Chapitre 4. Discussion
Les infections à Staphylococcus aureus
résistant à la méthicilline (SARM) sont très
polymorphes allant d'infections cutanées bénignes comme les
furoncles et les panaris à des infections mettant en jeu le pronostic
vital comme les états de choc, les endocardites, les pneumonies, les
infections du système nerveux central (Batard et al ; 2007).
Ces infections sont en augmentation régulière et
posent des problèmes thérapeutiques vu l'émergence des
souches multirésistantes. Certaines ont pour origine l'hôpital
(infections nosocomiales IN), d'autres apparaissent d'origine communautaire.
Ces dernières ont acquis des propriétés leur
conférant un potentiel épidémique. Les approches
moléculaires ont été largement utilisées pour
l'étude épidémiologique des SARM (Nour et al ;
2004).
Au cours de ces dernières années, les
bénéfices du sélénium ont été
reconnus par les chercheurs dans le traitement de ces infections et il
manifeste à certaines doses une activité antitumorale qui lui
confére des propriétés preventives du cancer (SCHRAUZER
,1989 ; KOLLER et al ; 1986 ; AZIZ et al 1984) comme le
cancer du sein, du poumon, du foie, urogénital, colorectal, de la
prostate et des ovaires (Micronutrient supplementation and immune function
in the elderly, Clinical Infectious Disease. 1999).
De nos jours, on sait que le sélénium est vital
pour la santé humaine et animale (Xu et al ; 1985).
En outre, dans le domaine de la nutrition, le
sélénium est considéré comme l'étoile
montante qui procure une protection contre une gamme étendue de maladies
et autres problèmes de santé (Xu et al ; 1985).
C'est un oligo-élément dont la carence est
responsable de nombreux troubles pathologiques. A l'opposé, son
excès peut entraîner une toxicité parfois mortelle,
liée à sa capacité à bloquer les processus
d'oxydoréduction cellulaire (Xu et al ; 1985).
Au début des années 70, les scientifiques ont
découvert que le sélénium joue un rôle clé
dans la protection des membranes des cellules humaines contre les
dégâts de la péroxydation, du fait de son inclusion dans le
glutathion peroxydase, une enzyme antioxydante naturelle (Micronutrient
supplementation and immune function in the elderly, Clinical Infectious
Disease. 1999).
Le sélénium est indispensable pour
l'activité de l'enzyme glutathion peroxydase, une substance clé
contre le stress oxydatif qui compte dans sa fonction antioxydante et sa
contribution importante à la prévention des fléaux du
21ème siècle, cancer et maladies cardiovasculaires (TOIVANEN
,1987).
Dans le domaine cardiovasculaire, le taux de
sélénium sanguin est considéré comme un facteur
essentiel pouvant affecter l'évolution des cardiomyopathies, de
l'athérosclérose et de l'insuffisance cardiaque. A juste titre,
les concentrations en sélénium ont été
corrélées au risque d'infarctus du myocarde (IDM) et peuvent
influencer l'agrégation plaquettaire, facteur de risque
cardiovasculaire. Par ailleurs, la sévérité de
l'insuffisance cardiaque a été étroitement
corrélée au statut en sélénium (Le
Sélénium diminue le risque de maladies cardio-vasculaires. Il
participe à la modulation de l'agrégation plaquettaire) [TOIVANEN
,1987].
Il est important de rappeler qu'une infection à SARM
s'accompagne de réactions inflammatoires qui est un processus de
défense naturelle, très utile à l'élimination de
l'agent pathogène (Wisplinghoff, 2001) , cette réaction est
strictement contrôlée par de nombreuses protéines de
l'inflammation (Rebouissou et a!, 2009).
Elle est classiquement définie par l'augmentation de la
vitesse de sédimentation (VS) et par l'élévation des
protéines de l'inflammation dont les principales sont les á1 et
surtout les á2 globulines, traduction
éléctrophorétique de la synthèse par le foie de
protéines de l'inflammation (Rousset et a! ; 1999).
La C reactive protein (CRP) est un marqueur de la
réaction inflammatoire synthétisée par le foie en
réponse rapide à la sécretion par les lymphocytes et les
macrophages de l'interleukine 6 sous l'action des cytokines. Sa
détermination permet une baisse de l'albumine et son diagnostic ainsi
que celui de la réponse à médiation humorale a eté
confirmé par le dosage des anticorps par la technique d'immunodiffusion
radiale (Saranac Lake et a! .2009).
Le syndrome inflammatoire est un facteur déclenchant et
régulateur de la réaction immunitaire adaptative (Weil et
al, 2003).
Ce qui ressort clairement de la littérature, c'est que
le statut de base en sélénium, la dose, la voie et le temps
d'administration, le type de supplémentation, l'âge de l'animal,
le choix des antigènes utilisés pour stimuler le système
immunitaire peuvent affecter la réponse immune (Swecker, 2001).
La déficience en sélénium est liée
à un dysfonctionnement du système immunitaire, une
résistance défectueuse aux infections microbiennes et virales,
une phagocytose et une production d'anticorps inadéquate,
cytodestruction des cellules tueuses naturelles (natural killer cells) la
baisse des CD4 (I Birlouez et a! ; 2001).
Il favorise la prolifération des lymphocytes T
Cytotoxiques (CTL). Les CTL assurent en effet, la «réponse
cellulaire» de l'immunité. Elles ont pour mission de
reconnaître les cellules infectées par un agent pathogène
et de les détruire. La destruction des cellules infectées
empêche l'agent pathogène de se propager et de se reproduire et
permet ainsi d'enrayer l'infection (Z Ernahrungswissenschaft,
1998).
De plus, les cellules T activées régulées
par l'intermédiaire de ses molécules de surface (CD4 et CD25)
montrent une activité de régulation de la synthétase
sélénophosphate, dirigée vers la synthèse de la
sélénocystéine, l'élément essentiel de base
de la sélénoprotéine, soulignant son importance pour
l'activation de la fonction du lymphocyte T et pour le contrôle de la
réponse immunitaire (Constans J et a! ; 1998).
Il est impliqué dans la régulation du
système immunitaire à tous les niveaux ;
immunité humorale, la résistance aux organismes
pathogènes extra-cellulaires est directement influencée par la
consommation de sélénium et immunité cellulaire, Le
déficit en sélénium modifie la capacité des
lymphocytes T et B à répondre aux mitogènes et à
produire des lymphokines (Z Ernahrungswissenschaft, 1998).
Une grande attention a récemment été
concentrée sur le rôle du sélénium dans la
protection des leucocytes et les macrophages pendant la phagocytose,
précisément le mécanisme où des mammifères
tuent immunologiquement l'envahissement des bactéries. L'ensemble
protège les cellules phagocytaires et les tissus environnants de
l'attaque oxydative contre les radicaux libres produits par l'explosion
respiratoire des neutrophiles et des macrophages pendant la phagocytose
(Baboir, 1984 ; Boulanger et Cohen, 1983) ; (Baboir, 1984 ; Boulanger et Cohen,
1983).
D'après nos resultats, on remarque que le nombre des
lymphocytes morts chez les SARM positif suplementés en selenium est plus
elévé par rapport au non supplementés et les taux
circulants des anticorps IgA et IgM sont élevés chez les Hamsters
Se- comparés aux Hamsters Se+. De même, les concentrations
sériques en CRP sont nettement plus élevées chez les
Hamsters Se- comparés aux Hamsters Se+ ce qui impliqe l'effet du
sélenium sur la réponse humorale dans la proliferation
lymphocytaire (Anthony et a! ; 2009).
L'activation des lymphocytes conduit le plus souvent à
leur prolifération, une activation inadéquate peut
entraîner leur mort par un mécanisme de suicide actif nomé
apoptose qui joue un rôle essentiel dans les processus du
développement et de maturation, rétablissement et
régulation du système immunitaire (Conley et Delacroix ,1987).
L'apoptose des lymphocytes est un mécanisme de controle
extrêmement important essentiel au maintien de l'homéostasie
immunitaire chez les individus en bonne santé (Porhan et a! ;
2003).
Comme nous avons vu précédemment, les cellules
de l'immunité assurant la destruction des bactéries par
phagocytose (macrophages et neutrophiles), sont particulièrement
exposées aux composés oxygénés. On comprend alors
l'importance du sélénium dans la protection de ces cellules, et
donc dans l'immunité (Moselio shaechter et Gerald Medoff ; 1999).
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