.G.F, 2005).
Cette forêt, soumise durant ces dernières
années à un pâturage intense, défrichement
remarquable pour gagner des terrains agricoles, des coupes abusives des maquis
et même des grands arbres, ainsi qu'à une grande pression
naturelle (sécheresse, chaleur estivale, facteurs climatiques et
orographiques). Cette situation provoque des modifications progressives au
niveau de la structure, de la diversité et de la densité des
peuplements au niveau des écosystèmes de
chêne-liège.
L'action combinée de ces facteurs provoque une
élimination progressive des strates basses et des semis de
chêne-liège et en amène à des difficultés
majeures de la régénération naturelle et à des
modifications des structures des peuplements (Hasnaoui, 1992).
Les travaux de recherche sur la structure et le devenir de
l'écosystème de chêne-liège sont rares en Tunisie.
En 1992, Hasnaoui a donné une idée sur l'état de la
structure diamétrique et les difficultés qui rencontrent nos
subéraies à se reconstituer naturellement par semis. En 2004,
Hasnaoui et al. ont présenté, par deux méthodes (structure
et architecture de la végétation), l'échec de la
reconstitution naturelle de ces semis et la prévision de leur avenir.
Le présent travail a pour objectifs d'inventorier
l'état actuel de la subéraie en Kroumirie et essayer de
dégager les relations possibles entre densité et structure
diamétrique en fonction des facteurs du milieu, et de mieux comprendre
enfin la dynamique du chêne-liège en fonction de ces mêmes
facteurs durant une période d'un quart de siècle qui
s'étend de 1983 à 2008 et de comparer sa structure
diamétrique actuelle avec des structures antérieures.
Ce mémoire est composé de quatre
chapitres qui s'articulent ainsi:
Au premier chapitre, nous avons passé en revue les
données bibliographiques se rapportent à la structure des
subéraies, leur devenir, leur répartition dans le monde et en
Tunisie ainsi qu'aux techniques sylvicoles de cette essence.
Le deuxième chapitre comporte la présentation
générale de la zone d'étude.
Le troisième chapitre décrit la
méthodologie suivie et le matériel utilisé.
Le quatrième chapitre expose les résultats
obtenus dans ce travail.
Et enfin un cinquième chapitre réservé
à la discussion et la conclusion générales.
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