CONCLUSION GENERALE
« Il vaut mieux mourir débout que
vivre éternellement étant à genoux». MENGA THEODORE
Au terme de la présente étude qui consistait
à examiner, d'une part, le phénomène de
prolifération et de circulation illicites des armes
légères et de petit calibre en Afrique Centrale, et d'autre part,
à faire une analyse critique des mécanismes de contrôle de
ces armes, il y a lieu de confirmer l'hypothèse générale,
à savoir : l'insécurité observée aujourd'hui
en Afrique Centrale résulte de la prolifération et de la
circulation anarchiques des ALPC.
Dès lors, comment mieux contrôler les transferts
d'armes ? Quelles stratégies faut-il aujourd'hui pour limiter la
prolifération et la circulation illicites des armes
légères et des munitions dans la sous-région et
peut-être même aussi dans le monde ? Une stratégie qui
s'applique au niveau continental, sous-régional et à
l'échelle internationale, serait efficace pour mettre fin à la
circulation illicite et incontrôlée des armes
légères. Ainsi, il nous est nécessaire de cibler le
rôle de toute institution dans la promotion de la paix et de la
sécurité internationale dans la sous région de l'Afrique
Centrale.
1- Le rôle de l'Union
Africaine
En tant que système de sécurité
collective, l'Union Africaine doit pleinement jouer son rôle ; elle
doit pouvoir atteindre certains objectifs, notamment :
* Négocier avec les pays concernés la
réduction des stocks d'armements hérités de la guerre
froide (ou de toute autre guerre de quelque nature que ce soit) et qui risquent
de s'étendre ou s'étendent même déjà vers des
zones en crise ou de conflit armé ;
* Créer des mécanismes qui favorisent le
règlement pacifique des différends, pour éviter que
ceux-ci ne dégénèrent en conflits armés, sources
d'accumulation des armes légères ;
* Encourager la coopération entre Etats afin de
faciliter le contrôle des frontières et la répression des
trafics d'armes ;
* OEuvrer pour mettre rapidement fin aux conflits
armés, car lorsqu'un conflit dure longtemps, il y a un besoin croissant
en armement.
En plus de ces objectifs, l'Union Africaine devrait parvenir
à la création d'un traité régional de non
prolifération anarchique des armes légères et des
munitions.
* Mettre au point un traité de non prolifération
anarchique des ALPC et des munitions dans les grands lacs africains
Tout comme elle l'a fait avec les armes nucléaires, qui
font aujourd'hui l'objet d'une stricte interdiction, la communauté
internationale devrait parvenir à un traité de non
prolifération anarchique des ALPC et des munitions. Ce traité
devrait déclarer la production ou la commercialisation illicite comme un
crime contre l'humanité. Il devrait interdire l'exportation des ALPC et
des munitions vers les pays qui violent les droits humains ou qui sont en
conflit armé. De telles livraisons d'armes devraient également
être considérées comme un crime contre l'humanité et
des sanctions sévères (embargo, interdiction de fabrication, etc)
devraient être prises à l'encontre des pays contrevenants ou des
trafiquants qui se livrent au commerce illicite. Les trafiquants qui ne se
conforment pas à la réglementation devraient être
poursuivis et traduits devant la cour Pénal International.
En définitive, la prolifération et la
circulation illicites des ALPC sont un problème qu'il faut attaquer
à la base. Jusqu'à présent, la communauté
internationale applique une politique de réaction alors qu'il faut
prendre des mesures préventives. En effet, c'est en amont que la
communauté internationale devrait agir et non en aval. Pour que la
circulation des armes s'amenuise, il faut absolument diminuer la production. Il
revient donc à l'ONU de prendre des mesures rigoureuses en imposant des
quotas de production aux Etats. Elle devrait déclarer les ALPC armes de
destruction massive, au même titre que les armes nucléaires, et
créer aussi une sorte d'agence internationale des armes
légères et des munitions, qui serait l'équivalente de
l'Agence Internationale de l'Energie Atomique. L'agence internationale des
armes légères aura pour mission d'inspecter dans les usines de
production des ALPC pour voir si les Etats respectent les normes
internationales et les quotas fixés. C'est par ce chemin qu'il est
possible de parvenir à lutter contre la prolifération et la
circulation illicites des ALPC. La paix et la sécurité mondiales
en dépendent.
L'homme n'ayant surtout jamais été
vacciné contre les imperfections, que toutes formes de clémences
soient d'usage par qui de droit pour toute manifestation de ces aspects qui
témoignent de l'intersection de toute chaire humaine : les
défauts.
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