Université Panthéon-Assas - Institut
Français de Presse
Mémoire du diplôme de l'IFP mention Information et
Communication
Fernanda Morozini Batista
Le traitement médiatique du crash du
vol
Rio-Paris par TF1 et
GLOBO
Paris, le 6 Septembre 2010 Sous la direction du Professeur
Mme. Hélène Eck
Sommaire
1.
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Introduction
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4
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a)
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Avant-propos
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4
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b)
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L'accident
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5
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c)
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Objectifs
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9
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d)
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Méthodologie
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10
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2.
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Résultats
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14
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a)
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Similitudes et différences de forme
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14
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b)
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Similitudes et différences de fond
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17
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3.
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Discussion
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21
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1)
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Le refuge dans la fiction
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24
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a) La fausse réalité
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24
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b) Le faux-semblant
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33
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2)
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Le refuge dans l'émotion
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40
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a) La création de la compassion
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40
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b) La création du suspense :
l'événement feuilleton
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45
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4.
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Conclusion
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51
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5.
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Annexes documentaires
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54
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6.
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Sources documentaires et Bibliographie
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57
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7.
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Table des matières
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59
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«Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non
pas a nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en
donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la
réalité même. (...) Faire vrai consiste donc a donner
l'illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et
non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur
succession. J'en conclus que les réalistes de talent devraient s'appeler
plutôt des illusionnistes » (Guy de Maupassant, préface de
Pierre et Jean).
1. Introduction a) Avant-propos
Au cours de mes études d'information et communication a
l'IFP, je me suis intéressée a observer les médias
brésiliens, pays de mon origine, selon les points d'analyse
discutés en cours, qui concernaient les domaines de l'Histoire,
l'Economie, le Droit, la Sociologie et la Sémiotique des médias.
Ayant le sentiment que l'information diffusée par les médias
brésiliens n'était pas perçue de la même
façon que celle diffusé par les médias français, je
me suis donc posé la question : comment les médias gèrent
l'opinion publique, et quel est le rôle du contexte culturel dans le
traitement de l'information.
Ce mémoire vient tenter de répondre à ces
questions. Pour ce fait, le choix d'un sujet d'analyse comparative, analogue
aux deux pays, a été nécessaire. Le sujet choisit a
été l'accident du vol AF447 d'Air France entre Rio de Janeiro et
Paris, survenu dans la nuit du 1er juin 2009, sur l'Océan
atlantique.
Cet événement est intéressant pour une
analyse comparative car, premièrement, il ne s'agit pas d'un
événement de politique intérieure, qui pourrait avoir un
rapport direct avec le contexte culturel d'un pays. Deuxièmement, il
s'agit d'un événement relativement symétrique: il est
arrivé entre la France et le Brésil en eaux internationales et
les victimes étaient en nombre équivalent chez les 2 peuples (228
personnes dont 72 Français et 58 Brésiliens).
Troisièmement, c'est un événement qui n'a pas
été prévu, donc pour lequel les médias n'ont pas eu
le temps de préparer leur discours. Enfin, la collaboration entre les
deux pays pour mener les recherches et l'enquête a permis un
échange d'images d'information notable entre les journalistes des deux
pays.
Un autre détail qui rend ce sujet d'autant plus
intéressant a l'analyse est la polémique qui a été
crée autour du crash, car plus d'un an après la date de
l'accident, sa cause demeure officiellement inconnue. Dans les lignes qui
suivent je vous présenterai les faits connus jusqu'à
présent sur l'accident et oi nous en sommes au niveau de
l'enquête.
b) L'accident
I. Les faits
Selon Air France1, le vol AF447 a disparu dans
l'Océan Atlantique, après avoir quitté la zone de
contrôle aérien brésilienne, la nuit du 1er Juin
2009. A bord se trouvaient 228 personnes, dont les nationalités et
fonctions se distribuaient de la manière suivante2.
Selon le BEA3, le Bureau d'Enquêtes et
Analyses, organisme français chargé a titre officiel de
l'enquête sur l'accident, trois phases d'opération de recherche en
mer ont été menées pour retrouver des corps et
débris de l'épave, dont les boîtes noires, qui garderaient
les données suffisantes pour connaître la cause exacte de
l'accident. Au total, une vingtaine de millions d'euros a déjà
été investie dans ces trois phases de recherches. Malgré
ces efforts, les boîtes noires demeurent disparues.
La première phase, menée par les marines
française et brésilienne (la zone des débris se trouve
à proximité de l'archipel de Fernando de Noronha,
nord-est du Brésil), avec l'aide internationale de matériaux
et équipage, a retrouvé au total 51 corps et plus de 600
débris de l'avion, en plus de
1 Tous les communiques de presse publiés par
Air France peuvent être retrouvés sur
http://alphasite.airfrance.com/s01/communiques-de-presse/#communique2539
2 Source : Wikipédia en référence
aux donnés disponibles dans le website d'Air-France
3 Les rapports publiés par le BEA sur
l'accident peuvent être retrouvés sur
http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.af.447/vol.af.447.php
quelques bagages. Les opérations de cette première
phase de recherches se sont arrêtées le 12 juillet 2009, quand les
boîtes noires auraient cessé d'émettre des signaux
acoustiques.
Les deuxièmes et troisièmes phases de
recherches, menées pour retrouver les boîtes noires
spécifiquement, ont été sans succès. Cette
troisième phase, réalisée du 2 avril au 24 mai 2010, a
parcouru une zone 6 300 km2 de l'Océan Atlantique, dont le fond est
très accidenté arrivant a 4 000 mètres de profondeur. A
l'heure de la rédaction de ce mémoire, la reprise des recherches
n'a pas encore été décidée.
Toujours selon le BEA, le dernier échange radio entre
l'équipage et le contrôle brésilien a eu lieu à
01h35, heure de Paris, quand l'avion arrivait en limite de portée des
radars des centres de contrôle brésiliens. A 02h01,
l'équipage a essayé, sans succès, de se connecter au
contrôle de Dakar. Vingtquatre messages automatiques de maintenance ont
été reçus entre 02h10 et 02h15. Il ressort de ces messages
une incohérence des vitesses mesurées (horizontale et
verticale)4. Jusqu'au dernier point de position automatique, le vol
s'est déroulé sur la route prévue dans le plan de vol, la
situation météorologique étant conforme a celle que l'on
rencontre au mois de juin dans la zone concernée, marqué par la
présence de grandes masses nuageuses qui peuvent engendrer de fortes
turbulences.
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