REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT DE RECHERCHE EMPIRIQUE EN ECONOMIE
POLITIQUE (IREEP)
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR
L'OBTENTION DU MASTER EN ECONOMIE
PUBLIQUE ET STATISTIQUE APPLIQUEE
Thème
« DETERMINANTS DE
L'EFFICACITE INTERNE DU
SOUS-SYSTEME EDUCATIF
PRIMAIRE AU BURKINA FASO »
PRESENTE ET SOUTENU PAR Adama
TIENDREBEOGO
SOUS LA DIRECTION DE :
TUTEUR DE MEMOIRE
Emmanuel M. DAVID-GNAHOUI, Ph.D. Professeur Assistant
d'Education
Comparée et Internationale à l'Université
d'Abomey-Calavi
|
MAITRE DE STAGE
M. Augustin LOADA Professeur titulaire de Droit
Public et de Science Politique
|
« L'INSTITUT DE RECHERCHE EMPIRIQUE EN
ECONOMIE POLITIQUE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX
OPINIONS EMISES DANS LE PRESENT MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES À SON AUTEUR ».
INTRODUCTION ..1
PREMIERE PARTIE : DEFINITIONS, REVUE DE LA
LITTERATURE ET METHODOLOGIE
I : REVUE DE LA LITTERATURE
|
9
|
I-1: DEFINITIONS
|
9
|
I-1-1: EDUCATION
|
.9
|
I-1-2: LE SYSTEME EDUCATIF AU BURKINA FASO
|
12
|
I-2: CONCEPT D'EFFICACITE INTERNE
|
..15
|
|
I-3 : DETERMINANTS DES ACQUISITIONS
SCOLAIRES,
|
|
DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT ET DES ABANDONS
|
|
SCOLAIRES
|
17
|
I-3-1 : DETERMINANTS DES ACQUISITIONS SCOLAIRES
|
..18
|
I-3-2 : DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT ET
|
|
DES ABANDONS SCOLAIRES
|
..20
|
II : METHODOLOGIE
|
..23
|
II-1 : PRESENTATION DE LA COLLECTE DES DONNEES
|
23
|
II-1-1 : BREVE DESCRIPTION DU PLAN D'ECHANTILLONNAGE
|
.24
|
II-1-2 : DESCRIPTION DE LA BASE
|
26
|
II-2 : RECODAGE ET CREATION DE VARIABLES
|
.27
|
II-2-1 : LES VARIABLES A RECODER
|
28
|
II-2-2 : LES VARIABLES A CREER
|
..29
|
II-3 : VARIABLES RETENUES ET
MEMORANDUM DE LA METHODE 30
II-3-1 : VARIABLES RETENUES 30
II-3-2 : MEMORANDUM DE LA METHODE ..35
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES STATISTIQUES
III : ANALYSE DESCRIPTIVE 38
III-1 : EVOLUTION DES FLUX D'ELEVE
AU BURKINA FASO 38
III-1-1 : DEFINITIONS DU TAUX DE PROMOTION,
DU TAUX DE REDOUBLEMENT ET DU TAUX D'ABANDON
38
III-1-2 : DESCRIPTION DE LA PROMOTION,
DU REDOUBLEMENT ET
DES ABANDONS SCOLAIRES AU BURKINA 39
III-2 : DESCRIPTION DES ACQUIS SCOLAIRES .41
III-2-1 : ACQUIS EN FRANÇAIS 41
III-2-2 : ACQUIS EN MATHEMATIQUES 43
III-2-3 : ACQUIS EN SCIENCES D'OBSERVATION
.45
III-2-4 : ACQUIS EN LECTURE .47
III-2-5 : ACQUISITIONS COGNITIVES 48
III-3 : CALCUL D'INDICES D'EFFICACITE
INTERNE 49
III-3-1 : INDICE D'EFFICACITE INTERNE 49
III-3-2 : INDICE D'EFFICACITE INTERNE
DU FAIT DES NON-ACQUIS 52
III-4 : DESCRIPTION DES DISPARITES ENTRE ELEVES
.55
III-4-1: DISPARITES AU NIVEAU
DES ACQUISITIONS COGNITIVES .55
III-4 : DISPARITES AU NIVEAU DU REDOUBLEMENT
.58
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
IV: ANALYSE EXPLORATOIRE
|
61
|
IV-1 : ANALYSE DES CORRELATIONS ENTRE VARIABLES
|
..61
|
IV-2 : CHOIX ET INTERPRÉTATION DES AXES
|
.62
|
IV-2-1 : CHOIX DES AXES FACTORIELS
|
..62
|
IV-2-2 : INTERPRETATION DES AXES FACTORIELS
|
63
|
V : ANALYSE ECONOMETRIQUE
|
....68
|
V-1 : PRESENTATION DU MODELE PROBIT
|
69
|
V-2 : LES DETERMINANTS DES ACQUISITIONS COGNITIVES
|
.70
|
V-2-1 : PRESENTATION DU MODELE
|
70
|
V-2-2 : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
|
70
|
V-2-3 : FORMULATION DU MODELE
|
72
|
V-2-4 : ESTIMATION DU MODELE ET
|
|
INTERPRETATION DES RESULTATS
|
73
|
V-3 : LES DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT
|
83
|
V-3-1 : PRESENTATION DU MODELE
|
83
|
V-3-2 : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
|
83
|
V-3-3 : FORMULATION DU MODELE
|
85
|
V-3-4 : ESTIMATION DU MODELE ET
|
|
INTERPRETATION DES RESULTATS
|
85
|
TROISIEME PARTIE : ANALYSE D'EFFET CAUSAL
VI : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE
SUR LES ACQUISITIONS COGNITIVES ET
SUR LE REDOUBLEMENT 94
VI-1: PRESENTATION DU PROPENSITY SCORE MATCHING
95
VI-2 : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LES ACQUISITIONS COGNITIVES 97
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
VI-2-1 : ESTIMATION DU PROPENSITY SCORE .97
VI-2-2 : EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LES ACQUISITIONS COGNITIVES ..100
VI-3 : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE
SUR LE REDOUBLEMENT ..101
VI-2-1 : ESTIMATION DU PROPENSITY SCORE 101
VI-2-2 : EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE
SUR LE REDOUBLEMENT ..103
CONCLUSION 105
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 111
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 114
ANNEXES
ANNEXE 1 : SPECIFICATION DES VARIABLES RECODEES
..117 ANNEXE 2 : SPECIFICATION DES VARIABLES
CREEES 119
ANNEXE 3 : TABLEAU DES 20 PREMIERES VALEURS PROPRES
120
ANNEXE 4 : ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE ET SEXE DE
L'ENSEIGNANT .122 ANNEXE 5 : FONCTIONS INDICATRICES DES
VARIABLES EXPLICATIVES DES
ACQUISITIONS COGNITIVES 123
ANNEXE 6 : FONCTIONS INDICATRICES DES
VARIABLES EXPLICATIVES DU REDOUBLEMENT ..125
ANNEXE 7 : NOMBRE DE REPAS QUOTIDIENS ET
ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE ..127
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
LISTE DES TABLEAUX
Tableau II-1 : variables retenues,
caractéristiques de l'élève .31
Tableau II-2 : variables retenues,
Caractéristiques de l'école ou de la classe...
...32
Tableau II-3 : variables retenues,
Caractéristiques de l'enseignant . ..33
Tableau II-4 : variables retenues,
Caractéristiques du directeur . ...34
Tableau III-1 : Taux de promotion, de redoublement
et
d'abandon exprimés en pourcentage .
.39
Tableau III-2 : Acquis des élèves en
FRANÇAIS
exprimés en pourcentage 41
Tableau III-3 : Acquis des élèves en
MATHEMATIQUE
exprimés en pourcentage 43
Tableau III-4 : Acquis des élèves en
SCIENCES
exprimés en pourcentage .45
Tableau III-7 : Calcul de l'indice d'efficacité
interne . 50
Tableau III-8 : Calcul de l'indice d'efficacité
interne
du fait des non-acquis 54
Tableau III-9 : Tableau croisé entre genre
et
acquisitions cognitives exprimés en pourcentage
55
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau III-10 : Tableau croisé entre zone
d'implantation
de l'école et acquisitions cognitives
exprimées en pourcentage .56
Tableau III-11 : Tableau croisé entre statut de
l'école
et acquisitions cognitives exprimés en pourcentage
57
Tableau III-12 : Tableau croisé entre
redoublement
et genre exprimés en pourcentage 58
Tableau III-13 : Tableau croisé entre zone
d'implantation
de l'école et redoublement exprimés en
pourcentage .59
Tableau III-14 : Tableau croisé entre statut de
l'école
et redoublement exprimés en pourcentage
..60
Tableau V-1 : Estimation probit du
modèle
des acquisitions cognitives .74
Tableau V-2 : Estimation des effets marginaux du
modèle
des acquisitions cognitives .80
Tableau V-3 : Estimation probit du
modèle
du redoublement 86
Tableau V-4 : Estimation des effets marginaux du
modèle
du redoublement 90
Tableau VI-1 : Estimation du propensity score
(cas du modèle des acquisitions cognitives)
98
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau VI-2 : Estimation de l'effet de traitement moyen
avec
la méthode du " voisin le plus proche"
(cas du modèle des acquisitions cognitives)
100
Tableau VI-3 : Estimation du propensity score
(cas du redoublement) .102
Tableau VI-4 : Estimation de l'effet de traitement moyen
avec
la méthode du " voisin le plus proche"
(cas du modèle du redoublement) 103
Tableau A3 : Tableau des 20 premières valeurs
propres ..120
Tableau A4 : Tableau croisé entre la zone
d'implantation
de l'école et le sexe de l'enseignant
exprimés en pourcentage 122
Tableau A7 : Tableau croisé entre le nombre
de
repas quotidiens et la zone d'implantation
de l'école exprimés en pourcentage
127
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique III-1 : Acquis des élèves en
LECTURE
exprimés en pourcentage ..47
Graphique III-2 : ACQUISITIONS COGNITIVES
des élèves exprimées en pourcentage
48
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Africaines, Africains De l'étranger, Du nord
et du sud, De l'est et de l'ouest, Du centre, A toutes les amies et
tous les amis de notre continent Le présent document a
été rédigé en ayant pour vous une pensée
spéciale et pieuse, Et en vous interpellant sur ceci :
« Il est temps pour l'Afrique d'amorcer
l'ère de la maturité afin que s'efface à jamais cette
indignité (symbolisée par le marasme économique et social,
les famines, les guerres, le SIDA, le paludisme...) qui mine tant nos
braves populations ».
Dédicace spéciale
Le présent document est spécialement
dédié à Monsieur LEONARD WANTCHEKON,
Professeur Titulaire de Sciences Politique et Economique à
l'Université de New York City, Directeur de l'Institut de Recherche
Empirique en Economie Politique (IREEP) pour son idée génieuse et
audacieuse de former sur place en Afrique des individus capables d'intervenir
dans la provision des biens publics et dans l'évaluation des politiques
publiques, des individus capables d'intervenir dans les agences
gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que dans les institutions
internationales spécialisées dans les questions de
développement.
A l'heure où l'Afrique peine à trouver le
sentier d'un développement économique et social concerté,
équilibré, durable et harmonieux, de telles initiatives sont
salutaires et méritent cette mention spéciale.
Professeur, l'histoire retiendra un jour que vous avez
apporté votre pierre à la construction de l'édifice
africain et que votre oeuvre a servi d'exemple, et pour les africains qui sont
sur place, et pour la diaspora africaine, et pour tout ceux qui ont
pensé à un moment donné que l'Afrique avait besoin d'un
nouveau souffle pour sortir de sa situation d'impasse.
A
Dieu le tout puissant, sans qui aucune oeuvre
humaine n'est possible
Mon père Yamba Abdoulaye
TIENDREBEOGO
Ma mère Kadidiatou DRABO
Ma mère Aminata OUEDRAOGO
Mes oncles et tantes
Mes frères et soeurs
Mes amis
Mes remerciements vont particulièrement à :
Monsieur Augustin LOADA, directeur exécutif du Centre
pour la Gouvernance Démocratique (CGD-BURKINA), pour m'avoir
donné toute ma chance par mon admission au CGD et pour tout le soutien
à moi accordé.
Monsieur Emmanuel DAVID-GNAHOUI, mon maître de
mémoire, pour avoir accepté de consacrer son temps à la
conduite de ce travail de recherche.
Monsieur Joseph AHANHANZO GLEGLE, enseignant en politique
publique d'éducation pour la qualité du cours à nous
dispensé et pour son aide dans le choix du présent
thème.
Monsieur Seydou KONATE, Directeur des Etudes et de la
Planification (DEP) du Ministère de l'Enseignement de Base et de
l'Alphabétisation (MEBA) et tout le personnel de ladite direction. Ils
me permettront de citer expressément madame Awa ZOURE, monsieur Assane
BADINI et monsieur Atanass KAGAMBEGA, qui n'ont ménagé aucun
effort pour mettre à ma disposition les informations et les
données nécessaires pour la présente étude.
Tout le corps professoral du programme Master en Economie
Publique et Statistique Appliquée (MESPA) de l'IREEP, dont les
différents enseignements ont impulsé en moi, l'accumulation
simultanée des savoir être, faire et vivre, et m'ont permis de
développer dans mon être un esprit créatif, critique et un
sens de responsabilité devant les préoccupations de ma patrie et
de mon continent.
Tous les étudiants de la première promotion du
programme MESPA qui ont su faire du programme, bien que regroupant plusieurs
nationalités africaines, une entité dont l'objectif principal est
orienté vers des perspectives de développement de l'Afrique en
tant que bloc et non en tant qu'un continent composé d'une cinquantaine
de nations.
Tout le personnel de l'administration de l'IREEP qui, chacun
à sa manière a contribué et contribue toujours à la
bonne marche de l'IREEP pour permettre ainsi au programme MESPA d'escompter des
lendemains meilleurs.
RESUME
Un système éducatif efficace en interne n'est
pas, en soi, celui où les ressources sont abondantes mais celui
où : les flux d'élèves sont harmonieux (forte
rétention des élèves en cours de cycle et faible
fréquence des redoublements et des abandons) et le niveau moyen des
acquisitions des élèves est élevé (cognitives,
opérationnelles et fonctionnelles). Le niveau des disparités
entre élèves sur ces deux plans est réduit. La
présente étude analyse l'efficacité interne du
sous-système éducatif primaire burkinabé. Plus
précisément, nous cherchons dans un premier temps à
décrire l'état de la qualité de l'enseignement primaire au
Burkina Faso ; dans un second temps l'objectif se focalise sur la recherche des
facteurs susceptibles d'influencer cette qualité afin d'identifier les
variables qui peuvent servir d'outils dans l'orientation des politiques
publiques visant à améliorer la fourniture de service public
d'éducation primaire; dans un dernier lieu, nous cherchons à
analyser l'effet et à quantifier l'ampleur d'une variable qui joue un
rôle stratégique dans les systèmes éducatifs des
pays à faible revenu ( la cantine scolaire).
Mots clés: efficacité interne -
sous-système éducatif - acquisitions cognitives - redoublement -
disparités - effet causal
ABSTRACT
The functioning of an efficient education system's internal
organisation at its own is not one of abundant resources but it is a system
defined by firstly a well-balanced stream of incoming and outgoing pupils (
strong retention of pupils during the program and a low frequency of repeaters
and drop-outs) and
The achievements of an average pupil have been augmented
(cognitively, technically and vocational wise). A system based on these values
involves a high amount of incoming pupils and less inequalities between pupils.
This study analyze the quality assessment of internal efficiency of
Burkinabé primary education. To be more specifically, we first describe
the state of quality concerning primary education in Burkina Faso; then the
focus is the research of amenable factors in order to influence this subject
before identifying the variables which could serve as instruments concerning
the orientation of public policies for improving the supply of public primary
education; finally, we analyze what extent the variables play a strategic role
in educational systems of countries with limited revenues (the school
canteen).
Key words: intern efficiency - primary education
system - cognitive acquisitions - repeating- inequalities - causal effects
« On peut s'attendre à ce que le métier
que l'homme qualifié apprend lui rapporte un salaire supérieur
à celui du travail non qualifié et rembourse sa dépense
totale d'éducation, majoré au minimum du profit habituellement
rapporté par un capital d'égal montant.
»1 . Cette affirmation D'Adam Smith vient
soutenir l'idée selon laquelle l'investissement éducatif est
rentable et représente aujourd'hui une dépense qui doit produire
demain un supplément de richesse et de bien être. Certains auteurs
comme A.MARSHALL 2soutenaient que l'investissement éducatif
n'est rentable que pour l'individu et par conséquent l'Etat n'a aucun
intérêt à investir dans l'éducation. Cette
idée sera remise en cause dans les années 60 par la
théorie du capital humain notamment par G. BECKER 3qui met
l'accent sur la formation continue et montre qu'elle est de nature à
accroître rapidement la productivité et donc la richesse des
individus et de la nation.
De nos jours, il apparaît de plus en plus évident
que le niveau d'éducation atteint par les individus qui composent une
économie constitue un déterminant majeur de son succès sur
l'échiquier économique mondial et, partant, du niveau de vie de
ses citoyens. L'éducation primaire complète est un tremplin pour
que les futurs adultes soient durablement alphabétisés, six ans
de scolarisation s'avérant
1 Adam Smith, in recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations, collection classiques des sciences sociales.
http://classiques.uqac.ca/
2 A. MARSHALL « Principe d'économie
politique » (1890)
3 GARY Becher (1975). Human Capital. A Theoretical
empirical analysis with reference to education. The university of Chicago
Press. Chicago and Londres. Third edition.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
être un strict minimum pour ne pas oublier ses
connaissances en termes de lecture et d'écriture. Or, cette
éducation de base, non seulement prévient les risques de
pauvreté, mais permet également d'en sortir d'une
génération à la suivante. Elle a également un
impact positif sur la modification des comportements, notamment des femmes, en
matière de santé reproductive, maternelle, infantile et par
rapport au VIH/Sida. Elle permet donc aux individus par le biais de
l'accumulation du savoir et des aptitudes qui en découlent, de jouer un
rôle actif dans la société et de participer au processus de
développement économique et social du pays.
Ce constat appelle donc des politiques éducatives
ambitieuses, pour permettre le requis dans le développement
jusqu'à présent encore trop lent des systèmes
éducatifs des pays du tiers monde.
Face à ce constat, la communauté internationale,
pour promouvoir dans les pays en développement l'amélioration de
l'accès à l'éducation d'un plus grand nombre d'individus,
s'est engagée sur six grands objectifs d'Education Pour Tous (EPT)
appelés objectifs de DAKAR avec un horizon étendu à
20154. C'est ainsi que le BURKINA FASO qui est
caractérisé par un taux de scolarisation se situant parmi les
plus faibles au monde (66,6% en 2007)afin d'escompter être au rendez-vous
de DAKAR, a décidé de lutter contre l'analphabétisme avec
l'appui des partenaires au développement à travers de nombreuses
actions dans le domaine de l'éducation : la mise en place du Plan
Décennal de Développement de l'Education de Base (PDDEB), la
scolarisation des filles, l'alphabétisation des populations et
l'enseignement bilingue. Un effort financier est fait dans le même sens
afin d'accompagner ces différentes actions ; c'est ainsi qu'en 2007, le
budget alloué au Ministère de l'Enseignement de Base et de
l'Alphabétisation (MEBA) s'élève à 99,8 milliards
de FCFA soit une hausse de 7,5% par rapport à
4 Lors du forum de Dakar qui s'est tenu en 2000, les
pays ont été invités à développer des
initiatives pour une scolarisation universelle en 2015 et pour la parité
des sexes en 2005.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
2006. Ce budget représente 10,8% du budget de l'Etat en
augmentation de 0,4 points par rapport à 2006 et de 2,9 points par
rapport à 2001.
Les ressources allouées au département de
l'éducation ne sont pas une condition suffisante pour la
réalisation des objectifs escomptés, encore faudrait-il que ces
ressources soient utilisées de façon optimale. En effet, l'on
pourra améliorer la qualité du système éducatif
avec un même volume voire, un volume moindre de dépenses publiques
en réalisant des économies d'échelles. Ainsi, même
si on ne peut pas considérer que le système éducatif ne
pourrait être performant si on ne mobilise pas les moyens pertinents,
nous devons cibler la qualité de l'offre éducative non pas du
côté des ressources mais plutôt des résultats
obtenus. On part alors de l'idée simple selon laquelle les ressources
(la formation et la rémunération des enseignants, les modes de
groupement des élèves, les matériels pédagogiques,
..) servent à créer un contexte favorable à la relation
pédagogique existant entre l'enseignant et ses élèves,
sachant qu'in fine, ce sont eux qui apprennent une proportion plus ou
moins grande des contenus de programmes définis par le système.
Dans cette perspective, un système éducatif efficace en interne
n'est pas, en soi, celui où les ressources sont abondantes mais celui
où :
Les flux d'élèves sont harmonieux (forte
rétention des élèves en cours de
cycle et faible fréquence des redoublements et des
abandons) ;
Le niveau moyen des acquisitions des élèves
(cognitives, opérationnelles
et fonctionnelles) est élevé ;
Le niveau des disparités entre élèves sur
ces deux plans est réduit.
La présente étude analyse l'efficacité
interne du sous-système éducatif primaire burkinabé.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
L'efficacité interne qui suscite un grand
intérêt pour les acteurs des systèmes éducatifs et
pour les partisans de la théorie du capital humain, nous amène
à nous poser deux questions :
Questions de recherche :
Quel est l'état de l'efficacité interne
du sous-système éducatif primaire au Burkina Faso
?
Quels sont les déterminants de cette
efficacité interne ?
La réponse à ces questions de recherche nous
amènera à poursuivre les objectifs suivants :
Objectif général:
Contribuer à l'amélioration de la qualité
du sous-système éducatif primaire du Burkina Faso en
détectant les facteurs susceptibles d'influencer son efficacité
interne.
Il s'agit de façon spécifique de :
Objectifs spécifiques:
Objectif spécifique 1:
Décrire l'état de la qualité du
sous-système éducatif primaire au Burkina. Plus
précisément de :
Déterminer les niveaux de promotion, de redoublement et
d'abandon au Burkina Faso et d'évaluer le gaspillage de ressources
imputable aux redoublements et aux abandons.
Déterminer le niveau des acquis scolaires et
évaluer le gaspillage de ressource imputable aux non-acquis
scolaires.
Déterminer le niveau des disparités entre
élèves au Burkina Faso
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Objectif spécifique 2:
Dégager les facteurs ayant une influence significative,
soit-elle positive ou négative, sur les éléments de
qualité du sous-système éducatif au Burkina Faso
Objectif spécifique 3:
Évaluer l'impact de la présence d'une cantine
scolaire dans une école sur les facteurs de qualité du
système.
De ces questions de recherche et de ces objectifs ci-dessus
définis, nous posons les quatre hypothèses de recherches
suivantes :
Hypothèses de recherche
Hypothèses 1
Le sous-système éducatif primaire
burkinabè est caractérisé par un taux élevé
de promotion et de faibles taux de redoublement et d'abandon et le gaspillage
de ressources dû aux redoublements et aux abandons est plus
élevé que celui dû aux non-acquis. De ce fait, les
élèves du Burkina Faso ont en moyenne, de bons acquis
scolaires.
Hypothèses 2
Plusieurs facteurs expliquent les différences entre
élèves en termes de redoublement et d'acquisitions cognitives,
mais le milieu de résidence et le statut de l'école sont les plus
déterminants. Les élèves des campagnes et des
écoles publiques redoublants plus et apprenant moins que ceux des villes
et des écoles privées.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Hypothèses 3
Les filles du Burkina Faso comme au niveau de la
scolarisation, sont défavorisées au niveau de la promotion (elles
redoublent plus) et au niveau des acquisitions cognitives5.
Hypothèses 4
La cantine scolaire qui joue un rôle stratégique
dans les systèmes éducatifs des pays à faible revenu a un
effet positif quantifiable sur la qualité du sous-système
éducatif primaire du Burkina Faso.
Dans ce travail, plus précisément, nous
cherchons dans un premier temps à décrire l'état de la
qualité de l'enseignement primaire au Burkina Faso ; dans un second
temps l'objectif se focalise sur la recherche des facteurs susceptibles
d'influencer cette qualité afin d'identifier les variables qui peuvent
servir d'outils dans l'orientation des politiques publiques visant à
améliorer la fourniture de service public d'éducation primaire ;
dans un dernier lieu, nous cherchons à analyser l'effet et à
quantifier l'ampleur de la cantine scolaire sur les acquisitions cognitives des
apprenants et sur le niveau de redoublement.
Notre travail consiste :
Dans une première partie à la revue de la
littérature et à la méthodologie qui est adoptée.
Ainsi nous avons dans un premier temps passé en revue les notions
d'éducation et d'efficacité interne en passant par une
description du système éducatif burkinabé ; ensuite ont
été recensées les différentes recherches et
analyses effectuées sur la question des déterminants de
l'efficacité interne des systèmes éducatifs et enfin, nous
expliquons la méthodologie qui a été adoptée
après avoir décrit la base de données qui a
été utilisée.
5 L'expression « acquisitions cognitives »
sera définit plus bas.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Dans une deuxième partie aux analyses statistiques : il
s'agit ici, primo à travers une analyse descriptive de décrire
l'état, symbolisé par des taux ou des pourcentages des facteurs
d' efficacité interne ou de la qualité d'un système
éducatif ; secundo à travers une analyse factorielle de
dégager les caractéristiques des apprenants à bons
rendements éducatifs et ceux à faibles rendements ; tertio
à travers une analyse économétrique, de déterminer
les facteurs influençant de façon significative les facteurs
d'efficacité.
Dans une troisième partie à une analyse d'effet
causal ou le choix est porté sur la cantine scolaire. Il s'agit par
conséquent de déterminer l'effet causal et l'ampleur de la
présence d'une cantine scolaire dans une école sur les facteurs
d'efficacité interne ou de qualité du système, le
propensity score matching étant l'outil d'analyse.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
7
|
|
|
PREMIERE PARTIE :
REVUE DE LA LITTERATURE ET
METHODOLOGIE
|
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
8
|
|
|
I : REVUE DE LA LITTERATURE
|
I-1: DEFINITIONS
I-1-1: EDUCATION
Il n'existe pas une définition complète de
l'éducation ; quel que soit le pays considéré,
l'interaction des traditions culturelles, des coutumes locales et des
conditions socio-économiques aboutit à un concept
d'éducation propre à ce pays, et il serait inutile, voire
fallacieux de vouloir imposer une définition universelle. Le
dictionnaire HACHETTE l'a définie comme l'action de développer
les facultés morales, physiques et intellectuelles.6
Au Burkina Faso, la loi N°013-2007/AN7 portant
loi d'orientation de l'éducation, promulguée le 30 juillet 2007,
définie l'éducation dans son article 2, comme : «
l'ensemble des activités visant à développer chez
l'être humain l'ensemble de ses potentialités physiques,
intellectuelles, morales, spirituelles, psychologiques et sociales, en vue
d'assurer sa socialisation, son autonomie, son épanouissement et sa
participation au développement économique, social et culturel.
».
Une dernière définition que nous allons retenir et
qui semble plus explicite est celle donnée par la Classification
Internationale Type de l'Education (CITE).
6 Définition tirée du dictionnaire
HACHETTE de 2005.
7 Loi N°013-2007/AN disponible sur le site du
ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la
recherche scientifique :
www.messrs.gov.bf/ : SiteMessrs/textes/loi-orientation.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Dans le cadre de la CITE, le terme éducation s'entend
de toutes les activités volontaires et systématiques
répondant à des besoins d'apprentissage. Cela comprend ce que,
dans certains pays, on appelle les activités culturelles ou la
formation. Quel que soit le nom qu'on lui donne, il est admis que «
l'éducation comporte une communication organisée et durable
destinée à susciter un apprentissage ». Les
mots-clés de cette formulation doivent être compris de la
façon suivante :
COMMUNICATION : relation entre deux ou plusieurs personnes
comportant un transfert d'informations (sous forme de messages, d'idées,
de connaissances, de stratégies, etc.). La communication peut être
verbale ou non verbale, directe/face à face ou indirecte/à
distance et emprunter des voies et moyens divers.
APPRENTISSAGE : toute amélioration du comportement, de
l'information, du savoir, de la compréhension, des attitudes, des
valeurs ou des compétences.
Le terme « apprentissage » doit donc être pris
au sens le plus large : il recouvre l'ensemble des activités visant
à apprendre et à acquérir un savoir-faire ; il ne se
limite pas au sens courant français plus orienté vers des
activités pratiques.
ORGANISEE : conçue pour se dérouler selon un
schéma ou un ordre, conformément à des objectifs
explicites ou implicites. Cela implique l'existence d'un prestataire (une ou
plusieurs personnes, ou un organisme) qui mette en place le cadre
d'apprentissage et une méthode d'enseignement au travers desquels
s'organise la communication. La méthode repose
généralement sur une personne qui communique ou diffuse les
connaissances et les compétences afin de susciter l'apprentissage, mais
elle peut également être indirecte/inanimée, par exemple un
élément d'un logiciel, un film, une bande magnétique,
etc.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
10
|
|
|
|
DURABLE : ce terme signifie que l'expérience
d'apprentissage se déroule dans la durée et la continuité.
Il n'est pas stipulé de durée minimale, mais des minima
appropriés seront indiqués dans le manuel d'utilisation.
|
La CITE englobe l'éducation initiale par laquelle passe
l'individu avant d'entrer dans le monde du travail, de même que
l'éducation continue ou permanente de l'individu, sa vie durant. Il
s'ensuit que, aux fins de la CITE, l'éducation couvre un éventail
de programmes et de types d'éducation qui sont conçus dans le
contexte national, tels l'enseignement ordinaire, l'éducation des
adultes, les enseignements formel et non formel, l'enseignement initial, la
formation continue, l'enseignement à distance, l'enseignement ouvert, la
formation permanente, l'enseignement à temps partiel, les
systèmes duals, les apprentissages, les enseignements technique et
professionnel, la formation et l'éducation répondant à des
besoins spéciaux.
Il s'ensuit qu'aux fins de la CITE, l'éducation exclut
les formes de communications qui ne sont pas destinées à susciter
l'apprentissage. Elle exclut également diverses formes d'apprentissage
qui ne sont pas organisées. Ainsi, toute éducation suppose un
apprentissage mais de nombreuses formes d'apprentissage ne sont pas
considérées comme relevant de l'éducation. Par exemple,
l'apprentissage fortuit ou aléatoire qui est un sous-produit d'un autre
événement - comme l'idée qui se cristallise au cours d'une
réunion - est exclu car il n'est pas organisé,
c'est-à-dire qu'il ne résulte pas d'une intervention
planifiée, destinée à permettre un apprentissage.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
I-1-2: LE SYSTEME EDUCATIF AU BURKINA FASO Un
système éducatif se reconnaît à ses composantes et
à son organisation.
Les composantes sont les différents
sous-systèmes qui constituent le système et donnent une
signification à l'action qui y est menée. Il s'agit en quelque
sorte de points focaux d'actions spécifiques qui doivent converger, se
compléter et décrire l'ensemble de la politique
éducative.
La loi N°013-2007/AN portant loi d'orientation de
l'éducation, promulguée le 30 juillet 2007, dans son article 2,
donne les définitions des composantes ciaprès
considérées en général en Afrique subsaharienne
comme étant des soussystèmes :
> En éducation formelle : c'est
l'ensemble des activités éducatives se déroulant dans un
cadre scolaire, universitaire ou de formation professionnelle. Elle est
composée de :
L'enseignement ou l'éducation pré-scolaire :
l'ensemble des activités éducatives destinées aux jeunes
enfants de trois ans à six ans, en vue de développer leurs
potentialités affectives, artistiques, intellectuelles et physiques et
de les préparer à l'enseignement primaire.
L'enseignement de base : l'ensemble des activités
d'enseignement et de formation consistant à faire acquérir aux
apprenants de six ans à seize ans des compétences de base qui
leur permettent soit de poursuivre les études de l'enseignement
secondaire, soit de s'insérer dans la vie socioprofessionnelle.
L'enseignement de base comprend l'enseignement primaire et l'enseignement
post-primaire
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
L'enseignement primaire :
Ce type d'éducation est défini par la loi
N°013-2007/AN portant loi d'orientation de l'éducation comme «
Le niveau d'enseignement formel d'une durée normale de six ans et dont
le programme est conçu pour faire acquérir des connaissances
élémentaires. Il est destiné aux enfants âgés
de six ans au moins et constitue le premier palier de la fréquentation
scolaire obligatoire. Il est sanctionné par un diplôme de fin de
cycle ».
Dans le présent travail, nous nous focalisons sur ce
sous-système éducatif.
L'enseignement post-primaire : le niveau d'enseignement formel
d'une durée de trois ans ou quatre ans visant à consolider les
acquis de l'enseignement primaire, à préparer à
l'enseignement secondaire ou à la vie professionnelle. Il est
destiné aux sortants de l'enseignement primaire et constitue le second
palier de la fréquentation scolaire obligatoire. Il est
sanctionné par un diplôme de fin d'enseignement de base
L'enseignement secondaire : l'ordre d'enseignement formel dont
la durée normale varie de deux ans à trois ans. Il comporte un
cycle unique et vise à assurer aux sortants de l'enseignement de base un
enseignement général, technique ou professionnel ;
v' L'enseignement secondaire général :
C'est celui qui vise essentiellement à préparer
aux études universitaires. D'une durée de trois ans, il est
sanctionné par le baccalauréat de l'enseignement secondaire
général.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
v' L'enseignement secondaire technique:
Il vise essentiellement à préparer aux
écoles supérieures d'enseignement technique. D'une durée
de trois ans, il est sanctionné par le baccalauréat de
l'enseignement secondaire technique.
v' L'enseignement secondaire professionnel:
Il vise essentiellement à préparer à la
vie professionnelle ou des études universitaires. D'une durée de
deux à trois ans, il est sanctionné par un diplôme de fin
d'études professionnelles.
|
L'enseignement supérieur ou universitaire : l'ordre
d'enseignement formel post-secondaire, dispensé dans une institution
universitaire ou assimilée et permettant aux étudiants
d'acquérir des connaissances de niveau supérieur. Il vise
essentiellement à assurer un enseignement de haut niveau, à
développer la recherche scientifique technique, à diffuser la
culture et l'information scientifique et technique. Il comporte un à
trois cycles sanctionnés chacun par un diplôme, un grade ou un
certificat, sauf cas particulier.
|
> En éducation non formelle : c'est
le type d'éducation qui concerne, toutes les activités
d'éducation et de formation, structurées et organisées
dans un cadre non scolaire. Elle comprend notamment l'alphabétisation,
les formations et le développement de l'environnement lettré.
Différente de l'informel, l'éducation non
formelle est organisée et structurée en fonction des
spécificités de chaque pays et aussi des besoins des
bénéficiaires. Elle s'adresse à des jeunes de neuf
à vingt et cinq ans et à des adultes de tous âges qui le
désirent.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Au Burkina Faso, elle est dispensée essentiellement
dans les centres permanents d'alphabétisation et de formation (CPAF),
dans les centres de formation des jeunes agriculteurs (CFJA) et dans les
centres d'éducation de base non formelle (CEBNF)
I-2: CONCEPT D'EFFICACITE INTERNE
Selon PSACHAROPOULOS & WOODHALL (1988), cité par
Hamidou Nacuzon SALL8, l'efficacité interne de
l'éducation s'intéresse aux relations entre les inputs
éducatifs et les résultats scolaires ou académiques, soit
à l'intérieur du système éducatif dans son
ensemble, soit au sein d'une institution scolaire déterminée.
Toute mesure tendant à établir l'adéquation entre les
résultats obtenus par les formés et les objectifs
pédagogiques (ceux-ci étant exprimés en termes de savoir,
savoir-faire, savoir-être, etc.) peut contribuer à évaluer
l'efficacité interne.
Selon toujours Hamidou Nacuzon SALL,
Stricto sensu, et afin de la distinguer de l'efficience,
l'efficacité interne doit être considérée comme le
degré de transformation des caractéristiques pédagogiques
des inputs effectifs d'entrée en fonction des objectifs
pédagogiques. L'efficacité décrit le rapport entre les
résultats pédagogiques obtenus et les objectifs
pédagogiques visés. Elle s'attache à mesurer le nombre de
formés achevant le programme de formation, le nombre de formés
obtenant le diplôme offert par le programme de formation, la nature ou la
qualité des compétences réellement «
démontrées », la nature ou la qualité des
résultats partiels en cours de formation, la nature ou la qualité
des résultats obtenus en fin de formation.
8 Hamidou Nacuzon SALL dans sa thèse «
Efficacité et équité de l'enseignement supérieur :
Quels étudiants réussissent à l'Université de
Dakar ? » Année Universitaire 1995-1996.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
En ce sens, l'efficacité interne résulte de la
comparaison des comportements observables (résultats du processus
d'enseignement apprentissage) d'un formé ou d'un groupe de formés
aux objectifs d'apprentissage correspondants. Les notes obtenues aux
contrôles effectués en cours de formation ou à la fin de
celleci sont des indicateurs d'efficacité interne.
Cependant, l'efficacité interne s'exprime mieux par les
taux de passage en classe supérieure, les taux de réussite
à des examens, les taux de redoublement ou d'abandon. Retenons qu'elle
s'exprime aussi par le niveau des acquisitions scolaires des
élèves.
L'évaluation de l'efficacité interne peut
concerner un système ou un soussystème d'enseignement, un niveau
d'enseignement, un programme d'enseignement ou de formation.
L'efficacité peut être évaluée en
comparant les résultats obtenus dans une même classe par les
élèves, dans un même établissement par des
élèves appartenant à plusieurs classes de même
niveau, dans une localité (dans une même ville ou région)
par des classes de même niveau, dans un pays par des
établissements de même niveau.
Cependant, de telles comparaisons requièrent des
critères très précis et doivent être menées
avec prudence, car à l'intérieur d'un même
établissement, et pour des classes de même niveau, les
résultats obtenus par les élèves pourraient varier en
fonction de multiples facteurs, par exemple : le niveau de formation et
l'expérience professionnelle des enseignants, le profil psychologique
des élèves, le niveau de la classe...
Certaines comparaisons paraissent également plus «
réalistes » à certains niveaux d'enseignement. Par exemple,
la comparaison des résultats obtenus par des élèves qui
suivent le même programme d'enseignement, niveau après niveau (de
l'enseignement élémentaire à la fin de l'enseignement
secondaire), semble plus utile que la comparaison des résultats obtenus
par des apprenants de même
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
niveau, mais qui suivent des programmes différents (par
exemple dans les facultés des universités).
L'objet des comparaisons et, surtout, l'utilisation qui
pourrait être faite des résultats des comparaisons, semblent
imposer des approches extrêmement prudentes, tout au moins lorsqu'il
s'agit stricto sensu de l'efficacité interne.
Dans le présent travail, l'efficacité interne
est vue d'une part sous l'angle du taux de passage en classe supérieure
et des taux de redoublement ou d'abandon ; d'autre part elle est vue sous
l'angle des acquisitions scolaires ou acquisitions cognitives des
élèves, mais également sous l'angle des disparités
qui existent entre ces derniers.
Cette analyse de l'efficacité interne concerne le seul
sous-système éducatif primaire. Elle est faite au Burkina Faso en
comparant les résultats obtenus par les élèves suivant le
même programme d'enseignement dans les classes du Cours Moyen
première année, correspondant à la cinquième
année du primaire (CM1).
I-3 : DETERMINANTS DES ACQUISITIONS
SCOLAIRES, DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT ET DES
ABANDONS SCOLAIRES
L'efficacité interne étant
caractérisée par la promotion, le redoublement, les abandons, les
acquisitions cognitives et les disparités entre élèves,
quels facteurs peuvent-ils expliqués ces variables ? Une revue de la
littérature nous permet d'avoir quelques déterminants.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
I-3-1 : DETERMINANTS DES ACQUISITIONS
SCOLAIRES
Parmi les récents travaux analytiques de la Banque
Mondiale sur l'enseignement primaire, un petit nombre seulement de pays aborde
en général les résultats scolaires et leurs
déterminants. Cela porte à croire qu'il manque souvent une base
d'évidence adéquate pour mieux apprécier les acquis
scolaires. Nombreux sont les pays qui ne génèrent pas encore
l'information nécessaire pour élaborer des solutions capables
d'améliorer les résultats scolaires des défavorisés
; de plus, ni les solutions locales ni leur évaluation n'ont
été testées de manière à pouvoir
déterminer leur impact sur ces résultats. Seuls quelques projets
échantillons du portefeuille d'investissement visent à
améliorer les résultats scolaires (moins d'un sur trois). Le
Burkina Faso soucieux d'évaluer ce qu'apprennent ses
élèves dans les écoles s'est lancé dans cette
entreprise depuis 2005 à travers des enquêtes annuelles sur les
acquis scolaires ; enquêtes ayant pour objectif d'apprécier la
qualité de l'enseignement primaire et partant le niveau d'acquisition
des apprenants.
Cependant, les acquis scolaires, bien que nouvellement pris en
compte dans les politiques d'éducation, ont souvent été
abordés dans certaines études:
Ainsi, dans un rapport publié par l'UNESCO pour le
Forum Consultatif International sur l'Education Pour Tous9,
mécanisme mondial créé pour promouvoir et suivre les
progrès vers les objectifs de l'éducation pour tous, il ressort
que :
Une revue des études portant sur les déterminants
des acquis scolaires dans les pays en développement (datée de
1980), conclut que plusieurs facteurs, dont le nombre d'élèves
par classe, les ressources de l'école, les dépenses par
élève, la
9 Rapport tiré du site
www.education.unesco.org/efa
Edward B. FISKE : « Forum consultatif international sur
l'éducation pour tous : l'évaluation des acquis scolaires »
(2000).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
durée des cours et l'innovation dans les
méthodes d'enseignement, ne contribuent pas substantiellement aux
améliorations de rendement scolaire et que le statut
socio-économique des élèves est toujours le
déterminant majeur de la réussite scolaire. Ce résultat ne
signifie pas que « le contexte scolaire ne fait pas la différence
». Il suggère simplement qu'au-delà d'un certain seuil de
ressources, où se situe la majorité des écoles des pays
dits développés, l'environnement familial génère
davantage de différences dans les résultats des apprentissages
que la scolarité.
Toujours selon ce rapport, des chercheurs du Programme
d'Analyse des Systèmes Educatifs de la Conférence des ministres
de l'éducation des pays ayant le français en partage (PASEC) se
sont intéressés à cinq facteurs liés aux
caractéristiques personnelles de l'élève et de son
environnement familial et ont constaté un fort impact de ceux-ci sur
l'apprentissage des mathématiques et du français. Ainsi, la
possibilité de parler français à la maison est un avantage
réel, en particulier en deuxième année du primaire. Par
ailleurs, les zones rurales ne sont pas propices aux performances scolaires
élevées, un fait qui n'est probablement pas imputable au niveau
de vie ou au niveau culturel des parents (l'effet de ces deux variables a
été contrôlé), mais plutôt à des
raisons géographiques et plus généralement
socio-culturelles. Enfin, les enfants trop âgés à leur
entrée à l'école restent handicapés pour le reste
de leur scolarité. Ce fait devrait inciter les pouvoirs publics des
zones rurales, où les lois sur l'enseignement obligatoire peuvent ne pas
être toujours appliquées en temps voulu, à informer les
parents sur l'importance d'envoyer leurs enfants à l'école
à l'âge normal. Quant aux caractéristiques personnelles de
l'élève, telles que son comportement ou sa motivation, elles
influent sur les apprentissages dans un large éventail de
matières et dans diverses situations. De fait, les perceptions des
élèves concernant l'intérêt d'apprendre tel ou tel
sujet peuvent être considérées à la fois comme
facteurs et résultats du processus pédagogique, dans la mesure
où
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
elles peuvent contribuer à renforcer ou à saper le
niveau de performances de l'élève.
Ce rapport stipule par ailleurs que des responsables marocains
du projet Monitoring Learning Achievement (MLA) ont également
identifié un certain nombre de variables scolaires qui ont des
conséquences sur la qualité des apprentissages. Ainsi, ont-ils
constaté que les performances scolaires sont inversement
proportionnelles à la durée consacrée aux trajets entre
l'école et la maison. L'amélioration de l'organisation du
transport scolaire apparaît donc comme une priorité raisonnable
pour les décideurs. Ils montrent aussi que l'augmentation du nombre de
classes a pour corollaire un meilleur rendement et que les élèves
qui suivent un niveau d'enseignement donné à l'âge normal
tendent à mieux réussir leur scolarité. Ces responsables
montrent également que d'autres facteurs qui ont un effet sur les
performances scolaires sont l'état matériel des écoles ou
encore l'environnement des enseignants dont on observe qu'ils influent sur les
performances des élèves en calcul et en arabe et non sur les
savoirs de la vie courante.
I-3-2 : LES DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT ET
DES ABANDONS SCOLAIRES
Sur la base des données collectées par le PASEC
entre 1995 et 1998 en Côte d'Ivoire sur un échantillon de 2 382
élèves, NIAMKE KODJO Gustave et SOME NIBEME Habib ont
montré que10 :
Les cas de redoublement sont plus fréquents parmi les
élèves d'un niveau faible qui ne sont pas aidés à
la maison, n'ayant ni livre de lecture ni livre de calcul. De plus les
élèves en milieu rural ont plus de chance de redoubler que ceux
des villes. Il montre par ailleurs que les élèves d'âge
normal qui sont dans une classe
10 Resultas tirés de l'article des deux auteurs
NIAMKE KODJO Gustave et SOME NIBEME Habib in « Causes des redoublements et
abandons scolaires en Côte d'Ivoire » (2003).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
d'effectif normal et ayant un maître
expérimenté (plus de 15 ans dans l'enseignement) ne redoublent
pas ou redoublent peu tandis que ceux ayant un âge supérieur
à la normal, dans une classe pleine avec un maître de moins de 15
ans d'expérience redoublent plus.
En outre, ces deux auteurs ont montré à travers
un modèle économétrique que les déterminants du
redoublement scolaire en Côte d'Ivoire sont : l'âge de
l'élève, la taille de la classe et les performances scolaires de
l'élève.
Mamadou Kani KONATE, Mouhamadou GUÈYE et
Théodore NSEKA VITA, utilisant les données de l'enquête
malienne sur les migrations et l'urbanisation (EMMU93) réalisée
au Mali de décembre 1992 à mars 1993 sur toute l'étendue
du territoire national dans le cadre du Réseau Migrations et
Urbanisation en Afrique de l'Ouest (REMUAO) et celles de l'Enquête sur
les dynamiques familiales et l'éducation des enfants au Mali
(EDFEEM-2000) réalisée en l'an 2000 au Mali (de novembre 1999
à mai 2000) montrent dans leur article11 que :
L'effet combiné des trois variables suivantes augmente
la probabilité du maintien de l'enfant à l'école : la
présence d'une lampe et/ou d'une table de travail à la maison,
l'aide offerte pour les devoirs à domicile, la non obligation des
enfants à participer aux travaux domestiques après
l'école. Ainsi l'équipement qui est spécifiquement
réservé à l'enfant lui facilite la tâche pour ses
travaux scolaires. L'aide apportée par les parents,
singulièrement par la mère, constitue un facteur essentiel pour
la poursuite du cursus scolaire et permet d'éviter le redoublement.
Aussi, la contribution des enfants aux tâches ménagères
semble d'une manière générale être un facteur qui
augmente de façon significative les risques d'échec et d'abandon.
Les élèves qui, lors de leur retour de l'école, sont
associés à plus de quatre (4) différentes tâches
ménagères, auraient deux fois plus de chance d'abandonner
l'école que ceux qui ne sont
11Mamadou Kani KONATE, Mouhamadou GUÈYE et
Théodore NSEKA VITA in « Scolarisation des enfants au Mali selon le
profil des ménages et étude de leur maintien à
l'école » (2003).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
aucunement associés à ces tâches. En
outre, lorsque les enfants sont habitués à entreprendre des
activités monnayées ou rémunérées, ceux-ci
ont tendance à abandonner l'école au profit de cette
activité.
Ils montrent par ailleurs qu'en plus de ces trois conditions
essentielles pour le maintien, certains éléments tels que
l'absence d'infrastructure scolaire et corollairement la distance entre
l'école, le lieu d'habitation, le mariage précoce, la situation
économique des parents, la langue d'enseignement sont
défavorables au maintien de l'enfant à l'école.
Ils montrent enfin qu'une interruption dans le cursus scolaire
de l'enfant peut aussi être liée à des choix
délibérés qu'opèrent les ménages. Ces choix
sont tout à fait cohérents avec les objectifs fixés par
les parents. Ainsi l'ordre de naissance des enfants dans la famille a une
certaine importance dans le maintien de l'enfant à l'école. Le
premier enfant « mâle » étant destiné à
remplacer le chef de famille, il est souvent retiré de l'école
pour s'occuper des activités productrices avant la fin de son cursus
scolaire.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
22
|
|
|
THEME II : METHODOLOGIE
|
II-1 : PRESENTATION DE LA COLLECTE DES
DONNEES
Dans la présente étude, nous avons
utilisé deux types de données : des données
collectées sur internet (voir bibliographie) et celles collectées
par la Direction des Etudes et Planification (DEP) du ministère de
l'enseignement de base et de l'alphabétisation (MEBA) (statistiques de
l'éducation de base, année scolaire 2006/2007 et enquête
sur les acquis scolaires, 2006).
Les données de l'enquête sur les acquis scolaires
sont les données principalement utilisées pour nos
différentes analyses.
Cette enquête « Acquis scolaires 2006 »
réalisée par la DEP, seconde édition des enquêtes
annuelles qui porte sur les classes de CP2 et de CM1 fait suite à celle
de 2005 qui portait sur les classes de CP1 et de CE2. Elle a été
conduite en mai 2006 auprès d'environ 1200 élèves
sélectionnés dans 100 écoles différentes. Cette
enquête a pour objectif principal de mettre à la disposition du
département de l'enseignement de base et de l'alphabétisation,
des données et des informations pour renforcer les capacités de
planification et de gestion du système à l'amélioration de
l'information éducative et l'introduction progressive de nouveaux outils
de planification, de pilotage et d'évaluation de l'éducation dans
la perspective d'une Éducation de qualité pour tous. D'une
manière spécifique, ces enquêtes visent à mettre
à la disposition de tous les acteurs du système éducatif,
des informations fiables sur les apprentissages réalisés par les
élèves par cours ; à mesurer le niveau réel des
enfants par cours et par secteur (public et privé) dans les disciplines
fondamentales ; à disposer de données sur
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
les progressions scolaires des élèves dans le
cycle primaire ; à analyser les performances scolaires des
élèves à la lumière de facteurs internes à
l'école (environnement de l'école, caractéristiques et
formation de l'enseignant et du directeur), mais aussi de facteurs individuels
et environnementaux à l'élève (ressources
éducatives, nutrition, statut familial, etc.) ; à proposer des
pistes de réflexion en vue de prises de décisions visant
l'amélioration de la qualité du système dans le cadre du
PDDEB.
II-1-1 : BREVE DESCRIPTION DU PLAN D'ECHANTILLONNAGE
« Il existe trois sortes de mensonges: les mensonges, les
affreux mensonges et les statistiques» : Benjamin
Disraeli12. Face à cette affirmation qui se fonde sur un
point de vue satirique de la statistique, les statisticiens répliquent
et donnent l'assurance que lorsque les techniques de sondage et
d'échantillonnage sont maîtrisées et respectées, les
résultats qui en découlent sont fiables et traduisent
fidèlement la réalité. D'où la
nécessité de définir un bon plan d'échantillonnage
lorsque des enquêtes sont menées. C'est ce qui justifie notre
volonté de décrire le plan d'échantillonnage de la
présente enquête sur les acquis scolaires avant d'escompter
utiliser avec sûreté la base de données qui en est
issue.
Le dispositif annuel mis en place pour l'évaluation des
acquis scolaires des élèves de l'enseignement de base toutes
catégories (public/ privé, urbain/rural) et toutes tendances
(laïc/religieux) confondues permet d'obtenir des données
réelles sur l'éducation de base de façon
représentative pour l'ensemble du Burkina.
Ainsi dans le but d'étendre les conclusions de
l'étude relative aux acquis scolaires à toute la population
d'élèves des niveaux évalués, le principe de
choix aléatoire des écoles et des élèves a
été utilisé .Un plan d'échantillonnage
12 Définition tirée du site
Définir la Statistique :
file://E:\Définir la
Statistique.htm du 18/06/2008
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
aléatoire portant sur les écoles
présentes dans la base de données de l'année scolaire
2004-2005 de la DEP a été préparé à cet
effet. Cette base comprenait entre autres les variables code et nom des
écoles, des circonscriptions d'éducation de base, des Directions
Provinciales de l'Education de Base et de l'Alphabétisation (DPEBA), des
Directions Régionales de l'Education de Base et de
l'Alphabétisation (DREBA); les variables code et identification de la
zone d'implantation, du type d'école, du statut de l'école, ; la
variable code de rattachement des écoles aux provinces prioritaires ; la
variable effectifs scolaires par niveau d'enseignement.
Pour être en mesure de réaliser des compilations
par rapport aux élèves fréquentant les écoles
bilingues et satellites, il a été procédé à
un pré échantillonnage de ces deux catégories
d'écoles afin de disposer d'un nombre suffisant d'écoles
répondant à ce critère de sélection.
Par contre, les écoles sélectionnées et
les écoles de remplacement ont été choisies
concomitamment. Le nombre d'écoles à évaluer a
été fixé à 100 ainsi que celui des écoles de
remplacement. Au total 200 écoles ont été
sélectionnées afin de parer à l'éventualité
où certaines écoles seraient fermées ou n'offriraient pas
le niveau scolaire évalué.
Le plan d'échantillonnage retenu par rapport au nombre
d'écoles à sélectionner ainsi qu'au nombre
d'élèves à évaluer permet d'obtenir des marges
d'erreur habituellement acceptées pour ce genre d'enquête. On a
fixé à trois (3,0) sur 100 la limite des marges d'erreur à
un niveau de confiance de 95%. Un échantillon d'environ 1200
élèves sélectionnés dans 100 écoles est
souvent retenu pour des évaluations sur les acquis scolaires. Un tel
plan d'échantillonnage permet d'étendre les conclusions de
l'étude réalisée à toute la population
d'élèves des niveaux évalués. Dans chaque
école sélectionnée, deux groupes d'élèves
(CP2 et CM1) ont été évalués.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Dans chaque classe concernée, environ 20
élèves ont été choisis au hasard. La taille des
échantillons d'élèves évalués respecte le
plan retenu puisque plus de 1500 élèves de chaque niveau ont
participé à l'enquête.
II-1-2 : DESCRIPTION DE LA BASE
La base de données qui est utilisée pour nos
différentes analyses est celle relative à l'enquête sur le
niveau CM1. Les épreuves utilisées pour cette enquête ont
porté sur le français, les mathématiques, les sciences
d'observation et un mécanisme complémentaire d'évaluation
de la lecture ; les épreuves de français, de mathématiques
et de sciences d'observation comportant chacune une section
dénommée domaine et une section dénommée
habilité ; l'épreuve de lecture comportant deux fascicules
dénommés fascicule 1 et fascicule 2. Toutes ces épreuves
ont été élaborées à partir des programmes
officiels en vigueur et conformément au contenu censé être
maîtrisé par les apprenants au moment de l'enquête.
Ainsi, les épreuves ont permis de recueillir
auprès des élèves, des informations relatives à
différentes habiletés et compétences visées par les
programmes d'enseignement. Ces épreuves ont été produites
à partir de tableaux de spécification qui permettent, selon les
niveaux évalués, de mettre l'accent sur tel ou tel domaine ou
habileté. Elles ont été consignées dans un «
cahier de l'élève», puis des consignes ont été
élaborées pour l'administration et la correction.
Ces instruments ont été testés
auprès d'échantillons d'élèves de dix écoles
dont cinq en milieu rural. L'analyse statistique des items à travers les
données recueillies, a permis d'examiner la qualité des
épreuves en mesurant la discrimination, la difficulté, la
cohérence ainsi que d'éventuels biais des questions posées
aux élèves. La rigueur observée dans la préparation
des instruments ainsi que le logiciel utilisé pour le traitement et
l'analyse des
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
données ont permis de se prononcer sur les qualités
psychométriques des épreuves utilisées.
Des indices statistiques présentés, indiquent
que les épreuves du CM1, respectent les caractéristiques propres
à des épreuves de qualité. L'analyse des items n'a pas
relevé la présence de biais dans les épreuves par rapport
au sexe. Les épreuves utilisées offrent des chances égales
aux garçons et aux filles de manifester leurs performances en
français, en mathématiques et en sciences d'observation.
Cependant, certaines questions posées aux élèves,
particulièrement sur les épreuves de mathématiques et de
sciences de CMI semblent parfois avantager les élèves soit de la
zone urbaine soit de la zone rurale. Cela dénoterait l'insuffisance
d'adaptation du contenu des programmes d'enseignement au milieu.
Trois questionnaires ont également été
rédigés pour recueillir des informations complémentaires
auprès des élèves, des enseignants et des directeurs
d'école sur les caractéristiques et les conditions
d'apprentissage et d'enseignement.
Un quatrième questionnaire intitulé «
l'occasion d'apprendre » a été distribué aux
enseignants pour recueillir des éléments d'appréciation
sur le niveau de réalisation des programmes enseignés afin de
pouvoir mettre aussi en relation les réponses fournies par les
enseignants avec les résultats obtenus par les élèves.
Dans cette base qui contient 1747 élèves, nous
occultons l'aspect « l'occasion d'apprendre» et notre étude se
focalise sur les informations relatives aux élèves, sur les
informations recueillies auprès des enseignants et des directeurs
d'école.
II-2 : RECODAGE ET CREATION DE VARIABLES
Afin de mener à bien nos différentes analyses, un
certain type de variables seront recodées et d'autres
créés.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
II-2-1 : LES VARIABLES A RECODER
Les variables quantitatives « français »,
« maths » et « sciences » qui représentent
respectivement la note sur 100 de l'élève en français, en
mathématiques et en sciences d'observation seront recodées en
variables qualitatives ordinales ayant trois modalités. L'on
considérera comme élève bon respectivement en
français, en mathématiques et en sciences d'observation, un
élève qui a une note supérieure ou égale à
60/100 dans ces disciplines ; l'élève moyen est celui qui aura
une note comprise entre 50 et 60/100 et l'élève faible sera celui
qui aura une note inférieure à 50/100.
La variable « âge » représentant
l'âge de l'élève qui est une variable polythomique à
7 modalités sera recodée en une variable à trois
modalités : un élève qui aura un âge
inférieur à l'âge normal sera celui qui aura moins de 11
ans, l'élève considéré comme ayant l'âge
normal sera celui qui aura exactement 11 ans et l'élève qui aura
plus de 11 ans sera considéré comme ayant un âge
supérieur à l'âge normal.
La variable « q_elev03 » indiquant la distance
parcourue par l'élève pour venir à l'école qui est
une variable polythomique à 16 modalités sera recodée en
une variable trichotomique : moins d'un kilomètre, entre deux et cinq
kilomètres et plus de cinq kilomètres.
La variable « q_ens02 » représentant
l'âge de l'enseignant qui est une variable polythomique à 21
modalités sera recodée en une variable dichotomique : moins de
35ans et plus de 35ans.
La variable « q_ens08 » représentant le
nombre d'années d'enseignement de l'enseignant qui est une variable
polythomique sera recodée en une variable dichotomique : au plus dix ans
d'expérience et plus de dix ans d'expérience.
La variable « q_ens10a » représentant le
nombre de visites de suivi et d'encadrement pédagogique du directeur qui
est une variable polythomique sera recodés en une variable dichotomique
: au plus 5 visites et plus de 5 visites.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
La variable « q_ens10b » représentant le
nombre de visites de suivi et d'encadrement pédagogique du conseiller
pédagogique qui est une variable polythomique sera recodée en une
variable dichotomique : au plus 2 visites et plus de 2 visites.
La variable « q_dir02 » représentant
l'âge du directeur qui est une variable polythomique sera recodée
en une variable dichotomique : au moins 35ans et plus de 35ans.
La variable « q_dir07 » représentant le
nombre d'années d'enseignement du directeur qui est une variable
polythomique sera recodée en une variable dichotomique : au plus dix ans
d'expérience et plus de dix ans d'expérience.
La variable « cm1_tota » représentant
l'effectif total de la classe et qui est une variable polythomique sera
recodée en une variable dichotomique : effectif faible si l'effectif est
au plus de 50 élèves et effectif pléthorique si l'effectif
est supérieur à 50 élèves.
La variable « redouble » représentant le
nombre de niveaux déjà redoublés par l'élève
qui est une variable polythomique à 5 modalités sera
recodée en une variable dichotomique : jamais redoublé si
l'élève n'a redoublé aucun niveau et déjà
redoublé si l'élève a redoublé au moins un
niveau.
II-2-2 : LES VARIABLES A CREER
La variable « Lecture » : pour la
création de la variable lecture, nous utiliserons les variables «
lecture » et « lectur_a » qui représentent respectivement
le résultat (réussi ou pas réussi) de
l'élève à travers la lecture respective des fascicules 1
et 2 de l'épreuve de lecture. La variable « Lecture »
créée sera une variable trichotomique : bon si
l'élève a réussi aux deux épreuves de lecture,
moyen si l'élève a réussi à une seule
épreuve de lecture, faible si l'élève n'a réussi
à aucune des deux épreuves.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
La variable « Acquisitions cognitives
» : la création de la variable Acquisitions cognitives
nécessitera l'utilisation des variables français, maths, sciences
et Lecture.
La variable « Acquisitions cognitives »
créée sera dichotomique : bonne
sil'élève est au moins moyen dans l'ensemble des
disciplines citées et faible sinon.
II-3 : VARIABLES RETENUES ET MEMORANDUM DE LA
METHODE II-3-1 : VARIABLES RETENUES
Dans la présente étude, un certain nombre de
variables seront retenues ; chacune d'elles interviendra d'une manière
ou d'une autre dans nos différentes analyses. Il s'agit essentiellement
des variables suivantes liées :
> Aux caractéristiques de
l'élève :
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau II-1 : variables retenues,
caractéristiques de l'élève
CARACTERISTIQUES DE L'ELEVE
|
1. Le sexe de l'élève
|
2. L'âge de l'élève
|
3. À la maison, l'élève vit avec son
père.
|
4. À la maison, l'élève vit avec sa
mère.
|
5. À la maison, l'élève vit avec ses
grands parents.
|
6. À la maison, l'élève vit avec un
tuteur.
|
7. La profession du père de l'élève
|
8. La profession de la mère de l'élève.
|
9. La distance parcourue par l'élève pour venir
à l'école
|
10. Le nombre de repas pris quotidiennement par
l'élève
|
11. À la maison, l'élève parle le
français avec ses parents.
|
12. Après les classes l'élève fait le
ménage.
|
13. Après les classes l'élève fait du
jardinage.
|
14. Après les classes l'élève fait de
l'élevage et la pêche.
|
15. Après les classes l'élève garde des
enfants.
|
16. Après les classes l'élève fait le
petit commerce.
|
17. À la maison, quelqu'un aide l'élève
à apprendre ses leçons et à faire ses devoirs.
|
18. La personne est un répétiteur ou un membre de
sa famille.
|
19. L'élève possède un livre de lecture
|
20. L'élève possède un livre de calcul
|
21. L'élève a fréquenté
l'école maternelle.
|
|
Source : données Enquête acquis scolaire
2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
> A l'environnement scolaire de
l'élève (caractéristiques de l'école ou de la
classe, de l'enseignant et du directeur) :
~ Caractéristiques de l'école ou de la
classe
Tableau II-2 : variables retenues,
Caractéristiques de l'école ou de la classe
ENVIRONNEMENT SCOLAIRE DE L'ELEVE, CARACTERISTIQUES
DE L'ECOLE OU DE LA CLASSE
|
1. Zone d'implantation de l'école
|
2. Statut de l'école
|
3. Type d'école
|
4. Type de classe
|
5. L'effectif total de la classe
|
6. Le nombre de visites de suivi et d'encadrement
pédagogique du conseiller pédagogique
|
7. L'école dispose d'une cantine scolaire fonctionnelle
(endogène/exogène).
|
8. L'école participe à un programme particulier,
à un partenariat (avec une autre école à
l'étranger, avec une ONG,...), ou à un projet dit « pilote
».
|
9. L'école dispose d'une APE/AME.
|
10. Le nombre de formations organisées par le chef de
circonscription au bénéfice de l école.
|
11. L'école est située dans une province dite
« prioritaire ».
|
12. L'école reçoit une aide.
|
13. L'école dispose d'électricité.
|
14. L'école dispose d'eau courante, forage ou pompe.
|
15. L'école dispose de toilettes.
|
|
Source : données Enquête acquis scolaire
2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
~ Caractéristiques de
l'enseignant
Tableau II-3 : variables retenues,
Caractéristiques de l'enseignant
ENVIRONNEMENT SCOLAIRE DE L'ELEVE, CARACTERISTIQUES
DE L'ENSEIGNANT
|
1. Le sexe de l'enseignant
|
2. L'âge de l'enseignant
|
3. L'enseignant habite dans un logement administratif.
|
4. Le diplôme académique le plus
élevé de l'enseignant.
|
5. Le titre de capacité le plus élevé de
l'enseignant.
|
6. L'enseignant a reçu une formation professionnelle
(pédagogique) initiale.
|
7. L'enseignant a au cours des deux dernières
années, participé à un ou des stages de recyclage.
|
8. Le nombre d'années d'enseignement de l'enseignant
|
9. L'enseignant utilise parfois la langue du milieu pendant les
cours
|
10. L'enseignant a un Plan d'Amélioration Individuel
|
11. La proportion de temps consacré à la
méthode dogmatique
|
12. La proportion de temps consacré à la
méthode active
|
13. La proportion de temps consacré à la
méthode expérimentale
|
14. La fréquence d'utilisation des Questions orales
|
15. La fréquence d'utilisation des Questions
écrites.
|
16. La fréquence d'utilisation des Travaux à
l'école
|
17. La fréquence d'utilisation des Travaux à
domicile
|
18. La fréquence d'utilisation de la Production orale
|
19. La fréquence d'utilisation de la Production
écrite
|
20. Les autres méthodes d'évaluation.
|
21. Le mois de début des cours
|
|
|
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
22. L'enseignant réussit à enseigner tout ce qui
est prévu.
23. La raison majeure de l'inachèvement du programme.
Source : données Enquête acquis scolaire
2006 : DEP/MEBA
~ Caractéristiques du
directeur
Tableau II-4 : variables retenues,
Caractéristiques du directeur
ENVIRONNEMENT SCOLAIRE DE L'ELEVE, CARACTERISTIQUES
DU DIRECTEUR
|
1. Le nombre de visites de suivi et d'encadrement
pédagogique du directeur
|
2. Le sexe du directeur
|
3. L'âge du directeur
|
4. Le directeur vit avec sa famille
|
5. Le directeur habite dans un logement administratif.
|
6. Le directeur parle la langue du milieu
|
7. Le nombre d'années d'enseignement du directeur
|
8. Le diplôme académique le plus
élevé du directeur
|
9. Le titre de capacité le plus élevé du
directeur
|
10. Le directeur a reçu une formation
complémentaire (stage de recyclage,...) au cours des deux
dernières années.
|
11. La fréquence des réunions avec tous les
enseignants (ensemble) de l'école.
|
|
Source : données Enquête acquis scolaire
2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
II-3-2 : MEMORANDUM DE LA METHODE
Notre étude a consisté à l'analyse de
l'efficacité interne de l'enseignement primaire au Burkina Faso.
Rappelons qu'un système éducatif efficace en interne est un
système où :
Les flux d'élèves sont harmonieux (forte
rétention des élèves en cours de cycle et faible
fréquence des redoublements et des abandons) ;
Le niveau moyen des acquisitions des élèves
(cognitives, opérationnelles et fonctionnelles) est élevé
;
Le niveau des disparités entre élèves sur
ces deux plans est réduit.
Plus précisément, nous avons à travers
différents types d'analyses passé en revue le niveau
d'efficacité de ce système, détecté les facteurs
déterminant cette efficacité et analysé l'effet d'un
facteur stratégique sur cette efficacité interne. Ainsi :
Dans une première partie, nous avons à travers
une analyse descriptive, décrit d'une part les flux
d'élèves en détectant les niveaux de promotion, de
redoublement et d'abandon et d'autre part les niveaux d'acquisition des
élèves burkinabé à travers notre
échantillon. Nous avons également décrit l'état des
disparités entre élèves, qui prévalent dans le
sous-système éducatif burkinabé.
Cette analyse nous a permis par la suite d'estimer le gaspillage
de ressources düà l'état d'inefficacité du
sous-système, à travers l'indice d'efficacité interne et
l'indice d'efficacité interne du fait des non-acquis.
Ensuite, nous avons à travers une analyse des
correspondances multiples, déceler les corrélations possibles
entre nos facteurs d'efficacité interne (ici les acquisitions cognitives
et le niveau de redoublement) et les autres variables retenues qui ont
été présentées dans la section
précédente. Cette analyse nous a ainsi permis de spécifier
d'une part les caractéristiques des élèves
possédant ou non de bonnes acquisitions cognitives et d'autre part de
caractériser les élèves
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
ayant redoublé ou non, au moins un niveau. En outre,
l'analyse des correspondances multiples a été pour nous un
tremplin pour accéder à une modélisation
économétrique à l'aide des axes factoriels ; En effet les
axes factoriels sont des combinaisons linéaires des modalités des
variables actives et lorsque les modalités qui forment respectivement
les acquisitions cognitives et le niveau de redoublement sont
représentées par un axe factoriel, alors toutes les
modalités qui participent à la formation de cet axe sont des
facteurs à priori explicatifs des acquisitions cognitives,
respectivement du redoublement.
Dans une troisième partie, nous avons à travers
les facteurs explicatifs des acquisitions cognitives et du redoublement
prédit des modèles explicatifs de ces facteurs
d'efficacité interne. Nous avons déterminé à
travers des modèles économétriques, une estimation de la
probabilité pour un élève d'avoir d'une part de bonnes
acquisitions cognitives et d'autre part de n'avoir jamais redoublé un
niveau. Nous avons illustré par ce biais les déterminants
significatifs de nos variables d'intérêt ainsi que les effets
à la marge de ces déterminants qui en découlent.
Dans une dernière partie, nous avons à travers
une analyse causale, déterminer l'effet d'une variable
stratégique en terme de politique éducative (ici le choix a
été porté sur la cantine scolaire) sur le niveau
d'acquisition des élèves d'une part et sur le niveau de
redoublement d'autre part.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
36
|
|
|
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSES STATISTIQUES
|
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
37
|
|
|
III : ANALYSE DESCRIPTIVE
|
III-1 : EVOLUTION DES FLUX D'ELEVES AU BURKINA
FASO III-1-1 : DEFINITIONS DU TAUX DE PROMOTION, DU TAUX DE REDOUBLEMENT
ET DU TAUX D'ABANDON
Taux de promotion : le taux de promotion est
égal à la proportion d'élèves d'un niveau
d'étude donnée qui s'inscrivent dans le niveau supérieur
à l'année suivante.
Taux de redoublement : le taux de
redoublement est égal à la proportion d'élèves d'un
niveau d'étude donnée qui s'inscrivent dans le même niveau
l'année suivante.
Taux d'abandon : le taux d'abandon est
égal à la proportion d'élèves d'un niveau
d'étude donnée qui ne se réinscrivent pas l'année
suivante.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-1-2 : DESCRIPTION DE LA PROMOTION, DU
REDOUBLEMENT ET DES ABANDONS SCOLAIRES AU BURKINA
Tableau III-1 : Taux de promotion, de redoublement et
d'abandon exprimés en pourcentage
|
|
CP1
|
CP2
|
CE1
|
CE2
|
CM1
|
CM2
|
|
|
82,38
|
80,62
|
78,81
|
76,35
|
|
TAUX DE PROMOTION
|
84,80
|
TAUX DE REDOUBLEMENT
|
10,51
|
8,91
|
16,16
|
13,64
|
21,01
|
40,27
|
TAUX D'ABANDON
|
4,68
|
8,71
|
3,22
|
7,54
|
2,64
|
|
|
Source : statistiques de l'éducation de base :
DEP/MEBA, Année scolaire 2006/2007
Au vu de ce tableau, nous constatons que d'une manière
générale, le taux de promotion est acceptable au Burkina dans la
mesure où celui-ci excède à tous les niveaux les 70%. Mais
nous devons retenir qu'il décroît en fonction du niveau
d'étude, ce qui montre que plus les élèves évoluent
en niveau, et moins ils arrivent à s'inscrire en classe
supérieure soit parce qu'ils reprennent les classes soit parce qu'ils
ont dû quitter l'école.
En dehors de la classe de CM2 où le taux de
redoublement est exceptionnellement élevé (40,27% des
élèves burkinabé ont redoublé la classe de CM2 en
2007), le taux de redoublement bien que toujours élevé au Burkina
reste en général au dessus de la barre des 22%. Les redoublements
élevés en classe de CM2 illustrent bien les difficultés
qu'ont les élèves à passer avec succès l'examen de
fin de cycle : le certificat d'études primaire (CEP). En outre, on note
que les élèves redoublent plus au début de chaque sous
cycle ; les
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
redoublants du CP1 (10,51%) dépassant ceux du CP2
(8,91%) ; les redoublants du CE1 (16,16%) dépassant ceux du CE2 (13,64%)
et les redoublants du CM1 dépassant ceux des niveaux
antérieurs.
Quant aux abandons scolaires, bien que ne dépassant pas
la barre des 10% à tous les niveaux, ils restent relativement
élevés. On note en outre qu'ils sont plus poussés dans les
classes de CP2 et CE2 (plus de 5%). Retenons enfin que le niveau d'étude
qui enregistre le taux d'abandon le plus bas est le CM1. Ce taux relativement
faible traduit l'effort fait autour des élèves qui ont
déjà atteint ce niveau pour qu'ils puissent poursuivre leurs
études, du moins pour qu'ils s'acquièrent au moins le CEP.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-2 : DESCRIPTION DES ACQUIS SCOLAIRES III-2-1 :
ACQUIS EN FRANÇAIS Tableau III-2 : Acquis des élèves en
FRANÇAIS exprimés en pourcentage
|
ACQUIS EN FRANÇAIS
|
Domaines
|
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
vocabulaire
|
65.48
|
12.54
|
21.98
|
grammaire
|
60.33
|
16.54
|
23.13
|
|
|
|
|
conjugaison
|
57.70
|
14.37
|
27.93
|
orthographe
|
69.03
|
0.00
|
30.97
|
|
|
|
|
L'étude de texte
|
67.72
|
0.00
|
32.28
|
Habiletés
|
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
connaissance
|
68.57
|
11.39
|
20.03
|
compréhension
|
47.57
|
0.00
|
52.43
|
|
|
|
|
application
|
57.76
|
18.78
|
23.47
|
synthétisation
|
86.66
|
0.00
|
13.34
|
|
|
|
|
analyse
|
70.46
|
14.20
|
15.34
|
TOTAL EN FRANCAIS
|
63.19
|
16.43
|
20.38
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Ce tableau illustre que dans la discipline de français
:
Au niveau de la section « domaines », les acquis des
élèves sont faibles ; en effet, que ce soit au niveau du
vocabulaire, au niveau de la grammaire, au niveau de la conjugaison, au niveau
de l'orthographe ou au niveau de l'étude de texte, plus de la
moitié des élèves du Burkina ont une note
inférieure à 50/100.
Ainsi, nous avons seulement 34,52% ; 39,67% ; 42,3% ; 30,97% ;
32,28% des élèves burkinabé qui ont une note
respectivement en vocabulaire, en grammaire, en conjugaison,en orthographe et
en étude de texte supérieure ou égale à 50/100,
c'est-à-dire qui ont de bons acquis.
Au niveau de la section « habileté », les
acquis des élèves sont seulement bons en compréhension ou
52,43% des élèves enquêtés ont une note
supérieure ou égale à 50/100. Le niveau des acquis
enregistrés dans les autres matières est faible en
général. En effet seulement 31,42% ; 42,25% ; 13,34% ; 29,54% des
élèves burkinabé ont une note supérieure ou
égale à 50/100 respectivement en connaissance, en application, en
synthétisation et en analyse.
En conclusion le niveau d'acquisition en français des
élèves burkinabé est faible car environ 63% des
élèves ont une note inférieure à 50/100 et
seulement environ 37% de ces élèves ont une note
supérieure ou égale à 50/100.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-2-2 : ACQUIS EN MATHEMATIQUE
Tableau III-3 : Acquis des élèves en
MATHEMATIQUE exprimés en pourcentage
|
ACQUIS EN MATHEMATIQUE
|
|
Domaines
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
|
|
|
|
problèmes pratiques
|
55.52
|
7.84
|
36.63
|
calcul mental
|
99.77
|
0.00
|
0.23
|
arithmétique
|
49.00
|
14.02
|
36.98
|
|
|
|
|
système métrique
|
60.85
|
15.91
|
23.24
|
géométrie
|
91.36
|
0.00
|
8.64
|
|
Habiletés
|
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
connaissance
|
87.29
|
0.00
|
12.71
|
|
|
|
|
application
|
66.51
|
12.48
|
21.01
|
résolution de problèmes
|
60.90
|
8.87
|
30.22
|
|
|
|
|
TOTAL EN MATHEMATIQUE
|
65.66
|
14.37
|
19.98
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
A la lumière de ce tableau, on retient que dans la
discipline des mathématiques : Au niveau de la section « domaines
», en dehors de la matière arithmétique quinote
un niveau acceptable des acquis des élèves du Burkina (51% des
élèves ont
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
une note supérieure à 50/100 à ce
niveau), le niveau des élèves est faible dans les autres
matières et est même très critique dans certaines
matières comme le calcul mental et la géométrie ou plus de
90% des élèves ont une note inférieure à 50/100(
respectivement 99,77% et 91,36%).
Quant au niveau de la section « habilitée »,
les résultats dans l'ensemble sont
faibles. En effet, seulement 12,71% ; 33,49% ; et 39,09% des
élèves burkinabéont une note supérieure ou
égale à 50/100 respectivement en connaissance, en
application et en résolution de problèmes.
En somme, comme en français, le niveau des acquis des
élèves au Burkina en mathématiques est faible dans
l'ensemble car environ 66% de ces élèves ont une note
inférieure à 50/100 dans cette discipline et par
complémentarité, seulement environ 34% des élèves
ont une note supérieure ou égale à 50/100.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-2-3 : ACQUIS EN SCIENCES D'OBSERVATION
Tableau III-4 : Acquis des élèves en
SCIENCES D'OBSERVATION exprimés en pourcentage
|
ACQUIS EN SCIENCES D'OBSERVATION
|
Domaines
|
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
états de la matière
|
80.54
|
0.00
|
19.46
|
corps humain et hygiène
|
35.95
|
22.95
|
41.10
|
maladies
|
75.27
|
0.00
|
24.73
|
|
|
|
|
monde animal
|
54.78
|
0.00
|
45.22
|
|
Habiletés
|
|
FAIBLE
|
MOYEN
|
BON
|
|
|
|
|
connaissance
|
62.51
|
0.00
|
37.49
|
compréhension
|
70.35
|
9.04
|
20.61
|
application
|
46.65
|
11.85
|
41.50
|
|
|
|
|
TOTAL EN SCIENCES D'OBSERVATION
|
56.78
|
16.43
|
26.79
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Ce tableau arbore que dans la discipline des sciences
d'observation :
Au niveau de la section « domaines », le niveau des
acquis des élèves est faible dans des matières comme les
états de la matière (80,54% des élèves ont une note
inférieure à 50/100), les maladies (75,27% des
élèves ont une note inférieure à 50/100), le monde
animal (54,78% des élèves ont une note inférieure à
50/100). Par contre, le niveau est acceptable dans la matière corps
humain et hygiène ou environ 64% des élèves ont une note
supérieure ou égale à 50/100.
Au niveau de la section « habilités », le
niveau des acquis des élèves burkinabébien que
bon dans la matière application (53,35% des élèves ont une
note
supérieure ou égale à 50/100), reste
insuffisant dans les matières comme la connaissance ou la
compréhension ou 62,51%, respectivement 70,35% des élèves
ont une note inférieure à 50/100.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-2-4 : ACQUIS EN LECTURE Graphique III-1 : Acquis
des élèves en LECTURE exprimés en pourcentage
Source : base Excel, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Ce graphique descriptif du niveau des acquis scolaires des
élèves burkinabé en lecture montre que dans l'ensemble, le
niveau des élèves est acceptable dans la mesure où environ
70% de ces derniers ont réussi au moins à une des deux
épreuves de lecture.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-2-5 : ACQUISITIONS COGNITIVES
Graphique III-2 : ACQUISITIONS COGNITIVES des
élèves exprimées en pourcentage
Source : base Excel, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Ce dernier graphique descriptif du niveau des acquisitions
cognitives qui donne une synthèse globale quant aux acquis scolaires
montre que globalement seulement 31,08% des élèves de notre
échantillon ont de bonnes acquisitions cognitives.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-3 : CALCUL D'INDICES D'EFFICACITE
INTERNE III-3-1 : INDICE D'EFFICACITE INTERNE
Définition :
L'indice (ou coefficient) d'efficacité
interne est égal au rapport entre le nombre d'années
-élèves théoriquement nécessaires pour produire le
nombre des élèves qui accèdent en 6ème année
(redoublants non comptés) dans un système qui n'aurait ni
redoublements ni abandons et le nombre des années-élèves
effectivement consommées, exprimés en pourcentage. Les calculs
peuvent être conduits sur la base du profil de scolarisation en utilisant
une cohorte fictive de 100 élèves accédant en 1ère
année d'études dans un cycle qui en comprend six comme celui du
burkina.
L'indice d'efficacité interne s'exprime comme suit :
1 - T
j = 1 j
où
Nj représente le nombre des
élèves non-redoublants scolarisés dans l'année
d'études j (100 en 1ère année).
Tj la proportion de redoublants dans
l'année d'études j.
La production de référence du système, en
nombre d'années-élèves est
6× N correspondant à six années de
scolarisation par N 6 élèves accédant
6
en sixième année (sans jamais redoubler).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
49
|
|
|
Mais le nombre d'années-élèves
effectivement consommées est
|
6 N j
|
|
|
|
.
|
1 - T
j = 1 j
Interprétation :
Si un système à un indice global
d'efficacité interne égal à x % cela signifie que
le complémentaire à 100 des ressources mobilisées sont
gaspillées dans la mesure où elles ne produisent pas des
résultats tangibles.
Calcul de l'indice d'efficacité interne
:
Les résultats de l'application des calculs sont
présentés dans le tableau suivant :
Tableau III-7 : Calcul de l'indice d'efficacité
interne
|
|
Nj
|
Tj
|
1 - Tj
|
N j
|
1- T
j
|
j = 1
|
100
|
10,51
|
0,8949
|
111,7443
|
j = 2
|
84,80
|
8,91
|
0,9109
|
93,0947
|
j = 3
|
|
|
|
|
82,38
|
16,16
|
0,8384
|
98,2585
|
j = 4
|
80,62
|
13,64
|
0,8636
|
93,3534
|
j = 5
|
|
|
|
|
78,81
|
21,01
|
0,7899
|
99,7721
|
j = 6
|
76,35
|
40,27
|
0,5973
|
127,8252
|
TOTAL
|
|
|
|
624,0482
|
|
Sources : statistiques de l'éducation de base
: DEP/MEBA, Année scolaire 2006/2007
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
L'indice d'efficacité interne pour l'année
2006/2007 vaut 73,40% ; ce qui signifie qu' environ 27% des ressources
affectées au secteur de l'éducation primaire sont
gaspillées soit parce qu'elles payent des années de redoublement
soit parce qu'elles payent des années d'études
d'élèves qui ne vont pas suivre le cycle jusqu'à son terme
réduisant ainsi la probabilité que ces derniers puissent
acquérir les acquisitions nécessaires pour jouer un rôle
actif dans la société par le biais de
l'alphabétisation.
Mais nous devons convenir que le gaspillage de ressources
affectées au secteur de l'éducation n'est pas seulement dû
à l'évolution des flux d'élèves ; le gaspillage
peut aussi être dû au niveau des acquisitions cognitives des
apprenants. En effet, l'éducation comme facteur de développement
est celle qui, à travers le processus d'alphabétisation, valorise
les ressources humaines et inculque aux individus le savoir et les aptitudes
nécessaires pour accroître leurs productivités et partant
impulser le développement individuel d'une part et le
développement de la nation d'autre part.
Ce gaspillage est d'autant plus évident qu'un
élève même ayant terminé le cycle primaire mais ne
sachant pas lire, écrire et compter correctement ne pourra par le canal
de l'alphabétisation participer au processus de développement.
C'est cette réflexion qui a motivé notre
volonté de trouver un indicateur de mesure du gaspillage de ressources
dû au fait qu'elles sont mobilisées pour payer des années
d'études d'élèves qui n'apprennent pas « grand-chose
» et ne seront pas par conséquent alphabétisés
à la fin du cycle. C'est dans ce sens que l'indice d'efficacité
interne du fait des non-acquis sera présenté dans les lignes qui
suivent.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-3-2 : INDICE D'EFFICACITE INTERNE DU FAIT DES
NON-
ACQUIS
L'indice d'efficacité interne du fait des
non-acquis sera construit par analogie à l'indice
d'efficacité interne orthodoxe mais en supposant en lieu et place du
taux de redoublement à chacun des niveaux d'études, le
pourcentage ou le taux d'élève de chaque niveau n'ayant pas de
bons acquis scolaires.
Définition :
L'indice d'efficacité interne du fait des
non-acquis est égal au rapport entre le nombre
d'années-élèves théoriquement nécessaires
pour produire le nombre d'élèves qui sont promus en 6ème
année sans jamais redoublés dans un système où les
élèves ont tous de bons acquis cognitifs et le nombre des
années-élèves effectivement consommées,
exprimé en pourcentage.
Nous obtenons l'expression suivante de l'indice
d'efficacité interne du fait des non-acquis :
indice
|
non-acquis =
|
|
6×
|
pi
|
6
|
|
pi
|
1 - b
i = 1 i
Où
pi représente le nombre des
élèves promus dans l'année d'études i (100
en première année du cycle).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
bi représente la proportion
d'élèves n'ayant pas de bon acquis dans l'année
d'étude i.
La production de référence du système, en
nombre d'années-élèves est 6× P 6
correspondant à six années de scolarisation par
P 6 élèves accédant en sixième
année.
Mais le nombre d'années-élèves effectivement
consommées est 6 pi .
1 - b
i = 1 i
Interprétation :
Si un système à un indice d'efficacité
interne du fait des non-acquis égal à x % cela signifie
que le complémentaire à 100 des ressources mobilisées sont
gaspillées dans la mesure où elles ne produisent pas des
résultats tangibles.
SIMULATION DE L'INDICE D'EFFICACITE INTERNE DU
FAIT DES NON-ACQUIS DE L'ANNEE 2007 POUR LE CAS DU BURKINA AVEC LES DONNEES DE
NOTRE ECHANTILLON:
Pour cette simulation, nous allons poser l'hypothèse
suivante :
Pour cause de manque d'informations sur les acquis scolaires
de toutes les classes du cycle primaire pour la même année 2007,
nous allons considérer le pourcentage d'acquis scolaires de notre
échantillon de la classe de CM1 comme le niveau moyen d'acquisitions de
toutes les classes. Cette hypothèse nous
permet donc de considérer les bi comme
identiques à chacun des niveaux.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Nous obtenons les résultats suivant illustrés dans
le Tableau III-8 :
Tableau III-8 : calcul de l'indice d'efficacité
interne du fait des non-acquis
|
|
pi
|
bi
|
-
1 bi
|
pi
|
1- bi
|
|
|
|
|
|
i = 1
|
100
|
31,08
|
0,6892
|
145,0957
|
i = 2
|
84,80
|
31,08
|
0,6892
|
123,0412
|
i = 3
|
82,38
|
31,08
|
0,6892
|
119,5298
|
i = 4
|
|
|
|
|
80,62
|
31,08
|
0,6892
|
116,9762
|
i = 5
|
78,81
|
31,08
|
0,6892
|
114,3499
|
i = 6
|
|
|
|
|
76,35
|
31,08
|
0,6892
|
110,7806
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
729,7734
|
|
Sources : statistiques de l'éducation de base
Année scolaire 2006/2007 et données Enquête acquis scolaire
2006 : DEP/MEBA
A l'issue de cette simulation, l'indice d'efficacité
interne du fait des non-acquis vaut 62,77% ; ce qui signifie qu'environ 37% des
ressources mobilisées dans le secteur de l'éducation primaire
sont gaspillées par ce qu'elles payent des années d'études
d'élèves qui ne produisent pas de résultats tangibles en
ce qui concerne l'acquisition des enseignements scolaires.
L'objectif de cette simulation n'est pas de comparer
directement ces résultats avec ceux de l'indice d'efficacité
interne, mais de tirer l'attention sur une possibilité de gaspillage des
ressources lié à la non acquisition des apprentissages plus
important que celui dû aux redoublements et aux abandons.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-4 : DESCRIPTION DES DISPARITES ENTRE
ELEVES III-4-1: DISPARITES AU NIVEAU DES ACQUISITIONS COGNITIVES
GENRE ET ACQUISITIONS COGNITIVES
Tableau III-9 : Tableau croisé entre genre et
acquisitions cognitives exprimés en pourcentage
|
|
ACQUISITIONS COGNITIVES
|
|
FAIBLES
|
BONNES
|
TOTAL
|
|
FILLE
|
70.71
|
29.29
|
100.00
|
|
|
|
|
GARCON
|
67.55
|
32.45
|
100.00
|
GENRE
|
|
|
|
TOTAL
|
68.92
|
31.08
|
100.00
|
Pearson chi2(1) = 2.0064 Pr = 0.157
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Ce tableau affiche que 29,29% des filles ont de bonnes
acquisitions cognitives contre 32,45% pour les garçons. Il y'a donc une
différence entre les garçons et les filles de cet
échantillon en ce qui concerne le pourcentage d'acquisition cognitive.
Ces résultats sont-ils généralisables à la
population entière, ou ne sont-ils que le fruit du hasard du choix de
l'échantillon ? Le test de chi2 avec une probabilité
supérieure à 5%( Pr = 0.157) nous permet de
rejeter l'hypothèse selon laquelle ces résultats sont
généralisables à la population des élèves du
Burkina et de conclure par conséquent que les disparités entre
filles et garçons constatées ne sont que le fruit du hasard du
choix de l'échantillon. Ainsi donc, les disparités
constatées depuis belle lurette au niveau de la scolarisation entre
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
filles et garçons en défaveur des filles ne sont
plus de mise une fois la fille scolarisée, au niveau des apprentissages
et par conséquent, on ne peut pas affirmer qu'au Burkina, les
garçons apprennent mieux que les filles à l'école
primaire.
ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE ET ACQUISITIONS
COGNITIVES
Tableau III-10 : Tableau croisé entre zone
d'implantation de l'école et acquisitions cognitives exprimées en
pourcentage
|
|
ACQUISITIONS COGNITIVES
|
FAIBLES
|
BONNES
|
TOTAL
|
ZONE D'IMPLANTATION
|
URBAINE
|
51.30
|
48.70
|
100.00
|
RURALE
|
77.05
|
22.95
|
|
100.00
|
TOTAL
|
69.05
|
30.95
|
100.00
|
Pearson chi2(1) = 115.0854 Pr = 0.000
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Ce tableau nous souligne que 48,70% des élèves
dont l'école se situe en zone urbaine ont de bonnes acquisitions
cognitives contre seulement 22,95% pour ceux dont l'école se situe en
zone rurale. Il y'a donc une différence importante entre les
élèves du milieu rural et ceux du milieu urbain en ce qui
concerne le pourcentage d'acquis cognitif. Le test de chi2 avec une
probabilité inférieure à 5%( Pr = 0.000)
nous permet de confirmer cette différence et de conclure sans risque de
nous tromper qu'au Burkina Faso, il y'a une disparité entre
élèves du
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
milieu urbain et ceux du milieu rural en ce qui concerne les
acquisitions cognitives et que les élèves des villes apprennent
plus que ceux des campagnes.
STATUT DE L'ECOLE ET ACQUISITIONS
COGNITIVES
Tableau III-11 : Tableau croisé entre statut de
l'école et acquisitions cognitives exprimés en
pourcentage
|
|
ACQUISITIONS COGNITIVES
|
|
FAIBLE
|
BONNE
|
TOTAL
|
STATUT DE L'ECOLE
|
PRIVEE
|
25.00
|
75.00
|
100.00
|
|
|
|
|
PUBLIQUE
|
71.66
|
28.34
|
100.00
|
|
|
|
|
TOTAL
|
68.97
|
31.03
|
100.00
|
Pearson chi2 (1) = 95.8878 Pr = 0.000
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
De ce tableau, il ressort que seulement 28,34% des
élèves des écoles publiques ont de bons acquis cognitifs
contre un pourcentage largement élevé de 75% pour ceux des
écoles privées. Cette différence entre
élèves des deux types d'école en défaveur des
élèves des écoles publiques se confirme avec le test de
chi2
(Pr = 0.000), et nous permet d'affirmer en toute
quiétude qu'au Burkina Faso, les élèves des écoles
publiques apprennent moins que ceux des écoles privées.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
III-4-2 : DISPARITES AU NIVEAU DU
REDOUBLEMENT
REDOUBLEMENT ET GENRE
Tableau III-12 : Tableau croisé entre redoublement
et genre exprimés en pourcentage
|
|
REDOUBLEMENT
|
DEJA REDOUBLE
|
JAMAIS REDOUBLE
|
TOTAL
|
GENRE
|
FILLE
|
43.01
|
56.99
|
100.00
|
|
|
|
|
GARCON
|
42.80
|
57.20
|
100.00
|
|
|
|
|
TOTAL
|
42.89
|
57.11
|
100.00
|
Pearson chi2(1) = 0.0076 Pr = 0.930
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Ce tableau montre que 56,99% des filles de notre
échantillon n'ont jamais redoublé contre 57,20% des
garçons. Cette différence pas très sensible se confirme
avec le test de chi2. Nous concluons donc qu'il n'y a pas de disparité
entre filles et garçons en ce qui concerne le redoublement au Burkina
Faso.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE ET
REDOUBLEMENT
Tableau III-13 : Tableau croisé entre zone
d'implantation de l'école et redoublement exprimés en
pourcentage
|
|
REDOUBLEMENT
|
DEJA REDOUBLE
|
JAMAIS REDOUBLE
|
TOTAL
|
|
|
|
|
ZONE
D'IMPLANTATION
|
URBAINE
|
47.03
|
52.97
|
100.00
|
RURALE
|
41.04
|
58.96
|
100.00
|
TOTAL
|
|
|
100.00
|
42.90
|
57.10
|
|
Pearson chi2 (1) = 5.4280 Pr = 0.020
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
A la lumière de ce tableau, nous voyons que 52,97% des
élèves dont l'école se situe en zone urbaine n'ont jamais
redoublé contre 58,96% pour ceux dont l'école se situe en zone
rurale. Le test de chi2 nous permet d'affirmer avec une probabilité de
5% de se tromper qu'au Burkina Faso, il y'a une disparité entre
élèves du milieu urbain et ceux du milieu rural en ce qui
concerne le redoublement ; disparité en défaveur des
élèves des centres urbains qui nous permet de conclure que les
élèves des villes redoublent plus que ceux des campagnes.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
STATUT DE L'ECOLE ET REDOUBLEMENT
Tableau III-14 : Tableau croisé entre statut de
l'école et redoublement exprimés en pourcentage
|
|
REDOUBLEMENT
|
|
DEJA REDOUBLE
|
JAMAIS REDOUBLE
|
TOTAL
|
|
|
|
|
STATUT DE
|
PRIVEE
|
36.00
|
64.00
|
100.00
|
L'ECOLE
PUBLIQUE
|
43.39
|
56.61
|
100.00
|
TOTAL
|
42.96
|
57.04
|
100.00
|
|
Pearson chi2 (1) = 2.1003 Pr = 0.147
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Au vu de ce tableau, nous remarquons que 64% des
élèves des écoles privées n'ont jamais
redoublé contre 56,61% pour ceux des écoles publiques. Mais le
test de chi2 ne nous permet pas d'affirmer la présence de
disparité entre les élèves de ces deux types
d'école en ce qui concerne le redoublement.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
60
|
|
|
IV: ANALYSE EXPLORATOIRE
|
IV-1 : ANALYSE DES CORRELATIONS ENTRE VARIABLES
L'analyse des corrélations ou liaisons entre les
différentes variables de la base nous a conduit à l'utilisation
de l'analyse factorielle des correspondances multiples (ACM) avec option
nominale à recoder
L'analyse factorielle des correspondances multiples est
légitime dans cette présente étude en ce sens que l'ACM
s'applique à des situations où les individus statistiques sont
décrits par plusieurs (deux ou plus) variables nominales ou ordinales
comme ce qui est généralement le cas lorsque les données
à l'instar des données de l'enquête sur les acquis
scolaires sont les résultats d'une enquête basée sur des
questions fermées à choix multiples.
L'option nominale à recoder se justifie par le fait que
cette option permet la prise en compte par le logiciel SPAD de modalités
prenant la valeur zéro comme modalités actives plutôt que
des valeurs manquantes.
Outre les modalités de nos deux variables
d'intérêt c'est-à-dire la variable acquisitions cognitives
et redoublement qui seront considérées comme des facteurs
corrélés à un axe dès lors qu'elles ont une
contribution supérieure à leurs poids relatifs, les
modalités des autres variables actives qui seront
considérées comme des facteurs corrélés à un
axe donné seront celles qui, en plus d'avoir une forte contribution
à l'axe, (contribution supérieure aux poids relatifs) auront une
bonne représentativité sur le même axe (cosinus
carré supérieur ou égal à 10%).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
IV-2 : CHOIX ET INTERPRÉTATION DES
AXES
IV-2-1 : CHOIX DES AXES FACTORIELS
L'histogramme des valeurs propres nous permet de retenir une
description des nuages limitée à 7 axes. En effet ces 7 axes bien
que ne représentant pas un pourcentage très élevé
de l'inertie totale (les 7 axes représentent 32,05% de l'inertie
totale), on observe une rupture nette entre le 7ème et le 8ème
axe ; ce qui nous permet de les retenir sans aberration grâce au principe
du coude.
Retenons cependant que seuls les plans factoriels dans
lesquels les modalités des variables cibles, acquisitions cognitives et
redoublement sont les mieux représentées seront retenus dans la
présente analyse. Ceci est simplement lié au fait que l'objectif
principal de notre analyse est de déceler les éventuelles
corrélations entre ces variables et les autres types de variables
retenus.
L'application de cette note nous conduit à retenir et
à interpréter les axes 3, 5 et 7 car les seuls à
être corrélés avec nos variables d'intérêt.
Notons également que les
représentativités symbolisées par la valeur des cosinus
carré des différentes modalités de nos variables cibles
sur chacun des trois axes retenus pris séparément est
moindre13; ce qui nous amène à inférer que ces
axes individuellement considérés ne sont pas à même
d'expliquer clairement nos variables d'intérêt. Il serait donc
judicieux de considérer par la suite comme
13 Le cosinus carré de la modalité
faible en français est respectivement de 0,14 ; 0,00 ; 0,02 pour l'axe
3, l'axe 5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité fort en
français est respectivement de 0,13 ; 0,00 ; 0,02 pour l'axe 3, l'axe
5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité faible en maths est
respectivement de 0,08 ; 0,01 ; 0,01 pour l'axe 3, l'axe 5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité fort en maths est
respectivement de 0,08 ; 0,00 ; 0,02 pour l'axe 3, l'axe 5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité faible en sciences
est respectivement de 0,13 ; 0,00 ; 0,03 pour l'axe 3, l'axe 5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité fort en sciences
est respectivement de 0,14 ; 0,00 ; 0,04 pour l'axe 3, l'axe 5,
l'axe 7.
Le cosinus carré de la modalité
l'élève a déjà redoublé est de 0,01 pour
l'axe 7
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
facteurs explicatifs des acquisitions cognitives et du
redoublement, la compilation de l'axe 3, 5 et 7.
IV-2-2 : INTERPRETATION DES AXES FACTORIELS
'INTERPRETATION DE L'AXE 3 :
Les modalités suivantes sont celles qui sont
corrélées à l'axe 3 en fonction du critère de
corrélation que nous avons défini plus haut.
"I Côté positif : zone rurale,
pas un livre de lecture, faible en français, faible en sciences, classe
de moins de 50 élèves, l'enseignant habite dans un logement
administratif, faible en lecture, père cultivateur, directeur habite
dans un logement administratif.
"I Côté négatif : zone
urbaine, statut privé, pas un livre de lecture, fréquenté
l'école maternelle, quatre repas quotidiens, fort en français,
fort en math, fort en sciences, fort en lecture, classe de plus de 50
élèves, enseignant est une femme, l'enseignant n'habite pas dans
un logement administratif, père fonctionnaire, père
commerçant, quelqu'un aide l'élève à apprendre ses
leçons et à faire ses devoirs, directeur n'habite pas dans un
logement administratif.
Il ressort de cet axe que les élèves qui n'ont
pas de bons acquis cognitifs (faible en français, faible en sciences,
faible en lecture) sont surtout en milieu rural, n'ont pas de livre de lecture,
et sont de père cultivateur même s'ils ne sont pas forcement dans
des classes d'effectif pléthorique (car étant dans des classes de
moins de 50 élèves) et que leurs directeurs et enseignants
habitent dans un logement administratif.
Tandis que les élèves ayant de bonnes
acquisitions cognitives (forts en français, forts en math, forts en
sciences, forts en lecture) sont surtout en milieu urbain et dans des
écoles privées. De plus, ces élèves même
s'ils n'ont pas forcement un livre de lecture ont fréquenté
l'école maternelle et bénéficient de quatre repas
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
quotidiens. En outre, ces élèves sont surtout
soit de père fonctionnaire, soit de père commerçant et ont
quelqu'un qui les aide à la maison à apprendre leurs
leçons et à faire leurs devoirs. Enfin ils ont surtout une femme
comme enseignante et leurs enseignants et directeurs n'habitent pas le plus
souvent dans un logement administratif.
'INTERPRETATION DE L'AXE 5 :
Conformément à notre critère de
corrélation, les modalités suivantes peuvent être retenues
comme modalités corrélés à l'axe 5.
"I Côté positif :
Le coté positif de cet axe ne nous intéresse pas
car n'étant pas corrélé avec nos variables
d'intérêt.
"I Côté négatif :
Statut privé, forts en français, forts en math,
forts en sciences, enseignant est un homme, le titre de capacité de
l'enseignant est le CEAP, enseignant utilise fréquemment les travaux
à l'école, les travaux à domicile, la production orale
comme méthodes d'évaluation des apprentissages.
Cet axe nous illustre que les élèves
possédant de bonnes acquisitions cognitives (forts en français,
forts en math, forts en sciences) sont surtout dans des écoles
privées avec comme titre de capacité le plus élevé
de leurs enseignants qui est surtout le CEAP et ces derniers utilisent
fréquemment les travaux à l'école, les travaux à
domicile, la production orale comme méthodes d'évaluation des
apprentissages.
'INTERPRETATION DE L'AXE 7 :
Les modalités corrélées avec l'axe 7
toujours d'après notre critère de corrélations sont les
suivantes :
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
'(Côté positif :
Déjà redoublé, enseignant a au cours des
deux dernières années, participé à un ou des stages
de recyclage, âge supérieur à l'âge normal, directeur
parle la langue du milieu.
vCôté négatif :
Ecole privée, jamais redoublé, fort en
français, fort en math, fort en sciences, enseignant n'a pas au cours
des deux dernières années, participé à un ou des
stages de recyclage, enseignant utilise fréquemment les travaux à
l'école comme méthodes d'évaluation des apprentissages,
enseignant utilise très rarement les travaux à domicile comme
méthodes d'évaluation des apprentissages, directeur ne parle pas
la langue du milieu, titre de capacité le plus élevé du
directeur est le CEAP, le directeur n'a pas bénéficié
d'une formation complémentaire (stage de recyclage,...) au cours des
deux dernières années.
Les liaisons qui se dégagent de cet axe stipulent que :
Les élèves qui ont déjà
redoublé ont en général un âge supérieur
à l'âge normal. De plus ces élèves redoublent bien
que leurs enseignants aient en général au cours des deux
dernières années, participé à un ou des stages de
recyclage et que leurs directeurs d'école parlent le plus souvent la
langue du milieu ; toutes choses qui devaient contribuer à freiner ou du
moins à limiter les redoublements. Tandis que les élèves
qui n'ont jamais redoublé sont surtout dans des écoles
privées et sont ceux qui ont en général de bons acquis
cognitifs (forts en français, forts en math, forts en sciences). Ces
élèves ne redoublent pas malgré le fait que leurs
enseignants n'aient pas en général au cours des deux
dernières années, participé à un ou des stages de
recyclage et que leurs directeurs d'école en général n'ont
pas bénéficié d'une formation complémentaire (stage
de recyclage,...) au cours des deux dernières années. Cependant
même si leurs directeurs d'école ne parlent pas en
général la langue du milieu et que leurs
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
enseignants utilisent très rarement les travaux
à domicile comme méthodes d'évaluation des apprentissages,
les travaux à l'école sont fréquemment utilisés
comme méthodes d'évaluation de ces apprentissages. De plus, le
titre de capacité le plus élevé du directeur
d'école de ces élèves est en général le
CEAP. Comme nous l'avons mentionné plus haut, la faible contribution de
nos variables d'intérêt à la formation de chacun des axes
pris séparément nous oblige à considérer comme
facteurs explicatifs des acquisitions cognitives et du redoublement la
compilation des trois axes.
Il ressort donc de cette inférence que :
Les modalités qui sont corrélées avec la
variable acquisitions cognitives sont : zone rurale,pas un livre de
lecture,classe de moins de 50 élèves, l'enseignant habite dans un
logement administratif, père cultivateur, directeur habite dans un
logement administratif , école privée, fréquenté
l'école maternelle, quatre repas quotidiens, enseignant est une femme,
père fonctionnaire, père commerçant, quelqu'un aide
l'élève à apprendre ses leçons et à faire
ses devoirs, le titre de capacité de l'enseignant est le CEAP,
enseignant utilise fréquemment les travaux à l'école, les
travaux à domicile, la production orale comme méthodes
d'évaluation des apprentissages, le redoublement.
Les modalités qui sont corrélées avec la
variable redoublement sont : Enseignant a au cours des deux dernières
années, participé à un ou des stages de recyclage,
âge supérieur à l'âge normal, directeur parle la
langue du milieu, école privée, les acquisitions cognitives de
l'élève, enseignant utilise fréquemment les travaux
à l'école comme méthodes d'évaluation des
apprentissages, enseignant utilise très rarement les travaux à
domicile comme méthodes d'évaluation des apprentissages, titre de
capacité le plus élevé du directeur est le CEAP, le
directeur n'a pas bénéficié d'une formation
complémentaire (stage de recyclage,...) au cours des deux
dernières années.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Nous pouvons par conséquent considérer que les
différentes modalités corrélées respectivement avec
nos deux variables d'intérêt sont des facteurs qui expliquent
à priori les acquisitions cognitives d'une part et le redoublement
d'autre part.
Mais seule une analyse économétrique a permis
d'inférer à posteriori de façon définitive sur
cette hypothèse.
La validation de cette hypothèse a fait l'objet de
l'analyse suivante de notre travail : l'analyse économétrique.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
V : ANALYSE ECONOMETRIQUE
L'analyse exploratoire du chapitre précédent
matérialisée par l'analyse des correspondances multiples (ACM)
nous a permis d'identifier quelques modalités traduisant des liaisons
déterminantes avec les acquisitions cognitives d'une part et le
redoublement d'autre part.
Ainsi, nous avons pu établir dans un premier temps que
les acquisitions cognitives sont corrélées à plusieurs
types de modalités à savoir des modalités qui
représentent le niveau de redoublement de l'élève, des
modalités qui représentent l'environnement de
l'élève et enfin des modalités qui représentent
l'environnement scolaire de l'élève (caractéristiques du
maître et caractéristiques du directeur) ; et dans un second temps
que le redoublement est aussi corrélé à plusieurs types de
modalités à savoir des modalités qui représentent
le niveau des acquisitions cognitives de l'élève, des
modalités qui représentent l'environnement de
l'élève et des modalités qui représentent
l'environnement scolaire de l'élève.
On peut s'interroger alors sur le sens de ces modalités
et sur la manière dont elles dépendent les unes des autres. Nous
avons donc procédé à des analyses
économétriques pour confirmer les effets de ces modalités
qui ont été révélées par l'ACM. Ces analyses
nous ont permis de savoir si ces modalités des variables retenues par
l'ACM déterminent effectivement les acquisitions cognitives d'une part
et le redoublement d'autre part. Pour ce faire, nous commençons par
présenter le modèle économétrique qui a
été utilisé : le modèle probit.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
V-1 : PRESENTATION DU MODELE PROBIT
Historiquement, l'étude des modèles
décrivant les modalités prises par une ou plusieurs variables
qualitatives date des années 1940-1950. Les travaux les plus marquants
de cette époque sont sans conteste ceux de Bergson (1944, 1951)
consacrés notamment aux modèles dichotomiques simples (le
modèle probit par exemple). Les premières applications ont alors
essentiellement été menées dans le domaine de la biologie,
de la sociologie et de la psychologie.
ce n'est finalement que récemment, que ces
modèles ont été utilisés pour décrire des
données économiques avec notamment les travaux de Daniel L.
MacFadden (1974) et de James J. Heckman (1976). Or, l'application des
techniques économétriques propres aux variables qualitatives
à des problématiques économiques a largement
contribué à améliorer l'interprétation des
modèles simples comme par exemple le modèle probit.
Dans le cas d'un modèle dichotomique, la variable
expliquée du modèle ne peut prendre que deux modalités
Le modèle dichotomique probit admet pour variable
expliquée, non pas un codage quantitatif associé à la
réalisation d'un événement (comme dans le cas de la
spécification linéaire), mais la probabilité d'apparition
de cet événement, conditionnellement aux variables
exogènes. Ainsi nous modélisons cette probabilité par :
pi = prob ( yi = 1/ xi ) =
F (xiâ)
Ou la fonction F(.) désigne la fonction de
répartition de la loi normale centrée réduite
définie par :
ù 1 z2
? ù? R , ( )
F ù = exp - =
dz ö ( ù )
-8 2 ð 2
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Ainsi pour notre modèle probit, la probabilité
d'apparition de l'événement est définie comme la valeur de
la fonction de répartition de la loi normale centrée
réduite N (0 1) considérée au point xiâ
.
Le modèle probit s'écrit finalement
xi â 1 z 2
pi xi
= ö â
( ) = exp - dz i
,
1,..., ? = N -8 2 ð 2
V-2 : LES DETERMINANTS DES ACQUISITIONS
COGNITIVES V-2-1 : PRESENTATION DU MODELE
La liste des variables devant intervenir dans cette analyse a
déjà été présentée dans l'analyse
exploratoire précédente où nous avons décelé
les différentes modalités de ces variables qui sont
corrélées avec les acquisitions cognitives.
V-2-2 : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
~ La variable à expliquer (ou endogène) du
modèle
L'objectif recherché dans la présente analyse
est de quantifier les effets des facteurs susceptibles d'avoir une influence,
soit elle positive ou négative sur les acquisitions cognitives.
Comme variable d'intérêt, nous avons donc
considérer notre variable Acquisitions cognitives dont
les caractéristiques ont été présentées dans
la partie méthodologie. La variable endogène de notre
modèle est alors la variable qualitative binaire définie par :
0
ensemble
Acquisitions cognitives =
' si l élèveest faible dans l ' 1 '
si l élève est bon dans l ensemble
'
et elle est observée pour les 1747 élèves de
notre base de données.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Les variables explicatives du modèle à
priori retenues
Par référence à l'analyse des
correspondances multiples et des données disponibles dans notre base,
nous avons retenu a priori des variables susceptibles d'expliquer les acquis
scolaires au Burkina. Ces variables sont celles pour lesquelles les
modalités sont ressorties comme bien corrélées aux
différents axes factoriels de l'ACM et qui, par conséquent,
caractérisent significativement les élèves selon qu'ils
aient de bonnes acquisitions cognitives ou non.
Nous avons ainsi retenu les variables suivantes :
"Variables liées à l'environnement de
l'élève
Zone de résidence de l'élève
Possession d'un livre de lecture par l'élève
Profession du père de l'élève
Fréquentation de l'école maternelle
Nombre de repas quotidiens
Quelqu'un aide l'élève à apprendre ses
leçons et à faire ses devoirs L'élève a
déjà redoublé.
" Variables liées à l'environnement
scolaire de l'élève Caractéristiques de l'école
ou de la classe
Effectif de la classe
Statut de l'école
Caractéristiques de
l'enseignant
L'enseignant habite dans un logement administratif
Le sexe de l'enseignant
Le titre de capacité le plus élevé de
l'enseignant
Les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Les travaux à domicile, comme méthodes
d'évaluation des apprentissages La production orale comme
méthodes d'évaluation des apprentissages
Caractéristiques du directeur
Le directeur habite dans un logement administratif Le titre de
capacité le plus élevé du directeur d'école
V-2-3 : FORMULATION DU MODELE
Une fois les variables pouvant influencer les acquisitions
cognitives des élèves burkinabé
sélectionnées, nous avons maintenant estimer une relation
fonctionnelle entre ces acquis cognitifs et leurs supposés
déterminants par le biais des outils économétriques
appropriés.
Afin de supprimer l'arbitraire du codage et pour faciliter les
interprétations, nous avons systématiquement dichotomiser toutes
les variables explicatives car certaines ayant plus de deux modalités.
On a ainsi obtenu le modèle linéaire suivant :
Acquisitions cognitives = + 1
â â + 1
â + 1
â
0 1 Zone rurale
{ } {
2 Livre de lecture 3 Effectif faible
} { }
+ 1
â + 1
â + 1
â
4 { Logement de l'enseignant } {
5 Père fonctionnaire 6 Logement du directeur
} { }
+ 1
â + 1
â + 1
â
7 { Ecole publique } {
8 Quatre repas quotidiens } {
9 Enseignant homme }
+ 1
â + 1
â + 1
â
10 { Capacité CEAP de l'enseignant }
{
11 Capacité CEAP du directeur } {
12 Travaux à l'école}
+ 1
â + 1
â
13 { Travaux à domicile } {
14 Redoublement}
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Les fonctions indicatrices décrites en annexe sont
introduites pour mieux prendre en compte, l'effet éventuel de chaque
modalité sur les acquisitions cognitives.
Par exemple, en considérant la modalité
l'élève réside en milieu rural, la variable
indicatrice 1 { Zone rurale nous donne la mesure de
l'influence du milieu
}
rural de l'élève sur l'état de ses acquis
cognitifs.
V-2-4 : ESTIMATION DU MODELE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
L'estimation du modèle donne les résultats suivants
:
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau V-1 : Estimation probit du modèle des
acquisitions cognitives
Variables explicatives
|
Coefficients
|
P>|z|
|
Zone rurale
|
-0,6759807
|
0,000*
|
Livre de lecture
|
0,2798947
|
0,001*
|
Effectif faible
|
0,4241028
|
0,000*
|
Logement de l'enseignant
|
-0,0111606
|
0,921
|
Père fonctionnaire
|
0,4775019
|
0,000*
|
Logement du directeur
|
0,1486475
|
0,149
|
Ecole publique
|
-0,389267
|
0,060
|
Quatre repas quotidiens
|
0,0445591
|
0,683
|
Enseignant homme
|
-0,3666192
|
0,000*
|
Capacité CEAP de l'enseignant
|
-0,1226154
|
0,206
|
Capacité CEAP du directeur
|
0,7822847
|
0,001*
|
Travaux à l'école
|
0,3134812
|
0,002*
|
Travaux à domicile
|
-0,0092135
|
0.915
|
Redoublement
|
0,5666174
|
0.000*
|
Constante
|
-0,3936775
|
0.114
|
Number of obs = 1212
|
Log likelihood = -648,30938
|
LR chi2 (14) = 257,15
|
|
Prob > chi2 = 0,0000
|
variable dépendante:
|
Pseudo R2 = 0,1655
|
Acquisitions cognitives
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Ces résultats illustrent que d'une manière
générale le modèle est correctement
spécifié. Le pseudo R2 de McFadden, captant le pouvoir
explicatif du modèle dépasse les 10% (Pseudo R2 = 0,1655).
Ces résultats montrent en outre que certaines variables
bien que corrélées avec les acquisitions cognitives ont des
coefficients qui ne sont pas significativement différents de zéro
au seuil de 5%. Cela signifie que ces variables dans ce modèle, n'ont
aucune influence sur la probabilité qu'un élève pris dans
l'échantillon ait de bonnes acquisitions cognitives. Il s'agit notamment
des variables Logement de l'enseignant14, Logement du
directeur15, Ecole publique, Quatre repas quotidiens,
Capacité CEAP de l'enseignant, Travaux à domicile.
Par contre les autres variables du modèle exercent au
seuil de 5% une influence sur cette probabilité car leurs coefficients
sont significativement différents de zéro à ce seuil. On
obtient ainsi les variables suivantes comme déterminant les acquisitions
cognitives au seuil de 5%.
)Déterminants à influence positive
:
Possession d'un livre de lecture par l'élève
Effectif de la classe
Profession du père de l'élève
Le titre de capacité le plus élevé du
directeur d'école
les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages le redoublement.
Nous pouvons donc affirmer en supposant que toute chose reste
égale par ailleurs, que :
14 La variable logement de l'enseignement signifie que
l'enseignant habite dans un logement administratif
15 La variable logement du directeur signifie que le
directeur habite dans un logement administratif
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Un élève qui possède un livre de lecture
a plus de chance d'assimiler ce qu'on lui enseigne en classe par rapport
à celui qui n'en a pas ; l'importance des manuels scolaires qui avait
déjà été démontrée dans plusieurs
études est sans équivoque dans la présente étude
avec un accent particulier sur les livres de lecture qui semblent être
fondamentaux dans l'acquisition du savoir dans nos écoles.
Un élève qui se trouve dans une classe
d'effectif faible a plus de chance d'avoir de bon acquis cognitifs par rapport
à celui qui se trouve dans une classe d'effectif pléthorique ;
les classes d'effectif faible, en permettant aux enseignants de bien dispenser
les cours, de bien suivre chaque élève, de connaître les
lacunes dont dispose chacun d'eux afin de pouvoir les corriger, restent
incontestablement une condition favorable aux apprentissages dans notre
pays.
Un enfant de fonctionnaire est plus chanceux dans
l'assimilation des enseignements en classe par rapport à un
élève dont le père n'est pas un fonctionnaire ; les
fonctionnaires qui sont généralement des hommes instruits sont
plus aptes à suivre leurs enfants à la maison dans
l'évolution de leurs scolarité, dans leurs exercices et devoirs
et par ce biais créent pour eux un environnement propice à
l'assimilation du programme scolaire. Nous nous inscrivons donc dans un cercle
vertueux ou ce sont les enfants des instruits qui ont plus de chance
d'être instruits et ce sont les instruits qui ont plus de chance d'avoir
leurs enfants devenir des instruits. Ce cercle vertueux pour les enfants des
instruits se transforme malheureusement en cercle vicieux pour les enfants des
non instruits qui ont par rapport aux enfants des instruits de faibles chances
d'avoir de bons acquis cognitifs, à moins que les politiques publiques
arrivent à briser ce cercle et permettre aux enfants même ayant
des parents non instruits d'avoir au moins les mêmes chances que les
autres en termes d'acquisitions cognitives.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Un élève se trouvant dans une école dont
le titre de capacité le plus élevé du directeur est le
CEAP a plus de chance d'avoir de bonnes acquisitions cognitives par rapport
à un élève se trouvant dans une école dont le titre
de capacité le plus élevé du directeur d'école est
autre que le CEAP ; ce résultat ne signifie nullement que les directeurs
d'école titulaires du certificat élémentaire d'aptitude
pédagogique sont plus compétents que ceux ayant un titre plus
élevé, mais nous montre tout simplement que le CEAP bien
qu'étant le premier diplôme professionnel est suffisant pour faire
des directeurs d'école ou des enseignants des personnes capables
d'inculquer le savoir aux apprenants de nos écoles .Ainsi le niveau de
recrutement des enseignants du primaire : le BEPC qui fait l'objet d'une remise
en cause par de nombreux intervenants du système éducatif semble
ne pas être un facteur inopportun du système burkinabé mais
encore faut-il que ce niveau d'études des enseignants soit suivi d'une
formation professionnelle.
Un élève dont l'enseignant utilise
fréquemment les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages a plus de chance d' avoir de bons acquis
cognitifs par rapport à un élève dont l'enseignant
n'utilise pas fréquemment les travaux à l'école comme
méthodes d'évaluation des apprentissages. L'utilisation
fréquente des travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages en permettant un contrôle lors de
la composition de la part de l'enseignant ou d'autres surveillants permettent
l'évaluation des compétences réelles de
l'élève par rapport aux autres formes d'évaluation comme
par exemple les travaux à domicile où l'élève peut
se faire aider ou dans le pire des cas, peut faire traiter tout son devoir par
une autre personne. Par conséquent, les élèves qui s'en
sortent dans ces genres de travaux ont ipso facto de bonnes
acquisitions cognitives.
Un élève qui n'a jamais redoublé a plus de
chance d'avoir de bonnes acquisitions cognitives par rapport à celui
qui a déjà redoublé. Ce résultat
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
illustre que les élèves qui n'ont jamais
redoublé ont plus de chance d'avoir de bons acquis cognitifs par rapport
aux redoublants. Mais nous devons faire attention dans l'interprétation
de ce résultat car il ne veut pas dire à juste titre que le fait
pour un élève de redoubler une classe implique
systématiquement que cela fait de lui, un élève qui
n'apprendra pas plus l'année prochaine.
)Déterminants à influence
négative : Zone de résidence de
l'élève
Le sexe de l'enseignant
Nous pouvons déduire sous l'hypothèse que les
autres facteurs restent constants par ailleurs que :
Un élève qui se trouve en milieu rural a moins
de chance d'avoir de bons acquis cognitifs par rapport à celui qui se
trouve en milieu urbain ; comme dans la plupart des études faites sur le
fonctionnement des systèmes éducatifs, le milieu rural
apparaît toujours comme un milieu défavorable aux apprentissages
par rapport au milieu urbain.
Un élève dont l'enseignant est un homme a moins
de chance d'avoir de bonnes acquisitions cognitives par rapport à celui
dont l'enseignant est une femme. Les enseignants de sexe féminin
seront-ils plus efficaces que ceux de sexe masculin ? C'est ce que les
résultats semblent démontrés. Mais une explication plus
judicieuse de ces résultats est que les enseignants de sexe masculin
prédominent en zone rurale qui est une zone défavorable aux
apprentissages scolaires. Cette prédominance des hommes en milieu rural,
illustrée dans le tableau A416en annexe fait donc que les
enseignants de sexe masculin possèdent
16 Le tableau A4 illustre que 85,11% des
enseignants en zone rural sont des hommes et seulement 14,89% sont des femmes.
Le test de chi2 nous permet d'affirmer en toute quiétude que les
enseignants des zones rurales sont en majorité des hommes.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
les élèves qui ont de faibles acquisitions
cognitives, non pas parce qu'ils sont moins compétents que les
enseignants de sexe féminin, mais parce qu'ils sont en majorité
dans un milieu où les conditions d'un bon apprentissage des
enseignements sont défavorables.
Cette première estimation même si elle nous
permet de déterminer le sens de l'influence des différentes
variables déterminant les acquisitions cognitives ne nous permet pas par
contre de quantifier l'impact d'une des variables explicatives sur la
probabilité pour qu'un élève ait de bonnes acquisitions
cognitives. Le calcul des effets marginaux s'avère à cet effet
indispensable. Nous obtenons par conséquent le tableau suivant.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau V-2 : Estimation des effets marginaux du
modèle des acquisitions
cognitives
|
|
|
|
Variables explicatives
|
dF/dx
|
P>|z|
|
x-bar
|
Zone rurale
|
-0,2501225
|
0,000*
|
0,681518
|
Livre de lecture
|
0,1001242
|
0,001*
|
0,487624
|
Effectif faible
|
0,1488103
|
0,000*
|
0,571782
|
Logement de l'enseignant
|
-0,0039937
|
0,921
|
0,379538
|
Père fonctionnaire
|
0,181532
|
0,000*
|
0,114686
|
Logement du directeur
|
0,0533257
|
0,149
|
0,462046
|
Ecole publique
|
-0,1476037
|
0,060
|
0,923267
|
Quatre repas quotidiens
|
0,0160463
|
0,683
|
0,217822
|
Enseignant homme
|
-0,1360163
|
0,000*
|
0,764026
|
Capacité CEAP de l'enseignant -0,0433221
|
0,206
|
0,280528
|
Capacité CEAP du directeur
|
0,3025849
|
0,001* 0,04538
|
Travaux à l'école
|
0,1093499
|
0,002* 0,65099
|
Travaux à domicile
|
-0,0033009
|
0.915 0,631188
|
Redoublement
|
0,1971822
|
0.000* 0,567657
|
Number of obs = 1212
|
|
Log likelihood = -648,30938
|
LR chi2 (14) = 257,15
Prob > chi2 = 0,0000 variable dépendante:
Pseudo R2 = 0,1655 Acquisitions cognitives
Obs. P = 0,339934
pred. P = 0,3209738 (at x-bar)
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
L'estimation des effets marginaux nous permet de tirer les
conclusions suivantes:
)Pour les déterminants à influence
positive :
Autres choses égales par ailleurs :
Un élève qui possède un livre de lecture,
avec un coefficient de +0,100 a au point moyen une probabilité de
l'ordre de 2%[ (0,32)x (1-0,32)x0,100)]plus élevée
que celle d'un élève qui n'en a pas, d'avoir de
bonnes acquisitions cognitives.
Un élève qui se trouve dans une classe à
effectif faible, a en moyenne une probabilité de l'ordre de 3% plus
élevée que celle d'un élève qui se trouve dans une
classe à effectif pléthorique, de disposer de bons acquis
cognitifs.
Un enfant de fonctionnaire a en moyenne une probabilité
de l'ordre de 4% plus élevée que celle d'un élève
dont le père ne l'est pas dans l'assimilation des enseignements en
classe.
Un élève se trouvant dans une école dont
le titre de capacité le plus élevé du directeur
d'école est le CEAP, a, au point moyen, une probabilité de
l'ordre de 7% plus élevée que celle d'un élève se
trouvant dans une école dont le titre de capacité le plus
élevé du directeur d'école est autre que le CEAP, d'avoir
de bonnes acquisitions cognitives.
Un élève dont l'enseignant utilise
fréquemment les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages a au point moyen une probabilité
de l'ordre de 2% plus élevée que celle d'un élève
dont l'enseignant n'utilise pas fréquemment les travaux à
l'école comme méthodes d'évaluation des apprentissages
d'avoir de bons acquis cognitifs .
Un élève qui n'a jamais redoublé a en
moyenne une probabilité de l'ordre de 4% plus élevée que
celle d'un élève qui a déjà redoublé d'avoir
de bonnes acquisitions cognitives.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
)Pour les déterminants à influence
négative :
Cetéris paribus :
Un élève qui se trouve en milieu rural a en
moyenne une probabilité de l'ordre de 5% moins élevée que
celle d'un élève qui se trouve en milieu urbain d'avoir de bons
acquis cognitifs.
Un élève dont l'enseignant est un homme a au
point moyen une probabilité de l'ordre de 3% moins élevée
que celle d'un élève dont l'enseignant est une femme d'avoir de
bonnes acquisitions cognitives.
De plus, le tableau des effets marginaux illustre que la
variable « Travaux à l'école fréquemment comme
méthodes d'évaluation des apprentissages » est celle qui a
l'effet le plus important (x-bar=+0,65099) parmi les variables qui ont une
influence positive sur les chances de l'élève d'avoir de bonnes
acquisitions cognitives et pour ce qui concerne les variables ayant une
influence négative sur cette probabilité, la variable « Zone
de résidence de l'élève » a l'effet le plus
important(x-bar -0,681518). Retenons aussi que l'effet en valeur absolue de la
variable « Zone de résidence de l'élève »
l'emporte sur l'effet de la variable « Travaux à l'école
fréquemment utilisés comme méthodes d'évaluation
des apprentissages ». Nous pouvons par conséquent
conclure avec moins de risques de nous tromper qu'un élève se
trouvant en milieu rural dans notre échantillon n'a pas de bonnes
acquisitions cognitives.
A l'issue de la détermination de ce modèle
explicatif des acquisitions cognitives des élèves
burkinabé, les facteurs explicatifs de ces acquisitions sont la
possession d'un livre de lecture par l'élève, l'effectif de la
classe, la profession du père de l'élève, le titre de
capacité le plus élevé du directeur d'école, les
travaux à l'école comme méthodes d'évaluation des
apprentissages, le redoublement, la zone de résidence de
l'élève, le sexe de l'enseignant. Ces
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
facteurs nous permettent ainsi de déterminer
l'état des acquisitions (bonnes acquisitions ou pas) d'un
élève ; les facteurs à influence positive
caractérisant les élèves burkinabé ayant de bons
acquis cognitifs et les facteurs à influence négative
caractérisant les élèves burkinabé n'ayant pas de
bons acquis cognitifs.
V-3 : LES DETERMINANTS DU REDOUBLEMENT V-3-1 :
PRESENTATION DU MODELE
Les variables devant intervenir ici sont celles décrites
au niveau de l'analyse exploratoire comme corrélées avec notre
variable d'intérêt, le redoublement.
V-3-2 : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
~ La variable à expliquer (ou variable
endogène) du modèle
Nous cherchons ici à quantifier les effets des facteurs
susceptibles de jouer un rôle significatif sur le redoublement.
Comme variable d'intérêt, nous retenons la
variable dichotomique Redoublement dont les
caractéristiques ont été présentées dans la
partie méthodologie. Nous considérons donc ici comme redoublant,
un élève qui a déjà repris au moins une classe
durant son cycle d'étude.
La variable endogène de notre modèle est alors la
variable qualitative dichotomique définie par :
0 '
si l élève a redoublé au moins un
niveau
Re doublement =
1 '
si l élève n a redoublé aucun niveau
'
et elle est observée pour les 1747 élèves de
notre base de données.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Les variables explicatives du modèle a priori
retenues
Les variables a priori retenues comme susceptibles d'expliquer le
redoublement sont celles qui, bien corrélées aux
différents axes factoriels de l'ACM, caractérisent par
conséquent, les élèves selon qu'ils aient
déjà redoublé ou pas. Les variables suivantes sont
retenues :
"Variables liées à l'environnement de
l'élève
L'âge de l'élève
Les acquisitions cognitives de l'élève
"Variables liées à l'environnement scolaire
de l'élève
Caractéristiques de l'école ou de la
classe
Statut de l'école
Caractéristiques de
l'enseignant
La participation de l'enseignant à un stage de recyclage
pendant ces deux dernières années
Les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages Les travaux à domicile, comme
méthodes d'évaluation des apprentissages
Caractéristiques du directeur
La participation du directeur à un stage de recyclage
pendant ces deux dernières années
La langue parlée par le directeur d'école
Le titre de capacité le plus élevé du
directeur d'école
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
V-3-3 : FORMULATION DU MODELE
Par analogie au modèle des acquisitions cognitives, le
modèle linéaire suivant a été retenu.
Redoublement
= â
+ â 1 + â 1
0 1 { Re cyclage de l enseignant
' } {
2 Re cyclage du directeur }
+
â
1 + â 1 + â 1
3 { Plus que l ' age normal } {
4 Langue du directeur } {
5 Ecole publique}
â 1 + â 1 + â 1 +
â 1
6 { Acquisitions cognitives } {
7 Travaux à l école
' } {
8 Travaux à domicile } {
9 Capacité CEAP du directeur }
V-3-4 : ESTIMATION DU MODELE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
L'estimation du modèle donne les résultats suivants
:
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau V-3 : Estimation probit du modèle du
redoublement
Variables explicatives
|
Coefficients
|
P>|z|
|
Recyclage de l'enseignant
|
0,0376963
|
0,677
|
Recyclage du directeur
|
-0,0108284
|
0,902
|
Plus que l'âge normal
|
-1,071084
|
0,000*
|
Langue du directeur
|
-0,0266326
|
0,782
|
Ecole publique
|
0,7261352
|
0,000*
|
Acquisitions cognitives
|
0,4070704
|
0,000*
|
Travaux à l'école
|
-0,1914693
|
0,017*
|
Travaux à domicile
|
-0,0808211
|
0,300
|
Capacité CEAP du directeur
|
0,4246897
|
0,026*
|
Constante
|
0,2571388
|
0,198
|
Number of obs = 1303
|
Log likelihood = -781,34539
|
LR chi2 (14) = 222,19
Prob > chi2 = 0,0000 variable dépendante:
Pseudo R2 = 0,1245 Redoublement
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
D'une manière générale le modèle est
correctement spécifié. Le pseudo R2 de McFadden,
captant le pouvoir explicatif du modèle dépasse les 10%
(Pseudo R2 = 0,1245).
Les variables Recyclage de l'enseignant, Recyclage du
Directeur, langue du Directeur, Travaux à domicile bien que
corrélées avec le redoublement ont des coefficients qui ne
sont pas significativement différents de zéro au seuil de 5%.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Dans ce modèle, elles n'ont donc aucune influence sur la
probabilité qu'un élève pris dans l'échantillon
n'ait jamais redoublé.
Les autres variables du modèle exercent au seuil de 5%
une influence sur cette probabilité car leurs coefficients sont
significativement différents de zéro à ce seuil. On
obtient ainsi les variables suivantes comme déterminant le redoublement
des élèves burkinabé au seuil de 5%.
)Déterminants à influence positive
:
Statut de l'école
Les acquisitions cognitives de l'élève
Le titre de capacité le plus élevé du
directeur d'école est le CEAP
Nous pouvons affirmer en supposant que toutes choses restent
égales par ailleurs que :
Un élève qui se trouve dans une école
publique a plus de chance de n'avoir jamais redoublé par rapport
à celui qui se trouve dans une école privée. Les
élèves des écoles publiques redoublent moins que ceux des
écoles privées. Estce parce qu'ils sont plus efficaces que ceux
des écoles privées ? Ou parce que la politique éducative
dans les écoles publiques ne prend pas nécessairement le niveau
d'acquisition des élèves comme une condition de la promotion de
ceuxci ? La deuxième alternative semble plus raisonnable dans la mesure
où le Tableau III-14 montre que les élèves des
écoles publiques apprennent moins que ceux des écoles
privées.
Un élève qui a de bonnes acquisitions cognitives
a plus de chance de n'avoir jamais repris son cursus scolaire par rapport
à celui qui n'a pas de bons acquis cognitifs. Ce résultat est
trivial dans la mesure où une condition sine qua non pour un
élève d'être promu est d'avoir de bons acquis cognitifs. Ce
résultat nous montre que les élèves ayant de bons acquis
en classe de CM1 sont des
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
apprenants qui avaient probablement les mêmes acquis
dans les classes précédentes. Cette hypothèse peut nous
permettre de conclure que les déterminants des acquisitions cognitives
et du redoublement sont les mêmes dans chacune des classes du cycle
primaire.
Un élève qui se trouve dans une école
dont le titre de capacité le plus élevé du directeur
d'école est le CEAP a plus de chance de n'avoir jamais redoublé
par rapport à celui qui se trouve dans une école dont le titre de
capacité le plus élevé du directeur d'école est
autre que le CEAP.
)Déterminants à influence
négative :
L'âge de l'élève
Les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages.
Nous déduisons sous l'hypothèse orthodoxe que les
autres facteurs restent constants par ailleurs que :
Un élève qui a plus que l'âge normal
c'est-à-dire plus que 11 ans au cm1 a moins de chance de n'avoir jamais
redoublé par rapport à celui qui a plus de l'âge normal. Ce
résultat est trivial dans la mesure où chaque fois qu'un
élève redouble, l'âge continue d'évoluer bien qu'il
reprenne la classe. Ainsi à moins que l'élève soit
rentré très tôt à l'école, le fait de
redoubler fait de lui un élève plus âgé que ses
camarades de classe qui n'ont jamais repris et qui sont admis à
l'école à l'âge normal. Par contre, si nous supposons que
l'élève est allé tard à l'école, nous
arrivons à la conclusion des chercheurs du PASEC selon laquelle les
enfants trop âgés à leur entrée à
l'école demeurent handicapés pour le reste de leur
scolarité.
Un élève dont l'enseignant utilise
fréquemment les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages a moins de chance de n'avoir
jamais redoublé par rapport à celui dont l'enseignant
n'utilise pas fréquemment les
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages. Même si l'utilisation
fréquente des travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages permet une bonne assimilation des cours
dispensés en classe pour certains élèves, ces travaux
constituent une barrière pour d'autres élèves qui ne
pouvant pas avoir recours à d'autre personnes pendant les compositions,
expriment leurs compétences propres jugées insuffisantes pour
être promus en classe supérieure.
Le tableau des effets marginaux suivant nous a permis de
quantifier l'impact de ces variables explicatives significatives sur la
probabilité pour qu'un élève n'ait jamais redoubler.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau V-4 : Estimation des effets marginaux du
modèle du redoublement
Variables explicatives
|
dF/dx
|
P>|z|
|
x-bar
|
Recyclage de l'enseignant
|
0,0147306
|
0,677
|
0,508826
|
Recyclage du directeur
|
-0,0042309
|
0,902
|
0,545664
|
Plus que l'âge normal
|
-0,3826259
|
0,000
|
0,659248*
|
Langue du directeur
|
-0,0103904
|
0,782
|
0,785879
|
Ecole publique
|
0,2816584
|
0,000
|
0,938603*
|
Acquisitions cognitives
|
0,1552916
|
0,000
|
0,319263*
|
Travaux à l'école
|
-0,0742432
|
0,017
|
0,650806*
|
Travaux à domicile
|
-0,0315268
|
0,300
|
0,589409
|
Capacité CEAP du directeur
|
0,1557242
|
0,026
|
0,049117*
|
Number of obs = 1303
|
Log likelihood = -781,34539
|
LR chi2 (14) = 222,19
Prob > chi2 = 0,0000 variable dépendante:
Pseudo R2 = 0,1245 Redoublement
Obs. P = 0,5640829
pred. P = 0,5806279 (at x-bar)
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Les conclusions suivantes peuvent être tirées :
)Pour les déterminants à influence
positive :
Autres choses égales par ailleurs :
Un élève qui se trouve dans une école
publique, a au point moyen une probabilité de l'ordre de 7% plus
élevée que celle d'un élève qui se trouve dans une
école privée de n'avoir jamais redoublé.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Un élève qui a de bonnes acquisitions
cognitives, a en moyenne une probabilité de l'ordre de 4% plus
élevée que celle d'un élève qui n'a pas de bons
acquis cognitifs de n'avoir jamais repris une classe durant son cursus.
Un élève qui se trouve dans une école
dont le titre de capacité le plus élevé du directeur
d'école est le CEAP, a en moyenne une probabilité de l'ordre de
4% plus élevée que celle d'un élève qui se trouve
dans une école dont le titre de capacité le plus
élevé du directeur d'école est autre que le CEAP de ne
jamais redoublé.
)Pour les déterminants à influence
négative :
Cetéris paribus :
Un élève qui a plus que l'âge normal, a en
moyenne une probabilité de l'ordre de 9% moins élevée que
celle d'un élève qui a au plus l'âge normal de n'avoir
jamais redoublé.
Un élève dont l'enseignant utilise
fréquemment les travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des apprentissages, a au point moyen une probabilité
de l'ordre de 2% moins élevée que celle d'un élève
dont l'enseignant n'utilise pas fréquemment les travaux à
l'école comme méthodes d'évaluation des apprentissages de
n'avoir jamais redoublé.
Le tableau des effets marginaux souligne que la variable
statut de l'école est celle qui a l'effet le plus
important (x-bar=+0,938603) parmi les variables qui ont une influence positive
sur les chances que l'élève n'ait jamais redoublé et pour
ce qui concerne les variables ayant une influence négative sur cette
probabilité, la variable travaux à l'école comme
méthodes d'évaluation des apprentissages a l'effet le
plus important (x-bar =-0,681518). Retenons que l'effet en valeur absolue de la
variable statut de l'école l'emporte sur l'effet de la
variable travaux à l'école comme méthodes
d'évaluation des
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
apprentissages. Nous pouvons par
conséquent conclure avec moins de risque de nous tromper que les
élèves des écoles publiques dans notre échantillon
ne redoublent pas ou plutôt redoublent très peu.
A l'issue de la détermination de ce modèle, les
facteurs explicatifs du redoublement des élèves burkinabé
sont l'âge de l'élève, les acquisitions cognitives de
celui-ci, le statut de l'école, les travaux à l'école
comme méthodes d'évaluation des apprentissages, le titre de
capacité le plus élevé du directeur d'école. Les
facteurs à influence positive caractérisant les
élèves burkinabé qui ne redoublent pas et les facteurs
à influence négative caractérisant les
élèves burkinabé qui ont redoublé au moins un
niveau.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
92
|
|
|
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE D'EFFET CAUSAL
|
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
93
|
|
|
VI : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LES ACQUISITIONS COGNITIVES ET SUR LE REDOUBLEMENT
|
« En tout cas, l'impact de
la présence d'une cantine scolaire est très positif ; lorsque
vous avez une cantine scolaire, déjà le taux de recrutement est
élevé, les parents inscrivent massivement les enfants ; La
cantine scolaire a un impact positif sur les rendements des enfants, dès
qu'ils finissent de manger à midi, ils se mettent sous un arbre pour
lire leurs leçons.
Avec la cantine scolaire, les abandons sont moindres. Dans
mon école, j'enregistre seulement quatre abandons sur 92 dont deux
malades. Franchement sans cantine scolaire l'année prochaine, je ne suis
pas sûr qu'on aura même vingt (20) inscrits dans l'école car
c'est la cantine qui motive beaucoup les parents et les élèves.
» Moussa BIGTOGO, directeur de l'école de GUELE/ CEB
de TOEGHIN/ KOURWEOGO.
« Il n'y a pas de cantine scolaire dans mon
école. Vraiment, sans cantine scolaire c'est très difficile. Il
y'a des enfants qui font des kilomètres pour venir à
l'école et à midi, ils restent à jeûn, ou ils
grimpent sur des arbres fruitiers à la recherche de quoi calmer leur
faim.
En classe de fois, tu as envie de crier sur les enfants
pour qu'ils soient attentifs mais toi-même tu vois que ce n'est pas de
leurs fautes, on sent qu'ils ont faim et ne sont pas aptes à bien suivre
le cours ; Beaucoup abandonnent. » Boukary SAWADOGO,
enseignant à l'école de BETO/ CEB de SILLY/
NEBIELIANAYOU.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Ces affirmations sont issues de la réponse de deux
enseignants de l'école primaire ; le premier enseignant
bénéficiant d'une cantine scolaire dans son école et le
second pas, à la question : qu'en pensez-vous de l'importance de
la présence d'une cantine scolaire dans votre école ?
Ces propos nous montrent donc que l'importance de la
présence d'une cantine scolaire dans une école est sans
équivoque. C'est dans le souci de modéliser cette importance sur
la qualité de notre système éducatif que la
présente analyse d'effet causale tient lieu.
Nous avons par conséquent déterminé
l'effet de la présence d'une cantine scolaire sur le niveau des
acquisitions cognitives des élèves burkinabé et sur
l'état de redoublement de ces derniers, mais après avoir
présenté la méthode (le propensity score matching) qui a
été utilisée, dans un premier temps.
VI-1: PRESENTATION DU PROPENSITY SCORE MATCHING
Pour étudier l'effet d'une politique, nous devons
pouvoir comparer la situation des individus avant et après la mise en
oeuvre de la politique. Lorsque les données dont on dispose ne
permettent pas d'observer la situation avant la mise en oeuvre de la politique,
les techniques de `propensity score matching' constituent une option
intéressante afin de pallier ce déficit informationnel.
L'une des difficultés majeures dans l'analyse des
effets des politiques (ici dotation d'une école en cantines) est de
disposer d'un groupe ou échantillon de contrôle qui permette de
décrire la situation des élèves dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire (interne ou endogène)
avant que leur école ait été dotée en cantine.
Soit D une variable dichotomique égale à 1 si
l'élève est dans une école qui bénéficie
d'une cantine scolaire et 0 sinon et Y la variable sur laquelle est
censée
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
agir la présence d'une cantine scolaire à
l'école (dans notre cas, Y sera respectivement les acquisitions
cognitives et le redoublement pour les première et deuxième
analyse). Y0 capte l'état des élèves dont
l'école ne dispose pas
d'une cantine scolaire et Y1 traduit celui des
élèves dont l'école dispose d'une
cantine scolaire. L'effet de la présence d'une cantine
scolaire s'exprime comme suit :
Ä Y = E Y - Y D = (1)
( / 1)
1 0
En décomposant l'équation (1), nous obtenons
l'équation (2) suivante :
Ä Y = E Y D = - E Y D = (2)
( / 1) ( / 1)
1 0
Le deuxième terme du membre de droite de
l'équation (2) représente l'échantillon contrefactuel ou
le groupe de comparaison et décrit l'état (le niveau des
acquisitions cognitives ou le niveau de redoublement) des élèves
dont l'école bénéficie d'une cantine scolaire (interne ou
endogène) avant que leur école ait été dotée
en cantine.
Dans le cadre des sciences médicales, il est parfois
possible d'observer la situation des patients avant l'application du
traitement, on dispose alors d'un groupe de comparaison pur. En revanche, il
est plus complexe de disposer d'un groupe-témoin lorsque l'on
s'intéresse comme dans ce cas présent à l'effet de la
présence d'une cantine scolaire à l'école sur les
acquisitions cognitives et le niveau de redoublement des élèves.
En effet, l'enquête sur les acquis des élèves
burkinabé de 2006 donne une image de la situation des
élèves en un point du temps (coupe transversale) et ne permet
donc pas d'observer la situation des élèves dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire (interne ou endogène)
avant
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
que leur école ait été dotée en
cantine. En d'autres termes, notre composante E Y D= reste
inobservée.
( / 1)
0
L'objectif de la présente analyse est de construire
artificiellement un groupe de comparaison en utilisant les
caractéristiques observées des élèves dont
l'école ne bénéficie pas d'une cantine scolaire (interne
ou endogène) et par ricochet déterminer l'effet moyen de la
présence d'une cantine scolaire à l'école sur nos deux
variables d'intérêt.
VI-2 : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LES ACQUISITIONS COGNITIVES
VI-2-1 : ESTIMATION DU PROPENSITY SCORE
Les scores de propension sont estimés à partir du
modèle dichotomique représenté dans le tableau ci-dessous
:
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau VI-1 : Estimation du propensity score (cas du
modèle des
acquisitions cognitives)
|
|
|
Variables explicatives
|
Coefficients
|
P>|z|
|
Zone rurale
|
0,7363056
|
0,000*
|
Ecole publique
|
0,5794328
|
0,001*
|
Effectif faible
|
-0,0856053
|
0,329
|
Logement de l'enseignant
|
-0,1339594
|
0,158
|
Quatre repas quotidiens
|
-0,4589434
|
0,000*
|
Enseignant homme
|
0,3111599
|
0,001*
|
Capacité CEAP du directeur
|
0,1981344
|
0,275
|
Constante
|
-0,253085
|
0,176
|
Number of obs = 1518
|
Log likelihood = -708,88087
|
LR chi2 (14) = 211,86
|
|
Prob > chi2 = 0,0000
|
variable dépendante:
|
Pseudo R2 = 0,1300
|
cantine scolaire
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Les variables déterminant le fait pour un
élève de bénéficier d'une cantine scolaire (interne
ou endogène) ou non à l'école ont trait à la zone
d'implantation de l'école (rurale ou urbaine), au statut de
l'école (public ou privé), à l'effectif de la classe
(effectif faible ou pléthorique), au fait que l'enseignant habite dans
un logement administratif ou non, au nombre de repas pris quotidiennement par
l'élève (quatre repas quotidiens ou non), au sexe de l'enseignant
(homme ou femme), au CEAP comme le titre de capacité le plus
élevé du directeur d'école ou non.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
D'une manière générale, le modèle est
correctement spécifié. Le pseudo R2 de McFadden,
captant le pouvoir explicatif du modèle dépasse les 10%
(Pseudo R2 = 0,1300). Les variables censées
déterminer l'éligibilité telles que les variables Zone de
l'école, école publique, quatre repas quotidiens, enseignant
homme agissent significativement au seuil de 5% sur la probabilité que
l'élève bénéficie d'une cantine scolaire (interne
ou endogène) à l'école. En effet les résultats
illustrent que le fait que l'école soit située en zone rurale par
rapport à la zone urbaine, le fait que l'élève soit dans
une école publique par rapport à une école privée,
le fait que l'enseignant soit un homme par rapport à une femme
accroissent significativement cette probabilité.
Par contre le fait que l'élève ait quatre repas
quotidiens par rapport à un nombre de repas quotidien moindre
réduit significativement la probabilité que l'élève
bénéficie d'une cantine scolaire (interne ou endogène)
à l'école. Ces résultats confirment que la promotion des
cantines scolaires cible les écoles publiques du milieu rural au
détriment des écoles situées dans les centres urbains
où la majorité des élèves ont quatre repas
quotidiens (confère tableau A7)17
Notons cependant que les variables : effectif faible, logement
de l'enseignant, Capacité CEAP du directeur n'ont aucun effet
significatif sur la probabilité que l'école
bénéficie d'une cantine scolaire (interne ou endogène).
17 Le tableau A montre que 57,67% des
élèves qui ont quatre repas quotidiens sont en milieu urbain
contre
42,33% qui sont en milieu rural. Le test de chi2 permet de
conclure que la majorité des élèves qui se trouvent en
milieu urbain bénéficie de quatre repas quotidiens.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
VI-2-2 : EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LES ACQUISITIONS COGNITIVES
Tableau VI-2 : Estimation de l'effet de traitement moyen
avec la méthode du " voisin le plus proche"(cas du modèle des
acquisitions cognitives)
n. treat. n. contr. ATT Std. Err. t
1258 352 0,084 0,042 2,773
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
L'estimation de l'effet moyen de la présence d'une
cantine scolaire (interne ou endogène) à l'école sur le
fait que l'élève ait de bonnes acquisitions cognitives par la
méthode du " voisin le plus proche"est illustrée dans le tableau
ci dessus. La méthode du « voisin le plus proche » consiste
à trouver pour chaque élève dans l'échantillon des
élèves bénéficiant d'une cantine scolaire (interne
ou endogène) à l'école, l'observation dans
l'échantillon des élèves ne bénéficiant pas
d'une cantine scolaire (interne ou endogène) à l'école qui
a le score de propension le plus proche, comme mesuré, par la
différence absolue dans les scores. Formellement, cela consiste à
trouver pour un groupe d'élèves dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire, un groupe
d'élèves dont l'école ne bénéficie pas d'une
cantine scolaire mais ayant des caractéristiques voisines aux
élèves du premier groupe. Cela nous permettra par
conséquent de « comparer ce qui est comparable » et de
dégager ainsi l'effet moyen de la présence d'une cantine scolaire
sur les acquisitions cognitives.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
De cette estimation, il ressort que par rapport à un
élève dont l'école ne bénéficie pas d'une
cantine scolaire, un élève dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire a 8,4% plus de chance d'avoir de
bons acquis cognitifs.
Ce résultat montre que la cantine scolaire a un effet
positif sur les acquisitions cognitives des élèves
burkinabé.
L'effet est d'autant plus significatif que le t de student qui
représente le seuil de signification avec un risque de se tromper de 5%
est supérieur à 1,96.
VI-3 : EFFET CAUSAL DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LE REDOUBLEMENT
VI-2-1 : ESTIMATION DU PROPENSITY SCORE
Les scores de propension sont estimés à partir du
modèle dichotomique représenté dans le tableau ci-dessous
:
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Tableau VI-3 : Estimation du propensity score (cas du
redoublement)
Variables explicatives Coefficients P>|z|
Zone rurale 0,6966842 0,000*
Ecole publique 0,5948286 0,000*
Quatre repas quotidiens - 0,4678557 0,000*
Enseignant homme 0,3227306 0,000*
Acquisitions cognitives 0,2525501 0,004*
Constante - 0,4094022 0,027
Number of obs = 1534 Log likelihood = -708,68008
LR chi2 (14) = 220,49
Prob > chi2 = 0,0000 variable dépendante:
Pseudo R2 = 0,1346 cantine scolaire
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Les variables déterminant, ici le fait pour un
élève de bénéficier d'une cantine scolaire (interne
ou endogène) ou non à l'école, ont trait à la zone
d'implantation de l'école, au statut de l'école, au nombre de
repas pris quotidiennement par l'élève, au sexe de l'enseignant,
aux acquisitions cognitives de l'élève.
Le modèle est correctement spécifié. Le
pseudo R2 de McFadden, captant le pouvoir explicatif du
modèle dépassant les 10% (Pseudo R2 = 0,1346).
Toutes les variables censées déterminer
l'éligibilité agissent significativement au seuil de 5% sur la
probabilité que l'élève ait déjà
redoublé. Ainsi, les résultats illustrent que le fait que
l'école soit située en zone rurale par rapport à la zone
urbaine, le fait que l'élève soit dans une école publique
par rapport à une école
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
privée, le fait que l'enseignant soit un homme par
rapport à une femme, le fait qu'un élève ait de bons
acquis cognitifs par rapport à un autre qui ne les ait pas accroissent
significativement cette probabilité. L'effet positif de la variable
Acquisitions cognitives sur la probabilité que l'élève
bénéficie de la présence d'une cantine scolaire dans son
école vient confirmer les résultats du tableau VI-3 car cela
implique que les élèves qui ont une cantine scolaire dans leurs
écoles dans notre échantillon, ont plus de chance d'avoir de bons
acquis cognitifs. Et comme dans l'estimation du propensity score au niveau du
modèle des acquisitions cognitives, le fait que l'élève
ait quatre repas quotidiens par rapport à un nombre de repas quotidien
moindre, réduit significativement la probabilité.
VI-2-2 : EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR
LE REDOUBLEMENT
Tableau VI-4 : Estimation de l'effet de traitement moyen
avec la méthode du " voisin le plus proche"(cas du modèle du
redoublement)
n. treat. n. contr. ATT Std. Err. t
1258 410 -0,092 0,040 -2,321
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
L'estimation de l'effet moyen de la présence d'une
cantine scolaire (interne ou endogène) à l'école sur le
fait que l'élève ait déjà redoublé toujours
par la méthode du « voisin le plus proche » est
illustrée dans le tableau ci dessus.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
De cette estimation, il ressort que par rapport à un
élève dont l'école ne bénéficie pas d'une
cantine scolaire, un élève dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire a 9,2% moins de chance de
n'avoir jamais redoublé. Autrement dit, par rapport à un
élève dont l'école ne bénéficie pas d'une
cantine scolaire, un élève dont l'école
bénéficie d'une cantine scolaire a 9,2% plus de chance d'avoir
déjà redoublé.
Ce dernier résultat montre que la cantine scolaire a un
effet négatif sur le redoublement des élèves
burkinabé.
A l'issue de cette analyse d'effet causal, il ressort que les
facteurs déterminants le fait pour un élève de
bénéficier d'une cantine scolaire (interne ou endogène) ou
non à l'école sont la zone d'implantation de l'école, le
statut de l'école, le nombre de repas pris quotidiennement par
l'élève, le sexe de l'enseignant, les acquisitions cognitives de
l'élève. Les facteurs à influence positive étant
favorables à la probabilité que l'école
bénéficie d'une cantine scolaire et les facteurs à
influence négative étant défavorables à cette
probabilité.
En somme, les résultats nous permettent de conclure que
la cantine scolaire a un effet positif sur les acquisitions cognitives des
élèves burkinabé. Cependant quant à son effet sur
le redoublement, il est négatif. Ces résultats portent à
croire que la cantine scolaire bien que favorisant les acquis scolaires,
encourage le redoublement. Mais nous pouvons interpréter ces
résultats sous un autre angle à savoir que l'effet négatif
de la cantine scolaire sur les chances d'un élève de n'avoir
jamais redoublé peut signifier que la cantine scolaire, à
défaut d'avoir des effets positifs sur l'acquisition cognitive de
l'élève, permet de le garder dans le système
éducatif. Cela signifie en outre que les élèves se
trouvant dans des écoles sans cantines scolaires et n'étant pas
dans les conditions pour assimiler les enseignements en classe, au lieu de
reprendre la ou les classes, abandonnent tout simplement les études.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Chaque enfant a droit à une éducation de base,
à l'acquisition du savoir et des aptitudes de base nécessaires
pour jouer un rôle actif dans la société ; l'Etat et les
autres acteurs du système éducatif ont l'obligation de veiller
à ce que ceux qui sont à même de faire des études
n'en soient pas empêchés pour cause de pauvreté,
d'éloignement géographique, d'appartenance au sexe féminin
ou à des minorités ethniques désavantagées, ou de
besoins spéciaux d'éducation. Si la scolarisation primaire
universelle (SPU) constitue une condition nécessaire pour satisfaire ce
droit de chaque enfant à l'éducation et pour réduire les
innéquités constatées au niveau de l'offre
d'éducation, elle n'en est pas une condition suffisante pour la
réalisation de l'éducation pour tous. En effet,
l'éducation pour tous (EPT) exige en plus des progrès
quantitatifs matérialisés par l'accès à
l'éducation, une évolution qualitative de nos systèmes
éducatifs.
C'est dans ce sillage que nous avons choisi à partir de
notre base de données (enquêtes sur les acquis scolaires de 2006)
et d'autres sources de données (statistiques de l'éducation de
base et tableau de bord de l'éducation de base de 2006/2007) d'analyser
l'efficacité interne du sous-système éducatif primaire du
Burkina Faso.
L'analyse de cette efficacité interne nous a permis de
nous rendre compte que :
En dehors de la classe de CM2 où le taux de redoublement
est exceptionnellement élevé le taux de redoublement bien que
toujours élevé au Burkina reste en général au
dessous de la barre des 22% et que les élèves
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
redoublent plus au début de chaque sous cycle. Quant
aux abandons scolaires, ils sont plus poussés dans les classes de CP2 et
CE2 et le niveau d'étude qui enregistre le taux d'abandon le plus bas
est le CM1. Cela traduit l'effort fait autour des élèves du CM1
qui sont presqu'en fin du cycle, d'au moins l'achever. Le gaspillage de
ressources imputables aux redoublements et aux abandons scolaires
représente en 2007 environ 27% des ressources mobilisées dans le
secteur.
Le niveau des acquis scolaires des élèves du
Burkina est faible dans l'ensemble (environ 69% de ces élèves ont
de faibles acquis). Les élèves ont des difficultés
très poussées surtout au niveau des mathématiques, dans
les matières comme le calcul mental et la géométrie, ou
plus de 90% de ces élèves ont de faibles acquis cognitifs. Le
niveau des acquisitions peut être jugé acceptable seulement en
compréhension pour la discipline de français, en
arithmétique pour la discipline des mathématiques, en corps
humain et hygiène, en application pour la discipline de sciences
d'observation et dans la discipline de lecture ou plus de 50% des
élèves ont de bons acquis cognitifs. Grâce à la
création d'un indice que nous avons nommé indice
d'efficacité interne du fait des non-acquis et à une simulation,
nous avons montré la possibilité de gaspillage de ressources plus
important dû au fait qu'elles sont mobilisées pour payer les
études d'élèves qui n'apprennent pas de la meilleure
façon les enseignements en classe que celui dû aux redoublements
et abandons scolaires.
Les disparités entre élèves en
matière d'acquisitions cognitives sont constatées au niveau de
la zone d'implantation de l'école ou les élèves du milieu
rural
apprennent moins que ceux du milieu urbain ; au niveau du
statut de l'école oüles élèves des
écoles publiques apprennent moins que ceux des écoles
privées.
Quant aux disparités entre élèves en
matière de redoublement, il ressort que les élèves des
villes redoublent plus que ceux des campagnes.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Les élèves qui apprennent le plus au Burkina
sont ceux qui possèdent un livre de lecture, qui sont dans des classes
à effectif faible, qui sont de père fonctionnaire, qui n'ont
jamais redoublé , les élèves dont les enseignants
utilisent fréquemment les travaux à l'école comme
méthodes d'évaluation des apprentissages et dont le titre de
capacité le plus élevé du directeur d'école est le
CEAP ; tandis que les élèves qui apprennent moins sont ceux qui
habitent le milieu rural et dont les enseignants sont des hommes.
Quant aux élèves qui redoublent moins, ils sont
ceux qui sont dans les écoles publiques, qui ont de bonnes acquisitions
cognitives et dont le titre de capacité le plus élevé du
directeur d'école est le CEAP tandis que les élèves qui
ont déjà repris une classe sont ceux qui ont légitimement
un âge supérieur à l'âge normal et dont les
enseignants utilisent fréquemment les travaux à l'école
comme méthodes d'évaluation des apprentissages.
L'importance de la présence des cantines scolaires dans
nos écoles est triviale et sans équivoque ; en effet, la cantine
scolaire a un effet positif sur le niveau d'apprentissages des
élèves et même lorsqu'elle ne permet pas la promotion de
certains élèves en classe supérieure, elle contribue
à les maintenir dans le système éducatif évitant
ainsi les décrochages scolaires.
Le but de toute étude scientifique étant de
servir de ligne directrice des politiques de développement,
l'épilogue de notre travail se focalise sur quelques recommandations
visant à améliorer la qualité du sous-système
éducatif primaire du Burkina.
Ainsi, nous formulons certaines recommandations sur les points
suivants :
v' La conception du redoublement : les résultats en
nous montrant que les élèves du milieu rural apprennent moins que
ceux du milieu urbain tandis que c'est ceux des villes qui redoublent plus que
ceux des campagnes prouvent que la
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
conception du redoublement reste à revoir dans notre
système éducatif et qu'il n'est pas toujours un facteur
d'inefficacité du système. En effet, l'hypothèse selon
laquelle un élève qui redouble occupe une place qui était
destinée à un nouvel entrant dans le système
éducatif et influence par conséquent négativement
l'accès à l'école qui a longtemps servi d'argument pour
beaucoup d'acteurs du système, doit être flexibilisée et
nous permettre ainsi d'orienter la réflexion vers l'idée selon
laquelle la répétition d'une année scolaire peut permettre
à un élève de combler ses lacunes et de surmonter
durablement ses difficultés.
Le redoublement peut ainsi constituer une mesure
pédagogique efficace, à court terme, en donnant à
l'élève l'occasion de consolider ses acquis cognitifs, à
moyen et long terme, en lui apportant de meilleures chances de poursuivre sa
scolarité sans nouvelle difficulté.
Cette recommandation tient lieu dans la mesure où nous
avons établi la possibilité de gaspillage de ressources plus
important causé par les non acquis que les redoublements et abandons
scolaires.
v' La fixation de norme : le niveau très critique des
élèves burkinabé dans certaines matières comme par
exemple le calcul mental et la géométrie montre que certaines
difficultés constatées sont le résultat de l'accumulation
des incompétences des élèves depuis les classes
antérieures, incompétences qui ne les ont pas
empêchés d'être promus en classe supérieure puisque
la condition de passage n'étant pas forcement liée au niveau
d'acquisition de l'élève.
Ainsi, pour réduire le nombre des non apprenants promus
en classe supérieure, des normes optimales, de performances claires et
élevées peuvent être fixées comme condition de
promotion en classe supérieure, pour certaines matières
indispensables à l'émancipation cognitive des apprenants.
v' Le besoin d'une politique éducative spéciale
pour le milieu rural : le milieu rural étant défavorable aux
apprentissages par rapport au milieu urbain nécessite
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
impérativement une attention spéciale et
particulière. Ainsi, la recherche de facteurs favorables à
l'acquisition cognitive des élèves de ce milieu s'avère
propice : le premier facteur est sans doute :
La promotion des cantines scolaires : bien que nous
consentions que l'installation d'une cantine scolaire et la distribution de
repas réguliers soit une mesure plutôt coûteuse, des efforts
doivent être consentis pour élargir leurs nombres surtout en
milieu rural. Les statistiques scolaires de 2006/2007 de la DEP/MEBA montre que
59,6% des écoles dans notre pays disposent de cantines scolaires mais
cela peut s'avérer insuffisant vu les vertus de celle-ci que nous avons
citées plus hauts. La gratuité de l'école au Burkina
décrété par la nouvelle loi d'orientation de
l'éducation en 2007 ne pourra produire les résultats
escomptés s'elle n'est suivie de cette promotion des cantines surtout en
milieu rural. Autrement dit, la gratuité de l'école dans le pays
des hommes intègres ne pourra engendrer dans les zones rurales, une
scolarisation massive des enfants, une rétention effective de ces
enfants à l'école, une bonne assimilation des enseignements par
ces derniers, que lorsqu'elle sera suivie d'une implantation de cantines
scolaires fonctionnelles dans les écoles rurales. En dehors de cette
variable « cantine scolaire », plusieurs autres sont sûrement
favorables à une éducation de qualité en milieu rural ;
ceci peut nous amener à poser les questions suivantes :
Quels facteurs peuvent-ils être impulsifs de la
qualité de l'éducation dans nos campagnes ? Les contenus des
programmes doivent-ils être les mêmes pour le milieu rural et le
milieu urbain ? Les programmes en vigueur sontils adaptés aux
réalités de nos campagnes ? le choix des facteurs
d'éducation les plus appropriés doit-il être l'apanage de
l'administration centrale ou du conseil d'administration des écoles, des
directeurs, des enseignants qui connaissent parfaitement les conditions locales
? Etc. De
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
nombreuses recherches allant dans le sens de la réponse
à ces questions doivent être faites et encouragées afin de
trouver la clé de l'amélioration de la qualité de
l'éducation en milieu rural et réduire ainsi les
disparités entre élèves liées à la zone
d'implantation de l'école.
v' La surveillance des résultats : l'Etat et les
différents acteurs du système éducatif doivent se doter
d'outils performants leur permettant d'apprécier la qualité du
système. Ceci passe par la réalisation d'enquête comme
celle sur les acquis scolaires utilisée dans la présente
étude. L'enquête sur les acquis scolaires qui nous a permis par sa
grande ouverture de déceler de nombreux facteurs d'efficacité
interne n'en reste pas moins exempte d'insuffisances. En effet, elle ne permet
pas la prise en compte de plusieurs facteurs décrits comme
déterminants de la qualité de l'éducation dans d'autres
études comme les objets que possède l'enfant à la maison
(par exemple la lampe tempête), le niveau d'instruction des parents etc.
Elle ne permet pas non plus de modéliser les abandons scolaires car ne
tenant pas compte des caractéristiques des élèves
décrocheurs.
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
110
|
|
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
|
+Articles :
Hamidou Nacuzon SALL « Efficacité et
équité de l'enseignement supérieur : Quels
étudiants réussissent à l'Université de Dakar ?
» Année Universitaire 1995-1996.
Mamadou Kani KONATE, Mouhamadou GUÈYE et Théodore
NSEKA VITA : « Scolarisation des enfants au Mali selon le profil
des ménages et étude de leur maintien à l'école
» (2003).
Katharina Michaelowa : « dépenses
d'éducation, qualité de l'éducation et pauvreté :
l'exemple de cinq pays d'Afrique francophone » (avril 2000).
Michel JANOSZ : « l'abandon scolaire chez les
adolescents : perspective nord-américaine » (septembre
2000).
Hamidou Nacuzon SALL : « Efficacité et
équité de l'enseignement supérieur : Quels
étudiants réussissent à l'Université de Dakar ?
» (décembre 1996).
NIAMKE KODJO Gustave et SOME NIBEME Habib: « cause
des redoublements et abandons scolaires en cote d'ivoire »
(juin2003).
Jean-Marc Bernard, Beïfith Kouak Tiyab et Katia Vianou :
« Profils enseignants et qualité de l'éducation
primaire en Afrique subsaharienne
francophone : Bilan et perspectives de dix années
de recherche du PASEC » (Novembre 2004).
GARY Becher Human Capital. A Theoretical empirical analysis with
reference to education. The university of Chicago Press. Chicago and Londres.
Third edition (1975).
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Marcel Dagenais, Claude Montmarquette, Daniel Parent et Nathalie
ViennotBriot : « Travail pendant les études, performance
scolaire et abandon » (Novembre 1999).
Bayé Dao, Paul Coustère et Fabrice Lepla :
« L'Enseignement Primaire au
Burkina Faso Investigations et diagnostics pour
l'amélioration de la qualité du système éducatif
» (septembre 1998).
Jean-marc bernard : « Eléments
d'appréciation de la qualité de l'enseignement primaire en
Afrique francophone Programme d'Analyse des Systèmes Educatifs de la
CONFEMEN » (2003).
Rapport DEP/MEBA : « Enquête acquis scolaire
» (2006).
DEP/MEBA : « statistiques de l'éducation de
base » (2006/2007). DEP/MEBA : « Tableau de bord de
l'Education de Base » (2006/2007).
+Internet :
www.education.unesco.org/efa
Edward B. FISKE : « Forum consultatif international
sur l'éducation pour tous : l'évaluation des acquis scolaires
» (2000).
www.messrs.gov.bf
/SiteMessrs/textes/loi-orientation.
www.uis.unesco.org
« Classification Internationale Type de l'Education
(C I T E) :1997 » (Mai 2006)
www.afssa.fr
« Restauration scolaire : Sortie de l'étude
de l'Afssa concernant l'équilibre et la qualité nutritionnelle
des repas servis en collèges et lycées » (2005-
2006).
file://E:\Définir la Statistique.htm
« Définir la statistique » : 18/06/2008
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
http://classiques.uqac.ca/
classique des sciences sociales
www.univ-orleans.fr/deg/masters/ESA
Christophe Hurlin : « économétrie des
variables qualitatives : polycopié de cours ».
www.poledakar.org
« Eléments de Diagnostic du Système
Educatif Tchadien Pour une Politique Educative Nouvelle »
(Juillet 2005).
www.lsp.ups-tlse.fr/Besse
ALAIN BACCINI & PHILIPPE BESSE « Data mining I
Exploration Statistique » (Version septembre 2005).
+Livres:
GREENE (H. W.): Econometric analysis, 5ème
edition, New Jersey, Prentice
Hall International Editions1001p
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
113
|
|
|
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
|
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
APE/AME : Association des Parents
d'Elève/ Association des Mères Educatrices
BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle
CEAP : Certificat Elémentaire d'Aptitude
Pédagogique
CEB : Circonscription d'Education de Base
CEBNF : Centres d'Education de Base Non
Formelle
CEP : Certificat d'Etudes Primaires,
diplôme obtenu à la fin du cycle primaire CE2 :
Cours Elémentaire deuxième année, correspondant à
la quatrième année du cycle primaire
CE1 : Cours Elémentaire première
année, correspondant à la troisième année du cycle
primaire
CFJA : Centres de Formation des Jeunes
Agriculteurs
CITE : Classification Internationale Type de
l'Education
CM2 : Cours Moyen deuxième année,
correspondant à la sixième année du primaire
CM1 : Cours Moyen première année,
correspondant à la cinquième année du primaire
CPAF : Centre Permanents
d'Alphabétisation et de Formation
CP2 : Cours Préparatoire deuxième
année, correspondant à la 2ème année du cycle
primaire
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
CP1 : Cours Préparatoire première
année, correspondant à la première année du cycle
primaire
DEP : Direction des Etudes et Planification
DPEBA : Directions Provinciales de l'Education
de Base et de l'Alphabétisation DREBA : Directions
Régionales de l'Education de Base et de l'Alphabétisation
EDFEEM-2000 : Enquête sur les Dynamiques Familiales et
l'Education des Enfants au Mali de 2000
EMMU93 : Enquête Malienne sur les
Migrations et l'Urbanisation de 1993 EPT : Education Pour
Tous
MEBA : Ministère de l'Enseignement de
Base et de l'Alphabétisation MLA : Monitoring Learning
Achievement
ONG : Organisme Non Gouvernemental
PAI : Plan d'Amélioration Individuel
PDDEB : Plan Décennal de
Développement de l'Enseignement de Base PASEC :
Programme d'Analyse des Systèmes Educatifs de la Conférence des
ministres de l'éducation des pays ayant le français en partage
REMUAO : Réseau Migrations et
Urbanisation en Afrique de l'Ouest SPAD : Système Pour
l'Analyse des Données
SPU : Scolarisation Primaire Universelle
TAP : Taux d'Achèvement du Primaire
TBA : Taux Brut d'Admission
TBS : Taux Brut de Scolarisation
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
VIH/Sida : Virus Immuno-defience Humaine/
Syndrome Immuno Déficience Acquise
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
116
|
|
|
ANNEXE 1 : SPECIFICATION DES VARIABLES
RECODEES
|
0 ' si l élève est faible Francais = 1
'
si l élève est moyen
02 ' si l élève est bon ' si
l élève est faible maths = 1 '
si l élève est moyen
02 ' si l élève est bon ' si
l élève est faible sciences = 1 '
si l élève est moyen
2 ' si l élève est bon 0 '
si l élèvea moins que l âge normal
ans
' (11 )
Âge de l ' élève = 1 '
si l élèvea l âge normal ans
' (11 )
2 '
si l élèvea plus que l âge normal
ans
' (11 )
0 '
si l élèveparcourt moins d un
kilomètre
'
dis ce parcourue
tan 1 '
= si l élève parcourt entre deux et cinq
kilomètres
2 ' si l élève parcourt plus de cinq
kilomètres
Âge de l ' enseignant
|
0 '
si l enseignanta au moins de ans
35
1 '
si l enseignanta plus de ans
35
|
0 si au moins dix ans 1 si plus de dix ans
Nombre d années d enseignement de l
enseignant ' ' '
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
117
|
|
|
Nombre de visites de suivi et d ' encadrement
pédagogique du directeur
|
=
|
0 5
si au moins visites
1 5
si plus de visites
|
Nombre de visites de suivi et d ' encadrement
pédagogique du conseiller pédagogique
|
=
|
0 2
si au moins visites
1 2
si plus de visites
|
0 35
si le directeur a au moins ans
Âge directeur =
1 35
le directeur a plus de ans
Effectif =
|
0 ( 50 )
si faible au moins élèves
1 ( 50 )
si pléthorique plus de élèves
|
Re doublement =
0 '
si l élève a redoublé au moins un
niveau
0 si au moins dix ans
si plus de dix ans
Nombre d années d enseignement du directeur '
'
=
1
1 '
si l élèven a redoublé aucun niveau
'
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
118
|
|
|
ANNEXE 2 : SPECIFICATION DES VARIABLES CREEES
|
0 ' si l élève est faible Lecture = 1
'
si l élève est moyen
2 ' si l élève est bon
10 ' si l élèveest faible dans l '
ensemble ' si l élèveest bon dans l '
ensemble
Acquisitions cognitives
=
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
119
|
|
|
ANNEXE 3 : TABLEAU DES 20 PREMIERES
VALEURS PROPRES
|
Tableau A3 : 20 premières valeurs
propres
|
Trace de la matrice: 2.43902
|
|
|
|
Numéro
|
Valeur propre
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1
|
|
|
|
0,3830
|
15,70
|
15,70
|
2
|
0,1805
|
7,40
|
23,11
|
3
|
0,0794
|
3,25
|
26,36
|
4
|
0,0633
|
|
|
2,60
|
28,95
|
5
|
0,0573
|
2,35
|
31,30
|
6
|
0,0521
|
|
|
2,14
|
33,44
|
7
|
0,0509
|
2,09
|
35,53
|
8
|
0,0504
|
2,07
|
37,60
|
9
|
0,0468
|
|
|
1,92
|
39,52
|
10
|
0,0423
|
1,74
|
41,25
|
11
|
0,0413
|
|
|
1,69
|
42,95
|
12
|
0,0399
|
|
|
1,64
|
44,58
|
13
|
0,0371
|
1,52
|
46,10
|
|
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
120
|
|
|
|
14
|
0,0354
|
1,45
|
47,55
|
15
|
|
|
|
0,0334
|
1,37
|
48,92
|
16
|
0,0327
|
1,34
|
50,26
|
17
|
0,0323
|
1,32
|
51,59
|
18
|
0,0307
|
|
|
1,26
|
52,85
|
19
|
0,0299
|
1,23
|
54,07
|
20
|
0,0278
|
|
|
1,14
|
55,21
|
|
Source : base SPAD, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
121
|
|
|
ANNEXE 4 : ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE ET SEXE DE
L'ENSEIGNANT
|
Tableau A4 : Tableau croisé entre la zone
d'implantation de l'école et le sexe de l'enseignant exprimés en
pourcentage
|
|
SEXE DE L'ENSEIGNANT
|
|
FEMME
|
HOMME
|
TOTAL
|
ZONE D'IMPLANTATION
|
URBAINE
|
40.71
|
59.29
|
100.00
|
|
|
RURALE
|
14.89
|
85.11
|
100.00
|
TOTAL
|
22.74
|
77.26
|
100.00
|
|
Pearson chi2(1) = 126.4689 Pr = 0.000
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
122
|
|
|
ANNEXE 5 : FONCTIONS INDICATRICES DES
VARIABLES EXPLICATIVES DES ACQUISITIONS COGNITIVES
|
} {1 '
si l élève réside en milieu
rural
1
=
{ Zone rurale 0 sin on
} {1 '
si l élève possède un livre de lecture 1
{ Livre de lecture =0 sin on
} {1 '
si l élève se trouve dans une classe d effectif
faible
'
1 { Effectif faible = 0 sin on
} {1 '
si l enseignant habite dans un ement ad istratif
log min
1
=
{ Logement de l'enseignant 0 sin on
} {1 '
si le père de l élève est un
fonctionnaire 1 { Père fonctionnaire = 0 sin
on
} {1 '
si le directeur d école habite dans un ement ad
istratif
log min
1 { Logement du directeur = 0 sin
on
} {1 '
si l élève se trouve dans une école
publique 1 { Ecole publique = 0 sin on
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
} {1 '
si l élève bénéficie de quatre
repas quotidiens
1
=
{ Quatre repas quotidiens 0 sin on
} {1 '
si l enseignant est un hom me 1 {
Enseignant homme = 0 sin on
} {1 '
si le titre de capacité le plus élevé de
l enseignant est le CEAP 1 { Capacité CEAP de l'enseignant
= 0 sin on
} {1 '
si le titre de capacité le plus élevé du
directeur d école est le CEAP 1 { Capacité CEAP du
directeur = 0 sin on
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
124
|
|
|
ANNEXE 6 : FONCTIONS INDICATRICES DES
VARIABLES EXPLICATIVES DU REDOUBLEMENT
|
1{ Re cyclagede l enseignant
' }
|
1 ' si l enseignanta participé à un stage de
recyclage pendant ces deux dernières années
0 sin on
|
1{ Re cyclage du directeur }
|
1 ' si le directeur d écolea participé
à un stage de recyclage pendant ces deux dernières
années
0 sin on
|
} {1 '
si l élève a plus de ans
11
1 { Plus que l age normal =
' 0 sin on
} {1 '
si le directeur d école parle la langue du milieu 1
{ Langue du directeur = 0 sin on
} {1 '
si l élève se trouve dans une école
publique 1 { Ecole publique = 0 sin on
} {1 '
si l élève est bon dans l ensemble
'
1
=
{ Acquisitions cognitives 0 sin on
1 '
si l enseignantutilise fréquemment les travaux
à l école
'
comme méthodes d ' évaluation des
apprentissages
{ Travaux à l'école}
0 sin on
1 Travaux à domicile
{ }
|
1 ' si l enseignantutilise fréquemment les travaux
à domicile comme méthodes d ' évaluation des
apprentissages
|
0 sin on
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
} {1 '
si le titre de capacité le plus élevé du
directeur d école est le CEAP 1 { Capacité CEAP du
directeur = 0 sin on
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|
126
|
|
|
ANNEXE 7 : NOMBRE DE REPAS QUOTIDIENS ET
ZONE D'IMPLANTATION DE L'ECOLE
|
Tableau A7 : Tableau croisé entre le nombre de
repas quotidiens et la zone d'implantation de l'école exprimés en
pourcentage.
|
|
ZONE D'IMPLANTATION
|
URBAINE
|
RURALE
|
TOTAL
|
NOMBRE DE
QUOTIDIENS
|
MOINS DE QUATRE
|
23.63
|
76.37
|
100.00
|
QUATRE
|
57.67
|
42.33
|
100.00
|
REPAS
|
|
|
|
TOTAL
|
31.06
|
68.94
|
100.00
|
Pearson chi2(1) = 159.8847 Pr = 0,000
|
|
Source : base stata, données Enquête
acquis scolaire 2006 : DEP/MEBA
Adama TIENDREBEOGO Master en Economie Publique
et Statistique Appliquée
|