I-3-2 Lutte anti-imago
- Aménagement du territoire
Elle consiste à fixer des grilles métalliques
à mailles fines aux fenêtres des habitations (Desfontaine ,1990),
à débroussailler et faucher les hautes herbes dans un rayon de
400m autour des habitations.
- Lutte chimique
La lutte chimique consiste à utiliser des moustiquaires
imprégnées d'insecticides à longue durée d'action.
L'utilisation des moustiquaires chimiquement imprégnées est de
loin la protection la plus facile, la moins chère et la plus efficace
contre les moustiques adultes. Les moustiquaires doivent être
imprégnées en tenant compte de la rémanence du produit et
le mode d'emploi du fabricant. L'utilisation de moustiquaires
imprégnées réduit de 70% le risque de transmission du
paludisme dans une région où le paludisme est endémique
(Brunetaud, 2008). Afin de la
garder en bon état, la moustiquaire doit toujours
être maintenue attachée ; pour un maximum de protection, s'assurer
qu'elle ne soit pas déchirée ou trouée, sans oublier de
rabattre les bords sous le matelas.
L'insecticide doit être correctement formulé de
manière à optimiser au mieux ses différentes
caractéristiques, de même il doit être efficace,
sélectif, peu couteux et offrir de perspective de résistance.
La lutte chimique consiste aussi à utiliser les
répulsifs biologiques (intervenant dans la protection individuelle) tels
que Curcuma spp (Pitasawat et al., 2003), Conyza newii,
Plectranthus marrubioides, Tetradenia riparia, Tarchonanthus camphoratus,
Lippia javanica et Lippia ukambensis (Omolo et al., 2004), les
répulsifs chimiques dont le plus efficace est le DEET ( N,N
-diéthyl-3- méthylbenzamide ) , les bombes aérosols tels
que Raid (molécules actives : Imiprothrine , deltaméthrine et
esbiothrine ) , Moontiger (molécules actives : Deltaméthrine et
esbiothrine), Oro ( molécules actives : Perméthrine,
téraméthrine et d-fénothrine ) , Baygon (molécules
actives : Cyfluthrine et imiprothrine) , Nofly (molécules actives :
Deltaméthrine et esbiothrine ) , les tortillons fumigènes, les
diffuseurs thermiques, les attractifs pour piéger les insectes, les
insecticides capables d'agir sur la physiologie des insectes, les synergisants
qui augmentent la toxicité des insecticides.
Pour imprégner un tissu ou un tulle moustiquaire, on
calcule tout d'abord le taux de rétention par unité de surface
(à partir d'une surface de 1 m2 si la taille de
l'échantillon le permet). Pour ce faire, on lave tout d'abord
l'échantillon pour enlever d'éventuels apprêts qui
masquerait le pourvoir de rétention réel de l'échantillon.
Après séchage, on trempe dans l'eau pendant 5 min
l'échantillon de tissu préalablement pesé à sec. La
différence de poids entre le tissu sec et le tissu égoutté
donne le volume (donc le poids) de rétention d'eau par m2
(R). Ainsi, en supposant que R soit égal à 100 ml (le volume
moyen est d'environ 64 ml/m2 pour le polyester et de 116
ml/m2 pour le coton) et que l'on veuille imprégner une
moustiquaire à 50 mg/m2, il suffit de préparer une
solution "fille" à 500 mg/l et
d'y prélever 100 ml. Les formulations commerciales
d'insecticides se présentant sous forme de formulation aqueuse, la
solution fille sera obtenue à partir de dilutions successives dans de
l'eau osmosée. L'imprégnation se fera dans une boîte de
pétri dans laquelle l'échantillon aura été
préalablement plié autant de fois que nécessaire. La
solution d'imprégnation, dont le volume correspond à la
capacité spécifique d'absorption de l'échantillon, est
ensuite versée le plus régulièrement possible à
l'aide d'une pipette puis le tissu est légèrement pressé
avec des doigts gantés, et ce à plusieurs reprises pour bien
faire pénétrer l'insecticide dans toutes les couches du tissu (on
s'assurera qu'il ne reste pas de solution non absorbée au fond de la
boîte de Pétri). L'échantillon sera ensuite
séché pendant une semaine et, après le test,
conditionné dans un papier aluminium lui-même placé dans
une pochette plastique scellée et conservée à
température ambiante. Les insecticides recommandés par l'OMS pour
imprégner les moustiquaires sont répertoriés dans le
tableau I.
Tableau I : Insecticides recommandés par
l'OMS pour imprégner les moustiquaires.
INSECTICIDES
|
DOSE (mg / m2)
|
Alpha-cyperméthrine
|
20-40
|
Bifenthrine
|
25
|
Cyfluthrine
|
30-50
|
Deltaméthrine
|
15-25
|
Etofenprox
|
200
|
Lambda-cyhalothrine
|
10-20
|
Perméthrine
|
200-500
|
- Lutte génétique
La lutte génétique consiste à modifier le
patrimoine génétique des moustiques par stérilisation des
mâles, au moyen des radiations ultraviolettes, de l'hybridation ou de
composés chimiques tels que les antibiotiques, les agents alkylants et
les antimétabolites, à les lâcher ensuite dans la nature
afin qu'ils s'accouplent avec des femelles normales. Ainsi, il en
résultera des oeufs stériles (Morlan et al. 1962 ; Fay
et al. 1963 ; Benedict et Robinson, 2003).
Dans le cadre de la lutte contre la dengue, la seule
méthode efficace reste la limitation de sa propagation en
éliminant au maximum son vecteur, le moustique du genre Aedes.
Une stratégie de lutte biologique originale faisant intervenir des
moustiques mâles de l'espèce Aedes aegypti qui seront
destinés à s'accoupler, mais pas à se reproduire. En
réalité la descendance des femelles sauvages avec lesquelles ils
s'accoupleront mourra au stade nymphal, le but étant de ramener
l'effectif de la population de moustiques autochtones au-dessous du seuil
nécessaire pour que la dengue continue à se transmettre. Cette
technique, dite de l'insecte stérile nécessite de créer
des moustiques génétiquement modifiés afin qu'ils donnent
naissance à une descendance incapable de se reproduire.
MATERIEL ET METHODES
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